Bienvenue chez vos Kidnappeurs, chère Duchesse [Pv: Ambre =D]

La nuit avait été des plus éreintantes, aussi bien pour les chevaux que par l'assemblée des hommes qui avaient travaillés durs pour un contrat qui semblait vraiment bien plus facile qu'il n'y paraissait. Kanna, le chef de cette troupe de mercenaires que l'on ne pouvait pas vraiment qualifié d'expérimenter, non loin que ce soient des hommes du niveau de la garde royale ou encore d'autres combattants nés mais ils avaient une arme particulièrement efficace: L'organisation. Un parfait travail d'équipe utilisé à bon escient par le cerveau stratège de notre bon chef qui avait planifié à merveille la disparition de la jeune duchesse. Mais quelques chose clochait dans cette demande puisque des éléments ne coordonnaient pas tellement avec un danger réellement existant comme l'avait précisé leur client. Sur son cheval d'une couleur beige soignée, un fidèle destrier qui avait fait ses preuves dans la fuite au galop mais pour ce qui était de son appel au sifflet comme bon nombre de guerriers faisaient...Ce dernier n'écoutait pas parce qu'il n'aimait pas qu'on lui donne des ordres. Oui, vous l'aurez bien comprit, on se demandait bien pourquoi l'animal se laissait encore monter alors qu'un appel l'énervait plus que profondément.
Mais revenons en aux pensées du jeune homme qui se questionnait quelque peu sur les intentions de son client.



Se retrouvant dans une nuit étoilée, dont chacune de ces étoiles représentait les éclats des plus grands combattants de Miradelphia qui laissèrent une trace dans l'histoire quelque soit la race et Kanna croyait un peu à cette ancienne légende. Plutôt que cela avait un aspect charmeur et c'est sous ce ciel qu'il se dirigea vers une auberge plus que discrète où les meilleurs contrats entre les mercenaires et leurs clients se faisaient. Accompagné par deux hommes de valeurs, le jeune homme se posa à une table où se trouvait un homme couvert par une capuche des plus discrète par sa couleur sombre. Seule les lèvres sortaient de l'obscurité du tissu démontrant bien un âge moyen sans que ce soit quelque chose de vraiment étonnant et donc le dialogue s'engagea.
D'après le client, une duchesse du nom d'Ambre Soltariel, une conspirante qui avait les désirs aussi machiavélique que l'âme des Drows et dont les contrées qu'elle contrôlait perdait lentement de leurs richesses pour son bonheur personnel. Bien que cela semblait un peu énorme comme histoire, Kanna hésita un instant sur ce contrat, d'habitude il n'aurait pas accepté un tel manque d'informations mais aussi déformé par une histoire étrange mais quelque chose pouvait avoir son intérêt. Kanna avait pour mission de la faire disparaitre mais le contrat ne stipulait pas de la tuer, ce qui pourrait être très bon pour exploiter l'argent...Obtenir à la fois l'argent du contrat mais aussi l'argent parce qu'elle sera reconnaissante pour l'avoir maintenu en vie mais aussi l'exploiter en la faisant chanter un petit peu. C'est ainsi que le contrat naquit et que l'enlèvement fut un succès magnifique.



La cible reposait sur l'un des chevaux d'un homme du groupe pendant que les autres s'amusaient de la victoire, des fois lâchant des petites rumeurs stupides inventés par les hommes du groupe. Kanna descendit de cheval pour prendre un peu d'eau à la rivière qui se trouvait sur le chemin, portant sa cape sombre sur son corps pendant qu'un habit de noble bien vêtus mais dont les poussières déposées sur le tissu faisait perdre la valeur à ce dernier. Récupéré lors d'une mission pour paraitre plus classe, Kanna n'avait pas conscience que cela pourrait paraitre immoral de récupérer sur un corps mort les vêtements mais en même temps...Il n'en avait plus besoin alors autant que cela serve. Soudain, un des hommes du groupe ouvrit sa bouche qui ne parvenait pas à se retenir de parler. C'était un homme d'une trentaine d'années, fin collier couvrant son menton par des poils pas tellement longs pendant qu'une chevelure frisée couvrait sa tête et possédait une longueur couvrant un peu son regard. Sa voix portait un peu mais en territoire nain, à un tel lieu, cela ne serait pas une gêne:

"Patron! Vous saviez que les hommes de sang bleus en ont une toute petite?"

Écarquillant les yeux sous une telle déclaration, Kanna ne savait pas tellement quoi dire en réponse à une telle stupidité mais c'étaient des blagues courantes dans le milieu et ce n'était même plus impressionnant. Pendant que Kanna fronçait un peu les sourcils, son visage affirma un expression prouvant qu'il n'y croyait pas une seconde.

"Où entends tu de telles sornettes?"

Mais quelques hommes renchérirent de leurs côtés avant de finir en fou rire, Alfred, le second du groupe après Kanna et le premier homme engagé par celui-ci participa de son côté en affirmant que par contre les femmes nobles avait une magnifique poitrine. Mais ces paroles furent légèrement de trop puisque tout le monde se tournèrent un instant sur la jeune fille avant d'hurler de rire. Quels bandes de cinglés...Au moins on ne s'ennuyait pas en leur présence et c'est pourquoi Kanna faisait attention un peu aux contrats qu'il prenait pour ne pas les exposer à un danger de mort certain. Finissant par tous arrivés dans la zone d'hébergement du groupe qui était les falaises d'Arkan, bien que cela était provisoire, les lieux étaient des plus intéressants puisque cet endroit était d'anciennes grottes de minerais qu'exploitaient les ouvriers nains mais les abandonnèrent lorsqu'il n'y avait plus du tout de minerais. Le lieu idéal pour un groupe pas tellement aimé de la société à part lorsqu'un meurtre était demandé...Les seuls moments où Kanna et son groupe étaient aimés. Les femmes, étant sur place, attendaient le groupe puisque certains étaient devenus leurs époux bien que le passé de ces femmes étaient celles de joies mais finirent éxilées puisque cela était un commerce non règlementaire par les hommes de lois. Tous descendirent de leurs destriers, enlevèrent leurs accessoires comme les selles puis embrassèrent tout le monde dans la joie et la bonne humeur pendant que quelques hommes prirent la duchesse pour l'emmener dans une des grottes pour l'installer dans ce qui sera son foyer.

Les hommes sortirent puis appelèrent le chef du groupe pour qu'il se rende à leurs côtés. Parlant entre eux, Alfred expliqua qu'il devait se rendre près d'elle pour lui parler en tentant de la convaincre de ne rien faire d'insencé durant sa période ici. Mais un cri d'étonnement sortit de la bouche du jeune homme, il avait un problème, un soucis qui le hantait depuis qu'il était tout petit et cela, il ne pourrait pas s'en débarrasser facilement! Il ne pouvait bien parler qu'avec des femmes qu'il connaissait et cette duchesse était une parfaite inconnue! Mais son second lui tapota sur la tête tout en rigolant et lâcha:

"Vous inquiétez pas boss! Tout se passera bien! Et qui sait? Peut-être passerez vous le stade de jeune homme à homme?!"

Pendant que tous hurlèrent, une nouvelle fois, de rire, le chef se dirigea vers son interlocutrice en grognant dans sa barbe pendant qu'il cherchait à savoir comment il formulerait les mots. Mais lorsqu'il arriva devant elle, posa son regard sur le visage pendant que les cordes enroulèrent le corps de la jeune fille. Kanna rougit d'un seul coup comme le serait toutes bonnes tomates mûres pendant qu'il posa ses mains sur ses yeux en pensant dans sa tête:

*Bon sang! En plus elle est divinement belle! J'y arriverais jamais!*

Essayant de reprendre son souffle en effectuant devant la jeune femme quelques exercices de respirations, Kanna passait pour on ne sait quoi puisqu'il faisait des étirement pour se mettre en condition pendant que quelques hommes de main étaient cachés derrière un rocher pour observer la scène...Mais la difficulté qu'ils avaient était de retenir leurs rires et donc se blaquèrent la bouche avec leurs mains pendant que des larmes perlaient sur le coin des yeux puis coulèrent sur leurs joues. En le forçant à s'y rendre, ils savaient pertinnement que ce serait du domaine plus du comique que dans un vrai langague comme dans les livres entre le méchant et la gentille où les paroles étaient plus sombres que le tartare. Non, Kanna cassait toutes les images du parfait méchant rien qu'en accomplissait cette séance de gymnastique devant la duchesse en plus.

Finalement, le jeune homme finit ce qu'il entreprit pendant quelques secondes pour prendre un moment de réflexion puis finit par trouver les premières paroles qu'il pouvait prononcer:

"Comment vous appellez-vous?"

Se rendant compte que c'était complètement stupide puisqu'il connaissait déjà son nom lors du contrat et que le jour du kidnapping, il avait prononcé aussi son nom et c'est pourquoi il ricana tout en cherchant une nouvelle question puis lâcha avec un petit ricanement timide:

"Quel est votre met préféré?"

Effectivement, cela étaient des questions complètement stupides et c'est pourquoi Alfred, toujours derrière son rocher, lança une pierre sur le crane du jeune homme pour lui annoncer que c'était ridicule. Il passait déjà pour un imbécile mais aussi faisait comprendre à la prisonnière que le chef était pas tellement violent, si ce n'est du tout envers les femmes. Kanna se caressa l'arrière de son crane à cause de la douleur qu'il ressentait par le contact avec la pierre mais ce n'était pas de sa faute pour une fois. Surement que la duchesse se penserait chez les fous avec de tels hommes.

Ambre avait l'impression de vivre un véritable cauchemar. Elle avait été capturé au cours d'une embuscade alors que ce n'était absolument pas le moment de disparaître du duché Soltariel... Comment allait-elle pouvoir récupérer la fortune familiale et protéger ses hommes de la guerre qui faisait rage ? Qui avait bien pu organiser une telle embuscade ? Car il était évident que tout ceci avait été organisé par un esprit noir... Mais une question demeurait en suspend : pourquoi était-elle encore en vie ? Durant plusieurs heures, voire plusieurs jours, Ambre avait voyagé les yeux bandés, ballottée, emportée par les cahots du cheval, incapable de savoir s'il faisait jour ou s'il faisait nuit. Elle savait simplement que la route avait été très longue et inconfortable. Elle aurait pu parler, mais ça ne lui était pas utile. Assommée à son enlèvement, elle n'avait pas éprouvé le besoin de lutter davantage. A quoi bon s'évader pour se retrouver les mains attachées dans le dos et les yeux bandés en territoire inconnu ? Comment aurait-elle pu ne serait-ce qu'espérer échapper à son sort ? Difficile à dire, elle tenait à la vie, mais elle n'était pas stupide. Si elle avait été maintenant vivant plus de quelques heures, c'est qu'elle leur était plus utile vive que morte. En tout cas, les bandits qui l'entouraient avaient des sujets de conversations très portés sur les contacts physiques, qu'il s'agisse de combat ou de femmes... Leurs plaisanteries rupestres ne plaisaient pas le moins du monde à Ambre. Dans une taverne, elle aurait participé en riant au éclats, une bière à la main. Mais dans la situation actuelle, elle les trouvait tous plus idiots les uns que les autres. Et c'étaient ces hommes là qui l'avaient capturé ? Scandaleux ! Le pire des moments du voyage fut sans doute l'instant où la conversation de ces messieurs partit sur les nobles sous-équipés. Ambre était bien en mal de pouvoir leur confirmer, elle n'avait jamais vu son mari nu. Et de toute façon, elle aurait bien était en peine de confirmer, puisqu'elle n'avait jamais connu d'hommes. Cela dit, l'insulte qui pouvait viser son cher mari la laissait indifférente, mais lorsque les bandits se tournèrent vers elle pour se moquer de sa poitrine, elle sentit une sueur froide lui couler le long du dos. Allait-elle finir violée par ces brutes ? Etait-ce pour cela qu'elle était encore en vie ? Ce n'était pas une perspective des plus rassurantes...

On la fit descendre, on la porta comme un sac de pommes de terre, on la déposé sans douceur sur un sol dur et froid. Les mains légèrement éraflées, Ambre se mordait la lèvre inférieure, tournant la tête, humant. Où pouvait-elle bien être ? Au toucher, le sol semblait être rocailleux. Une grotte ? Ses ongles tentèrent de griffer le sol. De la roche bien dure oui.... A en juger par l'écho et la fraîcheur du lieu, il ne pouvait s'agir que d'une grotte. Mais où ? Certainement pas dans les plains d'Atral ! Ni une quelconque forêt... il restait les bords de mer, les falaises... Ydril ou Arkan... Ambre était incapable d'en deviner plus. En tentant l'oreille, elle crut entendre les vagues venant se briser contre la roche. Peut-être, peut-être pas. Après tout, à quoi cela pourrait-il lui servir de le savoir maintenant ? Elle tenta malgré tout de frotter ses cordes contre le sol, mais un bandit sembla la surprendre car elle sentit une puissante poigne la saisir, la soulever, et la ligoter encore plus solidement. En revanche, l'inconnu lui ôta sons bandeau avant de s'éloigner. Pourquoi un tel geste ? Elle entendit les hommes rire un peu plus loin et son regard vif se posa vers les parois de la grottes. Car il s'agissait bien d'un grotte. Promenant son regard un peu partout, elle tenta de voir ce qui pourrait l'aider à se sortir de ce merveilleux pétrin.

Alors qu'Ambre tentait de se redresser malgré les cordes qui l'enserraient douloureusement, elle vit approcher l'individu qui semblait servir de chef à cette bande de pervers. Il venait vers elle d'une démarche peu assurée, la tête basse, comme un enfant envoyé "au coin par la maîtresse". Il n'avait plus la même classe que celle dont il avait fait preuve durant l'embuscade. Cet homme auparavant caché sous une cape mystérieuse lui paraissait beaucoup moins imposant à présent qu'il s'avançait à visage découvert. Il n'était pas des plus laids, même s'il n'était pas non plus un modèle de beauté absolue. Il semblait faire à peu près son âge, la vingtaine, peut-être même un peu plus. En revanche, Ambre remarqua tout de suite son teint assez pâle. Pour un chef de bandits, souvent au grand air, il ressemblait plus à un rat de bibliothèque. Quelque chose déjà dans son apparence paraissait contradictoire. Ce qui attira le plus l'attention de la jeune femme furent ses yeux lavandes, une couleur extrêmement rare et pourtant magnifique. C'était sans doute la meilleure partie de son anatomie car ce visage encore jeune était encadré d'une longue et broussailleuse chevelure ténébreuse comme le néant, brillante sous une couche de gras peu engageante. Plutôt musclé sans être la véritable carrure d'un chef de bandits, cet homme semblait de moins en moins correspondre au titre qu'Ambre lui avait attribué. Ca ne pouvait pas être le chef, ou alors il compensait ses faiblesses physiques par une intelligence hors du commun ! Et malheureusement pour le jeune homme, le reste de sa peau et de ses vêtements reflétaient la crasse accumulée durant les voyages. Ambre se demandait même si elle n'aurait pas pu le sentir approcher ! C'était immonde ! Même elle, qui voyageait beaucoup, arrivait à prendre davantage soin de son corps ! Ambre nota cependant la richesse de ses vêtements. C'était du gaspillage sur un homme pareil qui était incapable d'en prendre soin !

Ambre fixa le soi-disant chef dans les yeux et, à sa grande surprise, le jeune homme rougit violemment. Qu'est-ce que cela signifiait ? C'était stupide ! Un chef timide ? Ce n'était sans doute pas celui qu'elle avait croisé dans la forêt, celui-là assurait sans difficulté. Ce jeune homme ne pouvait être qu'un lamentable sous-fifre ! Mais sous-fifre ou pas, pourquoi rougissait-il en la regardant ? Ambre sentit une autre sueur froide lui couler dans le dos. Et si les bandits avaient envoyé un jeune puceau faire ses preuves ? Voilà qui expliquerait la nervosité dont faisait preuve le bandit qui lui faisait face ! Plus les minutes passaient, plus Ambre était persuadée qu'elle allait servir d'amuse-gueule à ces immondes bandits. Et soudain, sous le regard stupéfait d'Ambre, le jeune homme se mit à faire une série de flexions et autres exercices sportifs... là, comme ça, sous ses yeux ! Sans raison préalable ! Mais qu'est-ce que c'était que ce délire ? Où avait-elle atterri ? Elle ce demanda un instant si on ne l'avait pas frappé plus fort qu'elle ne le craignait... et lorsqu'enfin ce jeune homme cessa ses pitreries physiques, ce fut pour ouvrir la bouche et laisser échapper des paroles plus débiles les unes que les autres.

"Comment vous appelez-vous? Quel est votre met préféré?"

Ambre plissa les yeux. On se moquait d'elle ! A tout les coups, on venait pour juger de ses réactions ! Elle vit un caillou voler et frapper le jeune bandit, qui se massa le crâne. Ses camarades s'impatientaient ! Très bien, ils attendraient encore ! Ambre n'avait certainement pas dit son dernier mot ! Essayant de se redresser au mieux, dos au mur et assise au sol, elle fit en sorte de retrouver un brin de dignité dans sa posture. Pour concurrencer le bandit qui lui faisait face, elle n'aurait aucune difficulté... Ainsi elle pouvait lui montrer par ce simple geste que, même prisonnière, elle restait bien plus fière et noble qu'il ne le serait jamais ! Elle se racla la gorge.

- Très bien petit, je vais répondre à tes questions débiles !

Certes il était plus âgé qu'elle, certes il était en position de force, mais elle voulait justement lui montrer qu'elle ne respectait pas les sous-fifres et le menu fretin !

- Je m'appelle Ambre Soltariel, duchesse de Soltariel, membre de l'armée des divins, fondatrice et responsable du service de messagerie de Miradelphia et maîtresse de la Couronne d'Or ! Voici pour mon nom et mon titre, mais il me semble que tu le connais déjà, en quoi tu aurais enlevée une parfaite inconnue... Cela dit avec une bande de bouffons pareils je me demande si mon enlèvement n'est pas un peu hasard poussé par vos hormones surdéveloppées ! Quand à mon met préféré, il s'agit de viande grillée au feu de bois avec quelques épices. Cela te renseigne-t-il sur le dernier repas que tu m'offriras avant de me violer et de me tuer ? Ma foi c'est trop généreux de ta part !

Ambre se tut quelques secondes pour laisser le temps à son interlocuteur d'assimiler ses paroles. Et également pour laisser le temps à sa fureur de retomber un peu. Elle inspira profondément avant de reprendre, plus calmement.

- A présent je souhaiterai parler à ton chef ! Je dois pouvoir négocier ma libération si je m'engage à vous donner plus que ce que votre commanditaire vous a offert pour me tuer...

Ambre tourna et leva la tête, détournant son regard du bandit rouge qui lui faisait face, lui montrant par un geste hautain qu'elle ne parlerait pas davantage avec une simple marionnette. Elle voulait voir leur chef le plus vite possible ! Peut-être pouvait-elle encore sauver son intégrité physique ! Mais alors même qu'elle pensait à ça, elle ne put s'empêcher de rajouter, sans le regarder...

- Et allez piquer une tête dans la rivière, ça vous ferez le plus grand bien !

La situation était des plus difficiles pour un jeune homme ne connaissant pas tellement bien les bonnes relations humaines surtout en contact de jolies jeunes femmes. Kanna était un chef contradictoire à l'image que l'on pourrait se faire de ceux qui étaient parvenus à accomplir avec succès le kidnapping d'une des duchesses les plus respectées de toutes les contrées humaines. Beaucoup ne croiraient pas que le timide garçon s'approchant de son invitée était celui qui était parvenu à un tel miracle mais sa personnalité changeait selon les situations comme le serait le courant d'un ruisseau. Réservé, assez solitaire tout en partageant un peu avec ses alliés, il peut se montrer un homme d'une assurance incroyable en présence de clients mais aussi adroit comme un fauve pendant les missions et d'une intelligence peu commune dans l'élaboration de stratégie militaires. Rien ne pourrait échapper au mental surdéveloppé de ce garçon qui prenait tout élément en compte pour réussir à bien ce qu'il entreprenait tout en évitant les pertes de son côté. C'est ce qui était arrivé contre la garde de cette jeune femme aux charmes surpassant tout le vocabulaire possible pour la décrire dans un terme mélioratif. Etant l'auteur de la mort de ses hommes pour son plaisir personnel mais aussi pour conserver un renom assez imposant, la discussion ne serait pas dans une atmosphère amicale.

Pourtant, ce n'était pas du tout le plus compliqué pour notre jeune mercenaire qui se devait de faire face à une barrière assez complexe qui était sa timidité. En effet, depuis tout petit Kanna ne parvenait pas faire de bonnes approches aux filles de son âge à cause de ce problème qui l'envahit plus qu'il ne le pensait et en devenait même une gêne pour tout ceux qui l'accompagnaient. Il aurait bien laissé Alfred s'en charger de se rendre auprès de la duchesse pour faire ce qu'il ne pouvait pas faire mais malheureusement c'était ce dernier qui avait eut l'idée d'envoyer Kanna à "l'abattoir". Son image en prenait un coup passant de l'homme super charismatique sous sa cape qui l'avait kidnappé dans ces forêts afin qu'elle ne fasse rien d'inconsidéré mais il était dans sa mission, ne pouvant qu'être professionnel mais une fois que la tension était redescendue...Il agissait vraiment comme un gamin. Ce dernier, étant toujours rouge sous la peur de ne pas parvenir à bien parler à son interlocutrice, fit une série d'échauffements afin que son esprit se libère de toutes tensions bien que cela avait l'effet contraire à ce qui était prévu. Observant la jeune femme devant lui, Kanna se rendit compte que le traitement n'était pas tellement à la juste valeur de ce qu'ils étaient. Bien qu'étant des ennemis du peuple désormais qu'ils étaient les auteurs de la disparition de l'une des symboles d'un duché, ils n'étaient pas du tout méchant. Ils n'étaient en aucun cas violent lorsque cela n'était pas nécessaire et le viol n'était pas du tout prévu dans l'esprit de tous bien qu'ils trouvaient que la nouvelle arrivante n'était pas du tout dégoutante. Cependant, l'hospitalité ne pouvait pas être vraiment être adapté au rang social puisqu'elle était tout de même une prisonnière donc surement que la roche ne pouvait pas être un matelas de qualité mais il faudra qu'elle fasse avec le temps de mettre en place ce qui était prévu.

Évidemment, quand une personne se met à faire des flexions, le sérieux de l'image en prenait un coup et après deux questions très stupides, sans intérêts et hors sujet de base...Kanna ne pouvait pas vraiment se faire reconnaitre en tant que grand patron aux yeux d'Ambre. Ce qui impressionna vivement tout ceux qui observèrent la scène était le caractère de la femme! Elle n'était pas du tout le genre de femme à se laisser faire par la situation et au lieu de pleurer de toutes ses larmes sur la situation présente...Elle se présentait avec dignité pour affirmer haut et fort ce qu'elle était au chef qui la regardait sans émettre quelques sentiments que ce soit à part qu'il commençait à reprendre son calme lentement. A la fois il se sentait complètement stupide d'avoir pensé qu'elle conserverait l'image d'une belle princesse calme et sympathique comme dans les romans où il agirait comme un prince pour qu'elle se sente comme une véritable princesse...Mais ce genre de choses ne se passaient que dans les romans et c'est pourquoi ce n'était même pas la peine d'y penser surtout en voyant à quel point elle pouvait se montrer forte. Toutefois, pourquoi voulait-elle voir le chef alors qu'il était ici? Etait-il tombé si bas qu'il passait vraiment pour le petit bleu qui ne comprenait rien à la vie? Cela faisait bien mal par là où ça passait bien que Kanna n'était pas un garçon prenant la fierté à coeur mais passer pour quelque chose comme ça était une certaine blessure morale.

Alfred, voyant que la situation prenait une tournure assez gênante, non parce que l'avancée de leurs relations était à reculons mais plutôt qu'un manque de respect total envers celui qui lui avait sauvé la vie se faisait...Bien qu'il aimait beaucoup rire, taquiner son chef mais aussi aimer et se faire aimer des femmes, il avait tout de même un immense respect envers son supérieur et n'acceptait que moyennement un tel blasphème envers Kanna. S'approchant avec grâce devant la jeune femme en se tenant aux côtés du garçon étant sans voix dut à sa faiblesse de la timidité mais aussi qu'il avait prit un sérieux coup dans la tête avec ce qu'il avait prit pour son grade, Alfred prit donc les devants pour engager la conversation. Se courbant comme on le faisait dans les maisons nobles, ce dernier se présenta tout en s'adressant à la prisonnière:

"Mes respects madame. Je me présente: Alfred, bras droit du groupe. A mes côtés, notre chef, Tsuvayama Kanna, qui a quelques problèmes d'élocutions en présence de nos invités de la gente féminine."


Alfred était un homme approchant de la trentaine qui était un bon vivant, connaissant toutes les techniques d'approche pour une personne de rang social quel qu'il soit, il serait presque en mesure de se familiariser avec un Drow et de s'en faire un compagnon si on les laissait discuter. Mais il était surtout un excellent beau parleur, pouvant séduire une femme avec les plus beaux mots de la Terre mais aussi une sincérité dans son oeil unique. C'est ainsi qu'il se retrouva avec de nombreuses femmes de sang bleu dans son lit alors qu'elles étaient mariés justement parce qu'il savait leur donner tout le mérite du monde rien qu'avec ses mots...Et ça plaisait. Cependant, ce côté de lui apporte aussi quelques inconvénients comme la vengeance des maris et si Kanna n'avait pas été là, il serait mort à l'heure qu'il est par ce dernier point. Pendant que le chef des mercenaires se posait sur un rocher non loin de sa position et commença à sortir sa plume ainsi que son livre pour parvenir à reprendre son statut de bon garçon à la fois sérieux mais aussi charismatique pendant qu'il écrivait sur son journal intime...Alfred continuait à parler avec la nouvelle arrivante en exprimant sa dernière phrase avant de se retirer:

"Malheureusement, vous devrez passer quelques temps en notre compagnie pour quelques raisons personnelles qui vous seront révélées prochainement. Mais je vous prierais de rester calme et de ne manquer de respect à personne dans la troupe, ne tentez pas de vous échapper non plus et aucun mal ne vous sera fait."

Prenant une dernière respiration avant d'accomplir les premiers pas en arrière démontrant qu'il ne resterait pas plus en leur présence:

"Je vais désormais me retirer pour vous laisser négocier avec notre supérieur afin que toutes les conditions vous soient données pour que vous retrouviez vite votre vie de tous les jours dans les plus brefs délais."

Alfred avait maintenant accompli sa tâche qui était de ne laisser aucune personne manquer de respect à son supérieur pour qu'il ne perde pas son calme et gifle une femme pour ce qu'elle lançait avec fureur. Tous comprenaient qu'elle ne les accepteraient jamais pour ce qu'ils étaient mais elle ne devait cependant rien tenter pour ne pas rendre les choses plus complexes qu'elles ne l'étaient. Le chef fit un petit signe de la tête pour le remercier de son intervention amicale afin que la situation puisse, peut-être, revenir à la normale. Pour ne pas continuer davantage ses bourdes, Kanna se concentrait sur l'écriture de son voyage dans son journal intime, étonnamment très bien entretenu et contenant de nombreux périples comme celui de sa rencontre avec la tavernière du groupe qui était une fille de joie étant battue par des bandits de passage dont le sauvetage du groupe lui donna envie de les rejoindre. Aujourd'hui, elle allait acheter les bières pour tous lorsqu'il en manquait et passait pour une femme aux charmes incroyables au vu de sa beauté flagrante bien qu'elle s'était fiancée à un des archers du groupe.
Le chef finit par ouvrir la bouche tout en écrivant afin que son regard ne soit concentré que sur les lignes pour que sa timidité s'évapore tant qu'il restera concentré visuellement sur les pages blanches de son livre.

"Ne vous inquiétez pas, comme l'a expliqué Alfred, nous ne sommes pas des mercenaires avides de sangs et de plaisirs charnels. Nous ne vous toucherons pas tant que vous restez tranquille et que nous ne tentez rien d'inconsidéré."

Tentant de lui affirmer un sourire tendre pour la rassurer, il la regarda un instant pour qu'elle puisse le voir sous un autre jour avec ce léger rictus mais se rendit compte que son sang bouillonnait de nouveau et se réfugia de nouveau derrière son livre...Que c'était compliqué de parler avec une femme! Kanna enviait Alfred de pouvoir le faire si aisément et voudrait parvenir à parler un petit peu mieux avec son interlocutrice...Mais sans l'atmosphère de la mission, cela était une difficulté à toutes épreuves.