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 " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]

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Abal Dull
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Abal Dull


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MessageSujet: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeSam 19 Juin 2010 - 10:03

♪ Twilight and Shadow

L’eau semblait si calme. Pas une ride ne troublait la surface limpide et brillante. Par le biais de ce miroir à peine mouvant, la lune tremblotait, s’effaçait par moment et ne laissait qu’une onde blanchâtre, perdue, fragile. Parfois barrée d’un nuage malin, elle disparaissait totalement du lac, et du ciel. Autour d’elle, pour raviver son éclat caché, des millions de paillettes s’agitaient, tressautaient dans l’encre de l’univers.
Autour de l’eau paisible et chaude, quelques arbres, presque menaçants dans leur silhouette d’ombre, se penchaient sur le lac, comme pour sentir les vapeurs tièdes qui réchauffaient l’air presque froid de la nuit. Quel paysage enchanteur, traversé par des lucioles rapides et frêles, comme sautant d’un arbre à l’autre, portées par quelque magie luisante ! Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! Une nuit plus qu’agréable sur le territoire nain.
Abal Dull aurait certainement admiré ces mouvements envoûtants, plus avec le corps qu’avec la raison, si son mollet, à demi plongé dans l’eau, ne dégageait pas une tâche pourpre dans la pénombre profonde du lac. La douleur lui arrachait des soupirs brefs et désespérés. Durant l’après-midi, la voyageuse avait chassé une colonie de viles créatures avec la guerrière Pensia, rencontrée au sommet du mont Arkan. Malgré leur victoire, Abal allait devoir garder une cicatrice. Le gobelin qui l’avait lacéré de ses dents immondes n’avait pas manqué de finir son travail infectieux. La plaie profonde et saignante se battait comme elle pouvait contre la contamination certaine, mais ne faisait sentir à la petite personne qu’une lame encore plus acérée au creux de sa chair.
Oui, quelle petite personne ! Rousse, embellie de deux yeux verts piquant l’obscurité, un casque superbe posé à son côté, la créature ne dépassait pas la taille d’un arbrisseau. Recroquevillée sur elle-même, la naine paraissait d’autant plus minuscule qu’à l’ordinaire. Sa voix brisée, murmurée, tremblante de rage et de souffrance, n’arrangeait rien à cette vision pathétique.
« A l’aide… »
A qui demander secours ? L’endroit était désert, et la douce caresse de l’eau n’allait pas soigner la morsure sanguinolente. Cette plaie infectée…bleuie…Ces images ragoûtantes remémoraient tant à Abal le corps sans vie et déchiqueté de son ancien compagnon, empoisonné par une araignée géante ! Un sanglot gémissant déchira le calme ambiant, forçant quelques oiseaux à s’enfuir à toute hâte.

Avant la tombée du crépuscule, la petite femme avait rampé, escaladé du mieux qu’elle le pouvait des arbres et des roches, cherchant en vain une plante qui aurait pu la soulager. Rien. La faible végétation des falaises naines n’arrangeaient rien. Pourquoi n’était-elle pas en territoire elfe ? Malchance ! Bien que cette autre espèce n’avait pas pour les créatures du genre d’Abal la plus grande sympathie, elle, elle respectait grandement leur sagesse et avait passé de longues nuits, dissimulée dans un terrier, enchantée par les chants de ces grandes personnes, pâles et agiles.
A présent, Abal se remémorait. Les yeux à demi clos, presque évanouie…leurs voix mêlées, si justes, si magiques…leurs instruments dorés, leurs colliers bruns, verts, leur démarche angélique…son corps s’affaissa sur le sol poussiéreux.


Dernière édition par Abal Dull le Sam 30 Oct 2010 - 9:08, édité 1 fois
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Seph
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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeLun 28 Juin 2010 - 16:21


Trois semaines après sa chasse improvisée dans la capitale humaine, nous retrouvons le jeune membre du SSR dans un des territoires appartenant au royaume du petit peuple. Auparavant, il a voyagé clandestinement pendant plusieurs jours sur un navire marchand naviguant sur les flots de l’Océan d’Eris pour l’atteindre. Sous couverture, Sephran s’est fait passer pour un négociant en vin en quête de boissons locales auprès du poste frontière de la côte naine avant de s’aventurer dans la région montagneuse d’Arkan.

En réalité, il est à la recherche d’une personne disparue dans cette terre naine. Au début, il a refusé catégoriquement cette mission. Elle lui paraissait, selon ces propres dires, incompatible avec son métier et que ce n’était pas à lui d’aller chercher les brebis perdus du Royaume. L’assassin accepta finalement le travail dès qu’il apprit que l’être concernée était une proche de son parrain.

Actuellement, Sephran parcourt un sentier rocailleux qui jonche un ravin de deux mètres. En le suivant, le jeune homme franchit un grand plateau de calcaire pour finir dans un vallon où quelques herbes et fleurs bataillent pour leur survie. Le voyageur s’arrête un instant pour consulter la carte transmise par les informateurs du Service.*Bon ! Le convoi marchand est passé par là. Il a continué sous cet affleurement avant de rejoindre la forêt devant moi. J’espère que ce papelard est fiable sinon ces auteurs vont entendre parler du pays.* Remettant le lourd barda sur son dos, Sephran reprend sa fastidieuse marche, passe en dessous de l’affleurement qui menace de s’écrouler à tout moment sur la tête d’un imprudent et pénètre dans le barrage vert des épineux.

Le branchage se casse au passage de l’assassin, mais celui-ci se venge en piquant et tailladant la peau nue de Sephran. *Ough, Satanée forêt ! Si j’avais eu le temps, je l’aurais entièrement cramé.* Il continue à s’enfoncer jusqu’à atteindre le lieu indiqué par la croix noire dessiner sur le plan en parchemin. Elle désigne un emplacement ouvert sur le ciel et délimité par des buissons noirâtres. *Alors, c’est ici que la femme a été vue pour la dernière fois selon les témoignages des voyageurs. Les gardes de la caravane ont cherchés dans les alentours, mais ils n’ont trouvés que ces deux objets dans le buisson* Sephran sort de son sac, une paire de chaussure abîmés et une écharpe en soie. *Pfff ! Je vais aller loin avec ça… Oh non ! Le soleil est en train de se coucher.*

A cause de l’avancée de la pénombre, Sephran s’est résolu à arrêter les recherches pour aujourd’hui. Logique ! Quand on ne peut plus rien voir. Il monte son bivouac, simplement composé d’un bon feu et d’une tente assez spartiate, sous un généreux clair de lune. Il se grille de la viande bouillie appartenant à son lot de rations et s’en régale sommairement. Sephran vide entièrement sa gourde, bien sûr pour se désaltérer en premier lieu, mais c’est surtout pour enlever l’arrière-goût de moisi qui stagne au fond de sa gorge.* Erk ! La prochaine fois, je pioche ailleurs que dans les réserves de l’armée.*

Avant de rejoindre la « somptueuse » tente kaki, l’assassin part à la chasse au point d’eau pour se laver et refaire le plein. A travers de la forêt, Sephran tourne en rond avec sa torche de fortune avant de comprendre que le point bleu représente l’eau. *Fichtre ! Ils ont engagé des enfants pour dessiner ou quoi.* Il parvient devant une grande étendue d’eau. Une vapeur nacrée flotte au-dessus de la nappe bleue; des clapotis produit par les bonds des poissons résonnent harmonieusement avec les piaillements des oiseaux de la nuit. Le jeune homme se pose sur la berge pour un brin de toilette.

Passant la main dans l’eau chaude, il y découvre une étrange coloration diluée. Sephran sent et goûte le liquide.*Mmmh… ! Goût métallique, teinte rouge… Berk ! Du… du sang !* Il se relève, suit la trace sanguinolente et arrive sur le côté d’une ombre difforme. *Qu’est-ce…. que c’est ? C’est…c’est vivant !* L’assassin, par mesure de sécurité, sort une lame en s’approchant doucement de la chose. A ce moment-là, les bois deviennent silencieux; seul le battement excessif de son cœur retentit à ses oreilles. La lumière faiblarde de la torche illumine une drôle de silhouette.*C’est quoi ? Un ours… Mais, non ça n’a pas de poil ! Alors, peut-être un sanglier…* Il s’accroupit et lève légèrement la tête de la bête. Un visage presque humain surmonté d’une chevelure de feu se dévoile à ses yeux. Pris par la surprise, il fait tomber sa torche parterre et sa lame à ses pieds.

*Oh ! Un nain, euh… une naine et à ce que je vois très mal en point.*
pense-t-il en voyant l’atroce blessure à la jambe de la parfaite inconnue. Il s’approche de la jambe de la donzelle et lui pose un garrot pour arrêter l’écoulement du sang. Il ne fait juste que ce geste de précaution sans aller plus loin, car il ne connaît pas vraiment les usages médicinales pour réparer efficacement le corps; Sephran a plutôt des connaissances qui se base sur la destruction de celui-ci.

« Hé, ho ! Mademoiselle, j’ai stoppé temporairement l’effusion de votre sang. Oh, oh ! Est-ce que vous m’entendez ? » Exclame-t-il en claquant plusieurs fois les doigts devant les yeux de l’humanoïde.
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Dun Eyr
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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeLun 28 Juin 2010 - 21:47

Ah, Le Lac de Rioska, ses flots comme le diamant !

Dun Eyr avait voyagé jusqu'aux terres des Elfes, et partout il avait vu fleurir ces étranges mares aux eaux creuses et froides, que les oreilles-pointues nommaient des Lacs. Ce n'était tout au plus qu'une grande flaque d'eau bleue, sans âme ni souffle, perdue au milieu d'un forêt trop touffue, et garrotée par les branches aux ombres trop sombres. Ces grands trous d'eau, morts comme le pierre brûlée, voilà bien les mares des Elfes.
Mais Rioska, Rioska ! Ce Lac n'aurait pu étendre ses eaux moirées ailleurs qu'en terre naine. C'était, sous ces flots d'ambre aux reflets d'acier, sous ce murmure du guerrier en veille, toute l'âme du petit peuple qui battait avec force. Quelques arbres disparates, raréfiés autour du flot couleur d'argent, comme si les racines n'osaient s'approcher trop de la berge, de peur que l'eau pure ne les engloutît.
Quelle splendeur, quelle puissance ! L'on aurait juré voir le Grand Pavois du Seigneur Mogar, revenu d'hors les siècles pour protéger une fois encore les contrées des Nains. Ou alors, peut-être était-ce là toute la beauté du Blanc-Saphir, cette pierre mythique arrachée à la roche par la pioche du vieux Rodmin, et élevée en joyau sur le Couronne du Sixième Roi.
Voilà que les graves soucis qui hantaient Dun Eyr s'envolaient, absorbés par les belles mâchoires du Lac de pureté claire, et déjà s'allégeait l'âme du Haut-Prêtre lorsque ses yeux plongeaient dans l'onde bruissant de mille soupirs. Quelques pas encore, et le Nain vint s'asseoir sur le bord du Lac blanc, effleurant d'un regard adouci l'eau si pâle, si lumineuse...

...Si lumineuse ? Alors, pourquoi cette rouge traînée entre les flots ? Comme un serpent de pourpre, voilà que filait entre les eaux une longue langue de rubis en volutes, qui palpitait doucement dans les ondulations de l'eau, comme hésitante.
La mine renfrogné, Dun Eyr suivit la marque de sang jusqu'à la rive sous le vent, les yeux aiguisés de surprise. Quel loup, quelle bête aurait pu ainsi se traîner hors des flots jusqu'à...
Le Nain sursauta. Là, au loin, deux formes sombres, l'une penchée sur l'autre, étroitement mêlées comme des amants. Mais l'une de ces silhouettes gisait au sol, dans le lit des herbes folles, la main droite léchée par les eaux, tandis que se courbait sur elle l'autre créature, comme l'aigle dévorant les entrailles du faucon.
L'être inanimé semblait petit, et son sang colorait d'un rouge ardent le Lac et ses murmures. Un Nain, songea Dun Eyr, ou peut-être une Naine.
Mais l'autre, l'autre, qu'était-il ? Elfe ou Homme ? Maraudeur aux longues lames ou ami du petit peuple ? Meurtrier ou rebouteux ?

Se relevant en silence, Dun Eyr porta ses pas sur les herbes du vallon, à bonne distance des galets, masquant le lourd piétinement de ses bottes dans le murmure de la brise sur les feuilles. Avec la prudence du renard et la légèreté du loup, le Nain contourna lentement les rives du Lac de Rioska, et ses yeux ne cessèrent un seul instant de fixer l'étrange couple des ombres. La plus grande des deux s'agitait au chevet de la plus petite, l'entourant de quelques gestes, enserrant un membre blessé de quelque bandage gris. Remède ou poison, qui aurait su ?
A quelque vingt pas des lieux, le Nain s'immobilisa, dardant ses yeux perçants sur l'être qui lui tournait le dos. Un Homme, aucun doute. Les Maîtres Elfes savaient l'art de la guérison, tandis que celui-ci ne faisait que contempler le sang qui fuyait hors de la plaie. Le visage sombre, Dun Eyr s'empara de son arbalète en bois-de-pierre, et ajusta un carreau sur le dos de l'errant.
Lui fallait-il tirer ? Jamais un Nain n'aurait abattu d'adversaire aussi lâchement, certes. Mais les temps changeaient bien vite, et les Falaises du Royaume se trouvaient hantés par les plus sombres d'entre les maraudeurs, des renégats maudits à l'honneur ravagé, des couards et des traîtres.

Pourtant, pourtant... L'arme tremblait au bout de son bras, et le Nain fixait de ses yeux de basalte le carreau vacillant. Une simple détente, et la Naine serait sauvée.
Mais jamais Dun Eyr ne se pardonnerait un tel forfait. Déjà, il se voyait errer au loin de Kirgan, sur les routes damnées des bannis, les mains souillées du sang de quelque brave Humain, et le nom de Dun Eyr deviendrait l'ombre maudite des grandes légendes.
Non, il ne pourrait pas...

Raffermissant sa prise sur l'arbalète, le Haut-Prêtre battit en arrière de deux pas, et lança à l'Humain :

- Que les amis du peuple Nain saluent leurs frères du Nord, et la clarté de nos âtres réchauffera leur corps transis du voyage. Mais que les maraudeurs des vallées craignent pour leur âme, car ils ne sont pas les bienvenus chez les Combattants des Cimes.
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Abal Dull
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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeMar 29 Juin 2010 - 16:20

La nuit. Le noir complet qui aide à surmonter la douleur pendant un bref moment. Abal ne réussissait plus à sentir la moindre parcelle de son corps, comme si son esprit errait seul, sans contenant, presque sans contenu. Les idées fusaient dans l’âme de la naine, et à peine supposées, elles explosaient, incompréhensibles. Ses yeux battaient la mesure rapidement, et autour d’elle il lui semblait entendre éclater mille et mille tambours nocturnes et naturels, amplifiés à n’en plus finir dans son crâne. Son crâne ! Comme le reste, posé sur la pierre froide et tremblant inconsciemment. Une de ses mains restait dans l’eau chaude, mais Abal ne s’en rendait pas compte. Elle gémissait encore faiblement…très faiblement…puis ne gémit plus. Parfois, un grognement lugubre, et rien de plus.
Comment avait-elle pu en arriver là ? Enfin ! Une voyageuse comme elle, qui connaissait les dangers, les remèdes et les pièges évidents ! Elle s’était jetée dans le premier venu. Se souvenir…Qui l’avait blessée… ? Déjà, sa mémoire devenait défaillante, la petite personne cessa de penser pour ne pas s’épuiser totalement.
Pendant une longue période de temps, elle resta là, immobile et complètement seule, toujours incapable de faire un mouvement. Quelle était donc cette ombre à quelque distance ( Abal n’avait plus aucune notion de mesure dans cet état. ) ? Elle s’avançait, s’arrêtait…puis refaisait quelques pas avant de s’immobiliser à nouveau. Sa démarche paraissait très fluide et légère, mais sa carrure ne correspondait pas à celle d’un elfe. Pas assez fine…La naine s’était faire remarquer, pas de doute ! Elle essaya de ramper, de rouler, de fuir d’une quelconque manière cette créature inconnue peut être maléfique. Aucun moyen de se mouvoir, à peine de s’émouvoir. Mourir semblait si proche, qu’un assassinat ne lui aurait pas coûté une larme.

L’inconnu s’approcha d’elle sans bruit, et se pencha sur son corps embrumé. Abal n’osait pas ouvrir les yeux, de peur d’apercevoir un Drow maléfique. Si vous devez me tuer, tuez moi vite…Une perception…on touchait à sa plaie, la naine recommençait à souffrir. Une grimace lui enlaidit un instant le visage, mais elle ne voulait toujours pas observer cet intrus. Autour de son mollet, une matière qu’elle n’arrivait pas à s’identifier serrait les chairs séparées. La voyageuse crispa la mâchoire pour ne pas crier. Pourquoi cette personne voulait-elle la sauver ? L’avait-elle reconnue ?
Abal sentit tout son corps se soulever, fermement maintenu par les épaules. Ce soigneur de fortune la secouait comme un animal mort pour qu’elle lui fasse un quelconque signe. Son crâne à présent bourdonnait affreusement, c’était à peine soutenable. Ses lèvres se pincèrent, elle rassembla tout son courage et ouvrit deux grands yeux verts et voilés. Au dessus d’elle se tenait une ombre éclairée de saphirs en guise de regard, le visage fermé, les cheveux bruissant négligemment dans la brise.
Abal Dull lui lança un sourire faible, mais plein de gratitude. Le pansement qu’elle percevait à présent très bien pouvait ralentir l’hémorragie, bien que la morsure ne fût pas désinfectée.


« Qu…qui êtes v… »

Un discours tonnant, soudain ! « - Que les amis du peuple Nain saluent leurs frères du Nord, et la clarté de nos âtres réchauffera leur corps transis du voyage. Mais que les maraudeurs des vallées craignent pour leur âme, car ils ne sont pas les bienvenus chez les Combattants des Cimes. »
Une voix naine, assurément ! Peut être Abal se trouvait-elle sauvée ? Mais si l’humain penché sur elle était réellement un maraudeur ? Allaient-ils se battre ? Encore plus figée que l’instant précédent, la voyageuse n’essaya plus de prononcer un seul mot.

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Seph
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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeMer 30 Juin 2010 - 17:01

L’assassin à la conscience peu discutable attend toujours le moindre fragment de réponse de son hôte. Entre temps, la forêt reprend sa vie restée jusqu’alors en suspens. Les oiseaux se remettent à siffloter les hymnes de la nuit pendant que le vent s’amuse à nouveau à débattre avec la cime des arbres; Le gibier de ces bois reprend sa course effréné pour échapper à un potentiel prédateur se léchant les canines dans l’obscurité à la vue de son prochain repas.

Le temps passe lentement au chevet de la naine; son écoulement emporte progressivement la flamme si réconfortante de la seule source de lumière que l’humain détient dans ce lieu, paraissant inhospitalier à tout étranger s’aventurant dans cette contrée soumise au petit peuple. Sephran, remettant son couteau de lancer à sa place, reprend sa torche en ses mains et souffle dessus pour raviver la flammèche rougissante, mais ce geste est inutile à cause de l’humidité absorbée par le bâton lorsque le flambeau était dans l’herbe. Elle empêche naturellement le retour du feu. Pour une nouvelle fois, le jeune homme abandonne sa torche à terre.

Le sommeil, dû à l’attente, commence à tomber sur les yeux du promeneur de la nuit. Une douce brise d’air, réchauffée par le lac d’à côté, caresse telle un gant de soie le visage de l’assassin. Elle le ramène paisiblement à la réalité. Sephran se lève et s’étire pour décoincer ses membres engourdis par la fatigue. Ce manège dure quelques minutes. Il se rabaisse et observe la blessure. Une légère odeur de champignon imprègne la plaie et atteint les narines de celui qui est penché sur celle-ci. *Qu’est-ce qui se passe encore ? Pourquoi sent-elle comme ça ? Cela doit être une bizarrerie de la nature naine.* Sephran laisse tomber un peu d’eau sur le mollet de l’humanoïde pour enlever le sang stagnant sur la peau de l’hôte de ces bois. Maigre contribution que peut fournir l’humain dans cette contrée sauvage à la fois si fascinante et si perturbante.

Pendant l’acte, la lumière de la torche disparaît pour laisser place à celle de l’éclatante lune. Malgré la présence bienveillante de l’astre, dominant en maître sur le ciel étoilée, Sephran ressent une certaine appréhension vis-à-vis de ces nouvelles ombres jaillissantes de toutes parts. Elles étaient maintenues auparavant hors de portée de la position des deux êtres surpassant la chaîne alimentaire grâce au feu flambeau. L’inquiétude resserre son étau sur le cerveau de l’homme aux cercles noirs. Il jette des coups d’œil sur les environs. N’est-il plus seul ? Y a-t-il quelque chose qui rôde ? N’est-ce pas l’imagination qui lui jouerait une farce ?... Telle sont les questions qui trottent indéfiniment dans la brume de la réflexion de l’humain.

Soudain, il aperçoit deux perles verdoyantes s’entrouvrir doucement du visage de la femme de petite taille. Ses yeux dont la blancheur de l’astre lunaire s’y reflète avec toute son élégance fixent étrangement l’humain. Accompagné par un sourire, une voix féminine se fait entendre pour poser une question basique. *Enfin, elle parle…*

« Ravi de vous entendre ! Je suis… »

Sephran n’as pas le temps de répondre, car une autre voix, cette fois masculine et puissante, l’interpelle derrière lui. Sephran attrape machinalement un de ses couteaux à lancer pour transpercer toute menace physique ou fictive, celui-ci dissimulé parmi les ténèbres de sa manche. Le jeune homme se lève doucement et se retourne.

« Par les deux sœurs ! Je vous salue, fier habitant des souterrains de ce monde. Vous n’avez pas avoir peur d’un humble voyageur perdu dans ces bois. Ce n’est juste que moi qui doit craindre pour ma vie avec votre arme pointé sur mon corps. Qui me dit que ce n’est pas vous qui appartenez à cette engeance ? »


Dernière édition par Seph le Jeu 1 Juil 2010 - 23:27, édité 1 fois
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Dun Eyr
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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeJeu 1 Juil 2010 - 9:52

La réplique de ce vagabond aux lèvres molles éperonna l'honneur du Nain comme un tison brûlant. Lui, de l'engeance des maraudeurs aux lames de rouille ?
Lentement, comme une tempête à l'aube, Dun Eyr laissa son arbalète retomber vers le sol, et le terrible regard de ses yeux bafoués alla frapper la silhouette de l'Humain. Qu'était-il donc, celui-là ? Voilà que la clarté nocturne découpait d'entre les ombres sa face anguleuse, et son sourire trop doux baignait dans les reflets.
Un humble voyageur ? maugréa Dun Eyr en lui-même.
Sous son menton de Nain, une brise agitait furieusement la barbe argentée du Haut-Prêtre, démenant en tous sens l'écheveau de poils tourbillonnants. Comme les antennes de quelque insecte sur le qui-vive, ce veilleur naturel du petit peuple qu'est la barbe semblait soudain prise d'une danse effrénée, battant l'ennui nocturne de sa fébrile inquiétude.
Et lorsque la barbe d'un Nain s'agite, c'est qu'il y a plus qu'un humble voyageur alentour...

Bombant son torse fulminant, Dun Eyr lança à l'impudent au visage trop doux :

- Que les meurtriers aux sombres capes sachent que je suis Dun Eyr, fils de Bynknard, de la lignée de Byn-Thérok, Haut-Prêtre sous la Montagne, Héraut du Ciseleur des Citadelles, et Nain avant toute chose. Qu'ils sachent encore que ces montagnes aux nobles cimes sont la demeure ancestrale des seigneurs du petit peuple, grands maîtres des merveilles de ces cavernes, et que nul n'a jamais pénétré ces domaines sans sentir sur lui peser le reflet de nos haches. Et qu'enfin ils apprennent que de lourdes fosses percent les ténèbres de nos grottes, d'entre lesquelles a jailli la mort de plus d'un maraudeur au sang noir, d'un homme de corde au coutelas trop long. Car nous sommes les Nains; et si douze mille tables débordantes de saveur attendent les compagnons du petit peuple, il n'est rien d'autre que l'acier pour saluer les marcheurs des ombres.

Le Nain marqua une pause, et ses yeux gris tonnaient d'éclairs de feu.

- Que maintenant ton nom me soit connu, rôdeur de la nuit, que je t'étreigne par la joie ou par le fer.

Les yeux de Dun Eyr tombèrent alors sur la Naine - car c'était bien là une Naine - et il ravala un instant sa fureur. Certes, cet intriguant avait porté l'affront sur l'honneur du Haut-Prêtre, et des têtes étaient tombées pour moins que ceci.
Mais voici que s'étendait le corps immobile d'une fille des Montagne, le bras bercé dans l'eau chaude du lac chantant, et sous les étoiles courait l'odeur du sang de Nain, ce sans épais et chaud, ce sang aux effluves des bolets caverneux.
L'hésitation s'insinua dans l'esprit du Nain. Que faire ? L'Homme et la Naine, l'impudent et la blessée... Et toujours s'épaississait le manteau des ombres, voile ou linceul tombé du ciel si froid.
De la lumière, murmura Dun Eyr à son cœur, de la lumière, voilà ce qu'il nous faut.

Tirant de ses besaces ses tablettes de cire, le Haut-Prêtre y forma l'entrelacs de deux Runes en arabesque, liées par l'âme de leur secret, et il mêla quelques paroles aux esprits de ses Dieux.
Un instant, Dun Eyr leva les yeux vers l'Humain, fier de prouver aux porteurs de lames que l'acier n'est rien sous les astres; et le Nain écacha la Rune miroitante.
Alors, dans le soupir de Briessa s'amassèrent les nuées bleues entre les mains du Haut-Prêtre, tandis que louvoyait la lumière d'un petit jour. Entre les rudes doigts du Nain s'ébauchait quelque joyau aux ailes blanches, clair comme la rosée sur la première des herbes, et moiré comme le silence des nuits.
Une libellule. Voilà que se déployait la délicate silhouette d'une libellule, et un éclat bleu comme l'océan enchantait l'interminable douceur de ce petit corps dansant. Un instant, elle hésita, esquissant quelques pas circonspects sur les larges paumes du Nain, avant que de s'envoler parmi les ombres du soir. Et sous l'étincelle de cet être fuyaient les ténèbres nocturnes, refoulées au loin sous les arbres, tandis que les ailes d'éther chevauchaient le vent si clair.
Portée par le souffle, la petite créature s'éleva au-dessus des eaux, fragment de jour dans le suaire de la nuit, et quelques instants elle tournoya sur les eaux immobiles. Puis ce fut la Naine qui reçut l'éclat de clarté, tandis que la libellule venait délicatement effleurer son visage, chatouiller la courbe de ses mains, pour se poser sur le mollet en sang.

Et, au travers des yeux bleus de la minuscule créature, c'était toute l'âme de Dun Eyr qui survolait la blessure flétrie.
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Abal Dull
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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeSam 3 Juil 2010 - 9:11

Abal Dull errait à présent dans les recoins les plus obscurs de son âme. Elle se promenait nue sur les pierres immobiles d’Almis, et de part et d’autre, des êtres bleutés et immondes arrachaient sa tendre chair. Les créatures déformaient leur faciès dans un sourire sadique et chaque muscle des mâchoires se bandaient comme des arcs pendant leurs morsures. Sa mère ? Où était-elle ? La partie figurée du corps d’Abal se trouvait recroquevillée dans les mains musclées d’un Drow, morte. Tirée de ses cauchemars fiévreux par cette vision si terrifiante, la voyageuse ouvrit ses grands yeux fous, haletante, s’accrochant instinctivement au bras de l’inconnu qui l’avait vainement pansée. Il semblait échanger quelque parole avec le nouveau venu, ce nouveau venu qui ne paraissait pas vouloir signer un contrat de paix. Qui était-il ? Abal, dans un effort qui aurait soulevé une montagne creusée par les nains, tourna lentement la tête et aperçut un être semblable à elle, mais décoré d’une barbe frémissante.
Un sourire triste naquit presque sur le visage de la petite personne. Un nain allait forcément la sauver ! La soigner ! Quelque chose ! Etait-il stupide pour ne penser qu’à l’humain penché sur elle ? Aucune importance, il devait agir, vite. Abal ne pouvait toujours pas prononcer un seul mot. La peur et la douleur la pétrifiaient. La discussion entre les deux mâles s’arrêta, et son congénère sembla invoquer quelque Dieu, quelque esprit, ou peut être une force particulière. La voyageuse ne s’était jamais penchée sur la religion, ni sur la magie. Cela ne l’intéressait pas…Cependant, aujourd’hui, tout remède semblait bon à prendre. De paroles intelligibles, de mouvements obscurs, apparut une lumière qui éblouit Abal en premier lieu. Elle plissa les yeux pour distinguer la source de luminosité…Un animal…Un insecte…Il tournoyait en tout sens, laissant après lui des nappes de clarté. Ces dernières venaient tranquillement épouser chaque pierre, chaque brin d’herbe, et chaque branche. La nature semblait tendre toutes les parcelles de son immense corps vers cette lumière, espérance qui la tirait entière de la nuit. Le lac s’agitait autour de la main d’Abal, des vaguelettes appelaient l’insecte à lui, pour que l’eau puisse se parer de mille reflets...De reflets sanglants, pour l’heure.

La naine regardait en l’air cette lumière fantastique, et pensait même que la Mort arrivait. Tout ce paysage se composait parfaitement sous ses yeux voilés, et des étoiles éclatantes venaient embellir le tableau. Cette Mort vint même jusque sur elle, examiner la blessure…Elle posa une main aimante sur le mollet sanglant, le caressa de tout son corps, la Mort, pour soulager la pauvre voyageuse au visage plein de larmes. Mais ces larmes là chantaient, coulaient de joie et de reconnaissance sur les joues terreuses ; on entendit Abal lâcher un rire faible et nerveux, et soupirer, et chantonner :

La petite montagne,
La petite.
Petite.
Petite montagne !



Le délire.


[Désolée, c'est court, mais vu que je bouge pas...xD]
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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeDim 4 Juil 2010 - 18:08

Aux paroles de l’humain, le nain abaisse son arbalète prête à donner la mort. Est-ce que son corps a-t-il échappé à une nouvelle cicatrice ? Pas sûr ! Le regard du membre du petit peuple change du tout au tout. La prunelle de ses yeux scintille ardemment de colère; un seul œil pourrait presque faire fondre le cœur insondable de la déesse de la glace.

Les cheveux bataillant avec le vent, Sephran est interloqué par l’attitude du parfait inconnu. Il ne comprend pas pourquoi le brave humanoïde le fustige de sévère regard; l’a-t-il offensé avec cette question ?... Peut-être ! Mais, pourtant le jeune homme ne se sent en aucun point coupable; après tout c’est le nain qui l’a entraîné sur ce terrain.

Tout d’un coup, la forêt se tait à nouveau lorsque le troglodyte à la longue barbe ouvre la bouche pour discourir sur un ton qui ne plaît pas particulièrement à Sephran. A chaque mot référant à l’engeance qui pourrit ce monde, le jeune homme se sent profondément insulté. Lui qui donne son sang dans l’ombre comme parmi tant d’autres pour protéger des valeurs, des vies contre le chaos. Il resserre de plus en plus fort son couteau pour contrer sa tentation de l’envoyer en plein dans le pruneau ridée qui sert de tête au dénommé Dun Eyr.

*Calme-toi ! Tu ne vas pas commettre de bavure en tuant ce dignitaire religieux. N’oublie pas les règles !* pense-t-il, les dents crispées par la colère provenant de son for intérieur.

Fermant les yeux, l’humain s’imagine être dans son doux foyer, enfoncé dans son fauteuil, en train de bouquiner. Sephran parvient à retrouver sa sérénité et un léger sourire fait surface sur le visage de l’assassin royal.

« Haut-prêtre, je me nomme Siegfried Lapointe, descendant direct d’une famille bercée dans le commerce depuis une trentaine de générations. Comme, je le répète, je n’appartiens pas à ces soi-disantes personnes qui se font un mal en plaisir avec la vie d’autrui. Je suis juste un négociant de vin traversant cette région. J’ai même un papier qui prouve ce que je suis en train de vous raconter. »


Sephran fait une pause pour sortir et poser le parchemin signé de la main du chef du poste-frontière à un mètre de ses pieds.

« Et après, maître nain, je suis certain que vous allez me demander ce que je fais ici. Lors d’une halte, j’ai entendu parler du lac de Rioska, surtout les bienfaits de son eau chaude de la bouche d’un de vos compatriotes; alors j’ai décidé d’y faire étape. Je me suis installé dans ces bois avant d’aller voir la magnifique étendue d’eau, mais quand j’ai voulu me baigner; j’ai découvert ce sang longeant la berge. J’ai suivi sa trace pour vérifier qu’il n’y avait pas d’animal crevé en amont pour éviter d’attraper une quelconque maladie en m’immergeant. Au lieu de l’animal, j’ai aperçu votre consœur dans un piteux état et puis vous nous avez trouvé ici même. »
Exprime-t-il en parfait menteur comme on lui a appris à faire au Service dès son entrée.

Pendant la réponse de l’humain, une libellule d’une couleur plus étincelante que les yeux de celui-ci est sortie magnifiquement des mains du nain pour aller se poser sur la partie ensanglantée du corps de la naine. En voyant les mystérieuses tablettes dans les mains de l’humanoïde, Sephran recule d’un pas et se met sur ses gardes. Le jeune homme se rappelle de sa précédente rencontre avec celles-ci lors du Voyage. Il a failli finir carboniser sur place par cet étrange art à cause d’une maladresse d’un apprenti nain qui a voulu faire son intéressant devant ses yeux.

« Ne, ne m’approchez pas avec vos maudites runes ! Sinon, je serai obliger de vous faire mal.»


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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeMer 7 Juil 2010 - 14:08

La peur. La bonne odeur poisseuse de la peur.

Un sourire s'esquissa doucement sur les joues ridées du Haut-Prêtre aux portes de l'âge. Cet Humain, face à lui, ce négociant de vin drapé d'étrangeté, ce voyageur au long cours, ce morceau de mystère éclos sur les berges de Rioska, cet être serein et son parchemin, voilà que la peur l'enserrait. Une légère panique dans la voix, un ton tressautant, et des yeux fébriles contre les tablettes à la cire rouge. Dun Eyr sourit à tout cela.
En d'autres temps, en d'autres lieux, le Haut-Prêtre eût déversé les plus flamboyantes des énergies célestes, canalisant les plus vermillons des feux de Mogar, et son stylet incurvé aurait évoqué sur les herbes enlunées quelques formes fantastiques : Arlequins mutins aux crinières de paille, loups solitaires qui chantaient sous les astres, tentacules de glace et soupirs de ciel...

Mais l'heure n'était pas à cela. Car sous les demi-clartés de la nuit s'étendait le corps blessé d'une Naine.
Dun Eyr jeta un dernier coup d'oeil à l'Humain - un simple marchand, un chaland de tonneaux, un maître des coteaux pourpres, rien de plus qu'un promeneur égaré - et siffla trois fois dans le murmure de l'ombre. Scintillantes, les ailes de la libellule frémirent sous les arbres, et emportèrent au loin le petit corpuscule au bel éclat. Un instant encore, l'insecte papillonna de ses soupirs bleutés, vint frôler Dun Eyr et sa barbe, repartit entre les souffles, petite lumière dans le sein cruel de la nuit, et l'ombre l'engloutit.
Alors, dans les ténèbres retrouvées, Dun Eyr se précipita vers la Naine égarée sur la berge, et sous les reflets nocturnes l'on vit bondir la courte silhouette d'un cœur en crainte.

La plaie béait sombrement, peinturlurée d'écarlate aux noirs présages, et le ruisselet sanglant coulait jusqu'à l'eau baignée d'argent. Quelque claire que fût la caresse du Lac sur le serpent vermeil, c'était bien là une terrible estafilade qui découvrait son charnier sous la barbe dansante du Nain.
Un long doigt délicat - tanné par les roches, couturé par les guerres, mais opalescent comme le Lac - passa sur la blessure échinée, arrachant à la jambe balafrée un tressaillement déchiré d'agonie.
La plus élémentaire prudence aurait recommandé à Dun Eyr de garder un œil sur l'Humain... mais, devant la souffrance d'une sœur, la plus élémentaire prudence jouissait de la même estime qu'un tonneau d'eau, dans le cœur du Nain.

Une vilaine blessure, songea Dun Eyr, une bien vilaine blessure...
Dégrafant sa capeline ocre, le Haut-Prêtre plongea le cuir rêche dans la clarté du flot de Rioska, et replia le manteau contre la blessure de la Naine. Un effarant flot de sang jaillit hors de la plaie, et dégoutta tristement contre les herbes folles, étendant quelques bras frémissants pour aller lécher l'ourlet de la robe du Nain.
Les mains du Haut-Prêtre étaient rouges lorsqu'il repoussa quelque mèches de cheveux sur le front de la Naine. Se penchant vers son beau visage auréolé d'herbe bleue, Dun Eyr murmura à l'esprit tourmenté en ses délires :

- Ouvre tes yeux, ma sœur, défie les ombres de ce jour.
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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeVen 9 Juil 2010 - 9:26

Abal, encore errante dans un plus calme délire, se souvenait de la bière de Criss et de ses ivresses. La petite personne pensait tituber, tomber, vaciller de plus belle pour se relever ; elle était persuadée d’arriver enfin à s’accouder au comptoir pour quémander une autre boisson. Cet élixir divin, ambré, frais, pétillant, coulait dans sa gorge comme un mélange réparateur, il emplissait son buste, et toute sa poitrine, allégeait ses épaules et laissait même son corps voler un moment. La naine voyait la main de son père la ramener au sol avec un sourire implorant. Bieder ! Lui et sa barbe blanche calcinés par le feu de la forge la suppliaient de rester là, à la taverne, près de toutes ces autres mains calleuses et travailleuses. Pourtant, l’alcool pénétrait l’air lui-même, entourait Abal de ses mille tentacules liquides et clairs pour l’emporter dans un lit de plumes doux, vaporeux, où elle pourrait enfin avaler quelques dernières gouttes avant de dormir…
Mais la voyageuse refusa soudain de se laisser aller au grand Girdon et à son orge noyé *, elle se révolta contre la douce sensation où elle se voyait soûle. Elle partit de ce comptoir poussiéreux et moisissant, préférant la vision fabuleuse d’un pré estival. La faune grouillait, la flore se dépêchait de grandir pour accueillir la grande, la célèbre et l’inestimable Abal Dull ! Elle-même se déplaçait la tête haute et fière, observant son royaume aux couleurs vives, au rouge écarlate, au bleu turquoise et au jaune soleil. Elle passait sous une grande fleur avant de marcher sur le ruisseau scintillant, bondissant d’un joyau à l’autre. Les volatiles creusaient une mine, la plus grande mine de tous les temps ! Fabuleuse ! Immensément profonde et riche ! L’or, les diamants ! Tout scintille et se renvoie tendrement la lumière ! Face à tant de beautés, la petite personne ne trouva qu’une grande feuille de chêne liège pour s’y allonger, se reposer.

Deux mains dures et larges attrapaient ses joues, une voix l’appelait de la fin même des profondeurs. Ouvre tes yeux, ma sœur, défie les ombres de ce jour…Une douleur, dans le mollet. Immonde, insoutenable, oubliée pendant un si bref instant. Le nain inconnu tirait Abal de son doux délire et la forçait à revenir près du lac de Rioska aux teintes pourpres. La voyageuse ouvrit péniblement un œil, puis deux…Il la regardait avec compassion, ce semblable aux rides sages. Elle poussa un cri de désespoir et s’accrocha éperdument au cou de ce mâle grisonnant, ses deux yeux sauvages suppliant, plein de larmes.

« Sauvez-moi ! S’il vous plaît… »

Les petites mains ne voulaient plus lâcher la nuque du dernier espoir.
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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeMer 14 Juil 2010 - 21:16

La magie… si belle… si énigmatique… si dangereuse,

Affronter un utilisateur de cet art occulte n’est pas à la portée de tout le monde, même un guerrier endurci et surentraîné peut perdre la face. Le père de Sephran a souvent répété à son fils qu’il fallait se méfier de ces êtres comme de la peste et supposé que l’un d’eux soit son adversaire; il ne faudrait pas l’attaquer frontalement, mais le tuer sournoisement en ayant évidemment toutes ses chances de son côté. Lors de son apprentissage pour donner la mort, le jeune homme a passé de nombreuses heures dans la bibliothèque familiale à se documenter par le biais de quelques ouvrages traitant du sujet tels que « L’occultisme, diablerie ou bienfaisance », « Les arcanes mystiques, l’Evolution ? », « La magie, Courbe sanglante »,… C’est lors de son Voyage qu’il découvre réellement sa pratique dans les contrées visitées à travers des rituels et des cérémonies de tribus indomptées par les grandes civilisations. Sephran a appris à la craindre en voyant les dégâts provoqués sur les ennemis de celles-ci et à la respecter malgré ses préjugés ancrés au plus profond de son âme.

Alors que la libellule à la couleur immaculé d’un ciel de beau temps enlève le tissu précédemment posé sur la blessure, l’Etreden, planté tel un piquet sur sa position, surveille attentivement Dun Eyr au sourire arqué de malice. *Ah ah, Ris tant que tu le peux !* Son visage, imprégné par sa sueur froide perlant sur son front, est fouetté prestement par le vent. Bon ! Pour choper un de ces vilains rhumes qui vous ruinent les vacances. Ses jambes s’ankylosent à force de rester debout.

Tandis que la créature magique est rappelée par son maître pour rejoindre les méandres du monde invisible; Sephran s’assoit par terre pour récupérer les quelques brins d’énergie perdue lors de sa promenade de « santé » dans les bois.

Ne se sentant plus en danger, pour l’instant en tout cas, il pose son couteau entre ses jambes croisées et sort sa gourde pour se désaltérer. *Glou, glou ! La bébête est finalement partie.* Le jeune humain regarde tel un spectateur assistant à une pièce de théâtre la scène bucolique qui se joue sous ses yeux; le dénommé Dun Eyr se penche sur sa sœur de race pour la réconforter et la soigner. Il entend une mince plainte émergeant de la femme naine.

« Hum ! Haut-prêtre, si voulez-vous que je vous aide à transporter cette personne à la vie suspendu par un fil ? Faîte-moi signe et je me tiendrais prêt. » Dit-il en reprenant son calme. A travers cette phrase, Sephran essaye de noyer le poisson pour sortir indemne de cette délicate situation.


[Excusez-moi pour mon retard...^^']
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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeDim 1 Aoû 2010 - 11:32

Dun Eyr se renfrogna avec dureté, retournant lentement à la gravité sculpturale de son profil comme le granit. Derrière lui s'esquissaient les paroles empoisonnées de l'Humain aux yeux de doucereuse braise, lui dont les remous de capeline semblaient dévorer l'ombre des doigts. Quel poignard, quelle flasque de venin allait faire jaillir cet illusionniste aux sombres secrets, cet orfèvre de la veulerie affublé d'une tunique de marchand de vin aux joues affables ?
Dans les méandres de son âme bénie, là où roulaient les pierres des arcanes de ces jours, et où le murmure du Dieu Ciseleur venait esquisser les plus nobles des contorsions de la roche, le Haut-Prêtre sentait palpiter toute l'énigmatique puissance de dix mille années de colère des Nains. Mais en cette heure de la nuit, sur les berges assoupies de Rioska aux Étoiles, là où s'effondrait par nuages la poussière des astres, comme un baume délicieux pour ravir les ombres, Mogar dérobait encore l'empreinte de la victoire au Nain.
Les dents de la nuit monnayeraient leurs faveurs aux lames de cet Humain, et nul, pas même un fou, n'aurait affirmé que les deux enfants du petit peuple verraient une nouvelle aube.
Dun Eyr grogna un instant, secouant sa noble tête pour en chasser de tristes songes. L'antique méfiance des Nains enserrait son cœur de roche, lorsque s'effilait dans la pénombre l'auguste silhouette de cet interminable Humain.

Alors, seulement, le Haut-Prêtre se souvint de ces deux bras de Naine, de ces deux lacets de clarté que la souffrance avait noué autour de sa rude nuque. Parfois, dans la brise de sa nuit, un doux soupir venait effleurer la gorge du Haut-Prêtre, passait et repassait, gorgé d'un beau désespoir, pour s'évanouir à la rive de sa robe.
Trop faible, trop égarée... Ses esprits commençaient de flotter loin de son âme, et déjà s'adoucissait un corps libéré de toutes ses torpeurs aux vastes canines de glace. Entre les bras de Dun Eyr mourait sa sœur de la Montagne, et il n'était plus de sagesse ni de parole pour ancrer sa conscience affolée dans les brumes de son être.

Les nobles torrents des Runes vinrent à rouler et murmurer dans la sein du Nain, tandis qu'il veillait à l'agonie d'une Fille des Cimes. Quelques mots, quelques espoirs de magie tourbillonnaient en ses pensées, mais mille esquives furent chassées hors de ses visées; car il n'était guère plus qu'une unique solution pour sauver sa sœur, et jamais le cœur du Nain ne battit plus tristement qu'à cette heure dévorée de pénombre.
Un instant, mais un instant seulement, Dun Eyr vint à songer à la mort de l'Humain plus qu'au salut de la Naine. Il était des incantations que la nuit ne saurait voir, et quelque foudre pourrait abattre l'Homme avant même qu'il n'eût pu entendre le tonnerre de la mort escarpée. Toutefois, douze légions des plus terribles des Humains auraient pu hérisser leurs forêts de lances contre les ténèbres du ciel, que jamais le Haut-Prêtre n'eût laissé s'envoler l'âme d'une Naine robuste encore.
Et, pour ce jour d'ombre, la vie de sa sœur reposerait entre les mains griffues d'un Humain aux mille masques.

Sans même se retourner, le Haut-Prêtre apostropha les ténèbres :

- Humain, tu as voulu aider les Nains, et les Nains sauront te remercier lorsque viendra l'heure de boire et de rire. Mais, pour cette nuit, c'est de chasse que nous deviserons, car c'est de chasse que viendra le salut de ma sœur sous les étoiles. Tu m'as dit être chaland en vignobles, et manier le bâton ne saurait être l'apanage des négociants aux lourds tonnelets, mais il me faut que tu attrapes quelque bestiole de la nuit. Hibou, lièvre, mangouste, peu m'importe, mais que ta lame ne la tues pas, qu'elle ne la blesse même pas. Que ce ne soit que l'assommement qui ravisse l'esprit de la bête, et que le sang palpite encore avec chaleur dans ses larges veines. Maintenant, hâte-toi, et viens nous porter une bête évanouie, car je sens le souffle de ma sœur qui s'enfuit dans les songes.

Dun Eyr chassa l'ombre de l' Humain hors de ses pensées, et revint à l'âme de la Naine. Quelques convulsions, quelques hoquets de souffrance déchiraient les bras endurcis par les montagnes, tandis que maraudaient entre ses yeux les silhouettes de la peur. Pour cela, il n'y avait nulle médecine, nul sortilège à délier les crochets de la terreur.
Et ce fut avec une infinie pitié, et la colère de celui qui voit le théâtre de la mort alors que sa faiblesse le ligote au drame, que Dun Eyr serra avec force le petit corps meurtri de la Naine contre ses larges épaules parsemées de sanglots.
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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeJeu 5 Aoû 2010 - 9:22


  • [ Je passe mon tour, je n'ai plus rien à dire pour l'instant ! A toi Seph ^^ ]
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MessageSujet: Re: " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE]   " Bruissements, envols, chuchotements joyeux ! ... " [POUBELLE] I_icon_minitimeDim 8 Aoû 2010 - 21:20

Sephran se lève à près avoir entendu parler le nain. Il lui demande d’assumer une nouvelle attribution, celui d’un chasseur. Soit, pourquoi pas ! Sa fonction d’assassin possède des similitudes à cet honorable corps de métier. Il y a d’abord la traque de la proie; ensuite, attendre le moment opportun et puis passer à l’acte. La situation que préfère le jeune humain est à la fin de la dernière étape, quand il est au moment du coup de grâce; jouer le rôle de la mort elle-même lui procure une certaine satisfaction. Pendant ce court instant, il se sent comme supérieur à tout le monde.

« Très bien, maître nain ! Je vais m’atteler à cette tâche. Par ma méconnaissance de ce terrain, elle me sera laborieuse. Mais cela m’importe, tant que ça peut servir à remettre sur pied votre sœur agonisante, j’en serait content. Au moins, je vais faire quelque chose de bien durant cette nuit, moi, un homme à la conscience controversée. » dit-il en faisant une légère révérence du torse.

Le jeune homme ramasse son couteau et rejoint son amante, l’obscurité. Il s’en va dans la forêt à la poursuite d’un quelconque animal qui est évidemment consommable par le commun des mortels. Sephran s’enfonce dans la végétation jusqu'à qu’il trébuche malencontreusement sur de grosses racines d’une vieille souche. Le jeune humain n’arrive pas à se remettre debout à cause de ses pieds prise au piège dans les enchevêtrements résineux et végétal.

« Bon sang ! Je deviens maladroit ces temps-ci. » marmonne t’il dans sa barbe de cinq heures.

Soudain, des choses bondissent sur le crâne de Sephran. Une tripotée de lapins jaillit devant les yeux du jeune humain. *Tiens, comme par hasard ! Que les déesses soient louées !* Ne voulant pas perdre l’occasion de rentrer bredouille, Sephran s’attèle à se débloquer les pieds en donnant des coups de couteaux sur les embêtantes racines. Par chance, elles se coupent comme du beurre. Il se redresse, s’enlève la verdure collé à son visage avant de se lancer comme un dératé à la chasse des petits gibiers. Sephran court, saute, court, saute… mais rate à chaque fois sa cible. Il tente de bloquer le plus faible de la joyeuse troupe dans un enfoncement naturel cerné par une barrière rocheuse et deux grands arbres à la longévité incertaine.

« Petit, petit ! N’aies pas peur du grand méchant loup. » ironise-t-il en observant le mammifère effrayé.

L’animal est recroquevillé sur lui-même, juste ses yeux d’un noir intense et ses oreilles à l’encolure rosacée sont de sorti. Son pelage perd de son éclat à cause de l’ombre du jeune chasseur qui s’étend de plus en plus sur le gibier. L’humain fixe le blanc des yeux du lapin pour anticiper le moindre mouvement de l’animal comme s’il était en plein duel, respire longuement et contracte les muscles de ses membres inférieurs. Tout d’un coup, Sephran se met à fondre tel un félin sur le malheureux lapin. Cependant, celui-ci esquive aisément l’attaque du jeune homme en sautant sur sa tête. Mais, malheureusement, c’est ce soir que le mammifère va finir de vivre en liberté, car, ce n’est pas aux vieux singes qu’on apprend à faire la grimace. Sephran le démontre en se réceptionnant sur les deux mains pour accomplir le poirier. Avec ses deux jambes, il parvient à attraper le lapin en plein vol. Le jeune homme s’empare de sa proie.

« T’as de la chance, petit ! Je suis dans un bon jour. J’imagine que cette nuit, tu vas partir dans le pays des songes au lieu du monde de Tyra. » exprime-t-il en souriant niaisement.

Sephran rebrousse chemin en suivant ses propres empreintes de bottes. Un arbre, deux arbres, un buisson, deux buissons passés… il parvient en face des autres convives de ces bois.

« Messire Dun Eyr ! J’ai un cadeau pour vous » déclare l’humain en présentant le lapin gigotant fougueusement entre sa main.

De sa main libre, le jeune homme époussète les débris de feuilles et de brindille qui se sont glissés à son insu dans ses cheveux au couleur de l’automne.

« Pour vous épargner cette peine ! Voulez-vous que j’endorme notre nouveau invité à votre place ?

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