La porte noire de la crypte (PV Glenn)

Nakor avait passé du temps dans les ruines de Nisetis, chez lui, il était revenu du grand nord, et il avait prit du repos. Mais il été aussi venu pour trouver le moyen de briser cette protection magique qui subsistait en Naelis. Glenn Hereon lui avait demandé s'il était capable de briser le sort de protection afin qu'ils puissent tous, là bas, découvrir ce qui se cache dans cette crypte. Etias le jeune magicien du coin, n'avait pas réussi et tout le monde pensait que c'était infaisable. Heureusement, Nakor était un grand professionnel de la magie. Et il avait déjà eut fort à faire ici en Nisetis, quand il avait voulu, six cents ans plus tôt, fouiller les ruines de la cité antique. Il avait alors eut à faire à des sortilèges de protections puissant. Il s'était cassé le nez dessus pendant plusieurs années puis avait décidé d'étudier de prés les sortilèges de bouclier protecteur. Le vieux fou été arrivé à une assez belle conclusion : il existait deux types de boucliers et donc deux moyens de les briser. Le premier type, le plus simple, était un bouclier à source d'énergie extérieur. Il suffisait alors de trouver ce qui alimentait le bouclier et de couper le lien, en brisant la source d'énergie ou en détournant son flux par une projection aussi conséquente d'énergie. Mais il existait un deuxième genre de bouclier : le bouclier à source d'énergie interne. Le plus difficile à vaincre, le plus dépensier en énergie à détruire. Soit on déchaînait un torrent de puissance jusqu'à ce que la source d'énergie se brise, soit on cherche la faille du bouclier, le point le plus faible et on le transperce pour le faire éclater. L'avantage avec les boucliers c'est que ce sont des sorts qui ne bougent pas ... sauf celui de la crypte du seigneur de Naelis. Le magicien avait donc une seule chance et il avait donc passé plusieurs jours, enfermé chez lui à alimenter une pierre, plus exactement un cristal bleu. C'est le vieux fou qui l'avait trouvé dans les ruines de Nisetis : c'était une pierre banale, quoi que très belle. Nakor avait enfermé dedans, de force, sa magie, une grande quantité de pouvoir. Bien sur cela la rendait instable et au moindre choc, le vieux fou savait que la pauvre pierre risquerait de se rompre et de libérer toute l'énergie accumulée. Cependant, correctement manipulé, la pierre pouvait rendre cette énergie. Il continua donc à user d'un peu de son pouvoir pour maintenir le cristal en état et l'empecher d'exploser. C'était une manipulation dangereuse, mais le bouclier de Naelis était très puissant et il fallait donc essayer, sinon il n'y aurait aucune solution possible. Le vieillard était donc sorti épuisé de sa semaine de transmission de pouvoir et il avait dû faire quelque chose qu'il faisait très rarement : dormir. Puis manger, et dormir encore. Ensuite il avait médité. Pendant tout ce temps, bien des choses se passaient sur Miradelphia et le seigneur Hereon eut sans doute besoin de l'aide de Nakor pour faire face à ce que l'on appelait déjà la bataille de Ruven. Mais les événements ne se passèrent pas ainsi. Nakor parti donc de chez lui, la pierre de pouvoir dans une de ses manches, son bâton à la main, sa barbe au menton et son chapeau sur la tête. Il prit la direction de Naelis et ne faiblit pas, jours et nuit il marcha, au gré du vent, de la beauté de la nuit et de la chaleur de la journée de Barkos. Il croisa de loin de nombreuses patrouilles, d'abord des drows, plus que ces derniers temps, dans les méandres des régions perdu de Nisetis puis aux abords de L'Ithri'Vaan. Le magicien se frotta la barbe longuement en évitant de tomber sur ces patrouilles et continua son chemin.

Il finit par arriver en Naelis et trouva une partie de la région complètement dévasté : la partie Est des faubourgs. Bon sang, il y avait eut une guerre ici? Nakor fronça les sourcils et tourna les yeux, en direction du château de Glenn, inquiet subitement de ce qui avait pus se passer. Il fut arrêté de nombreuses fois, mais le magicien finissait par être reconnu et on le laissait passer. Tout le monde était tendu ou effondré.

"Les maudites conséquences de la perte d'être cher durant un combat qui n'est peut-être pas terminé! Bon sang, que c'est-il passé ici?"

Nakor se hâta et alla jusqu'en des endroits connus de son dernier voyage. Il senti la magie d'Etias, encore en vie donc et fut un brin soulagé. Il arriva devant les portes du château et tomba sur deux jeunes gardes qui refusèrent de le laisser passer et furent assez violent. Nakor comprenait qu'ils étaient tendus et avaient sans doute peur d'un magicien qui plus est. Il les calma et demanda simplement

"Je comprends, pourtant je vous assure être un ami proche du seigneur Hereon et d'Etias, le mage de Naelis. Faite au moins savoir à une de ces deux personnes que je suis de retour pour une chose que je leur avait promis d'accomplir!"

Et Nakor fut soulager d'entendre un des deux jeunes gardes appeler en hurlant, un messager, lui glisser quelques mots et se retourner en disant

"Si tu nous as trompé vieil homme, ta barbe servira à frotter le sang qui coulera de ton cadavre!
- Ho ... vraiment ... je doute que cela puisse nettoyer grand chose."

Ajouta Nakor en prenant sa barbe dans ses mains et en la montrant fièrement et gentiment aux deux gardes avant de rire tranquillement. Mais eux ne rirent pas un seul instant. Le vieux fou fit la grimace et attendit de voir ce qui se passait. Il finit tout de même par demander

"Excusez moi une dernière fois jeunes gens, mais je viens de très loin, d'un pays ou même les rumeurs ne vont pas ... pourriez-vous me dire ce qu'il s'est produit ici? Un raide drow? Une attaque massive?"

Nakor demandait cela en affichant réellement une inquiétude sur son vieux visage buriné.

Deux semaines s’étaient écoulées depuis la bataille de Ruven… Une sanglante bataille qui s’était finalement soldée par une victoire de Naelis et ses alliés : l’invasion des drows avait été stoppée. Cette victoire représentait un symbole fort pour les Naelisiens et l’Ithri’Vaan, c’était le symbole que la domination des drows dans cette région touchait à sa fin. De plus, Glenn organisa une contre-offensive sur des territoires proches, les bandes rivales du 4em Ost étaient clairement menacés : Naelis participait maintenant à ce jeu que se livrait les bandes rivales depuis plusieurs années en Estrevent. Les faubourgs grouillaient d’activités, il fallait reconstruire ce qui avait été détruit. Les prisonniers n’avaient malheureusement pas pu être sauvés et les paysans avaient décidés de ne pas reconstruire le village de Valtrigon, préférant se reporter sur Ruven, qui acquit encore plus d’importance après la bataille. A la place du village en ruine, un groupe de tailleurs de pierres avaient décidés de rendre hommage à Willem, le héros des orphelins de Valtrigon, en érigeant une statue à l’effigie du guetteur. Les morts reposeraient sous lui, afin que nul n’oublie ceux qui avaient donnés leur vie pour défendre le peuple de Naelis.

Les soldats étaient très tendus, ils avaient perdus des frères d’armes et pour certain des mères et des sœurs. Nakor, qui se présenta devant le donjon de la cité, ne fit malheureusement pas exception à la mauvaise des soldats. Ils lui permirent d’entrer, non sans lui proférer quelques menaces. Raymond, qui supervisait l’entrainement dans la cour, reconnut le vieux mage et calma de suite les gardes.

- Eh bien maître Nakor, vous devez venir de loin pour ne pas savoir ce qui s’est passé ici… Des bandes rivales du 4em Ost se sont associés sous les directives d’un seigneur du Puy afin de ravager la région... Ils avaient rassemblés une armée de deux milliers de combattants. Nous les avons stoppés à Ruven, le village central, où s’est tenue l’ultime bataille. Avec l’aide d’Alonna et d’Ydril, nous avons finalement triomphé. Si les environs grouillent encore de soldat, c’est que nous avons effectué une contre-attaque sur des fiefs proches. Vous avez de la chance, mon seigneur est rentré tout juste ce matin. »

Il avait prononcé ces paroles tout en avançant vers le donjon et espéré avoir éclaircit l’esprit du vieux mage. Ils montèrent le grand escalier pour déboucher sur la salle du trône, où Glenn siégeait, torse nu. Un large bandage encerclait son torse et ne dissimulait que piètrement une blessure profonde. Cette dernière datait de la bataille de Ruven mais les combats de ces derniers jours l’avaient rouverte. Beaucoup de personnes étaient présentes dans la salle, parmi tous ces visages, Nakor pouvait reconnaitre l’arcaniste de Naelis, Etias. A la vue du vieux mage, les discussions s’interrompirent. Glenn le savait, la présence de Nakor n’annonçait qu’une seule chose, l’ouverture de la crypte.

- Celtibald, nous reparlerons de cette histoire de partage plus tard, je sais que le temps presse mais pour l’instant vos troupes gardent leurs positions. Nakor, eh bien, je nous attendais pas à vous revoir si tôt. Enfin, avez-vous réussi à trouver ce que vous cherchiez ? »

Les secrets de la crypte allaient enfin pouvoir être révélés, après plusieurs siècles d’enfermement…

Nakor fut accueilli finalement par celui qu'il aimait appeler le maître d'arme. Raymond supervisait l'entraînement des troupes de la cours du seigneur Hereon, enfin, c'est ainsi que le vieux magicien se présentait les choses dans sa tête de vieux roublard décrépi. Nakor écouta en glissant

"Oui je viens en effet de loin et j'ai passé beaucoup de temps en Nisetis pour quelques affaires!"

Puis il entendit la suite du discours de l'entraîneur de Naelis avant de penser en même temps à la santé de Glenn, à la santé d'Altiom et aux nombreux morts que plus de deux milles drows maudits avaient dû causer aux habitants de cette partie du monde. Mais, même s'il y avait de la tension, il y avait un certain calme, surtout chez Raymond, cela devait signifier que Glenn avait au moins survécu à cette bataille. Le mage pesta intérieurement de ne pas avoir été là pour aider les troupes à se défendre contre la cohorte infernale. Ils arrivèrent enfin à destination et le vieux fou pu voir le seigneur des lieux, un énorme bandage sur le torse et tout autour de son tronc. Les yeux du magicien se mirent à pétiller et il fit d'un seul regard, le tour de la salle d'audience. Il reconnut certains visages dont celui d'Etias, le magicien de la cours. Il lui glissa un clin d'oeil sympathique avant d'écouter le seigneur Hereon prendre la parole. Nakor s'inclina et prit son tour, faisant une nouvelle fois fit de tout protocole

"Bien sur que j'ai trouvé ce que je cherchais, sinon je ne serai pas ici devant vous pour faire ce que vous m'avez demandé de faire Glenn."

Et voilà, il parlait au seigneur des lieux en usant de son prénom, quelle audace.

"Mais avant cela, je dois vous avouer que je suis soulagé de vous voir en vie, et désolé de ne pas avoir été là ... je note aussi que votre magie de l'ombre ne fait pas bonne figure en terme de guérison. Voulez-vous que je jette un coup d'oeil à votre plaie?"

Puis il attendit de voir les réactions des autres, dont il n'avait cure mais surtout celle de Glenn, après tout, il lui proposait d'user de sa magie sur lui pour l'aider à fermer la plaie, mais le maître de Naelis n'aimait guère la magie, dans les souvenirs de Nakor. Il glissa enfin

"Dans tous les cas, nous pouvons dés maintenant aller nous occuper de notre affaire, je crois que quelques siècles d'attentes ont suffit à Naelis!"

Nakor restait un peu dans le flou, ne sachant pas qui était au courant de l'affaire, qui ne l'était pas ou qui n'avait pas à l'être. Nakor espérait qu'en descendant jusque à la crypte, Glenn lui parlerait de la bataille, des dégâts, des pertes et des douleurs de Naelis, car le vieil homme était triste pour cette région.

Nakor confirma de manière discrète qu’il avait avec lui l’objet qui lui permettrait de briser le bouclier de la crypte. Il faisait bien de rester vague dans ses propos, la crypte était un endroit secret dont seule une poignée de personne connaissait l’existence… Il s’en voulait aussi de n’avoir pu être aux côtés de Naelis lors de la bataille de Ruven et paraissait s’inquiéter de la blessure de Glenn. Les mages de la tour Ombreuses étaient des mages de guerre, versés dans l’art des éléments et bien entendu de l’ombre, aucun d’eux n’avaient des talents de guérisseur. Les prêtres de Nééra pouvaient très bien occuper cette fonction, d’ailleurs ils étaient débordés en ce moment et Glenn avait refusé leur aide préférant qu’ils s’occupent des cas plus graves et plus urgents. Le seigneur de Naelis se releva de son trône et congédia tout ce bon monde à l’exception d’Etias, Raymond et deux de ses chevaliers ainsi que Nakor.

-Ne vous en faites pas, vous aviez vous-même une mission importante. Quant à ma blessure, les prêtres de Nééra sont de très bons guérisseurs, hélas ils sont débordés en ce moment. Après m’avoir purgé le poison, mieux vaut qu’ils s’occupent de soigner des cas plus urgents, je peux très bien cicatriser tout seul. Allez, il est temps de découvrir ce qui se cache sous nos pieds. »

Glenn refusa donc poliment l’offre de Nakor, il n’aimait pas la magie certes mais c’était aussi pour conforter son image de guerrier insensible à la douleur. Bien que la blessure soit large et profonde, elle ne l’empêchait pas de se mouvoir correctement. Il enfila son armure avec l’aide de deux serviteurs et se dirigea vers le grand escalier en invitant les quatre hommes à le suivre. Ils passèrent donc par les cachots du donjon, qui accueillaient en ce moment deux prisonniers, des membres de la pègre. Ils attendaient la séance d’interrogatoire, qui allait se faire dans les jours qui viennent. Pour eux, plus aucune échappatoire. Au fond des cachots, une lourde porte en fer avait été rajoutée devant les escaliers branlants qui menaient à la crypte. Seul Raymond possédait la clé et Glenn avait un double bien caché dans ses appartements. C’était une mesure de précaution contre les curieux et contre ce qui pouvait bien sortir de cette crypte…

Une dizaine de minutes plus tard, le petit groupe se retrouva une nouvelle fois face à cette porte noire, recouverte d’ombres dansantes…

-A vous de jouer Nakor. »

Le seigneur des lieux sembla apprécier la discrétion rare du magicien et congédia d'un seul geste tous ceux qui n'étaient pas dans la confidence c'est à dire quasiment tout le monde. Il écouta Glenn développer sa réponse et ne put qu'hocher lentement la tête. Il avait oublié toute la chevalerie qu'on pouvait trouver dans cet homme et il se contenta de réponse.

"Bien, comme vous voudrez Monseigneur! Je vous suis."

Le magicien emboîta donc le pas rapide du jeune garçon, fringuant marcheur quasi millénaire qu'il était et descendit doucement dans les entrailles de la terre. Il fit claquer sa langue quand il vit l'état des prisons mais que pouvait-on y faire? Cela lui ramena en mémoire la fois ou Gaucelm avait enfermé Nakor plus qu'à ses dépends, parce que soit disant, il l'avait tué, alors qu'il lui avait sauvé la vie à ce gros patapouf sans résistance cardiaque! Fichu Comte que ce Comte là. Une lourde grille qui s'ouvrait ramena Nakor sur terre et le magicien énonça dans sa barbe

"Ha oui ... oui, la crypte, oui!"

Puis descendant les marches il regarda une dernière fois Glenn Hereon et ses proches et fit claquer sa langue

"Je ne saurai trop vous conseiller de ne pas rester prés de moi, mais mes avertissements seraient vain je n'en doute pas. Alors s'il vous plait, reculez vous un peu ... Etias, voulez-vous ne rien tenter pendant mes manipulations, elles vont faire appel à beaucoup de magie, une grande quantité de pouvoir, qui va déjà être assez perturbante pour que vous n'en ajoutiez pas ..."

Voyant que le seigneur Hereon aurait aimé comprendre aussi, Nakor souffla en baissant les épaules, et la tête. Il reprit alors en inspirant une grande bouffée d'air

"Ce bouclier qui est là, est animé par une grande magie, une source d'énergie qui a été enfermé à l'intérieur du bouclier, sans doute que nous trouverons dans la crypte les ossements du jeteur de sort initiale. J'ai cependant remarqué que lorsque de l'énergie magique touchait le bouclier, les ombres se stabilisaient ... c'est à dire que la structure du sort se figeait. Un peu comme une serrure toujours en mouvement, le serrurier ne peut rien faire, il faut d'abord stopper le mouvement. Ceci va faire cette office!"

Nakor sorti de sa manche un cristal bleu, en forme de cylindre surmontait à chacune de ses extrémités d'une pointe pyramidale. Il continua ses explications

"J'ai enfermé de force dans ce cristal une certaine dose d'énergie magique. Cela le rend très instable et à manipuler avec précaution, mais je devrai pouvoir faire sortir l'énergie que j'ai enfermé à l'intérieur ... il faut que j'use constamment de mon pouvoir magique pour garder le cristal intact, il est proche de l'explosion ... lorsque j'activerai ce cristal, une décharge en continue de magie, va frapper le bouclier. Cela stoppera les ombres dansantes et je pourrai alors étudier la structure du bouclier afin d'en chercher son point de formation. Une fois que je l'aurai trouvé, ce point plus mince que les autres, ce point faible de chaque bouclier, je pourrai alors balancer une immense quantité d'énergie dedans afin de percer le bouclier et de le faire imploser et le forçant à s'effondrer sur lui même ... enfin j'espère! Bref ... j'ai mis dans ce cristal ma propre énergie, afin qu'elle ne me perturbe pas lorsque j'étudierai le bouclier de prés ... la moindre perturbation dans ce flux de magie pourrait m'empêcher de bien me concentrer, alors je le répète Etias ... pas de magie! Nous sommes assez loin sous terre pour ne pas sentir la magie de vos apprentis alors pas d'inquiétude là dessus!"

Le seul point qui semblait inquiéter Nakor c'est que le bouclier pouvait aussi exploser plutôt que d'imploser, et là, attention au choc sismique conséquent. Enfin, c'était trop tard pour reculer. Il fallait aussi veiller ou plutôt espérer que la cristal ne se brise pas et n'envoit pas le vieux fou dans les bras de la mort. Nakor fit craquer ses articulations et avança pour se retrouver devant le bouclier et la porte noire. Il devint alors très sérieux et se mit à mettre ses pouvoirs en branle. Etias serait un bon évaluateur de la situation. Nakor leva sa main droite, dans laquelle le cristal était placé. Il prononça alors un mot de pouvoir d'une voix puissante. Le cristal se mit à briller et se souleva dans les airs. Il monta de quelques dizaines de centimètres. Nakor balaya l'air devant lui, comme quelqu'un intimant le silence dans une salle puis énonça un deuxième mot de pouvoir en pointant d'un vif mouvement du doigt, la porte de la crypte. Un éclair puissant de lumière bleu parti frapper le bouclier, un éclair qui sortait en continu du cristal, le pouvoir emmagasiné de Nakor. Bruit et lumière envahissait déjà la crypte. Au milieu de cela, le vieux fou ferma les yeux et déploya son aura dans toute la pièce. Les ombres, frappées de plein fouet par le pouvoir du magicien, étaient arrêtées. Nakor plongea dans la structure magique du bouclier, sa construction, ses entrelacements d'énergie, de sortilèges et de runes ... une magie ancienne. Heureusement que c'était sa propre énergie qui frappait le bouclier, sinon il aurait eut un mal fou à trouver une faille là dedans, déjà que là, il était perturbé par ce flot de magie mais qu'il en faisait abstraction car ce n'était rien d'autre que la sienne, qu'il connaissait donc si bien! Une aura luisait autour de l'ancien conseiller en magie de feu le roi Trystan, ses mains tournant lentement devant lui, comme s'il passait ses vielles mains sur une sphère devant lui. Nakor cherchait la faille, doucement, lentement mais sûrement. Il devait se hâter car le cristal ne pourrait pas maintenir le flux de magie indéfiniment, bien au contraire. Mais l'empressement ne menait à rien. Ici, non ... plutôt là, non plus, trop fort, trop épais, trop lisse ... ha ... peut-être là ... non toujours pas et si ... oui ... ça y est ... c'était ici! Nakor ouvrit les yeux et ramena ses deux mains devant lui, elles se joignirent en formant un triangle par apposition des doigts de chaque mains les uns contre les autres et se servant des pouces pour la base du triangle. Etias à ce moment là sentirait une très puissante magie émaner du vieux fou. Ce dernier se souleva dans les airs d'un bon mètre, au dessus du cristal bleu. Et c'est sans attendre que le flux soit en perte d'intensité qu'il hurla en avançant ses mains vers le bouclier. Une décharge de magie colossale partit des mains du vieillard, de couleur violette et frappa de plein fouet un minuscule point du bouclier. La décharge était si puissante que les gens dans la pièce purent en sentirent une bourraque de vent. La robe du magicien à la longue barbe volait follement dans les airs. Lorsque le rayon de magie frappa le bouclier, il y eut une terrible ondulation du bouclier, les ombres semblant vouloir fuir, mais étant figé par le pouvoir du cristal bleu. Nakor donna une dernière impulsion en hurlant plus fort encore si c'était possible. Et il arriva ce qu'il craignait : la structure magique du bouclier céda mais du mauvais coté. Une explosion conséquente fut déclenchée. Nakor eut à peine le temps de hurler

"Attentionnnnnn ..."

Un souffle énorme partit du bouclier et vint frapper chacun des occupants de la pièce : le cristal bleue ne put contenir le choc, il se brisa littéralement et le peu d'énergie encore contenu à l'intérieur le désagrégea complétement. Il y eut alors un surplus de souffle et surtout de couleur quand le cristal libéra d'un seul coup l'énergie qu'il restait à l'intérieur. Nakor en lévitation dans les airs ne put résister au choc, il avait consommé presque toutes ses forces pour briser la protection. Il alla s'écraser contre la roche dans laquelle la crypte avait été taillée, en tourbillonnant sur lui même, tout cela dans un déluge de couleur et de puissance. Il frappa le mur de dos, de plein fouet, en poussant un hoquet de douleur intense et chuta à terre comme une masse inerte, face la première. Etias, qui n'eut pas le temps de lever un bouclier de protection, trop occupé à observer les manipulations de puissance du vieux fou, fut frappé lui aussi et projeté à terre, tout comme le seigneur Hereon qui se trouvait juste derrière le magicien et ses deux gardes qui eux aussi furent projeté par le souffle surpuissant, mais qui amortirent sans doute le choc. Glenn était donc le mieux placé pour subir le moins de dégât et se réveiller le premier. Qui que se soit qui se lève, il poserait les yeux sur une grande porte en métal, avec une poignée et surtout, plus aucune ombre dansante dessus : les secrets de la crypte seraient bientôt mis à jour. Quand à Nakor, il se réveillerait, mais avec un mal de chien, une incapacité à marcher sans souffrir et sans s'aider de son bâton, comme un pauvre vieillard, du sang sur le visage plein d'égratignure et un dos qu'il devra lui même soigner quand un peu de ses forces reviendront, après beaucoup de repos. A vouloir jouer avec des forces puissantes, il y avait toujours un risque de se brûler les ailes. Personne n'en était mort, mais Nakor n'était quand même pas passé loin de se broyer la colonne vertébrale cette fois ci. Si personne ne venait le secouer, il ne se réveillerait d'ailleurs pas avant plusieurs heures voir un jours ou deux.

Avant de démarrer le rituel, le vieux magicien se lança de plus belle dans des explications au sujet du bouclier. Ce n’était pas dans le genre de Glenn de faire semblant d’écouter alors qu’il n’y comprenait strictement rien, la magie n’était pas son domaine, il voulait simplement du résultat : le blabla ne l’intéressait aucunement. Mais il ne coupa pas Nakor dans ses explications, comprenant qu’elles s’adressaient surtout à Etias, l’arcaniste. De ce qu’il comprit, Nakor avait besoin d’une sorte de cristal pour briser le sceau magique. C’était ce cristal qu’il avait dû chercher. Etias n’avait que très peu de connaissances sur les artefacts et le façonnement, d’où son incapacité à briser ce bouclier. Bien finit de parler, place à l’ouverture de la crypte. Le seigneur de Naelis trépignait d’impatience, il brulait d’envie de savoir ce que contenait cette crypte, outre les tombes des premiers seigneurs de la ville, les Draycan. Il n’y avait que très peu d’archives sur cette période de l’histoire, Glenn espérait en savoir plus sur cette bataille qui signa l’indépendance de Naelis et par la même, la fin de la dynastie des Draycan. Le donjon où Glenn, tout comme Jervis le commandant despote, s’était établit, recelait plusieurs objets datant de cette époque, tout comme la tapisserie d’Hamori Draycan, qui décorait la salle du conseil. Il faut dire qu’après cette sanglante bataille, le donjon fut laissé à l’abandon pour des raisons que Glenn ignorait. D’après la populace, des légendes prétendaient que la bâtisse avait été maudite par les dieux… Des sornettes et des balivernes dont le seigneur de Naelis n’avait que faire.

- Vous bien êtes sûr que…

- Attention !!! »

Sans trop comprendre pourquoi, Glenn se retrouva à terre, mangeant littéralement le sol rocheux. Il se releva péniblement et constata que tout le monde avait été propulsé ainsi sur le sol. Un bref coup d’œil sur la porte en fer noir lui fit comprendre ce qui s’était passé, le bouclier avait été brisé. Heureusement pour le vieux mage, tout le monde s’en était sorti avec seulement quelques égratignures. Les armures de plates que portaient les chevaliers de Naelis les avaient protégés efficacement du choc tandis qu’Etias, bien qu’il n’ait pas le temps de lever un bouclier, avait revêtu un vêtement d’ombre, qui avait absorbé une grande partie du choc. Glenn aida Nakor à se relever et le réveilla d’une grande claque sur l’épaule.

- J’imagine qu’on ne pouvait faire autrement ? Allé, il est temps pour nous d’entrer. »

Glenn s’équipa de son casque et dégaina son épée et les chevaliers firent de même. Il n’était pas exclu que la crypte soit sans danger, peut-être même que le bouclier avait été dressé pour empêcher quelque chose de sortir… Sans plus attendre, il ouvrit la porte en fer noir. Il n’y avait aucune luminosité derrière celle-ci et Etias créa donc une faible aura lumineuse autour de lui. Juste en face d’eux reposait un brasero, surmonté par un piédestal en pierre. D’autres braseros de ce genre étaient ainsi placés sur les côtés de la pièce. L’arcaniste alluma ceux qu’il pouvait distinguer afin d’avoir une meilleure visibilité. Glenn balaya la pièce du regard : Une série de tombeaux étaient placés à gauche et à droite de la pièce tandis qu’au centre reposait un caveau de plus grande taille. Le petit groupe remarqua alors un détail qui jusque-là leur avait complètement échappé : trois squelettes, assis paisiblement, leurs faisaient face. Glenn se pencha afin d’examiner de plus près.

- Des mages sans aucuns doutes. Regardez, de leur robe ne reste que quelques lambeaux de tissus… Et tiens là, un médaillon. »

Le médaillon était posé sur le sol, face au squelette du centre et donc face à la porte noir. Etias l’attrapa et l’étudia rapidement avant de le tendre à son confrère mage. Le joyau qui était censé l’orner paraissait comme brisé… Glenn avança en direction du caveau central qui était surmonté par une série de plusieurs marches. Aux pieds de celle-ci reposait le cadavre complètement desséché d’un homme en armure. Cette dernière était transpercée de part en part, ce guerrier avait dû subir de nombreuses blessures avant de succomber. Sur le caveau reposait un fanion rongé par le temps qui représentait les armoiries des Draycan : tête de lion de sable sur bouclier d’or (1).

-Attendez, j’ai trouvé ça près des trois squelettes, une sorte de journal. »

Raymond venait de faire une découverte importante mais avant de le rejoindre et d’étudier plus en détail cette trouvaille, Glenn dépoussiéra la plaque qui illustrait le caveau afin de lire ce qui y était inscrit : "Hamori II Draycan, dernier de sa lignée et Roi de Korman".

1= en héraldique, le sable représente la couleur noir

La douleur était si intense et lui tellement vidé de ses forces qu'il était au bord de la chute dans le néant. Mais Nakor savait que s'il abandonnait la lutte et qu'il se laissait aller, il tomberait dans un petit coma et se réveillerait après que tout le monde ait déjà visité la crypte qu'il avait ouverte lui! LUI! Il ne pouvait accepter ça. Le vieux fou se mit donc à gesticuler et à grogner comme un vieux marin en train de se réveiller après une nuit d'ivresse intense. Le dos lui faisait très mal et il sentait du sang couler lentement de quelques plaies gagnées lors du choc contre le mur du fond. Bon sang, la colonne vertébrale avait failli être broyé, le magicien aurait dû faire appel à des services qu'il ne pouvait se permettre de demander : les prêtres guérisseur de Néra! La déesse serait trop contente de voir le vieillard à la longévité insultante venir dans ses filets. Mais ça irait, il n'était pas handicapé, il aurait par contre terriblement mal au dos. Un vrai vieux! Et d'un seul coup il senti une main le saisir, puis une autre et un imbécile heureux le tirer vers le haut pour le remettre sur pied en lui donnant une grande claque dans le dos. Cela lui coupa le souffle et il poussa un long soupir appuyé, essayant de maîtriser la douleur. Il ne put faire autrement que se courber légèrement, en se mettant une main dans le dos et en disant

"Ho foutu bordel de nondidiou d'imbécile heureux! Ca fait très mal bon sang, vous croyez qu'à mon âge on s'écrase contre un mur après une explosion, sans aucune égratignure. Non mais il n'a pas de cerveau dans le crâne celui là!"

Et Nakor continua à vociférer dans son coin, dans sa barbe, en marmonnant des insultes si immondes qu'un charretier nain aurait été rouge de honte d'entendre de telles infamies. Une fois qu'il eut finit sa litanie et restant toujours courbé, il tourna un peu la tête, non sans sentir une bonne dose de douleur le long du dos et il hurla presque à un des gardes

"Et toi là bas! Tu vas me laisser ici seul comme un chien. Bon sang mais qu'est-ce que j'ai fais aux dieux hein? Donne moi mon bâton que je puisse marcher et vous accompagner, non mais il faut tout leur dire hein!"

L'homme, qui avait le sourire aux lèvres, s'approcha, ramassa avec respect le bâton du vieux magicien et lui tendit. A croire que cela amusait les gens de voir et d'entendre un vieux bougon. Nakor lui arracha des mains et s'appuya fortement dessus. Mais déjà Etias et Glenn étaient dans la crypte. Ho les monstres infâmes, les chiens galeux, les rats! Ils ne lui laissaient même pas la primauté de la découverte. Des ingrats. Le magicien à longue barbe claudiqua jusqu'à la porte, entra et regarda ce qu'il y avait dedans. C'était clairement un tombeau et ...

"Mais qu'est ce que vous faite!"

Etias prenait de façon négligé et sans trop de grandes précautions, un médaillon serti d'une pierre noire. Il l'observa un peu, pendant que Nakor se disait qu'il était bien inconscient de le saisir à pleine main ainsi. Puis le jeune sorcier de Naelis, tendit le médaillon à Nakor en lui demandant son avis. Le magicien tendit sa main gauche, celle qui n'était pas appuyé sur son bâton et l'observa. Il y avait une longue fêlure le long de la pierre magique et des runes se trouvaient gravés sur le médaillon. Nakor releva la tête et dit à Etias

"Voyez ... un sortilège intéressant sans doute. Les magiciens de l'ancienne Naelis devaient être de puissants ennemis la nuit ... je pense que cette pierre tirait son pouvoir des ombres, de l'obscurité et dans une crypte fermée solidement ... la source d'énergie était inépuisable! Elle a dû se briser quand le bouclier s'est brisé après ma décharge de magie ... houuuuuuuuuu ça fait mal bordel de dos pourri ... et où en étais-je? Ha oui ... c'est dommage, avec ça autour du coup et avec les bons mots de pouvoir, dans l'obscurité de la nuit, vous seriez devenu invincible Etias!"

Nakor lui tendit de nouveau le médaillon et lui tint ce dernier discours

"Mais il est inutilisable et je pense qu'il serait préférable de le laisser là où nous l'avons trouvé. Un rêve alimenté par un objet brisé ne mène le magicien qu'à sa propre perte, la sienne ou celle de son précieux temps sur cette terre!"

Puis Nakor entendit Glenn énoncer à voix haute, l'inscription du tombeau central. Le vieux fou étrécit le regard et dit à voix haute

"Roi de Korman ... Glenn ... cette crypte est sans aucun doute fermé depuis de nombreuses années, d'aussi loin que je m'en souvienne, c'est à dire il a six cent ans encore, cette région était déjà sous domination drow, il n'y avait aucun roi ici!"

Puis Nakor tourna le regard en direction du médaillon brisé et du cadavre du mage qui avait sans doute lancé le sort et il marmonna pour lui même

"Finalement, c'est peut-être une bonne chose."

En effet le magicien pensait qu'une pierre capable de fournir autant d'énergie, pendant aussi longtemps était plus un danger et une raison de convoitise, de guerre et d'affrontement, qu'autre chose. Il était donc mieux qu'elle soit brisée!

Nakor ne fit que confirmer ce qu’Etias savait déjà à propos du médaillon. C’était cet artefact qui avait gardé le bouclier actif pendant tout ce temps, bien après la mort du lanceur du sortilège. Le sort du médaillon était lié à celui du bouclier, assurément selon la volonté du lanceur. Etias avait entendu parler de cet artefact dans certains ouvrages qu’il avait trouvé dans la tour Ombreuse.

-C’est le légendaire médaillon d’Obscurcine, que portaient les mages des Ombres les plus puissants. Son détenteur devait avoir d’incroyable pouvoir en effet. Mais je n’ai nullement besoin de vos stupides mises en garde, cet artefact est inutilisable maintenant. »

Toutefois, il ne priva pas de le ramasser et de le mettre immédiatement dans sa poche. Il était évident qu’il ne pourrait rendre son pouvoir au médaillon, mais l’arcaniste de Naelis souhait seulement l’étudier de plus près. Nakor entendit Glenn prononcer les inscriptions du caveau à voix haute et il précisa ne rien savoir sur ce Roi et n’avoir jamais entendu parler du mot « Korman ».

-Ce journal nous en apprendra sûrement beaucoup là-dessus, lit nous donc un passage Raymond. »

Ce dernier ouvrit délicatement l’antique ouvrage sur une page au hasard. Sans doute un processus magique, l’écriture restait lisible et les pages n’étaient que peu abimées. L’auteur voulait que son journal soit lu, c’était certain.

J’ai toujours eu une dette envers la famille Draycan et je compte bien l’honorer en m’installant ici, en Naelis. J’en ai fini d’arpenter monts et ruisseaux, je me fais vieux et il faut me poser. Servir mon vieil ami le Baron me permettrait de finir les dernières années de ma courte vie dans des conditions plus qu’agréable, Eleric savait prendre soin de ses meilleurs atouts.

Je m’étais pas trompé, une tour, voilà qu’Eleric me confiait une tour, pour moi et mes confrères. Ce bâtiment sera parfait pour entreposer mes divers ouvrages mais je soupçonne Eleric de vouloir me confier la formation de jeunes novices… Ba après tout pourquoi pas, avant de mourir, autant transmettre le plus de choses, comme je l’ai toujours fait, moi Owen le sombre.

Un faible grognement se fit entendre et le chevalier de Naelis interrompit immédiatement sa lecture. Glenn qui était toujours en train d’examiner le caveau se retourna vivement et serra a poignée de son épée. Personne n’avait rêvé, il y avait bien quelque chose au fond de cette crypte. Mais ce fond n’était pas éclairé, du moins Etias ne l’avait pas encore éclairé. Ce dernier s’empressa d’embraser de nouveaux braseros qui se trouvaient à sa portée, mais on ne pouvait toujours pas distinguer le fond. Glenn fit signe à Raymond de reprendre sa lecture. Ce dernier sauta quelques pages et continua.

En fin de compte, Naelis n’est pas le meilleur endroit pour une retraite en toute tranquillité... Mon ami avait des problèmes que je n’aurais jamais soupçonnés mais qui paraissent pourtant évident : placé au centre du monde, la ville attire de nombreux commerçants mais attire aussi toutes les convoitises. Nos relations avec les elfes sont plutôt mauvaises, la région comptant de nombreux drows même si ces derniers se cantonnent aux frontières. Ils seraient en train d’ériger une nouvelle ville sur le littoral, plus au sud.

Même le Roi est jaloux de la puissance nouvelle que forme la Baronnie. Il veut doubler la taxe royale. Jamais Eleric ne le tolérera, je ne sais pas comment cette histoire va finir.

Devant le refus du Baron de payer double, le Roi pilla le manoir que possédaient les Draycan en Diantra. La fille d’Eleric aurait été tuée, quelle tragédie. Mon ami me demande conseil, que devrais-je lui dire ? Ses autres conseillers appellent à la guerre. La guerre. Nous n’avons pas d’autres choix… Mais, il nous faut nous démarquer des rebelles classiques. Pour lutter contre un Roi, nous devrions être plus qu’une Baronnie. Et nos terres sont bien plus qu’une Baronnie. Non c’est tout vu, pour moi, il nous faut un Roi.

Un autre grognement interrompit une nouvelle fois la lecture de Raymond. Mais cette fois, ce grognement fut accompagné d’un bruit de pas, on aurait dit que quelque chose rampait. Etias s’avança afin d’allumer de nouveaux braseros, il était temps que toute cette crypte soit complètement illuminée. Mais au même moment, quelque chose sortit de l’ombre pour bondir sur Glenn qui se tenait toujours près du caveau. Sous le choc, ce dernier tomba à terre. Tous pouvaient maintenant voir l’hideuse créature complètement décharné qui avait poussé les grognements plus tôt. L’armure de plate que portait Glenn le protégea des griffes acérés de a goule. Par pure réflexe, Glenn, qui avait lâché son épée sous le choc, décocha un coup de poing en plein sur la mâchoire, ou plutôt ce qui restait de la mâchoire, de la créature. Il pût ainsi se dégager de l’emprise de la goule et pendant qu’il tâtonnait de ses mains pour trouver son arme, les chevaliers de Naelis couraient vers lui. Mais ils étaient loin du caveau, Etias quand à lui, envoya un éclair droit sur la goule qui n’eut malheureusement aucun effets…

Cela eut, cependant, un effet. Celui d'attirer l'attention de la goule en question. Sans attendre une seconde, la créature se jeta sur Etias. Les chevaliers, surpris par cette créature fantastique et terrifiante, laissèrent un temps de flottement à la goule, qui arracha la gorge d'un coup de mâchoire puissant. Avant même qu'on ne la blesse, la bête en avait fini avec le mage, qui gisait sur le sol, son sang rougissant la poussière de la crypte, la mort ayant fiché sur son visage cadavérique une ultime expression, un mélange de terreur et de souffrance.

Spoiler:

_________________

Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/

Ho le fichu gourgandin, non mais pour qui se prenait-il à rabrouer Nakor de la sorte. Qui se pensait-il être pour se permettre de négliger des conseils et des avertissements sécuritaires de la sorte. Enfin, le vieux fou balaya l'air devant lui de sa main gauche, comme pour dissiper tout cela et montrer que ça n'avait aucune espèce d'importance. Il ajouta tout de même dans sa barbe

"Pfff ... des stupides mises en garde ... c'est lui la stupide mise en garde oui!"

Un enfant de trois ans n'aurait sans doute pas dit mieux. Ensuite. Le garde du seigneur Hereon commença, sous les ordres de son maître, à lire un petit passage du journal qu'il avait trouvé. Ainsi la terre de Naelis était sous le joug d'un baron et il avait donné la garde de la tour à un certain Owen ... le magicien étrécit le regard en cherchant dans sa mémoire si ce nom lui disait quelque chose mais non, rien du tout. Une violente douleur au dos força Nakor à souffler longuement et à se courber pour espérer faire partir la douleur. Il envoya sa main dans son dos quand cela se dissipa un peu et entendit comme tout le monde un bruit venant du fond. Il tourna son visage endolori vers le fond de la crypte et essaya de percer l'ombre avec ses yeux âgés de six cent ans passés ... pure perte de temps! Une fois de plus il marmonna

"Cela doit être un rat!"

Cette remarque le fit soudain penser à Aetius le galeux, chien traître à la couronne qui avait tué Trystan de Diantra ... la lecture reprit et ainsi c'est dans une rébellion contre le pouvoir en place de l'époque, alors que Naelis n'était pas sous le joug des drows, qu'un homme avait prit le titre de roi. Nakor hocha doucement la tête, comme pour signifier aux ombres devant lui qu'il avait comprit et qu'il mettait ensembles des pièces d'un échiquier historique intéressant quand soudain ... ho par tous les dieux, le bruit ne venait pas d'un rat puant, mais d'une goule, voilà une entité fort rare. Bon sang, la vieille barbe blanche était épuisée, et il ne pouvait pas réagir assez vite pour se débarrasser lui même du monstre. Glenn fut attaqué avec vivacité et fut protégé par son armure. Il envoya la créature valser sur le coté, pendant ce temps, Nakor s'était machinalement tourné vers Etias. Il allait lui hurler de réagir quand il vit un éclair partir de la main du sorcier. Hééé, pas mal du tout. Le vieux fou se tourna de nouveau et vit la créature prendre de plein fouet le choc magique sans rien sentir.

"Hoooo!"

Nakor fut frappé d'une stupeur d'imbécile heureux ne comprenant rien à l'affaire! La goule présente semblait n'avoir rien senti du tout! C'est qu'elle était féroce dites donc! Glenn se relevait doucement, l'esprit de Nakor fonctionnait à mille à l'heure. S'il ne faisait rien, le monstre pourrait se jeter de nouveau sur le seigneur de Naelis ou sur la vieille barbe blanche qu'il était. Dans un réflexe gagné au fil des siècles et parce qu'il avait fait émerger une solution dans son cerveau, Nakor envoya une bouffé d'énergie magique en direction d'un des brasero, au pied de Glenn, la flamme fut amplifié et illumina bien plus fortement la pièce. Nakor hurla alors

"La lumière Glenn, il doit craindre la lumière s'il vient des ténèbres, utilisez la flamme comme barrière pour le repousser je ne pourrai pas la maintenir longtemps ... et tranchez lui la tête bon sang, le cerveau doit commander au reste du corps!"

C'était une grande constante du monde : sans tête, le corps ne fonctionnait plus, que ce soit chez les animaux, les nains, les drows, les humains, les elfes ou toutes les créatures fantasques de ce monde intéressant! Voyons voir comment les choses allaient se dérouler!

Sujet: Re: La porte noire de la crypte (PV Glenn) Sam 29 Sep 2012 - 8:22

Se sentant agressée, la créature de l’ombre s’élança sur l’arcaniste de Naelis. Mais que pouvait faire un mage contre un monstre qui ne craignait vraisemblablement pas la magie ? Rien, sinon lui servir de repas. Une triste fin pour Etias, mourir dans la crypte dont il avait essayé d’entrer depuis plusieurs années… Mais son sacrifice ne fut pas vain, Glenn pu ainsi retrouver la poignée de son épée et s’élancer sur l’hideuse créature. A cet instant, Nakor lui hurla un conseil fort bien avisé : couper la tête de la goule. Le seigneur de Naelis ne se fit pas prier et abattit son arme sur le cou de la bête qui était toujours en train de mâcher des morceaux du défunt mage. Une odeur macabre emplit peu à peu la crypte… Glenn se pencha sur son ancien mentor et ami et par geste solennel, referma ses paupières. Etias avait fait beaucoup pour la cité et pour Glenn, il ne sera pas oublié.

-Nakor, allumez les derniers braseros, nous devons être sûr de ne recroiser aucune créature de ce genre. Raymond, poursuivez la lecture du journal. »

L’histoire de Naelis se dévoilait peu à peu et les brumes qui enveloppaient l’antique donjon des Draycan commençaient à se dissiper. Raymond sauta quelques pages qu’il ne jugea pas nécessaire avant de poursuivre sa lecture, non sans lancer un triste regard vers la dépouille de son confrère.

Notre première défaite… Je crains hélas que celle-ci ne soit que la première d’une longue série ! Pourtant je ne suis pas de nature pessimiste, mais notre marine, réputé si puissante a pourtant été balayée par la flotte royale de la péninsule. Mais seule, cette dernière n’aurait pu nous vaincre, cela veut dire que les ducs ont choisis leur camp. Eleric pensait que les nobles choisiraient la neutralité, mais c’était mal connaitre l’avidité des hommes : la Kormanie est une terre riche et fertile.
Nos troupes s’organisent à l’Ouest. Mon roi a confié à son chambellan, Danau Messaliera, la tâche de rassembler les troupes de nos vassaux de l’Est, malgré mon désaccord. Danau est un opportuniste et je ne crois pas en lui. Envoyer Hamori II, notre prince était une solution plus sage mais après la perte de sa fille, Eleric ne voulait pas être séparé de son fils unique.

Tout en contournant le caveau, Glenn écoutait attentivement les mémoires d’Owen le Sombre. Sans interrompre Raymond, il fit signe aux deux chevaliers de venir l’aider à déplacer la dalle du caveau. Troubler le repos des morts n’était pas dans les habitudes du seigneur de Naelis, il était guidé par une intuition mystique. Depuis son entrée dans la crypte, son regard avait été attiré par ce tombeau central.

Plusieurs escarmouches ont eu lieu à l’Ouest, pour le moment nous dominons sur ce front ! De plus Danau est censé arriver dans quelques jours avec plusieurs milliers d’hommes.
L’armada péninsulaire est en vue, Eleric prit la décision de ramener les troupes de l’Ouest dans la cité et de laisser le front à Danau. C’est une erreur, le chambellan n’a pas assez de soldats ! Nous allons être débordés de tous les côtés !
L’heure de la bataille a sonnée…

Un bruit sourd se fit entendre, interrompant une nouvelle fois la lecture de Raymond. Non rassurez-vous, ce n’était pas une goule mais seulement la dalle du caveau central qui venait de tomber sur le sol. Glenn se pencha en avant pour observer ce que dissimulait le tombeau. Aidé par ses chevaliers, il en sortit une sombre armure d’une étrange facture. Bien que cette dernière paraissait être des plus lourdes, elle était pourtant d’une inquiétante légèreté.

La bataille dans la ville basse fut des plus sanglantes et malgré les pouvoirs de mon amulette je ne sais su protéger mon vieil ami… Nous nous sommes retranchés dans la ville haute avec nos derniers effectifs. Avec la mort d’Eleric, les soldats ont besoin d’un signe fort : Ce soir je couronnerais moi-même Hamori II Draycan. Une seule chose est sûre, nous ne céderons pas !
Le jeune Roi a beau être un leadeur charismatique, il est mauvais tacticien. C’est donc moi qui tire les rênes de notre armée, pour le meilleur comme pour le pire. Ce soir je profiterais de l’obscurité pour m’éclipser de l’autre côté de la muraille. Un de mes confrères m’attend, il me renseignera sur la situation de Danau.

-Nakor, qu’en pensez-vous ? »

Glenn prononça ces paroles tout présentant le plastron de l’étrange armure au vieux mage. A la lumière du brasero, tout le monde pouvait apercevoir les couleurs éclatantes et les fines sculptures qui ornaient le plastron. Après avoir passé plusieurs siècles dans cette crypte, comment cette armure pouvait être dans un aussi bon état ?

Sujet: Re: La porte noire de la crypte (PV Glenn) Jeu 4 Oct 2012 - 9:55

D'un habile coup de main et plutôt d'un habile coup d'épée Glenn tua la goule en lui arrachant la tête de ses vilaines petites épaules. Le magicien plongea alors son regard sur le corps du pauvre Etias, les yeux grands ouverts. Comment cela avait-il put se passer si vite. Nakor eut un frisson, pensant que la mort avait encore fait sa maudite œuvre. Etias n'était plus rien de vivant, il avait était mordu et sa peau avait été arraché. Le résultat était assez difficile à soutenir et Glenn s'approcha à son tour. Il demanda quelque chose au vieux sorcier. Il se concentra, leva la main en direction des trois braseros sur les côtés et de trois autres du fond et fit appel à son pouvoir. Les flammes partirent doucement de chaque brasero pour s'élever grâce au bois qui restait dedans. Le magicien n'avait eut qu'à donner une impulsion, la nature faisait le reste et les flammes se consumaient lentement. Il fit suffisamment jour dans la pièce pour être sûr que plus aucune goule n'était présente. Raymond reprit sa lecture pendant que Nakor approchait, pour mieux entendre. Il vit Glenn et d'autre s'affairer mais n'y prit pas garde. Cette histoire était passionnante, on remontait le fil de l'histoire de Naelis, auprès de cet Owen. Ainsi c'était un magicien qui intriguait auprès des hauts dignitaires de la région voilà fort longtemps et qui avait fini par profiter du désastre de la situation pour prendre en main la couronne. Le vieux fou était perdu dans le passé, dans ses hypothèses et ses souvenirs, ses connaissances et son imagination quand il fut coupé et ramené sur terre par le seigneur. Il lui montrait un plastron et lui demanda son avis. Il était impeccablement bien conservé, même privé d'air au maximum, une armure en métal usuel aurait dû s'étioler et se désagréger. Ce n'était pas le cas. Nakor demanda d'une voix faible

"Faite moi voir ça de plus prés!"

Il s'approcha en même temps que Glenn et étendit ses perceptions. Rien. Il avança doucement une main puis d'un geste vif la colla contre l'armure. Rien non plus.

"Elle n'est pas magique Glenn."

Dit-il en levant la tête vers son ami du moment. Il continua à passer sa main sur l'armure et se fit à froncer des sourcils. Il passa la main encore et encore à certains endroits, comme s'il caressait l'armure en connaisseur. Et il ajouta

"Ce métal ... c'est ... cela me rappelle ... on dirait du ... non peut-être pas ... en tout cas elle est de très bonne facture! Vous avez trouvé là une armure qui sans doute vous protégera efficacement ... enfin plus que ce qu'elle a fait pour lui j'espère!"

Nakor termina sa phrase en pointant du doigt le tombeau que Glenn venait d'ouvrir. Le sorcier termina ainsi

"En tout cas vous aviez connaissance de cette partie de l'histoire de votre domaine Glenn? Cet Owen semble avoir été un intriguant détestable et puissant! Quand pensez-vous que cela est arrivé?"

Sujet: Re: La porte noire de la crypte (PV Glenn) Mer 7 Nov 2012 - 10:12

Ce n’était donc pas une armure magique… A cette déclaration, Glenn fut un petit peu déçu. Certes la panoplie était fort belle mais le seigneur de Naelis s’attendait à trouver quelque chose de plus… Significatif à ‘intérieur du tombeau. Nakor lui demanda par la suite ce qu’il pensait personnellement de cette histoire et ce qu’il savait sur cette période. Il est vraie que Glenn, attiré par le caveau, avait eu l’air de ne prêter que peu d’attentions au journal d’Owen mais c’était faux, il avait écouté attentivement depuis le début.

-On a retrouvé trop peu de preuves historiques datant de cette période, seulement quelques documents dans la tour Ombreuse et dans le donjon. Tout ce qu’on savait jusqu’à présent, c’était que la famille Draycan qui régnait sur ces terres s’est éteinte pendant la bataille qui signa l’indépendance de Naelis, soit quatre cent ans avant notre ère. Fausse indépendance bien sûr vu que la ville tomba sur le joug de Sol Dorn... Ce que j’en pense ? Ces hommes luttaient pour leur liberté et il n’y a pas de combats plus justes. »

Un léger scintillement venant du fond du caveau l’attira une nouvelle fois dans cette direction. Glenn plongea à nouveau sa main, troublant de plus belle le repos bien mérité d’Hamori II Draycan. Sous l’air étonné des deux chevaliers, il en ressortit une couronne d’or sertie de joyaux. De rubis majoritairement. Le Roi défunt devait aimer le pourpre, tout comme Glenn. Sur le devant de la couronne on pouvait lire les inscriptions en toute lettre : « Juste et libre : Korman ». Le seigneur de Naelis enleva son casque et le tendit à un de ses chevaliers avant de revêtir la couronne d’or.

- Même si cela a pris plus de quatre siècles, Naelis est aujourd’hui juste et libre ! Poursuivez la lecture Raymond, il est temps de clore ce chapitre et de rédiger le suivant car il est temps que le Royaume de Korman prenne sa revanche sur l’Ithri’Vaan ! »

Raymond continua donc sa lecture.

M’éclipser dans la nuit noire à travers les murailles de la ville est un jeu d’enfant grâce au pouvoir de mon amulette. Saar’Asin, un de mes confrères que j’avais envoyé surveiller les agissements de Danau, me révéla une terrible nouvelle : ce crétin de Messaliera avait pactisé avec les drows ! Depuis toujours ce misérable convoitait le trône de mon ami, mais voir les drows comme son salut est une erreur fatale. Le destin de Naelis va donc se jouer entre les troupes de Diantra et les drows, nous ne sommes plus de la partie.

Vu mon âge avancé je suis prêt à me battre jusqu’au bout, mais je ne pense pas que ce soit le cas du jeune Hamori. Je vais tenter d’orchestrer une fuite, par bateau il pourrait atteindre l’île de Nelen avec ses soldats les plus fidèles. Une fois là-bas j’ai un ami qui pourrait le garder au secret. Après tout je dois bien ça à Eleric.

Eh bien ça alors, si je m’y attendais ! Voilà ce qu’il m’a répondu ce jeune Roi : « Je préfère mourir libre que vivre en étant obligé de me cacher, Owen. Je défendrais le donjon coute que coûte. » Tu es bien le fils de ton père Hamori, je peux te le garantir.
Une nouvelle bataille fait rage dans la ville basse, entre les drows allié à Danau et les hommes. D’après Saar’Asin, il y aurait même un groupe de mages du feu aux côté de ce traitre. Des cendres, voilà ce qu’il restera de l’armée Royale ! Quoi qu’il en soit nous sommes prêts.

J’écris ces lignes d’une manière incertaine, vu que je ne pense pas qu’un jour quelqu’un mette la main sur ce carnet, mais après tout on ne sait jamais ce que réserve l’avenir. Toi qui lit ces lignes sache que tous ceux qui reposent entre ces murs sont des héros, TOUS sans exception. Nous avons brillamment combattus mais nous restons des hommes, des mortels. J’ai scellé cette entrée pour que nos ennemis ne puissent souiller nos dépouilles mais j’ai visiblement échoué. A moins que comme moi vous ne voulez que le bien de cette ville, dans ce cas je vous implore de récupérer la couronne à l’intérieur du caveau central et de restaurer notre Royaume.
Owen

-Tout est clair maintenant. Je connais une personne qui sera ravi d’étudier ce journal entièrement, nous pourrions ainsi restaurer de manière officielle l’histoire de Naelis. Voilà Nakor, nous avons fait le tour de cette crypte, je vous remercie une fois de plus pour avoir percé ce mystère. »

Glenn jeta un nouveau coup d’œil sur la dépouille d’Etias avant de quitter la crypte, toujours avec la couronne d’or sur la tête…

Sujet: Re: La porte noire de la crypte (PV Glenn) Dim 11 Nov 2012 - 21:41

Nakor était au moins aussi déçu que le seigneur Hereon. L'armure qu'il lui avait présenté n'avait rien de magique, elle n'était pas faite en métal ultra résistant sur lequel on avait jeté un sort, mais elle était d'une excellente facture et emplie d'une valeur historique sans borne. Le vieux sorcier posa quelques question et Glenn lui donna une réponse, expliquant qu'ils n'avaient jusque là, même eux, une vision floue de la réalité des événements passés. Il défendit avec verve la liberté et la ténacité des ces hommes qui se battirent jusqu'au bout pour les idéaux et pour ne pas vivre sous le joug d'un tyran. Nakor inclina la tête avec gravité, en effet il était on ne peut plus d'accord avec ce genre de propos. Mais le seigneur de Naelis fit sortir du tombeau une couronne lumineuse, d'une grande beauté. Nakor ouvrit de grands yeux et souffla

"La couronne du Korman? Par tous les dieux Monseigneur, vous êtes le roi de Naelis!"

Se présentait à la cours, en présence des autres nobles, avec un tel couvre chef ne signifierait pas moins que ça. Nakor avait eut envie de le dire pour exprimer tout ce que cette idée pouvait avoir de puissant mais aussi de dangereux auprès de Diantra par exemple. Ils remontèrent ensuite le temps et finirent de remplir les trous de l'histoire. Le magicien écouta avec intérêt le fringuant Raymond et hocha pensivement la tête. Il imaginait avec beaucoup de précision le vieux magicien qui, aux portes de la mort, avait jeté le plus puissant sortilège qu'il avait en sa possession, pour partir avec brio et gloire, avant de s'éteindre et de laisser une trace de son passage aux générations futures. C'était un peu perdu dans les limbes de son imaginaire foisonnant que Nakor ne vit pas Glenn se retourner et se préparer à quitter la pièce, c'est le son de sa voix qui le ramena sur Miradelphia. Il s'ébroua, inclina la tête et répondit

"Je suis heureux d'avoir pu vous aider Glenn ... pas autant que je l'aurai voulu mais vous voilà ... couronné Monseigneur!"

Puis Glenn s'en alla, Nakor s'approcha du pauvre Etias et devant son corps, alluma une flamme dans sa main et dit ses quelques mots

"Puisse votre âme trouver le chemin du repos mon ami!"

Puis Nakor leva la main et laissa la flamme briller une dernière fois avant de s'éteindre. Il aurait pu bruler le corps du mage, mais il ne connaissait pas vraiment les coutumes de ces gens et ne savait pas ce que le seigneur des lieux voulait en faire. Il rattrapa Glenn et lui glissa ses quelques mots

"Monseigneur, si vous le permettez, je vais rester cette nuit en votre place forte, j'ai besoin d'un peu de repos après ces événements. La destruction du bouclier m'a vidé de mes forces je l'avoue. Ensuite, sauf si vous avez encore besoin de moi, je reprendrai la route, découvrir ce morceau d'histoire et cette couronne m'a rappelé à quel point il est important de lutter pour la liberté et de ne jamais laisser un tyran dominer ni notre cœur ni notre esprit! Et, puisque la nuit porte conseil, je ne saurai trop vous amener à réfléchir sur l'utilisation de cette couronne et son port."

Un brin espiègle, mais surtout fatigué, Nakor forçait très fort sur son bâton pour continuer à gravir les marches et ses mains tremblaient encore de la débauche d'énergie qui avait été nécessaire pour rompre l'artéfact d'ombre, source d'énergie du bouclier noir qui empêchait de pénétrer dans la crypte. Encore une sacrée aventure, qui fit se rappeler quelque chose au vieux sorcier, qui lâcha d'un souffle

"Et désolé pour votre magicien."

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