Un nouveau départ? [PV]

L’univers et son cycle infini…

A une échelle cosmique, rien ne laisse présager d’un changement. Les étoiles sont et restent tel quel pendant des milliers d’années. Inlassablement le soleil se lève et se coucher. Infatigablement, la lune poursuit son cycle millénaire… Non rien ne présage au changement de l’univers à une échelle d’une vie nainique ! Et pourtant que de changement dans cette vie. Les saisons passent. Déjà les nuits se font plus longues et légèrement plus fraiches. Après un été de forte chaleur, la douce fraicheur de la nuit ne pouvait que faire du bien… Du moins en principe. Car à Lante, il en va tout autrement…

Depuis quelque jour, plus aucune mission n’avait été confiée au nain. Il avait pourtant mené au mieux celles qu’on lui avait confiées. Mais l’armée et malgré la reprise en main du vieux général, allait elle aussi à vau-l’eau. Les quelques nains qui y restaient se battaient entre eux pour des broutilles à longueur de journée. Quelque nain essayaient aussi de rouvrir quelque commerces ici et là mais le cœur n’y était pas. On avait la plus part tu tems affaire de pauvre loques. Les dieux ont abandonné les nains car ils se sont trop laissé aller. Où était la fierté ? Le courage ? L’amour du travail ? Le peu de nain qui relevaient les manches finissaient eux aussi par être découragés… Les dieux avaient abandonné les nains car devenus trop fainéant, trop lâche. Voilà ce qu’il en coute de s’être plié au bon vouloir des autres races. Pour le nain il n’y avait plus rien à faire ici. Les nains étaient devenus une race vouée à l’extinction. Des cloportes pleurnichant sur leur malheur. Il ne voulait plus rester ici entouré d’incompétents.

Depuis que le général avait mis hors de la ville tous les non nains, les rues étaient devenues plus calmes. Trop calme d’ailleurs… Les tavernes fermaient plus tôt et elles n’ont plus que de la bière coupée avec de l’eau à vendre. Nous ne nous arrêterons pas sur la nourriture… Et tout ça au même prix qu’avant mais avec le supplément fin du monde… La race n’était plus soudée. Et c’est pour cette raison que le guerrier avait décidé de quitter les lieux. Quitte à mourir autant que se soit l’arme à la main et pour une noble raison. Du moins c’est ainsi qu’il voyait la chose. Peut être que tout cela n’était pas très clair dans la tête du nain mais il ne voyait plus sont avenir ici. Il avait entendu parler de caravanes partant de l’enclave pour rejoindre les principaux pays des grandes races miradelphiennes. Quitte à quitter les lieux pourquoi ne pas profiter d’une de ces caravanes pour aller découvrir le monde.

Le nain avait fini par arriver en centre de l’enclave. Encore une nouvelle preuve de la faiblesse des nains. D’un côté on dit qu’il faut virer les non nains de la ville et de l’autre on laisse pèle mêle la lie miradelphienne s’entasser aux portes de la citée… Si ça n’avait tenue qu’à lui ils seraient tous repartis avec les autres. Et bon débarras ! Mais non même les généraux à force de s’engraisser des petits délices des « amis » humain et elfes ont fini par devenir aussi tendre que des caramels en plein milieu du désert. Le nain reprend sa marche ne pouvant s’empêcher d’afficher son dédain pour ces lieux. Mais c’était pour lui le point de départ pour une nouvelle vie…

Il savait où il devait se rendre. Le dernier bastion de civilisation de l’Enclave. Une taverne où étaient restés les derniers marchants humains. Certains resteraient malgré tout mais pas tous. Ils avaient renvoyé leurs familles dans leurs villes par delà les montagnes et étaient restés pour finaliser quelques contrats. Quoi qu’il en soit ils retourneraient eux aussi dans leurs pénates et le nain voulait faire partis du voyage. N’allait pas imaginer que cela lui faisait plaisir mais à l’instar des autres nains, il ne voulait pas rester ici à mourir comme une larve…

Le nain se dirige donc vers la taverne où se trouvaient les derniers marchands humains. Il ne se déplaçait pas en silence et ne cherchait pas à se cacher. Faisant partie de l’infanterie lourde, il portait une armure complète sur le dos, sa masse d’arme et son sac auquel était accrochée une arbalète. Il était clair qu’il ne voulait vraiment pas rester dans le coin. Bien que la nuit soit tombée depuis plusieurs heures, le nain y voyait comme en plein jour, il serait donc assez difficile de le prendre par surprise. Mais il aurait au fond bien voulu que quelqu’un approche, ne serait ce que pour se passer les nerfs sur le malheureux.

Il avait cherché la taverne une bonne partie de la soirée. L’enclave en amalgame de bâtiments de bric et de broque. Rien de vraiment bien solide. Rien à voir avec Lante. A force de chercher cette maudite taverne, le nain c’était retrouvé au beau milieu d’une place vide. Pour être vide elle l’était. La seule créature vivante autre que le nain devait être le moustique qui lui bourdonnait autour des oreilles. Le nain était à bout de patience et une claque bien placée vint éclaircir le rang des créatures encore vivantes au centre de la place…

Poussant un juron bien placé, le nain fit un tour sur lui-même pour ne rien voir. Pas une lumière, pas un bruit... Le néant absolu. Il aurait pu rester ici à attendre qu’un signe vienne lui indique le chemin à suivre mais il savait aujourd’hui qu’il valait mieux ne plus compter sur les dieux… Poussant un soupir profond et particulièrement bruyant il reprit sa marche au fils des rues mal famée de l’Enclave…