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| [Neleth] Le maître et l'élève | |
| | Auteur | Message |
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Violette
Humain
Nombre de messages : 31 Âge : 104 Date d'inscription : 29/01/2012
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 16 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: [Neleth] Le maître et l'élève Lun 18 Juin 2012 - 16:24 | |
| « Laissez passer l'ours ! Laisseeeeez passeeeeer ! »
A coups de grands cris et de grognements, l'imposant animal se frayait un chemin, surplombant d'au moins quelques têtes l'assemblée qui se massait dans les rues étroites et mal pavées de la capitale. S'attirant nombre de regards curieux et d'attitudes méfiantes, l'ours n'en avait pourtant rien à faire : tout ce qu'il voyait lui, c'était une agitation permanente autour de lui. Les rares moments de calme dans son existence se comptaient sur les griffes d'une patte. Pour le rassurer, il sentait aussi une petite main pousser dans son dos, s'emmêlant dans la barrière rêche et touffue de son pelage.
Il entendait aussi sa voix, c'était d'ailleurs elle qui alpaguait les gêneurs et les traînards sur leur chemin pour mieux les repousser. Leur voyage d'Oesgärd jusqu'à Diantra l'avait endurcie : elle qui s'était habituée à ce que les gens tolèrent la présence d'une telle bête dans leurs villages dans son Nord si rude et montagneux, s'était enfoncée dans les confins du Sud, plus raffiné, plus pudibond, et surtout, beaucoup plus chaud.
Elle bouillait, ce n'était d'ailleurs pas difficile de le voir : les pommettes de ses joues étaient rougies, alors que les moindres parcelles de peau exposées au soleil avaient irrémédiablement pris la teinte tannée typique de la gueusaille. Ses lèvres étaient légèrement craquelées, la soif la tenaillant encore plus qu'en temps normal. Pour autant, ses yeux, s'ils brillaient d'étincelles, gardaient la hargne de ses premiers jours. Violette se maudissait d'avoir voulu tant emporter, alors qu'ici, il n'y avait qu'un brûlant soleil et une foultitude de saltimbanques !
Aux conditions atypiques de sa nouvelle ville de résidence provisoire, s'ajoutait l'angoisse permanente de faire chou blanc. Les montreurs d'ours, ici, se faisaient rares, et seul quelques membres de sa famille avaient réussi à percer, faisant d'eux des privilégiés qui n'avaient même plus besoin d'exhiber leurs talents dans les rues ; les banquets et les invitations aux enluminures dorées tombaient d'elles-même dans leurs mains gantées.
Atteignant enfin un bout de chaussée à peu près libéré, Violette réconforta Pier d'une caresse et de quelques lampées de l'eau tiédie de sa gourde qu'elle versa entre ses mains. La muselière défaite pour l'occasion, l'animal savoura la liberté retrouvée par un bâillement expressif, puis se laissa lourdement retomber sur ses pattes, se pourléchant les babines. La jeune Oesgardienne, elle, se racla la gorge, et émit un sifflement strident, faisant alors tourner la tête des hères les plus proches.
« Attention, mesdames et messires, arrêtez-vous tous, et admirez le redoutable ours ! Admirez ses crocs terrifiant ! A cet instant, Pier ouvrit une gueule béante pour émettre un profond râle, dévoilant une dentition des plus acérées. Regardez ses terribles griffes ! Dressé sur ses pattes arrières, l'animal faisait mine de chasser une mouche, dévoilant ces dernières. Et surtout ... craignez ... La tension était à son comble au sein du simulacre d'assemblée qui guettait la férocité à son paroxysme, persuadée qu'elle verrait un carnage sans nom ou une brutalité pure et simple ... Sa gigue ydrilote ! »
L'ours se mit alors, de manière tout à fait surprenante pour un tel être, à esquisser ce qui ressemblait à s'y méprendre à ces danses suderonnes guindées que l'on pratiquait dans les cours. De surprise et d'amusement, le public éclata de rire, applaudissant l'animal et attendant la suite, encore plus attentifs.
Les gens, d'abord effrayés par la splendeur de l'animal, n'osaient pas trop s'approcher du décadent spectacle qui prenait place. Peu à peu, la curiosité prenant le dessus, un léger cercle commença à se former. La jeune fille mettait tant de passion à haranguer les foules que sa gorge s'en était asséchée et qu'elle criait tant bien que mal pour couvrir le bruit ambiant. Pier, lui, semblait réussir à merveille ce dans lequel il excellait : faire rire la piétaille et inspirer fascination aux plus jeunes, glissés entre les jambes de leur père et mère. |
| | | Neleth Senjak
Humain
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 Taille : 1m70 Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: [Neleth] Le maître et l'élève Mar 19 Juin 2012 - 21:54 | |
| En cette belle journée comme il y en avait beaucoup en cette période de l’année, Neleth était enfin arrivé à Diantra via son transport préféré, la charrette marchande en échange d’un peu de distraction pour tuer la monotonie du voyage. Pourquoi Diantra ? Et bien, parce que cette région abritait des villes prometteuses, surtout sa capitale. Et le maitre d’art y voyait là, un moyen de survivre et peut être, retaper son théâtre. En se faisant connaître pour, pourquoi pas, jouer quelques fois pour la noblesse. Il n’avait pas encore cherché d’endroit pour dormir, mais il avait encore le temps. Il voulait surtout flâner pour voir les quelques artistes qui travaillait dans l’éventuel possibilité de discuter et échanger des astuces. Voir, monter des projets avec eux.
Bref, entre les cracheurs de feu qui faisaient des flammèches ridicules et les jongleurs qui loupaient leur coup au bout de deux passes. Il n’y avait pas grand-chose d’intéressant. Si ce n’est la foule qui était dense. De plus, le temps était vraiment chaud en ce jour, même pour un suderon qui avait l’habitude des vagues de chaleurs estivales, c’était désagréable. Aussi, Neleth décida d’aller boire un verre d’hydromel dans une taverne, ou plutôt hors de la taverne. Ainsi fait, il ressortie de la taverne avec un verre en bois à la main et s’assit au bord des marches. Restant à l’ombre des toits en bois.
La taverne donnait sur un espace ou fourmillait un noir de monde. Si l’ont pouvait appeler ca, un espace, vu qu’il ne s’agissait juste que d’un bout de chaussé un peu plus large de la rue elle-même. L’artiste apprécia tout de même ce bout de chaussé, car une brise froide et infime flattait sa tunique de lin pleine de sueur par la longue marche qu’il avait entreprit depuis son arrivé. Il n’avait point de coups de soleil et avec même le tiens un tantinet bronzé comme les gens de cette région. Mais portait des habits de voyage qu’il avait jugé pas assez léger. Une tunique beige et un tabard marron/terre de sienne emprisonné dans une ceinture de cuir fine n’était pas un costume adapté à la situation. S’il n’était pas venu vendre ses talents, il aurait préféré adopter le torse-nue et le pantalon de lin noir. Mais hélas, il fallait être présentable, aussi, s’était-il contenté du pantalon, sans le torse-nue. Et les chausses de cuir pour s’offrir un brin de légèreté et d’agilité si nécessaire !
La vue sur le mur des maisons à colombages était ennuyante jusqu’à l’arrivée d’un gros ours suivit d’une gamine. Neleth n’y prêta pas beaucoup attention, au début, pensant que c’était encore des amateurs comme les autres cracheurs et jongleurs qu’il avait pu voir. Puis, comme, il n’avait rien d’autres à faire. Il se leva et s’épaula à une poutre de l’estrade de la taverne pour regarder le spectacle au-dessus de la foule qui commençait à s’amonceler.
Il aima le début, trouvant le ton juste et un brin effrayant. Puis, éclata de rire quand il vit l’ours commencer à danser. Il aurait eu envie d’intervenir pour se mêler au spectacle mais il vit quelque chose de plus intéressant. Un riche marchand qui passait par la et qui trimballait une bourse sonnante et trébuchante à sa ceinture. Le maitre d’art vit la, l’occasion de se remplir les poches et posa son verre en bois pour se faufiler dans la foule. Profitant du spectacle qui attirait l’œil du marchand et des personnes avoisinantes, il saisit sa dague discrètement et coupa le fil où pendait la bourse. Avant de retourner sur l’estrade de la taverne innocemment, reprendre son verre d’hydromel et continuer de le siroter lentement tout en appréciant la danse de l’ours. Il ne voyait pas bien la jeune fille d’ici, mais à en voir son teint rouge prononcé, il jugea qu’elle ne devait pas venir d’ici. Et attendit, curieux de voir la fin du spectacle pour pouvoir, ensuite, échanger quelques mots avec ce jolie duo.
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| | | Violette
Humain
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| Sujet: Re: [Neleth] Le maître et l'élève Mer 20 Juin 2012 - 21:48 | |
| A des lieues de s'imaginer en train de participer à la subtilisation d'une bourse bien remplie d'un honnête marchand, Violette continuait comme elle le faisait toujours ses démonstrations en compagnie de son ours, qui achevait sa gigue dans un grognement léger. Aux salves des passants se mélèrent le jet de quelques piécettes dans le petit sac prévu à cet effet.
La chaleur les éprouvait tous deux, mais Pier s'en sortait relativement bien. Il réussissait d'ailleurs même enfin à faire tenir quelque chose sur le bout de sa truffe sans le faire tomber exercice périlleux pour lequel l'Oesgardienne avait passé du temps et de l'énergie à faire travailler l'animal. Il était occupé à jouer l'équilibriste avec une balle en toile de jute que sa maîtresse lui avait déposée sur le bout du museau. Les plus petits s'esclaffaient tandis que le public retenait son souffle dès que la balle vacillait dangereusement. L'ours finit par perdre de justesse son jouet, qui glissa de sa gueule, mais ce dernier retomba dans la main tendue de Violette, qui la lança dans le public au hasard, plusieurs mains se tendant pour garder l'objet fétiche "touché par la patte du Féroce Ours !". Violette, quant à elle, gardait le cap au mieux, enchaînant sur une nouvelle plaisanterie alors que Pier s'amusait à mimer cette fosi-ci un chien, effectuant des roulades au sol qui redéclenchèrent l'hilarité et quelques vivats. La vue de Violette se brouilla un peu, mais ce n'était qu'un coup de chaud, et elle était bien trop heureuse de réussir un de ses premiers numéros à Diantra. Ce n'était véritablement pas le moment de flancher.
A nouveau on les applaudit, et la toute jeune fille décida de passer à un autre exercice d'un niveau plus impressionnant ; mais cette fois-ci, un vertige plus violent que les autres saisit la petite dresseuse, qui chancela quelque peu, son pied ratant la bordure de la chaussée pavée, alors qu'elle glissait malencontreusement. La chaleur prenant définitivement le dessus sur le reste, sa tête bascula en arrière alors que l'assistance, partagée entre peur et perplexité - cela faisait-il partie du spectacle ? -, vit la montreuse d'ours s'évanouir au sol. Il ne fallut pas longtemps à la foule pour s'inquiéter de cette brusque syncope, et alors que l'on s'agitait, certains s'approchaient de l'adolescente, d'autres s'éloignant de peur d'être mêlés à l'affaire d'une saltimbanque morte.
... Lorsque ses yeux se rouvrirent, une sensation d'étouffement lui sauta à la gorge, mais bien vite, l'eau qui coula sur son visage doucement et quelques visages de spectateurs qu'elle reconnut apparurent dans son champ de vision. Reprenant tant bien que mal une respiration perturbée, Violette réalisa qu'elle était littéralement tombée dans les pommes en plein spectacle ... Devant tout le monde ... Une suée froide lui parcourut le dos. Elle venait sûrement de ruiner sa carrière pus rapidement que n'importe qui dans la capitale humaine. A la peur de ce que l'on penserait d'elle, s'ajoutait la honte, puis plus rapidement, l'angoisse. Voulant se redresser rapidement, comme pour faire comme si de rien n'était, ou pour se dérober à sa propre gêne, Violette répéta, inquiète, à qui voulait l'entendre.
« Où est mon ours ?! Où est Pier ? Il est là ? »
Bien heureusement, l'ours était là. Tenu par deux solides hommes qui avaient jugé bon de replacer sa muselière, la poitrine de la jeune fille se libéra d'un poids, une profonde inspiration soulageant ses frustrations pour un temps. Son retour à la réalité lui fit voir que bon nombre de gens du public avaient disparu, et qu'une partie de sa recette avait aussi due être subtilisée pendant la panique ... Quelle perte de temps.
Tournant la tête vers l'homme le plus proche d'elle qui l'avait apparemment sorti de sa léthargie, Violette voulut le remercier, mais on sentait clairement une colère contre elle-même poindre dans le ton de sa voix.
« Je ... Merci beaucoup M'sieur. »
Dernière édition par Violette le Dim 22 Juil 2012 - 21:08, édité 1 fois |
| | | Neleth Senjak
Humain
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| Sujet: Re: [Neleth] Le maître et l'élève Sam 23 Juin 2012 - 18:09 | |
| Et la danse finit par se terminer. Que nous réservaient maintenant cette fillette et son ours ? Voila, une question dont le maître d’art rêvait d’en voir la réponse. Car, de tout ce qu’il avait vu depuis qu’il était arrivé à Diantra, il tenait enfin une artiste digne de ce nom. Même si c’était l’ours qui faisait tout, il fallait bien en convenir. Mais soit, il avait fallu lui apprendre ces tours, à cet ours et ce n’avait pas du être une partie de plaisir.
Comme tous les spectateurs présents, Neleth écarquilla les yeux quand il vit l’ours jongler avec la balle. Et sourit, amusé, quand l’ours fini par la faire tomber, acquiesçant devant l’habilité de la jeune femme, qui avait su rattraper la balle à temps, faisant croire que c’était prévu. Un bon petit duo, ces deux la. Si bien que le jeune homme décida de s’épauler à la poutre de la taverne pour apprécier confortablement la suite. Mais quand la fillette fit un faux pas, même si les spectateurs pensaient que la chute faisait partie du numéro, il se redressa. Il ne la voyait plus, aussi, grimpa t’il sur la rambarde en bois de la taverne et vit qu’elle avait sombrée dans l’inconscience. Qu’avait-elle ? Etait-elle malade ? Mangez t’elle à sa faim ? Peut être une insolation ? Il regarda le ciel et fronça les sourcils se rappelant combien l’air était chaud et lourd aujourd’hui. Puis, il descendit de sa rambarde et héla en direction de la taverne.
« Tavernier ! Un seau d’eau froide et quelque chose à boire, vite ! »
Puis, voyant qu’il avait l’attention du tavernier, il tapa de son gobelet en bois vide sur la poutre pour que les gens fassent attention à ce qu’il allait dire alors qu’il commençait à se frayer un chemin à travers la foule.
« Faites place ! Faites place ! Ne criez pas, n’effrayez pas l’ours ! »
Puis, tant bien que mal, il finit par franchir le cordon de spectateurs dont la moitié avait compris ce qu’il s’était passé et l’autre moitié n’allait pas tarder à le comprendre. Quelle ne fut pas sa surprise quand il y arriva. C’est qu’il était grand cet ours, impressionnant. Il s’arrêta deux secondes, stupéfait, regardant l’animal dans les yeux. Se demandant ce qu’il fallait faire. Puis, il jeta un œil aux alentours et vit que deux gaillards assez fort été en train de regarder le même ours que lui. Aussi leur fit-il un signe de la tête. Les deux lui firent comprendre qu’il n’était pas bien par des yeux et un mouvement de tête caractéristique. Mais Neleth insista en remontrant l’ours puis la gamine puis leur chuchota :
« Allez… faut bien que quelqu’un le maitrise. Ne m’obligez pas à demander à l’une de ces dames… »
Ils acquiescèrent, non rassurés puis, s’avancèrent vers l’ours essayant d’attirer son attention puis, après un lot de gestes, plus ou moins rassurant et à la fois non rassurés. Ils finirent par arriver à le saisir. Une petite fille de la rue, haute de trois pommes s’approcha de l’ours et lui tendit une pomme, tout souriante, que l’animal accepta avec régale dans sa gueule. Il faut dire que ca le déshydratait.
Pendant ce temps, maintenant qu’on s’occupait de l’ours, Neleth ne se préoccupa plus trop de lui et se concentra sur la fillette. Il vit que quelques personnes étaient à son chevet et une dame le voyant arriver passa ses doigts sur les lèvres sèches de la jeune fille en lui disant :
« Elle est déshydratée, cette puce, il lui faut à boire. »
Le maître d’art acquiesça et se tourna vers la taverne voyant que la foule commençait à se dispersé. Il vit le tavernier arriver de manière furibonde en se frayant un passage de force, un gros seau d’eau au bout de son bras. Et s’arrêtant devant Neleth qu’il avait reconnu en lui demandant :
« Alors ! C’pourquoi qu’tu m’as d’mandé un seau d’eau, par dieux ! »
Le jeune homme lui sourit et tendit un bras leste pour lui piquer le torchon qui trônait sur son épaule et indiqua la jeune fille de la main. En lui intimant d’approcher :
« Merci, messire. C’est pour elle, elle a besoin d’être rafraichit. »
Le tavernier le suivit et la dame lui lança un regard appréciateur quand elle le vit arriver avec le seau d’eau. Il déposa le seau à coté de la jeune fille et Neleth tendit le torchon la Dame en lui disant :
« Ca ira mieux avec ca. »
Elle ne perdit pas de temps en réponses et trempa le torchon pour tamponner le front de Violette. Pendant ce temps la, Neleth remplit son gobelet de bois d’eau fraîche et soutena la tête de la fillette pour présenter le gobelet d’eau à ses lèvres quand elle reprendrait ses esprits. Ce qu’elle ne tarda pas à faire.
Soudain, elle ouvrit les yeux et se redressa. Neleth fut surpris par son inquiétude et tenta de la calmer mais sans succès. Ce n’est que quand elle vit son ours qu’elle se calma. Il attendit patiemment d’avoir son attention, écoutant ses mots pour lui répondre, en lui présentant le gobelet d’eau :
« Votre ours est là. N’ayez crainte, buvez cette eau. »
La plupart des gens avaient disparu, le tavernier, voyant qu’on avait plus besoin de lui s’éclipsa. La dame confia la jeune fille au maître d’art après lui avoir dit :
« Fais attention, mon enfant, je ne serais pas toujours là pour te ramasser sur les pavés. Charmant spectacle, j’espère que c’est le premier et le dernier auquel, je dois participer. Je préfère être spectateur, j’ai passé l’âge de jouer avec des ours. Je te laisse entre les mains de cet homme. Prenez soin d’elle. »
Finit-elle en se redressant et reprenant son chemin. Neleth acquiesça et tourna le visage vers les deux hommes qui tenaient l’ours, encore… et demanda, déposant la bourse de pièces qu’il avait volé précédemment :
« Ne me remercie pas, c’est ces deux gaillards qui ont maitrisés ton ours. Moi, je ne pensais pas entrer en scène et travailler aujourd’hui. A croire qu’un ours peut faire changer la donne. Au moins, ca aura fait rire quelques passants de voir un homme nez à nez avec un animal sauvage… tiens, tu l’as bien mérité. »
Finit-il en lui montra la bourse.
« Neleth Senjak, pour vous servir. Petite. Ca va mieux ? Tu penses pouvoir tenir sur tes jambes ? Qu’on discute un peu, entre artistes. »
Puis, il attendit une réponse, gardant une main protectrice derrière son dos, au cas où elle refasse un malaise… épongeant son front avec le torchon fraichement trempé.
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| | | Violette
Humain
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| Sujet: Re: [Neleth] Le maître et l'élève Dim 22 Juil 2012 - 21:26 | |
| Buvant l'eau comme une toute jeune plante asséchée par l'été rude, Violette sentait ses joues brûlantes apaisées par la fraîcheur humide du linge qu'on tapotait sur son visage. Ses yeux ne quittaient pas un seul instant la silhouette massive de Pier, qui, nerveux, ne comprenait pas vraiment ce qui se passait. La situation rendait l'animal peu prévisible, ce qui inquiétait quelque peu la jeune oesgardienne. Si Pier décidait d'attaquer ses deux gardiens, il ne faudrait pas longtemps pour que cela devienne un massacre et que le cauchemar s'achève par la mort pure et simple de la bête.
La dame qui jusque là s'était penchée sur elle pour lui prodiguer quelques soins de base se retira, la mettant en garde avec une bonté presque maternelle sur les risques de la capitale, quels qu'ils étaient. Violette songea qu'elle avait eu bien de la chance, et que l'incident aurait pu virer au drame si de bonnes coïncidences n'avaient pas eu lieu.
Apaisée temporairement par les paroles de l'homme qui avait pris place à ses côtés pour la soutenir tant bien physiquement que moralement suite à son petit évanouissement, elle tenta de se relever, quelques vertiges lui intimant d'y aller tout en douceur. Passant peu à peu de la position allongée à agenouillée puis debout, la jeune fille se saisit de la bourse, hésitante. Un cadeau financier de ce poids était salutaire, mais une forme de culpabilité et l'ombre de l'inconnu - d'où sortait cet argent, et qui était l'étranger qui l'avait secouru de cette manière ? - lui donnaient l'envie de refuser une telle offrande. Faisant finalement taire sa méfiance provinciale, la brunette s'enquit à remercier le plus vivement possible Neleth, glissant dans sa précieuse besace la bourse.
Récupérant avec une certaine autorité qui aurait pu faire arracher un sourire à son sauveur, Violette remercia les deux hommes, tandis qu'elle récupérait la garde de Pier qu'elle tentait de calmer par quelques caresses bourrues sur les flancs et entre les oreilles. L'animal, encore un peu troublé, grognait par ci par là, la foule s'écartant un peu de l'ours mal léché qui gardait encore quelques séquelles d'anxiété.
Se tournant vers l'illustre homme pour lequel elle put enfin avoir un semblant de considération physique, ses yeux bleus se posant sur son visage, un timide sourire se peignit sur ses lèvres, alors que sa main entraînait la laisse de Pier à sa suite.
« Artistes, vous dites ? Je veux bien vous suivre ... Vous êtes montreur d'ours, vous aussi ? M'sieur ... Comment vous appeler ? »
Elle demeurait perplexe à cette idée - il n'avait ni l'allure ni le physique pour ce faire, et quand bien même, ce monde-là était si étriqué que les rares familles à pratiquer un tel métier se connaissaient toutes très bien - . En tout cas la curiosité et la vivacité étaient revenues habiter son regard et son attitude d'une lueur naturelle qui rendait son visage moins pâlot et plus malicieux.
« Moi, j'm'appelle Violette. » - Spoiler:
Sincèrement désolée du retard et de la taille du post ! Première et dernière fois que je fais ce coup-là.
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