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 Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]

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Elandril
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MessageSujet: Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]   Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn] I_icon_minitimeMar 18 Jan 2011 - 0:28



Depuis qu’Elandril avait quitté l’Harma Laica, il y a quelques jours de cela, il avait pu observer comment la Nature s’était vue changée avec l’épisode de l’éclipse. Le Voile s’était dissipé, presque aussi vite qu’il s’était étendu sur ce monde, et avait tout emporté avec lui. Du moins presque. Le soleil n’était plus obstrué par quelconque astre et il projetait à présent ses rayons lumineux à travers les branchages des hauts arbres millénaires. L’effervescence constante des végétaux et des animaux s’était dissipée. Mais tous ces récents évènements avaient laissé leur trace en Anaëh, tout comme chez le jeune rôdeur. Une marque très certainement éternelle. Anaëh n’avait sûrement pas été aussi prospère depuis sa création même. La Mère avait repris ses droits et l’équilibre commençait à se rétablir. La Nature avait pris le dessus, avait envahi des villes entières, s’était infiltrée dans les maisons et avait récupéré ce qui, jadis, lui appartenait.

Elandril, lui, avait l’impression de voir le monde complètement différemment. Il redécouvrait chaque sensation, chaque couleur, chaque doux murmure du vent qui faisait chanter les feuilles des arbres. Depuis le Voile, la créature sauvage qui logeait en lui s’était plus ou moins calmée. Le rôdeur avait toujours su maitriser ses émotions, mais désormais il devait faire un effort considérable car il craignait que la moindre colère ne l’a réveille. C’était comme ça que tout avait commencé. Du moins de ce qu’il se souvenait. Les ravages d’Ellyrion avaient rouvert une blessure profonde qu’il avait toujours voulue enfouie en lui. Mais le Voile était arrivé et sa magie avait tout aggravé. C’était la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Il avait complètement perdu le contrôle de lui même, s’étant même retrouvé emprisonné dans son propre corps. Et cet état second avait duré. Combien de temps ? Le rôdeur l’ignorait complètement. Il n’avait gardé aucun souvenir. Seulement des images floues et des émotions. La plupart violentes. La haine, la peur et la folie. Un druide, béni soit-il, avait réussi à le faire sortir de cet état de léthargie et il avait pu reprendre le dessus temporairement. Mais à présent, cette chose était ancrée définitivement en lui. Ils étaient comme deux à vivre dans un seul corps. L’un elfique, calme et serein, et l’autre bestial, complètement incontrôlable. Pour la première fois depuis longtemps, Elandril avait peur.



Le jeune elfe se débarrassa d’une branche coincée dans sa longue chevelure qui lui fouettait le visage. Il était dans un sale état. De la boue maculait son corps de la tête jusqu’aux pieds. Ses cheveux formaient un amalgame de nœuds et de terre, leur donnant un aspect assez étrange. Le rôdeur descendit de son arbre en sautant de la branche sur laquelle il était perché. Il atterrit sur le sol sans bruit. Il s’était retrouvé aux abords du lac d’Uraal. Ce lieu, auparavant très familier, était maintenant méconnaissable. L’astre du jour jouissait de sa puissance retrouvée en frappant les eaux d’une lumière vive. Le lac paraissait luire de diamants étincelants. Les arbres environnants, eux, s’étaient élancés vers les cieux, projetant leur ombre épaisse sur le sol. Le contraste entre la terre sombre et les eaux flamboyantes était surprenant. Elandril dût user d’une agilité réfléchie pour pouvoir se frayer un chemin entre les végétaux et atteindre une petite clairière qui donnait sur le lac. Là, il surprit un renard roux en pleine chasse. Ce dernier se retourna d’un mouvement vif vers le rôdeur et fixa l’intrus de son œil malicieux.

« Tu ferais mieux de quitter ce lieu. Ma compagnie n’est pas de tout repos… »

Au son de la voix de l’elfe, l’animal disparut d’un bond dans les fougères. Elandril le regarda s’enfuir avec un pincement au cœur. Comment savoir s’il n’était pas devenu dangereux ? Comment savoir s’il pouvait se comporter normalement avec cette … chose enfouie en lui ? Comment prévoir la folie qui s’épandrait en lui s’il approchait les gens de son propre peuple ? Il n’arrivait même pas à se contrôler lui-même. Elandril s’approcha lentement de l’étendue d’eau claire. Celle-ci lui rendit son reflet qui le fixait indifféremment. Il se reconnaissait à peine. Son visage, déjà fin, était recouvert de boue qui effaçait tous ses traits elfiques. Il ressemblait plus que jamais à un félin. Il plongea alors les mains dans le lac, détruisant brusquement son image en un millier d’étincelles, et s’aspergea le visage du liquide cristallin. Le son d’éclaboussures avait rompu le silence et l’onde de choc se propagea jusqu’au centre du lac. L’eau glacée lui fait l’effet d’une décharge. Il sentit ses poils s’hérisser sur sa peau. Chaque parcelle de son corps fourmiller d’énergie. Il continua à se laver autant qu’il pouvait pour se débarrasser de cet épiderme de terre. Après quelques bonnes minutes, il s’assit sur le sol de pierres et contempla le paysage.

Peu à peu, une légère brume s’était étendue sur le lac, tel du coton se promenant sur ce miroir géant qui reflétait le monde. Elandril s’efforça de méditer pour rassembler ses pensées. Mais c’était le chaos dans sa tête. Il ne cessait de se poser des questions. Pourquoi lui ? Que lui arrivait-il ? Ce brouhaha continuel l’empêchait de se concentrer. Il n’arrivait pas à faire appel aux Ëalas, ni à écouter la Mère Nature. En somme, il ne pouvait exercer ses connaissances de Rôdeur. Très vite, la frustration s’empara de lui et presque aussitôt, un grondement sourd d’avertissement retentit dans son esprit. Une douleur vive et ponctuelle l’élança dans son crâne. Puis disparût. Paniqué, il se força à garder son calme. Il ralentit sa respiration à un rythme normal. Ce n’était pas la première fois que ce genre d’attaque l’affectait. C’était comme si la Bête attendait le moindre faux pas pour ressurgir.

*J’aurais peut-être du achever ma formation, pensa t-il. J’aurais appris à me concentrer suffisamment dans ce genre de problème…*

Quelques années plus tôt, la mort de sa mère avait abrégé son apprentissage de rôdeur. Il avait décidé à cette époque d’apprendre de par lui-même. Seul face à la Nature. Seul face à son destin.

Alors qu’il était plongé dans une vague de souvenirs, la brume qui couvrait le lac se condensait lentement.

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MessageSujet: Re: Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]   Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn] I_icon_minitimeMar 18 Jan 2011 - 8:38

On dit que, quand vint le Voile Obscur, l'Esprit s'effaça, demeura invisible tant qu'il dura, tant que l'Anaëh fut animée, plus épanouie que jamais de mémoire d'elfe, qu'on murmurait le retour de la Déesse Mère, Kÿria, parmi ses Enfants, mais nul n'osa prétendre connaître la raison, du moins, parmi ceux qui la cherchèrent sans la trouver... Il y avait forcément une raison, un motif qu'ils ne savaient appréhender à l'origine...

Et c'était vrai... Elle s'était retirée, à l'abri des attentions, loin de la Mère, non pas que sa compagnie fut déplaisante, mais c'était aux Filles et Fils d'Anaëh d'aller la trouver et de lui parler, non à un Esprit, à un Guide qui fut autrefois la Favorite parmi ces mêmes Enfants. Ermite, vivant le plus souvent sous les traits d'un renard, allant et chassant, vivant pareil à l'animal qui vivait le présent, non les lendemains, une fine cordelette la rattachant à son autre vie, à son autre apparence, tenue par les arbres, leurs chants.
Parfois, elle visita ses Frères de Pierre, Golem ainsi les nommait-on parmi les Enfants, demeurant dans un silence égal des jours entiers, mais la chose suffisait, les paroles n'étaient alors pas nécessaire, pas pour elle, mais elle resta toujours le plus éloigné des cités de pierre, mais surtout de l'Harmalaica, ne souhaitant faire ombrage à la Mère, craignant qu'on se tourne vers elle pour trouver réponses, réponses qu'elle ne possédait pas, et ne cherchait à détenir, c'était aux Filles et Fils d'aller les trouver, non à elle.

Puis le Jour déchira enfin le Voile, et en même temps, la Déesse Mère repartit, et avec elle l'animation anormale de la Première Fille. Ainsi reprit-elle sa route, se rendant à l'Estel tout d'abord, visiter l'une de ses Sœurs qui avaient offert son enveloppe à présent faites de bois, d'écorces et de feuillages, et, de là, tandis que l'Harmalaica était empli de brume, elle entendit un appel, discret mais bien là, non loin, le léger murmure d'un esprit qui s'égare, du moins son écho maladroit, car ces pensées et ces états, ceux qui lui transmettent sont incapable de les comprendre, de les relayer... Le monde est musique, mais certains airs ne peuvent être joué que par un ou deux instruments, là où d'autres ne sauraient trouver le ton juste et rejouer correctement la mélodie d'une folie qui ronge, et la musique imparfaite n'offrit pas plus de détails, mais c'était suffisant, et c'est par un hochement de tête qu'elle y répondit, glissant à présent vers le Lac Uraal.
Non loin, elle rencontra un renard roux, sous les traits d'une cousine polaire, elle l'interrogea avant de reprendre ses traits et de lui offrir un petit bout de viande crue, compensation de la chasse que l'Étrange Fils avait interrompu, et le renard reprit son chemin et elle le sien.
Quand elle arriva sur les rives du Lac, elle le vit et fit volontairement plus de bruits que d'ordinaires pour le faire sortir de ses pensées, attirer son attention... Et quand elle l'eut, elle dit alors d'une voix douce mais tout de même assez neutre, comme une histoire.

Aujourd'hui, la Blanche, qui ne l'était pas, errait dans les bois, attirée par une curieuse mélodie, le son d'un esprit égaré, et croisa le Roux fort mécontent, car la malice dit-il, ne suffit pas quand le Sur-Deux-Pattes à l'esprit de bête dérange la chasse et attire son attention, laissant à la proie la joie de se cacher. La Blanche offrit alors une part de sa propre chasse avant que l'un et l'autre ne reprennent leurs propres routes, nourrit tout deux. Puis la Blanche vint Nous chercher, car en ces bois, Nous sommes Celle qui Guide, et Nous vînmes rencontrer le Sur-Deux-Pattes à l'esprit qui s'égare, noyé dans la bête... Es-tu cet être étrange qui a agacé le Roux, Fils ?

De longues paroles, mais c'était là une histoire, le récit de sa rencontre, dont elle était la Blanche...
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MessageSujet: Re: Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]   Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn] I_icon_minitimeJeu 20 Jan 2011 - 0:12



Elandril courait. Aussi vite que son corps lui permettait, esquivant d’un bond les fourrés qui se trouvaient sur sa route. L’air lui fouettait le visage, faisant voler ses longs cheveux, telles des flammes vives. Il avait l’impression de traverser Anaëh toute entière. Mais il savait qu’il ne s’arrêterait que lorsqu’il le sentirait. Quelque chose l’avait poussé à franchir cette longue distance et il était déterminé à savoir quelle en était la cause. Il prit appui sur sa jambe gauche et sauta le plus haut possible pour attraper une branche qu’il se servit comme balancelle pour franchir le cours d’eau qui lui barrait la route. Ses pieds eurent à peine touché le sol qu’il était déjà reparti entre les troncs épais. Plus il courait, plus le décor semblait lui être familier. Puis tout à coup, sans prévenir, il interrompit sa course net. La sensation étrange était là. Face à lui se tenait un chêne centenaire qui hébergeait une petite habitation. La maison semblait avoir poussé avec l’arbre : ils ne faisait qu’un. Elandril comprit alors pourquoi ce lieu lui était tant familier. Il était revenu chez lui. Sa maison se dressait majestueusement. Il s’avança vers l’entrée et poussa le panneau de bois. Le spectacle qu’il y découvrit le marqua à vie. Une marée de sang couvrait le sol autrefois brun. Le sol était imbibé de ce liquide écarlate. Il vit une silhouette au sol, à quelques pas de lui. En s’approchant il put reconnaître Lydil, sa mère. Son corps avait été égorgé, éventré, tailladé. Son visage était à peine reconnaissable. Un expression d’horreur figée à tout jamais.


Elandril se força à reprendre le dessus. Il était devenu très sensible et le moindre souvenir lui revenait comme un flash qu’il avait l’impression de revivre entièrement. Comme si ses émotions étaient multipliées par dix. Repenser cet épisode là était particulièrement douloureux. Chaque détail était précisément gravé dans sa mémoire à tout jamais. Ses souvenirs et ses pensées vagabondaient dangereusement. Le rôdeur plaça ses mains sur ses tempes pour se calmer. Après quelques minutes où il réussit à vider plus ou moins son esprit, il ré-ouvrit ses yeux. Il était toujours assis sur la rive du lac. Mais quelque chose était changé. C’était comme si le soleil avait diminué son intensité et avait subitement laissé place à une brume qui s’était épaissie incroyablement vite. Il voyait l’eau du lac s’enfoncer aveuglément dans le brouillard et le rivage opposé était perdu dans un mur blanc. Elandril observait la scène d’un œil intrigué mais n’avait pas bougé. Était-il resté si longtemps que ça, assis à se repasser de vieux souvenirs pénibles ? Il fallait croire… Soudain, le bruit caractéristique de quelqu’un qui approchait retentit et le remmena à la réalité. Des feuilles se frottaient émettant un bruit étouffé. Le sol couvert de branches craquelait sous les pas. Et une silhouette féminine apparut à la gauche du jeune elfe. Elle semblait presque flotter dans la brume alors qu’elle s’approchait doucement. Il pût alors entendre :

« Aujourd'hui, la Blanche, qui ne l'était pas, errait dans les bois, attirée par une curieuse mélodie, le son d'un esprit égaré, et croisa le Roux fort mécontent, car la malice dit-il, ne suffit pas quand le Sur-Deux-Pattes à l'esprit de bête dérange la chasse et attire son attention, laissant à la proie la joie de se cacher. La Blanche offrit alors une part de sa propre chasse avant que l'un et l'autre ne reprennent leurs propres routes, nourrit tout deux. Puis la Blanche vint Nous chercher, car en ces bois, Nous sommes Celle qui Guide, et Nous vînmes rencontrer le Sur-Deux-Pattes à l'esprit qui s'égare, noyé dans la bête... Es-tu cet être étrange qui a agacé le Roux, Fils ? »

Les mots qui étaient là étaient lourds de sens et mystérieux. C’était comme une histoire, une légende qui n’existait qu’à moitié. Elandril n’était pas sûr d’en compris le sens complet mais ces mots semblèrent le toucher. Il était directement visé. “L’esprit qui s’égare, noyé dans la bête.“ Le “Roux“ devait être le renard qu’il avait chassé avant d’arriver sur la rive… Comment cette personne pouvait elle en savoir autant sur lui ? Était-elle en train de l’observer pendant tout ce temps ? Elandril était à présent assez près d’elle pour détailler ses traits. Il s’agissait d’une elfe, cela ne faisait aucun doute. De longs cheveux blancs tombaient en cascade sur ses épaules et deux yeux pleins de sagesse aux reflets d’améthyste l’observaient. Qui était-elle ?

« Le Sur-Deux-Pattes était perdu et désemparé. Il en avait été réduit à s’éloigner de ses semblables, s’isoler pour mieux se comprendre lui-même, éviter que le sauvage ne le consume. Mais cela servait-il à quelque chose ? »
Il marqua une courte pause.
« Je suis bien le “Sur-Deux-Pattes“ dont tu parles. Elandril, l’esprit égaré. Si j’ai fait fuir ce Roux, c’était sans mauvaise intention mais bien pour le protéger de moi. Je te conseillerais aussi d’en faire de même. Libre à toi de faire le choix. Ne m’en veux pas. Je suis incontrôlable. Je ne sais même pas si je vais te sauter dessus dans l’instant qui vient. Puis-je savoir qui tu es et que ce que tu recherches ? Peut-être puis-je t’aider. »

Sa voix s’était voulue calme et douce. Les premiers mots de l’elfe retentissaient encore dans sa tête. Comme un écho. “Puis la Blanche vint Nous chercher, car en ces bois, Nous sommes Celle qui Guide“. La brume. Tout ce mystère qui semblait flotter autour d’elle… Elandril commençait à comprendre qui elle pourrait-être. Mais étais-ce possible ? Il voulait en être sûr.
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MessageSujet: Re: Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]   Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn] I_icon_minitimeVen 21 Jan 2011 - 8:39

Qui est-elle ? Cette seule question que tant se sont posée durant le précédent millénaire possède d'innombrables réponses, fantasmes ou illusions voilant la réalité derrière un écran brumeux qu'aucun ne saurait déchirer, car la vérité si elle a existé autrefois, n'est plus qu'un souvenir, une infime trace d'un passé révolu... Elle n'est plus cette elfe dont déjà, elle a oublié le nom, au parcours obscur, qui devint finalement Fille Favorite, Gardienne ainsi que l'on nomme la chose, jusqu'à être remercié pour devenir ce qu'elle est aujourd'hui... Un Esprit Sylvain enraciné en la Première Fille et aux traits elfiques, par choix. Elle est Celle qui Guide, Celle qui se Souvient et répond au nom d'Aerlinn Merileryn pour qui désire vraiment donner un nom à ce qui n'en porte aucun.
Mais à qui se demande qui elle est, elle n'offre qu'une réponse... La seule qui ait un sens et qui la définisse.

« Ce que Nous sommes venues chercher, Nous l'avons trouver. Ce que Nous sommes, Nous te l'avons déjà dit, n'as-tu pas écouté, Fils ? Nous sommes Celle qui Guide, la Réponse à ta détresse. »

Elle ne répondit même pas à la dernière des questions, car ça n'avait aucun sens... Elle n'avait pas besoin d'aide, elle était l'aide apportée à l'esprit qui s'égare, du moins, en ce jour. Un autre jour, elle serait autre chose, elle donnerait d'autres réponses, mais en ce jour, elle était la Réponse à l'appel inconscient d'Elandril à l'esprit égaré, noyée dans la bête.

« Nous pouvons t'aider, si tu le désires vraiment, et Nous ne te craignons pas, tu ne peux rien nous faire, Fils... Qu'est-il arrivé pour que tu t'égares tant ? »
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MessageSujet: Re: Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]   Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn] I_icon_minitimeMar 25 Jan 2011 - 18:16



« Ce que Nous sommes venues chercher, Nous l'avons trouvé. Ce que Nous sommes, Nous te l'avons déjà dit, n'as-tu pas écouté, Fils ? Nous sommes Celle qui Guide, la Réponse à ta détresse. »

Les explications restaient vagues, mais Elandril commençait à comprendre. Pendant sa formation, à l’époque où il était encore … “civilisé“ va t-on dire, il avait entendu une légende. Une sorte de rumeur qui voguait de bouche à oreille, à peine perceptible, tel le souffle paisible du vent. Les voix qu’il avait entendues disaient qu’il existait, en Anaëh, une sorte d’esprit qui rôdait entre les branches et les troncs épais. Cet esprit, pur et guidé par la main de Kyria elle-même, serait là pour guider les âmes égarés. Mais tout cela n’était cependant pas vérifié, étant donné que les seules personnes qui prétendaient l’avoir vu, s’étaient éloignées du droit chemin. Fous ou vieux ermites exilés, c’était le plus souvent eux qui avaient du mal à se faire prendre au sérieux. Alors Elandril ne l’avait pas cru. Il avait parcouru la forêt entière, des années de solitude et n’avait rien vu de tel. Et là, alors qu’il était tiraillé entre deux, à moitié possédé par une bête, voilà qu’une elfe étrange s’était approchée de lui. Ses mots laissaient transparaître l’expérience et les années qu’elle avait du traverser. Un être chargé d’Histoire et de savoir.

« Nous pouvons t'aider, si tu le désires vraiment, et Nous ne te craignons pas, tu ne peux rien nous faire, Fils... Qu'est-il arrivé pour que tu t'égares tant ? »

Refuser une aide comme celle-ci serait malvenue. Surtout s’il s’avérait qu’elle était celle à qui il pensait. Un tourbillon de questions s’éprit d’Elandril. Quelle était vraiment l’origine de son mal ? Il savait depuis quand tout avait basculé mais pas la source de ses problèmes. En même temps, il fit rejaillir des souvenirs pour chercher en lui ce qui pourrait l’aider à se sauver.

« C’est tellement … flou. Je crois que tout a commencé à Ellyrion. C’était affreux. Je pouvais ressentir toute la violence des combats. Toute la haine et la rage. Et je m’en servais pour mieux défendre ce qui m’était si cher. »

Il revit la scène meurtrière de la guerre. Le fort léché par les flammes. Les cris agonisants. La fureur de l’affrontement. L’odeur de la fumée, de corps brulés. Le sang.
Sa voix se fit de plus en plus hésitante.

« Le chaos complet. C’était comme si j’absorbais la violence pour mieux combattre. Sauf que quand tout s’est arrêté, quand Dyarque eut donné l’ordre de se replier… Tout a continué dans ma tête. Comme un écho qui ne se serait jamais tu. »

« Le Roi est blessé ! »
« Ils vont tenter quelque chose sur la porte ! »
« Il faut se replier ! Plus rien ne sauvera le fort ! »

C’était la première fois qu’il évoquait ces souvenirs, qu’il en parlait de vive voix à quelque d’autre. Il avait l’impression que ses pensées prenaient de plus en plus d’intensité. Des voix résonnaient…

« J’ai été obligé de fuir. Je n’ai pas pu suivre les autres alors que toute ma fureur était encore aussi vive. Rester avec mes semblables n’aurait été que trop dangereux pour eux et pour moi. Alors je me suis mis à courir sans but à travers les arbres. J’ai traversé Anaëh en espérant me calmer dans ma course. »

Elandril eut un mouvement brusque de la tête, croyant esquiver une branche invisible. Il sentait presque le vent souffler sur son visage et fouetter ses cheveux.

« Mais à ce moment là, le Voile a couvert le ciel et a terni le monde. J’ai été emporté dans l’euphorie qui régnait dans la forêt, dans cette énergie dense qui s’emparait de chaque animal, chaque plante, chaque roche… C’est à ce moment que j’ai perdu conscience en quelque sorte. On aurait dit qu’un étranger s’était emparé de mon corps. Je ne guidais plus mes pas. Mes gestes. Rien. J’étais comme un spectateur de ma propre décadence. Cette bête s’est emparée de moi. Elle me dévore de l’intérieur… »

Sa voix changea soudain. Elle était devenue plus rauque et plus agressive. Il parlait de plus en plus vite.

« Si ce druide n’était pas là, je serais peut-être resté comme ça à jamais. S’il n’avait pas enfermé la bête à l’intérieur de moi-même. Elle fait partie intégrante de mon esprit à présent. Nous sommes deux mais nous ne faisons qu’un. Peut-être n’est-ce pas si mal. Comment mieux défendre Anaëh si ce n’est que mieux la ressentir en étant animal ? Et vous, vous voulez m'en empêcher ?! Vous ne pouvez rien pour moi ! »

Elandril avait haussé la voix et la fureur s’était emparée de lui sans s’en rendre compte. Il bondit brusquement sur l'elfe en poussant sur ses jambes, la bousculant sur son passage. Ils tombèrent tout deux au sol dans un nuage de poussière. Le rôdeur exhibait ses crocs pointus en guise de menace et ses griffes en l'air, n'attendaient qu'un clin d'oeil pour s'abattre sur sa victime. Lorsqu’il reprit conscience de ce qu'il faisait, l’effet fut comme s’il s’était reçu de l’eau glacée en pleine face. Il regarda autour de lui, complètement perdu. L'elfe était au sol et n'avait pas eu le temps d'esquisser un mouvement. Elandril se releva, gêné. Il avait encore une fois perdu le contrôle.

« Je … suis désolé. »

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MessageSujet: Re: Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]   Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn] I_icon_minitimeMar 1 Fév 2011 - 10:28

Les druides... Les Protecteurs d'Anaëh aux Esprits de Bêtes, capable même d'en prendre les traits par une magie si ancienne qu'elle en est même primitive, à l'instar de la nature sauvage. Elle en avait connu de très nombreux, alliés précieux en ces temps maintenant lointain où elle était Fille Favorite, non Esprit, mais depuis qu'elle était revenue sous ces nouveaux traits, née d'un de ses Frères, tombée sur la terre sacrée comme la graine d'une nouvelle génération, elle n'en avait pas côtoyé beaucoup... Ils n'ont pas besoin d'elle, n'ont pas besoin de Celle qui Guide, bien qu'ils s'égarent parfois dans les interprétations faussées par une perception fragile de la Symphonie, ainsi, tant encore verront en Ellyrion une monstruosité là où des Arbres chanteront qu'il fut pareil aux Gardiens de Pierre errant dans ces bois.

L'Esprit écouta les mots de l'Elfe à l'esprit rongé par la bête, son histoire, trouvant son origine à Ellyrion, au cœur de la sanglante bataille qui avait fait tombé le Géant de Pierre, les opposant aux Enfants des Elfes d'Aduram, déchus des faveurs de la Divine Mère... Elle se souvient, elle était là, quoiqu'on ne put qu'à peine l'apercevoir, appelant et guidant les forces d'une Forêt qui défend ses frontières, couvrant la retraite des guerriers d'Ellyrion, avec l'appuie de sa Petite Sœur, Myrhyarmen.
Elle ne bougea pas davantage, toujours à l'écoute tandis que le récit gagnait en vitesse, en intensité, en agressivité, éveillant et libérant peu à peu la bête qui sommeillait en l'Elfe, elle ne dit rien, ne montra rien de ce qu'elle pouvait ressentir, penser... Ses mots, ses pensées trouveraient une existence sous la forme de son, tôt ou tard, pour l'heure, il fallait écouter, simplement écouter... Elle releva les détails qui lui paraissait important, les petites choses de ce curieux cas, et la sagesse de l'Esprit saurait porter ses mots, insuffler une vérité, apportant une réponse aux problèmes...
Et la bête fit finalement surface, la considérant comme une menace tout d'abord, c'était une chose qu'elle changerait, ce comportement, elle savait d'où il venait... De la bêtise d'un druide, tout simplement. Des interprétations et des solutions différentes à un même problème, chacun ayant une vision à lui face à un problème. Le druide avait choisi la facilité, à défaut d'éliminer, on enferme, elle avait sa propre façon d'aborder la chose.
Elle ne réagit pas plus quand la bête bondit sur elle, ne montrant pas même une trace de peur, de surprise, elle restait glaciale, figée, observant fixement l'animal qui s'était échappé jusqu'à ce que l'Elfe reprenne conscience et se relève, s'excusant. Elle se releva à son tour, sans dire un mot tout d'abord, puis enfin, elle reprit la parole.

« Ce n'est rien, Nous savions que tu ne nous ferais rien, Fils... Nous savions également qu'elle se défendrait, c'est normal, toute créature se bat pour sa survie, c'est un instinct tout à fait naturel. »

Et il était naturel que la bête la considère comme une menace si la dernière personne qu'il avait croisé l'avait mise en cage.

« Si tu considères que la seule manière de résoudre cette situation, c'est d'éliminer la bête, Nous ne pouvons t'aider... Si tu considères qu'il faut l'enfermer, Nous ne t'aiderons pas davantage. Ce druide, celui qui l'a mise en cage, il n'a offert qu'une solution temporaire, un mieux éphémère, un calme avant une tempête sauvage... Il aurait du savoir qu'une bête ne s'enferme pas dans une cage, pas quand elle est sauvage, car alors, elle tourne en rond, rumine sa colère, la frustration de son emprisonnement, frappant les barreaux jusqu'à trouver ou créer une faille, un trou par lequel sortir et se déverser alors et te submerger, comme il y a un instant. »

C'est là que les chemins divergent entre l'Esprit et certains druides...

« Si une pareille bête ne s'enferme pas, il n'est pas mieux de la laisser s'épanouir et te dévorer... La solution, c'est celle des druides, l'Harmonie. Plutôt que de combattre ces instincts nouveaux, ce comportement sauvage, plutôt que de tout rejeter, accepte sans pour autant céder. La survie de deux créatures différentes n'a pas comme unique solution la règle du « tuer ou être tué », il y a tant de manière, certaines solutions proposant la collaboration de deux êtres dans ce but. 

Si vous voulez tout deux survivre, vous devez vous entendre et vous écouter, vous entraider... La Bête t'apportera sa force, son comportement de prédateur, tu dois lui montrer vers quoi les diriger... Une telle rage sans contrôle est dangereuse, tu ne peux la maîtriser, mais tu peux lui souffler ce qu'elle doit combattre et ce qu'elle doit protéger et elle, en échange de cette relative liberté, de sa survie, pourrait t'écouter... Ainsi pourrez-vous œuvrer sans vous nuire, en cohabitant.»


Et ces mots étaient adressés tant à la Bête qu'au Fils... Ainsi démontrait-elle ne vouloir le mal à aucun, mais plutôt le bien à tous, sans préférer l'un à l'autre.

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MessageSujet: Re: Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]   Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn] I_icon_minitimeMer 2 Fév 2011 - 23:17



Elandril s’était de nouveau calmé. Ces crises étaient de plus en plus dures à supporter. Le moindre débordement l’entrainait dans un nouveau tourbillon de folie incontrôlable. Pour revenir à lui, il avait du se concentrer de toutes ses forces et réussir à éjecter toute pensée négative qui embrouillait ses sens. Tout l’effort était dans la concentration. S’il était humain, il en aurait eu la sueur au front. Mais cela lui laissait un mal de tête et des vertiges. Et une impression bizarre. Comme s’il sortait d’un rêve à demi éveillé. L’elfe, elle, n’avait pas bronché depuis le début. Elle s’était contentée de fixer Elandril, même lorsqu’elle fut projetée au sol. Elle s’était relevée comme si de rien n’était et regardait le rôdeur d’un œil examinateur. Comme si elle essayait de lire en lui. L’absence de réaction gênait Elandril. Il aurait presque préféré la voir s’énerver contre lui, ou qu’elle hausse le ton. Mais son visage restait de marbre et elle ne laissait transparaître aucune émotion. Sa voix restait froide :

« Si tu considères que la seule manière de résoudre cette situation, c'est d'éliminer la bête, Nous ne pouvons t'aider... Si tu considères qu'il faut l'enfermer, Nous ne t'aiderons pas davantage. Ce druide, celui qui l'a mise en cage, il n'a offert qu'une solution temporaire, un mieux éphémère, un calme avant une tempête sauvage... Il aurait du savoir qu'une bête ne s'enferme pas dans une cage, pas quand elle est sauvage, car alors, elle tourne en rond, rumine sa colère, la frustration de son emprisonnement, frappant les barreaux jusqu'à trouver ou créer une faille, un trou par lequel sortir et se déverser alors et te submerger, comme il y a un instant. »

Elandril ne dit pas un mot. Elle avait tout compris. Simplement en l’observant, elle avait deviné ce qui se tramait en lui et comprenait la situation dans laquelle il était. Ce qui ne tournait pas rond. Comment la bête rongeait l’elfe. Car s’il restait comme ça. La bête finirait par se réveiller. Et les conséquences en seraient terribles. Tant pour lui que pour les autres. Y avait-il une “chance“ qu’il reste à jamais sous le contrôle d’une bête sauvage ? L’elfe continua alors de parler :

« Si une pareille bête ne s'enferme pas, il n'est pas mieux de la laisser s'épanouir et te dévorer... La solution, c'est celle des druides, l'Harmonie. Plutôt que de combattre ces instincts nouveaux, ce comportement sauvage, plutôt que de tout rejeter, accepte sans pour autant céder. La survie de deux créatures différentes n'a pas comme unique solution la règle du « tuer ou être tué », il y a tant de manière, certaines solutions proposant la collaboration de deux êtres dans ce but. Si vous voulez tout deux survivre, vous devez vous entendre et vous écouter, vous entraider... La Bête t'apportera sa force, son comportement de prédateur, tu dois lui montrer vers quoi les diriger... Une telle rage sans contrôle est dangereuse, tu ne peux la maîtriser, mais tu peux lui souffler ce qu'elle doit combattre et ce qu'elle doit protéger et elle, en échange de cette relative liberté, de sa survie, pourrait t'écouter... Ainsi pourrez-vous œuvrer sans vous nuire, en cohabitant. »

Il eut un silence. Elandril médita sur ce qu’il venait d’entendre. Une analyse parfaite de ce qu’il était en train de vivre. Mais les solutions qu’elle lui proposait étaient complexes. Comment cohabiter avec un être qui n‘aspire qu’au combat et à la destruction ? Car c’était de loin la seule issue raisonnable. Éliminer la bête était impossible, au stade où il en était. Elle faisait partie de lui. Ou devrait il songer au suicide. Et l’enfermer ne changerait strictement rien, vu que c’était grossièrement le cas. La bête referait forcément surface un jour ou l’autre.

« Vos paroles sont sages. Et vos mots sont justes. Cependant, je vois mal comment établir le moindre contact avec cette bête. Elle rassemble tout ce qui a de plus violent et de plus colérique en moi. C’est une véritable boule d’énergie qui n’attend qu’un instant pour imploser. Je crains que le simple fait d’abaisser, ne serait-ce que l’espace d’un instant, suffirait à m’engloutir sous une masse de haine et de fureur. Du moins, c’est ce qui est arrivé jusqu’à présent. J’ai essayé de trouver le calme en moi. D’arriver à une paix intérieure. Mais rien ne cesse. Je sens que mon sang bouillonne continuellement. »

Il se rappelait encore de ces moments d’errance où il était complètement inconscient. Et n’osait pas imaginer ce qu’il avait pu faire dans cet état là. Tout ce qu’il en avait gardé était du sang et de la boue. Des jours ? Des semaines ? Il en avait perdu la notion même du temps et de l’espace. Où était-il allé ? C’était un mystère. Il s’était retrouvé dans l’Harma Laica, complètement déboussolé.

« Après tout, je veux bien essayer à nouveau. Si vous pensez pouvoir m’aider. Vous verrez bien ce qu’il se passe, bien que vous ayez eu un “petit“ aperçu quelques instants plus tôt… Mais je ne sais comment procéder. Je ne sais pas si vous pouvez faire grand chose pour moi. Néanmoins, je sais que seul, je n’arriverai à rien. À moins d’un miracle de la Mère. Et une chose est sûre, c’est que ça ne peut pas durer. Je suis une véritable bombe à retardement. »

Encore honteux, il se retint d’abaisser la tête. Il soutint le regard de l’elfe qui ne l’avait pas quitté des yeux. Si elle pouvait l’aider, il était prêt à essayer d’aller plus loin. Repousser ses limites pour accepter la colère qu’il avait en lui. Mais jusqu’à quel point ?

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MessageSujet: Re: Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]   Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn] I_icon_minitimeMer 16 Fév 2011 - 8:51

Face à ses mots se posent l'hésitation et le doute, mais le si jeune Fils sait reconnaître la sagesse, il ignore simplement comment l'appliquer, c'est naturel. L'Esprit comprend sa crainte, mesure toute l'étendue des paroles qu'elle a tenu, de la difficulté de sa solution et de la volonté inébranlable qu'elle demande à celui dont l'esprit est rongé par la bête, mais elle n'en possède aucune autre et ne saurait s'égarer sur les sentiers d'une magie acquise par l'apprentissage, voie qui aurait sans doute quelques cages plus efficace, mais elle ne pourrait prôner l'enfermement alors que la cohabitation est possible.
Au moins était-il prêt à essayer, et pour cela, elle l'aiderait jusqu'à réussir ou bien comprendre qu'il n'y arriverait pas, dans l'un ou dans l'autre des cas, elle resterait à ses côtés jusqu'au bout, tel était le rôle de Celle qui Guide, venue répondre à cette détresse.

« Il est normal pour un si jeune esprit de douter, de ne pas même savoir comment faire... Il est normal d'avoir peur, mais Nous sommes là à présent, et Nous savons ce que tu ressens, Fils. »

Et Celle qui Guide s'allia à Celle qui se Souvient, d'un passé si lointain qu'il échappe même à l'idée du temps que peut se faire l'Être qui se tient devant elle, afin qu'elle lui offre les souvenirs, les instants de sa propre jeunesse si lointaine, et pourtant toujours si claire... Car là, dans sa propre histoire, elle peut cueillir les mêmes craintes et la preuve de la réussite pour l'esprit qui veut se sauver.

« Nous savons car Nous avons connu, vécu, en des temps reculés, dans la jeunesse de cette vie où Nous étions une Elfe, avant la renaissance et l'épanouissement de l'Esprit, tandis que errions entre nos Frères et Sœurs qui Nous offraient déjà leurs mélodies, bien qu'alors, Nous ne pouvions que danser, non chanter avec eux. Nos pas innocents, inconscients alors, bercés, portés par allégresse de la Symphonie Nous avaient conduit jusqu'à la lisière, et même au delà... En la Fille Brisée par les Hommes, l'Aduram. »

Marquant un petit temps d'arrêt, elle reprit aussitôt.

« La si superbe et si joueuse mélodie est devenue vacarme et assourdissant chaos empreint d'une tristesse sans pareille, sans égale sur cette terre, la voix brisée noyée dans la peine et la douleur de chaque Frère, l'écho même des larmes et des esprits rompus des Fils et Filles qui vécurent là... Tout cela Nous submergea et manqua alors de nous tuer, mais Nous avons survécu, reculé pour être rattrapé, bercé par nos Frères et Sœurs d'Anaëh. Mais Notre esprit fut marqué si profondément, brisant l'innocence, l'insouciance, que Nous avons commencé à arpenter un nouveau chemin, plus sombre, mais Nous avons canalisé tout cela, faisant la promesse qu'un tel drame ne se reproduise plus, traquant et chassant avec violence et colère ceux qui troublaient la quiétude de ces bois, usant de notre force à cette fin... »

Et elle ne cessa jamais... Redoublant d'ardeur des siècles et des siècles plus tard, alors qu'elle devenait la Fille Favorite, possédant plus que jamais la force de protéger la Première Fille.

« Nous t'apprendrons à lui parler... Nous t'apprendrons à la diriger, et si tu le souhaites, à la canaliser vers un but précis, ainsi, en d'autres circonstances, elle restera en sommeil... Mais il te faudra accepter de te montrer violent parfois, d'avoir même à prendre des vies à l'avenir, es-tu d'accord avec ça ? »
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MessageSujet: Re: Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]   Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn] I_icon_minitimeJeu 24 Mar 2011 - 14:51



« Nous savons car Nous avons connu, vécu, en des temps reculés, dans la jeunesse de cette vie où Nous étions une Elfe, avant la renaissance et l'épanouissement de l'Esprit, tandis que errions entre nos Frères et Sœurs qui Nous offraient déjà leurs mélodies, bien qu'alors, Nous ne pouvions que danser, non chanter avec eux. Nos pas innocents, inconscients alors, bercés, portés par allégresse de la Symphonie Nous avaient conduit jusqu'à la lisière, et même au delà... En la Fille Brisée par les Hommes, l'Aduram. »

Elandril buvait ses paroles. Cet elfe paraissait chargée de savoir et d’expérience. Elle devait avoir vécu et appris tout au long de ses années passées. Et elle transposait à présent ses connaissances sur le rôdeur. Il était fasciné par cet être à la fois pur et étrange. Comme si elle n’était pas tout à fait réelle, entourée de son halo de brume, et sa voix comme un sourd murmure lointain. Elle était Celle qui était entourée de mystères. Une sorte de légende sortie des bois que tout le monde connaissait mais dont personne ne connaissait son origine. Et voilà qu’elle était apparue au moment où on l’attendait le moins. Bien réelle. Mais comme à moitié rêvée. Elandril avait l’impression de se faire envoûter par son aura. Par la mélodie de sa voix.

« La si superbe et si joueuse mélodie est devenue vacarme et assourdissant chaos empreint d'une tristesse sans pareille, sans égale sur cette terre, la voix brisée noyée dans la peine et la douleur de chaque Frère, l'écho même des larmes et des esprits rompus des Fils et Filles qui vécurent là... Tout cela Nous submergea et manqua alors de nous tuer, mais Nous avons survécu, reculé pour être rattrapé, bercé par nos Frères et Sœurs d'Anaëh. Mais Notre esprit fut marqué si profondément, brisant l'innocence, l'insouciance, que Nous avons commencé à arpenter un nouveau chemin, plus sombre, mais Nous avons canalisé tout cela, faisant la promesse qu'un tel drame ne se reproduise plus, traquant et chassant avec violence et colère ceux qui troublaient la quiétude de ces bois, usant de notre force à cette fin... »

Le jeune elfe regardait la silhouette qui se tenait toujours devant lui. Il reconnaissait une part de lui même dans cette histoire. Bien sûr, à des degrés différents. Mais elle savait de quoi elle parlait, pour l’avoir vécu aussi.

« Nous t'apprendrons à lui parler... Nous t'apprendrons à la diriger, et si tu le souhaites, à la canaliser vers un but précis, ainsi, en d'autres circonstances, elle restera en sommeil... Mais il te faudra accepter de te montrer violent parfois, d'avoir même à prendre des vies à l'avenir, es-tu d'accord avec ça ? »

Un silence se fit.
La proposition était tentante. Très tentante même. Mais ce qu’elle lui demandait laissait Elandril sans voix. Oui, il avait ôté de nombreuses vies par le passé et cette perspective là ne lui faisait pas peur. Mais ce n’était toujours que des sombres. Et c’était le plus souvent quand ceux-ci s’immisçaient en Anaëh. C’était même devenu son passe temps favori, nettoyer l’Œuvre des parasites qui venaient tout détruire. Cependant, lorsque l’elfe lui parla de prendre des vies, une pensée lui avait traversé l’esprit. Auparavant, lorsqu’il était sous le contrôle de la Bête, il avait failli s’attaquer à ses semblables. Que lui demandait-elle ? De ne pas rechigner à tuer ses propres frères ? Ça, il n’en était pas question. La vie était sacrée et ce n’était pas à lui de décider qui l’a méritait ou non. Il avait seulement le pouvoir et l’ambition de la protéger.

« Par ôter des vies, vous entendez être prêt à tuer un frère ? Des fils de l’Œuvre ? Ce point va être difficile à négocier. Je n’ai l’habitude de m’attaquer uniquement aux elfes noirs. J’existe pour protéger Anaëh. Pas la détruire. Vous ne pouvez me demander l’impossible, la simple idée d'ôter la vie d’un animal me répugne. »

Elandril pesa ses paroles. Il s’imaginait déjà, arpentant Anaëh, réduit à côtoyer l’être qui tapissait dans son corps. À lui accorder certaines faveurs, contraint de se laisser manipuler comme par une main extérieure. S’attaquer au premier venu. À ce moment précis, le rôdeur se sentit souillé. Possédé d’un monstre dont il ne voulait pas. Comme une part de sa personnalité - car oui, à présent elle faisait partie de lui -, qu’il rejetait. Mais ce n’était pas aussi simple. Ce n’était pas une simple sangsue qu’il suffisait de retirer délicatement. La Bête était logée au plus profond de son corps, dans sa conscience même. Son esprit en était affecté. Il était la Bête. Cependant, en écoutant ces paroles, il eut une autre vision. Celle d’une énergie cachée en lui. Une force qui, si elle était suffisamment contrôlée, pouvait s’avérer être un avantage considérable. Lorsqu’il était “possédé“, il était empli d’une fureur et d’une force inébranlables. Un côté bestial dévastateur. La peur disparaissait complètement pour laisser place à une volonté de fer. Suffisait-il encore pouvoir la dompter. Et en était-il capable ?
Après une longue réflexion, il se décida.

« J’accepte. Mais à une seule condition. Et je veux absolument qu’elle soit respectée. Je veux que l’on mette fin à mes jours si jamais elle, enfin … si je deviens incontrôlable. Quoi qu’il arrive. Quoi qu’il se passe. J’espère avoir la force de lutter mais tout peut arriver. Aussi, je suis prêt à toutes les éventualités pour protéger ce qui m’est cher. »

C’était l’unique solution. S’il devrait adopter cet état, il devrait s’y abandonner. Et s’il en venait à devenir un des êtres qu’il haïssait le plus, il préférait tout autant ne plus vivre. Il ne lui restait donc qu’à laisser son destin entre les mains de Kÿria. Lui laisser la lourde décision pleine de conséquences.

Ceci était un message de l'Homme qui murmurait à l'oreille des fourmis.
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MessageSujet: Re: Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]   Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn] I_icon_minitimeDim 3 Avr 2011 - 9:24

L’Enfant égaré, pourchassé par la Bête, a-t-il oublié en quelques instants tandis que l’Esprit évoquait les vies qu’il devrait prendre à l’avenir, en plus de celle qu’il avait déjà prise, qui s’adressait à lui ? Croyait-il soudain en une tromperie, une ruse vile et malveillante de quelques esprits corrompus venant de par delà le Jardin Sacré, qu’ils soient sombres ou mortels ? Le petit garçon s’égare dans ses pensées alors qu’il affronte ses peurs, mais l’Esprit qui Guide est une protectrice, aussi ancienne, voir davantage, que certains des Géants de Pierre qui arpentent ses bois et veillent sur leurs lisières, elle est intemporelle même, n’ignorant rien de son passage mais ne changeant jamais malgré les siècles, les millénaires même écoulés et ceux qu’elle garde en mémoire sans les avoir connu.

« Jeune Fils, crois-tu que nous soyons capable de t’apprendre à nuire à la Première Fille ? Que nous voulions t’enseigner comment détruire ce que Nous protégeons et préservons depuis si loin avant ta propre naissance ? »

Elle lui laissa un instant pour réfléchir à cette question, bien que n’invitant pas à y répondre tout de suite.

« Non. Nous ne t’enseignerons rien de tout cela, comme Nous nous refusons à te contraindre à la moindre voie que tu n’aurais pas choisie. Nous t’offrirons un savoir, un contrôle, ce que tu décideras d’en faire ne nous appartient pas… Nous guidons, Nous nous souvenons, Nous veillons et protégeons mais Nous ne dominons pas, contrôlons encore moins.
Nous t’offrirons d’être entendu par ta Bête, qu’elle t’écoute et se laisse diriger tant que tu la laisses s’épanouir quand viendra son moment. Que tu décides de la mener contre nos Sombres Frères et Sœurs, contre chacune des nuisances qui perturbera les Jardins Sacrés est ce qui nous encourage à t’aider, non une chose contre laquelle Nous voulons nous opposer. »


Elle marqua un nouveau temps de pause avant de finalement continuer.

« Ce sont ces vies que tu dois être prêt à prendre, car la Bête, si elle est violence, aura forcément faim et tu devras la laisser se nourrir. Nous te donnerons juste une voix suffisante pour la conduire vers la proie de ton choix, non uniquement du sien, ni plus, ni moins. »

Et elle conclut avec sa réponse à sa condition.

« Qu’il en soit ainsi… Et si la Bête devient trop forte et nuisible pour l’Œuvre, Nous la tuerons. »

Et quand se fut dit, elle lui posa la question.

« Alors… Veux-tu arpenter ce chemin ? »

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MessageSujet: Re: Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]   Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn] I_icon_minitimeMar 12 Avr 2011 - 15:53



Le jeune elfe savait que ses questions étaient futiles, presque inutiles. Les réponses, il en connaissait déjà quelques unes. Et il se doutait bien que l’ancienne druide ne le laisserait jamais tuer un des leurs. Mais seulement, il voulait être en partie rassuré. Réconforté. Il faisait face depuis plusieurs semaines à quelque chose qui le dépassait et pour la première fois, de complètement incontrôlable. Un phénomène qui relevait du surnaturel, peut-être même magique. Qu’en savait-il ? Rien justement. Il était comme un minuscule poisson perdu dans l’immensité obscure de l’océan, obligé de se laisser emporter, bousculer par le courant violent. Cet être là pouvait le guider. Une chance, qu’il n’avait même pas espérée. Si un moyen existait, n’importe fut-il, mais qui le sortirait de cette folie, il était prêt.

«Jeune Fils, crois-tu que nous soyons capable de t’apprendre à nuire à la Première Fille ? Que nous voulions t’enseigner comment détruire ce que Nous protégeons et préservons depuis si loin avant ta propre naissance ? Non. Nous ne t’enseignerons rien de tout cela, comme Nous nous refusons à te contraindre à la moindre voie que tu n’aurais pas choisie. Nous t’offrirons un savoir, un contrôle, ce que tu décideras d’en faire ne nous appartient pas… Nous guidons, Nous nous souvenons, Nous veillons et protégeons mais Nous ne dominons pas, contrôlons encore moins.
Nous t’offrirons d’être entendu par ta Bête, qu’elle t’écoute et se laisse diriger tant que tu la laisses s’épanouir quand viendra son moment. Que tu décides de la mener contre nos Sombres Frères et Sœurs, contre chacune des nuisances qui perturbera les Jardins Sacrés est ce qui nous encourage à t’aider, non une chose contre laquelle Nous voulons nous opposer.
»

Elandril écouta les mots silencieusement. Respectant l’être qui était face à lui. Une telle chose était-elle possible ? Une cohabitation ? Était-il possible d’établir un quelconque dialogue avec cette … créature ? Il se souvenait encore de sa formation de rôdeur. Rien ne l’avait préparé à cela. Il avait beaucoup appris à écouter son monde mais jamais à s’écouter soi-même. C’était un chemin qu’il devait parcourir seul, hors il n’y avait jamais mis les pieds. Il allait se lancer dans une aventure qui était à la fois familière et étrangère. Son père n‘aurait sûrement pas approuvé qu’il aie laissé s’installer une telle situation. Mais ce dernier n’avait pas eu l’occasion de revoir son fils depuis plusieurs années.

« Alors… Veux-tu arpenter ce chemin ? »

Le rôdeur se tourna vers elle et fixa ses yeux sans dire un mot. Son visage était dur et imperceptible des centaines de questions qui ne cessaient de tournoyer dans sa tête à lui en donner la migraine. Se souvenant des instructions de ses maîtres quelques années plus tôt, il rassembla ses pensées et les chassa de son esprit. Il vida sa tête de tout parasite. Ses yeux se fermèrent tandis qu’il écoutait chaque bruit aux alentours. Il n’entendait qu’à peine le doux souffle de l’Être, couvert par le clapotis des eaux du lac. Le frottement de chaque feuille de chaque chêne, frêne, noisetier qui se trouvaient là. Le fourmillement des insectes qu’il pouvait sentir, chaque vie qui grouillait au sol. Ce calme, il ne savait si c’était du à la présence de l’elfe ou non, mais il ne l’avait pas ressenti depuis bien longtemps. Mais cependant, quelque chose n’était pas habituel. Il ressentait une présence inconnue. L’être qui l’habitait. C’était bien la première fois qu’il arrivait à percevoir la Bête, qui à présent, était presque un être à part entière. Une sorte d’entité qui arrivait à penser d’elle même. Cette simple idée l’effraya.
Il rompit alors le silence et lança :

« Je suis prêt. »

Sa voix était ferme, décidée. Le son qui résonna dans la forêt endormie le fit frissonner, le faisant comme revenir à lui-même. Et comme pour répondre à ses propres paroles, il se leva du sol et fit face à l’elfe. Il n’avait aucune idée de la façon dont ils allaient procéder. Les yeux toujours clos, il attendit en silence. Il ne dit rien d’autre étant parfaitement conscient que l’Être saurait la marche à suivre. Et il était prêt à se faire complètement guider. Et son silence en disait long sur sa détermination.
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MessageSujet: Re: Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn]   Entre Folie et Sagesse. [Aerlinn] I_icon_minitimeSam 7 Mai 2011 - 6:56

L'Enfant avait envie de retrouver son chemin, quittant les brumes qui favorisaient la Bête en chasse, et tôt ou tard, il saurait qu'il pourrait alors cesser de courir, se retourner et faire face, faire cesser cette traque que l'esprit subit.

Des jours passèrent alors sans qu'elle n'en tienne le compte, et le ciel fut voilé pour eux, afin que lui-même ne puisse le faire... L'Esprit sait que les jeunes se sont laissés aller à certains défauts des Fils et Filles d'Elenwë, qu'aujourd'hui si nombreux sont pressés, suivant comme les mortels créatures la course du temps et son rythme effréné alors même qu'ils n'ont rien à craindre de lui. Aussi Celle qui Enseigne lui interdit le droit d'observer l'écoulement du Temps, qu'il demeure attentif et rigoureux dans son écoute, dans l'exercice, pour que, même si mille ans devait s'écouler, il ait bien apprit.

Elle lui offre et partage avec lui des millénaires de sagesse sur la pratique de la méditation, plus profonde, plus poussée que celle que pratique les autres elfes, le commun des Fils et Filles de Kÿria, c'est le premier pas menant au dialogue puis à la négociation et, elle l'espérait, l'entente.
Ce pas ne se fit pas sans mal et sans patience, mais malgré les difficultés, il sut comprendre et apprendre.

Les jours encore passèrent tandis que l'Esprit et l'Enfant semblaient couper de la réalité, à l'abri du temps. Puis vint un incident qu'elle savait tout à fait possible car l'absolu n'existait pas, surtout pour un esprit si jeune que celui de l'Enfant.
Il perdit le contrôle et plutôt que de l'attaquer, il prit la fuite à travers le fin rideau de brume qui s'estompa à son contact. L'Esprit vit courir la bête, s'enfoncer dans les Bois. Elle se leva tranquillement, se presser n'apporterait rien de bon, au contraire.

Elle reprit ses traits de bête tandis que la Brume l'enveloppait à nouveau, la dissimulant au monde, et elle le suivit.
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