Jena Kastelord
Ancien
Nombre de messages : 958
Âge : 35
Date d'inscription : 23/03/2010
Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 30
Taille : Niveau Magique : Religieux. |  Sujet: Re: Un évènement de taille !  Dim 21 Nov 2010 - 16:27 | |
| Quoi? Déjà ! Bon en même temps, il n'avait pas tord, les affaires avant le plaisir. Mais quand il avait glissé sa main sous sa jupe et qu'il avait déposé au creux de son cou une myriade de petits baisers, Jena s'était sentie frémi. Elle n'avait qu'une envie et voilà qu'il lui signifiait qu'il l'attendrait avec Liliana. Légèrement frustrée, la jeune femme embrassa son époux pour se donner un peu plus de courage. L'épreuve qui l'attendait ne serait pas de tout repos. Son père n'était pas homme à recevoir des ordres et encore moins lorsque ceux-ci venaient d'une femme. Jena poussa un long soupir en sortant du bureau, la lettre de remise en liberté dans l'une de ses mains. Elle connaissait le chemin par coeur et elle n'eut aucun mal à trouver la cellule de son père. Il ne cessait de râler à voix haute et suffisamment fort pour qu'on puisse l'entendre à l'autre bout du couloir.
Un garde la précédait pour lui ouvrir la porte. Elle lui montra la lettre et lui fit signe de retourner à son poste. Pas la peine qu'il assiste à cette scène familliale.
Rien à voir avec des retrouvailles déchirantes, pas un sourire, pas la moindre petite larme de bonheur... rien.
- Ah, ce n’est pas trop tôt. Ca fait des heures que je m'égosille pour qu'on aille te chercher. Tu en as m'y du temps.
- Change de ton avec moi. Je ne suis pas à tes ordres.
- Tu ne vas pas me laisser en prison j’espère. Je suis ton père. Ordonne à ton abruti de mari de me faire sortir de là.
Jena resta un moment silencieuse. Au lieu de venir lui lécher les pieds il s'en prenait à elle et à Hanegard. Il voulait sortir? Et bien non. Ca lui apprendrait à ce vieux fou. Enfin, si, elle n’allait tout de même pas revenir sur un ordre donné par le régent, mais il ne sortirait pas à la date prévu… Deux ou trois jours de plus au pain sec et à l’eau devraient le calmer un peu.
- Mon merveilleux mari a eu la bonté de signer un ordre de libération à ton nom. Il a même consentit à ce qu’aucune poursuite ne soit engagée contre toi.
Faisant une pause, Jena scruta attentivement le visage de son père. Aucune surprise ne s’y peignait comme s’il avait toujours su qu’il allait s’en sortir. La jeune femme poussa un long soupir à fendre l’âme. Elle ne pouvait plus supporter d’avoir cet homme comme père…il avait détruit sa famille, anéanti les rêves d’un de ses enfants, brisait les espoirs d’un autre….et rien fait pour sauver le dernier…
Un sourire se dessina sur les lèvres ridées du vieil homme lorsqu’il se leva de son lit de camp. Il attrapa sa veste sur le dossier de la chaise et s’avança légèrement, son air supérieur et prétentieux clairement affiché sur son visage.
- Retourne t’asseoir. Tu ne quitteras pas cette cellule ce soir. Ni demain d’ailleurs.
Siegbert se figea. Son visage se crispa et une grimace de colère vint déformer ses traits. Il ne s’était certainement pas attendu à ce revirement de situation. Il aurait été si simple pour lui de faire du lèche botte à sa fille pour s’en sortir sans esclandre…mais non, monsieur voulait là jouer orgueilleux, prétentieux et il se permettait même d’insulter Hanegard.
- Tu as mon ordre de libération. Alors je sortirais d’ici. Que tu le veuilles ou non.
- Tu oublies juste une petite chose Siegbert. C’est qu’ici tu es chez moi et que je suis l’épouse du régent. J’ai donc autant de pouvoir que lui te concernant. Tu resteras ici tant que je le déciderais et tu recevras le même traitement que les autres prisonniers.
- Mais il n’est pas question ….
- Lorsque tu quitteras la citadelle tu deviendras un inconnu pour moi, je n’ai plus de père. Je ne veux plus te revoir à Alonna sans quoi je te jure que je n’interviendrais plus en ta faveur. Ose hausser le ton dans cette cellule ou donner le moindre ordre à travers ces barreaux et tu resteras une semaine de plus.
Jena se tourna et sortit de la cellule. Le garde postait au bout du couloir lui jeta un bref coup d’œil et s’approcha lorsqu’il vit qu’elle lui faisait signe. Un dernier regard à Siegbert et elle tourna les talons. Lorsqu’elle sortit du long couloir, elle s’arrêta dans la petite salle de garde. Elle ordonna qu’on libère son père dans quatre jours, et que s’il rouspétait ou faisait le difficile on rajouterait un jour à sa peine. Le chef de garde lui adressa un sourire ravi mais lorsqu’il vit la mine triste de la jeune femme il ravala la remarque qu’il allait lui faire.
Sur le chemin du retour, elle fut bien plus longue. Des larmes perlaient sur ses joues légèrement rougies pour le moment qu’elle venait de vivre. Lorsqu’elle poussa enfin la porte de sa chambre, elle sentit son cœur battre un peu plus fort. Hanegard tenait Liliana dans ses bras et l’image était des plus saisissantes. Mais pour l’heure elle n’avait pas envie de sourire. Elle passa à côté de son lit, délassa son corset et se dirigea vers la salle de bain devant le regard interrogateur de son époux. Sans un regard elle murmura :
- Mon père est mort….si cet homme est à nouveau prit la main dans le sac, il n’aura droit à aucune clémence. Je suis désolée mais…j’ai besoin d’un bain là….
Fermant la porte derrière elle, Jena se glissa dans l’eau tiède du bain et se laissa aller à son chagrin. Une fois qu’elle aurait fait son deuil, elle ne pourrait qu’aller mieux. La seule source de son malheur ne serait bientôt plus qu’un lointain souvenir.
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