Seph
Humain
Nombre de messages : 87 Âge : 36 Date d'inscription : 30/05/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Chasse ouverte (fin) [Terminé] Mer 16 Juin 2010 - 22:52 | |
| La gitane avance à l’aise dans la brume alors que Sephran marche à tâtons comme si la barrière nébuleuse voulait cacher la jeune femme. Mais ce n’est pas ce phénomène qui va l’empêcher d’accomplir son travail. L’assassin discerne l’ombre rouge tourné dans un dédale de ruelles, il se colle au coin d’un mur en pierre et continue la poursuite. Sephran tourne encore et encore et se cache à nouveau quand la gitane tourne sa tête pour rassurer ses appréhensions. La jeune femme à la tenue extravagante n’aperçoit que les ombres colorés des torches flottant dans la nuit trouble telle des feux-follets du marais.
Pourtant, la gitane se sent observer à la loupe par une certaine présence. La chair de poule envahit la moindre parcelle de sa peau; son angoisse fait accélérer ses pas. Sous chaque accélération, le battement de son cœur s’amplifie de plus en plus vite. Quant à l’Etreden, il reste calme comme à son habitude durant la filature. Sephran s’appuie sur tous ces sens pour se diriger dans la purée de pois. Il garde une distance raisonnable par rapport à la position de la femme à la peau mate. Ce manège dure une heure et demie jusqu’à que la gitane mène l’assassin royal dans la zone portuaire.
La jeune femme prend une dernière ruelle qui tourne sur la droite avant de rentrer dans une maison délabrée. Sephran s’arrête et se pose dans l’encadrement d’une maison voisine. Il observe les alentours à la recherche de quidams qui pourraient gêner ses diverses actions. Il distingue juste trois dockers enivrés et chantant à tue-tête une chanson paillarde qui parlent de navires échoués et de créatures aquatiques; rien à craindre pour le jeune Etreden ! Les hommes au bonnet ridicule et aux habits rayés s’évanouissent immédiatement dans la nature endormie du quartier. *De ce côté, ça va aller ! La donzelle est rentrée dans ce taudis; mais est-ce que le type est à l’intérieur ou pas ? S’il y est, est-il seul ? Comment vais-je m’y prendre pour ren…* Sephran est interrompu dans sa réflexion par un claquement de porte, il s’agit de la gitane qui est ressortit, mais cette fois-ci accompagné d’un homme à la stature moyenne recouvert d’une large cape de laine, d’un vieux chapeau et de deux baluchons.
Ensemble, ils passent devant la position de l’assassin. Sephran distingue la chevalière en argent se trouvant à son doigt dont ses supérieurs lui avaient parlé pour identifier précisément sa cible. * C’est…C’est lui ! Il s’est déguisé en un mendiant; ce n’est pas un ancien du SSR pour rien. Au vu des sacs, j’ai l’impression qu’ils se préparent à partir en voyage. Par les deux sœurs, il ne faut pas que je les laisse faire.*
Le temps se rafraîchit lorsque le couple se dirige vers l’embarcadère des bateaux. Sephran, recroquevillé dans son manteau, entreprend sa chasse. Les deux oiseaux nocturnes profitent de la garde peu présente ou totalement endormie pour parvenir si facilement aux quais; ils s’arrêtent devant une barque de fortune qui permet de rejoindre un navire qui mouille au large des côtes pour éviter probablement les contrôles maritimes s’il veut repartir discrètement. L’assassin de vingt-huit ans, placé derrière des barriques en bois, assiste à une étreinte digne des épopées romantiques.
Sephran attend que les tourtereaux se rapprochent de leur embarcation pour attaquer. Il met son masque et passe à l’action. *Maintenant ou jamais !* Il se relève, met son masque et s’approche furtivement du couple grâce à la brume qui les entoure. Pendant que l’ancien du SSR cherche les rames sur la barque, Sephran en profite pour attraper la jeune femme et l’assommer avant de lancer deux couteaux sur le bonhomme. Mais, le pseudo-mendiant à la chevalière ne se laisse pas faire; il évite aisément les projectiles avant de sortir d’en dessous de sa cape en laine, un glaive en acier trempé et une dague à la manufacture simple. *Argh, manqué ! Au corps à corps, compris !* Sephran relâche le corps inanimée de la gitane à ses pieds et prend un autre couteau à lancer avant de se jeter à corps perdu sur son adversaire.
Ambidextre, la cible attaque rapidement Sephran avec ses deux lames destructrices; l’assassin pare tant bien que mal le glaive grâce à son couteau de lancer, mais pas le coup provenant de la dague. Elle rentre férocement dans la cuisse du jeune tueur. Une terrible douleur foudroie son cerveau. La cuisse ensanglantée, Sephran tombe brutalement dans la barque. Une des rames se brise sous le dos de l’assassin. Soudain, il est redressé en vitesse par sa proie; une voix rauque sort de sa bouche.
« Chien galeux ! Comment oses-tu faire du mal à ma mie et m’attaquer delà sorte ?» «…» « Tu ne me réponds pas. Qui t’envoie, ordure? Cette fois-ci, réponds-moi ou tu vas le regretter. » Vocifère-t-il à l’encontre de Sephran tout en remuant la dague dans la plaie de celui-ci.» « Arglll ! Per… Arglll ! Per… personne ! » « Très bien, mon gars ! Tu ne veux pas me le dire; ce n’est pas grave ! De toute façon, tu vas mourir. Cependant, je veux voir ton sale visage souffrir avant de t’envoyer au royaume des ombres. » « Arglll, ja…jamais ! »
Alors que la main de l’ennemi s’approche de son masque, l’Etreden, par la force du désespoir, donne un coup de tête dans le visage de son bourreau. Le nez cassé, l’ancien du SSR relâche Sephran. Profitant de l’effet surprise, le jeune homme plante sa lame rétractile dans l’abdomen. L’homme au nez déformé se repli sur lui-même. Malgré la douleur, Sephran se relève peu à peu. Il prend la rame brisée et donne un coup dans le bras de sa victime pour faire tomber le glaive dans l’eau.
« Tout ce que vous avez à savoir; je suis juste celui qui prend votre vie dans ce bas-monde. Traître à la Couronne ! »
Après ces mots, l’assassin royal retire la dague de sa cuisse, l’enfonce profondément dans la plaie entrouverte de l’abdomen et enchaîne sur la mise à mort en plantant sa lame rétractable dans la jugulaire. Un jet de sang noir arrose le masque de Sephran. L’exécution accomplie, le jeune tueur se pose un garrot pour bloquer l’écoulement sanguin de sa jambe, découpe le doigt avec la chevalière en argent en terme de preuve et balance le corps de l’ancien du SSR dans l’eau du port de Diantra.
Boitant d’une jambe, il disparaît dans la brume en prenant le corps élancé de la jeune femme inconsciente; Sephran ne peut pas la tuer, car elle est protéger par la règle n°2 de l’assassin: ne faire aucun mal aux innocents. Le lendemain matin, la gitane se retrouvera, par un heureux hasard, parmi les siens; cependant, elle sera retrouver complètement saoul et à moitié nue. Ils y vont fort dans le SSR ! Quand à Sephran, il se fera tatouer son vingtième cercle noir et pourra récupérer de sa nuit mouvementée.
FIN |
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