[Wirskeïnfyl]Une chambre d'ami bien sinistre [PV Nedylene]

La végétation avait quelque peu changer depuis quelques temps, signifiant au baron l'approche de son domaine. Le plus significatif des changements était l'apparition, de ci de là, de champignons de taille assez importantes. Entre autre, ils avaient regagner la route depuis un certain temps en ayant nul autre dérangement que l'interpellation par trois gardes forestiers différent, dont les lyngres auront certainement été attirés par l'odeur de la drow, s'étant vite ravisés relativement à leur autorité quand leur ont chacun été dévoilé l'identité de Mëgilen'syre. De part ces trois rencontres, les rumeurs sur la captivité de Nedylene allaient certainement se propagées encore plus vite mais qu'importe, c'était de toute façon inévitable.

Le soleil, qui devait de plus être caché par quelques nuages hivernales, n'était vraiment quasi plus visible, si bien qu'on ne tentait plus d'apercevoir le ciel seulement. La forêt en elle-même était devenu, non plus dense, mais plus sombre. Etait-ce l'absence du soleil, la flore même qui s'assombrissait ou une quelconque aura magique? Les elfes de ces contrées avaient depuis longtemps opter pour un subtile mélange des trois, ce qui avait bien entendu attisé la superstition déjà bien excité des wirskeïnfyliens. Pour le baron, c'était là ni plus ni moins qu'un paysage de plus dans l'immense géographie du royaume. Bien qu'au fond, il se plaisait quelque fois à voir en cela une forêt en accord avec les Wirskeïnfyls, rancunière de part ce qu'elle subit au par avant et donc avare de ses bontés.

Le groupe avait été jusque là, et surtout depuis l'entrée dans cette forêt plus sombre que la normal, assez calme. La faune elle même était resté bien silencieuse, même pour cette période de l'année où elle ne se faisait pas des plus mouvementé, et seul Mëgilen'syre leva ce silence que n'osait brisé jusque là que le clapotis des sabots dans la boue qui s'était lui même fait moins bruyant depuis qu'il n'avait pas plus depuis la veille. Il n'avait pas été particulièrement gêné par le froid durant le voyage, si bien que sa voix se fit aussi claire, distincte et solennel que d'habitude.

-Après cette courte montée vous pourrez apercevoir la demeure qui sera désormais la votre. Sa coquetterie est très relative, beaucoup n'aime pas son allure lugubre et un peu mélancolique... Moi qui m'y suis habitué depuis bien longtemps, je trouve désormais que ces aspects lui donnent, au contraire, un certain charme.

Quelques secondes suite à ce petit préambule précédant la découverte du domaine, l'imposante base de l'arbre plusieurs fois millénaire fut découverte. Deux énormes racines entouraient la porte d'entrée et les escaliers menant à ceux-ci, et plus ils avançaient, plus cette arbre se dévoilait en hauteur jusqu'à ce que, ayant franchit la lisière de la forêt qui semblait respectueusement l'entouré, ils aperçoivent l'entièreté de l'immense bâtisse.

Elle était constitué d'un immense arbre dont l'âge devait, à vue, depuis longtemps être oublié. Cette immense arbre était d'une noirceur mortuaire et était couvert d'autres arbres parasites, qui lui rajoutait une impression de vieillesse, gravissant avec difficulté ce géant végétal d'une bonne quinzaine de mètre de haut et d'une cinquantaine d'autres mètres de large. Ses branchages, tout aussi morbides, étaient tous séparés en six principaux entremêlement, pas la moindre branchette n'en faisait pas parties. Ces six entremêlement était relié à 6 autres arbres faisant également partie de la demeure, donnant l'impression d'être de véritable tours ou donjons en dessous desquels nul porte ne permettait d'entrée. Bien entendue seul le baron et les jumeaux savaient parfaitement l'existence de six arbres adjacents, la drow ne pouvant n'en voir que trois ou quatre où elle était. Sur le côté de l'immense habitation, à la gauche des arrivants, était une espèce de caverne creusé dans un des monticules qui entourait l'arbre millénaire, son entrée devait facilement atteindre les trois mètres de haut.

- Cela vous plait j'espère? demanda le baron toujours à la recherche d'un quelconque avis sortit de la bouche de ses hôtes.

Ils avancèrent à pas lent vers la sombre demeure, mais ils eurent vite fait de changer de direction pour se dirigés vers cette mystérieuse caverne que tous, excepté Nedylene, savaient être l'entrée des cachots. Il expliqua plus ou moins les raisons de leur déroute à la sombre, avec l'air de présenter une chambre d'ami des plus banales.

- Vous n'aurez malheureusement pas le droit d'accéder à cette bâtisse dans laquelle seuls les elfes purs sang ont depuis toujours eut le droit de visité. Je vous aménagerait donc une chambrette de fortune en ces lieux certes plus sinistres mais plus sûrs aussi bien pour nous que pour vous.

La sombre avait été particulièrement étonné de l'endroit où logeait le baron. Quoi de plus normal pour elle qui venait, officiellement du moins, du monde des Hommes? Il esquissa un léger sourire à peine perceptible, l'effet du merveilleux d'Anaëh sur les êtres était toujours pour lui un délice à savouré. Il s'était néanmoins attendu à une réaction moins surprenante vu qu'ils avaient déjà ensemble parcourus Ryol. Peut-être s'était-elle attendu à quelque chose de plus classique? Tout en est il qu'il répondu en bonne et due forme à sa surprise, bien que sa réponse sembla se perdre dans celle-ci.

- Oui, en effet, vous ne verrez que ce genre d'habitats en Wirskeïnfylie. La construction de cités a été prohibés il y a plusieurs millénaires de cela, et avec raison.

Ils continuèrent leur avancée vers la caverne, et quand Mëgilen'syre lui apprit l'endroit de sa future captivité, Nedylene sembla profondément déçu, un peu comme si tout le poids de la dure réalité lui retombait d'un seul coup dessus. Le baron n'aimait pas cette impression de brisé quelques espoirs, mais il en était ainsi et il avait déjà été des plus laxistes quand à la position de la sombre. Il lui répondit donc comme l'hôte un peu vexé qu'il était.

- Ayez donc pitié de moi que beaucoup d'entre les miens jugeraient fou de vous traitez si bien et abandonnez un peu ce ton fataliste, du moins jusqu'à ce soir où nous mangerons ensemble et où nous aurons, là, tout le plaisir de discourir sur votre... captivité ici.

En dialoguant ils continuaient bien sûr leur avancée vers la caverne, une fois arrivé à celle-ci le baron descendit le premier tout en gardant le précieux harnais à la main. Le sol était un peu moins glissant qu'à l'heure de la matinée mais il tendit tout de même sa main libre à Nedylene pour l'aidée à descendre. Il était étrange de quitté la chaleur de la sombre pour ce froid hivernal qui le fit enfin frémir, rester un peu plus longtemps contre cette dernière n'aurait pas été de refus. Etrange pensé qu'il avait là, l'on aurait put la prendre pour suspecte quand à l'austérité du baron mais au fond il n'eut pas un soupçon de culpabilité, ayant plutôt comparé la drow à un poêlon des plus pratique. Il était strictement inconcevable pour esprit qu'une autre femme que feu sa mère puisse faire naitre en lui un rien d'amour ou ne serait-ce que de désir.

La tendre main qu'il lui tendit resta vide de toute chaleur. La drow, en toute impertinence, avait refusé celle-ci et était descendu du destrier. C'était étrange, ces changements de caractère. Etait-ce la jeunesse de la drow qui lui faisait faire pareils caprices, son inaptitude au monde civilisé ou bien son statu de prisonnière? Le temps répondrait certainement avec assez de suffisance à ces questions pour que le baron n'ait pas à s'en soucier plus que cela. Il laissa passer cela mais fut un peu plus choqué, ou peut être déçu de la suivante réflexion. Qu'avait-elle donc à toujours rester si antipathique? La liberté était une chose bien importante aux yeux du baron, mais cette sombre devait bien comprendre que celle-ci ne pouvait désormais plus lui être octroyer, elle était un danger potentiel trop important à présent. Comme rajouter de l'huile sur la rancoeur ardente que paraissait avoir Nedylene ne servirait sans doute à rien, il décida de laisser cette réflexion sans réponse et commença à entrer dans la caverne sans aucune expression autre qu'une profonde lassitude.

Les deux garde étaient descendus seulement après la drow, Amemroth alla à ses côtés au cas où celle ci refuserait d'avancer où tenterait une quelconque folie et Anöl gagna rapidement l'avant baron. De sa main, ce dernier alluma chaque torche l'une après l'autre comme il l'avait fait pour le feu de bois lorsqu'ils rencontrèrent Nedylene.

La caverne qui, à son entrée, ne semblait rien de plus que l'antre d'un animal imposant, descendait soudainement au bout d'un moment dans des escaliers stylisés, creusés dans la roche. Presque aussi larges que n'était la caverne, aboutissait sur un couloir tout aussi large et long d'environ 5 mètres. Au bout de ce couloir était une porte, plus petite et à un seul battant, mais tout à fait semblable à celle qui menait à l'arbre où demeurait le baron, l'on pouvait voir d'après son enchâssement qu'elle n'était ouvrable que de l'extérieur. Anöl du faire quelques efforts pour l'ouvrir complètement, preuve de son utilisation assez peu fréquente. A l'intérieur de celle-ci était une pièce semblable à une cour assez large. Sur chacun des deux côtés de cette cour étaient 5 portes au dessus desquelles était inscrit quelques sombres mots elfiques. En face du groupe, il y avait une dernière porte plus imposante que toutes les autres mais aussi plus sombres et stylisée, autour de laquelle était gravé dans la roche moult représentations de ronces. Mëgilen'syre eut un frisson en regardant cette porte ci, sachant pertinemment l'horreur qui y reposait...

Se remettant après quelques secondes de cette vision d'effroi il continua son avancée jusqu'à la deuxième porte à gauche, puis il se retourna un instant vers Nedylene. Il l'a regarda dans les yeux, près à débiter quelques paroles de courtoisies, mais rien ne sortit de sa bouche. Il reprit son attention sur la porte et, imposant sa main et murmurant quelques paroles arcaniques, celle-ci s'entrouvrit de quelques centimètres après plusieurs bruit de froissements étranges et de cliquetis. Il l'ouvrit complètement avec toute la banalité qu'il est du à une quelconque porte et dévoila enfin l'endroit où cette invitée particulière allait peut-être passée le reste de son éternelle existence. C'était une chambre plutôt coquette pour une cellule, composée d'un lit simple avec coussin et couverture, d'un bureau et d'une chaise, sans ancre ni plume, et même d'une petite garde-robe, le tout sur un espace suffisamment confortable. Le baron fit signe à la sombre d'entrée bien qu'elle fut de toute manière un peu obligé de part la présence d'Amemroth dans son dos.

- J'espère que cela vous plaira, je vous apporterait des vêtements propre et de quoi vous faire une petite toilette d'ici peu, en même temps que le diner. D'ici là vous pourrez vous familiarisez avec l'endroit...

Quand la porte se referma, les bruits de cliquetis et les frottements étranges reprirent et, de l'autre côté, la sombre pouvait sans doute voir les ronces acérées s'étant emparées cette la porte.

Le "Merci" simple et concis qu'elle adressa au baron était au dessus des espérances de ce dernier qui s'attendait à une énième réflexion plein d'orgueil et de mépris. Encore un étrange changement d'humeur, vraiment cette drow était trop... Humaine! Peut-être aussi avait elle cru que le baron mentait et qu'il la conduira dans quelques endroits bien moins sûrs et confortables.

Après avoir regardé une dernière fois la onzième porte au bout de la salle, Mëgilen'syre prit le chemin du retour en donnant un ordre et une indication clair quand au reste de la journée.

- Vous avez quartier libre jusqu'à ce soir où je veux vous voir au souper qui commencera une fois qu'il fera nuit noire...

Une fois en dehors de l'antre, il monta les escaliers menant à l'entrée de sa propre demeure où il frappa par trois fois au heurtoir. Après quelques secondes d'attente le judas s'ouvrit et, à travers une grille, deux petits yeux noirs se virent voir. C'était Elrynia, la servante, qui, après avoir vu qui avait frappé, se dépêcha d'ouvrir la porte pour l'accueillir d'une profonde révérance. Elle avait une bonne tête en moins que le baron, de longs cheveux noirs parfaitement coiffés qui lui descendaient jusqu'aux genoux, une frange qui mettait en avant son air angélique et juvénile. Elle était vêtu assez traditionnellement de vêtements amples blancs et noirs.

- Monsieur le baron...

Mëgilen'syre rentra chez lui sans faire de chichis et n'accorda à sa servante qu'un léger signe de tête. Celle ci referma la porte et le judas de suite, puis le rattrapa dans sa marche pour le suivre au pas.

Le hall de la demeure était de forme assez classique, deux grands escaliers menant à l'étage, sur lesquels étaient posés de longs tapis rouge, entouraient la porte unique se trouvant au rez-de-chaussée, c'est vers cette porte à deux battants que se dirigea le baron. Tout était fait de bois et seules quelques peintures tapissait les murs des escaliers.

- Nous avons une invitée qui aura besoin de quelques de vos vêtements des plus à la mode et de quoi se toiletté dignement, vous prendrez ses mesures et lui commanderez quelques vêtements, en tant que femme vous saurez probablement de quoi il retourne. De quoi la restaurer sera également de mise, vous m'accompagnerez avec Saral lui apportez tout cela dans deux heures... Demandez à Anöl de venir également. Ce soir nous dînerons dans les cachots, la table doit être prête pour le crépuscule et nous commencerons à manger quand il fera nuit noir. C'est tout ce dont j'aurais besoin de particulier aujourd'hui, vous pouvez disposé.

Saral était le marie d'Elrynia, ils vivaient ensembles ici aux ordres du baron en tant que majordomes. C'était une vieille habitude que de prendre des couples de majordomes, cela aidait fortement les employés. Elrynia devait approchée des deux siècle tandis que Saral était tout juste un peu plus vieux, le baron n'était pas sûr de leur âge exact. Ils étaient à son service depuis une cinquantaine d'année et ne l'avait pas dessus depuis lors.

- Oui monsieur le baron, tout sera fait.

Ils s'étaient arrêté devant la porte pour que Mëgilen'syre termine de dicter ses ordres. Après ce dialogue des plus carrés et concis il entra dans cette pièce qui se trouvait être un salon de réception où fauteuils et table basse étaient agréablement disposé. Sur les murs plusieurs tableaux trônaient mais un en particulier ressortait d'entre tous, c'était le tableau de Svanima Wirskeïnfyl, dominant toute la place, placé juste devant l'entrée. C'est devant ce portrait adoré que le baron se sentit enfin chez lui et que la chaleur des lieux s'empara enfin pleinement de son être. Après une profonde respiration, il s'installa à la harpe se trouvant dans le coin supérieur gauche en arrivant de la porte. Il en joua avec une austérité durant presque une heure entière, c'était un air léger et mélancolique s'accordant tout à fait avec cette saison automnale. Quelques larmes muettes avaient coulées sur ses joues sans qu'elles ne perturbent son jeu qui se termina sur une mauvaise note voulue. Ces moments où il jouait d'un quelconque instrument était des plus sacrés, si bien que ses domestiques ne le dérangeait qu'exceptionnelement dans ces circonstances.

Après avoir essuyer du bout des doigts ces quelques larmes sans expressions, il parcourue la sale à la recherche de quelques divertissement pour la sombre qui devait sans doute s'ennuyer au fond de ces cachots. Il ne trouva rien, non que les choses disposées ici n'étaient pas suffisantes, mais il connaissait si peu cette Nedylene, que tout pouvait sans doute lui plaire ou l'ennuyer. Finalement après moult recherche et dont aucune ne se fut dans les livres, car elle ne connaissait pas l'elfique et il ne savait même pas si elle savait lire, son choix se fit sur de l'encre, une plume, du papier et du fusain. Si elle ne savait écrire elle pourrait au moins dessiner. Après avoir mit ces quelques affaires de côté, il s'octroya un peu de repos quand au reste de son temps impartit avant d'aller revoir la drow. Après ce serait l'heure des longues tâches administratives qu'il lui faudrait reprendre après les festivités dont il venait d'officier l'ouverture. Quatre jours de voyage, c'était autant de travail à reprendre dans la paperasse...

Quelques bruits sourds se firent soudain entendre et une voix s'éleva des ténèbres. Surpris de lui même, Mêglien'syre sortit brusquement de sa somnolence, il s'était endormi dans un des fauteuils. Cela faisait, après tout, plus de deux jours qu'il n'avait pas dormis, le démon du sommeil avait tout les droits de se jouer de lui. Elrynia l'appelait à la porte, il se releva et passa rapidement une main dans ses cheveux.

- J'arrive, j'arrive...

Il se dirigeait directement vers la porte mais, se rappelant les outils qu'il avait préparé pour la drow, il fit demi-tour pour aller les chercher. Revenant encore une fois vers la porte devenu silencieuse, il l'ouvrit et découvrit Elrynia à son pas, chargée d'un sac et de plusieurs vêtements. Plus loin, à la porte d'entrée, Anöl se tenait prêt avec Saral qui portait le repas de la sombre. Saral avait la même taille que le baron, quoi que plus petit à peu de chose près, ses yeux étaient tout aussi brun, sa stature bien fine et ses cheveux étaient mi-longs. Il était habillé de vêtements amples, blancs et noirs comme ceux de sa femme mais en version masculine.

Sans tergiversé plus que cela, il sortit du domaine suivit de ses trois employés. Le trajet se fit tout en silence et sans réflexion aucune. Dans l'antre, les torches étaient toutes restés allumés. Anöl dut juste repousser la première porte et ce fut Mëgilen'syre qui s'occupa de celle de la captive, comme à la première fois. Le cliquetis et le bruit de froissement se fit entendre et quand la porte fut ouverte, le couple de majordome eut un léger sursaut et Anöl lui même. Et oui, c'était une drow, Mëgilen'syre avait omit de leur communiquer ce détail des plus volontairement histoire de donner un aspect moins calculateur aux choses. Mais pourquoi Anöl fit lui cette expression de surprise? Quand Mëgilen'syre passa son propre regard après cette seconde d'analyse faciale, il put voir la drow, oui, mais nue! Voilà une chose à laquelle il ne s'attendait nullement mais qui s'expliqua vite par les blessures bien visible sur le corps de celle ci. Blessures pas très ragoutantes à vrai dire, si bien que le baron s'empressa de prendre quelques initiatives avant de détourner le regard comme tous en ces lieux excepté Anöl qui, fort de sa méfiance exacerbée, voyait en cette malencontreuse situation une possible ruse. Il ne fallut bien entendu que quelques secondes à la drow avant de se couvrir, après ce laps de temps Mëgilen'syre dicta ses ordres impérieux.

- Saral, déposez donc tout ceci et allez chercher quelques cataplasmes.

Celui-ci s'exécuta, déposa le dîner et les ustensiles de dessins et d'écritures sur le bureau puis s'en alla quérir les lotions thérapeutiques sur un pas pressé. La porte se referma après le passage de Saral, laissant les ronces reprendre possession de leur porte magique, et Mëgilen'syre put s'inquiéter de l'état de son invité car il est vrai que ce point particulier étonnait quelque peut le baron qui avait estimer avoir gagner la confiance de Nedylene pour ce qui était des soins à lui procurer.

Elrynia, elle, se contentait de regarder ces deux imperturbables hommes d'un air presque moqueur que le regard réprobateur du baron eut vite fait de calmer. C'était pour elle la première fois qu'elle le voyait si troublé, bien que cela fut à peine perceptible, à cause d'une chose pourtant si commune que le corps dénudé d'une femme.

Mëgilen'syre crut d'abord que la drow se levait par pure politesse, sur quoi il détourna le regard sur Elrynia afin de lui avancer quelques notifications, mais à peine eut-il le temps de prononcer le moindre mot à sa servante que la gifle la plus arrogante qu'il n'est jamais reçu vint s'abattre sur son visage. Le baron n'eut pas le temps de réagir car Anöl fut bien plus prompt pour cela. La main de Nedylene n'avait pas eut le temps de finir sa route que le garde du corps nerveux s'empara violemment de sa maitresse pour qu'en quelques tour de mains celle-ci fut prise dans une entrave qui l'obligeait à se retrouver à genoux devant celui qu'elle avait osé défier de la sorte. Le baron, pour sa part, était bien entendu plus blessé dans son honneur qu'au visage. Un froncement de sourcil encadrait désormais ses deux yeux dorés qui a eux seuls exprimaient suffisamment bien son état d'esprit actuel, subtil mélange de mépris et de colère. Elrynia, tremblotante, regardait avec effroi cette scène incompréhensible à ses yeux, elle qui ne savait même pas ce que cette drow qui se permettait de gifler son maitre pouvait bien faire ici, elle se contentait de serrer contre elle les vêtements qu'elle tenait tel un ultime rempart contre une menace invisible.

On frappe aux portes avant d'entrer! Et ne soyez pas étonné de mon geste, je déteste être ainsi surprise.

Les paroles de la sombre se perdirent dans le silence du sombre cachot. Tous étaient rester muets devant ce geste innommable. Le baron s'accroupit devant la drow, car il n'aimait pas prendre cette position de supériorité qui n'était octroyer que par son seul titre, et répondit enfin à cette réplique qui lui était venu tel un deuxième soufflet, d'un ton qui laissait largement entrevoir son orgueil blessé. Il n'y avait par contre dans son regards plus de colère ni de méprit, c'était comme si une profonde affliction s'était emparé de lui. Comment après tout il ne pouvait en être ainsi? Jamais quelqu'un de son rang sur toutes les terres du royaumes n'aura été insulter de la sorte par... un sombre.

- Le temps m'aura amputer de cette habitude qui est de frapper à mes propres cachots...

Tout en parlant il glissa son bras qui longea les flancs de la drow mais seul leur tissus respectifs se touchèrent. Et, après les quelques instants que dura cette progression parallèle au corps de la drow, tous trois, car Elrynia ne pouvait le voir, purent savoir que c'était le sabre d'Anöl qu'il était aller chercher.

- Quand à votre geste...

Le bruit de la lame sortant de son fourreau commença à se faire doucement entendre.

- Plus que m'étonner, il me déshonore!

La lame était maintenant complètement hors de son fourreau et Mëgilen'syre, l'ayant empoignée fermement, se releva. Il avait à présent sur le visage, un sourire nerveux, né du dégout qu'il avait pour lui-même à ce moment là de ne pas encore avoir pourfendue cette drow de part en part.

- Durant toute l'histoire de ce triste monde, pas un seul de mes aïeuls ne se fit une seule fois insulter du seul quart de ce que vous vîntes m'infligez là sans qu'il n'y eu réparation en conséquence. Et vous venez là de m'infliger ce qu'aucun noble de ce royaume n'eut a subir depuis que le jour est jour. Vous avez bafoué mon âme et salie mon nom à jamais, de telle sorte qu'en ce moment même il n'y eut jamais pour moi une existence aussi insultante que la votre pour la mienne. Et quand bien même je peux comprendre la profonde gêne que cette situation ait put vous infligées malgré votre statu de prisonnière, il n'en retournera pas sans qu'au moins il ne demeure dans cet arbre millénaire dans lequel est enraciné l'histoire de ma lignée, l'unique main sombre ayant jamais souffleter un Wirskeïnfyl...

Suite à cela il prit une profonde respiration qui ressemblait étrangement à un soupir, non pour reprendre un quelconque souffle, car dans sa quête sans fin de perfection il n'avait bien entendu pas manquer de mettre en ce monologue l'intonation et la ponctuation qu'il fallait malgré la langue infâme dans laquelle il était prononcer, mais bien pour avoir la force de débiter ce qui allait suivre, bien qu'avant cela il se remit au niveau de la sombre. Ce n'était plus un sourire nerveux qui dominait son faciès, non, mais bien un regard des plus sincères qui aurait put contraster d'une façon bien bizarre avec ces dires si le baron n'avait pas su mettre le sérieux que cette étrange demande demandait afin d'être un minimum pertinante.

- Mais, et que les deux personnes de bonnes foies qui sont ici en soient témoin, ais-je dut couper la patte de chaque animal m'ayant griffé ou mordue dans leur naïve ignorance de mon être et leur indispensable méfiance naturelle? J'aurais été un monstre d'agir ainsi n'est-'il pas?! Comme je serais un monstre de vous coupez la patte si vous n'êtes bel et bien qu'un animal ignorant et instinctif... Alors, en toute sincérité, si sincérité il peut y avoir dans un tel cas, qu'êtes vous ici ma chère? Vous, une drow ne connaissant que les hommes, prisonnière en plein Anaëh, êtes-vous là un animal qu'il me faut pardonner ou un être pleinement conscient et digne de ses actes prêt à assumé ceux-ci pleinement?

La question était clair, c'était sa main ou sa dignité. Qu'importe le choix de la sombre, l'honneur du baron en serait satisfait. Mais dans le cas où Nedylene choisirait de perdre cette main pour concerver cette dignité, l'éduqué comme il le concevait secrètement deviendrait certainement beaucoup plus complexe à entreprendre.

La réponse de la sombre fut bien plus intéressante que ce que le baron aurait pu imaginer car c'était bien du fatalisme qu'il entendait là. Elle semblait enfin accepté son sort de prisonnière mais c'était un peu louche à vrai dire, peut-être n'avait elle répondue cela que pour s'épargner de potentiels désagréments. Bien entendu après une telle réponse Mëgilen'syre n'avait plus qu'à attendre ce fameux souper avant de prendre une décision plus nette, après tout il n'était venue là que pour lui apporter quelques affaires utiles et non pour prendre une quelconque décision ou lui couper un quelconque membre. La pointe du sabre vint relever la tête baisser de Nedylene pour lui annoncer les suites de son acte, le regard du baron était tout à fait sévère et plein de réprimande. Il fallait bien que cette instant marque vraiment la drow, qu'elle comprenne qu'elle n'échappait pas à rien...

- Nous en rediscuterons ce soir au souper. Mais ne vous avisez plus de faire pareilles sottises, que ce soit avec moi ou mon personnelle.

Il s'adressa ensuite en elfique à Anöl pour lui dire de relâcher son étreinte. Puis, comme si cette parenthèse elfique n'était qu'un point de plus dans ce qu'il disait à la sombre, il reprit en langage commun.

- Vous apprendrez d'ailleurs à mieux connaitre Elrynia que voici, qui vous soignera et vous aidera pour votre toilette cette après midi.

Elrynia, encore à moitié sous le choque de la scène à laquelle elle venait d'assister, fit un pas en avant et s'inclina légèrement vers la sombre en signe de présentation. A côté de cela, Mëgilen'syre rendit son sabre à Anöl en un seul mouvement qu'on aurait crut être le fruit de quelques prestidigitation tant sa fluidité et sa vitesse étaient peu prévu.

- Pour la rassurer, elle aussi bien que son éternel promis qui vous servit le repas il y quelques instants, Anöl restera avec vous. Son regards de glace et sa langue de plomb ne devrait pas trop vous dérangez...

Un tapotement se fit soudain entendre derrière la porte et là voix de Saral sortit du silence qui régnait dans le reste des cachots un instant au par avant.

- Les cataplasmes de mademoiselle sont prêts, monsieur le baron.

Sans même que le serviteur n'eut fini sa phrase, Mëgilen'syre imposa sa main sur la porte. L'amat de ronces, reconnaissant le sang coulant dans ses veines de part son empreinte magique, s'écarta respectueusement de la main du baron et quelques cliquetis plus tard Saral put entrer dans la pièce, qui commençait à se faire petite au nombre de personne qui s'accroissait, et déposa, avec tout le flegme des gens du métier, une besace sur le lit de Nedylene, après quoi il ressortit avec distinction de la salle où il attendit quelques nouvelles directives. Toute cette scène ne dura qu'une poignée de seconde, après quoi Mëgilen'syre reprit la parole, le regard imperturbable plonger dans celui de la sombre.

- Nous vous laissons donc aux beaux soins d'Elrynia, Nedylene, à ce soir...

Après quoi il s'en fut sans un regard par dessus l'épaule, laissant le soin de refermer la porte à Saral qui le suivit de près. C'était la première fois qu'il prononçait le nom de Nedylene, bien que cela puisse paraitre anodin, c'était pour lui donner un peu plus d'importance à ce qui n'était qu'une prisonnière.

Alors qu'ils avaient à peine mit le pied en dehors du cachot, Saral rompit le silence pour appuyer sur un point auquel le baron savait qu'il allait insister.

- Si monsieur le permet...

Mais, ayant deviner depuis l'instant où il avait décider de laisser Elrynia avec la sombre, Mëgilen'syre n'attendit pas la fin de cette remise en doute pour répondre sur un ton réconfortant.

- Elle est avec Anöl, il n'y a pas de soucis à se faire je vous l'assure.

Et sur ces mots il partit vers les interminables taches administratives qui l'attendait, n'ayant pas la moindre idée de comment se passerait exactement cette après midi dans les cachots.