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 Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]

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Trystan de Diantra
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MessageSujet: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeDim 2 Jan 2011 - 21:07

Décidément, le Voile avait engendré moults querelles et il était temps désormais de remettre de l'ordre dans tout cela. Les services secrets du roi avaient rapporté à Sa Majesté des troubles entre Missède et Arétria, ainsi que des relations tendues entre Missède et Scylla. Emma de Sainte Berthilde et Kazil de Sephren ne semblaient pas pouvoir résoudre cette querelle. Alors soit, la plus haute autorité le ferait. Suite à la guerre civile, le roi avait récupéré tout pouvoir et il était temps de montrer en quoi cela consistait.

Aussi Emma d'Erignac, Kazil de Sephren, Anseric de la Rochepont et Viktor de Missède furent-ils convoqués par le roi en personne, à Diantra, siège de son pouvoir. Il ne pouvait laisser des querelles dégénérer et mener les Seigneurs influents à se faire la guerre et à provoquer de nouveau le Chaos. Il ne le tolérerait pas. C'était aussi son rôle de maintenir la paix. Si les petites querelles étaient sans réelle importance, celles de plus grande envergure pouvaient vite dégénérer avec le jeu des alliances.

Assis sur son trône, symbole de sa puissance, le roi attendait tout ce petit monde. C'est en tenue pourpre et or qu'il reçut ses prestigieux invités. Un fin bandeau d'or était posé sur son front, symbole de la royauté.

Le héraut présenta alors ses illustres invités, à grand renfort de titres pompeux et ennuyeux. Trystan patienta avant d'entendre les lourdes portes se refermer. Des sièges avaient été disposés pour leur permettre de s'asseoir. Les audiences seraient sans doute longues. Plusieurs jours, voire semaines si les seigneurs se montraient récalcitrants.

Il avait eu de vagues échos de cette querelle, mais c'était davantage des rumeurs que des vérités. Il était question de tout et de n'importe quoi.

- "Messeigneurs, ma Dame, j'espère que vous me pardonnerez de vous voir ainsi hâté pour régler cette affaire, mais il est temps d'y mettre un terme. Je ne souffrirais aucune contestation quant à mon jugement. J'espère être assez clair à ce sujet."

Sa voix était pleine d'autorité et indiquait clairement qu'il entendait imposer la loi, sa loi et qu'il serait bien vain ensuite de vouloir s'y opposer. Il était le roi, sa parole primait sur toutes les autres. S'il décidait que le jour était la nuit, il en serait ainsi.

- "Maintenant, je vous écoute. Messire de la Rochepont, vous avez la parole."


Dernière édition par Trystan de Diantra le Mar 22 Fév 2011 - 19:26, édité 1 fois
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Hans
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeJeu 20 Jan 2011 - 21:47

[Je vous demande pardon pour le retard. Mea maxima culpa.]

__Le silence du Missédois, à mesure que les journées passaient suite à l'arrivée de son ancienne fiancée en Arétria, avait causé un désordre insoupçonné dans la maisonnée du bon Anseric. À l'inactivité de son adversaire - dont on s'était pourtant bien gardé de ne pas répondre -, le comte présageait de sombres menées. Lorsqu'un héraut royal fut reçu dans la chapelle arétrianne, et que l'on appris la nouvelle de la convocation, l'émoi fut profond. On hésitait pas à taxer le Missédois de noms d'oiseaux, c'est dire ! (les oiseaux ont mauvaise réputation, dans l'Arétrian, c'est bien connu.)
__Plusieurs semaines après le retour du Soleil (bénédiction !), Anseric, suivi de sa coterie, se présentait devant le castrum rex, et à l'heure. Anxieux, l'homme avait perdu quelques livres ; les jours d'avant, on l'avait jugé mis à mal, presque pâle. Pourtant, à la vue de la bannière royale, ainsi que du blason missédois, notre homme vit le rouge lui monter jusqu'aux oreilles. Non point qu'il fut timide, là n'est pas le propos ; il subissait toutefois cette montée de sang, qui précède les grandes confrontations. Plus tard, la postérité lui attribua ce fameux "mon domaine pour une tilleul !".

__Lavé, ses solerets décrottés, l'homme fit une grande impression, en pénétrant dans la grand'salle, où devait se dérouler l'audience. Rutilant dans son harnois blanc, l'homme s'était laissé aller à toutes les facéties, et arborait une grande cape vermillon, au milieu de laquelle trônait un goupil. En signe d'humilité, il avait retiré son couvre chef à plumes d'autruche, et s'était agenouillé devant le roi. Ses féaux, touts autant empreints de déférence pour le suzerain suprême, avaient tour à tour fait révérence devant son Altesse.
__Cette coterie était composée sobrement de Bouville, chambellan de son état, ainsi que de Raoul Dubois, le chancelier du comte - celui là était un vilain, qui compensait son mauvais sang par une habileté particulière aux affaires de loi. Avec à sa tête un Anseric aux traits tirés, et dont la tête découverte révélait des tempes blanchissantes, ce groupe de gens murs opposait un sérieux contraste, vis à vis de la jeunesse du Missédois. À ce dernier, Anseric ne manqua pas de témoigner un salut des plus courtois ; cependant, son regard trahissait grandement cette bénévolence ; face à son adversaire, l'arétrian ne pouvait dissimuler qu'à demi sa colère.

__Alors que le roi ouvrait solennellement la séance, Anseric se vit le privilège - que dis-je, l'honneur ! - d'entamer le débat. L'homme crut y voir là une marque de soutient de la part du roi, qui lui offrait l'initiative. Batailleur, notre compère n'entendait pas gâcher cette faveur.
__« Sire mon Roi, je vous suis grandement reconnaissant d'ainsi me la donner, entama-t-il, sa voix de Stentor résonnant sous les voutes.
__« Tout autant que je me dois de louer votre justice, qui nous réunit ici par la cause des malévolences missédoise. Je n'ai nul grief à l'encontre du Sire de Missède, sinon qu'il ne daigne répondre des actes de ses soudards, qui sont des lâches, et des coupe-jarrets ! Alors que je jouissais en toute quiétude de l'hospitalité du pays, où j'y avais retrouvé ma cousine, la Dame Iseult, dont j'ai hâte de vous présenter la personne, je fus brusquement violenté. La garde s'en prit à ma personne, ainsi qu'à celle de mes hommes liges, puis je fus contrait à la retraite, après qu'une bonne centaine de soldats m'aient chargé sus ! Les diables s'étaient embusqués dans la forêt, trahissant d'après coup leurs velléités à me nuire. De ce vilain traquenard, nombreux sont les arétrians qui en trépassèrent. Puisque le Sire de Missède n'a point voulu entendre mes conditions, je m'en remet à vous, Sire mon Roi.
__« La Justice pour les morts ! »


__À ces mots, les deux officiers d'Anseric se signèrent de l'aile de Néera ; on pouvait voir que les hommes en étaient encore affectés. Qui sait, peut-être que dans cette meurtrière embuscade, ils avaient perdu un parent ou un ami ?

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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeVen 21 Jan 2011 - 14:03

[Petit post pour transition, mes excuses]

Qu'importait l'apparence de ceux qu'il recevait aujourd'hui, eussent-ils été habillés de guenilles que cela n'aurait pas choqué le roi. Les apparences, si chères aux nobles de cour, se révélaient futiles quand on se retrouvait en présence d'un roi qui ne pouvait voir l'effort apporté aux toilettes. En revanche, s'il ne pouvait lire les émotions de ses interlocuteurs sur leurs traits ou se laisser berner par quelque entourloupe, il se fiait à ses oreilles et aux paroles de ceux qui comparaissaient devant lui aujourd'hui.

La parole fut d"abord donnée au comte d'Arétria. Car, de ce qu'il avait ouï dire, c'était l'arétrian qui cherchait surtout réparation. Le Missédois semblait plus ennuyé qu'autre chose par ce différent, mais Anseric avait des griefs et le roi souhaitait les entendre. Et, fort heureusement et il loua le comte pour cela, ce dernier ne se répandit pas en paroles vaines et entra rapidement dans le vif du sujet. C'était une chose qu'il appréciait. Les viles flagorneries avaient leur intérêt, mais en cet instant, il en aurait été davantage agacé qu'autre chose.

Anseric blâma donc le baron parce qu'il ne répondait pas des actes de ses soldats qui avaient attaqué le comte, sans raison, d'après ses dires. Le Comte avait retrouvé sa cousine et s'était fait attaquer en terres missédoises. Un acte grave, si toutefois, c'était la vérité. Le comte réclama justice pour ceux qui avaient péri suite à cette vilaine attaque. Le roi hocha la tête gravement, avant de reprendre d'une voix calme, mais dénuée de chaleur :

- "J'entends vos griefs Sire de Rochepont et je les comprends. Je serai ravi de rencontrer votre cousine qui semble si chère à votre cœur. Ainsi donc, vous vous trouviez en terre missédoise et avez essuyé une attaque de la part de la garde du baron, sans raison? Si tel est le cas, justice sera faite, vous pouvez m'en croire."

Il n'attendait pas vraiment de réponses de la part d'Anseric. C'était au tour de Viktor de parler et Trystan ne manqua pas de le solliciter :

- "Sire de Missède, qu'avez-vous à dire pour votre défense? Reconnaissez-vous que vos hommes aient attaqué le comte d'Arétria? Avez-vous une raison pour expliquer ce geste? Vous avez la parole, je vous écoute."

Là encore, on pouvait penser que ses paroles sonnaient comme des accusations, mais il n'en était rien, tant le ton du roi semblait dénué de sentiments. il se gardait bien de trahir une quelconque pensée à ce sujet avant d'avoir tous les éléments en main. Pour l'instant, il semblerait que le comte soit la victime. Mais c'était bien pour cela qu'il avait convoqué les deux partis. Et s'il n'hésiterait pas à convoquer d'autres personnes si elles étaient impliquées et pouvaient faire la lumière sur cette sombre affaire.
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeLun 24 Jan 2011 - 18:28

Viktor était arrivé, il conviens de le dire, en avance.

Mieux valait être là un peut plus tôt pour répondre à la demande du roi. Bien entendu, toute la suite missédienne ne l'avait pas suivit. Il avait laissé bien du monde à Missède et n'avait prit avec lui que les hommes qui lui étaient nécessaire. Une garde rapprochée ainsi que son chambellan. Tout se dont il pouvait avoir besoin pour gagner le procès qui l'opposait au comte.

Se fut dans une tenue simple, mais non moins élégante qu'il se présenta devant le roi. Le long habit missédien tranchait avec son homologue bovin en armure. Enfin, il fallait tout de même avouer que pour un ruminant, il avait une certaine allure.

Le comte lui adressa un salut des plus courtois que Viktor lui rendit avec politesse. Mais il aurait été des plus vain de chercher dans leur regard, aussi bien celui d'Anseric que celui de Viktor, la moindre trace d'amabilité ou de politesse. Les deux hommes se détestaient et le jugement rendut par le roi n'allait sans doute pas arranger les choses.

C'était certains, ils ressortiraient tout les deux frustré de cette entrevue avec le roi.

Anseric si vit accorder le droit de frapper le premier. Viktor ne put retenir un sourire moqueur quant il vit la tête de ce simplet. Il était de toute évidence ravis de se voir accorder cela. Pour sa part, le baron de Missède était bien loin de s'en plaindre. La raison en était simple. Une fois que ce pauvre bougre aurait exposé au roi sa version des faits, Viktor saurait sur quel pied il fallait qu'il danse. Eh oui. Se qu'Anseric pensait être un privilège que lui accordait le roi était un aubaine pour le baron de Missède.


« Sire mon Roi, je vous suis grandement reconnaissant d'ainsi me la donner. »

*Et le voilà qui recommence à beugler.*

Viktor fit une très légère grimace. Ce type ne savait pas simplement parler ou quoi?

« Tout autant que je me dois de louer votre justice, qui nous réunit ici par la cause de malévolences missédoise. Je n'ai nul grief à l'encontre du Sire de Missède, sinon qu'il ne daigne répondre des actes de ses soudards, qui sont des lâches, et des coupe-jarrets ! »

Déjà, voilà qui était un bon point. Anseric ne devait guère avoir trouvé une quelconque preuve de malhonnêteté de sa part. En tout cas, rien d'assez sérieux pour en faire part devant le roi. Sinon, se serait déjà chose faite. Il ne se serait pas privé de mettre son adversaire à terre des le début.

« Alors que je jouissait en toute quiétude de l'hospitalité du pays, où j'y avais retrouvé ma cousine, la Dame Iseult, dont j'ai hâte de vous présenter la personne, je fus brusquement violenté. »

*Continu comme ça mon coco. J'adore se que tu es en train de dire.*

« La garde s'en prit à ma personne, ainsi qu'à celle de mes hommes liges, puis je fut contrait à la retraite, après qu'une bonne centaine de soldats m'ait chargé sus ! Les diables s'étaient embusqués dans la forêt, trahissant d'après coup leurs velléités à me nuire. »

*Mais oui mais oui... pauvre petit bouchon. Tu veux un câlin?*

« De ce vilain traquenard, nombreux sont les arétrians qui en ont trépassé. Puisque le Sire de Missède n'a point voulu entendre mes conditions, je m'en remet à vous, Sire mon Roi. La Justice pour les morts ! »

*Jolis discourt. Dommage que se soit un château de cartes.*

Les hommes que le comte avait emporté avec lui se signèrent. Ça aurait presque put être émouvant. Dommage que le juge et la justice soit aveugle et n'aient put que manquer pareil spectacle.

Le roi se contenta de hocher la tête avant de s'adresser au comte d'une voix dépourvue de tout sentiments.


- "J'entends vos griefs Sire de Rochepont et je les comprends. Je serai ravi de rencontrer votre cousine qui semble si chère à votre cœur. Ainsi donc, vous vous trouviez en terre missédoise et avez essuyé une attaque de la part de la garde du baron, sans raison? Si tel est le cas, justice sera faite, vous pouvez m'en croire. Sire de Missède, qu'avez-vous à dire pour votre défense? Reconnaissez-vous que vos hommes aient attaqué le comte d'Arétria? Avez-vous une raison pour expliquer ce geste? Vous avez la parole, je vous écoute."

Pas de reproche. La voix n'en était pas pour le moins du monde chargée malgré les paroles qui auraient put prêter à confusion. Mais il en fallait plus pour déstabiliser Viktor. Malgré se que son apparence pouvait laisser croire, le baron de Missède n'était pas si faible que cela.

C'est donc avec une assurance sans faille que le jeune homme prit alors la parole.


« Je vous remercie Majesté. J'ai en effet plusieurs éléments à rajouter ici aux dires du comte Anseric qui permettront sans doute à votre Altesse de comprendre les raisons qui ont poussé mes hommes à affronter le comte. »

Il reconnaissait l'affrontement. Le nier aurait été stupide. Absolument imbécile même. Il ne pouvait pas gagner sur ce point, alors il allait le faire sur un autre.

« La cousine que le comte se targue d'avoir retrouvé, vous l'avez déjà croisé aux bals d'Ysari votre majesté. Elle y a été présenté comme ma fiancée. Dame Agniezka. Peut-être son nom vous reviens-t-il en mémoire. Elle avait été confiée à mes soin par le seigneur Dragan Tiril qui l'avait placé sous ma tutelle après l'avoir retrouvée perdue et amnésique. Les sentiments que j'avais découvert à son encontre m'avait fait la demander en mariage. »

Rapport direct avec leur affaire? Pour le moment, aucun. Il n'y en avait pas. Mais si Anseric s'avisait de jouer la carte de la cousine, Viktor aurait parfaitement de quoi répliquer.

« Le comte oubli de préciser qu'après l'aveu de cette demoiselle elle même sur sa conduite libertine, conduite éhontée qu'elle m'avoua au second soir du bal d'Ysari, je la faisait enfermée dans un petit manoir sur les rives du lac Afayel et la faisait tenir au secret. Nul à part moi ne savait se qu'elle avait fait et se qui lui valait pareil traitement. Et ce, dans le but de me laisser le temps de réfléchir à son sort et de ne pas briser sa réputation au cas ou je lui accorderais mon pardon pour sa conduite déshonorante. »

*Allé bovin. Attaque moi.*

« Ainsi. Pour rencontrer cette demoiselle, le comte s'en prit à mes hommes qui faisaient leur devoir afin de la maintenir au secret. Il les agressa malgré que ceux-ci lui aient accordé l'hospitalité. La traitrise dévoilée, il n'est nul étonnement à se que découvrant le comte et plusieurs de ses hommes dans la chambre de leur future baronne, les hommes de ma garde s'en prirent aux gens du comte. S'en suivirent les événements tragiques qui nous ont mené ici devant vous Majesté. »

Viktor marqua une pose dramatique avant de continuer.

« Quant à une réparation à l'amiable, Votre Grâce, sachez que je suis loin de la refuser au comte. Mais il s'estime ici seul lésé dans cette affaire et seul à pouvoir demander justice et réparation. J'ai moi aussi perdu des hommes vaillants. Mort en faisant leur devoir: défendre leur future baronne contre se qu'ils pensaient être une agression et que rien ne leur indiquait comme autre. »

Une dernière pause.

« Justice pour les morts. »

La voix du baron était restée calme. Il était resté parfaitement maître de lui. Mais à partir de maintenant, les choses sérieuses allaient commencer.

Dans la salle du trône, la guerre était déclarée.
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeMar 25 Jan 2011 - 23:24

__Alors que le Missédois éructait sa haine millénaire envers son adversaire et sa maisonnée, Anseric, s'arquant au diapason de cette colère, déchaina dans la salle les trompettes de Jericho. Le l'acariâtre drôlet, engoncé dans sa diarrhée verbale, n'y prêta mie, achevant de vomir ses menteries à l'adresse du Roy. Quand vint son tour de parler, l'Alcide, campé sur deux guibolles à en faire pâlir un chêne, hâta de débouter le cloporte.
__« Sire je ne peux tolérer qu'on profère pareille avanie ! », entama énergiquement Anseric, sa vertu s'indignant à l'aune du venin déversé dans ses esgourdes.
__Bien que tout autant ébaudi par les médisances de ce scolopendre bouffi de haine, le bon Bouvilles, plissant ses yeux débonnaires, lui intima avec déférence de calmer l'impérieuse colère qui lui dévorait les entrailles. À l'instar de l'homme de la pampa, parfois rude mais toujours courtois, Anseric sut raison garder, et ne sombra point dans les abimes haineuses où désirait l'y tracter vilainement ce matamore Missédois.
__« En vérité Sire, reprit l'homme, sa vindicte calmée, il m'apparait que le Sire de Missède a largement été trompé, tout comme je le fus. Vos gens, non contentés de s'acoquiner avec tire-laines et vide-gousset, se revêtent d'un mantel de tartufe. À vous entendre, j'ai pitié que vous fussiez si mal environné. Il y a là un funeste malentendu, je gage ; une troupe entière de vos gens de guerre s'embusquèrent sous les frondaisons, la ferme intention de me passer par les armes, avant de m'accuser de bellicisme. En vérité, ce sont de bien beaux pendards, dont la réussite eut été pleine si je n'avais point survécu. Ces reîtres maniant aussi bien le glaive que la menterie vous ont bien mal servi ; ils ont su abuser de votre jeunesse et de votre crédulité. »
__Bénissant les volontés magnanimes de son seigneur, le boursoufflé Dubois, ce ladre obèse mais amène, crut saisir dans ce silence l'occasion pour lui de discourir. Il avait trépigné tout le long de la diatribe, triturant de ses main moites un carnet en cuir terne, l'air visiblement impatient de venir en aide à son maître. Toutefois, ce dernier, jugeant le moment naguère peu opportun pour que ce vilain ne vinsse emberlificoter l'assistance de ses protocoles, le coupa d'un sec "La paix, vilain". Si Anseric avait fait chambre à part avec son irritation, le temps de mettre en lumière la duperie des missédois, il n'avait pour autant oublié les ignominies prononcées par leur baron.
__« Puisque nous avons levé ce mystère sur la malveillance des gens de Missède, et assurés que nous sommes que vous n'avez été qu'un honnête ingénu, dupé dans cette sinistre farce, je suis sûr que nous nous accorderons, au nom de la bonne entente entre voisins, à ce qu'un juste tribut me soit versé, et que de vos calomnies abhorrées, à l'encontre de ma cousine et de ma personne, vous vous excusiez céans. Car je suis certain, mon cher ami, que vous ne m'insultiez qu'uniquement sous le coup d'une aigreur née des capiteuses chafouineries de vos archipatelins. »
__Tout allègre à concéder sa miséricorde, dès que son adversaire aurait fait amende honorable, Anseric se résolu toutefois de lui forcer quelque peu la main ; il fit signe à son officieux - dont la peau suintait désormais les affres de l'anxiété - d'entrer en scène. Si ce dernier, au corps aussi débile que replet, eut quelque fébrilité pour lever sa couenne du banc, il laissa aller sans coup férir sa voix limpide sur le vélin. Un pareil lecteur n'officiait guère pour son apparence mais pour sa bouche, dont sortait assurément de célestes pralines. Homme assidu, il ne pipa nulle erreur, répétant les conditions énoncées quelques semaines auparavant - et dont on s'était arrogé le luxe de fluidifier le style.



[Désolé, c'est court. Les condition mentionnées sont présentes Ici. Je retire toutefois la clause à propos de l'otage ; c'est plus un frein au rp qu'autre chose]
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Trystan de Diantra
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeVen 4 Fév 2011 - 19:40

Ainsi donc, tout venait d'une femme? La cousine que le sieur de Rochepont voulait présenter au roi était la jeune fiancée inconnue qu'il avait présenté aux bals d'Ysari? Le roi tentait de remettre les pièces du puzzle en place. Anseric accusait les hommes du baron de l'avoir attaqué sans sommation, et sans raisons. Viktor devait expliquer cette attaque et il commença en parlant du mariage qu'il devait célébrer avec la dame Agnieska. Mariage qui n'eut pas lieu parce que la demoiselle s'était montrée un peu trop... légère. Encourant ainsi la colère du baron qui la fit enfermer, sans en parler à quiconque. Une question vint au roi à ce sujet, mais il la poserait ensuite. Viktor expliqua l'attaque d'Anseric par le fait qu'il avait lui-même attaqué ces hommes qui gardaient la jeune cousine.

Naturellement, Anseric ne manqua pas de rebondir sur ces propos, ajoutant que ces hommes l'avaient attaqué traitreusement. C'était bien là que les versions divergeaient. Et Anseric de jouer la carte du pardon. De la mansuétude. Ce qui fit sourire mentalement le roi.

- "Bien. Je vois que certains points restent obscurs... Selon le sieur de Missède, vous vous êtes introduit dans la chambre de votre cousine en profitant d'une hospitalité dument offerte. Ces gardes n'auraient fait que défendre la future baronne d'une possible agression de la part d'un inconnu. Il me semble me souvenir que cette jeune fille avait été retrouvée amnésique, comment l'avez-vous retrouvé messire de la Rochepont? Un point m'échappe, elle était enfermée, loin de tout... Je suppose que vous n'aviez pas le droit de la voir, pas sans accord du Baron..."

Il n'attendit pas de réponse tout de suite, accordant son attention à Viktor, qui avait le droit de se défendre suite aux propos du comte.

- "Le Comte semble avoir prit la résistance de vos hommes comme une agression. Je n'ai hélas aucune façon de savoir où se trouve la vérité. Gardaient-ils votre cousine ou infestaient-ils les bois? De combien d'hommes disposiez-vous messire de Missède? Sous quel prétexte avez-vous envoyé votre promise en exil? Messieurs, tant que ce point ne sera pas éclairci, il n'est nullement question de régler quelques dommages que ce soit. Je ne saurais dire pour le moment où sont les torts... si tant est qu'ils ne soient pas partagés..."

La voix du roi sembla s'adoucir légèrement, alors qu'il poursuivait :

- "Mais peut-être que la dame en question saurait nous éclairer sur ces funestes évènements?"

Ce n'était pas une question. C'était un ordre déguisé. Un ordre de lui amener la jeune demoiselle en question. Anseric semblait penser que Viktor mentait sur le libertinage de sa chère cousine. Cousine qui, si Viktor disait vrai, avait été témoin de l'attaque d'Anseric dans sa chambre.

- "Si elle est ici, amenez-là moi. Un garde vous accompagnera."

Afin que l'on ne glisse nul mot à la demoiselle sur ce qu'elle devrait dire. Que personne ne l'influence, d'une façon ou d'une autre.
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Viktor de Missède
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeDim 13 Fév 2011 - 2:04

[HRP: petit post minable, mais c'est pas comme si on m'avait laissé le choix]

Désespérément là où on l'attendait. Anseric était presque ennuyant. C'était le problème de ces nobles incapable de la moindre évolution. La preuve. Il était même en train de déblatérer les mêmes conditions qu'il lui avait posé par message. Non mais sans rire. Ce type pensait vraiment qu'il allait accepter? Déjà, il faudrait qu'il avoue son incompétence et ensuite, il passerait pour un lâche. Ne pas accepter quant il n'y a que le comte en face, mais le faire devant le roi.

Le comte le prenait vraiment pour un idiot.

- "Bien. Je vois que certains points restent obscurs... Selon le sieur de Missède, vous vous êtes introduit dans la chambre de votre cousine en profitant d'une hospitalité dument offerte. Ces gardes n'auraient fait que défendre la future baronne d'une possible agression de la part d'un inconnu. Il me semble me souvenir que cette jeune fille avait été retrouvée amnésique, comment l'avez-vous retrouvé messire de la Rochepont? Un point m'échappe, elle était enfermée, loin de tout... Je suppose que vous n'aviez pas le droit de la voir, pas sans accord du Baron... Le Comte semble avoir prit la résistance de vos hommes comme une agression. Je n'ai hélas aucune façon de savoir où se trouve la vérité. Gardaient-ils votre cousine ou infestaient-ils les bois? De combien d'hommes disposiez-vous messire de Missède? Sous quel prétexte avez-vous envoyé votre promise en exil? Messieurs, tant que ce point ne sera pas éclairci, il n'est nullement question de régler quelques dommages que ce soit. Je ne saurais dire pour le moment où sont les torts... si tant est qu'ils ne soient pas partagés..."

La voix du roi sembla s'adoucir légèrement.

- "Mais peut-être que la dame en question saurait nous éclairer sur ces funestes évènements? Si elle est ici, amenez-là moi. Un garde vous accompagnera."

Afin que l'on ne glisse nul mot à la demoiselle sur ce qu'elle devrait dire. Que personne ne l'influence, d'une façon ou d'une autre.

Bon, c'était à lui maintenant. Le roi avait posé une question importante et il avait la justification.


« Majesté. À part de belles paroles, le comte n'a rien offert à votre jugement. Moi, j'ai des preuves. J'ai avec moi ici deux documents qui feront toute la lumière sur cette histoire. »

Viktor prit deux parchemins qu'un homme de sa cour lui tendait et remis le premier à un homme du roi.

« Ce parchemin est de ma main, écrit lors du second soir des bals d'Ysari. Il y est spécifié l'ordre ainsi que les conditions de détention de dame Iseult alors connu sous le nom d'Agniezka. Je rappel qu'elle était alors non seulement ma fiancée, mais aussi ma pupille et que son identité véritable ne fut révélée à mon attention que bien après les évènements qui nous ont rassemblé ici. Elle devait être tenu au secret complèt pendant cette période et ne pouvait recevoir nule visite exterieure ni avoir de contact avec l'exterieur. Votre homme vous confirmera le contenu de cet ordre. Le compte Anseric brava donc mon ordre et son isolement comme il la rencontra de son propre aveux il y a peu. »

Le baron désigna deux hommes qui se tenait un peu plus loin.

« J'ai également ces hommes. Des témoins qui étaient en poste devant la porte de la chambre de dame Iseult et ont été attaqué par le comte lui même. »

Passant au second parchemin, Viktor enchaina.

« Se second manuscrit est de la main du responsable de la Garde en poste au manoir. Il y est spécifié la demande de renfort d'une centaine d'hommes qu'il a faite auprès de la garnison d'Ybaen. Et ce, afin de protéger l'hôte de marque qu'était le comte. Comme il est spécifié dans les devoir de l'hôte, Missède avait à sa charge et en sa responsabilité d'assurer la protection du comte Anseric. Se qu'avec sa maigre vingtaine, il ne se sentait pas en capacité de faire. Les hommes soit disant embusqué et prêt à fondre sur lui n'étaient en réalité que des hommes mandé en renfort pour le protéger. Mais voyant leurs compagnons tomber sous les coups des Arétrians, il n'est nul surprise à leur charge et au combat qui s'en suivit. »

Et voilà. Une bonne chose de faite.

« Mais votre majesté, je vous dois tout de même d'être honnête. Comme vous l'aurez sans doute déjà remarqué, une centaine d'hommes de renfort, voilà qui était tout de même quelque peu excessif. Surtout que le manoir dont nous parlions n'a jamais été conçut pour recevoir autant de monde. Mais peut-être votre majesté a-t-elle déjà comprit. Comprit que ses hommes n'avaient pas été réquisitionné pour la seule raison de la protection du comte. Bien qu'elle se suffise à elle même. Non votre majesté. Regardons les fait. nous sommes dans un petit manoir tout à fait isolé. Mais voilà que le comte d'Arétria en personne se présente à la grille avec sa suite uniquement constituée d'hommes d'arme. Un manoir tout juste assez grand pour les acceuillir en plus des occupants. Un manoir situé à moins d'une heure de chevauché du château d'Ybaen. Ybaen, la seconde ville de la baronnie. Et malgré tout, le comte décide de s'arrêter dans ce manoir. Un manoir qui n'a pour unique intéret à cet heure que d'abriter mon ancienne fiancée, celle alors qui devait être baronne de Missède et que j'avais donné pour ordre direct et écrit de maintenir à l'isolement. Il était donc légitime de douter des bonnes intentions du comte. C'est donc pour cela également que le Vertueux de la Garde fit mander des renforts. Afin de s'assurer que sa mission que je lui avait confiée ne soit pas un échec. C'est se qu'indique aussi le second parchemin que je vous ait fournis. »

Viktor fit une pause avant de reprendre.

« C'est donc l'emportement du comte et de ses hommes qui ont bel et bien bafouer l'hospitalité de Missède qui est à l'origine de cette sinistre affaire. Comprenez majesté que je ne puisse pas me plier aux exigences du comte. Des exigences qui le placent comme la victime et ne dépaignent pas la vérité de l'acte qu'il a commis: agresser sans raison des hommes de Missède sur le territoire de la baronnie en violant les lois de l'hospitalité. Le comte est seul et unique responçable des évènements qui nous ont mené devant vous. »
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeJeu 17 Fév 2011 - 0:40

__Anseric découvrit lentement ses dents, son regard dardant avec insistance le roi des hommes. Celui-ci, après avoir fait parler les deux belligérants, décréta qu'il fallait se lancer sus aux évidences. Cette chasse aux preuves n'augurait qu'un bon avenir pour Anseric ; c'était en cela que le carnassier arborait son sourire. Cela faisait désormais plusieurs semaines, que l'Alcide avait mis toute son ingénierie à l'analyse des faits. Et, et ce détail n'était pas des moindre, il avait obtenu un démenti formel des accusations d'adultère que proférait le Missédois.
__ç'avait été à son adversaire d'avancer ses pions, et Anseric ne s'était pas départit de sa gouape - qu'on lui connaissait bien, d'ailleurs. Cette dernière n'était que d'autant plus renforcée, lorsqu'il entendit les mensonges proférés. C'était là des failles, un défaut dans cette armure de négation que se tissait Viktor ; et plus le coquin usait de filouteries, plus l'armure avait de défauts. Quand Anseric frapperait, il porterait l'estocade !
__« Sire mon roi, vous me voyez tout enclin à votre requête », entreprit de déclarer notre amical seigneur, d'un ton guilleret. Sa mine s'était réjouie, égayée ; il quitta la salle avec diligence, partant tel un soldat la fleur au fusil.
__Une foule de sentiments se bousculaient dans la caboche d'Anseric, mais tous étaient liés au même point : son triomphe sur la Missédois. Lorsqu'il poussa les lourds battants en chêne de la grand'porte, et sentait le sang pomper dans ses muscles, ce fut l'idée de puissance, et de combat, qui l'obséda. Il était à l'image du gladiateur, prêt à porter le coup de grâce. À mesure qu'il dévalait les couloirs, faisant retentir dans ceux-ci une cacophonie sans nom, il songea à la quiétude qui l'attendait, une fois cette épreuve menée à bien ; ses errances mentales le portèrent sur ses compagnons, qui eux aussi, à l'approche de la défection du Missédois, devaient sentir arriver le repos éternel. On les avait lâchement assassinés, après les avoir trompés et joués ; et Anseric se devait d'apaiser leurs âmes, par une pieuse vengeance.
__Débouchant d'austères escaliers en colimaçons sur une court cloitrée, Anseric passa la main devant ses yeux, l'éclat soudain de l'albâtre l'aveuglant. Lorsqu'il fut accommodé, les rayons omniprésents laissèrent place à une vision non moins mirifique ; dans la court se tenait Iseult, sa cousine, dont la beauté pure devait en ce jour avoir bien peu de rivale. S'élançant à sa rencontre, toujours précédé par un tintamarre métallique que le texte ne retransmet heureusement pas, notre gorille à la peau d'acier souleva sa parente, comme si elle eut été faite de plume. L'approche du dénouement était largement appréhendée ; et malgré son apparente bonhommie, la sanguinité d'Anseric lui intimait de s'épancher en bravades. Eut il été au nez du roi et de Missède, qu'il se serait contenu ; éloigné du juge et du bourreau, c'était autre chose.
__« Ma mie, il vous faut être brave ! Le Roi vous fait mander, afin que vous témoigniez. Missède aussi est là, mais n'ayez crainte ; nous allons bouter ce mauvais hors de nos vie, une bonne fois pour toute ! »
__Cet intermède de paix et d'amour œcuménique rapidement passé, l'Arétrian fit prestement volte-face, hélant d'une voix chevrotante le petit préposé à la garde. D'un "Eh, toi ! Mène prestement ma cousine au roi, mais ne la brusque point !", il expédia son fardeau familial. À l'image d'un jeune noble au sang bouillonnant chargeant en premier, Anseric désirait frapper de front son adversaire. S'élançant à grandes enjambées dans le castel, il revint tout souffletant à la porte. "Rien ne sert de courir en harnois", comme dirait l'autre.
__Les deux vantaux s'ouvrirent violemment, arrachant des haut-le-cœur à l'assemblée, pour laisser entrer à nouveau l'Alcide, qui, comme un général de parade, bombait le torse, et avalait des kilomètres de tapis d'une seule enjambée, ses spalières ponctuant la scène de cet agréable tumulte si coutumier. À mesure que les solerets se soulevaient et retombaient, l'homme dardait un regard féroce, dévisageant ses alliés et ses ennemis à qui-de-droit. On le vit presque grimacer, lorsqu'il aperçu la vilaine trogne des deux gardes-bibliothécaires. Avec sa fatuité habituelle, le chambellan de bouvilles se sentit d'enfoncer les portes ouvertes, aussi glissa-t-il un pléonastique "nostre maîstre a l'air enhardi" à l'adresse de son voisin le chancelier, démontrant par cette lapalissade qu'il était quelque peu benêt.
__Après qu'il se fut rassis, et qu'il se soit concerté avec ses deux aides de camp, le comte se leva à nouveau, pour aller se dresser devant le trône, et prendre la parole.
__« Sire mon Roi, la Dame Iseult ma cousine ne tardera point ; mais je tiens à démentir les allégations de Missède, qui use de ruses fallacieuses pour me compromettre !, s'exclama-t-il avec vigueur, tout en se retournant vers son opposant.
__« De tous ces papelards, peu m'en chaut ! Vous avez, Missédois, tonna l'homme, prenant directement pour la première fois à partie le belligérant, la mémoire bien dolente, et il n'est des faits douloureux que vos vélins ne racontent guère ! Vous pouvez vous targuer d'avoir mandé votre armée pour m'escorter, elles n'en étaient pas moins embusquées dans vos bois, tandis que votre garde me chargeait sus dans ce sordide manoir. J'ai vu tout cela de mes propres yeux, aussi vrai que je vous vois aujourd'hui ! Allez vous me dire qu'ils inspectaient vos futaies en quête de danger, peut-être ? Je dois louer le zèle de vos hommes, Sire, alors. »
__Il y eut un petit hoquet riant dans l'assemblée ; toutefois, avant que personne n'ait levé la tête pour voir de qui il s'agissait, le bruit cessa ; cela laisserait à penser à tort, plus tard, que l'on pouvait rire de tout, même des choses graves, avec n'importe qui, fut-il roi.
__« Et que dire de vos gardes-bibliothécaires ? Vos chiens de guerre peuvent plaider innocent, eux qui vont quérir la troupe pour me prendre ! Eux qui insultent, menacent, puis frappent une fois que l'on se défend ! En vérité, ce ne sont point des manières de soldats, mais de vide-gousset. »
__Mi-outragée mi-curieuse, l'assemblée laissa imperceptiblement son regard se porter sur les deux gardes-bibliothécaires, dont on venait de dire tant de mal en si peu de mots.
__« Sire mon Roi, face à toute cette ingénierie qu'a déployée Missède, je ne peux vous donner que ma parole d'honneur, et celle des preux de ma suite. J'entends sortir de la bouche de mes adversaires nombre d'arguments, de prétextes, et je n'y vois là qu'une machine acharnée à ma perte. J'étais de ceux qui ont été cernés, comme l'on sonne l'hallali à un cerf, après une longue poursuite. On m'annonça, en Ysari, que ma cousine était souffrante, lorsque je la fit quérir. Aujourd'hui, on veut me conférer des pensées mauvaise. Voila un stratagème de plus ourdi contre ma personne ! »
__À mesure que sa logorrhée se prolongeait, Anseric sentait qu'il perdait peu à peu empire sur lui même. Bien que sa raison l'exhorta à rester calme, il ne pouvait guère oublier ses hommes liges, brutalement assassinés en terre missédoise, ni son serment de les venger. Décidé à en finir, l'homme reprit de plus belle.
__« Je me suis rendu, Sire mon Roi, en terre Missédoise à l'insu de son baron. Je suis bon veneur, je sentais d'instinct le mensonge de lui émaner, lorsqu'il me la décrivit souffrante ; la suite m'en a donné hélas raison. Mais est-ce malfaire, je vous le demande humblement, que de braver une frontière pour porter secours à sa parente ? Celui qui faute n'est point celui qui pousse innocemment la mauvaise porte, mais bien l'homme qui l'y attend en face le glaive à la main. Si Missède estime son hospitalité bafouée, qu'il en soit ainsi ! Celle-ci peut bien s'en remettre, mais moi, j'ai une dette de sang à payer : celle de moult preux arétrians, lâchement assassinés dans un pays étranger, que l'on jugeait alors ami. J'ai juré ce jour là de venger mes hommes, Missède ! Au nom de la Paix du Roi, je vous offre une dernière fois mon pardon, pour peu que vous acceptiez mes conditions. Mais ne souillez plus mon honneur, et laissez immaculé celui de ma parente, ou il vous en coutera ! »



[J'ai volontairement pas rp l'entrée d'Iseult, pour que vous puissiez vous goupiller entre vous pour l'ordre de passage, et qu'elle puisse la faire elle même, c'est son droit le plus strict]
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Trystan de Diantra
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeMar 22 Fév 2011 - 20:32

Les querelles entre seigneurs étaient bien plus pénibles à régler qu'entre marchands ou paysans, c'était une évidence et cela ne se démentissait pas à présent que le roi écoutait les arguments, accusations et autres joyeusetés des deux adversaires. Une petite joute oratoire s'était ainsi mise en place et il lui semblait que le Comte désirait mettre le Baron hors de lui. Anseric de la Rochepont était plus expérimenté que Viktor de Missède, mais plus prompt à l'emportement également. Ainsi qu'à la mise en scène. Il maniait joliment le verbe, mais ne répondait pas tout à fait aux questions. Pour le moment, Trystan ne savait absolument pas qui avait tort ou qui avait raison, mais il aurait été illusoire de pouvoir trancher l'affaire en une heure à peine. Dommage, il aurait pourtant apprécié.

Résumons donc les faits :

Viktor de Missède, jeune baron, avait fait la connaissance d'une demoiselle inconnue au détour des chemins. Demoiselle amnésique, baptisée Agnieska. Il s'était épris de sa protégée et l'avait demandée en mariage, les fiançant ainsi en attendant l'hyménée. Lors des bals d'Ysari, la demoiselle avait perdu un bracelet, ramassé par une tierce personne, qui avait ainsi permis de l'identifier comme étant Iseult Séraphin, dernière héritière de la lignée maudite. Dans le même temps, la demoiselle fut accusée d'avoir perdue sa virginité avec un autre homme et mise au secret par le fiancé dépité et sans doute furieux. Viktor en apportait la preuve par un parchemin signé. Trystan fit signe à Thibault d'aller chercher le parchemin et de le parcourir pour confirmer les dires de Viktor. Le jeune valet était l'éminence grise du roi. Son ombre. Son fidèle serviteur. Ses yeux également. Il lui faisait une confiance... aveugle. Le jeune homme récupéra le parchemin et le lut avant de confirmer au roi ce qu'il y était écrit.

Viktor parla aussi de témoins, postés à la porte de la jeune femme, avant de parler d'un autre parchemin, demandant une centaine d'hommes pour protéger le comte, alors venu en terre missédoise avec six dizaines d'hommes. C'était suffisant pour un simple voyage. Trystan put ainsi comprendre d'où venaient les hommes que le Comte lui assuraient avoir été là en embuscade. Une garde pour lui, qui s'était transformée en armée alors qu'ils arrivaient au manoir et découvraient une attaque dont ils ne connaissaient pas l'origine. Néanmoins, le jeune Baron apporta lui même une réponse à la question que s'était posé le roi : pourquoi cent hommes? C'était énorme. Les hommes d'armes du Comte devaient suffire. Viktor avoua alors que le Vertueux avait craint de mauvaises intentions de la part du Comte et avait prévu ces hommes au cas où...

Anseric ne répondit pas de suite aux accusations, préférant s'acquitter de la requête du roi, en allant faire chercher sa cousine. Il revint, non sans bruit et le roi attendit encore avant qu'il ne se décide à se présenter de nouveau devant lui pour répondre aux accusations. Il se défendit d'avoir attaqué le premier, évidemment, avant d'accuser de nouveau le baron de lui avoir tendu un piège. Il voulait retrouver sa parente, qu'il pensait en danger, devinant le mensonge. Mensonge il y avait eu, c'était un fait. Pour protéger la vertu de la jeune femme et aussi, l'honneur du baron. Honneur bafoué. La dame était-elle réellement en faute? Trystan était curieux d'entendre son point de vue sur tout cela.

- "Donc, votre différent vient, en partie, de la présence de ces 100 hommes. Et de votre présence dans cette tour Seigneur de la Rochepont. Le baron de Missède était le tuteur de cette jeune femme au passé inconnu, son fiancé, il avait le droit de la mettre au secret. Il est évident qu'il va nous falloir revoir la tutelle de cette jeune femme maintenant que nous savons qu'elle est votre parente. Le seigneur de Missède ne cache pas le double emploi de ces troupes en cas d'une possible attaque de votre part. Néanmoins, messire, vous n'avez pas dit comment s'était passé votre séjour? Vous avez été accueilli, mais ensuite, pas un mot sur la façon dont vous avez pénétré dans la chambre de votre cousine, gardée par des soldats, fidèles au baron. Ils avaient ordre de ne pas vous laisser entrer. Je comprends que votre soucis pour votre parente vous ai rendu moins patient et plus enclin à l'emportement..."

Finalement, tout cela venait du mensonge entourant l'enfermement de la jeune femme. Viktor avait voulu préserver son honneur, Anseric, délivrer sa cousine, sans savoir ce qu'il s'était passé. Le baron avait fait mander trop d'hommes, et ceux-ci avaient attaqué le comte qui avait sans doute ouvert les hostilités en insistant pour voir sa cousine, contrant les ordres reçus par les gardes. Quel casse-tête. Le roi se pinça l'arête du nez, avant de reprendre :

- "Qu'importe, nous en reparlerons plus tard."

On amena alors la jeune Iseult, l'annonçant comme il se devait et le roi l'accueillit :

- "Bienvenue Dame Iseult. Il semblerait que vous teniez un rôle important dans cette querelle et c'est tout naturellement que je souhaiterais m'entretenir avec vous au sujet de cette triste affaire. Peut-être saurez-vous m'apporter les pièces manquantes."

Le ton du roi était plus chaleureux avec la jeune femme qu'avec les deux hommes. Moins froid et lointain. Comme s'il cherchait à gagner la confiance de la demoiselle ou du moins, la mettre à l'aise. Favorisant ainsi les confidences.

- "Sortez tous. Je vous ferais mander quand nous en aurons terminé."

Il ne resterait alors dans la pièce que Trystan, Iseult et le jeune Thibault, interprète entre une muette et un aveugle. Le roi ne voulait pas que la jeune femme se sente observée. Il voulait lui donner une impression de confidences, de sécurités et devoir répondre aux questions devant tous ne l'aiderait sans doute pas.
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Iseult Séraphin
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeMar 22 Fév 2011 - 21:55

Je venais de quitter Dragan, seigneur elfe d'Ardamir après une rencontre qui avait su me redonner le sourire. Je l'aimais beaucoup car il fut présent pour moi dès le premier instant et ce jour là, il le fut une nouvelle fois. C'était une personne en qui j'avais pleinement confiance et qui ne m'avait point trahi malgré que nous soyons si différent.
Alors que j'étais en chemin pour m'en retourner à l'intérieur du palais du roi, une ombre imposante se fit voir suivi d'une plus petite. Il s'agissait de mon cousin le comte d'Arétria et un garde du roi. Son audience était elle finie? C'est ce que je me mis à penser pour qu'il se trouve dans les jardins à cette heure ci.

S'approchant de moi, il me saisit par les hanches telle la brindille que j'étais à ses côtés. C'est à lors que mon bon cousin me dit qu'il me faudrait me montrer courageuse. Le roi demandait ma présence à l'instant. Je fus déconcertée d'apprendre cela. Je ne m'attendais guère à une rencontre avec le roi si tôt, le jour de notre arrivée à Diantra.
Inclinant alors la tête pour signifier à mon cousin, que je consentais à cela. Celui ci s'en retourna aussi rapidement qu'il était apparu. C'est donc simplement avec la présence du garde qui l'accompagnait que je me rendis à la salle du trône.

Une immense porte en bois sculpté se dressait face à moi. Mon coeur s'accéléra dans ma poitrine. Alors que doucement la porte s'ouvrit et qu'on fit l'annonce de ma présence. On me présenta sous le nom d'Iseult Séraphin, cousine du comte et derrière membre de ce qui fut jadis cette puissante famille.
Avançant d'un pas lent, une certaine tension se fit sentir dans mon corps quand je vis le baron de Missède. Heureusement que la présence rassurante de mon cousin eut pour effet de calmer quelques peu mes craintes sinon j'aurai été prise d'un profond malaise en le voyant. J'avais souffert à cause de cet homme et il se tenait à présent dans la même pièce que moi.

Me fendant en une délicate révérence devant le roi, j'attendis un geste de sa part pour me redresser. Seuls les plissements des étoffes de ma robe se faisaient entendre dans ce silence froid qui régnait d'un coup. Mais bien vite le silence régnant fut rompu par le roi qui me souhaita la bienvenue et qui exprima sa volonté de s'entretenir avec moi concernant cette affaire qui nous avait conduits devant lui.
Le roi demanda alors qu'on nous laisse seuls. L'assistance devait sortir sur ordre du roi. Je fus surprise de cette demande, j'aurai imaginé que mon cousin serait près de moi pour supporter cette épreuve. Il faut bien avouer que cette situation était des plus intimidantes. Je rencontrai le roi pour la première fois de mon existence et ce prime entretien me plongeait en plein coeur de mon rang, de ce que j'étais, de ce que je devais paraître.

Contrairement à ce que j'aurai pu penser, je me sentis comme soulagée de ne plus être dans la même pièce que Viktor. C'était sans doute cela la véritable épreuve pour moi. J'avais su rester impassible, de marbre devant lui sans m'effondrer ni prendre la fuite et cela était déjà une belle victoire en soi. Le ton qu'employait le roi qui se voulut assez chaleureux envers ma personne fit en sorte de me décontracter un peu.
Pour le moment, j'ignorai toujours que sa majesté était aveugle. Mon cousin ne m'avait rien dit à ce sujet. Et je doute qu'il sache qu'aucun son ne pouvait sortir de ma gorge. Alors que tous étaient sortis nous laissant seuls en tête à tête, je vis qu'un jeune homme était resté dans l'ombre du roi. Lançant un regard d'incompréhension en direction de cette personne, je m'attendais à avoir une réponse quant à sa présence alors que tous avaient du vider les lieux.
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeMer 23 Fév 2011 - 15:47

- "Bien, maintenant que nous voilà seuls, ma Dame, j'aimerais savoir ce qu'il s'est exactement passé. Chacun des deux partis défend son point de vue et je ne peux discerner la vérité pour le moment."

Ni savoir qui avait tort ou qui avait raison. Le roi ne pouvait se fier qu'à ce qu'il entendait, qu'aux paroles. Aux rapports. Aux preuves. Il n'était pas là ce jour là et chacun proférait sa propre vérité. Il devrait trancher, au risque de commettre une erreur. Il regrettait souvent de ne pas savoir lire dans les esprits. Peut-être que cela viendrait. Ne marchait-il pas dans les rêves après tout? Certes, il entrait dans l'inconscient des gens... Une manipulation mentale était autrement plus difficile. Mais quelle facilité cela serait ensuite pour donner justice!

- "Je voudrais que vous me racontiez tout depuis le début... Depuis votre rencontre avec le Seigneur de Missède jusqu'à maintenant, en n'omettant aucun détail. Et en appuyant bien évidemment, sur votre séjour dans le manoir d'Afayel et les retrouvailles avec votre cousin... C'est cet épisode qui initie la querelle entre les deux seigneurs. Peut-être m'aiderez-vous à comprendre ce qu'il s'est exactement passé et à rendre justice."

Un fin sourire ourla les lèvres du roi, avant qu'il ne poursuive :

- "Approchez ma Dame. Thibault?"

Le jeune garçon resté dans l'ombre du roi s'avança et descendit de l'estrade, offrant alors son bras à la jeune fille pour l'inviter à monter et rejoindre le roi, abolissant ainsi la distance entre eux dans cette salle bien trop vaste pour trois personnes. Le jeune valet approcha un siège pour la jeune fille, l'invitant à s'asseoir. L'entretien ne serait peut-être pas très long, mais mieux valait prévoir. Le roi en profita pour créer une bulle de silence, s'assurant ainsi qu'aucun personne extérieure ne pourrait entendre ce qu'il se dirait ici. Iseult était accusée d'avoir violé ses serments. Si elle avait effectivement couché avec un autre, sans doute ne voudrait-elle pas que cela soit rendu publique.

- "Bien, vous pouvez vous exprimer sans crainte désormais."

Il se retrouvait face à la dernière héritière des Séraphins. Il ne savait pas encore quel était son lien de parenté avec Merwyn et il lui faudrait le lui demander plus tard. Comme il devrait voir les modalités de tutelles avec le Seigneur Anseric la concernant. Il y avait tant à faire... Mais d'abord, régler cette querelle. S'il s'était montré froid avec les hommes, Iseult avait le droit à un homme quelque peu différent, plus abordable et plus charmant également. Il était connu que le roi plaisait aux dames et se plaisait en leur compagnie, sans que pour autant, sa fidélité ne puisse être remise en cause. Il semblait avoir un don pour mettre à l'aise les femmes les plus timides ou revêches, abolissant ainsi les barrières sociales. La preuve en était de Katalina ou de Johann.
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeMer 23 Fév 2011 - 16:45

Nous étions seuls, enfin presque car il y avait cette tierce personne qui se tenait non loin du roi. Le roi comptait sur moi pour discerner la vérité dans cette triste affaire. J'étais la clef de tout cela et une autre vision de la scène devrait normalement aider à en démêler ce noeud et ainsi aider à faire justice que ce soir dans l'un ou l'autre camp.
Il désirait que je lu raconte tout et cela depuis le début. Ma rencontre avec le baron de Missède et celle avec mon cher cousin, le comte d'Arétria. Il désirait que je n'omette aucun détails, il faudrait donc que je n'oublie rien si je désirai que cette affaire finisse un jour ou l'autre.

Un sourire se dessina sur les lèvres de sa majesté. Sa voix s'éleva de nouveau alors qu'il me demanda de m'approcher. Appelant alors cette personne restée en retrait, je compris alors que ce devait donc être la seule personne autorisée à rester avec nous et que c'était pour cette raison qu'il n'était point sorti avec les autres.
Le jeune homme s'avança vers moi et me tendit son bras pour me conduire plus près du roi. Suite à cela, il avança un siège pour que je prenne place. Pendant ce court intermède, le roi en profita pour lancer un sort. Sort de silence pour qu'aucune parole qui sera prononcée ne sorte de cette bulle.

Le roi me donna la parole. Cette proximité me permit de voir que le roi était aveugle. Détail que je n'avais pu me rendre contre avec la distance qui nous séparait avant. Il y avait là un problème de taille. Comment faire? Jusqu'à maintenant mes interlocuteurs lisaient sur mes lèvres où mon écriture. Cela serait impossible au roi.
Aussi quand il m'invita à prendre la parole, une triste lueur traversa mon regard. Le silence régnait que seul la voix de notre monarque faisait cesser. Portant alors mes mains à ma gorge, je regardais Thibault et secouant la tête négativement, j'essayais de lui faire comprendre que je ne pouvais parler.

Pour en donner une explication plus parlante qu'un simple non de la tête qui pourrait être une offense envers le roi et perçu comme un refus de parler, je défis d'une main le ruban ornant ma gorge. Glissant dans mes mains, la cicatrice traversant ma gorge se dévoila aux yeux du jeune homme.
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeMer 23 Fév 2011 - 18:15

Thibault marqua sa surprise alors que la jeune femme le regardait et montrait sa gorge. Elle dénoua son foulard et montra ses cicatrices au jeune homme qui les regarda sans ciller. Il semblait difficile de pouvoir arracher une expression de surprise sur le visage grave du jeune homme, mais Iseult y était parvenu. Il se gratta la gorge et reprit à l'intention de Trystan :

- "Majesté, il semblerait que nous ayons un petit problème."

Le roi se redressa légèrement, tournant son visage vers la voix de Thibault, sans pour autant que son regard ne puisse le fixer. Comme Iseult venait de s'en rendre compte, le roi était aveugle. Ses yeux fixaient, sans pour autant voir. Mais lorsqu'ils plongeaient dans les vôtres, vous ressentiez un étrange sentiment de malaise, comme une âme mise à nu par ce regard vert tendre qui fut émeraude du temps où il distinguait encore.

- "La dame Iseult n'est pas en capacité de parler. Il semblerait que sa gorge ai été blessée et qu'elle en ai gardé des séquelles."

Une expression de surprise, puis de contrariété passa fugitivement sur le visage du roi, mais il se reprit très vite, si vite qu'on aurait cru rêver et il se tourna de nouveau vers la jeune femme.

- "Il semblerait effectivement que le dialogue soit plus difficile entre nous."

Il esquissa un mince sourire, en rapport avec l'ironie de la situation. Un aveugle et une muette voilà qui ne manquait pas de piquant. Il ne pouvait pas lire sur ses lèvres ou lire tout court. Le problème venait de lui, et cela le dérangeait de se retrouver face à un problème qui était initié par son propre handicap.

- "Thibault, va chercher un vélin, de l'encre et une plume."

Le jeune homme fila sans qu'on le lui répète et Trystan reprit pour la jeune femme :

- "Nous ne saurions laisser ces petits problèmes nous empêcher de deviser, n'est-ce pas?"

Le silence s'installa quelques minutes, le temps que le jeune valet revienne avec ce que son roi lui avait demandé. Et avec un écritoire en prime, pour faciliter la tâche de la jeune femme.

- "Bien ma Dame, allez-y, exprimez-vous désormais. Thibault me lira vos réponses. J'ai toute confiance en lui, comme vous pouvez vous en douter."
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Iseult Séraphin
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeMer 23 Fév 2011 - 20:42

On put clairement lire la surprise sur le visage de Thibault alors que je dévoilais ma gorge. Je le vis alors se gratter la gorge avant de prendre la parole et d'informer le roi du problème présent. A cette annonce, le roi se redressa dans son siège comme si cette annonce n'avait rien qui vaille. Le jeune homme fit alors mention du dit problème: ma gorge. Il ne dit pas simplement que je fus muette mais qu'une blessure m'empêchait de prendre la parole.
La surprise dans un premier temps put se lire sur le visage du roi avant qu'elle ne se transforme en contrariété. Le roi venait de réaliser qu'il serait impossible de communiquer librement et que par conséquence la présence de Thibault devenait importante pour jouer les interprètes. Nos handicapes personnels n'en étaient guère un quand ils étaient pris séparément mais dans le cadre d'une conversation cela était impossible. Un dialogue de sourd en quelque sorte...

Cependant à chaque chose, il y avait une solution. Le roi demanda alors au jeune Thibault d'aller chercher un vélin et de quoi écrire. S'exécutant, il nous laissa seuls tous les deux en tête à tête dans un profond silence après qu'il ajouta une question de pure rhétorique à mon attention. Question qui eut pour seule réponse un hochement de tête qu'il ne put voir. Le silence régnait à présent. Les rares bruits que l'on pouvait entendre furent les bruissements du tissu alors que je renouais autour de mon cou le ruban qui avait pour but de dissimuler ma cicatrice.
Thibault revint rapidement avec un écritoire en prime pour faciliter l'affaire. Une fois le tout mit en place, le roi reprit la parole m'informant que Thibault lui lirait toutes mes réponses facilitant ainsi notre échange. Acquiesçant d'un geste de la tête, je pris la plume dont la pointe fut trempée dans l'encrier avant de la laisser glisser sur le papier. Les arabesques de mon écriture prenaient forme peu à peu permettant à Thibault de lire aisément au fur et à mesure que j'écrivais.


Je vous remercie votre majesté pour cet égard dont vous faites preuve. Je ne sais ce qui a pu être dit avant mon arrivée aussi je vais reprendre depuis le début.

Tout à commencer au début de l'été avec mon réveil dans un petit castel en Serramire. Mes souvenirs, hélas ont disparu me laissant un vide sur mon passé, mon histoire. Je fus alors découverte érrante en pleine compagne dans la province d'Oësgard par le protecteur d'Ardamir: Dragan Tiril. Il m'apporta soins et protection et accepta également que je reste avec eux.
En chemin nous avons rencontré le baron de Missède à qui je fus confiée. Mon absence de souvenirs et de prénom ne facilitant guère, le doux prénom d'Agniezka me fut donné. Un mois passa durant lequel de tendres inclinations naissaient entre nous. Nos fiançailles furent alors proclamées peu de temps avant les bals donnés en Ysari.
Ce fut là bas que tout bascula. Lors du second bal, une chute fit choir le bracelet que je portais. Ce fut également ce même soir que je déplus au baron qui me exiler. Je pensais ne jamais retrouvé ce bien qui m'est cher et restée enfermée au manoir.
Mais le comte d'Arétria est venu me voir pour me rendre ce que j'avais perdu et m'instruire sur mon identité véritable. Nous avons conversé un peu et je me souvins plus exactement ce qui se passa ensuite mais le manoir fut pris d'assaut obligeant mon cousin à prendre la fuite. Je ne le revis point jusqu'il y a peu.
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Trystan de Diantra
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeJeu 24 Fév 2011 - 10:49

Le résumé fait par la jeune femme avait le mérite d'être court. Il s'était attendu à moult détails, mais elle ne semblait pas partager ce trait de caractère avec son cousin. Néanmoins, elle confirmait le début de l'histoire : retrouvée errante et amnésique, confiée à Viktor de Missède, fiancée à lui suite à la naissance de tendres sentiments. Il y avait également la perte du bracelet lors des bals, l'enfermement au manoir et le désir d'Anseric de la voir et le lui rendre en lui rendant en même temps son nom et son passé. Il restait pourtant deux zones d'ombre.

- "Très bien. J'ai quelques questions à vous poser ma Dame et je n'irais pas par quatre chemins. Je vous demanderais d'être honnête dans vos réponses, quoiqu'elles puissent vous en coûter. En fait, je vous déconseille de me mentir, pour votre bien."

Sans se départir de sa voix chaleureuse, la menace était clairement sous entendue dans ses paroles. On ne mentait pas au roi, tout simplement. Et s'il était aveugle, il n'était pas idiot. Malheureusement, là où il pouvait se focaliser sur un timbre de voix et un changement de ton, cette fois, rien ne pouvait lui indiquer que la jeune femme pouvait lui mentir. Il était tellement plus aisé d'écrire et proférer des mensonges par la plume que par le verbe.

- "Si nous sommes seuls, c'est en partie pour qu'aucun des deux partis ne puisse vous influencer. La simple querelle a dépassé les frontières pour venir jusqu'à moi, aussi vous demanderais-je la plus grande objectivité, en ne favorisant pas un parti pour vous venger d'un autre. Me suis-je bien fait comprendre?"

Pas question, donc, d'accabler le Seigneur de Missède et de louer la bravoure de son cousin. Elle avait tout intérêt à ce que Viktor plonge lors de cette affaire, le roi en était tout à fait conscient.

- "Bien. Commençons donc. En quoi avez-vous déplu à Viktor de Missède? Un exil, une mise au secret... Voilà des mesures draconiennes."

Elle avait donc du faire quelque chose qui l'avait grandement offensé. Comme rompre ses engagements, par exemple. Mais il attendait d'entendre ce qu'elle avait à dire (ou écrire) à ce sujet, avant de l'aborder lui-même.

- "Ensuite, voici les faits : Vous êtes enfermée dans le Manoir et personne n'a le droit de visite. Le Comte Anseric se rend en terre missédoise pour vous retrouver et vous dire qui vous êtes, ainsi que vous récupérer sous sa tutelle. Accompagné de soixante hommes d'arme, il fait halte au manoir et exige de vous voir, ce qu'on lui refuse. Les ordres viennent du baron, ses hommes ne peuvent passer outre, même pour un comte. Voici le point nébuleux de cette affaire. 100 soldats missédois ont été appelés en renfort, craignant une fourberie de la part de votre cousin, trop armé pour ce simple manoir et trop près de la deuxième ville de Missède. Votre cousin aurait décidé d'aller outre les ordres pour pouvoir vous parler, déclenchant ainsi les hostilités. La suite, je vous laisse la deviner... Les 100 missédois, en arrivant, ont vu le manoir pris d'assaut et ont attaqué le Comte qui a du battre en retraite. En résumé, toute à sa joie de vous revoir et à sa colère de vous savoir enfermé pour un motif fallacieux, votre cousin aurait forcé son passage pour vous revoir. N'avez-vous rien entendu avant de le revoir? Ne vous a-t-il rien dit? Rapportez-moi ses paroles quand il s'est entretenu avec vous. Le plus fidèlement possible."
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeJeu 24 Fév 2011 - 22:50

J'avais fait simple dans mon récit car j'ignorai avec exactitude les détails que le roi voudrait que j'approfondisse. Selon ce que lui lisait Thibault, il poserait lui même les questions et alors j'y répondrai avec honnêteté. D'ailleurs, ce que j'avais pu écrire éveilla des questions. Et le roi désirait que je sois sincère. Cela va sans dire.
Inclinant la tête pour signifier que oui, le page en fit part au roi. Toujours avec la même voix qui se voulait chaleureuse à mon égard pour me mettre en confiance, il me posa alors ses questions. La question que je redoutais tant tomba. Le roi désirait savoir en quoi j'avais déplu au baron.

Je pâlis quelque peu et cela ne manqua pas au regard de Thibault. Baissant le regard, intimidée sur le vélin qui se trouvait devant moi, je fis glisser une nouvelle fois la plume pour en écrire mes paroles.


Cette question me met mal à l'aise votre majesté pour la simple raison que j'aimerai effacer ce souvenir de ma mémoire si cela était possible. Ne pensez pas que je sois une femme de petite vertu suite à cela car je me suis égarée cette nuit là.
Si j'ai tant déplu au baron, la faute est mienne. Je lui ai avoué une incartade pour laquelle j'avais de nombreux remords qui venaient à me hanter la nuit. Peut être aurai je mieux fait de garder cela sous silence mais le destin en a voulu autrement.


Par cet écrit, j'avouais à mi mot que je fus infidèle. Je ne donnais aucun élément sur l'identité de celui avec qui j'avais fauté. La question étant ce que j'avais pu faire et non avec qui je l'avais fait. J'espérai juste que le roi ne veuille pas avoir de plus amples explications sur ce sujet.
J'enchainais ensuite sur une autre des ses questions. Celle concernant l'attaque du manoir. Prenant une profonde inspiration pour me remémorer la scène, j'inscrivis la vision que j'avais eu à ce moment de cette soi disant attaque.


De ce que je sais de cette affaire, c'est qu'un noble voyageur se trouvait au château pour faire halte, avec sa cour. Comme j'étais enfermée dans mes appartements, je ne peux vous confirmer la véracité des dires quant à la quantité d'hommes qui se trouvaient au castel. Cependant, ma porte ne fut pas forcé car aucun bruit ne me mit en alerte.
Je fus surprise de voir l'un de mes cavaliers lors du bal poser genoux à terre avec tous les égards que l'on devait à une demoiselle alors qu'on ignorait encore mon lignage. Il ne fallut guère longtemps pour que le comte, mon cousin, m'instruise sur mon nom et ma lignée.
Il est vrai que sa présence me surprit plus que de raison mais ses intentions étaient nobles. Il n'y avait aucune craintes à avoir car il se montra en homme courtois et aimable. Nous avons conversé un moment, du moins l'écoutai-je. Ses paroles résonnèrent en moi, tel le glas.
Il fut émis des doutes envers le baron et ses véritables intentions. Je dois reconnaître à présent que je me range de l'avis de mon cousin alors qu'au début je ne voulais y croire. J'ignore si le baron fut au courant de ma véritable identité car jamais il n'en dit mot. Lors de notre première rencontre, il fut même contre l'idée que l'on me conduise à Diantra afin que l'on cherche mes origines.
Les actes du baron de Missède me confortent dans mon idée. Quel homme amoureux irait à enfermer une jeune femme qui vient faire pénitence? Quel homme dites moi, vous demanderez de renier ce que vous êtes, vous demandant d'oublier ce que vous avez pu apprendre sur votre famille? Un homme sincèrement amoureux aurait tenter de comprendre? Mais pas lui! Aussi j'ai fuis sans nulle aide. Il n'a jamais cherché à me retrouver ni même à me contacter alors que je lui ai écrit une lettre. Le baron a conservé un bijou qui a une grande valeur à mes yeux, il s'agit d'un collier faisant écho au bracelet que je porte. Cependant, il refuse de me le restituer arquant qu'il ne me connait pas...


Alors que j'écrivais ma diatribe contre le baron de Missède les larmes coulèrent sur mon visage. Faire mention de cela me faisait toujours aussi mal alors que je m'évertuais à passer outre. Il fallait que j'oublie. Il fallait que je sorte cet épisode de ma mémoire à jamais mais cela était encore bien trop frais dans mon esprit. Les gouttes d'eau ruisselant le long de mes joues vinrent à tomber sur le vélin, faisant baver l'ancre. Mais Thibault eut le temps de finir de lire avant que la fin ne devienne illisible, noyé sous mes larmes.
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Trystan de Diantra
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeVen 4 Mar 2011 - 21:08

Ainsi donc, la dame avait réellement déplut au baron en s'offrant à un autre. Elle ne le formula pas explicitement, mais ne le nia pas non plus. Il allait sans dire qu'elle ne s'en était pas vantée auprès de son cousin qui accusait le baron de calomnies. Le roi allait devoir la jouer fine pour ne pas exposer la disgrâce de la jeune femme aux yeux de tous mais en rétablissant la vérité sur Viktor de Missède. Il ne s'était pas lassé de sa jeune promise, il ne s'était pas montré inutilement cruel : il avait agi par instinct, poignardé en plein coeur, trompé. Offensé. Son honneur bafoué avait-il davantage parlé que son cœur meurtri? Trystan ne pouvait le deviner. Mais Iseult s'était bien montrée coupable d'avoir eu un moment d'égarement. A croire que la luxure coulait dans le sang des Séraphin... Merwyn n'avait pas été réputé pour être un saint homme, c'était le moins qu'on puisse dire. Il avait du coucher avec tous les membres féminins de son entourage, engageant ses maîtresses dans son armée. Le roi eut un petit sourire quand Thibault lui lut l'écriture de la jeune femme. Quelle douce naïveté... Viktor se serait rendu compte que quelque chose n'allait pas la nuit de noces.

- "La virginité d'une dame est très importante pour un homme, surtout de haut lignage. Viktor de Missède aurait pu faire annuler le mariage ou vous nuire s'il s'était rendu compte que vous n'étiez pas tout à fait innocente la nuit de vos noces..."

C'était son droit le plus strict. Comme d'exiler sa fiancée infidèle loin de tout, le temps de réflechir à ce qu'il allait faire d'elle.

- "Mais vous devez vous rendre compte d'une chose ma Dame : votre cousin accuse le baron de tromperie quand il vous accuse d'infidélité. Et je gage que vous n'avez rien fait pour dissimuler ce malentendu aux yeux de votre cousin. Je ne peux vous en blâmer et je tâcherais de respecter votre discrétion si cela est possible dans cette affaire."

Elle exposa alors ce qu'elle savait de cette attaque. Peu de choses en vérité. Sinon que son cousin était un brave homme et le baron, en torts. Témoignage à prendre avec des pincettes de la part d'une jeune femme qui avait été amoureuse, puis reniée. Était-ce un moyen de se venger? Ce ftu d'une voix douce que le roi reprit :

- "Ma Dame, vous êtes encore bien jeune. Et la réalité de ce monde doit vous sembler bien cruelle. L'honneur est parfois plus fort que l'amour. Le poison de la trahison, plus virulent que le feu de la passion. Votre famille s'est montrée coupable de haute trahison. Je ne sais ce que voulait le baron de Missède en vous demandant de renoncer à votre nom... Peut-être vous protéger de mes foudres. Merwyn Séraphin était un cousin et pourtant, il n'a pas hésité à se rallier à Aegar de Sainte Berthilde pour tenter de proclamer une indépendance de leurs terres... Idées ridicules, pure folie, qui se devait d'être châtiée. Vous êtes la dernière de la lignée ma Dame. Une lignée de félons et de couards."

Rien de très glorieux en somme. Que le passé reste enterré. Le roi avait tous les éléments en main.

Une fiancée infidèle et enfermée.

Un baron offensé, trompé, méfiant envers un Comte.

Un cousin inquiet, sanguin, ne comprenant pas les raisons de cet enfermement.

Et un amant, sans nom.

4 personnes, qui avaient réussi à créer cette situation intenable.

Les hommes du baron avaient-ils vraiment attaqué le Comte sans sommation, sans raison? Ou bien, interprétant mal la situation, s'étaient-ils lancé à l'assaut? Difficile de départager les torts. Mais Iseult étant la protégée d'Anseric et ayant causé des torts à Viktor, Anseric devait dédommager le baron. Et le baron ayant attaqué les hommes du Comte, un peu trop vivement peut être, devait lui aussi le dédommager.

- "Merci de votre témoignage ma Dame. Je vais devoir régler avec le Sieur de la Rochepont les modalités de votre tutelle... Et m'enquérir de ce fameux collier auprès du Seigneur de Missède. Cela vous convient-il?"

Il fallait maintenant rendre un jugement.

- "Thibault, va les chercher."

- "Oui Majesté."

Le jeune homme en profita pour aider Iseult à se lever et lui faire redescendre l'estrade. Puis, il sortit et alla chercher Anseric et Viktor, les ramenant devant le roi.

- "Mes seigneurs, je pense avoir tous les éléments en main pour rendre mon jugement. Avez-vous quelque chose à ajouter qui n'ai été dit? Seigneur de Missède, à combien d'hommes s'estime vos pertes. Et vous Seigneur de la Rochepont? Combien d'hommes avez-vous perdu durant cette violente altercation?"

Le dénouement était proche. Restait à mettre dans la balance toutes les pertes et préjudices.
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Iseult Séraphin
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeVen 4 Mar 2011 - 22:14

Il est vrai que la façon dont j'avais formulé mon infidélité était sujette à interprétation car il pouvait aussi bien s'agir d'un baiser que de l'acte charnelle. Cette formulation restée évasive était volontaire. Je ne pouvais avouer ouvertement que je n'était plus chaste. Thibault avait lu le manuscrit et le roi répondit alors.
Pour sa majesté, il ne faisait aucun doute sur la réalité de la chose. Il insista d'ailleurs sur l'importance de la virginité de la femme aux yeux des nobles de haut rang. Je baissais le regard en l'écoutant. En même temps, je ne savais pas comment je m'étais retrouvée dans cette chambre. J'étais la coupable de tout ceci alors qu'en réalité, je n'étais qu'une innocente victime.

Le roi m'informa alors sur la situation exacte. Je pensais qu'il s'agissait juste de cette histoire d'attaque à Ybaen mais en réalité, c'était tout autre. Le conflit était né de moi. Le fait que je veuille cacher ce fait à mon cousin avait créé cette tension. Il est vrai que lorsqu'Anseric m'avait posé la question, je n'y avais pas répondu, détournant le sujet sur le fait que le baron désirait que je cours à ma perte.
Je fus soulagée d'entendre que le roi comprenne le fait que je ne veuille pas divulguer cela. Au contraire, il m'informa qu'il resterait discret sur cette affaire si cela lui était permis. Car à un moment où un autre de toute façon la vérité éclaterait au grand jour mais je préférerai que ce ne soit pas dans ces conditions.

La suite n'était pas du même acabit. Le roi fit mention de ma famille. Je savais peu de chose sur elle hormis qu'elle était en disgrâce à cause du précédent duc Merwyn Séraphin, qui fut l'un de mes cousins. Aussi j'avais ouïe dire par la mère du baron de Missède que j'étais issue d'une famille de traitres mais j'ignorai quelle fut cette traitrise. Jusqu'à maintenant personne ne m'avait informée à ce sujet.
Les paroles du roi résonnèrent tel le glas dans mon esprit. La traitrise de ma famille relevait de la haute trahison. J'avais un regard horrifié qu'il ne put voir alors que je l'écoutais avec la plus grande attention. Il était la première personne à me parler de ma famille alors que tous semblaient éviter ce sujet délicat.

J'apprenais par l'intermédiaire de Trystan que Merwyn était un cousin du roi. Dans quelle mesure, je l'ignorai mais cela faisait il de moi une parente éloignée du monarque? N'ayant jamais vu mon arbre généalogique, je ne savais que penser. Le pire fut sans doute quand il fit mention de la folie de Merwyn de vouloir se proclamer libéré de la couronne.
J'étais issue d'une lignée déchue, je le savais mais maintenant que j'en connaissais la raison, c'était bien plus dur à encaisser. De mes yeux, les larmes se mirent à couler. Je comprenais à présent pourquoi Viktor voulait que j'oublie ce détail. Mais il était impossible à présent. Etant la dernière héritière de ce nom sali et trainé dans la boue par l'ancien duc, il ne restait qu'à moi seule de redorer le blason de ma famille.

Le roi me remercia de l'aide que j'avais apporté pour élucider cette affaire. A présent, il devait voir avec mon cousin ma tutelle. Etant sans famille directe, le comte d'Arétria jouait les chevaliers blancs en me protégeant et en se portant garant pour moi. Il était la seule famille qui me restait aussi ce rôle semblait être pour lui mais il y avait visiblement des détails à mettre au point dont je n'avais pas encore conscience.
L'histoire de mon collier intéressa également le roi qui me promit d'éclaircir ce point avec le baron. Acquiesçant sur cet entre fait, le roi demanda alors au page d'aller chercher le comte et le baron. Mais avant d'aller les quérir, il m'aida à me lever puis à descendre de l'estrade sur laquelle nous étions.

Reprenant place devant l'un des sièges disposés pour l'audience, j'attendis le retour des deux seigneurs. Le roi leur offrit la parole si tant soit peu, ils leur restaient quelque chose à dire. Le dénouement était proche. Chacun devait informer le roi sur ses pertes afin qu'il tranche sur les dommages et intérêts de chacun.
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeMar 8 Mar 2011 - 21:56

Il n'y avait bien que le bovin pour croire en sa victoire.

Viktor faisait preuve de plus de pragmatisme. Il était venu ici en étant tout à fait réaliste. Il ne gagnerait pas vraiment lors de ce jugement que rendrait le roi. Mais Anseric ne gagnerait pas non plus. Le roi ne pouvait se permettre de fâcher trop ostensiblement un des deux partit. C'était simple pourtant. De la politique de base. Sans doute même l'une des première situation à laquelle un suzerain était confronté.

D'un côté, le roi pouvait le punir lui. Après tout, ses hommes étaient tout de même responsable d'un violent accrochage. Mais d'un autre côté, le punir revenait à dire qu'un noble pouvait en toute impunité braver en dehors de ses terres les ordres que le seigneur des lieux avait donné en son bon droit. Si le roi laissait passer cela, c'était la porte ouverte à l'anarchie.

Punir le comte Anseric?

Solution possible. Mais d'une part, on allait fâcher un noble stupide, borné et plus qu'obtus. D'autre part, il fallait bien se rendre à l'évidence. Les hommes de Missède n'auraient pas dut réagir de la sorte. Tout dans leur intervention était parfaitement justifiée. Mais de deux choses l'une. Soit ils auraient dut massacrer TOUT les bœufs, soit ne pas charger ainsi.

La mort du comte? Un gros soucis diplomatique? Oui, sans le moindre doute. Quoi que Viktor aurait trouvé une solution pour tourner cela à son avantage et disculper les soldats missédiens de ce crime. Le Voile, les bandits, une imprudence du comte... un accident est si vite arrivé. C'est vraiment dommage tout de même...

Enfin bref. Sur ces charmantes pensées, l'homme de confiance du roi vint les chercher et on les fit à nouveau entrer dans la salle du trône. Qu'est-ce qu'Agniezka avait bien put raconter au roi? Bonne question. Pour être honnête, Viktor n'en avait strictement rien du tout à faire. Son plan était déjà prévu largement à l'avance et rien de se qui ne s'était passé jusqu'à présent n'avait apporté aucune surprise.


- "Mes seigneurs, je pense avoir tous les éléments en main pour rendre mon jugement. Avez-vous quelque chose à ajouter qui n'ai été dit? Seigneur de Missède, à combien d'hommes s'estime vos pertes. Et vous Seigneur de la Rochepont? Combien d'hommes avez-vous perdu durant cette violente altercation?"

Viktor prit la parole. Il avait en effet plusieurs choses à dire. Le comte risquait fort de ne pas apprécier se qu'il allait dire. Mais il avait encore au moins un coup à lui porter.

« En effet votre Majesté, j'ai encore une légère précision à apporter. Sans doute est-ce que cela n'a aucune importance. Mais si je peux me permettre, l'amour que le comte porte à sa cousine semble bien fluctuante. Il me paraît nécessaire de préciser à sa Majesté que le comte ne tenta même pas d'emmener sa cousine avec lui lors de sa fuite. Sans doute n'était-elle pas tant en danger que cela d'après lui. À moins bien entendu que le comte n'ai pas grand chose à faire du sort qu'aurait été celui de sa cousine au moment ou les soldats de Missède ont investit le manoir pour en reprendre le contrôle. »

Et voilà. On pouvait toujours prétendre qu'il avait été forcé, Agniezka avait été retrouvée dans son lit. Il pouvait aussi prétendre qu'elle avait été violentée. Mais cela ne collerait sans doute pas à se que la jeune femme avait raconté au roi.

Point suivant.


« De plus, votre Majesté, il me parait important de mettre en avant les preuves de la parenté. En effet, le comte s'est rendu avec empressement en mon manoir. Mais quels objets avait-il pour être certain qu'il s'agissait bien là de sa cousine? Un bracelet. Un simple et bête bracelet. Rien d'autre. Majesté. Un bijoux, même de très bonne facture ne prouve rien. Qui sait se qu'avait put être cette demoiselle. Une Séraphin victime d'une tentative d'assassinat? Possible. Une voleuse qui s'était emparé d'un bijoux précieux et s'était faite attaquée? Possible également. Majesté. S'est sans prendre la peine de verrifier cette information plus que douteuse que le comte se précipita vers le manoir et que les sombres évênements qui nous ont conduit ici se sont déroulé. Permettez moi de trouver plus que mince cette raison de violer mon hospitalité. Sa cousine? Peut-être l'est-elle. Peut-être ne l'est-elle pas. Au fond, cela n'a pas vraiment d'importance. Se qui en a en revancche, c'est la maigreur des éléments qu'avait alors le comte en sa possession. »

Un nouveau trou dans l'argumentaire du comte. Et pas des moindres. Toute cette histoire et le comportement du comte était justifié à l'amour qu'Anseric portait à sa cousine. Mais voilà que Viktor avançait sur le tapis le fait qu'Anseric avait laissé sa cousine qu'il prétendait en danger avec les hommes de Missède aux mains de ces dits hommes sans même essayer de l'emporter avec lui.

Ça donnait envie de siffloter sa victoire ça.

Le baron enchaina alors avec la liste de ses réclamations.


« Durant cette sombre affaire majesté, j'ai perdu quinze Chevaliers membres de la Garde de la Bibliothèque. L'élite de Missède. Est également à compter au nombre des pertes un Vertueux de la Garde. Membre de la plus haute noblesse Missédienne. La poursuite ensuite couta à mon armée un total de huit chevaliers. »

Première chose.

A la suite.


« Par ailleurs, je me permet de demander au seigneur Anseric une participation afin de réparer les quelques dégats qui ont été causé aux manoirs du lac Afayel. »

Logique en même temps. Il ne demandait pas au comte de tout rembourser tout seul. Une participation. C'était différent.

« De plus, je demande au comte réparation pour le traitement éhonté qu'il fit subir à mon héraut. Rompant ainsi les relations diplomatique puisque je ne pouvais plus envoyer mes hommes en Arétria puisque le comte le molesta en personne. La sécurité des envoyer missédiens n'étant plus assurée en terre d'Arétria. »

Et hop. Dernier point.

« Enfin, je demande réparation pour les multiples insultes et calomnies dont moi et mes hommes avons été victimes ici même devant vous Majesté. Pareils insultes à l'honneur de Missède ne peuvent rester impunies. »

Restait à savoir se que le roi allait dire.


Dernière édition par Viktor de Missède le Sam 12 Mar 2011 - 23:50, édité 1 fois
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Hans
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeSam 12 Mar 2011 - 23:40

__La diarrhée guillerette qu'avait très subtilement formulé Missède sonna aux oreilles d'Anseric comme le doux bruit d'une épée tirée à nu. Il ne fallait pas moins à notre prétendu ruminant qu'une pareille logorrhé -si légèrement syntaxée, qui plus est !-, pour faire s'ébaudir son honneur de béotien, à l'accent soupe-au-lait. Fustigeant prosaïquement la face maladive de son adversaire, l'arétrian sentait présentement les effets de son régime composé aux deux tiers de viande rouge. Une vilaine veinule pulsait sur sa tempe, c'est dire s'il était fâché.
__« Sire, je suis bon vassal, et croit en votre justice. »
__La diatribe si bien lancée cessa soudainement, cédant le pas à un silence hébétant. Se battaient dans la tête d'Anseric deux feux-follets, l'un exhortant la vengeance, l'honneur, et j'en passe ; l'autre (arborant une face de belette ?) susurrant qu'il eut mieux fallu se soumettre dès le début. Chassant ses démons à mesure qu'il barrissait un "Aaah, laissez moi, sorcelieux !" d'une voix inégale et suspecte, notre amical colosse fit outre de cette sénilité naissante, et repris de plus belle :
__« Sire ! Mon Roi ! Je suis bon vassal, et garant de votre paix, mais ça ! Sangdieux ! Ah, sachez que je goûte de cette paix, sire, mais sachez tout autant que je ne puis souffrir plus que pareil purotin salisse mon nom. J'eus été prêt à ce qu'on la poursuive, cette paix, mais, diables, je préfère la mort au déshonneur ! »
__Sans coup férir, le gaillard souffleta d'une violence inouïe son voisin ; c'était une de ces frappes qui envoyait allègrement un homme à terre. L'écho assourdissant du gantelet métallique se répercuta longtemps sous les plafonds décorés, en même temps que les murmures de l'assemblée doublaient de volume. Tonnant par dessus ce brouhaha rampant, Anseric laissa éclater son verbe aux oreilles du souverain, qui, s'il n'avait rien vu de la scène, devait pouvoir en subodorer la nature.
__« Sire mon roi, je vous sais bon et justicieux ; tous avons présentement entendu le venin de missède, et j'entends en laver l'affront. Cette cour n'est la place ni pour les serpents, ni pour les couards ; défendez moi de regagner mon honneur, et vous serez l'apôtre des deux vices. »
__Si Trystan avait souhaité au début de ce procès que le calme soit gardé, c'était sans prendre en compte les frictions entre belligérants. Dorénavant, il se trouvait placé dans une position délicate : l'assemblée au grand complet avait pu entendre Viktor annoncer qu'Anseric était un couard, et nier la noblesse de sa parente. Elle avait pu ensuite prendre note, à grands élans de tumulte, de la volonté toute légitime qu'avait Anseric de laver son honneur - son droit le plus strict.
__Désormais, si Trystan décidait de s'interposer, il étalerait aux yeux de la cour son refus des codes de l'honneur et de la chevalerie, leur préférant les règles du pragmatisme, de la lâcheté, et de l'injustice. Cette idée là avait été la pierre angulaire du soulèvement des ligues baronniales ; elle avait été confirmée par la fuite du roi, lors de ce triste évènement. Mais à présent, celui-ci pouvait redorer son blason, en laissant son vassal faire de même. Il pouvait renouer avec cet idéal de chevalerie, qui apportait au royaume sa grandeur. La noblesse était née sur les champs de bataille ; l'on avait remis le pouvoir dans les mains de ceux qui défendaient les siens, et leur honneur.
__« Vous désiriez des réparations pour vos crimes ? Venez les prendre ! Je vous défie, Missède, dans un duel à l'ancienne mode ; à l'épée, jusqu'à ce que mort s'en suive. Si vous n'êtes point lâche, assumez vos dires et donnez moi lieu et date. Je vous y retrouverais. »



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Viktor de Missède
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeMer 16 Mar 2011 - 21:51

Au regard qu'Anseric porta sur Viktor, le jeune baron de Missède sut que celui-ci allait commertre une bêtise. Et une grosse qui plus est. Il n'était guère difficile de lire dans le comportement de ce genre de personne. Viktor l'avait fait depuis le début et maintenant, il ne lui restait plus qu'à continuer un petit peu. Et puis, c'était tellement ennuyeux à faire. Le comte était si prévisible que cette audience avait quelque chose d'ennuyant à mourir un petit peu d'animation ne ferait pas le moindre mal. Bien au contraire. Mais Anseric de la Rochepont était un homme sans surprise.

« Sire, je suis bon vassal, et croit en votre justice. »

Première erreur. Ça partait mal.

« Sire ! Mon Roi ! Je suis bon vassal, et garant de votre paix, mais ça ! Sangdieux ! Ah, sachez que je goûte de cette paix, sire, mais sachez tout autant que je ne puis souffrir plus que pareil purotin salisse mon nom. J'eus été prêt à ce qu'on la poursuive, cette paix, mais, diables, je préfère la mort au déshonneur ! »

Encore une erreur.

Et voilà que...

Viktor ne fit pas le moindre petit mouvement. Il avait vu le coup venir de très loin, mais il n'avait pas bougé d'un seul millimètre. C'était mieux encore que tout se qu'il avait put espérer de la part de cet idiot.

Un coup. Qui plus est avec un gantelet et qui plus est devant le roi. Jolie faute à nouveau pour le comte. Viktor ne bougea qu'à peine la tête sous la force du coup et passa ensuite doucement sa langue à l'interieur de sa bouche là où le coup avait été porté pour y rencontrer le goût apre d'un peu de sang.

Belle entrée en matière pour une provocation en duel. Et la suite ne fit que le confirmer.

« Sire mon roi, je vous sais bon et justicieux ; tous avons présentement entendu le venin de missède, et j'entends en laver l'affront. Cette cour n'est la place ni pour les serpents, ni pour les couards ; défendez moi de regagner mon honneur, et vous serez l'apôtre des deux vices. Vous désiriez des réparations pour vos crimes ? Venez les prendre ! Je vous défie, Missède, dans un duel à l'ancienne mode ; à l'épée, jusqu'à ce que mort s'en suive. Si vous n'êtes points lâche, assumez vos dires et donnez moi lieu et date. Je vous y retrouverais. »

Si Anseric avait été un petit peu. Juste un tout petit peu plus attentif à son voisin, il aurait sans aucun doute remarqué ce sourire carnacier qu'il lui adressait.

Le roi était bloqué et ne pouvait qu'accepter que le duel se fasse. Un duel de champion ou un duel au premier sang. Il ne pouvait désirer un duel à mort entre ses deux vassaux sous peine d'avoir dans l'avenir de réels problème avec la terre de celui qui avait été vaincu.

Mais il ne pouvait pas non plus empêcher le duel pour la simple raison qu'il ne pouvait refuser cela au comte pour redorer son blason. À moins bien entendu de mettre dans la balance quelque chose qui avait encore plus d'importance pour le roi qu'une simple dorure.

« Je refuse votre duel comte. »

Il y eu quelque murmure parmi les personnes présentes, mais Viktor y coupa court avant qu'elles ne prennent trop d'importance en recommençant rapidement à parler.

« Je le refuse car je ne vois nul raison de laver votre honneur alors que voici quelques semaines, vous m'avez refusé de laver le miens par un duel. Traitez moi de couard s'il vous en viens l'idée. Mais souvenez vous, comte, que de nous deux, je ne suis pas celui qui refusa le premier. Si je suis couard, vous l'êtes tout autant, si se n'est plus, que moi. »

Et toc.

Une bonne chose de faite. Et sans insulter le comte en plus. C'était simple. Si Anseric traitait Viktor de couard, il se traitait lui même de cela. S'il ne disait rien, il ne se passait rien... quoi qu'on pourrait peut-être tout de même le taxer d'être un lâche pour avoir refuser le duel.

Passons à la suite. Il allait falloir jouer quelque peu serré. Mais c'était bien loin d'être impossible et il fallait également dire que le comte lui avait ouvert les portes en grand.

« Majesté. Si nous sommes ici aujourd'hui devant vous, c'est pour entendre votre jugement. Pour que vous nous départagiez dans cette sombre querelle. Le comte se targue peut-être d'être votre fidèle vassal et de se référer à votre justice, mais à trois reprise déjà, il a tenté d'imposer ses propres conditions. Majesté. Ce n'est pas le jugement du comte que nous sommes venus chercher ici, mais le votre. »

Et voilà un nouveau coup.

De quoi lui assurer la totale absence de duel.

Le roi avait besoin de redorer son blason. C'était un fait. Tout comme celui de dire qu'il pouvait forcer les missédiens à un duel. C'était tout à fait son droit. Il n'y avait en effet rien à redire à cela. Pourtant, il avait bien plus à perdre qu'à gagner dans cette manœuvre. Trystan de Diantra se voulait le détenteur d'un pouvoir absolut et complet sur l'ensemble du royaume. Et plus encore, sur le territoire de Diantra. C'était bien joli, mais ce pouvoir, il fallait être en mesure de le tenir. S'il forçait les missédiens au duel, il se serait fait imposer une décision dans son royaume, sur ses terres, dans sa ville, dans son château, au sein même de sa propre salle du trône. S'il le faisait, il pouvait toujours se réclamer d'un pouvoir absolut qu'il n'en aurait plus la moindre trace. Pour quoi passerait-il? Pour un faible. Incapable d'imposer sa volonté dans le saint des saints de son pouvoir. Son prétendu pouvoir absolut s'effondrerait comme un château de carte dans la tempête et la noblesse aurait quelqu'un dont elle pourrait se moquer discrètement. Les mauvaises langues et les moqueurs sont légions dans les cours. Celle de Diantra comme les autres ne faisait pas exception. Et combien de temps avant que de nouvelles armées n'assiègent Diantra? Si le roi était incapable de s'imposer au delà des marches de son trône, le pouvoir était à prendre.

C'était un coup de poker. Mais si le roi était assez malin, il aurait comprit se qui se trouvait ici en jeu et il n'y aurait pas de duel.

Entre son pouvoir absolut et une simple dorure sur son blason, dorure qu'il pourrait rajouter bien plus tard de façon autrement plus prestigieuse, Viktor n'aurait pas hésité bien longtemps.

« Majesté. Je me permet également d'attirer votre attention sur la confirmation de se que je n'ai cessé de dire depuis le début de cette audience. Le comte s'est emporté et s'en est prit à mes hommes. Vous en avez eu la preuve ici même. Il n'aurait eu nul difficulté à vous demander justice pour les insultes que, dit-il, j'ai proféré à son encontre. C'est se que je fis. Nul n'est plus apte ici à rendre la justice que vous majesté. Pourtant, le comte recourut à la violence. S'il s'est permis dans cette salle du trône de passer outre votre droit à dispenser la justice en recourant à ce violent procédé majesté, il n'est nule surprise à se qu'il réagit de façon violente lorsque mes hommes lui opposèrent un refus à sa volonté de rencontrer sa ''cousine''. De plus, cette provocation et cette nouvelle volonté d'imposer son jugement m'ont tout l'air d'être de la part du comte une manoeuvre pour dissimuler le fait que son argumentaire qu'il nous a présenté ici ne s'appuis sur rien. »

Pause dramatique.

« Majesté. Il est temps de mettre fin à cette sombre affaire. Vous avez entre les mains tout les faits de cela. Majesté. Je me permet de demander votre jugement et votre verdict tant qu'à cette affaire. Je m'en remet à votre justice. »
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeLun 28 Mar 2011 - 19:49

Ce qui devait arriver, arriva. Le seigneur de Rochepont exigea un duel pour laver son honneur et le roi se raidit imperceptiblement. Il était pris dans un dilemme duquel il ne savait pas comment sortir. Accepter qu'ils se battent revenait à perdre un de ses seigneurs. Accepter revenait à se décharger de cet épineux problème et les laisser le régler dans plus s'en préoccuper. Cela revenait à abandonner le dossier, à s'avouer qu'il n'avait servi à rien et que ces deux là lui avaient fait perdre inutilement du temps. Parallèlement, refuser revenait à empêcher Anseric de défendre son honneur, rejeter tout ce qui faisait la chevalerie. Déjà qu'il n'était pas en odeur de sainteté auprès des chevaliers qui n'appréciaient pas un roi sorcier et aveugle... Pourtant, il s'était trouvé à Alonna, malgré son handicap, il n'avait pas tout dirigé depuis son château. Il ne répondit pas tout de suite, ce qui laissa au baron de Missède l'occasion de répondre.

Trystan apprit ainsi qu'Anseric avait refusé un duel il y a quelques semaines et qu'il le réclamait aujourd'hui à corps et à cris. Viktor voulait en finir, Trystan également et c'était sans doute la même chose concernant Anseric.

- "Rappelez moi les conditions que vous exigiez Seigneur de la Rochepont."

Un héraut se fit un plaisir de répéter : le seigneur de Rochepont n'y était pas allé avec le dos de la cuillère et ses exigences étaient nombreuses. Sauf qu'il avait ses torts également. Et nombreux. Sans compter qu'Iseult avait été punie à juste titre. Mais ça, le roi ne le révélerait pas.

- "Je ne reviendrai pas sur le motif de l'enfermement de la Dame Iseult. Il n'y a pas lieu de discuter à ce sujet. Ce qui me préoccupe ce sont ces morts et cette violence. Seigneur de Missède, pour chaque chevalier tué vous devrez 3000 écus au Comte, 2500 pour les écuyers et 300 pour les pages et valets. Conformément aux exigences du Comte. Vous rendrez aussi les dépouilles des braves tombés à Afayel et les otages, sans rançons. Quant à vous Seigneur de la Rochepont, vous devrez la même somme, pour chaque homme de Missède tué. Vous récupérerez votre cousine et en serez le tuteur. Elle a été dument éprouvée au cours des derniers mois et il me semble qu'elle ai besoin de calme et de retrouver sa famille après tous ces évènements. N'oubliez pas que le Seigneur de Missède a prit soin d'elle pendant tout ce temps, que jamais il ne l'a violentée. Si elle a été consignée, c'est pour une raison bien précise. Elle a déplu au baron, et n'ayant nul autre tuteur que lui, il était dans son droit de la punir ainsi. Comme il était du votre de vous inquiéter à son sujet, et de celui des hommes du Baron d'exécuter ses ordres contre toute intrusion."

Il marqua une pause, le jugement était rendu et il n'y avait pas à discuter là dessus0

- "Maintenant, si vous souhaitez vous battre en duel pour laver votre honneur souillé par des insultes, libre à vous, cela ne me concerne plus. Le jugement pour Afayel est rendu."

Il soupira, avant de terminer :

- "Un dernier point avant que vous ne disposiez : Seigneur de Missède, possédez-vous encore le collier de Dame Iseult? Elle souhaiterait le récupérer."
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeVen 1 Avr 2011 - 21:04

Le roi était apparemment fatigué et quelque peu ennuyé de cette histoire puisqu'il ne tarda pas à donner son verdict. Cela serait rapidement réglé. Trystan ne prit pas longtemps avant en effet d'enfin réagir et de donner un verdict. Mieux vaut tard que jamais. Le roi réagissait enfin et leur offrait enfin la justice qu'ils étaient venu chercher auprès de lui. Eh ben, c'était quant même pas trop tôt. Ça faisait bien une heure que toute cette affaire aurait largement dut être réglée. Aucun élément nouveau à part de multiples et répétées preuves de l'incompétence et de la stupidité du comte n'avaient été apportées depuis les deux parchemins que Viktor avait mis en évidence. C'était d'une platitude absolue.

Viktor écouta le roi avec attention et un sourire se dessina sur les lèvres du jeune baron de Missède. Il avait gagné. Ce procès était pour lui une victoire. Certes, il devrait payer et nombre de personnes ne verrait sans doute aucune victoire d'aucun des deux camps dans le jugement que le roi venait de rendre. Mais se serait bien mal regarder. Exception faite des rançons, Viktor avait tout se qu'il était venu réclamer. Et qu'il réclamait d'ailleurs au comte depuis le début.

En outre, voilà que l'autre atrophié encéphalique se retrouvait devant une décision royale plus que difficile pour lui. Viktor était dans son droit quant il avait enfermé Agniezka. Ses hommes étaient dans leurs droits. Rien d'autre que son titre ronflant de comte n'avait protégé le pauvre idiot qui était venu ici avec rien de plus solide que sa parole. Pour prouver se qu'il disait. De plus, le fait que le roi replace Viktor dans son plein droit de punir ainsi la catin qui tenait lieu de dernière des Séraphin ne pouvait signifier qu'une chose: elle lui avait dit la vérité.

Mais quelque chose venait pourtant ternir le tableau. Le roi avait prit sa décision en suivant à peu de choses prêt les demandes du comte tout de même. Trystan de Diantra était un pion pour cette fois ci. Qualifier son intervention de salutaire était sans doute vrai. Toutefois, son absolue nécessité pouvait bien être remise en question. Il n'avait concrètement pas tant servit pour la simple et bonne raison qu'il s'était montré inccapable de s'imposer face au comte.


"Maintenant, si vous souhaitez vous battre en duel pour laver votre honneur souillé par des insultes, libre à vous, cela ne me concerne plus. Le jugement pour Afayel est rendu."

Le roi poussa un soupire, avant de terminer :

"Un dernier point avant que vous ne disposiez : Seigneur de Missède, possédez-vous encore le collier de Dame Iseult? Elle souhaiterait le récupérer."

Ah, le collier. Bien fou aurait été celui qui ne se serait pas présenté ici sans le moindre élément pour répondre à cette question. Le collier le collier le collier.

Viktor fit mine de réfléchir malgré le fait qu'il sache parfaitement de quoi il s'agissait.


« Eh bien... l'indication de ''collier'' est bien vague. J'ai tant offert à cette jeune femme que j'avoue ne plus vraiment me rappeler. »

Mais bien sur. Et la marmotte elle met le chocolat dans le papier allu. Il se rappelait parfaitement de se qu'il avait fait pourtant.

« Mais étant donné le traitement qu'elle a réservé aux cadeaux que je lui ait fait, je pense qu'il ne peu s'agir de cela puisqu'elle me les a retourné. »

Nouveau temps de pause.

« Il y a bien un bijou qui pourrait être celui qu'elle me réclame à ce jour majesté. Cela fait très longtemps que je ne l'ai pas vu et j'ignore tout de l'endroit où il se trouve actuellement. Je m'en excuse votre altesse, mais je ne peux rien pour cette demoiselle. »

Difficile en effet de connaître l'emplacement d'une cinquantaine de pièces. Mais on pouvait également percevoir dans le ton du baron une légère note d'agacement qui montrait bien qu'il n'en avait surtout rien à faire de collier et trouvait que se n'était pas vraiment le lieux ni le propos. Le roi mieux que le comte pourrait comprendre que Viktor n'avait nulle encore de perdre du temps avec un caprice de son ancienne et infidèle fiancée.

Bon, il était temps de mettre fin à tout cela.


« Majesté, veuillez m'excuser. Mais le voyage jusqu'ici fut plus long et éprouvant qu'il n'aurait du et il me faut prendre mes dispositions afin de rendre au comte ses hommes et lui verser se que votre jugement me fait lui devoir. Je vous pris de me permettre de me retirer. »

Le jeune baron attendit quelques instants. Le roi ne fut pas long à l'autoriser à se retirer et Viktor quitta la salle du trône. Saluant le roi et le comte.

Histoire archivée. Passons à la suite.

L'escorte missédienne ne tarda pas à quitter les murs du château royal. Pour se rendre au vaste l'hôtel particulier que possédait en ville Karina de Missède.



Fin du RP


Dernière édition par Viktor de Missède le Mer 27 Avr 2011 - 23:44, édité 2 fois
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Iseult Séraphin
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeSam 2 Avr 2011 - 16:27

Mon cousin et le baron revinrent dans la salle après que mon entrevue se soit terminée avec le roi. Ce n'est pas pour autant que je sortis de la salle car je repris ma place aux côtés du Comte d'Arétria. Le roi ne tarderait pas à rendre sa justice. Mais il se passa un élément dans la diatribe de Viktor qui poussa Anseric à le provoquer en duel pour laver son honneur d'homme.
Le baron de Missède refusa net le duel après avoir été souffleté au visage. Le débat sans fin continua quelques minutes qui me parurent une éternité. Je ne comprenais pas tout mais la mésentente entre les deux était plus que présente et se ressentait dans les paroles de Viktor.

Le verdict royal tomba dans la foulée. Chacune des deux parties devait verser à l'autre un dédommagement pour les morts de cette querelle. En ce qui concerne la demande de duel lancée par mon cousin, le roi permettait que cela se fasse mais que cela ne changerait à son jugement.
Un dernier point fut alors abordé. Celui que j'attendais avec une certaine impatience car il s'agissait de la restitution de mon collier. Viktor feint de ne pas savoir de quel collier il s'agissait avant de quitter la salle.

Devant sa fuite, mes yeux commencèrent à se charger en eau. Je me retenais de le gifler à mon tour. Finalement, je ne fis rien. Laissant simplement les larmes évacuer ma colère montante. Séchant du revers de la main ces larmes qui coulaient, je sortis un billet de ma robe.
Regardant Thibault, je désirais qu'il le fasse parvenir au roi et qu'il le lui lise en toute confidentialité. Même mon cousin ignorait le contenu du dît billet. J'attendis alors une réaction du roi ou de mon cousin, concernant ce qui venait de se passer.
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MessageSujet: Re: Jugement royal [Ans/Vik/Iseult]   Jugement royal [Ans/Vik/Iseult] I_icon_minitimeMer 27 Avr 2011 - 22:16

__Alors qu'il tournait le dos, Viktor semblait également tourner la page. Dans une parodie de dédain, mêlant fatigue feinte, l'homme s'éclipsa "à la missédoise", espérant peut-être que cette feinte pourrait éteindre les flammes qu'il avait bouté.
__« Vous avez refusé de vous battre en m'affublant de couard ! Allez vous me traiter de lâche, alors que vous fuyez ? », cria Anseric à son ennemi.
__Derrière cette pique se cachait un sinistre avertissement : l'affront n'était pas oublié, loin s'en fallait. Naturellement rancunier, le peuple arétrian se trouvait bien souvent dépassé par son chef, notamment lorsqu'il s'agissait d'honneur, d'argent... et d'à peu près tout, en fait.
__Avisant le roi, Anseric s'exprima comme ce qui suit :
__« Ne vous l'avais-je dit, sire ? Ni les serpent ni les couards ne siègent à cette cour. Missède a distillé son venin avant de sonner la retraite, ce me semble. Je vous rends grâce de consentir à ma juste vengeance, sire. Il m'aurait causé grand chagrin de vous contrevenir pour la sauvegarde de mon honneur. »
__En vérité, Anseric fulminait ; tour à tour, il s'en prenait à toute personne qui, de près mais surtout de loin, aurait pu influencer ce verdict ignominieux. Et la liste était longue ! Ainsi, les clercs avaient mal lu, les héraut mal clamés, et les rideaux avait mal était ajustés. Néanmoins, si les valets de maison en prenaient pour leur grade, le comte érpouvait une haine sans limite vis-à-vis du missédois, et concevait désormais une rancœur tenace envers le souverain.
__Au nom de la sacro-sainte paix, de cet amour œcuménique insensé, le roi avait rendu une justice inique. À l'évidence, forcer chien et chat à se serrer la main n'était pas la meilleure idée qu'avait pu avoir sa Majesté, tout au moins à en juger par la rancune tenace du comte, nourrie par un lèse certain. Ainsi, le roi avait perdu la confiance d'un de ses vassaux, Missède avait perdu son honneur, Anseric avait perdu sa bourse. Et bien qu'on puisse objecter qu'il se soit agi d'un moindre mal, notre héros n'en décolérait pas moins.
__L'ire de l'homme avait néanmoins épargné une personne ; s'approchant à pas de loup derrière sa cousine, Anseric apposa ses deux mains calleuses sur les épaules de celle-ci - dans ce mélange de douceur et de fermeté qu'il maîtrisait si bien.
__« Allons, douce amie, ne pleurez point, lui souffla-t-il dans le cou. De simple chuintement, sa voix, premièrement idoine à une discussion intime, devint peu à peu parfaitement audible, si tant est que l'on ouvrit l'oreille. tout est perdu, parures, bijoux, vengeance... tout sauf l'honneur. »
__Conscient de l'attention planant sur lui, Anseric baissa de nouveau d'un ton - si bien que l'assemblée, grossissant de minutes en minutes, à mesure que les portes s'ouvraient, se rapprochait inexorablement.
__« Néanmoins, je puis vous faire un présent qui, je l'espère, vous fasse sécher ces larmes ; car on ne pleure point, lorsque l'on est de noble sang. »
__Un valet vint porter plusieurs bijoux, arborant l'emblème de la famille de Serramirre, et peu après, aidé par la main tremblante du chambellan Bouvilles, Iseult en fut ceint. Derechef, profitant sans vergogne du mutisme dans lequel elle avait été plongée, Anseric avisa le roi, désormais entouré de courtisans.
__« Consentez vous, sire, à reconnaître cette dame comme une fille de Serramirre ? À ce qu'elle ne souffre point des fautes du cousin abâtardi, que vous avez justement châtié ? »
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