[HT Isten] Devant le Temple de Isten

RP non conforme au BG actuel

Ce Rp a été écrit à une époque ou le contexte de Miradelphia n'était pas le même qu'aujourd'hui. Il décrit des éléments d'univers, des personnages et/ou des évènements qui sont susceptibles d'avoir été modifiés par les refontes successives.
Nous le laissons à la disposition des lecteurs curieux. Vous pouvez y trouver de l'inspiration et quelques éléments à remanier selon votre bon plaisir, mais les BG actuels et le jeu récent priment sur son contenu.

En cas de doute, avant de réutiliser un élément ou un personnage, contactez le Staff.

Date estimée : Barkios 998:X
Note : la culture et la société eldéenne ont été beaucoup modifiées.

Les pieds nus de la belle Sissthylias foulaient une roche qu’elle n’aurait jamais imaginé toucher un jour. Et pour cause, jamais son père ne l’aurait laissé s’aventurer dans les quartiers religieux, par crainte de la perdre. Il n’aurait pu s’opposer à une demande de quelque Haut Prête en manque de femelle docile, et aurait du souffrir de la perdre gratuitement. Il semblait que son nouveau Maître ne craignait pas ce genre de désagrément. La sombre ne connaissait rien aux doctrines religieuses, à peine donnait-elle une divinité à chaque vice. Son éducation n’avait jamais abordé ce genre de sujet bien trop intellectuel pour une esclave comme elle. Elle avait eu droit à des enseignements plus terre à terre et plus utile à sa condition.

Depuis qu’elle avait quitté les appartements de son Maître, elle répétait dans sa tête le message qu’il lui avait confié, prenant bien garde à ne pas oublier un mot, une virgule ou une intonation. L’idée de lui déplaire en se trompant dans la restitution de ses paroles la faisait frémir, et elle n’en mettait que plus d’ardeur à sa tâche. Elle ne le comprenait pas, ne pouvant mettre un visage ou une fonction sur les noms cités, mais cela n’importait pas. Elle ne doutait pas que la Haute Prêtresse d’Uriz, elle, comprendrait sans mal ce que son propre esprit ne parvenait à saisir. Elle avait été surprise, quand elle avait appris que son Maître avait une sœur parmi les plus hautes autorités religieuses. Son père se serait damné pour posséder un tel contact, et lui n’avait eu qu’à naître. Cette pensée lui arracha un sourire ravi. Elle avait eu de la chance.

Il avait passé du temps à lui expliquer comment se rendre au Temple d’Uriz, et elle avait bien écouté. Mais elle avait beau faire tout les efforts du monde, elle trouvait que tout les bâtiments qui se dressaient fièrement devant elle se ressemblaient bien trop pour être distingués. Elle ralentit le pas puis finit par s’arrêter. Elle ne put retenir la question qui se fraya un chemin jusqu’à ses lèvres.

« Vel’kar tlun usstan ? »
Où suis-je ?

Elle soupira et entreprit de demander son chemin. Son ignorance et son accoutrement - elle n’était pas plus vêtue que d’habitude, ce qui signifiait qu’elle porta sa jupe et la ceinture indiquant que Brylyan était son Maître - lui attirèrent des regards chargés de mépris et d’amusements. Mais aucun ne se permit d’y aller à des commentaires plus audibles, car on reconnaissait facilement le symbole qui trônait fièrement au niveau de son bas ventre comme étant celui du Karliik Glenn. Son pouvoir avait beau se concentrer essentiellement sur l’Armée, il y avait des relations qu’il fallait mieux prendre en compte. Quand on gardait un silence suffisant à son égard, elle ne protestait pas et continuait simplement sa route, bien consciente du fossé qui la séparait des résidents de ce quartier. Elle s’éloignait alors rapidement et retentait sa chance ailleurs. Elle finit par retrouver son chemin, grâce aux indications plus ou moins précises de ceux qui consentirent à lui répondre. Pensive, alors qu’elle passait devant le Temple de Ishten, elle lâcha un commentaire qui aurait pu ressembler à de la philosophie.

« Nind inbal nind treski’ri, usstan inbal usst. »
Ils ont leur monde, j’ai le mien.

Et elle n’avait rien à redire à cette simple vérité, tant son monde lui convenait. Tournant son regard vers la bâtisse, elle ralentit inconsciemment le pas, en profitant pour l’admirer.

Ce fût vers la troisième heures du jour que le haut prêtre se leva ce matin là, contrairement à la maison Pharnal qui elle était debout une heure avant le jour s'activant déjà à leurs taches ménagères. Dathlyn lui s'étirait paresseusement dans ses draps au tissu de soie après avoir renvoyé l'amante avec qui il avait passé la nuit. Le Haut Prêtre d'Ishten n'avait rien de prévu en cette journée, ses rendez-vous étaient tous pour le lendemain ou le surlendemain ce qui laissé la journée libre pour rester au manoir ou se balader dans le quartier ou alors même rendre visite à la Grande Prêtresse au Temple de la belle déesse de la luxure fille même d'Uriz et Teiweon.

Sortant de sa chambre vêtu d'un simple peignoir, notre haut prêtre se dirigeai vers la salle d'eau prendre un bain puis se vêtir. Le bain lui fut agréable et l'esclave qui le massait ne commit aucune bêtise que se soit de le regarder un peu trop ou de rester sur le même endroit plus de quelques secondes, parfois cela est une véritable torture et d'autre fois non. L'esclave s'inclina devant moi une fois son travail fini et moi satisfait puis s'en alla laissant place à une autre esclave qui était chargé elle de m'habiller. C'était une humaine, fraichement récupéré d'Alonna lors de la guerre précédente, cette heureuse élue avait dû être violé à maintes reprise pour que enfin elle arrête de se plaindre en plein travail ou de ne pas vouloir travaillé carrément. A présent, elle était tout aussi docile qu'une chienne. L'humaine m'habilla donc sans frémir devant le corps nu qui l'avait violentait, elle avait du courage la gamine bien plus que certaine et c'était peut être pour cela que je ne lui avais pas encore brûlé un sein ou découpé en pavé, je n'aime pas trop les rondelles.

Habiller comme d'habitude signifie de ma cape de fourrure sur les crânes ornant mes épaules au prolongement d'une matière noire dont des pics presque aussi dur que de l'acier en sorte. Cette matière recouvre son dos en entier et ne laisse percevoir que les lignes de son torse qu'elle ne peut pas recouvrir mais dans les mains essayent de se refermer dessus. Dathlyn fut aussi habillé d'un peigne qu'un crâne orne laissant voir des cuisses fermes et musclé. Ce que l'on peut appeler des chaussures est fait de cette même matière commençant un peu plus haut que les genoux. De nouveaux pics ornent cette paroi noire et des crânes serties de couronne et de longues parures d'or trônent sur chaque articulation genouillère.

Spoiler:

Congédiant l'esclave d'un signe de la main, Dathlyn reparti vers ses appartements prendre son bâton. Celui-ci se trouvait dans un coffre protégeait par de la magie, après tout Ishten était accouplé avec son frère Dieu de la Magie.Il était enfin prêt pour sortir s'il le voulais.

Ce que il fit bien évidemment. Prenant la route du grand temple de la Déesse, il marchait et n'était pas accompagné. Pourquoi l'être s'il est capable de se défendre en cas d'agression. Et franchement qui est assez fou pour s'attaquer à un Haut Prêtre d'une Déesse et de s'attirer les foudres de la Déesse elle même par la suite. Non, il n'avait pas besoin de suite.

Rentrant au temple, il fut accueilli comme chaque fois qu'il rendait visite à la Grande prêtresse aux prêtres, novices et adeptes de la Déesse. Surveillant le tout et remarquant le regard intéressé de la Grande Prêtresse sur son torse, Dathlyn esquissa un sourire avant de sortir satisfait.

Devant le Temple, de rare passant et une seule personne sur place admirant le Temple que dirigeais le Seigneur Pharnal. Dathlyn haussa un sourcil de surprise lorsqu'il remarqua que la jeune drow ne portait comme vêtement qu'une simple jupe laissant voir ses cuisses et ne portait rien sur elle et ainsi sa poitrine était en l'air. Charmante, comment se faisait-il que encore aucun drow ne s'en était approché ? Dathlyn ne sut répondre à cette question qu'une fois suffisamment prêt pour remarquer sa ceinture. C'était une esclave et apparemment celle de Brylyan Naerth lui même, cela s'explique apparemment. Avec un sourire étirant ses lèvres, le Haut Prêtre s'en approcha. Généralement, il ne parlait pas aux esclaves qu'il rencontrait dans la rue mais une fois n'est pas coutume.

- Vendui rothe, l'yath zhah ssin'urn zhah naut ol ?
Bonjour esclave, le temple est beau n'est ce pas ?

Et quand on parle à quelqu'un, il vaut mieux savoir à qui même si le statut défini bien. Ce n'était sans doute pas la peine que je me présente, elle devait me connaitre comme la plupart du monde ici au Puy.

- Vel'bol dosst kaas ?
Quelle est ton nom ?

Sissthylias avait hésité, grandement hésité à prendre ses jambes à son coup et à s’enfuir sans demander son reste quand elle avait vu un drow s’avancer d’une démarche franche et assurée. Elle se remémora les paroles de sa grand-mère, lui assurant qu’un jour elle la livrerait aux religieux si elle n’obéissait pas. Allait-il essayer de la ravir à son Maître ? Cette pensée l’horrifiait. Mais le déshonorer en fuyant, alors que le sombre qui s’approchait avait peut-être un simple message à lui donner, était encore pire, aussi se força-t-elle à l’immobilisme.

Ce fut son accoutrement qui attira son regard, plus que tout le reste. Même elle savait au premier coup d’œil qu’une telle chose était inutilisable au combat. Les jambes et le torse, laissés sans protection, étaient pourtant des points sensibles… Le cœur était offert à un estoc impitoyable et la jambe pouvait aisément être tranchée si l’adversaire maniait son arme avec assez de force. La première idée de l’esclave fut qu’il s’agissait d’une sorte de tenue d’apparat, mais un simple et discret coup d’œil aux autres gardes qui protégeaient les entrées du Temple la détrompa. Peut-être servait-il la Mort, à ainsi aborder autant de crânes… Oui, ce devait être le cas… Pour finir, quand il finit par se planter devant elle, elle ne savait toujours pas à qui elle avait à faire. Mais était-ce important ? Elle était une esclave, et il le savait, comme il le lui fit remarquer.

« Ves ssin’urn, Senger. »
Magnifique, Seigneur.

L’utilisation du « Seigneur » n’était pas anodine. Jamais elle ne l’appellerait Maître, elle aurait préféré se trancher la langue avec ses dents plutôt que de trahir ainsi Brylyan. Le Seigneur n’était pas, dans sa condition, un titre très respectueux, et était adapté à n’importe quel drow n’étant pas esclave. Pour autant, elle témoignait ainsi un semblant à ce sombre assez atypique. Il n’était pas un guerrier, de cela elle était certaine, et elle n’avait jamais vu une telle armure, aussi devait-il être riche, peut-être noble. Son ton par contre dénotait d’une certaine surprise, et pour cause… Pourquoi l’interrogeait-il ainsi sur ce qu’elle pensait ? Son avis n’avait pas d’importance, et il était étonnant qu’il le lui demande…

Et, pour la deuxième fois depuis qu’elle avait changé de Maître, on lui demanda son nom. Elle avait fini par accepter le fait qu’Elge s’y intéresse, parce qu’il n’était assurément pas un Puissant, mais elle avait eu du mal, beaucoup de mal. Le drow qui lui faisait face devait être un Puissant, mais lui aussi lui demandait qui elle était… Etait-ce à cause de Brylyan ? L’influence de son Maître allait-elle jusqu’à pousser les drows à s’attirer la sympathie de ses esclaves ? Quoi qu’il en soit, on venait de lui poser une question et elle ne pouvait pas ne pas y répondre.

« Ussta kaas zhah Sissthylias, Sender. »
Je m’appelle Sissthylias, Seigneur.

Elle n’hésita pas une seconde et ne lui demanda pas qui il était. Elle n’en avait pas le droit, tout simplement. A la place, son regard se posa une nouvelle fois sur les crânes de ses épaules. Peut-être n’était-il pas un Serviteur de Teiweon, mais d’Uriz. Il s’agirait alors de trophées… Oui, il devait être un Serviteur d’Uriz. Il saurait alors si elle se trouvait dans la bonne direction.

« Usstan… Usstan ragarrl l’Yath d’Uriz… Xon dos zhuan vel’klar zhah ol, quella ? »
Je… Je cherche le Temple d’Uriz… Sauriez vous où il se trouve, s’il vous plaît ?

Elle était désormais pratiquement certaine de s’approcher de sa destination, la présence du sombre qui lui faisait face en était une preuve évidente. Le tout était de rejoindre le Temple le plus rapidement possible, et quel meilleur moyen de demander à un de ses résidents de lui indiquer le chemin ? Elle espérait juste qu’il lui répondrait. Rien ne l’y forçait après tout, et il pouvait penser qu’elle n’était pas digne de fouler ses dalles froides. Dans ce cas là, elle invoquerait peut-être la raison de sa venue…

Dathlyn remarqua le regard que l'esclave jeté sur sa tenue et commença à compter dans sa tête jusqu'à trente quatre, et si à trente quatre elle n'avait toujours pas parlé ou enlever ses yeux, il lui tranchera la tête. Heureusement pour l'esclave de Brylyan, elle eut la bonté d'esprit de ne plus le regarder au bout de seulement de vingt six secondes, voilà qui la maintient en vie encore un peu mais si jamais son regarder quitte le visage du Haut Prêtre plus de seize secondes quand il lui parlera, il lui coupera la tête. Si elle était assez intelligente et qu'elle ne pouvait pas se passer de la vue de son torse alors elle pourrait alterner. Par exemple, regard son torse quatorze secondes puis regarder de nouveau son visage deux secondes et repartir à l'assaut de son torse.

Les habits de Dathlyn étaient en effet de simples habits d'apparat comme devait sans doute en conclure l'esclave après s'y être attardé de douzaine de secondes. Le corps du sombre était trop à découverte pour qu'il se bat avec, mais était assez pour se promener dans les rues et piquait quelqu'un avec au cas où un passant le bouscule. L'armure qui lui avait servit lors de la bataille d'Alonna était soigneusement posé sur un mannequin porte manteau de la chambre des armes. L'esclave répondit dès que le Haut Prêtre lui parla, évidemment elle ne fit qu’affirmer. Elle ne pouvait pas contredire cette vérité même si avait été face à un autre esclave. Un large sourire légèrement narquois étira les lèvres du Religieux. Lui-même se demandait ce qu’il était venu faire là, parler avec une esclave. Le fait qu’elle se promène sans un haut pour cacher sa poitrine surprenait Dathlyn. Généralement, les esclaves avaient une robe qui laissait entrevoir leurs formes certes mais quand même, celle là n’en avait pas, une simple jupe. Brylyan était-il si gourmand qu’il laissait ses esclaves se promenait ainsi dans les rues ? Peut être, lui-même aimait bien voir ses plus belles esclaves nues devant lui de temps en temps mais les laisser mettre un habit lorsqu’elles sortaient dehors pour une besogne.

L’esclave de Brylyan eut une nouvelle fois la bonté d’esprit de ne pas répondre par un simple « oui » et ajoutait un titre de politesse même aussi peu glorieux que « seigneur ». Apparemment, elle ne savait pas que l’homme qui se tenait devant elle était le Haut Prêtre d’Ishten. La jeune drow ne devait pas sortir souvent de chez elle pour ne pas connaitre cette personnalité de la religion. Et lorsque le drow lui demanda son nom, elle répondit aussitôt sans lui demander le sien. Dathlyn pouvait mettre un nom sur cette esclave, car malgré ce que peuvent penser certains, Dathlyn aime savoir à qui il a à faire, même un esclave.

Sissthylias, un nom bien peu commun chez le peuple sombre. Dathlyn avait deviné que Sissthylias ne savait pas à qui elle avait à faire, et le fait qu’elle ne lui pose pas la question témoignait d’une bonne éducation. Ceux qui le lui ont enseigné ont bien fait, ils lui évitent de nombreux problèmes avec ses « seigneurs ». Oh, son regard se déposa une nouvelle fois sur le corps du drow et non plus son visage. Un, deux, trois, voilà, elle arrêta de regarder les crânes des épaules du haut prêtre. Sissthylias devait sans doute se demande d’où venait tous ses crânes ou alors si la personne devant elle était un serviteur d’Uriz ou de Teiweon, dans les deux cas c’était faux. Ces crânes proviennent seulement de personne lui ayant fait du tort et dont la forme de leurs boites crânière lui plaisait particulièrement à ce moment là.

- L'Yath d'Uriz? Dos ssinssrin ulu ortelanth whol udossta lodias ulu wars futures? Al, dos behave wun public, amadaster dosst bwael rank. Xor dos ssinssrin ulu convey natha char'riss dal dosst jabbuk? Siyo, nindol z'klaen tlu ol. L'Yath zhah a l'rath zhah l'vaen dos gumash naut lle'warin.
Le temple d'Uriz ? Vous voulez prier pour notre peuple pour les guerres avenirs ? Bien, vous vous comportez en bon citoyens malgré votre rang. Ou alors vous voulez transmettre un message de la part de votre maitre ? Oui, cela doit être cela. Le Temple est tout au fond, c'est le dernier vous ne pourriez pas le rater.

Bien sur que cette drow n’allait pas prier, elle n’avait pas le temps. Brylyan devait sans doute vouloir transmettre un message à sa sœur. Dathlyn lui avait montré la direction du temple et s’il ne l’avait pas fait, elle serait restée encore des heures entrain de le chercher. Cela nous montre l’immense générosité du Haut Prêtre d’Ishten.

Il y avait quelque chose… d’inquiétant, dans le regard du drow qui lui faisait face. Quand elle croisait son regard, elle avait l’impression qu’il attendait quelque chose. Elle se sentait épié, chacun de ses mouvements était l’objet d’une surveillance étroite et impitoyable. Elle ne savait pas vraiment ce qu’il attendait d’elle, et n’osait rien faire de peur de le décevoir ou pire, de s’attirer ses foudres. Elle sentait ses yeux inquisiteurs courir sur sa peau, et ce regard la rendait mal à l’aise. Non pas qu’être détaillée la gênait, elle avait fini par s’habituer à l’idée qu’elle n’avait aucun droit sur son corps. Non, ce qui la dérangeait était que connaissant son peuple, il pouvait très bien tenter de s’arroger des droits qu’il ne possédait pas. Elle était susceptible de se livrer à n’importe qui, mais il fallait que son Maître le lui ordonne.

Mal à l’aise, elle fit mine de se masser l’épaule, ce qui lui permit au passage de dérober ce qui devait l’être aux yeux du drow. Pour calmer son esprit agité, elle récitait encore et encore le message qu’elle devait transmettre à la Haute Prêtresse d’Uriz. A son grand soulagement, le spectacle qui s’offrait à elle ne lui avait pas fait oublier sa teneur, et c’était tant mieux. Elle n’osait imaginer ce qui pourrait se passer si elle se retrouvait devant la sœur de son Maître incapable de lui restituer la raison de sa venue… ou pire, si elle devait faire demi-tour et lui demander de répéter. Pour gagner du temps, elle s’était résolue à lui demander où se trouvait le Temple d’Uriz, au cas où elle se soit perdue sans s’en rendre compte. Quand elle lui avait posé la question, elle n’était pas sure qu’il lui réponde. Rien ne l’y obligeait, il aurait même pu prendre un malin plaisir à lui indiquer une mauvaise direction. Dans le cas présent, ses indications concordaient avec celles qu’elle possédait déjà, et lui confirmaient ses soupçons : elle approchait de sa destination. Pourtant, une partie de sa réponse la fit tiquer. Et pour cause, il tentait de percer les desseins de son Maître, tentait de deviner la raison de sa venue. Il n’en avait pas le droit !

Faisant fi de tout ce qui les séparaient, protégée par sa foi en son Maître, Sissthylias était sur le point de le rappeler à l'ordre quand elle se rendit compte qu'il... riait ? Surprise, elle resta interdite, mal à l'aise. Pourquoi se laissait-il ainsi aller ? Se moquait-il d'elle ? C'était probable, bien qu'elle n'en voyait pas vraiment la raison. Ou peut-être se moquait-il de Brylyan ? Cette seule pensée lui fit grince des dents, mais elle s'exhorta au silence. Quoi qu'elle dise, il y avait peu de chance qu'il prenne la peine de l'écouter. Il lui fit tout de même l'honneur de reprendre son sérieux. Elle décida d'en profiter, sans plus attendre.

« Usstan zhal falduna dosst sil’in quortek. G’rftte whol jal. »
Je louerai votre grandeur d’âme. Merci pour tout.

Elle lui fit la grâce de s’incliner, afin de bien montrer sa sincérité. Elle espérait qu’il n’ai pas mal pris sa légère remontrance, mais elle lui avait échappé. Heureusement pour elle, son ton n’avait pas dépassé les limites de l’acceptable, loin de là. Elle était, comme toujours, restée à sa place. Elle allait en effet louer la générosité sans limite de ce drow à son Maître... tout en lui rapportant la désinvolture avec laquelle il avait tenté de percer ses secrets.

Attentif à chaque mouvement, c’était ce qu’était Dathlyn. Les personnes devant lui ne devaient manifester aucun mouvement suspect, si jamais ils commettaient une erreur, ils mourraient. Rare sont les fois où Dathlyn laissait vivre un outrageant, personne lui faisant offense. Et Sissthylias même étant une des esclaves de Brylyan ne fera pas exception de la règle, elle resté une esclave parmi tant d’autres dans le Puy. Et s’il lui arrivait malheur au Puy en sa compagnie, il ne ferait que payer Brylyan pour le dédommager de cette perte.

Lorsque la drow se massait l’épaule, tentative furtive de cacher sa poitrine au regard inquisiteur de haut prêtre Dathlyn. Mais que pensait-elle vraiment ?! Que Dathlyn la voulait ? Peut être est-ce vraie, dans ce cas, il demandera plus tard la permission à Brylyan. L’ainé des Naerth ne refusera certainement pas, une petite faveur à un haut prêtre. Lorsque l’esclave effectua ce mouvement, Dathlyn explosa de rire, au sens figurait du terme évidemment. D’abord tout bas, puis il s’éleva de plus en plus haut faisant tourner la tête des gardes des temples. A leur tous et devant le regard obligeant du représentant d’Ishten, les gardes sourirent et rirent eux aussi, ce qui fait que le drow n’entendit pas très bien la phrase que prononça la drow ce qui lui sauva peut être la vie. Dathlyn arrêtant de rire devant ce petit numéro fort amusant répondit simplement.

- Zhaunyl
Certainement

Tout ce que Dathlyn avait compris de sa phrase, était que l’esclave remettrait un message à sa collègue et qu’elle avait parlé d’un ton respectueux sans se hisser au dessus de sa classe sociale. Sissthylias s’inclina devant le religieux, ce qui fit pendre ses seins et arrachait un sourire au noble drow. La misérable, remerciai Dathlyn de son aide. Et celui-ci répondit avec son habituel sourire

- Gaer zhah naut mzilt kyorl. Il remains natha ilythiiri gil'ssrigghinn. Besides, ulnin Usstan zhal kus natha ly'ryus ulu dosst jabbuk whol dos kr'athin.
Il n'y a pas de quoi voyons. Vous restez une drow malgré tout. D'ailleurs, j'enverrais bientôt une lettre à votre maitre pour qu'il vous me prête.

Sissthylias n’en croyait pas ses oreilles. Mais qui était donc ce drow ? Son rire était compréhensible, elle restait une esclave et il avait tout à fait le droit de se moquer d’elle. Mais affirmer qu’il demanderait à son Maître une nuit en sa compagnie lui laissait une étrange impression. Jamais elle ne s’était imaginée qu’on puisse entreprendre une telle démarche pour sa personne. Elle se savait belle, il aurait fallu être stupide pour l’ignorer après tant d’années passé à servir de trophée pour son père. Elle avait toujours pensé servir de récompense, un remerciement en échange de quelques faveurs. Mais le sombre qui la fixait avec l’acuité d’un rapace ne semblait pas partager son avis.

« Usstan orn’la alu vel’klar ussta Jabbuk orn tesso uns’aa ulu alu, Senger. »
J’irai où mon Maître me dira d’aller, Seigneur.

Et nulle part ailleurs. Peut-être avait-il espéré, en la prévenant de ses intentions, la voir ainsi céder plus vite. Qui qu’il soit, il s’estimait apparemment tout à fait capable d’obtenir du Chef des Armées Drows une nuit avec son esclave, et il n’aurait certainement pas avancé une telle chose elle sans être sûr de lui. Mais son identité ne changeait rien aux yeux de Sissthylias, qui voyait le monde à travers un prisme que l’on nommait dévotion. Aurait-il été le prochain Roi des Drows qu’elle n’aurait pas cédé à ses avances sans l’autorisation de son Maître.

Une question la démangeait, désormais. Qui donc était son mystérieux interlocuteur. Si Brylyan l’interrogeait au sujet de sa mission, elle souhaitait pouvoir lui donner le plus de détails possible, et n’avoir aucune idée de qui elle avait rencontré lui faisait horreur. Mais comme il était impensable qu’elle ose l’interroger directement, elle tenta de mémoriser autant de détail qu’elle le pouvait. La longueur des cheveux, la forme du visage, la sonorité de la voix... et, bien sur, l’étrange tenue qu’il abordait. Rien que ce dernier point pouvait permettre de l’identifier. Le pire n’était peut-être pas ce torse laissé à nu, ni ces crânes grotesques et inquiétants, mais les pointes… Les quartiers des Temples n’étaient pas réputés pour leurs foules, et heureusement, car il devait être extrêmement dangereux, plongé dans la masse et ainsi vêtu. Mais là n’était pas réellement la question, et elle se rendit compte qu’elle était en train de perdre du temps. Ne souhaitant pas laisser s’installer un silence trop pesant, et ayant de toute façon une tâche bien plus importante à faire que de parler à ce drow dont elle ne connaissait rien, elle s’inclina une nouvelle fois, au risque de déclencher une nouvelle crise de fou rire.

« Shlu’ta l’Phraktos zexen’uma phor dos, Senger. »
Puisse les Dieux veiller sur vous, Seigneur.

Après avoir attendu assez longtemps pour marquer un respect qu’elle pensait suffisant, elle se redressa et s’éloigna rapidement. Elle n’avait que trop perdu de temps, et il lui restait toujours un message à livrer. Une nouvelle fois, elle récita son contenu, telle une litanie salvatrice. Il était hors de question qu’elle se trompe quand elle serait face à la Haute Prêtresse d’Uriz.