Après le chaos...[Après guerre civile]

Auprès le Chaos…

La guerre civile avait fait énormément de mal à Diantra. Le paysage en était entièrement modifié, il n’y avait pas un seul endroit de la cité qui ne fut pas touché. Des maisons entières avaient brûlé, des boutiques avaient été pillées, et d’innombrables gens avaient perdus la vie.
La panique, le chaos et les hurlements avaient enfin laissaient la place au silence et au recueillement.
Partout dans Diantra les gens pleuraient leurs morts, mais depuis quelques jours l’espoir était à nouveau là. Les habitants tentaient de reconstruire ce qui avait été détruit. Les gens s’entraidaient, se consolaient.
Durant la guerre civile, Crystal et son père avait fui. Comme la plupart des habitants, ils s’étaient réfugiés dans les environs de la capitale, à l’abri dans les forêts. Des camps s’étaient organisés et maintenant que l’on criait partout que la guerre était finie, tout le monde reprenait ses affaires et s’apprêtaient à retourner dans la ville. Malek, son père, n’avait pas dit un mot du trajet, baissant la tête, évitant le regard de sa fille. Il avait peur de ce qu’il allait retrouver, il avait peur d’avoir perdu tout ce qu’il avait mit tant d’année à bâtir. Sa petite boutique était si importante à ses yeux.
Crys espérait du fond de son cœur que tout soit intact pourtant elle avait un mauvais pressentiment.
La foule pénétra enfin dans la ville et le silence disparut, remplaçait par le brouhaha des conversations.
Tout le monde n’avait pas fui la ville durant la guerre, et revoir des visages, bien vivant réchauffait le cœur. Mais tout s’assombrissait au fur et à mesure qu’ils avançaient. Les cadavres, l’odeur de la mort…Crys ferma les yeux sentant les larmes couler sur ses joues. Cette guerre avait fait trop de mal….
Son père et elle continuèrent et marchèrent bientôt dans leur rue, celle qui menait à leur maison, à leur boutique.
Là aussi, revoir des visages connus redonna de l’espoir, mais lorsqu’ils furent enfin devant leur boutique…les vitres étaient brisées, la porte défoncée. Dedans tout n’était que chaos, les meubles avaient été éventrés et le peu de biens qu’ils possédaient, brisés, volés.
Malek avait eut le temps d’emporter ses bijoux, ses trésors. Ses outils étaient éparpillés sur le sol, et Crystal était sure qu’il devait en manquer.
Avec douceur elle posa la main sur l’épaule de son père, essayant par cela de le réconforter.

- Les murs sont encore là, murmura-t-elle. Et nous sommes vivants c’est l’essentiel.

Son père hocha la tête, mais le cœur n’y était pas. Sentant qu’il voulait rester seul dans les décombres de leur maison, Crystal déposa un baiser sur sa joue et lui annonça qu’elle partait faire un tour dans la cité pour voir si personne n’avait besoin de son aide. Elle connaissait quelques rudiments pour les soins et elle voulait se rendre utile.
Malek n’eut aucune réaction et la jeune femme s’échappa de la pesante atmosphère qui avait envahit sa maison.
Une fois dehors, la jeune demi-elfe s’enfonça dans les rues. Il faisait froid et sa cape ne la protégeait des bourrasques glacées. Elle aperçut au coin d’une rue, un homme accroupi contre un mur. Il avait le teint cireux, et le regard vague. Pourtant, Crystal était persuadée que la vie n’avait pas encore quitté son corps. S’approchant rapidement, elle prit sa tête entre ses mains et plongea son regard dans le sien. Sa peau était brûlante.

-Avez-vous mal quelque part ? Etes-vous blessé ?

L’homme ne lui répondit pas mais sortit de sous sa vieille cape un bras bandé d’un tissu taché de sang et de terre.

- Venez, je vais vous aider à marcher.

Passant un bras sous l’épaule de l’inconnu, Crys l’aida à se mettre debout et l’entraîna avec elle, peinant quelques peu à avancer tant l’homme se retenait à elle. Sentant qu’elle ne pourrait aller plus loin, Crys regarda tout autour d’elle, totalement désespérée. Et là, elle eut un hoquet de surprise. L’une des habitations sur sa gauche avait la porte grande ouverte et le propriétaire semblait absent. Sans même réfléchir d’avantage, elle pénétra dans la demeure et aida l’homme à s’allonger, à même le sol, dans ce qui semblait être la salle à manger. En quatrième vitesse, Crys trouva de quoi allumer le feu et fit flamber les quelques bûches qu’elle dénicha dans la cheminée. Sans reprendre son souffle, elle courut dans toute la maison, attrapant à la volée tout ce dont elle avait besoin, des draps plus ou moins propre, une grande marmite. Elle trouva même un matelas de paille qu’elle tira jusque dans le salon pour y coucher plus confortablement le blessé.
Elle déplia les couvertures qu’elle avait trouvé pour le réchauffait et prit son bras blessé pour le poser par terre devant elle.
Il lui fallait nettoyer cette plaie. Et la bander avec du linge propre.

- Je reviens tout de suite, je n’en ai pas pour longtemps.

Saisissant la marmite, Crys sortit et prit le chemin de la fontaine, priant pour qu’il y ait encore de l’eau. Lorsqu’elle fut devant la statue entourée d’eau, la jeune femme fut ravie d’y voir scintillait le liquide qu’elle était venue chercher.
Ce qu’elle n’avait hélas pas prévu c’est que la marmite une fois remplie fut aussi lourde et elle ne pu la soulever.
Pestant contre sa stupidité, la jeune femme tenta en vain de la porter à nouveau, éclaboussant ses vêtements et gelant ses pauvres doigts.
Elle n’avait pas de temps à perdre, elle devait faire vite.

- Y’a quelqu’un ? Cria-t-elle espérant voir sortir quelqu’un d’une des bâtisses qui l’entouraient. S’il vous plait, j’ai besoin d’aide….OHEEEE.

A force de hurler à s'en arracher les poumons, quelqu'un vint enfin vers elle lui proposer son aide. De toute évidence il semblait haut gradé, un lieutenant peut-être...il aurait pu tout aussi bien être général, cela n'aurait pas empêcher de lui poser la marmite remplie d'eau devant les pieds.
Un homme avait besoin de soin et elle n'avait pas le temps de s'épancher en discours inutile.

- Oui j'ai besoin d'aide...enfin pas moi....il y a un homme blessé...il faut que je le soigne mais je...je n'arrive pas à porter ça.

Elle désigna la marmite entre eux. Elle lui adressa quand même un petit sourire pour l'encourager à lui prêter main forte.

- Je n'aurais besoin de vous que quelques instants, j'imagine qu'une personne de votre importance à d'autres choses à faire.

Elle se retint d'en rajouter. Après tout Diantra était en sang. La mort étaient partout, dans chaque rue... Les soldats avaient énormément de travail, ils devaient ramener l'ordre et la sécurité dans l'enceinte de la capitale, il devait assurer au survivant un minimum de confort, permettre aux commerçants de rouvrir leur portes afin que les gens puissent se ravitailler en nourriture et en eau.

La guerre, cette querelle d'homme n'avait pour seule finalité que de faire pleurer les femmes, les mères et les soeurs, impuissantes devant des décisions qu'elles ne comprenaient pas, qu'elles n'acceptaient.

- Il y a tant de gens qui souffrent...je me dois de tenter des les aider. J'ai aménagé une maison un peu plus eau dans cette rue. Si vous ou vos soldats trouvaient des gens blessés et sans soin, amenez les là bas. Je tacherai de m'en occuper.

Il lui faudrait surement de l'aide, à elle toute seule elle ne pourrait pas faire grand chose, mais part le bouche à oreille les habitants de Diantra saurait et d'autres personnes se joindraient à elle pour soulager les maux de la ville.

Vyläd ne savait pas comment il allait trouver les objets demandés par la demi-elfe. Mais il chercha quand même, et finit par trouver, dans la rue, un chariot abandonné. Il le prit et continua sa recherche. Il eut difficile à trouver les objets mais prenait tout ce qu'il trouvait dans les décombres de la cité. Il ne souçiait pas du tort qu'il faisait s'il en faisait.

Il ne rencontra pas tant de gens sur le retour, mais prenait les blessés avec lui et finit par arriver à l'infirmerie approvisée. Il rentra essouflé, les jambes quelque peu tremblantes sous l'effort produit.

"-Bon, je vous ai ramené cela"Il montra les objets trouvés."Et aussi ces blessés !"Il montra les 3 jeunes gens.

Il les coucha par terre, leur mit une couverture, puis il s'adossa au mur, il était épuisé. En plus, son bras avait tapé sur quelque chose et la douleur ne voulait pas partir. Il avait cru à un mur ou un décombre, mais il ne s'était pas retourné. Il n'ouvrit pas sa chemise pour savoir, et se releva.

"-Vous avez besoin d'aide pour autre chose ?"

Trois nouveaux blessés... Ca risquait d'être plus difficile que prévu. Surtout si le soldat n'avait pas pu lui trouver du renfort.
Elle allait finir épuiser...
Non, il ne fallait pas qu'elle pense comme cela. Epuisé valait mieux que mort. Et les gens que le soldat venait d'installer dans la pièce était plus proche de la mort que de l'épuisement. Elle n'avait pas le droit de baisser les bras sous prétexte qu'elle allait finir sa journée épuisée.

Elle aida l'homme à coucher les blessés et prit le temps de regarder chacun d'entre eux. L'un avait beaucoup de fièvre et aucune blessure visible, un autre avait la jambe brisée et le dernier s'était fait entaillé le cuir chevelu et avait visiblement perdu beaucoup de sang.

- Pouvez vous m'aider...je ne pourrais pas m'occuper de tous en même temps. Celui là doit manger quelque chose très vite, dit-elle en désignant le dernier des blessés.

Il fallait le faire manger pour qu'il retrouve des couleurs.

- Moi je vais m'occuper de celui qui a trop de fièvre. Vous monsieur, je dois vous faire attendre un peu.

L'état de l'homme inconscient était plus alarmant qu'une jambe cassée. Si l'homme n'en était pas conscient, qu'il aille se faire soigner ailleurs.
Crystal releva la tête en voyant que le soldat ne bougeait pas et constata alors qu'il avait le teint pâle. Il semblait bien plus fatigué qu'il ne voulait le montrer.

- Vous vous sentez bien? demanda-t-elle légèrement inquiète.

Si sa seule aide la laissait tomber, elle aurait encore plus de mal à soigner tout le monde.

"Je m'en occupe, ne vous inquetez pas !"

Et il se releva avec peine. Il mit du temps à se lever, pourquoi ? Il n'en savait rien. Il s'approcha du blessé qu'elle lui avait désigné. Puis il vit que l'homme mourait, souffrait et partait autre part, dans un autre monde. Vyläd faillit crier quand il remarqua que ce n'était qu'une hallucination. Qu'est-ce qui m'arrive ? Se dit-il.

Il fit une autre hallucination. Encore une ! Mais il ne montra rien. Il regarda la demi-elfe, elle n'avait encore rien remarquer. Puis encore une une, à chaque fois sur un autre blessé. Puis il dut se résigner à l'aider.

"Je vais me reposer, je me sens pas très bien !"