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| Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] | |
| | Auteur | Message |
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Dun Eyr
Ancien
Nombre de messages : 2219 Âge : 31 Date d'inscription : 14/04/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 149 Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Mar 20 Avr 2010 - 22:33 | |
| - Pas assez doué, hein ?... Esquinter mes outils, hein ?... Dun Eyr écrasa rageusement un buisson sous ses bottes ferrées, traversant à larges enjambées le plateau offert à tous les vents. Les Nains n'ont jamais voyagé en toute discrétion, bien sûr ; mais si jamais Nain fut plus bruyant que Dun Eyr en ces heures sombres... Ses yeux lançaient de terribles éclairs aux rares arbres esseulés qu'il croisait. Son esprit, d'ordinaire si vif et si agile, tournoyait dans les mêmes noirceurs, encore et encore, sans répit. Depuis des jours. Depuis qu'il avait laissé Kirgan et ses galeries fraîches, en fait, pour jaillir dans les clartés écrasantes de la surface. Il avait beaucoup marché, mal dormi, peu mangé; et ruminé, longuement. Toujours, les mêmes mots revenaient dans les torpeurs de son esprit, obsédants. De funestes mots anonymes, tracés de la plume de quelque corbeau :
A l'attention du Sieur Dun Eyr, Haut-Prêtre, En son Temple Caché de Lirgan le Petit,
Bien sûr, il y a les splendeurs de Kirgan, et les enchantements de la Cellule royale. Bien sûr, il y a les prodiges nés sous vos burins, et les colonnades infinies de vos salles. Bien sûr, il y a les Temples impérissables, et les merveilles éternelles enfouies sous la montagne. Et, bien sûr, vos doigts forment et sculptent, et la pierre vous obéit...
Et cependant... Il est, niché sur les hauteurs des Falaises d'Arkan, derrière les remous du vent, un Chemin Escarpé oublié de beaucoup, et que quelques vieux esprits connaissent encore. Il déploie ses enfilades dans le vide des falaises abruptes, et glisse comme l'eau sous le pied du voyageur imprudent.
Et, dans les dernières marches de la sente, dérobé sous les souffles d'orage, luit une rude pierre rouge, comme le fer porté au feu, comme le volcan retournant à son sommeil embaumé. Et cette pierre, ô Seigneur de la Roche, nul mineur n'a jamais su l'extraire, et nul sculpteur la former.
Je vous le déclare, Maître Dun Eyr : cette pierre, tout Haut-Prêtre que vous puissiez être, cette pierre ne se pliera jamais à votre art. Et vous ne pourriez en arracher rien de mieux qu'un ciseau esquinté, et un maillet fendu largement. Aussi, je vous l'assure : il n'est pas un Nain, même parmi les fidèles de votre petit Dieu, qui saurait, en mille années de labeur, en arracher rien de mieux qu'un juron de désespoir.
Les Nains connaissent cette roche, bien sûr. Mais ils se taisent, trop honteux qu'ils sont d'avoir tenté, aux faveurs discrètes des nuitées, de la prendre d'assaut à la pioche; et tout penauds qu'ils sont de n'avoir, au petit jour naissant, rien obtenu de mieux que quelques burins tordus.
Votre art est petit, Maître Dun Eyr.
Et la pierre n'est pas vôtre.
Les fureurs des vents tourbillonnaient avec humeur, comme des rapaces de brume, s'abattant par moment sur les herbes folles de la falaise pour en arracher des soupirs. Des cieux déchirés, une lumière blême et crue s'effondrait des nuages éventrés, remplissant de grise clarté le plateau parsemé de rochers. La violence des souffles et la cavalcade orageuse des remous, qui fondaient sans relâche sur les pierres parsemées de la plaine, reflétaient parfaitement les sombres pensées de Dun Eyr à cet instant : une bouffée de colère n'en finissait pas d'embraser ses esprits.
Le Nain jeta un regard, un seul, et embrassa de l'œil les mornes alentours. Le ciel semblait tendu d'un lourd drap qui pesait sur le monde écrasé, depuis les hauteurs des falaises.
Dun Eyr repéra alors le lieu décrit : une petit encoche grise, détourée sur la blancheur des pierres, annonçant la fuite de marches hâtives. Il parcourut de quelques vives enjambées la courte distance qui l'en séparait, se pencha légèrement et plongea son regard de tempête dans le vide d'au-delà la falaise. Là s'ouvrait un à-pic décharné, qui hissait ses rochers ravagés par l'onde houleuse, mille pieds plus bas. Quelques mouettes égarées tournoyaient tristement dans ce décor, à mi-hauteur de la falaise, comme effrayées de déployer leurs larges ailes pour remonter en quête du sommet. Aussi demeuraient-elles là, pâles spectres de brouillard sur l'écume sombre et dansante d'entre les vagues.
Tout à côté, le Chemin Escarpé déroulait son tapis irrégulier de marches de granit, se coulant de nœuds en nœuds dans la pierre érodée, présentant une voie des plus périlleuses vers la mer bondissante. Comme un interminable serpent de grès, le sentier s'insinuait entre les roches des falaises, oscillant comme dans une bourrasque à jamais figée, pour aller se perdre, au loin, derrière l'avancée d'une large flèche saillante. Rien ne disait que, derrière, le sentier ne courait pas encore sur douze fois cette longueur... Dun Eyr contempla cela brièvement, se redressa et engagea un pied rapide sur le Chemin. La marche claire s'effrita sous la lourde botte, manquant de projeter le Nain dans les tourments du vide. Tout en bas, perdus sous les crêtes de vagues, les rochers souriaient de leurs tranchants affutés.
Dun Eyr souffla un instant, puis reprit sa descente d'un pas plus posé. Ses bottes claquaient d'un écho creux, tandis qu'alentour résonnaient les cris gondolés des goélands effarouchés ; l'air éperonné les emportait en tous sens, ballet d'ouragan parmi les encoches de la roche. Le sentier faisait ondoyer l'enfilade de ses marches grossières, réduisant à l'envi la largeur de celles-ci ; elles s'écrasaient parfois tant et tant que Dun Eyr ne pouvait qu'à grande peine y risquer ses pas, forcé de progresser en crabe contre la pierre poreuse, sombre comme une ombre sur la blancheur crue de le falaise. Le Chemin Escarpé méritait bien son nom, songea sombrement le Nain, tandis que roulaient quelques cailloux sous son poids.
A l'infini se profilait la sinuosité du sentier, tournoyant dans le flanc du roc.
Évidemment, sur une pente aussi étriquée, toute rencontre serait plutôt malavisée...
Dernière édition par Dun Eyr le Sam 15 Mai 2010 - 7:48, édité 6 fois |
| | | Gorak
Nain
Nombre de messages : 59 Âge : 95 Date d'inscription : 15/04/2010
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Mer 21 Avr 2010 - 17:29 | |
| Cela faisait quelques temps maintenant que Gorak avait quitté son maître, depuis, il visitait le monde, découvrait ce que son maître lui avait raconté. Il aimait cette nouvelle vie, il était fort et puissant et sa marche à travers le monde ne souffrait d'aucun empêchement. Lors de ses longues marches vers des destinations inconnus, Gorak entendait entendait parfois son maître, il se plaisait à se sentir dorloté sur les vagues caressante de ses souvenirs. Cet époque avait été une bonne époque, très formatrice. Parmi ces lointains souvenirs, il s'était remémoré les dires de son maître sur les falaises d'Arkan. Son maître lui avait en particulier parlé d'un chemin descendant le long de la falaise. Il disait que ce chemin était particulièrement difficile à arpenter mais que tout le long de son trajet, on pouvait apercevoir de magnifique paysages, et son aboutissement sur un vide mémorable laissait place à un très grand nombre de suggestion et de méditation. Gorak avait beau être un guerrier, la méditation était un art qu'il appréciait particulièrement, cela lui permettait d'ouvrir son corps à son esprit et de se synchroniser. À chaque méditation, il se sentait gagner en force, en rapidité et en précision.
C'est ainsi que les histoires de son maître l'emmenèrent dans cette magnifique contrée. Peu avant d'entrer dans les falaises, Gorak c'était arrêté à une auberge pour se reposer avant le parcours du sentier. Il avait donc réservé une chambre dans cette auberge. Le soir même, il était entrain de boire une bière servi par un frère nain. L'auberge n'était pas beaucoup remplie, un calme oppressant pouvait se faire sentir. C'est alors qu'un nain encapuchonné s'approcha et s'assis à sa table d'un geste vif
-Tu as l'air d'un guerrier cela te dirait de tuer un nain traitre à sa nation pour moi?
La politesse très limité de ce frère ne plut pas à Gorak, mais un frère est un frère, il resta cordial avec lui et lui répondit avec ces plus beau mots
-Espèce de Hori, je crois que tu as oublié tes plus beaux mots de politesse. C'est ainsi que l'on accueil un frère fatigué, en lui proposant la mort d'un nain?
-Effectivement, je te dois des excuses. Sois le bienvenu chez nous cher étranger
Son ton forcé exaspéra Gorak mais son offre était intéressante, s'il pouvait tirer de l'argent de son voyage au prix d'une petite aventure cela rendrait son voyage que plus bénéfique.
-Parle Hori et je t'écouterais.
Le nain lui parla d'un histoire peu intéressante dont il ne reteint que des bribes, ce qu'il voyait c'était la grosse somme qui lui était proposé à la fin du périple. Et puis cette quête changerait de l'arrachage de mauvaise herbe quotidien. Gorak fut heureux d'apprendre que le contrat devait se régler sur le chemin qu'il désirait emprunter. Un voyage et deux récompenses, ce périple commença à lui plaire. Gorak avait quatre jours avant de devoir aller exécuter son contrat. Il se décida donc de partir tout de suite. Très tôt au matin du premier jour, Gorak se leva et partit, il descendit le long de ce chemin imposant de beauté et de difficulté. Il fallut bien une journée au nain pour descendre jusqu'à son point de méditation. Descendre le long de ce chemin n'était pas chose aisé, et il avait aussi prit du temps pour contempler ce défilement de paysage et l'imposante force de sa mère roche.
******La beauté d'un paysage, le néant, le vide, le néant. Du rien on tire le tout d'une existence. De la force de la roche on trouve notre force enfouie. De la douceur de la caresse du vent, on trouve la finesse et la précision******
Gorak resta deux jours sur place à méditer, et c'est au matin du quatrième qu'il reprit tranquillement sa route. Il était à l'écoute de tout bruit qui n'était pas issue de la nature. Le nain qu'il devait combattre devait être puissant et à l'affut tout autant que lui. Gorak ne savait pas pourquoi il était amené à se trouver là, mais il se sentait prêt. À une époque, avant son entrainement, Gorak aurait tué le nain sans lui poser une question ni même jeter un regard sur lui s'il n'en avait pas senti le besoin. Mais les temps ont changé, et sa vie a évoluée. Il ne tuerait pas le nain, dans un premier temps en tout cas. Il lui demanderait d'abord qui il est, et il doserait la justesse de ses dires.
La montée était longue, Gorak laissa ses pensées vagabonder. Il se remémora son père, sa jeunesse, mais surtout le jour de sa mort. Ce père mort dans la mine, tué par la mère roche...
Soudain, il entendit un bruit, cela provenait d'un nain, et au vues du bruit qu'il produisait, il devait se croire en confiance et ne pas maîtriser son pas. C'est ainsi que Gorak pût prendre les devants. Il se cacha derrière un rocher longeant le chemin. Il s'arrangea des appuis qui pourrait lui permettre de bondir. Il voulait prendre l'inconnu par surprise, ne lui laisser aucune chance de sortir une arme, le bloquer.
Il entendait les pas se rapprocher. Soudain, l'ombre du nain apparût. Gorak bondi, laissant quelques cailloux s'envoler. Du granit, cela devait être une gigantesque dalle de granit qui les surplombais, elle fût témoin d'un agresseur tout aussi surpris que son agressé. L'inconnu n'avait aucune arme, à part quelques outils. Le frère nain était cloué au sol, Gorak sur lui et l'avant bras lui bloquant le cou. Le guerrier s'était assuré des prises sur le nain, ce dernier ne pouvait pas bouger.
-Qui es tu? |
| | | Dun Eyr
Ancien
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Mer 21 Avr 2010 - 23:04 | |
| L'instant d'avant, Dun Eyr marchait vivement sur le sentier, profitant d'un élargissement à cet endroit. L'instant d'après, une lourde masse le clouait au sol, et sur sa gorge saillait la froideur du métal.
-Qui es tu?
La voix avait le timbre râpeux des auberges enfumées de vapeurs d'alcool, et ne sonnait même pas sur l'écho de la roche. Une voix froide, résolue. Dun Eyr prit un long moment avant de répondre. L'étau de son agresseur broyait douloureusement sa gorge, des cheveux rabattus se mêlaient à sa barbe relâchée, lui barrant largement le visage. Le brigand - si brigand il était - déployait une force phénoménale. On ne pouvait pas projeter ainsi au sol un Nain, surtout un Nain dans la force de l'âge comme Dun Eyr, et le maintenir d'une seule main contre les marches de pierre.
Le Haut-Prêtre dévisagea son opposant. Penché comme il était, la lumière blafarde du ciel ne pouvait dessiner les courbes de son visage, laissant Dun Eyr deviner ce qu'annonçaient les ténèbres qu'il entrapercevait. Ses yeux n'en pouvaient percer les mystères; seule pendait depuis le masque d'ombres une barbe blanche. La poigne était assurée et ferme, l'emprise était rude. Dun Eyr inspira longuement les exhalaisons du mystérieux agresseur : tabac et alcool mêlés, encore chauds des tavernes viciées de contrebande, mais battus par les vents d'une longue veille. Un mercenaire, songea Dun Eyr. Ces chasseurs de têtes étaient la plaie de la race Naine. Des guerriers forts, redoutables chasseurs, endurants à la course, et silencieux dans leur traque. Des engeances sans foi ni loi, qui rejetaient les édits du Roi Couronné Garmin et l'Ordre Nouveau de Kirgan. Des égarés, des parias.
Dun Eyr darda son plus sombre regard dans les pupilles dérobées de l'assaillant. On n'attaquait pas impunément les Hauts-Prêtres du Royaume de Kirgan. Tôt ou tard, celui-ci finirait par comprendre que l'ordre régnait de nouveau chez les Nains - quitte à achever sa misérable existence dans les Geôles de la Cité Troglodyte...
Le Haut-Prêtre tenta de remettre de l'ordre dans ses idées. L'étau ne desserrait pas d'un pouce, son souffle restait étranglé dans sa gorge desséchée. Il considéra rapidement la situation. Avant d'ameuter les Gardes de Kirgan et de lancer la traque contre ce mercenaire, Dun Eyr devait déjà se tirer vivant de ce mauvais pas. Ce qui se révélait loin d'être aisé...
Rassemblant son maigre souffle, il parvint à murmurer : - Les frères Nains ne se battent pas entre eux.
Cela ne fléchit pas le moins du monde l'empoigne d'acier. Dans un effort brûlant, Dun Eyr cracha :
Je suis... Bargàzh le Mineur. |
| | | Gorak
Nain
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Jeu 22 Avr 2010 - 19:21 | |
| Le frère nain n'était pas dangereux, il ne voulait la mort de personne. Quand Gorak lui sauta dessus, le nain fût surpris, il ne donna même pas l'impression de vouloir se débattre. Dans son regard on voyait qu'il ne comptais pas s'en sortir par la force. Tout d'un coup, Gorak découvrit qu'il avait peut être choisi sa mission à la légère. C'était la première fois qu'il avait une mission qui allait à l'encontre d'un nain. Sous son corps palpitait un coeur nain, un souffle de son sang caressais son visage. Il sentait dans le corps de son opposant une force, une grande force qui pouvait que provenir de la roche. Dans son esprit, Gorak eut un geste de recul, mais il n'en montra rien. Il avait le dessus physique, s'il montrait une faiblesse à son congénère, il pourrait en profiter et le percer à vif. Quelque chose changea dans l'expression de l'adversaire, il lança à Gorak un regard noir, un regard menaçant, le regard d'un nain qui souhaitait réduire son assaillant à l'état de légume dans une geôle. Le nain était habillé de manière correct ce qui étonna Gorak. Qui était ce nain, si il était à un haut niveau hiérarchique, que faisait-il là? Gorak était peut être entrain de faire une erreur. Il aurait dû se méfier de cet étrange nain à la taverne, ces manière ne lui avait pas plu, pourquoi avait il accepté ce travail? Mauvais nain ou pas, Gorak devait en découdre avec cette histoire. Malgré tous les contrats qu'il avait accepté jusque là, Gorak avait toujours conservé son juge arbitre, dans chaque quête qu'il avait entrepris, toute action qu'il faisait était d'abord régie par son libre arbitre puis par son employeur. Il avait entendu de trop de querelles entre les humanoïdes couvrant Miradelphia pour vouloir prendre un parti et le suivre comme un nain suit sa choppe. La seule justice qu'il connaissait était la sienne, sa justice suprême!
- Les frères Nains ne se battent pas entre eux.
Une voix déterminée, qui se voulait juste. Ce nain voulait imposer sa volonté, Gorak fût presque séduit par ce nain qui croyait à la paix entre nain. Le problème qui restait maintenant était le suivant: Gorak devait prendre parti, sois il était du coté du nain qui n'avait rien fait et il combattait celui qui donnait de fausse mission de mort. Soit il était du coté du nain qui désirait la mort des traitres à leur race et combattait ce nain qui ne se débattait plus sous son bras.
- Je suis... Bargàzh le Mineur.
Un mineur? Comme son père! Qu'est ce qu'un mineur ferait aussi loin de sa mine? Il ne croyait pas ce nain. Mais ce qu'il croyait surtout c'est que nain était inoffensif, ou en tout cas il ne souhaitait pas en découdre avec lui. Gorak ne voulais en aucun cas tuer un frère innocent, il voulait surtout mettre les choses au clair. C'est ainsi que l'aventurier lâcha son emprise sur celui qui se disait s'appeler Bargàzh. Il se releva d'un geste vif et maintint son attention au cas où il s'était trompé sur les intentions de ce nain.
Gorak tendit une main sincère vers Bargàzh afin de l'aider à se lever.
- Je ne sais pas qui je dois croire frère nain, mais notre histoire mérite éclaircissement, lèves toi et raconte moi la raison de ta venue en ce lieu et quels sont tes ennemis. |
| | | Dun Eyr
Ancien
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Jeu 22 Avr 2010 - 21:23 | |
| Enfin, l'étau sur sa gorge tressaillit, hésita un instant, laissa passer un souffle d'air dans sa poitrine creusée. Puis, se retira, pour de bon, et une grande main se tendit vivement, large comme un petit tronc d'arbre. Dun Eyr demeura un instant étendu sur le sol, savourant son soulagement. Soulagement que son mensonge ait porté ses fruits, bien sûr; mais, surtout, soulagement de sentir l'air vivifiant des falaises revenir dans son thorax compressé, danser entre ses lèvres, infiniment frais, et doux. Le Haut-Prêtre soupira d'aise et, un instant, oublia la noirceur de ses préoccupations présentes.
Puis, le voile revint, la lettre anonyme resurgit, les falaises s'aiguisèrent aux tranchants. L'angle bourru d'une marche lui broyait l'omoplate, les rochers semblaient sur le point de l'écraser, sa tête dépassait à moitié au-dessus du vide des vagues. Il avait froid, il était loin de Kirgan, et n'avait pour toute aide qu'un mercenaire renégat. L'espace d'une seconde, l'air chaud et palpitant du Temple Ciselé de Lirgan le saisit avec force : une atmosphère brute, fulminante, parcourue de dix mille fumerolles rouges, inlassablement, et résonnant encore de la musique d'argent des courtes pioches mordant la roche. Les Galeries Inférieures lui manquaient. Le souvenir décrut, tremblota, et se dissipa soudain. Seule restait la main tendue de l'étranger.
Dun Eyr se secoua les pensées, honteux de s'être laissé aller à de pauvres mélancolies, et replongea avec ardeur dans ses soucis. Inspirant largement, il empoigna la paume tendue, et prit appui sur le Nain pour se redresser. Celui-ci n'oscilla pas même un instant, solide comme un chêne vigoureux, comme un piton de basalte.
Le Haut-Prêtre se releva de toute sa hauteur, toisant le Nain du regard. Enfin, essayant de le toiser, puisque ce dernier le dépassait de plusieurs pouces, et sa carrure semblait élargie de par le chatoiement brûlant de son armure couleur de l'or. Dun Eyr fit mine d'épousseter sa tunique et sa courte cape. Imperceptiblement, sa main droite frôla le contour anguleux de son arbalète de pierre. L'espace d'un éclair, la pensée lui vint de la dégainer, de menacer ce brigand malappris... de le tuer, même, pourquoi pas ? Il voyait déjà son carreau runique s'enfoncer dans le crâne, se forer un chemin parmi les chairs, et le Nain s'effondrer à terre, le sang dégouttant longuement, sur la falaise blanche, jusqu'à l'écume sombre comme la roche. D'un lourd battement de cil, Dun Eyr refoula ses terribles vues; sa main s'éloigna de son arme. Ce n'était pas le moment. Après tout, ce paria ne pourrait-il pas se révéler utile ? Et puis, le Haut-Prêtre ne se laisserait plus terrasser par surprise; s'il reprenait à l'autre l'envie de le violenter, il trouverait à parler avec ses deux poings refermés. Ou alors, il ferait une douloureuse rencontre avec l'étendue de la puissance runique que Lirgan conférait à son héraut sur ces terres...
Pour l'heure, il lui convenait d'étoffer son rôle. Qu'aurait fait Bargàzh le Mineur dans une telle situation ? Déjà, il aurait eu un regard moins lourd, plus joyeux. Lentement, la profonde marque des sourcils de Dun Eyr, pesante comme un barreau de prison, se mit à frémir, et se releva, s'ouvrit. Bien. Ensuite, Bargàzh aurait expliqué son histoire, naïvement, sans plus chercher à savoir si son assaillant s'était vraiment ravisé ou si ce n'était qu'une ruse.
Aussi, Dun Eyr se lança dans un récit, tentant de prendre une voix plus volubile, plus bondissante, que le timbre sobre et profond qui était le sien. Bien.
- Je suis Bargàzh, fils de Barnkàzh, lui-même fils de Barntokh, de Lante. Et comme eux, et comme toute ma lignée depuis que les Grands Dieux ont quitté les contrées, je suis Mineur. D'ailleurs, mon ancêtre Barltorkth avait joué de la pioche pour le Sire Rodmin lui-même, de l'âge où les Dieux marchaient encore aux côtés des mortels. Enfin, c'est ce que Barltorkth a toujours raconté, hein...
Encore un peu de naïveté, d'ouï-dire bu sans hésiter. Bien.
- Cela fait maintenant six journées complètes que je marche, depuis la douce Lante. J'ai dormi dans les bois, dans des champs; une fois, dans une petite auberge. Un mauvais lit, et cher, encore. Et de la mauvaise bière, en plus, toute tiède. Enfin bon... tout ce qui compte, c'est que je sois enfin arrivé. Je suis fort fourbu par toute cette course, vous savez ? Les grands voyages, ce n'est pas bien mon habitude. Je préfère la mine. Notez que ce n'est pas de famille. Mon père, Barnkàzh, était un grand marcheur. Il avait même quelques affinités avec les Elfes des Bois du Sud, et allait parfois cheminer avec eux, errer dans les forêts. Mais c'était un vrai Nain, sûr. Et un grand Mineur, Barnkàzh !
Parler, beaucoup, vite, et sans retenue. Parler de sa lignée, de sa cité. Bien. Ne pas trop en faire, quand même. Demeurer sérieux. Et annoncer la raison du voyage, maintenant.
- Pourquoi vous êtes là, vous ? Moi, c'est à cause de Griz Pogh. C'est un ami, un vrai Nain de Lante comme moi. Et un grand forgeron, hein ! On était à la Taverne de l'Enclume Rouge, avec nos chopes. C'était une bonne bière, un vrai brassage de houblon authentique, des prairies naines. J'ai vu Kirgan et ses colonnes, j'ai vu Almia et ses fonderies, mais la meilleure bière, c'est à Lante, pour sûr ! Et puis, là, un drôle de Nain est arrivé. Un peu trop grand pour un Nain, d'ailleurs. Avec un grand capuchon, toute la figure dans l'ombre. Vraiment pas commun.
Introduire l'étrange, distiller le mystère. Naïvement, bien sûr. Captiver l'attention de l'autre. Bien.
- Il vient s'échouer à notre table, il avait déjà engouffré quelques chopines depuis le début de la soirée, cela sentait l'alcool des souterrains. Jamais goûté, il paraît que c'est bon. Enfin bref, il s'installe, on lui paye une autre lampée, une vraie cuvée de Lante, cavée de l'année, un régal ! Et puis, il boit à toute vitesse, on lui en offre une deuxième, une troisième suit... Et puis il veut parler, alors on l'écoute. Girdon l'avait frappé de son Tonneau Céleste, l'étranger n'avait plus tous ses esprits, mais il parlait beaucoup.
Et là, empoigner le cœur de l'intrigue, dévoiler les aboutissants. Bien.
- Il avait une drôle de voix, pas commue non plus, elle. Il nous conte une falaise, un petit sentier crevassé le long de sa falaise, et puis, une roche. Une drôle de roche, qu'il dit. Rouge. Cachée. Et dure à la pioche. Alors moi, j'écoute mon cœur de fils des montagnes, je prends une dernière gorgée, et je cours. Vous pensez, une roche inconnue. Quelle aubaine pour un Mineur, pour sûr !
Maintenant, l'acte final. Demander de l'aide, innocemment.
- Vous en revenez, du bas du sentier ? Vous l'avez vue, la roche ? Dites, et si vous veniez avec moi ? Vous avez une sacrée force, vous savez, je l'ai bien senti, là, par terre. Et puis, je vous donnerai la moitié de tout ce qu'on extraira, hein ? Pour sûr, une pierre comme ça, elle doit valoir son pesant de piécettes !
Parfait.
Dun Eyr, arborant la mine réjouie de Bargàzh, descendit de quelques marches, comme pour prospecter la fin du Chemin Escarpé. Si jamais l'autre éventait ses mensonges, il lui faudrait faire trois pas avant de l'atteindre. Trois pas, c'est long. Assez long pour mourir, un carreau d'arbalète fiché entre les deux yeux.
Le Haut-Prêtre baissa un instant les yeux. Il espérait que le brigand ne l'attaquerait pas. Il s'était trompé à son sujet, ce n'était peut-être pas un mercenaire dépravé qui pillait les voyageurs. Juste un pauvre hère. Dun Eyr n'aurait pas voulu en être réduit à l'abattre. Ce Nain valait bien mieux que cette mort obscure, sous les vents tumultueux de la roche marine. Ce Nain... d'ailleurs, il n'avait même pas donné son nom. Enfin, ce n'était pas le prétendu Bargàzh qui allait lui en tenir rigueur. Les voyages forment la méfiance.
Un instant fissuré, le masque jovial du Mineur se reforma sur la figure du Haut-Prêtre. Enjoué et innocent, il lança :
- Alors ? Vous venez ? |
| | | Gorak
Nain
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Dim 25 Avr 2010 - 17:00 | |
| Qui était il? Ce frère nain lui paraissait de plus en plus étrange. Il racontait une histoire de mineur, alors que celui-ci portait une arbalète qu'il n'avait d'ailleurs pas vu avant. Ce nain pouvait représenter un danger! Autre chose d'étrange : Gorak venait de l'agresser mais celui qui disait s'appeler Bargàzh ne se plaignait en rien de cette agression. Il avait oublié cette histoire un peu vite, il ne lui avait même pas demandé d'excuse. Le regard de Bargàzh reflétait une personnalité simplette, mais parfois, on pouvais voir dans son regard des reflets d'intelligence et de calculateur. Soit, Bargàzh paraissait inoffensif pour l'instant, il ne désirait peut être pas en découdre avec lui, il n'était peu être pas l'homme qu'il cherchait et donc il s'était fait une idée. Peu importe, le contrat dans lequel il s'était embarqué ne sentait plus très bon. Il se demandait maintenant pourquoi il avait accepté de travailler pour l'étrange nain qui était venu à sa rencontre. Si Gorak était amené à le revoir, il tâcherais de lui faire dire la vérité sur cette aventure. Pour l'instant, Gorak était avec ce nain, et son histoire de pierre rouge avait éveillé ses soupçons. Il avait bien vu des pierres sur sa route, elles avaient un magnifique reflet. Quel pouvait être l'essence de cette pierre si dur à travailler? Il décida alors d'accompagner Bargàzh, il devait juste rester sur ses gardes. Ne pas oublier le visage de son maître. Garder la force, le courage et le contrôle.
Le vent caressais sa barbe, le peu d'herbe se courbait au rythme d'une légère brise. Les falaises donnait un spectacle magnifique à ceux qui avait la force et l'adresse pour arpenter son chemin. Des pierres aux reflets rouge sortait de terre quelque part le long de ce sentier. Possédait elle des résidus magiques? Il était peut être possible de tirer quelque chose de leur extraction. Gorak ne vivait pas pour l'argent, il voulait juste pouvoir vivre à son aise sans se préoccuper de quoi que ce soit. Il voulait voyager et vivre au rythme des gens. Ces pierres pourraient peut être l'aider dans sa quête.
-Bargàzh dites vous? Mes excuses pour cette rencontre quelque peu chaleureuse, mais j'ai appris à me méfier des gens que je rencontre, surtout dans un endroit aussi peu peuplé. J'ai bel et bien vu votre roche, elle n'est pas bien loin d'ici. Je pourrais vous aider bien sûr à travailler cette pierre, je vous dois bien ça pour cet accueil.
Gorak esquissa un sourire franc. Avoir un compagnon de voyage lu parut être une idée agréable maintenant, et l'idée de travailler la roche l'intéressait. Malgré que son père ai été mineur, il ne connaissait pas grand chose de la roche, toutes connaissance était bonne à prendre. Il invita donc son frère à l'accompagner sur ce chemin pour retrouver les pierres qu'il convoitait. Il espérait tout de même pouvoir en connaître un peu plus sur ce Bargàzh. C'est ainsi que tout sourire -mais conservant tout de même son esprit aux aguets au cas où la personnalité de son compagnon change brusquement-, Gorak tendit le bras, annonçant le chemin à suivre.
-C'est par ici Bargàzh, si vous voulez bien me suivre, je vous montrerais, et vous pourriez approfondir votre histoire. Vous pourriez aussi me parler de cette roche et de ces caractéristiques...
Gorak était conscient que emboiter le pas à Bargàzh pouvait se révéler dangereux, mais cela le mettrait en confiance. Il garderait toutefois son ouïe aux aguets afin de détecter tous bruits suspects. |
| | | Dun Eyr
Ancien
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Dim 25 Avr 2010 - 18:58 | |
| Les yeux de Gorak tournaient, revenaient, tourbillonnaient en toupies dans ses orbites profondes. Il hésitait. Cette histoire de Bargàzh avait quand même matière à surprendre... Dun Eyr s'efforça de conserver le masque du Mineur, avec son sourire affable perpétuellement échoué sur les lèvres, mais son regard commença à s'affoler. Si Gorak doutait, le Haut-Prêtre devrait s'expliquer, devrait poursuivre l'histoire de Bargàzh. Tout bon menteur qu'il pût être, les tenailles de ses propos se refermeraient sur lui, imperceptiblement, pour le broyer. Brusquement, les yeux de Gorak se fixèrent. D'un seul jet, sa main jaillit vers Dun Eyr. Elle ne portait pas pas d'arme, pas de hache. Simplement, elle indiquait le chemin. Oui, la pierre se trouvait en contrebas. Oui, ils étaient proches.
Dun Eyr se permit un soupir d'aise que Bargàzh aurait eu du mal à justifier. Enfin, il touchait au but. Peut-être allait-on lever le voile d'ombres qui enténébrait cette sombre affaire.
-C'est par ici Bargàzh, si vous voulez bien me suivre...
Sans hésitation, Dun Eyr bondit sur les frêles marches de grès, dépassa une corniche de pierre, et... faillit s'abîmer dans le vide. Là, au détour d'une courbe, le petit sentier venait mourir. Rien. Plus rien que le vide sous ses pas. Sa botte droite planait dans le vide, tandis que sa botte gauche s'enracinait encore fortement dans la dernière marche du Chemin Escarpé. Une expédition sur pareil relief était pure folie, songea Dun Eyr. Voilà la deuxième fois qu'il manquait de se rompre le cou.
Puis, lentement, le vide disparut de son esprit, les marches et les vagues s'évanouirent, les rochers s'estompèrent... Le Haut-Prêtre s'était raccroché à la falaise de la main droite, les doigts enfoncés dans une anfractuosité de la pierre. Et une incroyable chaleur émanait de cette roche, lui baignait la paume de sa douceur, remontait son bras pour s'émousser dans les nerfs du coude. Même pour lui, maître de la pierre, habitué aux plus infimes variations des sinuosités du basalte dans les derniers niveaux des Mines Inférieures, cela ne ressemblait à rien de connu. Dun Eyr tourna vivement la tête vers la droite, contempla ce mur chaud. Et alors, il vit. Il vit le contour brûlant d'une pierre rouge, rouge comme le bois vif des forêts elfiques, rouge comme les lourdes cuirasses tirées hors de la gueule béante des fourneaux Nains. Il vit les scintillements et les irisations, les nervures d'ocre qui ciselaient intégralement la roche, comme des veines de sang pur et bouillant. Un instant, sa main perçut même la douce mélopée d'une palpitation, comme un cœur de granit. Puis il oublia tout cela, immergé dans les abysses de sa contemplation. C'était magnifique. Pour un œil profane, c'était là la plus belle pierre qui soit, une véritable œuvre de la nature, chatoyante et étincelante dans la lumière blême du Soleil bas. Mais, sous le regard de Dun Eyr, cela devenait des rivières enchantées, des flots de lyrisme magistral, des jaillissements de beauté intacte, pure, et brutale.
- Par la Barbe de Lirgan... C'est une sacrée pierre. Il ne trouva rien d'autre à dire. Oui, c'était bel et bien une sacrée pierre.
Le Haut-Prêtre inspira profondément, se courba en avant et apposa ses deux paumes jointes sur le flanc de la roche, au sein du gisement. Fermant les paupières, se retirant des tempêtes de ce monde, le Nain se laissa envoûter par la musique claire de cette sublime roche, comme dans un dialogue de silence rouge. Son esprit s'imprégna de la pierre, s'y fondit, s'y plongea, intégralement, coulant autant dans la pierre que dans la petite enveloppe charnelle qui demeurait au-dehors, qui s'était appelée autrefois Dun Eyr, et dont il gardait une lointaine conscience diffuse, comme un vieux souvenir gorgé de poussière... Le voyage était grisant. Hors des mots, l'esprit du sculpteur se mêlait à l'essence-même de la roche, en découvrait toutes les volutes éphémères. Et, soudain, un son monta. Dur, lourd, lointain. Comme un battement de tambour, clair et guerrier. Un, deux. Cela se rapprochait. Un, deux. Encore. Un, deux, un deux. Puis, le choc. Brutal, violent. Terrifiant. Un, deux.
L'esprit de Dun Eyr s'ébroua, reflua lentement vers son corps, renâcla, refusa. La volonté propre de la roche le chassait. Avec force et bravoure, le Haut-Prêtre concentra ses pensées, reprit l'assaut. Le tambour se fit plus proche. La bataille reprit pour la maîtrise de la roche.
Pour un oeil extérieur, il n'y avait rien. Absolument rien. Dun Eyr, comme assoupi, pesait des deux mains sur la montagne, paumes réunies. Cependant, sous les rides du masque charnel, le Nain menait une lutte acharnée, se démenant contre la pierre rebelle. Il la contournait, l'enserrait, l'enchaînait de ses songes, tentait de la lier, de la mettre à genoux. Elle refusait, elle se débattait, elle faisait tonner son terrible tambour contre l'intrus mental. Un, deux. Un, deux.
Brutalement, comme un sphinx de marbre, l'esprit du Nain se ramassa sur lui-même, grogna, bondit. Une détente effroyable, une vitesse bestiale, toute l'âme du Haut-Prêtre heurta dans sa croisade les sens de la pierre. La puissance de frappe fut telle que, accolé à la roche, le corps de Dun Eyr fut parcouru d'un unique frisson déchirant, réplique sismique vengeresse. Le calme se fit soudain. Le tambour s'était tu, la roche s'était retirée. Il ne demeurait plus là qu'une pierre rouge, plus belle que les autres, certes, mais tout aussi aisée à plier sous le burin.
De grosses gouttes de sueur perlaient sur le front du Nain, coulaient le long de ses tempes pour aller se masser au menton, frêles et tremblotantes, et basculaient dans l'abîme. Inspirant profondément, Dun Eyr rassembla ses pensées violentées, savourant dans la pierre son accalmie soudaine, arrachée de haute lutte. Il s'enivra un instant du repos du guerrier, relâcha les tensions de son esprit. Il n'en fallait pas plus au roc dissident. Avec la fureur d'un ouragan de braise, le tambour rugit un terrible râle, qui bondissait depuis le cœur même de la montagne. Hagard, les yeux révulsés de stupeur, le Haut-Prêtre n'offrit pour toute résistance que la légèreté d'un frêne sur le passage des météores. L'instant d'après, le Nain roulait au sol, abattu, les yeux mi-clos. Devant lui, sur le mur muet, la pierre chatoyante avait relevé ses impassibles murailles, et le narguait doucement...
C'en était trop. Emporté par sa colère, Dun Eyr se releva d'un bond, cracha le sang qui grouillait dans sa gorge, et rejeta en arrière les pans de sa capeline. Ses yeux d'ombre semblaient brûler d'un feu mordant, comme si un génie les enserrait avec virulence. Ce n'était certes plus Bargàzh, l'ingénu Mineur de Lante. Là se tenait bien Dun Eyr, Haut-Prêtre de Lirgan, Maître des Sculpteurs et Héritier du Seigneur de la Pierre. Ses doigts se portèrent à sa ceinture, ouvrirent une petite giberne et en tirèrent une longue tablette de cire rougeâtre, ainsi qu'un stylet. Sombre comme un cyclone au bord du déferlement salvateur, Dun Eyr saisit habilement le stylet, et traça avec une élégance toute en puissance quelques symboles obscurs, quelques Runes ancestrales. Le tout formait probablement un sens, intelligible pour lui seul.
Lirgan, perce pour moi les énigmes de la Roche. Rodmin, ébranle de ton invincible maillet les défenses de la pierre. Briessa, fais chanter les cors de la Terre pour ceux qui te révèrent. Mogar, brise les frêles fous qui s'opposent à Ton courroux !
Le stylet raya les Runes avec détermination, invoquant la puissance combinée de Quatre Dieux contre la Roche. Un souffle terrifiant, cramoisi et éventré, s'amassa dans le vide, houleux, pour venir s'effondrer sur les parois de la pierre. Dun Eyr fut projeté à terre, les bras en croix, le souffle court; la moitié de son corps pendait tristement au-dessus du vide.
Et, autour du corps harassé du Nain, des éclats de pierre rouge se mirent à voler en tous sens, chutant tristement sur le sol, vaincus, et roulant pour certains dans le vide des vagues.
La lutte était achevée. |
| | | Aetius d'Ivrey
Ancien
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Dim 25 Avr 2010 - 19:44 | |
| C’était par un étrange concours de circonstances qu’Aetius s’était retrouvé plus au nord, dans le royaume nain. Emmené jusqu’à une ville non loin de Lante, quoique plus septentrionale, il avait rejoint l’un des amis de feu son père. Jodir était un forgeron runiste réputé dans la région. Si ses bras vieillissaient, sa sagesse restait influente et la puissance de ses armes puissante. Après avoir rejoint la vieille forge de ce nain, Aetius l’avait entretenu des affaires de la Péninsule et des problèmes qui frappait Oësgard. Une longue conversation s’en était suivie sur un peu tout. Dans une confortable-arrière pièce située à plusieurs murs de la fournaise des forges, les deux êtres discutait en langue commune, que le forgeron maîtrisait parfaitement (puisque travaillant souvent sur des armes destinés à des étrangers). Installés dans de lourds fauteuils en cuir, confortables quoique petits pour la taille de l’Homme, ils savouraient un instant la chaleur agréable qui se dégageait d’un long couloir verticale qui offrait aux différents étages souterrains de la cité troglodyte le confort de température que les artisans nains, riches et grincheux, avaient exigé.
Après avoir englouti un plat des plus gras (comme la plupart des plats nains) toujours au même endroit (Jodir, qui était, somme toute, un libéral, avait décidé qu’ils pouvaient manger à deux seulement, contrairement aux usages), Aetius parla de ce qui l’amenait. Il cherchait des armes et des nains prêts à se battre à ses côtés pour défaire on ne savait quelle force en présence dans le nord des Hommes, où le chaos faisait loi. Jodir lui conseilla plusieurs hommes à contacter puis, passant du coq à l’âne, enchaîna sur le haut prêtre de l’un des demi-dieux du panthéon nain. Le forgeron semblait brûler d’ardeur quand il parlait de ce dernier et raconta mille péripéties à son sujet à Aetius, qui ne comprenait pas vraiment où il voulait en venir. Suivant sa lubie, Jodir expliqua qu’Aetius devait avoir un tel homme dans sa troupe et que celui-ci, dans un avenir plus ou moins proche, lui serait d’une plus grande utilité.
A moitié convaincu mais ne voulant pas brusquer son hôte, qui lui faisait déjà les plus grands honneurs, Aetius opina du chef, espérant, par la tiédeur de sa réaction, calmer Jodir. Hélas, celui-ci ne faisait déjà plus attention à son interlocuteur et poursuivit en parlant d’une lettre qu’il devrait envoyer à ce Haut Prêtre. A vrai dire, le nain voulait uniquement assouvir sa curiosité débordante au sujet d’un pic des plus coriaces où de nombreux mineurs s’étaient cassé les dents. C’était l’une des merveilles sauvages que cachait le royaume nain aux étrangers voire même aux nains. Et Jodir, qui avait été mineur autant que forgeron, s’était toujours intéressé à cette étrange roche qui défiait les plus grands. Aussi avait-il sauté sur l’occasion et déjà faisait rédiger à Aetius une longue lettre, laquelle provoquait le haut prêtre (Dun Eyr, si Aetius avait bien compris) dans une sorte de duel exclusivement nain, un défi qui le mettait face à un énorme bloc de roc.
Le chevalier ne voyait pas réellement l’intérêt de tailler une roche trop dur pour être maîtrisé, mais cela avait l’air de mettre en joie les nains. N’y réfléchissant pas plus, il se dit, optimiste, que l’affaire valait bien la peine d’être vue en personne et qu’elle serait sûrement une curiosité à découvrir.
Aetius maudit plusieurs fois le forgeron sur le chemin qui menait à la fameuse roche du défi. Bien qu’habillé légèrement, sur les conseils du nain, il avait glissé plusieurs fois sur le rocher traître et acéré, craignant à chaque fois de voir son corps embrasser le vide, mortelle à cette hauteur. Son cœur, épris par la peur, battait à une vitesse affolante, qui affolait, d’ailleurs, notre bon héros. Empruntant l’un des « raccourcis » du forgeron, ils arrivèrent bien vite en vue du roc et se cachèrent dans une sorte de nid de poule où ils pourraient observer sans être vu.
C’est alors que le spectacle débuta. Deux nains arrivèrent et l’un d’eux, sûrement le haut prêtre dont parlait Jodir, commença à épouser la roche, d’un ocre divin dont l’insouciant Aetius ne prit pas dans son entièreté en compte la beauté. Il contemplait plutôt le rituel auquel s’adonnait ce Dun Eyr, se figeant auprès de la pierre puis la violentant avec brutalité grâce à une étrange tablette où il avait dessiné quelques figues. Une sorte d’explosion retentit et, sous le choc, Jodir sortit d’un bond de leur cachette pour admirer la vision de plus prêt. Moins exalté mais mal à l’aise, Aetius le rejoignit avec plus de lenteur, ne voulant quant à lui pas fendre son crâne à cause d’un pas mal positionné. |
| | | Jivvin Xuil Lil’Elghinn
Drow
Nombre de messages : 139 Âge : 31 Date d'inscription : 23/02/2010
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Lun 26 Avr 2010 - 8:32 | |
| Le lendemain matin du retour au Puy, Jivvin aspirait au repos et surtout à la réflexion. Il devait réfléchir sur sa manière de gérer idéalement ses prêtres et sur le maintient du calme de son grand prêtre. Certes, il l’avait choisi car il le savait raisonnable et pas très envieux du pouvoir, plutôt passionné par la déesse elle-même. L’individu avait donc reçu cette promotion avec une grande ferveur zélée et avait promis au haut prêtre de le servir du mieux qu’il pourrait. Cependant, ce dernier donnait bien peu de valeur aux promesses, ne les tenant pas lui-même. Ce n’était pour lui que de vulgaires paroles en l’air. Jivvin avait donc fait signer un parchemin par tous ses prêtres où ils lui juraient la fidélité due à son statut. De plus, à présent il avait sa garde personnelle officieuse et il ne manquerait pas de s’en servir comme bouclier politique pendant son absence. C’est pourquoi il invita le soir suivant tous les membres de son Ih’ara de’Leetha.
« Mes frères, je vous ai invité ce soir afin de vous faire parvenir une nouvelle des plus importantes. » Silence. Il but une gorgée de sang elfique et reprit. « Je compte partir de nouveau en voyage vers le nord, mais cette fois-ci dans le but de faire un bilan sur les créations de notre déesse. Vous vous doutez donc que je serai absent pendant longtemps, le temps de me rendre en plusieurs points et d’analyser les terrains. Cependant je ne peux vous fournir une carte car je n’ai moi-même pas déterminé mon chemin, je le ferai selon les appels que me donneront la nature. Sachez cependant que j’amènerai seulement Relais avec moi, car il facilitera mon contact avec les siens et d’autres drows perturberaient mes sens. C’est pourquoi cette entreprise nécessite que je fasse cavalier seul. Mais vous en avez l’habitude et ce n’est pas tellement pour vous informer de ces détails que je vous ai convoqué. » Silence, une autre gorgée. « Je crains quelques coups montés pendant mon absence et je me suis dis qu’il ne serait pas futile de vous prévenir de surveiller les agissants du grand prêtre, bien qu’il n’y ait peut-être pas d’inquiétudes à avoir, mais la prévoyance aide toujours. Au moindre agissement douteux du grand prêtre, assassinez-le discrètement. Si cela arrive, je vous remets ce papier… » Et il donna le parchemin scellé. « …que vous ne devrez ouvrir que dans cette situation. Il déterminera qui de vous quatre remplacera le grand prêtre. Que son sort éventuel vous serve de leçon pour l’avenir. Compris ? Je ne veux pas que vous ébruitez quoi que soit de cette discussion. » Silence, une nouvelle gorgée, mince, verre vide, il le remplit et continua. « Et bien mes chers amis, buvons ensemble ! … » Et la soirée continua dans une ambiance amicale avant qu’ils ne se quittent et retournent à leurs occupations respectives.
Le lendemain, Jivvin convoqua tous ses prêtres et annonça qu’il partirait prochainement seul en mission pour la déesse. Après avoir rappelé à tous les prêtres leurs devoirs, il leur ordonna de repartir travailler tandis qu’il retint le grand prêtre pour lui désigner personnellement ce qu’il aurait à faire. Il aurait à sa charge tous ses devoirs de grand prêtre auxquels se rajouteraient ceux du haut prêtre et il devrait se montrer dur avec les prêtres, afin qu’ils ne deviennent pas négligeant à cause de son absence. Ensuite Jivvin informa ses esclaves sur ce qu’ils auraient à faire chez lui pendant qu’il serait en voyage. Les revenus qu’il percevait leur reviendraient, mais seule une petite partie leur servirait pour leurs distractions, le reste servant pour leur entretient ainsi que celui de la demeure et des réserves financières du haut prêtre. Ils pouvaient, s’ils le souhaitaient, inviter des amis, cependant il n’autorisait pas qu’ils fassent du grabuge dans sa demeure, auquel cas il les réprimanderait sévèrement. Libre à eux de déterminer s’ils se feraient priver de nourriture ou non.
Le lendemain, bagages accrochés à sa monture, Jivvin fit un petit adieu, comme s’il allait revenir le lendemain. Mais il partait pour une durée plutôt indéterminée. Sur son chemin, il suivit une garde qui remontait, puis il la quitta pour continuer sa route. Jivvin s’était involontairement introduit dans la vie d’un homme en le sauvant. En effet, lorsqu’il arriva dans les environs d’Alonna entrain de rassembler ses nuisances, le Haut prêtre était tombé né à né avec une poignée de brigands pensant pouvoir le dépouiller. Mais ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire et Jivvin trancha la gorge d’un imprudent tandis que ses nuisances dévoraient en groupe les autres individus. Après avoir dépouillé ce qu’il y avait d’intéressant sur eux, il s’était rendu à leur campement posté non loin qu’il entreprit de dépuiller et y avait découvert Aetius, qu’il avait interrogé avant de lui retirer les liens qui l’encombraient et à qui il avait dit qu’il s’appelait Yvain de l’Elguin, aventurier de sang noble, afin de ne pas risquer d’être égorgé la nuit. Ils s’étaient ensuite rendus vers les montagnes du royaume nain, non loin de Lante, après une proposition de la nouvelle connaissance. Jivvin n’était pas contre, ça lui faisait une escorte pour s’aventurer au-delà de ce qu’il espérait seul, le chemin ne fut pas très long, mais pas très agréable non plus. Une fois dans la petite ville naine, Jivvin avait laissé l’ancien prisonnier discuter avec un forgeron avec qui il voulait parler seul à seul. Pendant ce temps, Jivvin partit faire des achats afin de mieux masquer ce qui pourrait trahir sa véritable identité. Il acheta un masque en ivoire avec des lèvres et un contour des yeux en or qui soutiendrait le fait qu’il provienne d’une famille riche. Il paya ensuite de beaux atours rouges avec un chapeau cylindrique orné de fanfreluches et des gants et des bottes jaune pâle. Il demanda ensuite un lieu où se changer et se vêtit. Plus une seule parcelle de sa peau drow n’était alors visible. Il plaça ensuite ses anciens vêtements dans un de ses multiples sacs. Il paraissait à présent vêtu richement.
Ces achats effectués, il retourna devant la forge où se trouvait son compagnon de route et attendit tout en réceptionnant Relais qui s’était enfin décidé à réapparaitre. Il le garda donc sur ses jambes, assis sur un banc en attendant le retour de l’homme. Lorsqu’il sortit, Jivvin se précipita à sa rencontre.
« Et bien ami, vous avoir des choses à raconter. Où aller-nous maintenant ? » Il s’arrêta un instant puis reprit. « Pas faire attention à mes vêtements, ils gênent pas mes mouvements et être plus beau que voyants. En cas de attaque, je pouvoir me montrer fort, de toute manière. » Il se rendait compte qu’il ne parlait pas très bien l’humain, cependant il ne réussissait pas à faire mieux. « Désolé si je parler mal, mais étudier chez elfes pendant mon voyage. »
Ils se rendirent ensuite vers une roche qui intéressait à priori son compagnon de route. Jivvin avait eu très peur pour ses vêtements lors de l’ascension, plus que pour le vide. Ils s’arrêtèrent dans un nid de poule où le haut prêtre arriva fatigué de devoir surveiller le moindre de ses pas.
« Pourquoi venir ici ? Pas très bien. »
Des nains appétissants s’étaient dirigés vers un rocher et l’un des deux s’attelaient à faire quelque chose sur la roche coriace. Jivvin eut la même réaction que Jodir lorsqu’il se rendit compte que le nain manipulait une rune. Il avait déjà entendu parler et vu des écrits sur ce genre d’objets et ils le fascinaient, cependant il n’avait jamais pu en trouver. Il scrutait l’objet, désireux, mais son expression était masquée par son masque. |
| | | Gorak
Nain
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Lun 26 Avr 2010 - 20:41 | |
| Ce nain décidément était étrange. Ils avaient marché ensemble un certain moment jusqu'à arriver au lieu qu'il convoitait tant. Très peu de mots sur le voyage qui les conduisirent en ce lieu. Bargàzh paraissait pressé de voir cette pierre et d'en sentir le contact, il semblait être pressé d'épuiser son savoir dessus. C'était donc la deuxième fois que Gorak faisait ce voyage, il voyait à nouveau la beauté de ces falaises, les différentes strates du paysage les entourant surprenait encore une fois et sans retenue le voyageur. Une puissance mystique venue d'âge lointain ressortait de toutes ces roches. Le fleuve qui avait creusé ces roches avait développé une force qu'aucun être sur terre ne pourrait jamais développer. La mère nature était toujours la plus forte! Malgré ces assauts répétés, la roche tenait, fier face à ce gigantesque vide, puissante face à tous ces nains l'arpentant.
Enfin les deux nains arrivèrent sur le lieu tant désiré. Bargàzh vit les pierres et c'est comme si il sombrait, il n'était plus ici, près de Gorak. Enfin c'est ce qui lui semblait
-Te voilà arrivé mon frère, qu'en penses tu?
Gorak attendit mais la réponse ne vint jamais, le nain avait un regard perdu
- Par la Barbe de Lirgan... C'est une sacrée pierre.
-Tu l'as dit! Alors penses tu être en mesure de tailler cette pierre?
Gorak n'avait jamais été un grand fan de la discussion, mais là, une petite réponse pourrait être appréciable. Il faisait chaud, ils avaient beaucoup marché et, sur le voyage ils avaient dû faire attention aux endroits ou leur pieds prenaient appuis pour soulever leurs lourd corps. Gorak alla donc s'assoir dans un coin et sortit une gourde rempli de bonne bière.
-On a bien marché mon ami, vient donc prendre un peu de bière à mes cotés!
Toujours aucune réponse! Un nain ne répondant pas à l'appel d'une bière? Quel démon pouvait bien l'habiter? Gorak qui avait tout son temps décida d'attendre Bargàzh. Il sortit donc sa pipe, la fourra de tabac et, d'un regard vide, il fixa les falaises tout en inspirant de profondes fumées de son tabac. Soudain le voyageur eu l'attention attiré par son compagnon mineur. Celui-ci semblait ressentir des tremblements, on aurait dit qu'une force entrait en lui. Gorak rangea vite sa pipe et souleva son marteau près à en découdre avec le démon qui l'attaquerais. Mais il ne subi aucune agression. Bargàzh semblait mener un combat acharné, des goutes de sueur tombait sur le sol qu'il surplombait. De l'extérieur, Bargàzh donnait l'impression de combattre une légion de drow. Du sang. Le nain cracha une petite gerbe de sang. Gorak se demandait bien d'où cela pouvait bien venir, mais il resta là à inspecter cet étrange spectacle. Le mineur paraissait se réveiller. Pas le genre de réveil que l'on aime avoir car il était sous un état de nerfs assez surprenant. Il sortit une tablette d'un de ces sacs, écrit dessus et la montra à la pierre en réalisant une incantation. Drôle de spectacle que le "mineur" venait de lui donner là. Des explications devait avoir lieux. Une explosion. Un nuage rouge. Des ombres! À peine Bargàzh eut il fini son petit spectacle que trois personnes surgirent d'un petit aplomb. Un nain, un humain et ... un être masqué. Gorak n'était pas encore en amitié avec Bargàzh mais il décida de le protéger malgré tout. Il avait porté préjudice à ce nain, ils avaient voyagé ensemble en état de confiance, et surtout le nain venait de déployer une magie très puissante. Pour avoir cette capacité il fallait être très puissant et gradé. Autant de raisons qui forcèrent Gorak et sa raison à agir ainsi. Le voyageur qui maintenant était guerrier s'était posté devant Bargàzh et faisait barrière aux assaillants marteau en main. Pour la deuxième fois de cette histoire, il demanda, sur le même ton:
-Nyr doch ! Qui êtes vous? |
| | | Dun Eyr
Ancien
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Mar 27 Avr 2010 - 10:33 | |
| Les yeux clos, Dun Eyr laissait son esprit s'égarer parmi l'écheveau des Énergies qui dansaient dans l'air vivifiant des falaises... La paroi béait, éventrée par la puissance runique, sur le sentier escarpé ; les marches étaient inondées de lambeaux de roche rouge. La tempête avait clos son hurlement, et dans l'atmosphère venteuse s'attardaient les reliefs de la puissance des Dieux, comme une onde tellurique qui peu à peu s'en allait mourir dans le vide. Le Haut-Prêtre inspira profondément, expira lentement. C'était l'harmonie pure, le son uni des divinités. Dans quelques instants, tout cesserait, les forces retourneraient à l'au-delà... Mais là, pour un temps, les alentours vibraient d'une musique parfaite et accordée. Le Nain s'abîma avec gourmandise dans cette clameur cristalline.
Son esprit sentit un mouvement près de lui. Gorak, probablement. Oui, c'était bien Gorak, voilà que sa voix tonnait. Dun Eyr ne se demanda pas comment il connaissait maintenant le nom du mercenaire, ni pourquoi sa voix semblait si houleuse et agitée. Tout cela, en définitive, n'importait pas... Le monde était si loin, ce petit sentier n'était plus qu'un souvenir... La symphonie mystique poursuivait ses ondulations, s'étiolant peu à peu dans les brumes songeuses.
Un désaccord. Horrible, infâme, impardonnable. On avait brisé sa musique. L'Énergie des Dieux se courbait, se cabrait, ruait. Le chant halluciné se fit strident, crissant, puis, lentement, retourna au grave, aux contre-notes bourdonnantes, menaçantes. Un nuage avait pénétré sa symphonie parfaite. Un nuage lourd, noir, gonflé de puissance, chargé de veulerie.
D'un bond, Dun Eyr roula sur lui-même et se redressa, fiché au bord du précipice, les yeux embrasés de rancœur. L'intrus était puissant, et il était proche. Quelques volutes de fumées, quelques fumerolles éparses s'attardaient dans l'air, attendant que le vent ne les cueille pour les emporter au loin. Instinctivement, le Haut-Prêtre arracha son arbalète de sa courroie et la brandit vers le côté, un peu au-dessus de lui. L'intrus était là, il le sentait. Le souffle se leva, mutin, et vint ravir les dernières fumées de l'explosion hors du Chemin Escarpé. Les marches supérieures se dévoilèrent au Nain, qui demeura là, hiératiquement érigé sur le rebord, l'arme élevée au bout de son bras. Et il le vit.
Un grand être voilé, drapé d'habits criards, la face embusquée sous un masque étrange, déployait sa haute stature à une dizaine de marches de distance. Une force grave, et cruelle, émanait de toute son essence. Une force immense. Dun Eyr trembla un instant, et sentit son bras vaciller dans l'air. Cet intrus avait au moins autant de puissance que lui-même. D'un œil, le Nain parcourut son arme. Crache-Airain, sa fidèle arbalète, avait été forgée de ses propres mains dans les profondeurs de Kirgan. Sur tout être faible, ou même sur quelque magicien des marais ou petit prêtre chétif, Dun Eyr n'aurait pas douté un seul instant de son tir. Mais là, contre une âme si violente, et tourmentée, son carreau runique ne lui garantissait aucun succès.
Le Haut-Prêtre douta un instant, mais n'abaissa pas son arme. Ses yeux venaient d'apercevoir d'autres créatures, alentour. Il y avait Gorak, tout d'abord, le fier Gorak. C'était donc pour cela qu'il s'était levé, que sa voix avait déchiré l'air... Dun Eyr sentit un frisson lui parcourir l'échine. Gorak, ce Gorak qui l'avait assailli, ce Gorak dont il avait tant douté, ce Gorak auquel il avait menti, et qu'il avait voulu abattre... cherchait à le protéger, s'interposait, offrait son marteau et son cœur contre la puissance haineuse de l'intrus. Il sentit ses forces revenir, sa poigne se fit plus ferme sur le bâti de l'arbalète. Si les Nains étaient vaincus, ils tomberaient ensemble, côte à côte contre ces intrus. Gorak et Dun Eyr, Dun Eyr et Gorak.
Puis, d'autres silhouettes apparurent sous ses yeux. Il y avait là un Nain, un robuste artisan des montagnes, et sa barbe avait la découpe étrange de ceux dont les poils ont trop longtemps roussi au-dessus des forges. Jodir, sourit Dun Eyr. Que faisait-il là, lui, le forgeron, si loin de son enclume ? Une autre haute forme dépliait toute son interminable longueur, aux côtés des deux précédents. Un Humain, songea Dun Eyr. Un Humain avec un drôle d'éclat dans les yeux, ajouta-t-il un instant après. Un Noble...
Pourquoi une telle équipée ? Les Humains sont les amis ancestraux des Nains. Et Jodir n'était pas coutumier de s'allier à des traîtres, à des parjures. Mais il y avait là ce grand être, encapuchonné jusqu'aux cheveux, et qui empestait la force sombre. Puissance et puanteur. Les Drows.
Maintenant son arme levée, Dun Eyr s'avança d'un pas, pour se rapprocher de Gorak, frôlant presque son épaule aux muscles tendus. Si jamais le Drow leur lançait la moindre incantation, le Haut-Prêtre aurait peut-être une chance de les protéger tous les deux. Puis il redressa sa courte stature et lança avec force :
- Vous avez pénétré sur le Royaume Septentrional des Nains, placé sous la Couronne de Garmin le Vengeur, et les Maîtres Drows n'y sont pas les bienvenus. Je suis Dun Eyr, Haut-Prêtre sous la montagne de Lirgan l'Habile, et je vous ordonne de vous nommer. |
| | | Aetius d'Ivrey
Ancien
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Jeu 29 Avr 2010 - 19:52 | |
| La réception fut moins accueillante que souhaitée. Aetius, qui arrivait à peine sur l’étroite plate-forme rocheuse qui accueillait les petites personnes, se sentit agressé par les accents rocailleux des nains et leur manière un brin agressif (mais peut-être était-ce dû à ces accents sus-cités). On les accusait déjà de soutenir un drow, qui se serait dissimulé derrière les traits de son compagnon Yvain. Cette déclaration eut d’ailleurs une grande influence sur Jodir, son hôte, qui s’était un peu décalé sur le côté pour ne pas se retrouver à côté du grand gaillard masqué.
Aetius lui aussi avait nourri certains doutes sur les origines d’Yvain de l’Elguin, bien qu’il ne l’eut pas vraiment pensé dangereux. Après tout, il y avait cela quelques semaines, l’étranger lui avait sauvé la vie, menacée par une bande de pillards qui remontait en Oësgardie. Depuis, bien que le chevalier s’était montré méfiant, notamment à cause d’un de ces anciens compagnons de voyage, qui l’avait trahi et qui avait provoqué sa capture, il ne pouvait oublier la reconnaissance qu’il devait à Yvain, qui, somme toute, lui avait évité une mort lente et violente (en même temps !). Faisant parler son éducation de Néerien et de chevalier plutôt que les soupçons qu’il envisageait à propos d’Yvain et le racisme latent qui remontait en lui, il se tourna vers le soi disant Dun Eyr, ce nain qui avait su dompter la pierre rouge, et lui dit.
« Crois bien, maître nain, que cet homme n’a rien à voir avec les elfes sombres et que tu peux te fier à ma parole. Je suis un homme d’honneur et je ne m’avilirai pas à voyager avec un suppôt du Puy, encore moins sur les terres naines, qui savent mieux que les hommes châtier les audacieux qui osent aller à l’encontre de ses lois et qui amènent des ennemis sur leur terre. Je suis ici car on m’a dit tes exploits, Dun Eyr, favori de Lirgan. Un ami mien, faisant également partie de la race de Mogar, m’a conseillé de confondre les imposteurs et d’éprouver ta valeur sur cette roche. Le résultat est… admirable. J’aimerais que tu me suives, maître nain, pour que le monde entier jouisse de ton génie et que les pierres de la Péninsule humaine résonnent sous ton ciseau. Je te paierai, si c’est cela que tu veux, et te protégerai contre tes ennemis comme la nécessité pour que tu exerces ton art auprès des Hommes, pour leur plus grande gloire, pour la tienne et pour celle de ta race. »
Se tournant vers l’intrus nain, cet individu de mauvais aloi qui semblait être un vétéran éprouvé, il dit. « Les amis de Dun Eyr sont, je l’espère, les miens aussi. Tous êtes les bienvenus dans les terres fertiles des Hommes. » |
| | | Jivvin Xuil Lil’Elghinn
Drow
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Ven 30 Avr 2010 - 10:00 | |
| Zut ! Jivvin avait sous estimé les individus à la croissance ridicule ! Il avait sentit l’individu à la rune s’assombrir lorsqu’il avait rejoint le guide d’Aetius sur la petite plateforme rocheuse. Jamais il n’aurait pensé qu’une rune pouvait détecter un être hostile à leur race inférieure. Soit, cela faisait du défi pour Jivvin et il pourrait constater à quel point la haine envers son peuple pouvait détourner les esprits dans la rage et le mépris. Cela permettrait, en même temps, de constater à quel point les drows avaient marqué les esprits des autres peuples. Le haut prêtre de la déesse des nuisances ne fit pas attention à l’autre individu qui avait brandit son marteau sans réfléchir. Il commençait à cerner le peuple de ces montagnes, des brutes écervelées dont la puissance variait. Au Puy, on était plus orienté dans la subtilité. Il sourit lorsqu’Aetius prit sa défense, il aurait mieux fait de garder sa parole pour lui, mais soit, ça le dégageait de toute complicité sur la connaissance de son identité. Ayant été découvert par le soit disant « Haut-Prêtre sous la montagne de Lirgan l’Habile », dont il avait du mal à comprendre de quoi il pouvait bien parler, vu qu’il ne désignait aucune divinité, Jivvin préférait mettre bas les masques et constater s’il pouvait continuer sa mission dans des conditions meilleurs et à découvert. Ainsi, plus personne ne tenterait de le dévêtir à son insu. C’est alors qu’il se mit à parler en drow, avec son accent aristocrate, tout en retirant son masque, un sourire sur les lèvres.
« Vous êtes habiles Dun Eyr, je ne savais pas qu’une rune permettait de détecter les drows, maintenant que je le sais, inutile que je me cache d’avantage. Je suis l’auguste célébrissime Jivvin Xuil Lil’Elghinn, Haut-Prêtre, tout comme vous. » Il retira entièrement ce qui lui couvrait la tête, laissant voir le côté gauche putréfié, noir comme l’ébène, de son visage et sa chevelure blanchâtre où la transpiration s’insinuait. Il n’était pas bon de se couvrir dans ces montagnes asséchées. « N’ayez crainte, je ne suis pas ici pour vous manger, même si je vous sais plutôt goûteux. J’accompagne ce jeune homme dans son voyage. »
Il se tut, analysa les visages et continua, cette fois-ci dans son meilleur parlé nain.
« Vous aviez compris ce que moi dis ? Moi ne pas être hostile à vous. »
Puis il se tourna vers l’humain et lui parla dans sa langue.
« Vous ne pas insulter mon peuple, certainement meilleur que le votre. Plus vaillant, plus fort. Mais, moi vous excuser pour cette fois. »
Soudain, Relais escalada les vêtements de Jivvin et se percha sur son épaule droite, observant les individus de ses yeux rouge vif. Il ne faisait aucun doute que la rate était bien plus grande que tous les rats que l’on pouvait trouver dans les environs. Jivvin se tourna de nouveau vers Dun Eyr, retira ses gants qu’il rangea dans ses affaires, retroussa ses manches et pointa la rune de l’index de la main droite et tenta de parler du mieux qu’il pouvait en langage nain.
« Je peux la regarder ? »
Un petit air de convoitise flottait dans les yeux délavés de Jivvin. Il avait envie d’apprendre à maitriser ses outils et d’informer son peuple de ce savoir, tout en récoltant la popularité que cela lui donnerait. La situation était plutôt tendue mais Jivvin essayait de faire comme s’il était normal qu’un drow se trouvait en leur compagnie. |
| | | Gorak
Nain
Nombre de messages : 59 Âge : 95 Date d'inscription : 15/04/2010
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Sam 1 Mai 2010 - 10:11 | |
| Dun Eyr, Haut prêtre de Lirgan. Cet animal lui avait menti! Ils seraient amenés à reparler de ça tous les deux. Au vue de la magie que le nain avait déployé, il n'y avait rien d'étonnant. Gorak avait bien senti qu'il y avait quelque chose, que ce n'était pas un mineur quelconque. Mais de là à être haut prêtre! Si Dun Eyr n'avait pas déployé toute cette magie, il n'y aurait pas cru. Soit, son compagnon lui avait menti, mais ces raisons étaient valables, un mineur est forcément mois sujet aux attaques qu'un prêtre. Au vue de la manière dont leur relation a commencée, il est compréhensible que le nain ai voulu se protéger. Il était bon d'avoir quelqu'un de sa puissance à ces cotés. La puissance de Dun Eyr et la force de Gorak. Cette puissance et cette force faisaient barrage à ces deux inconnus. Ils étaient tous les deux soudés, liés, si l'un devait se faire attaqué, l'autre le défendrais comme si ils n'étaient qu'un seule et même personne. Mais pour l'instant les deux étrangers faisaient une distinction entre eux deux, et cela ne plaisait vraiment pas à Gorak. L'homme parla, il essaya de défendre son compagnon que Dun Eyr avait accusé s'être un drow. Comment Dun Eyr avait il peut voir ceci alors que l'étranger portait un masque? Peu importe, l'homme qui ne s'était pas présenté proposait une jolie quête pleine d'aventure avec une jolie somme à la clé, il en fallait pas plus pour Gorak, il avait soif d'aventures. Malgré sa jolie histoire, Gorak n'aima pas le regard que l'homme posa sur lui, comme si il était insignifiant car dépourvu de finesse. Mais Gorak était loin d'être un imbécile, il avait énormément travaillé son esprit pour qu'il soit vif et puissant. Il voyait bien que l'homme ne le voyait pas comme quelqu'un de bien important. Cela allait changer...
Et voilà que l'étranger se mit à parler et dans une langue qu'il ne connaissais pas en plus. Son maître lui avait appris à reconnaître les langues. Ainsi, il pût distinguer le drow! La chaleur monta dans le corps de Gorak, un ennemi dépourvu de valeurs se tenait devant lui, son marteau le démangea. Il se disait non hostile, mais lui aussi pausa un regard sur Gorak qui lui déplut. Il le voyait comme un être inférieur, lui! Gorak aventurier de tout temps et élève d'un grand chef de guerre nain!
***Le drow, les regards le réduisant en bête, ils lui adressaient à peine la parole, il n'existait presque pas***
Gorak était un être fort et doté d'un puissant esprit affiné, il se devait de se revendiquer! Le nain souleva son marteau bien haut dans le ciel. Son poids n'avait jamais été un problème, sa force pouvait le soulever sans problème. Les enchantements qui avaient entouré l'arme se réveillèrent et quand Gorak abattit son marteau, le sol en trembla et des effluves de magies purent se faire ressentir. Gorak venait de faire une démonstration de force et de caractère. Celle-ci sonnait comme un réveil sur tous ces êtres l'oubliant.
-Moi je suis Gorak Daleneï, voyageur, soldat proposant son marteau aux causes justes. Et j'ai du mal à accepter qu'un drow pénètre sur le territoire nain et qu'il oublie les bonnes manières qu'il doit respecter en compagnie d'une race qu'il dérange. J'ai du mal à accepter que vous m'ignoriez et que vous me voyez juste comme une brute. Je suis un voyageur à la recherche d'âme à aider de monstres, traitres, comme vous. Trop de gens on besoin de se libérer de votre supériorité,. Trop de gens sont trainés dans la boue par des gens comme vous. Je vous ferait tous lécher leur bottes! Alors, si vous voulez que l'on vous écoute et que cela ne dégénère pas, respecter des règles de civisme et peut être que nous pourront parler avant de vous virer du territoire nain.
Gorak s'était un peu emporté sur les grands combats qui régissent sa vie, mais au moins il avait montré qu'il était et comment il pensait. Ceci dit, Gorak posa sa main droite sur son marteau et de la gauche il se lissa doucement la barbe en attendant des réponses. |
| | | Dun Eyr
Ancien
Nombre de messages : 2219 Âge : 31 Date d'inscription : 14/04/2010
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Dim 2 Mai 2010 - 10:22 | |
| Dun Eyr laissa Gorak exprimer toute la fureur qui pouvait le parcourir. Le Haut-Prêtre, lui, demeurait muré en son silence. Un masque d'effrayante immobilité s'était coulé sur son visage de roc.
Il jaugea un instant le dénommé Jivvin du regard. Un être sombre et mystérieux, aux traits gelés par de faux sourires, et dont on ne pouvait que deviner après quels hasard un Humain avait pu s'enticher de sa compagnie. Il y avait un Haut-Prêtre de trop sur cette falaise escarpée, se dit-il sombrement.
Il jeta ensuite un regard cuisant à Jodir, qui ne put s'empêcher de détourner le visage sous le poids de la honte. Provoquer un Nain dans son honneur n'était pas un mal en soi. Si, une fois la pierre rouge ravagée et concassée, le Forgeron avait surgi au détour du chemin, une chope dans chaque main, relevant Dun Eyr d'un large sourire Nain... tout cela n'aurait été qu'une bonne histoire à conter dans les tavernes, de Kirgan à Lante. Mais là... il avait ramené un Humain avec lui, pour le jauger, lui, Dun Eyr, Haut-Prêtre sous la montagne; lui qui ciselait déjà des œuvres de maître lorsque cet Humain tétait encore du petit lait. Et il voulait savoir si le Nain était digne de l'accompagner dans toutes ses tribulations ? Cet escogriffe bouffi d'orgueil promettait même de protéger le Haut-Prêtre. Aurait-il oublié qu'en cette heure, la misérable vie de cet Homme pourrait être suspendue au fil d'une de ses tablettes de cire, sous le couperet de Runes rouges ?
Et pourtant... Cet Homme avait couru un grand péril pour venir jusqu'ici, à mille lieues de sa patrie. Un tel voyage supposait un terrible enjeu. Quel que fût son plan, il ne serait pas une simple cueillette de champignons, ou une courte visite des cavernes troglodytes... Mieux valait garder un œil sur de tels compagnons. Pour la sûreté des Nains. Il fallait ruser, donc...
Après un long silence, où ses feux se concentrèrent sur la scène improbable qui se jouait sur les flancs de ces roches, Dun Eyr prit la parole, et lança ces mots ailés :
- Sieur Humain, Maître Drow, j'aurais pris part avec joie et férocité à vos grands exploits, assurément. Mais les ministères de mon culte m'appellent. Peut-être le Peuple Sombre autorise-t-il ses Prêtres à cheminer ainsi pour des jours entiers à dix mille lieues de leur Temple aux noires méandres, mais point dans les coutumes Naines. Aussi ne marcherai-je pas à vos côtés, Seigneurs.
Ses paorles tombèrent lourdement dans l'air muet. Alors, l'oeil brillant, Dun Eyr se tourna vers son compagnon Gorak. C'était un Nain à l'esprit vif, et personne ne désavouerait son marteau dans les fureurs d'un combat. La race Naine est trop souvent aveugle au-delà de ses montagnes et, bien souvent, les tempêtes bouleversent le monde sans que les Nains en sachent le moindre mot. Aussi, la fougue du Nain serait plus qu'utile à sa patrie, en ces jours de batailles naissantes...
- Gorak, fier Gorak, tu m'as prouvé ta valeur céans. Notre race meurt de ne point avoir plus de fils des montagnes de ta force, et je te sais qui brûle à l'idée de partir en conquête aux côtés de ces Seigneurs. Aussi, brave compagnon, seras-tu mon émissaire en ces périples. Tu seras le héraut de toute la race naine dans ces ravages, et que ton marteau ne frappe que si ton cœur te l'ordonne. Donne-moi maintenant l'accolade, ami Nain !
S'avançant de quelques pas, Dun Eyr serra avec force et honneur son quasi-frère Nain. De ses lèvres repliées, le Haut-Prêtre murmura alors à l'oreille de son camarade, pour que lui seul l'entende :
- Si le danger venait à te frapper trop rudement en ces aventures, ô ami... D'une simple missive, informe-moi. La puissance de la roche ne sera pas longue à te secourir. Va, maintenant, et que tu sois brave.
Alors, se retournant vers les autres, Dun Eyr les contempla longuement, impassible, puis s'inclina profondément devant eux. - Messires... Que les runes du destin vous soient favorables.
Il se souvint alors de ce que le Drow avait dit... Voir la puissance des Runes ? Aucun étranger n'avait jamais pu percer les secrets des arcanes de la magie Naine, certes. Mais il y avait dans l'oeil de celui-ci une intelligence, une puissance stupéfiante, qui persuada Dun Eyr de ne pas le laisser entrapercevoir la moindre tablette gravée. Lentement, le Nain se baissa pour ramasser quelques larges éclats de la roche rouge. Il allait maintenant pouvoir l'étudier à loisir, dans les profondeurs de Kirgan. Et puis, un sourire posé en travers de ses lèvres, le Haut-Prêtre extirpa son stylet de sa besace et, étendant le bras droit dans l'air, il y traça une grave Rune stylisée, en triple triangle, à même sa peau tannée. Fermant les yeux, il murmura pour lui-même :
- Lirgan, Seigneur de la Roche sous les Cimes, que ton domaine me soit ouvert, par les flammes de mon corps.
Et il la raya. Alors, sans que rien n'eût semblé se produire, Dun Eyr s'avança vers la paroi interne de la falaise, jeta un dernier regard aux compagnons amassés là, et fit encore un pas. Comme une voûte feuillue, la roche se courba, s'inclina, s'éventra d'une gorge spiralée. En un instant, le Haut-Prêtre fut entré dans cette porte de roche, et la montagne se referma en silence. Il courait maintenant dans les tunnels secrets de Lirgan, sous la surface du monde... |
| | | Aetius d'Ivrey
Ancien
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Dim 2 Mai 2010 - 14:16 | |
| L’atmosphère s’était détériorée. Au silence gêné, hostile avait succédé des discours étranges au vu de la situation, marqué en son milieu par le tonnerre du marteau de l’aventurier nain. Les nains avaient l’air de ne pas vouloir attaquer l’elfe noir, ils se contentaient de discuter, offrant aux regards d’Aetius une scène bizarre et absurde. Concluant cette conversation sans queue ni tête, le haut prêtre nain disparut dans la roche même, s’enfonçant en elle comme on disparaissait dans un sous-bois, non sans avoir offert à Jodir, l’hôte du chevalier au Kerkand, un regard assassin. Jodir baissa le regard, blessé par le déshonneur qui le frappait.
Amener un humain sur les terres naines n’était pas un crime, et défier le haut prêtre n’était en soi pas répréhensible et aurait pu être pris pour une simple taquinerie de vieux camarades. Seulement, la présence du drow changeait tout. Ce dernier, dissimulé derrière une fausse identité, s’était repu du spectacle, sacré pour les fils de la roche, de ce terrible tour de force entre la pierre rouge et le prêtre de Lirgan. Ce sacrilège pesait sur toute l’assemblée, et notamment Aetius qui, de par son éducation chevaleresque, n’arrivait pas à contenir la haine qui montait en lui. La honte s’était muté en colère, celle de s’être laissé berner par le descendant de la pire des races, celle d’avoir insulté un homme de bien ainsi qu’un prêtre de la race des nains par sa négligence coupable.
N’en tenant plus, l’Ivrey se tourna vers son ancien compagnon de voyage, cet homme qui lui avait pourtant sauvé la vie, et ne retint pas sa colère. Le visage crispé dans un rictus peu aimable, il avait oublié tous les préceptes des chevaliers. Réunissant son énergie, canalisant sa rage, il cala son poing au niveau de son visage. Après un instant de flottement, un jeta son poing vers l’elfe noir, ouvrant sa main pour libérer un zéphyr d’une grande violence. Sa paume, projetée en direction du soi disant Yvain, relâcha une bourrasque brutale, qui percuta le haut prêtre des nuisances sans plus d’ambages et le fit tomber du haut de la falaise, dans le vide noyé d’embruns. Il paierait sa rouerie en s’écrasant sur les récifs acérés qui, en contrebas, attendaient patiemment que le corps de l’elfe découvre un dernière fois à quel point les lois de la physique pouvaient être cruelles.
« C’est fini. » chuchota de manière inaudible Aetius, encore happé par le reflux que provoquait souvent une puissante manifestation magique. Fouetté par les embruns, son visage, marmoréen, contemplait placidement les charges de l’écume sur la muraille naturelle où ils étaient nichés. Reprenant lentement ses esprits, le chevalier se tourna vers Gorak, aventurier comme lui. « Pardonnez-moi si j’ai pu vous aussi bous blesser. J’étais exalté à l’idée de découvrir cet étrange haut prêtre dont Jodir me rabâchait les exploits à longueur de temps. Pardonnez-moi également pour cette… étrangeté. » Il désigna d’un geste de la main les récifs en contrebas, dissimulé sous la brume marine. |
| | | Gorak
Nain
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| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Lun 3 Mai 2010 - 20:20 | |
| L'homme avait retrouvé son honneur. Jusque là, Gorak avait bien cru que le chevalier avait amené le drow en connaissance de causes. Sa raison lui était obscure bien sûr, mais les choses s'éclairent, et la façon dont les choses se sont déroulés plaisent à Gorak. Bien sûr Dun Eyr est partit, ceci n'est pas pour lui plaire en revanche. Ils n'ont pas vécu grand chose ensemble, mais le courant est vite passé, un lien a été créé. Ils sont amenés à se revoir, Gorak se décida même à envoyer une missive bientôt à cet ami pour savoir ce qu'il veut exactement de lui et si il pourrait pas lui fournir de l'aide. Son départ fût inattendu, tout s'était passé très vite. Et suite à ça, l'homme qui enfin montre sa valeur et de surcroit en déployant une puissance fort significative. Dans les yeux de ce guerrier était passé la hargne, la haine envers cet être qui l'avait trompé et qui de surcroit avait craché sur son peuple. Il lui en avait couté sa vie à cet être. Ou peut être que ... Dun Eyr ne semblait pas vouloir se mesurer au drow, peut être était il assez puissant pour se sortir de cette situation. Si c'était le cas, si le drow devait réapparaître, ils seraient deux pour l'accueillir. Cette histoire de drow réglé, Gorak était maintenant moins sur les nerfs pour communiquer avec un étranger, peut être que finalement il n'allait pas se lancer dans une bataille sans raison. Un sourire égailla le visage du nain, Il sortit à nouveau sa pipe de son sac, et alla s'assoir sur un rocher sans faire attention à l'homme, mais tout en gardant un regard attentif sur ce qui l'entourait. Là, adossé à un rocher, Gorak huma le bon tabac, sentit l'air siffler sur ces roches. Le soleil était encore haut et c'était une magnifique journée qui se présentait. Cette bonne rencontre, cette nouvelle amitié et cet air bon ravit Gorak. Il en avait presque oublié l'étrange personnage qui l'avait envoyé en mission jusqu'ici. Il reviendrait plus tard dans ce coin pour éclairer cette affaire. Pour l'heure, il avait à faire avec cet homme qui semblait il annonçait une quête. Gorak émit un rond de fumée et entama la palabre.
-Homme, je t'ais entendu. Tu as bien agit à l'encontre de ce gor! Puisse la roche lui donner une tombe plus convenable que son existence. Tu seras pardonné quand je te ferais confiance, pour l'instant , je suis à ton écoute et je suis intéressé. Donne moi donc ton nom, je te donnerais de la bonne bière! Compte moi donc ta quête et ton but, je te prêterais mon marteau et les mains qui le soutienne.
Sur ce, Gorak tendit une main vers un rocher proche de lui l'invitant à le rejoindre, s'assoir lui conter son histoire. |
| | | Jivvin Xuil Lil’Elghinn
Drow
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Mar 4 Mai 2010 - 16:41 | |
| Jivvin pensait que l’humain aurait été plus indulgent, mais ce fut une erreur de sa part, de croire, en tant que drow, qu’un humain pourrait l’accepter. Soit, lorsqu’ils se reverraient, cette main, celle qui s’était tendue vers lui, n’enverrait plus jamais de bourrasques de vent. Ainsi, il était sorcier. Sorcier impulsif non redevable. S’il avait pu le jeter par de-là les limites solides, lui faire faire le saut de l’ange, le faire nager dans le rêve le temps d’un souffles ou deux, c’était bien parce que Jivvin l’avait sauvé, libéré des cordes qui le réduisaient en bétail. Il aurait très bien pu succéder à ses autres tortionnaires, le trainer jusqu’au Puy, où il l’aurait découpé pour n’en garder que le meilleur, servir ses cuisses sur un plat de porcelaine finement décorée, mais il n’en avait rien fait. Pourquoi ? Parce qu’il avait envie de voir jusqu’où un humain pouvait lui servir de gants. Mais il se rendait à présent compte qu’un gant ne le protégeait pas des crocs de la magie, cette rune, il aurait bien aimé savoir l’utiliser. Cependant, voilà qu’en une fraction, celle suivant le jet du poing de l’humain, toute paume devant, il s’était retrouvé, telle une vulgaire brindille, propulsé dans le vent, le vide. Cette fraction de seconde, si infime fut elle, lui permit de jeter son paquetage en hauteur, vers le chemin par où ils étaient venus. Ce paquetage s’écrasa sur un rocher, en compagnie de Relais qui s’installa dessus, attendant le retour de Jivvin. Relais, alors que la bourrasque l’avait fait arracher une parcelle neuve du vêtement de son maître, avait réussi à s’agripper au sac de voyage in extremis, tandis que son maitre reçu un sort moins clément. En effet, balayé par la bourrasque magique, il prit son envol face au regard d’Aetius à qui il fit un clin d’œil tout en souriant. Il tendit ses bras et se laissa tomber dans le vide. Il attendit d’être masqué par les embruns pour se métamorphoser en chauve-souris, plus grande que la moyenne. Les vêtements qu’il portait pendant sa chute continuèrent leur périple avant de se déchirer sur les rochers, poussés par les vagues. Par expérience, Jivvin réussit à se stabiliser très rapidement, car il avait acquis la technique à Alonna pour se stabiliser lors d’une chute. Il tendit ses ailes, se laissa porter par le vent canalisé des vagues, prit de la hauteur, battit des ailes, rasa la falaise tout en gagnant de la hauteur, puis chercha son paquetage qu’il fini par trouver, sentant l’aura de Relais. Jivvin reprit alors sa forme drow, se vêtit de ses anciens vêtements excepté du masque, de valeur inestimable à ses yeux, et entreprit de monter sur un rocher pouvant être vu de par la roche rouge, tout en étant assez éloignée pour pouvoir fuir assez rapidement. Seule une bouteille de verre s’était en partie brisée, répandant quelques gouttes de son breuvage de sang humain, il l’avait prise. Une fois sur le rocher, droit, sa haute stature mise en valeur, Relais sur ses épaules avec des yeux rouges perçants, il se racla la gorge et déclara tout haut dans sa langue maternelle vers les deux masses sombres qu’il voyait, une adossée à une roche, l’autre non loin :
« AU REVOIR mes amis, nous nous reverrons et alors, ce sera à moi de vous montrer MES petits tours. » Il leur envoya un baiser, leur jeta sa bouteille de sang humain et descendit à vive allure du rocher, attrapa au passage le paquetage qu’il accrocha sur son dos, Relais sur son épaule gauche. Lors de son bref discours d’adieux, les yeux de Jivvin avaient brillé d’une lueur rouge, témoignant de sa bref colère d’avoir été attaqué par surprise par son compagnon de voyage.
Jivvin s’arrêta un instant à l’abri d’un rocher, le temps de remettre son ancien masque de crâne d’Hanglyosi, puis repartit à vive allure pour récupérer sa monture. Une fois arrivé au village, monture retrouvé et récupéré, il remplit une gourde d’eau fraiche, vola une bouteille d’eau de vie naine trainant sur un rebord et grimpa sur son cheval. Le chemin de retour fut le plus rapide possible. Il n’avait pas beaucoup de vivres et ses prêtres devaient certainement s’inquiéter de son absence. Il prit des chemins détournés afin d’éviter les bandits et arriva dix sept jours plus tard, en un début d’après-midi ensoleillée, face aux grandes portes de la Faille. Il s’identifia, se fit ouvrir les portes qui se refermèrent après lui, puis rentra chez lui, monture à l’écurie. Ses serviteurs le saluèrent avec des sourires forcés tandis qu’ils s’occupaient de ranger toutes ses affaires. Relais était déjà allé s’occuper de reprendre son commandement. Quant à Jivvin, il se rendit au temple de Leetha Orbb’Tor où il annonça son retour. Certains paraissaient soulagés de son retour, d’autres déçus, il avait du se passer des choses. Il convoqua donc, le soir de son retour, l’Ih’ara de’Leetha, qui lui fit un compte rendu des évènements ayant eu lieu durant son absence. Le lendemain, sept prêtres furent déchus et renvoyés après avoir été - faussement - accusé d’avoir volé de façon organisée des objets du temple. Ainsi, la concurrence disparaissait. Jivvin se promit alors de renforcer le plus vite possible sa position fragilisée par ses absences fréquentes. Tous les moyens seraient bons. Ainsi que toutes les relations avec des individus importants. |
| | | Aetius d'Ivrey
Ancien
Nombre de messages : 1466 Âge : 34 Date d'inscription : 07/02/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : La vingtaine (25+) Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Ven 7 Mai 2010 - 2:22 | |
| Les remords qui pesaient sur Aetius firent long feu. Ce dernier, qui regrettait toujours de devoir sacrifier un homme qui l’avait sauvé d’une captivité longue et hasardeuse, poussa même un soupir triste pour le cadavre qui devait gésir dans les contrebas battus par les lames de l’océan érisien, particulièrement capricieux sur les côtes qui couvraient le versant occidental des montagnes naines. Bien sûr, c’était sans compter sur l’apparition subite de son ancien compagnon, reprenant forme sur un monticule rocheux surélevé par rapport à la position de deux aventuriers.
Ce dernier était magicien, cela ne faisait plus aucun doute. Aetius s’en était douté après qu’il eut abattu les quelques déserteurs qui l’avaient pris en otage plus tôt dans la saison avec le but avoué de le rançonner une fois en sécurité dans quelque repaire oësgardien. La surprise avait certes dû jouer son rôle, mais le chevalier ne connaissait que peu d’hommes assez fous pour oser affronter une telle racaille, même de nuit et ceux-ci endormis, et assez habiles pour les occire sans heurt. Ce nouveau coup de théâtre, qui semblait être une mauvaise habitude que les divers protagonistes de cette impromptue réunion avaient pris, réveilla les instincts du Désargenté, lesquels consumèrent les velléités de bons sentiments que le meurtre du drow qui avaient commencé à naître.
Se préparant au combat, Aetius tira l’épée et tenta, tant bien que mal, de repérer le chemin le plus sûr qui aurait pu le mener jusqu’à l’elfe noir (sans succès). La lueur qui faisait briller les orbites rougeoyantes de leur adversaire ne disait rien qui vaille, et le chevalier craignait déjà que cet endroit le voit mourir une bonne fois pour toutes. Heureusement, l’ancien ‘Yvain’ ne fit rien, sinon promettre une vengeance digne de lui avant de s’évanouir plus haut dans les falaises escarpées où étaient nichés les deux aventuriers et le forgeron Jodir. Ce dernier semblait encaisser les différents retournements de situation avec la réactivité d’un bloc de granit.
Se tournant de nouveau vers le nain qui accompagnait le haut prêtre de Lirgan, il le scruta un instant, rengaina son épée et prit sa main. Lorsque la petite assemblée trouva un renfoncement assez sûr, ils s’installèrent et Aetius, malgré les embruns, qui se faisaient plus violents, expliqua ce qui l’avait amené. « Au sud de vos montagnes, dans le septentrion du royaume des Hommes, il se trouve une baronnie que tu dois connaître de nom, nain. C’est Oësgard, le baudrier du royaume. Elle a toujours fait honneur à ses seigneurs et à son peuple. Ceux-ci vivaient comme leur terre le leur dictait, et c’étaient des êtres farouches et austères. Ils cultivaient la terre et la défendait l’épée à la main, fiers Oësgardiens qu’ils étaient.
Mais depuis peu, Oësgard est tombée dans la ruine. Les dissidences envers Serramire et son seigneur, suzerain du baron d’Oësgard, puis avec le roi des Hommes entraîna les bonnes gens hors leur mansarde, délaissant leurs fiefs et leurs gens le temps de la guerre. Hélas, combien d’entre eux revinrent ? La fine fleur de la baronnie disparut sûrement, emportée avec Baudoin, leur seigneur et leur maître.
Sans chef, la populace s’entretue et en oublie ses devoirs envers sa terre et les traditions qui la mènent depuis toujours. La décadence les frappe comme les a frappé la guerre. Faible et sans chef, la baronnie s’est faite la maîtresse d’un tyran, un homme qui avait promis beaucoup aux forces noires, qui, avant de disparaître, laissa sa progéniture malsaine, ses Loups, de ravager encore un peu la seigneurie et ses braves gens. Ces derniers, à présent sans maître, dévastent Oësgard en n’observant ni les usages de la guerre ni les traditions et les lois.
La populace souffre et la noblesse, belle et bonne en ce pays, est humiliée. Oësgard est en berne, et je compte bien, avec l’aide d’une poignée de braves, qu’ils soient hommes ou nains, rappeler à son peuple sa gloire passée et comment finissent les tyrans.
Jodir, ici, m’a fait connaître beaucoup de nains, habiles dans le métier des armes et ingénieux dans l’art de la destruction comme de la construction. J’ai avec moi une certaine somme d’or ainsi que celle qu’avait laissé l’elfe noir, intéressé par ma mission (sûrement par envie de sang et de souffrance). Si tu es assez brave, lève avec moi des nains et des hommes, mercenaires et aventuriers, puis marchons sur Oësgard par le nord et libérons-le de ses ennemis. » |
| | | Gorak
Nain
Nombre de messages : 59 Âge : 95 Date d'inscription : 15/04/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Sam 8 Mai 2010 - 13:54 | |
| Quel quête! Ce que proposait l'humain était alléchant. Que d'honneur dans sa quête! Il se devait d'aider ces gens qui avaient sombrés. Cette aventure lui annonçait que de bon moments. Recherche de compagnon, combats, victoires et liberté. Ils devaient libérer un peuple entier. Il pourrait créer quelque chose de formidable dans cette contrée. Peut être même que dans cette baronnie il pourrait établir une petite maison qui pourrait l'accueillir entre ces aventures. Des idées germaient dans la tête de Gorak, des envies. Il se construisait son avenir tel qu'il le voulait. Il voyait un lieu de repos entouré de gens bon car libre. Il regarda le chevalier et il vit! Il vit la sincérité, la bravoure, l'envie aussi. Cette quête reposait sur l'honneur. Ensemble ils pourraient créer quelque chose de bon! Gorak se remémora son compagnon Dun Eyr... ***Dun Eyr si tu m'entend je vais accepter sa quête, surveiller les agissement de cet humain. Je vais tout faire pour qu'une bonne souche germe sur cette terre. Un jour tu marchera sur cette terre et je t'offrirais le logis et la bière, nous festoierons et rirons à notre rencontre.***Mais une chose obscurcissais leurs plans. Le drow n'était pas mort et il connaissait leur volonté. Il pourrait alors réapparaître à tout moment et leur barrer la route. Le drow était puissant et il leur avait démontré quand il était avait fait ce qu'il fallait pour se sortir de sa chute. Gorak pensait qu'à tout moment ils pourraient voir surgir sur leur route une troupe d'elfes noires. Eux entrainés et préparer, et nombreux en plus de ça. Gorak et le chevalier pourraient bien être démunis face à cette menace. Quel beauté. Mourir sur le chemin d'une quête aussi glorieuse et tué par un ennemi si noir et malfaisant était alléchant. Toutes ces envies poussèrent le nain à donner sa réponse. Il n'y avait presque pas à réfléchir. Ainsi, Gorak répondit au chevalier. -Gloire ami chevalier! Tu me parle de quête et de pauvres gens, et je vois que l'aide que je peux leur apporter et les êtres malfaisant que je peux envoyer dans l'autre monde. Ensemble, nous serons la bar qui protégera tous ces gens, nous serons la barag qui détruira nos ennemis. Nous vaincrons pour leur vie et leurs douleurs passées. Notre voyage commence ici, partons!
Un seul point ou deux me pose soucis: Je pense ce drow très malfaisant, il pourrait bien nous réapparaître plus tard et travailler à notre trépas. Nous devons être sur nos gardes. Pour ce qui est de guerriers à trouver, je t'accompagnerais bien sûr mais ne pourrait te dire où ils sont, j'ai toujours voyagé seul jusqu'ici et le peu de gens que je connais sont des fermiers en nécessités ou des tavernier. Je pourrais te dire où l'on sert de la Grizdal mais rien de plus.Sur ce Gorak poussa un rire fort et sincère, et se leva. Il attendait que l'homme fasse de même pour que enfin, ils puissent partir. ( Mon dico nain pour mieux comprendre ) |
| | | Aetius d'Ivrey
Ancien
Nombre de messages : 1466 Âge : 34 Date d'inscription : 07/02/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : La vingtaine (25+) Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Mar 11 Mai 2010 - 17:44 | |
| Sur ce, ils repartirent ensemble, avec Jodir. Après la difficile escale rocheuse, ils continuèrent vers Lanthe, où tous les peuples affluaient. Au lieu de rejoindre directement la demeure de Jodir, habitant plus haut dans une cité troglodyte voisine, ils rejoignirent cette capitale du sud nain, riches des différents contacts qu’avait offert le forgeron. Installés dans une auberge où ils y rencontrèrent plusieurs nains capables, souvent des capitaines de mercenaires ou de bandes de brigands. Ainsi, assis sur un siège confortable, autour d’une table jonchée de coupe d’argile pour la plupart vidées par les deux compagnons ainsi que l’entourage qui s’était constitué autour d’eux, les deux aventuriers débattaient des hommes qu’il fallait recruter.
Aetius, bercé par les légendes des tailleurs de pierre nains et impressionné par les pouvoirs de Dun Eyr, expliquait qu’il leur fallait des sapeurs. La discussion s’ensuivit. |
| | | Gorak
Nain
Nombre de messages : 59 Âge : 95 Date d'inscription : 15/04/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] Jeu 13 Mai 2010 - 16:57 | |
| Cela faisait maintenant une semaine que Aetius et Gorak était partis du chemin escarpé dans les falaises d'Arkan... Le voyage continue ici |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] | |
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| | | | Corbeau des malheurs [PV:Gorak / Aetius d'Ivrey / Jivvin] [Terminé] | |
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