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| | Les mercenaires sont de sortie [Kassandra, Liliana] |  |
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Le Charognard
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié.![Les mercenaires sont de sortie [Kassandra, Liliana] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) |  Sujet: Les mercenaires sont de sortie [Kassandra, Liliana] ![Les mercenaires sont de sortie [Kassandra, Liliana] I_icon_minitime](https://2img.net/s/t/13/06/08/i_icon_minitime.gif) Dim 17 Juin 2012 - 23:11 | |
| Vanek poussa un grognement en poussant la porte de l'épicerie. Il sentait les gouttes d'eau s'écraser lourdement sur ses cheveux, qui avaient la fâcheuse tendance de boucler légèrement avec ces temps humides, lui donnant une fausse allure de petit noble aux frisettes. Il détestait la pluie. Rabattant rapidement sa capuche sur son crâne, il s'avança vers le petit groupe d'hommes armés, encapuchonnés dans leurs capes trempés, qui attendaient, rassemblés à côté d'une écurie. L'un d'eux s'avança, prenant soin de baisser légèrement la tête afin de cacher ses oreilles pointues et sa peau sombre au regard des passants.
- Alors ? dit-il doucement.
- Trop cher.
Le drow soupira tandis que Vanek le dépassait. Il s'arrêta à quelques mètres de la dizaine d'hommes qui le fixait en silence, attendant avec espoir l'ordre de rejoindre la taverne du coin. Torgal s'avança de son pas lourd, écartant doucement les quelques mercenaires qui génaient son passage et s'arrêta à quelques pas de son chef.
- Les gars ont froids et soifs. Ils sont las. On est debout depuis ce matin, pendant que vous essayez de marchander en vain avec ces chiens galleux. Le commerce est rude dans les environs, et depuis qu'ils ont vu Tebryn, on nous ferme la porte au nez. Retournons à l'auberge.
La Charogne le fixa, marmonnant quelques paroles de mécontentement étouffés par sa barbe sale. Il hésita un instant, dévisageant ses hommes un par uns. Ils avaient l'air fatigués. Particulièrement Medrioc, le médecin. Il n'avait pas réellement souhaité cette vie de débauche. Vanek ne pu s'empêcher de sourire. Le pauvre s'accrochait à la vie de sa fille désespérement. Elle était peut-être morte depuis des semaines, depuis le temps qu'ils avaient quittés les royaumes humains. Il avait l'impression que des années s'étaient passées depuis leur départ. Et pourtant les choses avaient si peu changées. Casoair les avait laissé la veille, leur donnant rendez-vous très bientôt, restant plutôt vague sur l'avenir. Vanek n'avait jamais tiré de plan sur la comète, il était trop réaliste pour ne pas voir que rien n'était joué. Mais l'endroit était un vrai filon, il y avait de quoi se faire de l'or sur le dos des locaux.
Draugr s'avança, brisant le silence.
- Bon. On fait quoi... chef ?
Il avait encore de son ton arrogant et sûr de lui. Vermine. Il l'aimait bien au fond, mais quelle crapule. Il finirait par le trahir. Et il devrait le tuer. De ses propres mains. Il était de la même espèce que ceux qui l'avaient suivis dans les Wandres il y a si longtemps déjà. Des rats qui avaient fuis. Mais les autres étaient bons, certains naïfs, d'autres crus, certains mêmes fous... Mais ils étaient loyaux.
- J'ai soif... murmura Vanek, et aussitôt la compagnie sembla s'égayer.
Ils marchèrent d'un pas sûr vers la taverne du coin, déambulant dans les rues. Leurs armes bringuebalaient dans leur dos ou à leurs ceintures et ils avaient mauvaise allure, celle des brigands de grand chemin. Ils étaient sales, les traits tirés, et on devinait à leur façon de se déplacer avec hésitation qu'ils n'étaient pas vraiment du coin. Mais dix bonhommes bien taillés qui déambulent un peu partout, cela ne passait pas inaperçu. Surtout quand ils ont un drow à leur table. Il était temps de faire profil bas et se terrer dans cette taverne... L’écriteau était bancal. De toute façon, il y était gravé "Au Croupion". Rien de bien attrayant. Ils poussèrent la porte et firent craquer le parquet sous leur poids. Machinalement, les dix gaillards retirèrent leur capuche quasiment en même temps tandis que la salle observait d'un œil critique le retour de l'étrange bande. Le tavernier, un gros et joyeux bonhomme au crane dégarnis. Il avait un œil qui disait merde à l'autre et lui donnait un air particulièrement niais qu'appréciait beaucoup Vanek. Derrière cette apparence transpirante de sueur se cachait un bourreau du travail et un fin commerçant. Il avait arnaqué Vanek et ses hommes, qui avaient payés les chambres de ce bordel bien plus chers que valait ces lits pourris. Cela avait au début enragé Vanek de s'être fais rouler comme un touriste. Bien qu'il en était un en quelque sorte. Il avait mis ça sur le dos de la fatigue : il était bien plus rusé en temps normal. C'était lui qui escroquait. Mais il avait appris à connaître le personnage au gré des tournées offertes par la maison. Il s'était laissé berné tout en voyant bien la technique de séduction du gaillard. Il s'était surpris à l'apprécier. Ils ne lui feraient rien...
La petite bande s'éparpilla au fond de la salle, prenant plusieurs tables séparées et commandant directement quelques consommations. Dix gros buveurs, de bons clients en outre. La taverne, sans être bondé, était plutôt bien remplie, aux trois quarts à vue d’œil, mais Vanek se préoccupa plutôt de faire remplir sa choppe que des gens présents. Rapidement, leurs voix grasses et leurs rires bruyants emplirent la salle, relançant le brouhaha qui rêgnait avant leur arrivée et faisant renaître l'ambiance si particulière de ces bordels. D'ailleurs les filles de joie ne tardèrent pas à faire leur entrée, repoussées par la plupart des mercenaires, hormis Necro et Draugr qui semblaient apprécier leur compagnie. Peut-être qu'elle n'allait pas être si agréable que ça pour elles...
La plupart d'entre eux savaient déjà qu'ils finiraient la gueule par terre après s'être joyeusement tapés dessus. Seul Tebryn buvait lentement et silencieusement, assis à la table de Vanek en compagnie de Torgal, seul les deux humains semblaient vider leurs choppes aussi vites qu'elles se remplissaient, alors que la soirée débutait seulement. |
|  | | Kassandra
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Taille : Niveau Magique : Eveillé / Néophyte. | | Sujet: Re: Les mercenaires sont de sortie [Kassandra, Liliana] Mer 20 Juin 2012 - 21:22 | |
| Alors que l'homme s'éloignait d'elle, reprenant la rue principale du quartier la bourse pleine, Kassandra maudissait les contrebandiers de Naelis de vendre aussi cher une merde pareille, calant la petite boîte à l'intérieur de son bustier à l'abri des regards les plus vicieux. Il ne faisait pas bon de fumer, mais bon sang, à ce prix-là, sa précieuse came serait bientôt coupée aux pépites d'or nain. Si la drogue avait été légale, la pirate aurait pu crier au scandale, ce qui ne risquait malheureusement pas d'arriver au vu du marché noir particulièrement prolifique qui sévissait dans tout le royaume, au nez et à la barbe des nobles - quoique -.
Quittant à son tour la venelle pour rejoindre des commerces moins insalubres et plus corrects, la rouquine se demanda ce qu'elle allait bien pouvoir faire de son temps à tuer. Le capitaine du navire avait momentanément disparu, leur flotte étant restée à quai à Thaar ; sa petite visite touristique dans les alentours de l'Itrhi'Vaan ne prendrait pas bien longtemps, mais Naelis avait sûrement des charmes nouveaux et étrangers à procurer à la mécane, qui avisa d'un pas confiant l'enseigne du "Croupion". Un nom qui, s'il n'était pas relativement poétique, avait au moins le mérite d'annoncer la couleur.
Bien que peu encline à aller s'acoquiner de mignons ou de putains en un soir où la seule envie qui comptait était d'être au calme pour mieux réfléchir aux récents évènements - une évasion et un retour à la piraterie impromptu, voilà qui lui donnerait matière à penser en silence -, la rouquine se réfugia sans plus attendre dans l'antre du tenancier du Croupion ; et le simple bruit des conversations lui rappela qu'un troquet n'était pas le meilleur endroit pour se laisser aller à des rétrospections, mais qu'importe.
Ce fut donc seule, et sous le regard de la clientèle que la rouquine déambula le long du comptoir, se servant d'un cigarillo méticuleusement sorti de "nulle part" - un bien bel endroit que ce nulle part, assurément ... -, ne s'attendant pas à ce qu'un gentilhomme s'écharpe le bras pour lui fournir une chandelle. Néanmoins, son voisin le plus proche, un jeunot aux traits burinés et aux prunelles obscures, fit amende honorable en s'acquittant de cette tâche, sûrement content de bien faire devant une jolie dame - pas d'ici, ses yeux bleus et ses cheveux de feu le confirmaient -.
Le remerciant d'un léger signe de tête, la jeune femme tira une profonde latte, recrachant cette dernière de la même façon qu'un dragon qui voudrait enflammer le visage de l'aubergiste. Lui adressant un sourire d'excuse des plus réussis, la demoiselle commanda un verre de rhum. Il n'était pas encore utile d'avoir à réclamer la bouteille entière.
En attendant d'être servie, se détournant quelque peu du comptoir, ses yeux cherchèrent à travers les quelques personnes attablées dans son dos un visage, une expression, une vague connaissance. Tout ce beau monde lui était totalement inconnu, ce qui avait quelque chose de particulièrement rassurant et à la fois irritant - elle faisait bande à part un soir où elle aurait aimé être accompagnée, même la présence d'Halvdan lui aurait suffit pour se distraire un peu -. Le calme ambiant, s'il était un peu platonique, n'était rompu que par les rares braillements d'un barbu au regard un peu fou, qui baragouinait dans son coin d'étranges histoires sur des Noireaudes volantes et des Schroggs mangeurs d'hommes.
Le reste des tables semblait accaparé par une troupe d'hommes qui, si l'intuition de la pirate ne la trompait pas, lui susurrait qu'ils se connaissaient entre eux. Les regards de connivence qu'ils s'échangeaient, même à la discrétion des serveuses, n'échappaient pas à la curieuse rouquine. |
| | | | Liliana
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| Le soir tombait, et la pluie continuait à détremper la terre battue de la route devant la porte est de Naelis. Le passage était toutefois encore emprunté par de nombreux badauds, voyageurs et commerçants qui cherchaient à gagner le couvert de la cité avant la nuit. Personne n’avait envie de se retrouver bloqué dehors après la fermeture des portes. Le flot de voyageurs, fourbus et les vêtements couverts de boue, défilait devant l’œil attentif des gardes postés en faction à l’entrée. Parfois ces derniers arrêtaient une charrette pour en inspecter rapidement le contenu. Mais la plupart du temps ils se contentaient d’observer les gens sans rien dire. Leur fonction était plus dissuasive qu’autre chose.
Alvin n’aimait pas monter la garde par ce temps. Oh bien sûr, lui restait protégé de la pluie par le petit portique en bois prévu à cet effet. Mais tout de même, cela le rendait maussade. Et puis, ça n’aidait pas bien à faire passer la monotonie de sa tâche.
Cependant, le soldat connaissait son métier, et savait rester vigilant malgré la routine et le mauvais temps. Au fil des ans, il avait même développé un sixième sens impressionnant pour repérer les éléments suspects. Comme par exemple cette silhouette enveloppée d’une longue cape de voyage, la cagoule profondément rabattue sur la tête, qui tentait de se faire discrète au milieu de la foule.
« Bah tiens ! » pensa Alvin « Celui-là fait tellement d’efforts pour passer inaperçu qu’on ne remarque que lui. »
Il observa un instant l’individu franchir la porte lentement, tête baissée, se fondant avec la masse des autres voyageurs. N’importe qui d’autre n’y aurait pas prêté attention plus que ça, mais l’instinct de Alvin ne le trompait que rarement.
Il laissa passer quelques secondes, puis lança « Vous là-bas ! Attendez un instant. »
La silhouette se figea instantanément. Hum… alors comme ça on a quelque chose à se reprocher ?
L’homme commença à se rapprocher de l’inconnu. Il n’avait toujours pas aperçu son visage. Pourquoi tenait-il tant à le cacher ? Une pensée traversa soudain l’esprit du soldat. Et si c’était un sombre qui cherchait à pénétrer dans la cité sans être vu ? Plusieurs drows avaient été aperçu dans la région ces derniers jours, et il s’en trouvait même quelques-uns à l’intérieur des murs en ce moment même, sous étroite surveillance. La main d’Alvin se porta instinctivement à la garde de son épée. L’autre n’avait toujours pas esquissé un mouvement. Le garde franchit les derniers mètres qui les séparaient et se plaça face à l’étranger. « J’aimerais bien savoir ce qui se cache là-dessous. » et sur ce, il rabattit brusquement la capuche en arrière. Une cascade de long cheveux blonds émergea de sous le tissus trempé, encadrant le visage d’une jeune femme d’une vingtaine d’années qui fixait le garde d’un air surpris et quelque peu intimidé.
Alvin resta planté devant elle pendant quelques instants, interloqué. Ce n’était pas à ça qu’il s’était attendu. Ses camarades le regardaient d’un air interrogateur. « Un problème, Alvin ? » Lança l’un d’entre eux.
Le soldat finit par se secouer et reprendre ses esprits. « Non, non… ce n’est rien. » répondit-il.
Il jeta encore un regard à la jeune femme, dont les yeux noisette le fixaient toujours avec appréhension. « Vous pouvez y aller. Je… me suis trompé. »
Cette dernière ne se le fit pas dire deux fois, et s’empressa de rejoindre le flot des passants qui entraient dans la ville.
Encore tout confus de son erreur, Alvin regagna son poste, ignorant les quelques remarques des autres gardes à propos de son intervention.
« Eh ben, t’es sur les nerfs aujourd’hui… »
« Ouais, tu devrais te détendre un peu. »
Sans doute la guerre récente contre les drows avait-elle exacerbée sa paranoïa, si bien qu’il se mettait à en voir partout. Chassant ces pensées de son esprit avec un haussement d’épaules, Alvin se remit à observer les gens qui franchissaient la porte, file monotone et interminable.
Et la pluie continuait à tomber…
Un peu plus loin, une silhouette s’engageait à pas rapides à travers le dédale de rues de Naelis. La jeune femme blonde qui avait été interpellée à la porte s’engagea dans une petite allée latérale, sombre et peu fréquentée. Se retournant pour s’assurer qu’elle n’avait pas été suivie, un petit sourire s’afficha au coin de ses lèvres lorsqu’elle constata qu’elle était bien seule.
Rapidement, son apparence se mit à changer. Ses cheveux devinrent terne, perdant leur couleur jusqu’à devenir aussi blancs que ceux d’un vieillard, sa peau s’assombrit, et ses pupilles se changèrent en deux petits points rouges, luisants comme la braise à travers la pénombre.
Liliana soupira. Ce sort demandait beaucoup de concentration, mais il était tellement pratique ! Elle vérifia que ses armes étaient bien en place, dissimulées sous son long manteau de voyage. Le garde à la porte avait été tellement surpris de sa méprise qu’il n’avait pas pensé à la fouiller. Tant mieux pour elle. La sombre n’avait aucune envie d’avoir à expliquer pourquoi une jeune humaine transportait avec elle tout cet armement, d’autant plus qu’elle aurait dû pour cela rester bien plus longtemps sous sa forme déguisée et, mine de rien, c’était assez épuisant.
En attendant, elle n’était pas ici pour le simple plaisir de se jouer de la garde de Naelis. Elle avait du travail, et son temps était précieux. Rabattant sa capuche sur son visage, l’elfe noire s’engagea sous la pluie en direction du quartier du voile.
Une dizaine de minutes plus tard, Liliana poussait la porte d’une taverne. Elle fut tout de suite frappée par l’ambiance générale qui contrastait avec la morosité du temps à l’extérieur. Ivrognes, marins, filles de joies et mercenaires se côtoyaient dans un brouhaha bruyant et agité. Pas un endroit très recommandable en somme. Mais cela lui importait peu. C’était même exactement le genre de lieu qu’elle cherchait.
Liliana avisa alors un de ses congénères qui était assis calmement à une table dans un coin, et ne semblait pas vouloir se mêler aux festivités. Voyant qu’il n’avait pas d’armes sur lui, elle en déduisit que lui n’avait pas pu échapper au contrôle aux portes de la ville. Elle décida de commencer son investigation par là. Après avoir commandé un verre au patron, elle se dirigea munie de sa boisson vers la table du drow et s’installa non loin de lui.
Elle prit un moment pour l’observer, et vit que lui faisait de même avec elle. Il pouvait sans doute apercevoir ses yeux rougeoyants et sa peau sombre, ainsi que quelques mèches de cheveux argentés dépasser sous sa capuche. Pendant plus d’une minute, les deux elfes noirs se dévisagèrent en silence. Puis Liliana se décida à le rompre :
« Udossta valyrin zhah naut al'doer ghil nindyn tangin. »
« Les nôtres ne sont pas les bienvenus ici ces derniers temps. »
Une gorgée de vin ponctua cette première phrase, suivie d'un petit soupir.
« Gaer zhahus natha draeval, vel'klar ril rivvil ghil orn'la inbal sha-rasa a l'ml'aen d'natha ilythiiri.. »
« Il fut une époque, où tout humain ici aurait tremblé de peur à la simple vue d’un drow. »
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| | | | Le Charognard
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié. | | Sujet: Re: Les mercenaires sont de sortie [Kassandra, Liliana] Ven 10 Aoû 2012 - 10:40 | |
| Le bruit commençait petit à petit à emplir la salle, tandis que les moins costauds sentaient déjà l'effet de l'alcool bon marché leur monter à la tête. A la table de Draugr, Kervan et Darlyn, les plus jeunes, s'égosillaient déjà, ricanant aux folles histoires de partie d'entre-jambe et de bataille de Farj qui avait déjà vidé une bouteille à lui seul. Vanek lui, finissait sa choppe tranquillement avant de jeter un œil autour de lui. Aucune serveuse dans les parages. Il soupira et se leva lentement, faisant craquer le bois pourris sous son poids avant de poser son barda aux pieds de Torgal, où il le savait en sécurité. Ce dernier enlevait son casque pour le poser sur la table, dévoilant son large menton carré habillé de sa barbe blonde. Tandis que son chef quittait la table pour gagner le comptoir, il se tourna vers Tebryn qui restait silencieux, espérant trouver conversation. Ce dernier lui faisait dos, visiblement occupé à fixer sa voisine de table. Le titan soupira et bu sa choppe cul-sec avant d'appuyer lourdement ses pieds sur la table. La soirée risquait d'être longue pour certains.
Le drow lui avait repéré sa congénère dès qu'elle eut poussée la lourde porte de la taverne. Une peau si terne qu'un oeil mal avisé aurait pu croire qu'on ne distinguait que des yeux sous cette capuche, et des cheveux si blancs qu'un idiot aurait dit une vieille humaine. Mais Tebryn était un homme avisé et sa curiosité avait été piqué. Cela faisait presque un demi-siècle qu'il avait quitté le Puy et n'avait croisé les siens qu'en de rares occasions. D'un côté... tant mieux. Certains auraient plus à gagner à rapporter sa tête à certaines personnes qu'à le faire chanter.
Elle vint s'asseoir tout près d'elle et leurs regards se croisèrent. Tebryn éternisa son regard, esquissant un léger rictus tandis qu'elle commençait à parler dans leur langue natale.
(En Drow:)- Il est vrai que l'hospitalité qu'on peut offrir à notre peuple ici s'est plus que détériorer. Aussi, parler une langue autre que celle des humains peut se montrer bien... audacieux. La salle est remplie d'hommes ivres et armés jusqu'aux dents. Des hommes avec qui je voyage. Je ne donnerais pas cher de la peau de la personne qui viendrait à piquer leurs instincts primaires, éveillés par l'alcool et la vulgarité du lieu... dit-il à voix basse, presque en murmurant. Ils auraient tords de ne plus nous craindre, rétorqua-t-il enfin en souriant, après avoir laissé la drow prendre une gorgée de vin. Je crois savoir que les forces du Puy grouillent dans la région, pillent et détruisent. On dit même qu'ils marcheraient sur des cités désormais. Est-ce que les rumeurs mentent ou notre peuple reprend-t-il réellement ce qui lui appartient ? Vous ne m'avez pas l'air d'être une mercenaire. Vous venez du Puy, je présume ?
Pendant que Tebryn laissait sa curiosité prendre pas sur sa méfiance habituelle, bien qu'il demeure sur sa garde, Vanek posait ses coudes sur le comptoir, tout près d'une petite rousse qui buvait son verre de rhum paisiblement. Il lui lança un regard, puis jeta observa le contenu de son verre avant de détourner le regard. Le barman s'affairait avec d'autres clients et Vanek soupira, tirant un des tabourets miteux pour s'y asseoir, attendant que le gras propriétaire de ce taudis ne daigne venir prendre sa commande. Il soupira avant de tourner la tête vers la rouquine.
- Vos regards pourraient être mal perçus, femme. Vous devriez tempérer votre curiosité, surtout dans un lieu comme celui-ci. L'on pourrait vous prendre pour une aguicheuse ou encore une espionne. |
| | | | Kassandra
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Taille : Niveau Magique : Eveillé / Néophyte. | | Sujet: Re: Les mercenaires sont de sortie [Kassandra, Liliana] Lun 20 Aoû 2012 - 21:43 | |
| Alors qu'elle poursuivait paisiblement et distraitement ses élucubrations solitaires, ces dernières se virent coupées dans leur élan par l'intervention étrangère la plus drôle que la rouquine avait pu entendre depuis sa sortie des geôles diantraises - il fallait dire qu'elle ne manquait pas de piquant malgré son innocente apparence -. Tournant son minois pour décocher un sourire à la fois amusé et un regard piqueté d'étincelles dans la direction de son interlocuteur incongru, Kassandra put constater à quel point les hommes de Naelis étaient imposants et souvent dotés d'une barbe bien née. Fichant sans peur ses prunelles dans celles glacées de l'humain - dont elle reconnaissait au moins un flegme, une force tranquille latente dans ses gestes lourds et lents -.
« Aguicheuse, c'est le mot poli pour 'pute' ? »
La candeur même. Elle inspira une profonde gorgée vaporeuse de tabac, expirant lentement la fumée non sans accorder un sourire qui n'avait rien pour déplaire. Elle taquinait sans pouvoir cacher son hilarité, qu'elle ponctua d'un rire léger - et un peu cassé - avant de boire une autre lampée de rhum, haussant les épaules. Il ne l'avait pas plus vexé qu'il n'aurait réellement espéré, à vrai dire la beauté franche et presque vulgaire de la rouquine avait toujours déclenché des pasionaria et des spéculations assez scabreuses sur les métiers cachés qu'elle aurait bien pu exercer. L'homme ne jouerait alors sûrement pas l'effarouché de sa petite espièglerie verbale, et après tout elle avait une sainte horreur de ces gens qui tournaient autour du pot ou pensaient plus judicieux d'utiliser des mots moins percutants, plus flous. Comme si l'Estrévent n'avait pas l'habitude des filles de joie et des intrigantes au service des Sombres.
« Inutile de prendre des pincettes, homme. Une fois de plus la taquinerie sonnait si douce qu'on ne pouvait pas vraiment le prendre mal. Vous ne devriez pas avoir peur d'appeler ce que vous pensez être un chat un chat : ici, ce n'est pas un lieu pour faire dans la dentelle, de ce que je pense voir. »
Qu'il l'imagine dans un rôle ou un autre, ses suppositions étaient loin de la réalité, aussi la rouquine ne se sentait-elle pas tant menacée plutôt que gentiment provoquée. Après tout, une conversation avec ce curieux énergumène n'était pas pour lui déplaire, elle n'avait rien à perdre et toute une soirée à occuper. Toujours dans un ton badin, un mouvement du menton désignait sans se donner une véritable peine la troupe massée derrière eux, qui signalait sa présence au bruit des chopines qui s'entrechoquaient et des discussions qui s'animaient d'éclats de voix.
« Ils sont à vous, tous ces gaillards ? »
Au loin, son regard couvait secrètement, par quelques jets anodins par dessus l'épaule, le couple aux tonalités obscures, les longs cheveux blancs de la plus féminine des deux spécimens hélant l'attention de Kassandra comme un redoutable aimant le ferait avec du métal. Ces deux oiseaux rares devaient se sentir plus à l'aise ici qu'ailleurs, mais moins que s'ils avaient été avec les leurs ; et la pirate soupçonnait que l'Ithri'Vaan n'était pas mère d'une réelle unité inter-raciale en son entier. |
| | | | Liliana
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| Liliana déchanta rapidement lorsqu'elle comprit que le drow n'était pas du coin. Ce n'était qu'un mercenaire itinérant, simplement de passage en cette région. Ce n'est pas de lui qu'elle apprendrait ce qu'elle cherchait.
Cependant il était curieux, ça on ne pouvait le nier. Cela fit sourire intérieurement la jeune espionne. Une chose de plus qu'ils avaient en commun.
Elle se dit que, même s'il ne pourrait rien lui apprendre sur Naelis, il avait peut-être d'autres information intéressantes pour elle.
« Je viens du Puy, en effet. Mais je suis dans la région depuis plusieurs semaines déjà. Je m'étonne que vous ne soyez pas au courant des derniers évènements dans cette province. Tout l'Estrevent en parle pourtant...»
Elle fit une pause pour prendre une nouvelle gorgée, laissant son interlocuteur en suspens.
« Début Barkios, plusieurs bandes rivales du 4ème ost se sont unies sous la bannière de la prime sorcière pour envahir Naelis. Ils étaient près de deux mille à marcher sur les terres d'Hereon. Une alliance d'estreventins, de péninsulaires et d'elfes sylvains les a finalement repoussés à Ruven, non loin d'ici.
Vous comprendrez donc mieux l'hostilité générale à l'encontre des nôtres, ainsi que la fouille en règle que vous avez du subir à l'entrée. » ajouta-t-elle avec un petit sourire.
« Et vous alors, d'où venez vous ? Et qui sont ces humains qui vous accompagnent ? Un voyageur comme vous a sans doute bien des choses à raconter... »
Son ton était amical, presque enjôleur. L'elfe noire était curieuse de savoir quelles nouvelles son congénère pouvait bien avoir à lui donner.
Tout en discutant, Liliana surprit le regard de l'humaine rousse assise au comptoir qui les observait discrètement, elle même en pleine conversation avec un colosse aux cheveux noirs. A force d'épier les gens en cachette, on remarquait facilement quand on était épié à son tour. La sombre se dit qu'elle allait devoir garder un œil particulièrement attentif à cette humaine...
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| | | | Le Charognard
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié. | | Sujet: Re: Les mercenaires sont de sortie [Kassandra, Liliana] Mer 29 Aoû 2012 - 18:03 | |
| Tebryn frémit légèrement en écoutant la drow lui conter les nouvelles du sud. Il prit une gorgée de sa boisson, prenant le temps d'analyser les nouvelles. Il comprit rapidement que les longues semaines de marche aux côtés de Vanek l'avaient coupées du monde. Il avait été plus préoccupé par son confort et son dégout des humains qui l'accompagnaient que par ce qui se tramait dans le monde. Il n'avait jamais été très porté sur l'actualité quand elle ne le concernait pas, du moins. Or, quand cela touchait au Puy et à son peuple, sa curiosité était vivement piquée. Cela faisait des lustres qu'il avait quitté ses terres natales et il se sentait pourtant encore intiment lié aux sombres contrées qui l'avaient élevées. Il était décidément hasbeen et se sentait comme un ermite sortant de sa forêt après quinze années d'exil. Il redécouvrait la douceur de la civilisation, ses vertus et ses vices, en un seul instant. Les manœuvres politiques compliquées et les guerres sanglantes l'intéressaient très peu d'habitude. Mais savoir que deux milles drow marchaient sur les terres même où il séjournait actuellement... cela le mettait en émoi. Son cœur s'était à la fois emplis de crainte, d'admiration et de joie. Il ne voulait pas prendre part à cette guerre perdue d'avance. Il savait mieux que quiconque que les noirauds ne franchiraient jamais les frontières de ces terres tant convoitées. Il avait peut-être vécu trop longtemps parmi les hommes. - Disons que mes péripéties m'ont empêchées de voir le monde changer depuis quelques temps, rétorqua-t-il.
Visiblement, sa congénère était aussi curieuse que lui et entreprit de le questionner sur ses origines. Tebryn posa sa choppe sur la table et essuya la commissure de ses lèvres d'une légère goutte de boisson.- Je viens de l'île de Meca, bien loin d'ici, où j'avais trouvé refuge loin de l'agitation de la Péninsule et de la morosité du Puy. Disons que j'avais besoin d'exotisme. Le sort m'a fais rencontré quelques gaillards trop peu aimables et me voici ici... une simple histoire de mercenaire, j'imagine... Je doute que la votre soit aussi banale, dit-il en se tournant vers elle. Il ne désirait pas s'étendre à son sujet, souhaitant rester vague quant à lui. Il avait toujours quelques dettes à faire oublier...
Il arqua un sourcil en voyant l'attention de la drow se diriger vers le comptoir. Il tenta de suivre son regard et posa le sien que Vanek, en pleine discussion avec une jeune femme qui semblait jeter des regards vers cette table. Il fronça les sourcils avant de reporter son attention sur la drow.- Et vous, quelle est votre histoire ? Vous êtes une espionne, ou bien une paria ? dit-il en souriant, ne prenant pas la peine de prendre des pincettes.***
Vanek ne pu qu'échapper un rire gras, largement facilité par l'alcool qui embrumait déjà légèrement son esprit quand la rouquine lui répondit, non sans audace. Il était rare de croiser des femmes de bonnes familles dans ces établissements, il était vrai, mais des femmes de caractère, hormis les ivrognes et les putes comme l'avait soulignée l'inconnue, on en croisait rarement. Or celle-ci n'avait rien d'une fille de joie, du moins, n'en avait pas l'apparence, et bien qu'elle semblait attachée au rhum qu'elle sirotait, elle n'avait pas la tête à boire. Elle avait du caractère. Ou alors se donnait des airs, mais ne se laissait surement pas impressionner par l'apparence du gaillard qu'était Vanek. Ce dernier héla le tavernier qui daigna enfin remuer ses fesses jusqu'à lui.- Rhum, dit-il simplement en le fixant, tout en déposant de sa main sale quelques pièces sur le comptoir.
La femme désigna les mercenaires et Vanek ne prit pas la peine de suivre la direction de son geste, devinant qu'elle parlait de sa bande d'acolytes avant même qu'elle ne les désigne par la parole.
- A moi, non. A mes ordres, oui, dit-il en empoignant la bouteille que lui tendait l'homme derrière le bar, qui s'empressa de ramasser son dû qui trainait le comptoir. Il ouvrit la bouteille et s'emplit le gosier d'une courte rasade qu'il fit disparaître rapidement dans son estomac pour le plus grand malheur de son foie avant de faire claquer sa langue de satisfaction.- La meilleure boisson pour l'esprit, dit-il en désignant la bouteille avant de zieuter le contenu du verre de la rousse. Je vois que madame a de bons goûts. Que fais une demoiselle esseulée dans un lieu aussi sordide, et d'ordinaire réservé aux gens de ma sorte, hm ? Si vous n'êtes pas une... pute, lâcha-t-il en souriant, qu'êtes-vous donc ? |
| | | | Kassandra
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Taille : Niveau Magique : Eveillé / Néophyte. | | Sujet: Re: Les mercenaires sont de sortie [Kassandra, Liliana] Mer 5 Sep 2012 - 19:59 | |
| « Eh bien je vous retourne le compliment. Même si celui de Meca n’égale pas ceci. »
Et elle accompagna ses paroles mutines d’un geste, désignant le verre qu’elle dressa dans l’air avant de le porter à ses lèvres pour faire couler l’alcool, qui se répandit comme une traînée brûlante, de sa langue jusqu’à ses entrailles échaudées.
La discussion l’enjoua et elle décida, après avoir noyé dans un nuage de fumée exotique l’une des serveuses les plus pulpeuses du Croupion, de partager un peu plus de son temps en solitaire avec cet homme qui taillait en elle quelques sillons de curiosité. Son nom lui importait peu – elle n’avait pas tant besoin du patronyme choisi par sa mère, plus désireuse d’en savoir sur le passé et le présent -, et l’intrigue lui avait fait oublier temporairement les deux drows qu’elle guettait pourtant jusqu’aux dernières secondes de leur conversation.
« Je sais pas. Vous me voyez dans quel domaine ? »
Avec un sourire moqueur, la rouquine s’empressa de boire une gorgée de son verre, lui coulant un regard joueur. Dans son esprit, s’enchaînaient déjà les premières analyses de son interlocuteur. Etait-il le chef d’une troupe de mercenaires ou de brigands ? Son air buriné et ses accents graves n’accentuaient pas l’hypothétique côté « défenseur de la veuve et l’orphelin » qu’il aurait pu avoir. Aussi penchait-elle facilement pour un métier où les lois se définissaient par ses propres principes.
« Vous savez quoi ? On devrait jouer ; tout est plus facile lorsqu’il s’agit de jeu. Vous répondez à ma question ; si c’est bon, je bois, si c’est faux, vous buvez. Et ensuite, ca sera à vous de me poser une question. »
Les jeux à boire avaient longtemps été une de ses marottes affichées, et elle n’en trouvait que plus d’amusement à embrigader des étrangers. Sifflant le serveur d’un air aguicheur tandis qu’elle lui demandait sa meilleure bouteille pour les deux adversaires – elle ne lui laissait donc visiblement pas le choix -, la pirate haussa un sourcil interrogatif, une malicieuse fossette venant dévoiler un sourire provocateur.
« Allez, vous risquez rien, je suis une femme après tout, vous n’avez rien à perdre ! » |
| | | | Liliana
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| Son congénère ne se montra pas très bavard. Liliana eut même très nettement l’impression qu’il cherchait à en révéler le moins possible sur lui-même. C’était compréhensible. Après tout, elle aussi agissait généralement de la même manière. Cela ne l’empêcha néanmoins pas de faire une petite moue de déception à l’adresse du mercenaire, signe qu’elle ne se contenterait pas de la bribe de récit qu’il venait de lui servir.
« Et vous, quelle est votre histoire ? Vous êtes une espionne, ou bien une paria ? »
Liliana sourit. Il n’était décidément pas stupide, ce drow vagabond.
« Disons que je suis quelqu’un qui aime se tenir au courant des choses. » répondit-elle avec une pointe de mystère dans la voix. « Et cela implique de devoir parfois se déplacer afin… de se renseigner. »
Nouvelle gorgée.
« Bien entendu, j’espère que vous saurez garder ceci pour vous… » ajouta-t-elle avec un petit clin d’œil à l’adresse du sombre.
« Mais revenons-en à vous. Je suis sûre que vous ne m’avez pas tout dit… Et quand bien même, un voyageur tel que vous doit avoir vu nombre de choses qui valent la peine d’être racontées. Quelles sont les nouvelles du monde ? Que raconte-t-on dans les tavernes de Meca, ou sur les routes de l’Ithri’vaan ? »
Maintenant que sa curiosité était piquée, la sombre n’allait pas lâcher l’affaire aussi facilement.
« Mais j’y pense, je ne me suis pas présentée. Je m’appelle Liliana. Liliana Zarffyn. » |
| | | | Le Charognard
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Taille : Niveau Magique : Non-Initié. | | Sujet: Re: Les mercenaires sont de sortie [Kassandra, Liliana] Sam 27 Oct 2012 - 17:07 | |
| Meca ? Ce petit bout de femme avait fréquenté l'île aux pirates ? Vanek ne pu s'empêcher de pouffer de rire. Le monde n'était plus ce qu'il était. Des femmes aussi dures que les hommes sortaient du cul mal baisé des gueuses de toute la Péninsule, et se permettait de cotoyer les hommes jusque sur les navires pirates et dans les rangs des armées. Le monde devenait fou.- Meca... Madame semble avoir vu du pays. J'ai versé plus de sang sur cette île maudite que durant toute ma vie. Et pourtant, je l'aime à en crever, ce cloaque. C'est l'syndrome de Meca. Ou alors l'alcool...Puis il l'observa boire. Il avait connu nombreuses femmes à fort caractère, mais généralement, leur physique allait de paire. Elles étaient ingrates, laides. Il devait avouer que la silhouette de cette femme était plus agréable, et son visage n'était pas vulgaire, ni même désagréable. Il lécha la commissure de ses lèvres, la débarrassant d'une tâche d'alcool tout en jetant un oeil par-dessus son épaule, vérifiant que rien ne dégénérait à l'arrière. Tebryn semblait faire connaissance, lui aussi. Les autres s'enivraient. Draugr était déjà vautré sur sa table, ivre mort. Il ricana avant de reporter son attention sur la jeune femme.
Elle semblait dès lors plus impliquée dans la conversation. Vanek n'avait jamais eu la prétention d'être intéressant, mais il aimait sentir l'attention sur lui. Elle était visiblement joueuse, tant mieux, cela égayerait sa soirée, et il tâcherait de ne pas boire au point de ne plus s'en souvenir. - Hum...
Il approcha sa main du visage de la jeune femme et posa doucement sa paume contre son menton, tirant délicatement la lèvre de la rousse avec son pouce pour dévoiler sa dentition.- Vous êtes un beau brin de femme. Mais vous n'êtes pas noble. Ou alors vous avez eu une vie plus que passionnante pour finir ici...Il retira sa main en souriant. Alors qu'il buvait une longue gorgée de rhum, elle lui proposa un jeu. Le genre de jeu auxquels jouaient ses hommes près du feu lors des longs voyages, ou dans les tavernes quand ils arrivaient dans des villages. Mais ici, le jeu était bien plus amusant. - Alors jouons...
Enfin, visiblement il n'avait pas vraiment le choix : la douce arrogante avait déjà pris commande d'une bouteille de qualité. Oui, c'est vrai, c'était une femme... après tout...Tandis que le tavernier apportait la bouteille, Vanek ancrait son regard dans celui de son improbable camarade de beuverie. Il y avait des milliers de possibilités, mais il ne pouvait pas toute se les avouer. Elle connaissait Meca et certainement son milieu, elle avait du le fréquenter. Une pirate ? C'était peu probable. Il avait connu très peu de femmes dans le milieu, et toutes plus laides les unes que les autres, ce qui expliquait que les équipages dans lesquels elles servaient les prenait la plupart du temps pour des hommes ou alors ne les violaient pas par... divergence de goût. La plupart des femmes du milieu était très masculines, aussi rares soient-elles. Elle était peut-être marchande, ou réellement une putain. Non, elle était bien trop classieuse pour cela. Trop féline. Les putains n'étaient que des aguicheuses de secondes zones qui couraient après les gains. Elle, elle était sauvage. Mystérieuse et indomptable. Son regard était aussi perturbant que l'horizon incertains, les jours d'ennui sur les flots... Ses cheveux flamboyants respiraient l'iode marin et l'assurance de ses gestes rappelait au mercenaire l'arrogance de sa défunte bande de flibustier. Le rhum. Meca. La mer.Et dans un souffle, il lâcha en souriant faiblement :- Pirate...****
Vu l'expression de son interlocutrice, celle-ci s'attendait à plus de détail sur la vie de Tebryn. Malheureusement pour elle, il n'était pas encore enclin à converser sans tabou avec cette inconnue. Il avait toujours été de nature méfiante, encore plus avec les siens. Et par les temps qui couraient, mieux valait savoir tenir sa langue. Néanmoins, sa question avait provoqué le sourire de la drow. Un sourire aussi intelligent que ses manières. Cela lui avait manqué, voyager avec des primates avaient certains désavantages. Elle répondit à la fois vaguement et précisément à sa question. Tout était question de nuance, mais clairement sous-entendu.- Je vois... dit-il simplement, prenant une gorgée d'alcool dans la chope d'un des mercenaires qui ronflait déjà. Draugr ne tenait décidément pas l'alcool. Il sourit doucement à l'attention de sa congénère. Vous aurez surement remarqué la tendance de ma langue à se lier. Les secrets sont ma prédilection.A peine avait-il finis de parler qu'elle revenait à la charge. Décidément, elle était têtue. Cependant, à sa surprise, elle ne s'intéressait plus à sa vie. Il serait plus enclin à parler. Il avait entendu milles merveilles ces derniers temps, mais il devait avouer avoir certaines rumeurs bien en têtes. Il reprit à voix basse, se prenant au petit jeu des rumeurs de taverne :- J'ouïs bien des choses pendant mes voyages... Mais certaines retiennent plus mon attention... Avez-vous entendu parlé de ces rumeurs qui viennent de Meca, sur Nisétis ? il sourit faiblement, certains de piquer la curiosité de la drow en abordant le sujet de Nisétis. On dit que des savants chercheraient des gens pour les y emmener... Hommes, ou... drow. On dit aussi que les préparatifs seraient... d'envergure. Tout comme leur objectif...
Terminant sa phrase, il plongea son nez dans la boisson, gardant son regard sur celui de la drow, avant d'avaler doucement le liquide qui glissa le long de sa gorge.- Enchanté, Liliana, dit-il en prenant doucement sa main y déposant un baise main emprunt d'une noblesse imaginaire. Tebryn Myurguar, pour vous servir. |
| | | | Kassandra
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| Défiant son regard avec un sourire mutin, la rouquine dégagea doucement son visage de l'étreinte de son pouce, susurrant tranquillement.
« On dirait que j'ai perdu cette première manche. »
Et sans plus de cérémonie, la jeune femme vida ce qui restait de son verre, non sans se mordre la lèvre sous le piquant de l'alcool. Elle avait l'habitude, mais depuis son retour et sa délivrance diantraise, boire lui avait semblé une nouvelle sensation tant tout avait été terne, morne et éteint pendant ces jours interminables. Elle avait cru y mourir, dépérir jusqu'à ce que les rats fassent d'elle leur repas du soir. Mais il n'en était rien, et retrouver un tel contact avec les habitudes malsaines de la vie qu'elle avait toujours eu lui fournissaient des sensations plus vivaces encore qu'auparavant.
Se resservant en prévision des prochaines questions et des prochains échecs, la pirate démasquée reposa la bouteille, et reporta toute son attention sur Vanek. Il avait marqué son premier point mais la jeune femme n'était pas en reste et n'allait pas le laisser l'enivrer aussi facilement.
« 'Mettons que je mise à mon tour sur le fait que vous soyiez pirate. J'imagine que vous devriez donc vous aussi boire ce verre, n'est-ce pas ? »
Elle lui adressa un sourire en coin, son regard pétillant ne pouvant masquer l'orgueil qu'elle savait mettre en avant lorsqu'elle avait raison. Car pour qu'il sache dire qu'elle était d'un tel univers, il l'avait nécessairement cotôyé. Et on ne pouvait que difficilement vivre sur Meca et connaître l'île comme lui semblait la connaître sans avoir été pirate.
Elle savait qu'il allait boire, aussi ne serait-elle pas surprise de voir sa théorie confirmée. Et à vrai dire ce n'était pas pour lui déplaire, loin de là : Kassandra savait au moins à qui elle avait affaire.
« Je dois avouer que cette soirée est des plus riches en péripéties. Surtout quand on sait que deux drows nous font l'honneur d'être présents dans la même taverne ce soir. »
Elle avait prononcé ces derniers mots d'une voix beaucoup plus basse et veloutée, même si elle savait pertinemment que l'homme et le drow présent étaient liés. Pour ce qui était de la jeune femme, c'était autre chose, et pour être honnête la pirate semblait s'en moquer : c'était davantage le fait qu'un pirate possède une telle troupe aussi hétéroclite qui la surprenait - car même si elle avait connu des drows et qu'elle n'avait pas la même haine péninsulaire envers eux, il demeurait une barrière tenace entre ces deux races qui semblaient davantage se tolérer qu'un elfe n'aurait supporté un nain -.
« Quand croyez-vous que le premier couteau sera dégainé à leur intention ? »
Cette dernière question se fit voilée de cynisme : les tavernes étaient un lieu commun pour les rixes et autres bagarres d'ivrognes, et il viendrait un moment où les deux noirelfes poseraient problème. |
| | | | Liliana
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| Le baiser que le sombre déposa sur sa main amusa beaucoup la jeune espionne. Une fois passé la méfiance naturelle du sombre ainsi que son allure farouche, il se révélait être un compagnon agréable et plein d'esprit. Tout le contraire des humains empaffés avec lesquels il voyageait, en fait.
Encore une fois, Liliana se demanda comment il avait fait pour en arriver là... Mais l'elfe noir ne semblait décidément pas prêt à en dire plus sur sa vie, et cela n'avait au final que peu d'importance.
Elle songea à ce dont il venait de lui parler.
« Nisétis, vraiment ? Que peut-il bien y avoir là-bas qui vaille qu'on s'y intéresse ? A part des ruines et de la poussière...
Tous les trésors ont été pillés depuis bien longtemps, une fois la guerre finie. »
Liliana voulut reprendre une gorgée, et se rendit compte que son verre était presque vide. Faisant signe au tenancier, elle commanda une boisson supplémentaire pour elle et son compagnon. Puis la sombre reprit, sur le ton de la conversation :
« Je cherche une caravane, un groupe d'humains faisant route vers le royaume de Diantra. Ils sont passés dans la région il y a quelques jours, et j'ai de bonnes raisons de croire que leur chemin les a conduit à travers cette ville. »
L'elfe noire sortit un morceau de parchemin de dessous son manteau. L'esquisse d'un humain aux cheveux bruns et courts, la trentaine, y était tracée au fusain.
« Cet homme est avec eux. »
A présent elle fixait Tebryn avec attention, guettant la moindre réaction sur son visage. La suite allait dépendre pour beaucoup de sa réponse à la prochaine question.
Tout en s'efforçant de garder un ton posé afin de ne pas trahir son excitation, Liliana poursuivit :
« Auriez vous vu quoi que ce soit de semblable, Tebryn Myurguar ? » |
| | | | Le Charognard
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| Vanek ne pu que sourire largement en voyant qu'il avait visé juste. Il avait l'oeil pour ce genre de chose, mais il craignait avoir à faire à quelqu'un de plus malin que lui en cette douce soirée. Ce sourire disparu aussitôt quand elle misa sur le fait qu'il était pirate aussi. Elle semblait visiblement très sûre d'elle et le sourire qui avait fané sur les lèvres de Vanek reparu aussitôt. Non, il n'était pas pirate. Il l'avait été, et cela était sa plus grande fierté : il pouvait se targuer d'avoir été un homme réellement libre une bonne partie de sa vie. Mais ce n'était plus le cas. Il avait quitté cette vie pour une autre, peu différente, peut-être même moins excitante. Mais devait-il boire son verre pour autant ? Elle avait tord. Pourquoi lui donner raison ? Il ne pouvait lui accorder qu'une semi-vérité, et ainsi il ne vida que la moitié de son verre.- Je ne suis pas pirate. Mais je le fus, en effet... voici un bon compris.Il reposa son verre à moitié pleins et écouta en silence les paroles de la jeune femme qui ne manqua pas de baisser de ton quand elle désigna les deux drow attablés au fond de la salle. Vanek jeta un léger coup d'oeil aux deux compères. Il ne savait pas trop quoi répondre en réalité. Il connaissait Tebryn mieux que quiconque et lui faisait confiance, cette drow ne serait pas un problème pour eux, certainement une rencontre fortuite, peut-être intéressée, mais qui ne nuirait pas à la compagnie. Cependant la curiosité de la pirate était grande, peut-être même trop à son goût. Il désirait éloigner la conversation des membres de sa troupe : elle n'était pas le sujet après tout, c'était lui qui été accoudé du bar, pas eux. Cependant elle souleva un point sur lequel il était d'accord, la présence des deux drow allaient surement aider à l'échauffement des esprits durant la soirée. Cela faisait longtemps que Vanek ne s'était pas battu à main nu. Il se contenta d'hausser les épaules et de prendre un air détaché. - Qui saît ? Les gens du coin ne semblent pas très perspicaces. Je ne miserais pas sur les drows pour lancer les hostilités, mais vous avez raison, ils y seront liés. A moi de poser une question, en tout cas. Il réfléchit un instant, en regardant autour de lui à la recherche d'élément pouvant lui insuffler une inspiration soudaine. Un léger sourire se dessina de nouveau sur ses lèvres et il reporta son regard sur celui de la jeune femme.- A votre avis... Qu'est-ce que je viens chercher ici ? *******
Tebryn haussa largement les épaules en écoutant les questions soulevées par Liliana.- Qui saît ? Le monde change lentement, et notre peuple a la chance d'en être témoin, et parfois même acteur... Peut-être que quelque chose d'étonnant les attend à Nisétis. Quelque chose qui vaut tout le mal qu'ils se donnent.Il écouta ensuite la description de la caravane que chassait Liliana. Il n'avait pas souvenir d'avoir rien vu de tel mais interrogea tout de même sa mémoire, en vain. Il se pencha sur le portrait que lui tendit la drow et arqua les sourcils.- Je ne sais rien là-dessus... Mais ils doivent posséder quelque chose d'extrêmement excitant si vous les prenez en chasse... Je me trompe ? dit-il, souriant avant de tremper ses lèvres dans un nouveau verre d'alcool. |
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