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 D'Hiviène à Nebelheïm

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Norman le Terrible
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MessageSujet: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeLun 1 Oct 2012 - 19:35

    Jorgmund chevauchait depuis une nuit déjà, de la sueur perlait sur son front. Cela faisait à présent un mois qu'il avait quitté la baronnie d'Oësgard, le baron l'avait chargé de remettre une lettre à la Dame De Clairssac et cette lettre devait être arrivé il y a maintenant plusieurs semaines. Le colosse n'allait pas être ravi, Jorgmund ravala sa salive à cette pensée. Dans sa profession, il avait entendu moult rumeurs à propos des coursiers qui ne remettaient pas en heure les missives du seigneur d'Uberwald, et la plupart finissait dans le sang.

    Le messager grommela quelques injures dans sa barbe, se maudissant de s'être rendu en Hautval au lieu d'aller droit vers Etherna. Lorsqu'il avait reçu l'ordre de Norman, il avait alors cru entendre Hautval et ce n'est qu'une fois au médian que l'on l'informa que c'était en Atral qu'il devait se rendre. Maudite soit sa mémoire, sa mère l'avait bien prévenu plus jeune que son étourdissement allait lui procurer des problèmes. Paix à son âme d'ailleurs, la pauvre avait été fauché par une forte fièvre durant l'hiver.

    Lorsqu'il était enfin arrivé en Etherna, il avait cru que son périple allait s'achever au domaine des De Clairssac mais la Dame qui occupait les lieux l'informa que sa fille se trouvait au château du baron, son frère. Ainsi Jorgmund reprit sa chevauchée, et au petit matin, il se retrouva face aux grandes portes de la maison baronniale. Lors de son voyage, il avait appris que son Seigneur, le colosse d'Uberwald avait levé les armes, et que le baron d'Etherna était en Sainte-Berthlide pour y guerroyer également. Jorgmund demanda à voir Mathilde impérativement, il avait accumulé trop de retard pour se permettre de perdre une minute de plus. Il remit donc la missive sans plus attendre à la destinataire.

    Citation :
    " A Mathilde De Clairssac,

    Si je vous écrit aujourd'hui, tout juste après vous avoir quitté si injustement, ce n'est que pour m'excuser. La vérité sur mon départ, fût l'appel aux armes. Je me devais de rejoindre mes terres et les défendre contre des renégats, des traitres sans honneur qui ont osé lever l'épée contre leur baron.

    Mon départ de l'Hiviène ne fût nullement préméditer, et le chagrin de vous savoir loin de moi s'approfondi de jour en jour. Si de par ma conduite non digne d'un chevalier je vous ai attristé, vous me renvoyez fort contrarié. La sympathie que je vous accordre et que vous m'avez accordé est trop grande à mes yeux, et j'espère qu'elle ne sera pas entaché par ma maladresse.

    Ma prochaine visite est incertaine, la guerre qui ravage mon pays durera encore quelque temps. Et si j'aurais préféré vous avoir à mes côtés, je me réjouis de vous savoir en sécurité dans la demeure de feu votre père. En espérant que votre mère ne vous trouve pas un mari aussitôt, et s'il était de mes moyens de me rendre sur le champs en Hiviène et de demander votre main soyez assuré que je l'aurais fait. Mais la situation est tout autre.

    Veuillez excuser ma faible éloquence, les mots n'étant pas mon premier domaine de prédilection.

    Que les Cinq veillent sur vous et vous protège,
    Norman de Nebelheïm."
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Mathilde de Clairssac
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeLun 1 Oct 2012 - 20:20

    Cela faisait plus d'une semaine que Mathilde était arrivée à Etherna. Son frère était partit depuis quelques jours et l’ennuie commençait à gagner Mathilde. Elle essayait d’apprécier les conversations futiles des courtisanes mais bizarrement durant les longues heures qu’elle passait en leur compagnie, elle trouvait beaucoup plus intéressant de travailler sur son ouvrage. Elle possédait un petit cercle en bois sur lequel elle tendait un tissu pour le broder. Il y avait parmi les Dames rassemblaient autour d'elle, des femmes très talentueuses et elle adorait admirer leur travail. Mais elle n'avait tout de même qu'une hâte quitter cette pièce et cette atmosphère confinait pour respirer un bol d'air frais.

    Elle était donc en pleine séance de couture entourait d'une bonne dizaine d'ouvrières pipelettes quand Janis entra dans la pièce. Elle se glissa jusqu'au fauteuil où était assise sa maîtresse et se pencha à son oreille pour lui murmurer qu'un coursier venait d'arriver. Voilà une chose surprenante ! Elle avait écrit à son frère la veille il était donc impossible qu'il lui eut répondu si vite...A moins que ce ne soit sa mère qui la sommait une énième fois de revenir à Hiviène pour se trouver un époux convenable et digne du rang qu'occupait désormais Jérôme.
    S'excusant en souriant, Mathilde quitta la pièce et suivit sa servante dans les couloirs.


    - Tu me sauves ! Une heure de plus dans cette pièce et je faisais un carnage avec mon aiguille... Allons qui a-t-il ? Pourquoi fais-tu cette tête?

    - La lettre mademoiselle... Elle vient du Nord. Le coursier a eut un mal fou à vous trouver. Il m'a dit s'être trompé de ville... Cela fait des semaines qu'il est sur les routes à votre recherche. Pensez-vous qu'elle vienne de...vous savez qui?

    Janis se tourna pour lire la réaction de sa maîtresse sur son visage, mais celle-ci n'était plus à sa hauteur. Mathilde s'était arrêtée brusquement en plein milieu du couloir. Ce pouvait-il que ce rustre lui ait écrit après tout ce temps ! Après l'avoir abandonnée du jour au lendemain sans un mot, voilà qu'il se rappelait à son bon souvenir ! A ça, il allait apprendre à ne pas se moquer d'elle celui là. Et dire qu'elle aurait tout quitté pour lui. Pour ce chevalier sans le sou...

    Mais au délà de sa colère, Mathilde sentait son cœur battre plus fort et son ventre se nouer. Comme elle avait espérer un mot de lui... Et voilà qu'elle recevait une lettre... Au diable sa colère, elle pouvait bien la mettre de côté quelques minutes. Au mépris des convenances, elle traversa les couloirs en courant pour rejoindre le coursier qu'on avait installé dans une petite pièce. Il fut légèrement de la voir entrer essoufflée et quelques peu vacillantes. Janis entra sur ses talons et la soutint jusqu'à un fauteuil. La lettre en main elle congédia tout le monde.

    Sa lecture achevée, Mathilde resta coite, les mains légèrement tremblantes. Que devait-elle retenir de cette lettre ? Qu'il aurait voulu l'avoir près d'elle ? Qu'il voulait l'épouser ? Ou bien que la situation actuelle ne permettait ni l'un ni l'autre ?
    Prenant place devant le petit bureau dans le coin de la pièce, Mathilde tira un parchemin, une plume et un encrier d'un tiroir pour rédiger sa réponse. Autant profiter de la présence du messager, lui seul pourrait retrouver le destinataire de sa lettre.


    Citation :

    A Norman de Nebelheïm,

    Que répondre à votre lettre ? A part qu'elle arrive un mois trop tard. Durant ces longues semaines je me suis demandée chaque jour, chaque nuit même, ce qui vous avez éloigné si précipitamment de moi. Ce qui vous avez fait partir au petit jour sans un mot, sans un regard, sans même un dernier baiser. J'avais finis par croire que vous vous étiez joué moi, que vous aviez eu ce que vous désiriez et que je ne vous intéressais plus. Comme je vous ai maudit ! De tout mon cœur je vous ai souhaité le pire du mal. Et voilà que cette lettre arrive à un moment ou ma vie bascule totalement...J'ai quitté Hiviène pour rejoindre la demeure de mon frère aîné. Ce déménagement n'a pas du arranger les aventures de votre coursier qui, m'a-t-on dit, est allé jusqu'à Hautval pour me trouver. Ma mère me cherche toujours un époux, mais ma situation actuelle m'oblige à ignorer tous ces prétendants qu'elle m'envoie.

    Vos sentiments, que vous notez là, me semblent tellement irréels, tellement lointains que je n'arrive pas à les croire. Je sais à quel point l'honneur et le plaisir de la guerre sont entraînant pour un homme tel que vous, vous n'avez su résister à l'appel qui vous était lancé, et comment vous blâmer d'avoir voulu courir au secours de votre Baron. C'est une raison suffisante, bien que votre départ précipité m'ait brisé le cœur.

    Oui j'ai eu une profonde sympathie pour vous, j'ai apprécié chaque moment passé avec vous, de nos simples balades à nos nuits agitées. Cependant en partant vous avez laissé mon cœur en miettes et les épreuves qui m'attendent ne me permettent pas de repenser à vous avec cette même tendresse. Et je suis d'autant plus peinée lorsque je me remémore tout ce que j'aurais fais pour vous... Je n'aurais pas hésité une seconde à vous suivre où que vous me le demandiez, je vous aurais épousé quelque que soit votre fortune et votre condition. Mais comme je vous l'ai écrit plus haut, la situation dans laquelle je me trouve à changé pour toujours les projets que je nourrissais pour mon avenir.

    Si votre lettre excuse en partie votre départ, elle ne change en rien la tristesse que j'éprouve. Nous ne nous reverrons probablement jamais, alors autant vous dire ici une dernière fois que je vous ai voué une sincère et véritable affection. Affection que je dois à présent oublier.

    Que les cinq vous protègent,
    Mathilde de Clairssac.

    Une fois scellée, Mathilde hésita toute une journée avant de la remettre au messager. Elle avait peur de faire une bêtise en répondant à cet homme qui l'avait mise enceinte avant de l'abandonner. Certes il n'était au courant de rien. Mais cela ne changeait rien à la rancune qu'elle éprouvait contre lui.
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeMer 3 Oct 2012 - 21:07

    " Un mois ?! Tout un mois ?! Qu'on lui donne quarante coups de fouets !" cette phrase résonnait encore dans l'esprit de Derdare comme un avertissement. Le dernier a coursé avait commis une erreur de débutant en ne retenant pas l'adresse du domicile, et son retard lui avait presque coûté la vie. On ne plaisantait pas avec le colosse. C'est ainsi que ce messager, la gorge noué par la pression d'une mission qui aurait été tout à fait anodine dans d'autre circonstances chevauchait vers Etherna.

    Lorsque le baron lui avait remit la lettre au campement, ce dernier était en présence d'un général qui lui avait demandé si cette femme valait tous ces désagrements, et après un court instant de réflexion, Norman avait répondu par "C'est la soeur du baron d'Etherna". Cette simple phrase avait mit fin à la courte discussion, Derdare en avait déduit que la lettre serait une demande en mariage de son baron à la soeur du Sieur d'Etherna et que le tout n'était que par intérêt politique afin de sceller de puissantes alliances. Il ne comprenait pas que la situation était tout autre... ou pas.

    Quelques jours après avoir quitter les terres d'Oësgardie, Derdare arriva vers les premières heures de l'après zénith. On le fit entrer, et il demanda à remettre la missive en main propre à la soeur du baron, se croyant être chargé d'un grand honneur. On le dirigea donc vers un petit boudoir, où la Dame lisait un livre. Passant les portes, il tonna d'une voix grave "Une missive de Son Honneur, le Baron d'Oësgard" avant de déposer la missive sur une table, s'inclinait puis repartir mais cette fois-ci, vers les cuisines.


    Citation :
    " Ma tendre Mathilde,

    Vos mots sont bien durs. Le coursier qui vous a remis la précédente lettre sera chatié, il vous a remis cette première missive bien trop tard. Sachez néanmoins que je n'ai cessé de penser à vous également, depuis notre séparation je me morfond de ne pas avoir eu l'occasion de vous revoir une dernière fois, votre absence pèse lourd et mes journées semblent bien fades sans vos éclats de rires, votre visage qui les illuminait me manque cruellement. Je n'aurais jamais pu me jouer de vous, un chevalier a un honneur qu'il doit défendre devant tous, mais surtout devant sa Dame. Je me réjouis de savoir que votre mère nous vous a pas encore trouver d'époux, j'en aurais été furieux de vous voir au bras d'un autre.

    Vos sous-entendu quant à votre situation qui aurait changé me laisse inquiet, j'escompte que vous n'aillez rien de grave. Oh Mathilde, comme j'aimerais être à vos côtés en ce moment. Que vous pensiez que mes sentiments envers vous soient irréel me chagrine bien plus que vous ne puissiez l'imaginer. Ils sont et resteront incontestales. Vous êtes, vous Mathilde, la raison qui me fait tenir debout devant mes ennemis.

    Toutefois la compréhension quant à mon départ me réjouis. Mais je vous pris ma douce, de ne point douter en mes sentiments. Je suis consiens des sacrifices que vous auriez pu prendre pour moi, mais étant chevalier, je possède des devoirs que je suis obligé de suivre, il aurait été honteux de me déshonnorer devant vous.

    Sachez ma belle, que dès que la guerre prendra fin, je viendrais vous revoir. Et si votre volonté est celle de m'aimer encore, je demanderais votre main à votre mère. Néanmoins la situation que vous décrivez être dedans m'inquiète sincèrement, avez vous des problèmes ma douce ? Etes vous malade ?

    Veuillez croire, encore une fois, à la sincérité de mes sentiments.
    Que les Cinq vous protège, et font en sorte que vous m'aimiez encore.

    Norman de Nebelheïm."
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeJeu 4 Oct 2012 - 10:45

    Enfin ! Elle avait pu s’éclipser de la compagnie des Dames de la cour. A force de les avoir constamment sur le dos, Mathilde avait presque envie de se faire passer pour souffrante plus tôt que prévu. Mais Germain lui avait dit qu’avec les premiers frimas de l’automne il serait plus aisé de faire croire à une faiblesse de poitrine et à de fortes fièvres. Pour l’heure les derniers jours de l’été étaient encore trop agréables et seul un bain dans les eaux d’un lac gelé pourrait convaincre qu’elle venait de prendre froid. D’abord réticente à cette idée, Mathilde commençait à voir en ce bain gelé une échappatoire fort tentante !

    Quoi qu’il en soit, elle avait enfin pu retrouver le calme de son boudoir, et un livre à la main, la jeune femme comptait bien passer plusieurs heures dans ce silence agréable. Sauf qu’à peine la première page lue, on frappa à la porte. Poussant un long soupir, Mathilde posa les yeux sur l’intrus. Un messager ! Bon allez, pour une lettre de son frère elle ne pouvait pas lui en vouloir. Sauf qu’à la place de dire « Baron d’Etherna » il déclara que la missive venait du Baron d’Oësgard…Mathilde fixa la lettre posée sur sa petite table un long moment et bien après que le messager soit sorti elle tendit enfin la main pour la décacheter et la lire. Que pouvait bien lui vouloir le Baron d’Oësgard. Voilà un homme qu’elle n’avait jamais rencontré et qui se permettait de lui écrire une lettre. Cela défié toutes les règles de bienséances, mais la jeune fille n’avait jamais été très à cheval là-dessus !

    Les premiers mots, qu’elle vit sur le parchemin lui glacèrent le sang. Cette écriture…Elle la connaissait par cœur à force d’avoir lu et relu la précédente lettre de Norman, son chevalier sans le sou. Or, le messager venait de lui annoncer clairement que la lettre venait du Baron d’Oësgard. Elle avait tant espéré relire une lettre de lui, tant espéré qu’il oublierait les dernières paroles qu’elle avait couché sur sa lettre de réponse. Elle était exaucée…mais la « boulette » du coursier gâchée tout son plaisir. Elle parcourut la lettre une fois, deux fois, trois fois même. Ce fut Janis qui l’interrompit cette fois.


    - Vous êtes bien pâle Mademoiselle, souhaitez-vous que je fasse appeler Germain ?
    - Janis… Comment se nomme le Baron d’Oësgard ? Son prénom…le connais-tu ?
    - Oh…euh…attendez je l’ai sur le bout de la langue….ah oui voilà il s’appelle Norman. Comme l’homme qui…

    Mais avant même qu’elle ait pu terminer sa phrase, Mathilde venait d’expédier son livre de l’autre côté de la pièce, rejoint par tous les coussins se trouvant sur le divan. Le tout agrémenté d’insultes fleuries à l’encontre de Norman lui-même et de toute la gente masculine au grand complet. Janis observa la scène avec deux grands yeux ronds, et lorsque sa maîtresse sembla se calmer, elle tenta de la rassurer. La servante avait fait également le lien entre le chevalier sans le sou et le Baron d’Oësgard.

    - Allons, mademoiselle, calmez vous, ce n’est pas si grave que cela…Vous devez prévenir vos frères, ils vous diront quoi faire.
    - Pas si grave ? PAS SI GRAVE ? Mais tu ne te rends pas compte ? Un Baron ! Je porte l’enfant d’un Baron ! Ce n’est pas la même chose que le bâtard d’un chevalier volage…Et puis…. Il est marié en plus…ça aussi ce n’est pas rien….par les dieux mes frères ne doivent rien savoir pour le moment...
    - Cela ne semblait pas vous déranger lorsqu’il ne s’agissait que d’un simple chevalier.
    - Là tu es offensante Janis, épargne moi ton sarcasme. Sors et tiens ta langue.
    - Bien Mademoiselle… je me permets juste de vous conseiller de ne pas lui répondre dans l’état de nerf ou vous êtes… C’est à un Baron que vous allez écrire…

    Janis esquiva avec une grande souplement le coussin que venait d’envoyer dans sa direction sa maîtresse puis s’éclipsa de la pièce. Mathilde fit les cent pas un long moment pour tenter de se calmer. Mais sa colère et, paradoxalement, sa peur ne se calmaient pas. Aussi fût-elle obligée d’admettre qu’elle devait remettre sa réponse à plus tard…Car après tout Janis avait raison, elle allait s’adresser à un Baron…

    C’est donc le lendemain, dès l’aube, qu’elle s’installa devant son bureau pour répondre à Norman, Baron d’Oësgard. Elle avait relu sa lettre toute la nuit et malgré le titre qu’elle lui connaissait maintenant, chacun des mots qu’il avait prononcé avait trouvé un écho en elle. Aussi avait-elle oublié toute colère à son sujet. La seule difficulté serait de lui répondre avec la même tendresse tout en gardant le respect et la distance requise lorsqu’il s’agissait de s’adresser à un Baron.


    Citation :
    Au Seigneur Norman de Nebelheïm, Baron d’Oësgard,

    Je suppose qu’à peine cette lettre entamée, vous avez compris que si le précédent coursier avait commis l’erreur de me remettre votre missive bien trop tard, celui-ci vient de m’apprendre, peut-être à votre dépend, votre titre et le respect que je vous dois de ce fait. Ne le blâmez pas pour son erreur , elle m’aura au moins permis de connaître l’identité de l’homme que j’ose encore pouvoir espérer aimer.

    Pourquoi m’avoir caché pareille chose ? Aviez-vous peur de ma réaction ? Pensiez-vous que j’aurais été différente avec vous ? Probablement un peu en effet, car la bienséance de rigueur en présence d’un baron est bien différente de celle que l’on doit avoir avec un simple chevalier sans titre. Mais vous auriez tout autant eu droit à mes sourires et à mes sentiments.
    Savoir que je vous manque me soulage autant que cela m’effraie, car si j’éprouve la même chose, il est maintenant une chose qui me paraît insurmontable. Votre épouse…. Je suis au courant de la situation politique d’Oësgard puisque mon cousin se trouve dans vos rangs, aussi, il paraît plus que souhaitable pour votre assise politique, qu'une telle liaison ne soit pas mise à jour.… Cela m'est insupportable mais je suis bien obligée de m'incliner devant elle.

    Quant à ma situation actuelle, elle ne doit nullement vous inquiéter. Ma seule souffrance est de vous savoir loin de moi et lire votre désir de venir me rendre visite dès votre guerre terminée me remplit de joie autant qu’il me peine....
    Car il est des choses importantes que vous ignorez et que je ne peux hélas pas vous écrire dans une lettre. Je prierais donc chaque jour pour que les conflits secouant Oësgard prennent fin sous peu car il me sera bientôt interdit de recevoir qui que se soit. Si la raison vous en demeure flou pour l’instant, je vous assure que vous comprendrez tout lorsque nous nous reverrons enfin.

    Si votre lettre a réchauffé mon cœur, j’espère que l’aveu de mes sentiments vous procurera le même plaisir.

    Que les cinq veillent sur vous, et qu’ils fassent que nous puissions nous revoir très bientôt,
    Mathilde de Clairssac

    Sa lettre terminée, Mathilde fit appeler le coursier qui lui avait transmis la missive de Norman la veille. Lorsqu’il fut devant elle, droit comme un i et fier comme un pan, elle lui tendit son pli en souriant.

    - Remettez ce pli au Baron d’Oësgard. En revanche, vous feriez mieux d’effacer cet air fier de votre visage. J’ai cru comprendre que le sort de votre prédécesseur n’était pas enviable.
    - Pour sur Mademoiselle De Clairssac, quarante coups de fouet ! Mais il avait commis l’erreur de vous faire attendre tout un mois me semble-t-il.
    - J’ose espérer qu’il sera plus clément avec vous dans ce cas.

    Palissant à vue d’œil, Mathilde fut amusée de le voir sortir l’air perplexe. Il devait se demander quelle erreur il avait commise…Une fois son cheval sellait, il prit la route et cravacha l’animal jusqu’à l’épuisement. Peut-être pourrait-il alléger les charges retenues contre lui s’il parvenait à transmettre cette lettre dans les plus brefs délais.
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeDim 7 Oct 2012 - 13:29

    " Bande d'abrutis ! Je suis entouré d'une bande d'abrutis incapables !" Avait rugit le baron dans toute la Forteresse. Son dernier messager avait révélé à la soeur du baron d'Etherna son statut de grand seigneur alors que Norman avait souhaité le garder sous silence jusqu'au bon moment, en effet même s'il était encore marié à Lucrèce, il avait l'intention de faire un deuxième mariage, et pour cela celle-ci devait trépasser. Si Lucrèce s'était montré convenable dans certain domaine, elle n'avait pas su se montrer comme une épouse aimée du peuple et qui tient son rôle.

    Assis dans son bureau, le colosse lisait la réponse de Mathilde avec satisfaction pendant que la baronne était alitée au lit à cause de sa grossesse qui était d'ailleurs la raison pour laquelle Norman ne l'avait pas encore faite assassinée. L'envie de sceller son cheval et de galopait vers Hiviène le titillait grandement, mais la crainte de voir ses opposants en profiter le faisait hésiter. Quoique le Seigneur de Veildrin se montrait calme et que le jeune Heinster n'avait pas encore trouvé du soutien chez la population de l'Hasseroi. Soit, il irait à Etherna durant quelque jour revoir la Dame De Clairssac. Le tout était que l'on ne remarque pas son absence. Il fît donc appeler un page à qui il dicta quelques mots à remettre à Mathilde, sa courte missive disait que Norman lui rendra visite sous peu et que le baron fût bien heureux de la lire une nouvelle fois. Mais cette fois-ci, la lettre fût remise à un messager de confiance qui avait comme ordre de détruire le mot s'il se faisait intercepter.

    Le lendemain matin, le baron informa son intendant de son voyage lui disant qu'il irait à Dormnel pour faire renouveler le serment d'allégeance du Seigneur local. Prenant avec lui une trentaine de LeumberJack, sa garde personnelle, et assez de provision pour le trajet, le baron se prépara à prendre la route. Ainsi aux premières lueurs du jour, la petite troupe prit le chemin d'Etherna. Dès que la frontière d'Oësgard fut franchie, la bannière de Norman s'éleva dans les airs. Les paysans dans leur champ levaient la tête à leur passage, se demandant pour les plus ignorants qui était ce seigneur voisin et ce qu’il faisait par chez eux.

    Au bout de quelques jours, la cité d’Etherna fût en vue. Des remparts encerclaient la ville, et plusieurs sentinelles étaient présentes à cause de l’état d’alerte de la baronnie. En effet, leur baron était en guerre en Sainte-Berthilde aux côtés d’Odélian pour libérer la marquise du joug de sa famille. Norman envoya quelqu’un prendre les devants et informer la famille régnante de sa venue, même s’il voulait être discret, il doutait que l’on ouvre les portes de la ville ainsi à une petite troupe armée. Une fois cela fait, le baron d’Oësgard prit les devant et franchit la porte nord en compagnie de ses LeumberJack, l’ordre de relever la herse avait été rapidement donné.

    Franchissant donc les portes de la ville, le colosse prit la direction du château qui se dressait fièrement, symbole du pouvoir et de la puissance des De Clairssac à Etherna. Encore une fois, la population intrigué se massait dans les rues, pour de la discrétion s’était raté, de par sa stature et son gabarit, Norman était celui qui suscitait le plus de chuchotement et d’impressions auprès du peuple ethernien. La bannière du baron claquait dans la légère brise, alors que celui-ci se tenait fièrement sur son hongre se dirigeant vers la demeure baronniale.

    Avant de rentrer à l’intérieur de la cité, Norman s’était changé. Par-dessus sa cuirasse qui reflétait son statut de guerrier, il portait une longue cape de fourrure sombre dont l’intérieur était encore plus noir que la peau des drows. La noblesse se lisait sur son visage, et nul ne pouvait douter de son sang pur. De par sa tenue, son allure, Norman d’Uberwald imposait la crainte et le respect parmi tout ces gens. Pénétrant à l’intérieur du hall d’entrée après avoir parcouru la cour de gravier en compagnie de cinq de ses gardes seulement, un hérault l’annonça.

    - Son Honneur, le Baron Norman, dit le Terrible d’Uberwald.
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeDim 7 Oct 2012 - 17:11

    Un messager était arrivé très tôt ce matin là, il avait demandé à remettre son pli uniquement entre les mains de Mathilde. Son frère était présent lorsque l’homme s’était fait annoncer aussi n’eut-elle guère l’occasion de lui cacher cette nouvelle missive venant du Nord. Suspicieux, Guillaume s’était enfoncé dans son fauteuil et avait fixé son regard droit sur elle. Le pli entre les mains, Mathilde n’avait pas eu d’autre choix que de le lire en sa présence. Cette missive était très courte mais le contenu fit pâlir si rapidement la jeune femme que son frère se redressa aussitôt, un rictus amusé sur les lèvres. Sans même lui laisser le temps de se montrer désagréable, Mathilde quitta son fauteuil et traversa tous les couloirs menant aux cuisines. Quand elle fit son entrée dans la pièce surchauffait et sentant bon la nourriture, tous les serviteurs lui jetèrent un regard surprit. Il n'était pas courant en effet de la voir mais là, elle avait besoin de retrouver ce fichu messager. Passé l'effet de surprise, les servantes et les pages présents firent une révérence, l'un d'eux indiqua à la sœur de Baron que l'homme qu'elle cherchait se trouvait dans la pièce à côté en train de se restaurer. Exactement là où elle pensait le trouver.

    Posant ses mains à plat sur la table, Mathilde regarda droit dans les yeux le messager visiblement surpris.


    - Vous a-t-il dit quand il viendrait ?
    - Euh.... Non madame... Il m'a juste dit de vous remettre ce pli....mais j'ai cru comprendre qu'il me suivrait de quelques jours à peine...
    - Ah....ça me laisse le temps alors ! déclara-t-elle soulagée.
    - Oh, je ne sais pas madame, j'ai eu un ennui avec mon cheval pendant le trajet...il s'est blessé et j'ai passé toute une journée au petit trot avant de trouver une auberge qui accepte de me prêter un autre cheval...

    Mathilde remercia le messager et regagna ses appartements. Janis lui fit savoir que son air pâle était des plus inquiétants et qu'il fallait que je veille à toujours porter un long châle sur ses épaules car la robe qu'elle portait dissimulait à peine la rondeur de son ventre. Mathilde la pria d'aller en chercher un pendant qu'elle retournait auprès de son frère. Que devait-elle faire ? Tout révéler à Guillaume ? Non trop risqué.... Mais elle ne pouvait tout de même pas lui cacher une chose pareille...

    - Et bien May, que t'arrive-t-il enfin ? Donne moi cette lettre.
    - Il faut que je te dise quelque chose...
    - Son Honneur, le Baron Norman, dit le Terrible d’Uberwald.

    Alors là ce fut le coup de grâce ! Mathilde manqua même de s'évanouir...

    - Le Baron d'Oësgard ? Ici ? Voilà une visite surprenante. Nous reprendrons cette conversation plus tard, en attendant sort ton beau sourire et accompagne moi pour saluer notre visiteur.
    - Je devrais...peut-être aller me changer d'abord.
    - Allons tu es magnifique, comme toujours May !

    Guillaume agrémenta son compliment d'un baiser sur son front. Janis entra alors dans la pièce avec le fameux châle. Elle semblait anxieuse mais c'était rien en comparaison de Mathilde. Par les dieux elle espérait que Norman ne dirait rien à propos de leur correspondance.

    Suivant son frère dans les couloirs, elle déboucha quelques secondes après lui dans le grand hall d'entrée. Il était déjà en train de saluer le Baron.


    - Votre honneur, c'est un plaisir pour moi et pour le reste de ma famille que de vous recevoir ici à Etherna. Je suis Guillaume de Clairssac et voici...May vient par ici, et voici ma sœur Mathilde.

    Mathilde franchit les quelques pas qui la séparait encore de son frère et du géant qu'elle avait tant souhaité revoir. Son sourire s'étira et toute anxiété la quitta à sa vue. Elle s'inclina en une profonde révérence avant de se redresser pour sourire à nouveau à son visiteur. Ses yeux de glace lui faisaient le même effet qu'à Hiviène tout comme les traits de son visage. Il semblait froid et dur mais elle se souvenait la beauté de ses traits lorsqu'elle l'avait vu sourire.

    - Nous pouvons poursuivre dans le bureau de mon frère si vous le désirez.
    - Allons Guillaume, son honneur souhaite peut-être se rafraîchir un peu, il vient de passer de longues heures à cheval, la politique peut bien attendre une petite heure non ?
    - En effet, heureusement que ma sœur est là pour veiller à votre bien être, déclara Guillaume en tentant un trait d'humour. Mathilde, veux-tu servir de guide à notre invité et le conduire jusqu'à ses appartements. Quant à vos hommes, ils peuvent disposer des quartiers réservés aux militaires.
    - J'en serais honorée,[i]murmura-t-elle amusée.
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeDim 7 Oct 2012 - 21:06

    Norman fût accueilli par Guillaume de Clairssac, son frère le baron étant en Sainte-Berthilde pour guerroyer. Le colosse le dominait largement de sa taille, et ne put s'empêcher de remarquer les ressemblances entre lui et sa sœur, après avoir échangé les formules habituelles de politesse, Mathilde pénétra à l'intérieur du hall. Elle était toujours aussi resplendissante, avec un châle sur les épaules, mais le baron ne montra pas qu'il la connaissait. Ses traits restèrent durs alors qu'il la fixait, Guillaume prit à nouveau la parole et prit la peine de présenter sa soeur, détournant les yeux de celle-ci, l'Oësgardien prit la parole.

    - Etherna est un domaine qui mérite le détour. Puis vers Mathilde, L'honneur est pour moi Ma Dame de vous rencontrer, je ne savais pas qu'Etherna dissimulait ainsi ses joyaux.

    Mathilde s'inclina en une profonde révérence et sourit au baron, de toute évidence le frère n'était pas au courant de la relation entre les deux personnages. Tant mieux en soit, Norman n'était pas venu dans le but de lui demander la main de sa cadette, pas encore en tout cas. Celui-ci d'ailleurs l'invita à poursuivre la discussion dans son bureau. Le colosse n'était pas venu dans un but diplomatique, mais il devait obligatoirement passer par pour ne pas éveiller des soupçons inutiles. Le baron s'apprêtait donc à suivre le maître des lieux lorsque Mathilde prit cette fois-ci la parole, voilà qu'elle lui éviter quelques heures de discussion creuses, il la remercia donc d'un mince sourire et ajouta.

    - Le voyage fût effectivement long et éprouvant, je ne dirais pas non à un peu de repos.

    Guillaume l'informa également que ses hommes pouvaient loger aux quartiers militaires, Norman leur fit un signe de tête pour qu'ils disposent et informent leurs camarades et remercia le frère du baron de son hospitalité. Et alors que celui-ci quittait le hall, Norman tendit son bras en un geste de galanterie à celle qu'il appelait dans ses lettres sa douce pour la suivre dans le couloir. Alors qu'ils s'éloignaient donc du hall, Norman murmura à la belle pour ne pas se faire entendre de quelques domestiques qui pourraient alimenter des rumeurs.

    - Vous êtes resplendissante Mathilde.

    Les pas du colosse résonnaient dans le couloir alors qu’ils se dirigeaient vers un escalier qui menait vers les appartements qui seront apprêtés au baron. Posant son regard de glace sur la noble, il détailla une nouvelle fois, comme s’il ne l’avait encore jamais vu. Ses yeux bleus pétillaient continuellement, et sa chevelure blonde encadrait son joli minois. Elle possédait une grâce, encore plus que son épouse. Plissant le front, Norman brisa le court silence qui s’était alors installé entre eux.

    - Je suis heureux de voir que vous semblez avoir pardonné ma maladresse, mais vos lettres m’ont inquiété. Vous semblez bien vous porter, mais vous m’avez fait comprendre qu’un évènement grave s’était produit.

    Certains prendront les paroles du géant comme de l’inquiétude, ceux qui croient bien le connaitre diront que cela faisait parti du masque qu’il portait en compagnie des nobles et des dames et qu’il enlevait lors des batailles. Mais Mathilde suscitait en lui un plus grand intérêt encore, que tous et toutes ceux qu’il avait déjà croisé. Détrompez-vous, Norman ne devient pas du tout un sentimental. Fort heureusement d’ailleurs …
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeLun 8 Oct 2012 - 10:35

    Prenant le bras que lui tendait Norman, Mathilde fit dû faire l’effort de ne pas le serrer outre mesure. Inutile de lui montrer à quel point sa visite lui faisait plaisir, car après tout, elle était encore fâchée contre lui. Ses mensonges la mettaient dans une situation désagréable et même s’il ne connaissait pas encore tous les tenants et aboutissants de cette affaire, cela n’empêchait qu’elle avait encore quelques regrets d’avoir cédée si vite à ses avances lors de leur première rencontre. Coupant le silence qui s’installait entre eux, il lui glissa à l’oreille qu’il la trouvait resplendissante ce qui n’eut d’autre effet que de la faire sourire un peu plus. Comment être insensible à ce genre de flatterie ! Dans les couloirs elle ne pouvait pas se permettre de lui parler librement, le risque d’être entendu était trop grand. Norman lui renouvela son « inquiétude » quant à la situation compliquée qu’elle avait décrite dans sa dernière lettre.

    - Je me porte très bien en effet, merci de vous en souciez monseigneur. Disons que la situation est compliquée. Nous voilà arrivés.

    Les appartements réservés aux visiteurs de qualité étaient en vues aussi se permit-elle de ne plus rien dire avant d’être à l’intérieur. Certaines choses ne devaient être entendu que d’eux seuls. Lorsqu’elle poussa la porte qui donnait sur le petit salon aménagé pour que les invités puissent recevoir des visites privées, elle remarqua que la porte de la chambre était ouverte, en tendant l’oreille, elle comprit que l’une des servante s’affairait à préparer le lit et le coin réservé à la toilette.

    - Voici vos appartements, la chambre est de ce côté et vous avez à votre disposition ce bureau ainsi que les services de nos coursiers.

    Cette phrase eut l’effet escompté, la servante quitta la chambre et traversa la pièce silencieusement avant de refermer la porte derrière elle. Une fois seule avec Norman, la jeune femme se sentit étonnamment intimidée. C’était loin d’être son genre mais le savoir près d’elle alors qu’elle ne pouvait plus se permettre la même familiarité qu’à Hiviène était tout simplement déroutant. Il y a près d’un mois et demi elle n’aurait guère hésitée à lui sauter au cou mais là, il y avait cette retenue obligatoire qui était loin d’être naturelle.

    S’écartant légèrement, la jeune femme fit quelques pas dans la pièce puis se tourna vers le géant. Heureusement qu’elle ne faisait pas partir de ses femmes de petite taille, sinon il l’aurait dépassé de moitié ! Passant une main dans ses cheveux, elle croisa son regard de glace et ne put s’empêcher de lui sourire malgré les paroles qu’elle allait prononcer ensuite.


    - S’il est une chose que je peux pardonner aisément, c’est bien la maladresse de votre coursier… En revanche j’ai plus de mal à excuser vos mensonges monseigneur, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Vous m’avez caché votre identité et même si cela peut se comprendre, vous ne m’aviez pas dit avoir une épouse et des enfants... et cela me place dans une position peut confortable.

    Mathilde n’était pas connue pour mâcher ses mots, ni pour arrondir les angles en présence de personnalité importante. Norman ne faisait pas exception ! Même s’il pouvait lui arracher la tête d’une gifle, elle ne comptait ni changer de ton ni lui rendre la tâche facile. Après tout il s’était enfui sans un mot après l’avoir mise enceinte. Et s’il n’était pas au courant du dernier élément, il n’en était pas moins responsable.

    - Je ne doute pas des mots, ni de la sincérité des sentiments que vous avez exprimés dans vos lettres…mais quelle place aurais-je auprès de vous alors que vous êtes marié ? Même si de tout mon cœur je souhaite être près de vous … je refuse de n’être pour vous qu’une maîtresse parmi d’autres.

    Si elle ne savait pas la place qu’elle pouvait occupée auprès de Norman, elle ne savait pas non plus ce qu’il adviendrait de l’enfant qu’elle portait. Instinctivement, elle plaça ses mains croisées sur son ventre. Voila quelques semaines, elle avait détesté cet enfant, elle n’aurait même pas hésité à l’abandonner, mais au fur et à mesure qu’elle le sentait grandir en elle cette solution lui apparaissait cruelle et trop déchirante. Or, quelle solution avait-elle ? Il était impossible pour elle de le garder sans risquer d’être déshonorer et d’entacher le nom des DeClairssac.

    - Mais je refuse tout autant de n’être rien pour vous…
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeLun 8 Oct 2012 - 20:40

    Ils pénétrèrent donc l'un à la suite de l'autre à l'intérieur des appartements prêtés par Guillaume à leur invité de marque. Ils étaient composé d'un élégeant salon avec un large canapé, au fond à leur droite un bureau alors qu'à l'opposé se trouvait une chambre à couché d'où sortit une servante. S'éloignant de lui, Mathilde fit quelque pas, elle semblait gêné et chercher ses mots comme si la distance ou la prise de conscience quant à son statut de baron avait instauré une barrière entre eux. Lors de leur première rencontre, elle avait été bien plus familière et moins entravé par de futiles convenaces. Le temps avait fait ses dommages.

    Portant une main à ses cheveux et souriant au géant, la jeune femme avait prit soin de ne pas se faire entendre des domestiques du château et pour cela, elle comptait sur l'intimitée des appartements. Alors qu'elle parlait Norman alla s'asseoir sur le divan, gardant ses yeux rivés vers l'amante d'Hiviène. Elle soulignait un fait juste dont le colosse aura du mal à nier, ne pouvant pas non plus lui avouer ses sombres desseins à propos de son épouse qui attendait un enfant. Son visage gardait une expression continuelle de sévérité, retirant son marteau de sa ceinture et le déposant au pied du canapé, le baron lui répondit.

    - Mes mensonges Ma Dame s'ils vous ont offusqués je vous prie de les pardonner. Regardez l'accueil que vous m'avez offert, il est bien faste comparé à celui d'Hiviène vous comprendiez donc bien que pour plus d'authenticité, je fûs obliger de vous le cacher. Non pas que je doute des sentiments que vous avez reporté dans vos lettres, mais ils auraient été bien atténué si vou aviez su dès le départ qui étais-je vraiment. Quant à mon épouse, notre mariage fût arrangé et aucun bonheur n'en découle.

    Mathilde était une noble dame, loin des courtisanes d'Oësgard qui se battaient pour mettre dans leur lit les grands nobles du domaine. Lucrèce elle, avait moins de vertu. Norman se rappelait de sa fureur, lorsqu'il avait appris que sa baronne attendait un enfant du Régent. Ce jour là, il avait violé devant elle sa demi-soeur et camériste Camille avait de la gifler et l'envoyer valser au coin de la pièce. Il n'avait pas pensé à la répudier, mais à présent, il envisageait les choses autrement.

    - N'ayez crainte pour le moment, personne n'est au courant à propos de notre relation.

    La jeune femme soulevait également un autre problème. Norman souhaitait lui aussi l'avoir à ses côtés, et cela se devinait aisément rien qu'à sa venue en Etherna même pour la revoir et être auprès d'elle. Si lui même ne comprenait pas se besoin qu'il avait éprouver, il le contentait en ce moment.

    - Vous êtes bien plus qu'une simple amante Mathilde, vous êtes la femme pour laquelle j'ai fais le trajet d'Oësgard jusqu'en Etherna au risque de me faire voler mon trône.

    Bon d'accord il dramatisait un peu, mais cela restait une réalité. La soeur du baron d'Etherna croisa les bras sur son ventre dont Norman n'avait pas encore remarqué la rondeur. A sa remarque, il se permit de lui sourire tendrement.

    - Vous représentez Mathilde bien plus que toutes les femmes que j'ai déjà rencontré. Lucrèce d'Adamantine ne représente rien pour moi mis à part un obstacle pour nous deux. Vous êtes bien distante ma chère, ne vous ai-je donc pas manquer ?

    Il osait espérer que la jeune femme s'attendrisse un peu face à lui. D'ailleurs Guillaume son frère devait sans doute se demander où était passer sa jeune soeur ...
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeLun 8 Oct 2012 - 21:30

    Les paroles de Norman ne la rassurèrent qu'à moitié. Si son épouse était toujours un obstacle il fallait avouer qu'il avait pris le risque de venir la voir alors qu'en Oësgard les tensions étaient palpables. Il avait également raison sur le fait que leur relation à Hiviène n'aurait pas été la même si elle avait su son titre. Sa mère aurait bien pris garde à ce qu'elle se tienne correctement en sa présence, alors que les sourires et les éclats de rire n'avaient rien d'inconvenants en présence d'un chevalier sans le sou. Porter le bâtard d'un bretteur sans domicile fixe était tout aussi différent que de porter l'enfant d'un Baron officiellement marié. Mais qu'y pouvait-elle, cet homme à l'apparence si froide l'attirait plus qu'elle n'aurait su l'expliquer. Le revoir la ravissait, mais sa grossesse était une énorme ombre au tableau. Mais elle pouvait compter sur Norman pour lui rendre le sourire, car sa dernière phrase fit s'étirer largement ses lèvres tandis qu'elle traversait la pièce pour venir se laisser tomber près de lui sur le divan. Elle se tenait tout de même suffisamment loin pour qu'il ne puisse pas se rendre compte de la rondeur de son ventre.

    - Bien sur que vous m'avez manqué ! Et je suis certaine que ça aussi ça vous a manqué!

    S'approchant un peu plus de Norman, elle ne quitta pas un instant ses yeux d'acier alors qu'elle se rapprochait lentement pour déposer un baiser sur ses lèvres. Diable que cela lui avait manqué ! Et dire qu'elle l'avait traité de tous les noms et maudit de toutes les façons imaginables. Mais maintenant qu'il était là, près d'elle, elle retrouvait ces sentiments qu'elle avait éprouvé pour lui à Hiviène.
    Alors que leur baiser se prolongeait de façon fort agréable d'ailleurs, on frappa discrètement à la porte et presque aussitôt, Mathilde fut sur ses pieds de l'autre côté de la table basse, le regard tourné vers la fenêtre. Une domestique entra dans la pièce, un plateau rempli de rafraîchissement. S'inclinant devant le Baron, elle déposa le tout sur la petite table en bois puis adressa un regard à Mathilde. Celle-ci lui fit un bref signe de tête pour la remercier et elle s'éclipsa sans un mot.


    - C'est bien plus risqué de succomber au plaisir de votre présence ici qu'à Hiviène, murmura-t-elle en riant doucement.

    Son rire fut de courte durée lorsqu'elle aperçut au pied du canapé son châle, tournant le dos à Norman elle fit quelques pas vers la fenêtre, espérant qu'il n'ait rien remarqué. Son ventre n'était pas non plus énorme, mais l'arrondi commençait à bien se voir lorsqu'elle ne portait pas de vêtement suffisamment ample. Or ce jour là, elle n'avait guère eu le temps de se changer en apprenant l'arrivée de Norman. Un léger tremblement secouait sa main, aussi prit-elle une longue inspiration pour tenter de calmer l'angoisse qu'elle sentait monter en elle.


    - Combien de temps pensez vous pouvoir rester à Etherna ? Je souffrirais trop d'apprendre que vous me revenez enfin pour repartir dans les heures qui viennent. Même si je sais à quel point la situation politique d'Oësgard requiert votre présence, je ne peux m'empêcher de me montrer un peu égoïste.

    Tournant la tête vers Norman, la jeune femme lui adressa un nouveau sourire. Elle était ridicule à dix pas de lui, elle n'avait qu'une envie, retrouver le contact de ses lèvres tant qu'elle le pouvait. Les bras croisés devant elle, elle espérait que l'attention de Norman était plus attirée par son visage et ses yeux pétillants que vers son ventre arrondi.

    - Pouvez-vous me promettre de ne pas vous enfuir au milieu de la nuit comme la dernière fois ?

    Elle se sentait stupide de rester plantée devant cette fenêtre, mais sans son châle elle voyait mal comment revenir près de lui sans qu'il ne remarque sa grossesse. Et pour l'heure elle était loin d'envisager de le mettre au courant, car elle redoutait trop sa réaction. Allait-il la fuir à peine son secret révélé ? Après tout quel intérêt d'avoir pour amante une femme enceinte.
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeMar 9 Oct 2012 - 19:39

    Mathilde vint le rejoindre sur le divan avec un large sourire aux lèvres, le rassurant sur sa présence qui l'enchantait. Réduisant la distance qui les séparait, elle déposa ses lèvres sur celles du baron qui prolongea le baiser plus longtemps que nécessaire pour cette première retrouvailles. Chaque baiser qu'il avait eu avec des femmes différentes étaient différents, et ceux de son épouse semblaient bien fade comparé à la douceur de ceux de la jeune blonde, qui étaient bien plus suaves. Mais l'union de leur bouche fût briser lorsqu'on frappa à la porte, et aussitôt Mathilde se retrouva de l'autre côté de la table basse. La domestique déposa des rafraîchissements et disparut sous un ordre muet de la maîtresse des lieux.

    - Votre absence a laissé des plaies béantes tel que vos baisers seuls peuvent guérir.

    Mais il est vrai qu'il était dur pour eux de pouvoir rester discret au château d'Etherna, alors qu'en Hiviène personne ne serait venu les déranger. Norman se souvenait encore de la remise de bois derrière laquelle ils s'étaient abandonnés l'un à l'autre. Un souvenir agréable, bien plus que tout ceux des deux derniers mois passé avec Lucrèce qui restait alité au lit comme une mourante.

    - Je me tiendrais de vous mettre dans une situation plus embarrassante qu'elle ne l'est déjà.

    A aucun moment vous ne verrez Norman faire des excuses à des hommes, les seuls êtres avec lesquelles il pouvait céder ne sont autre que des femmes. Se montrer rustre et désobligeant avec elles ne faisait que les faire fuir. Mais alors qu'elle riait, elle s'arrêta brusquement et tourna le dos au colosse. Regardant la fenêtre, elle demanda à Norman combien de temps il comptait rester. Laissant échapper un soupir, il prit la parole ne sachant trop quoi dire.

    - Malheureusement je ne peux me permettre d'allonger mon séjour en Etherna. Si mon plaisir est de vous revoir et rester auprès de vous, le devoir m’appelle et m'oblige à m'éloigner.

    Il avait déjà pris un grand risque de quitter son fief pour s'aventurer hors, il ne pouvait pas non plus laisser le trône d'Oësgard vide durant toute une ennéade non plus. Ses ennemis bien trop nombreux bien que pour l'instant pas assez dangereux étaient tels des charognards prêt à fondre sur une proie, guettant le moindre instant de faiblesse. Mathilde daigna enfin se retourner, et le regard de Norman se porta aussitôt sur son ventre alors qu'elle essayait de le cacher de ses mains. Le vêtement n'était pas assez ample pour cacher un arrondie naissant mais bien présent. Le baron comprit enfin, ou en tout cas cru comprendre, tout ce que la jeune femme avait insinué dans ses lettres et le pourquoi du comment commença à se mettre en place. Le visage de Norman ne trahissait pas sa découverte, impassible, il se leva et en quelques enjambées rejoignit sa douce devant la fenêtre. Se glissant derrière, il la dominait d'une trentaine de centimètres, Mathilde était à peine plus petite que Cérya. Le géant déposa alors un baiser sur le cou dénudée de la jeune femme en un mouvement des lèvres empreint d'onctuosité, alors que ses mains se posèrent sur sa fine taille.

    - Je ne m’enfuirais pas sans prévenir, mais je risque de vous quitter aux premières heures de la journée.

    Puis d'une délicate caresse par dessus le tissu, ses mains se rejoignirent sur son ventre, épousant la forme de celui-ci. Mathilde devinait sans doute les paroles qui allaient suivre, les lui révélant dans un murmure, Norman lui susurra à l'oreille.

    - L'enfant est-il de moi ?

    Phrase courte pour seule remarque, sans doute s'attendait-elle à une réaction plus vive que celle-ci. La question du baron était toutefois rhétorique, faisant le lien rapidemment, le colosse avait comprit que c'était son bâtard qu'elle portait, mais de sa réponse il cherchait une confirmation de sa grossesse qu'elle avait alors tenté de lui dissimuler.
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeMar 9 Oct 2012 - 20:43

    Une nuit, il ne resterait à Etherna qu'une nuit. Il s'était glissé derrière elle et entre ses bras Mathilde sentit son cœur battre plus fort. Si quelqu'un entrait dans la pièce en cet instant tous les efforts qu'ils avaient fait ses frères et elle jusqu'alors auraient été réduit à néant. Mais comment pouvait-elle résister à cette étreinte puissante et paradoxalement si douce. Un baiser sur son cou la fit tressaillir, elle ferma les yeux et sentit les mains de Norman glisser lentement sur son ventre. Elle aurait pu esquiver cette caresse, s'éloigner de lui pour dissimuler encore un peu plus sa grossesse, mais à quoi bon ? Elle craignait sa réaction mais s'il restait dans l'ignorance elle ne pourrait jamais savoir exactement ce qu'il éprouvait réellement pour elle. Parce que pour l'heure il pouvait tout aussi bien s'agir que d'une attirance physique et rien d'autre. Or de son côté Mathilde savait parfaitement qu'il ne s'agissait pas d'une simple amourette. Pas maintenant qu'elle retrouvait la chaleur de ses bras.

    Il murmura à son oreille une question qui la fit sourire, rire doucement même. Effectivement il était en droit de se le demander même si cela surprenait Mathilde. Pivotant pour lui faire face, elle leva la tête et fixa son regard droit dans le sien.


    - De qui voulez-vous qu'il soit ! Il est mon souvenir de vous et de notre rencontre à Hiviène et même si je ne sais pas encore quel sera son avenir, je commence à apprécier sa présence autant que j'aime celle de son père.

    Inutile de tourner autour du pot, cet enfant avait un avenir fortement compromis. Son frère aîné était d'avis qu'il soit confié à un temple et que son origine soit gardée secrète...
    Passant ses bras autour du cou de son amant, la jeune femme se leva sur la pointe des pieds pour retrouver le contact de ses lèvres. Leur étreinte se fit plus forte, plus passionné même et c'est à regret qu'elle rompit leur baiser. Il y avait trop de risque que quelqu'un entre dans cette pièce et Guillaume devait vraiment se demander où elle était passée.

    Mais le savoir près d'elle pour une seule journée et une seule nuit allait forcément l'obliger à prendre ce genre de risque. Elle ne savait pas quand elle le reverrait après cela alors comptait bien profiter de sa présence le plus possible.


    - J'aimerais rester avec vous et prolonger ces...retrouvailles des plus présentes, mais cela risquerait d'éveiller les soupçons de mon frère, d'ailleurs il doit vous attendre. Je peux lui faire croire que je suis souffrante et que j'ai besoin de me reposer et je m'arrangerais pour vous retrouver plus tard.

    Encore un baiser, puis un autre et encore un autre parce qu'il était craquant et elle s'éclipsa après un dernier sourire. Il ne lui fallut pas plus de quelques minutes pour retrouver son frère, simuler une sorte de malaise et se retrouver dans sa chambre couchée sur son lit avec ordre express de ne pas quitter sa chambre jusqu'au lendemain. Elle demanda à ce qu'on ne lui monte rien à manger et après que tout le monde eut quitté sa chambre, elle fit appeler Janis. Celle-ci la fuyait depuis l'arrivée de Norman mais elle ne put dire non à sa maîtresse lorsqu'elle lui demanda de la couvrir au cas où quelqu'un viendrait lui rendre visite.

    - Vous ne devriez pas faire ça Mademoiselle... Si votre frère l'apprenait...
    - Janis, contente toi de faire ce que je te demande...

    Quittant sa chambre en empruntant les couloirs de service destinés aux serviteurs, Mathilde réussit l'exploit de rejoindre le Baron d'Oësgard sans se faire remarquer. Elle pénétra dans le salon qu'elle avait quitté plus tôt et fila se cacher dans la chambre à côté. Norman devait être avec Guillaume, après tout il devait jouer la visite diplomatique jusqu'au bout. Cette réunion pouvait durer plusieurs heures aussi prit-elle ses aises en s'allongeant sur le lit, son bouquin à la main. Mais un livre, même passionnant, ne peut rien contre l'attirance inouïe d'un oreiller fort confortable. Après une heure d'attente elle s'endormit donc. Rien de mieux pour faire passer l'attente plus rapidement !
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeMer 10 Oct 2012 - 4:54

    Le fixant, et accompagné d'un léger rire, Mathilde répondit franchement à sa question. Elle ne s'amusa pas à nié un fait indéniable confirmant ainsi les doutes du baron, il sera son premier bâtard, ou en tout cas le premier dont il connaitrait l'existence. Si Lucrèce venait à mourir rapidemment et que sa guerre finissait à temps, il aurait le temps d'épouser Mathilde et de faire passer le bâtard pour un enfant légitime mais si les évènements prenaient une tournure plus innatendue alors il n'hésiterait pas à retirer l'enfant indésiré par la maison Clairssac. Un fils d'Uberwald se montrait toujours utile, même s'il est d'origine bâtarde.

    Ne répondant pas, Norman se laissa embrasser par la douce. Elle se hissa sur la pointe des pieds après avoir enroulé ses bras autour de la nuque du colosse qui devait presque courber l'échine pour que la pose ne soit pas désagréable à la jeune femme, leur baiser fût plus passioné que le dernier, mais trop vite interrompu au goût du baron. Mathilde lui rappela qu'il devait s'entre-tenir avec son frère. Acquiessant d'un mouvement de la tête, il se laissa embrasser encore et encore par la belle blonde.

    - Soit, j'attendrez votre retour mais n'oubliez pas qu'au petit matin je reprendrais la route vers l'Oësgardie.

    Mathilde sortit donc la première des appartements la première, Norman lui, fit sa toilette, enlevant la crasse du voyage et refila des habits propre pour le régent et la suite de la soirée. Sortant à son tour, il interpella un serviteur pour le conduire au bureau. Durant le trajet, il se mit à réfléchir à une esquive adroite.

    Ainsi durant une heure, les deux hommes discutèrent de la politique humaine retraçant le récit des derniers évènements, de la mort du Roi jusqu'aux tensions et à la guerre civile de Sainte-Berthilde, le sujet dériva également vers l'Oësgardie mais aucune tentative de rapprochement ne fût amorcer. Jamais ils ne parlurent ou évocèrent le nom de Mathilde, et vraisemblablement Guillaume ne se doutait encore de rien, et d'une certaine façon tant mieux pour lui.

    Ainsi au bout d'une heure, le géant d'Oësgard remercia le régent de son hospitalité et s'en alla rejoindre ses appartements dans le seul but étaiit de retrouver Mathilde. Celle-ci était dans la chambre à coucher, dormant sur un grand lit destiné à Norman seulement. Le baron se rapprocha d'elle et remarqua le livre ouvert qui gisait par terre, sans doute tomber. Il ne la réveilla pas de suite, il descida plutôt de prendre un bain pour compléter sa toilette d'avant.

    Se glissant à l'intérieur de la salle d'eau, il fit couler de l'eau et se lava rapidemment le corps avant de se sécher dans une serviette. Alors seulement il opta pour des vêtements plus confortable afin de passer la nuit, un haut sombre et un pantalon de soie. Ses cheveux encore humide, il prit place à côté de Mathilde et se décida enfin à la réveiller doucement, allongés près d'elle.

    - Je pense que le plus convenable serait de garder l'enfant.

    Il ne s'était pas encore exprimé clairement à ce sujet, peut-être était-il temps de le faire. Entourant de ses bras la jeune Clairssac, il reprit calmement.

    - Si je ne peux me défaire de mon épouse, et que vous désiriez vous séparer de lui, alors je le prendrais avec moi pour l'élever.

    Puis, comme pour mettre fin au sujet et ne plus revenir là dessus, il scella ses lèvres aux siennes en un éphémère baiser. La main du géant descendit à nouveau sur le ventre légèrement rond de Mathilde le caressant tendrement, remarquant que cette dernière avait garder la même robe.

    - Il nous reste peu de temps Mathilde.
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeMer 10 Oct 2012 - 11:28

    Réveillée par un baiser et moult caresses, les lèvres de Mathilde s’étirèrent lentement. Elle aurait aimé que tous ces réveils soient pareils à celui là, annonciateur d’un moment agréable, peut-être même tendre. Ce genre de moment où il n’était plus ni baron, ni marié, mais seulement son Norman rien qu’à elle. Or cela n’arriverait probablement plus jamais. Son délicieux fut également terni par une once de culpabilité… Elle venait de mentir à Guillaume et elle continuait à cacher la vérité alors qu’elle la savait depuis plusieurs jours maintenant. S’ils l’avaient surprise en un tel instant, jamais ils ne lui auraient pardonnés de perdre une nouvelle fois tout honneur avec l’homme qui l’avait mise enceinte. Pourtant elle n’arrivait pas à résister au désir d’être avec Norman. Lorsqu’elle leur dirait qui était exactement le père de l’enfant – parce qu’elle comptait bien le faire – Guillaume ferait immédiatement le lien entre la visite du Baron d’Oësgard et le prétendu malaise de sa sœur, il serait à nouveau fou de rage. Mais tant pis, n’avait-il jamais fait de folie par…amour ? Oui amour, elle venait bien de penser à ce mot. Ouvrant les yeux, elle croisa aussitôt le regard de son amant et ce mot lui revint immédiatement en mémoire. Voilà ce qui était le plus déchirant pour elle, savoir qu’elle l’aimait mais qu’ils n’étaient pas destinés à être ensemble.

    Il lui parla alors de l’enfant qu’elle attendait et son désir de l’emmener avec lui si elle ne pouvait pas le garder près d’elle. Son cœur se serra un peu plus à l’entente de cette simple phrase. Attachait-il une importance à cet enfant parce qu’il était le leur ou simplement parce que c’était son bâtard ? Elle n’aurait su le dire mais elle préférait croire la première hypothèse, d’autant qu’il se montrait extrêmement tendre lorsqu’il fit descendre sa main sur l’arrondi de son ventre. S’était-il montré si doux lorsque son épouse lui avait annoncé ses grossesses ? La non plus elle ne pouvait en être certaine.


    - Vous savoir tous les deux loin de moi me briserait le cœur… S’il s’agit de la dernière fois que je vous vois, alors j’aimerais garder cet enfant près de moi pour me rappeler à quel point…j’ai aimé son père.

    C’est aveu fait, Mathilde se rapprocha une nouvelle fois pour embrasser les lèvres de son amant. Sa courte phrase la fit sourire, elle n’allait pas faire sa prude alors qu’il connaissait tout d’elle. S’asseyant sur le lit, elle lui tourna le dos et passa sa longue chevelure blonde par-dessus son épaule pour dévoiler les lacets de son corset. La robe n’était pas trop serrée pour éviter tout inconfort et parce qu’après tout elle n’était pas du genre à aimer se priver d’air, aussi fut-il aisé pour le Baron de faire glisser la fine cordelette.

    Une fois le corset défait, elle n’eut qu’à faire glisser la robe jusqu’à ses pieds pour se trouver en dessous blancs. Une fine robe blanche à bretelles de dentelles descendant jusqu’aux genoux. Jetant sa robe au pied du lit, elle vint directement s’allonger sur le torse massif de son amant. Ses bras se refermèrent bientôt sur elle en une étreinte pleine de tendresse. C’était d’ailleurs surprenant venant d’un homme qu’on surnommait « Le Terrible », mais avec des bras pareils il devait surtout avoir peur de la casser en deux s’il forçait un peu trop !


    - S’il nous reste peu de temps, tâchons de faire en sorte que vous ne m’oubliez pas lorsque vous serez loin de moi.

    Son sourire amusé toujours suspendu à ses lèvres, elle se pencha sur Norman pour goûter à nouveau à ses lèvres avant de parsemer son cou, son menton et le haut de son torse de milliers de baisers.

    Savoir qu’elle ne pourrait jamais être avec lui était une souffrance terrible pour elle, mais tant qu’il serait là elle se refusait de lui montrer la moindre larme. Il devait garder le souvenir de son sourire.

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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeMer 10 Oct 2012 - 19:43

    - Nous nous reverrons Mathilde aussi souvent que les Dieux nous le permettent jusqu'à ce que nous puissions nous montrer au grand jour.

    Mais si par un concours de circonstances, il ne revoit plus la jeune noble, il consentirait à lui laisser l'enfant à la condition que celui-ci apprenne la vérité à propos de son père, qu'il sache qu'il est le grand guerrier du Nord, baron d'Oësgard la redoutable. Norman avait déjà des héritiers, mais un bâtard pourrait servir à beaucoup de choses. Il était peut être prétentieux d'évoquer un futur lointain alors que le proche est encore flou, quoique le colosse savait pertinemment qu'il ressortira vainqueur de sa guerre contre les seigneurs renégats.

    Mathilde lui arracha un nouveau baiser avant de s’asseoir sur le lit, lui tournant le dos et mettant ses cheveux sur une seule épaule invitant Norman à lui retirer les fils de son corsage, et une fois celui-ci défait elle retira elle même sa robe ne restant qu'en dessous blanc, dévoilant en dissimulant son corps exquis dont le colosse gardait un agréable souvenir à Hiviène. Il fit de même et retira son haut, révélant un torse massif parcouru par quelques cicatrices là et là. Elle vint s'allonger sur lui alors qu'il l'entourait de ses puissants bras. La Clairssac n'était pas une amante comme les autre, et de cela, le baron n'oubliera pas sa nuit avec elle.

    Lui retirant son dessous juste après qu'elle le mit en tenue d’Adam, les deux amants s'adonnèrent pleinement aux jeux de l'amour et de la passion, baisers et caresses s’enchaînèrent, avant que l'étreinte finale de leur rapport vint, de légers gémissements brisaient parfois le silence mais le couloir au dehors était vide. Consumant leur plaisir et la joie de leurs retrouvailles, les amants s'endormirent l'un dans les bras de l'autre. La cuisse de la belle légèrement replié et au dessus de celle du colosse, le bras de Norman ceinturant son dos, ils se réveillèrent ainsi juste avant les premières lueurs du soleil. Le baron lui embrassa le front, remettant une mèche de sa cascade blonde en place avant de l'embrasser et la réveillant par la même occasion.

    - Il est bientôt l'heure de nous séparer. Vous devez rejoindre vos appartements au plus vite avant que la rumeur de votre absence ne se fasse connaitre. Je vous promets de revenir aussitôt que possible Mathilde, et bientôt nous serons vite réuni.

    Une promesse vite donnée mais qu'il comptait bien honorée dès que sa guerre sera fini, s'il ne pouvait discuter des projets à propos de Lucrèce avec Mathilde, il lui faisait comprendre que son épouse passera rapidement au deuxième plan. Norman se retira alors de l'étreinte de sa douce et alla se rhabiller sous le regard inquisiteur de la noble. Il avait prévenu Guillaume la veille de son départ, tôt le matin. Le colosse avait réussi à ranimer la flamme en May, et il s'était largement fait pardonner sa maladresse d'Hiviène et était sur à présent d'avoir conquis la belle, sa demande en mariage risquerait moins d'être rejeté après cette visite risquée en Etherna le jour J.
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeMer 10 Oct 2012 - 20:47

    La nuit fut aussi délicieuse que celles qu'ils avaient passé à Hiviène. Plus confortable aussi puisqu'ils étaient dans un vrai lit cette fois ! Norman se montrait tendre dans chacune de ses caresses, dans chacun de ses baisers. Si elle avait eu un brin de culpabilité juste avant, il était bien loin maintenant qu'elle succombait au plaisir de la chair. Plaisir qui semblait totalement décuplé lorsqu'elle se trouvait dans les bras du Baron. Leurs gémissements se mêlèrent jusqu'à leur jouissance commune. Le reste de la nuit, Mathilde la passa à écouter la respiration de Norman, à se laisser bercer par sa poitrine se levant et s'abaissant régulièrement. Malgré sa fatigue, elle ne pouvait pas s'imaginer fermer l'oeil et perdre ne serait-ce qu'une minute de sa présence. La lumière de la bougie décroissait à mesure que la cire fondait et à chaque anneau rouge elle décomptait les heures qu'il lui restait à passer avec lui. Elle finit néanmoins pas s'assoupir puisque ce fut un baiser et une main dans ses cheveux qui la réveilla quelques heures après.

    Elle accueillit ses gestes par un sourire, ravie de profiter du premier réveil qu'elle passait dans ses bras. Le dernier avant longtemps probablement. Le regardant s'habiller avec grand intérêt, elle quitta à regret les draps tièdes pour enfiler sa robe. Comme la veille, elle tourna le dos à Norman et dégagea ses cheveux pour lui permettre de relacer sa robe. C'était très surprenant de voir un homme du gabarit et de la renommée de Norman, prendre le temps de lasser sa robe, sans brusquerie. Avec même une certaine lenteur comme s'il profitait de ce contact, de leur proximité.



    - Je souhaite de tout mon cœur vous revoir très vite, et même si je sais pertinemment que vous serez forcé de rester loin de moi pendant peut-être de longues semaines, voir même de longs mois, je ne cesserai jamais de penser à vous.

    Pivotant sur ses pieds, Mathilde retrouva l'étreinte de ses bras pour se serrer contre lui. Ils échangèrent une nouvelle fois de longs baisers passionnés, comme si aucun des deux ne voulaient mettre fin à ce moment qu'ils venaient de vivre ensemble.
    Fouillant dans la poche discrète de sa robe, Mathilde en tira un carré de tissu en dentelle gravé de ses initiales. Elle avait l'habitude de le parfumer et de le respirer lorsqu'elle sentait un haut le cœur la prendre lors de ses nausées matinales. Janis lui avait dit que c'était une excellente façon de les faire passer et pour l'heure elle ne s'était que très rarement trompée. Elle le glissa donc dans la main de son amant avant de planter son regard dans le sien. Bien qu'elle sentait les larmes monter à ses yeux, elle se refusait de pleurer devant lui, cela pourrait attendre qu'elle soit dans le couloir en train de regagner sa chambre.


    - Gardez ceci avec vous, vous penserez à moi chaque fois que vous le sentirait. J'attendrais de vos nouvelles avec autant d'impatience que votre prochaine visite. Vous allez terriblement me manquer ...

    Un dernier baiser, passionné, presque désespéré même, et elle quitta la chambre sans se retourner. Dans les couloirs elle ne vit personne aussi prit-elle le chemin des appartements du baron, ceux que son frère lui avait affecté. Serrant son châle sur ses épaules, elle permit enfin à ses larmes de s'échapper. La douleur qu'elle ressentait était trop forte pour qu'elle puisse l'ignorer plus longtemps. Janis se trouvait dans la chambre, endormit sur le fauteuil dans le coin de sa chambre, elle fit le moins de bruit possible pour ne pas la réveiller. Elle s'allongea sur son lit et laissa libre cour à son chagrin.

    Lorsque le soleil perça à travers les rideaux de la chambre, Janis se réveilla et,voyant le visage de sa maîtresse couvert de larmes, tenta de la réconforter. Elle ne lui posa aucune question, pas un mot à part pour lui dire qu'elle espérait que son chagrin ne serait pas de longue durée et qu'elle puisse être heureuse rapidement. L'aidant à faire sa toilette et à se changer, elle resta toute la journée au chevet de la jeune femme qui cette fois, ne faisait pas semblant d'être épuisée et malade. Son cœur lui faisait si mal qu'elle pensait ne pas pouvoir supporter cette souffrance. Elle n'avait plus qu'un espoir auquel se raccrocher : que toutes ses guerres et tensions cessent et que les deux hommes qu'elle aimait lui reviennent sains et saufs.
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeLun 15 Oct 2012 - 19:12

    Norman avait quitté Etherna, comme il l'avait fait pour Hiviène. Gardant de Mathilde que son mouchoir comme souvenir, s'il s'était permi quelques folies en cette ennéade, il ne pouvait se laisser aller ainsi plus longtemps. Oësgard l'attendait, Nulhadon & Hasseroi également. Et puis Lucrèce qui attendait un enfant à nouveau, il espérait que cela soit une fille cette fois-ci afin de pouvoir la marier avec le fils de l'un de ses vassaux après la guerre.

    C'était à nouveau Derdare qui était en charge d'apporter la lettre à Mathilde, celui qui avait fait la bétise de lui révéler son statut de baron, et pour la peine, il avait reçu une demi-dizaine de coup de fouets juste après être entrer au château. Ainsi, il chevauchait à un rythme régulier, conscient qu'il ne devait pas faire plus que ce que le baron lui avait ordonné au risque de se faire réprimander une nouvelle fois et se faire rétrograder, comme ce fût le cas pour son ami Jorgmund, pauvre de lui ...

    Au bout de quelques jours de voyage, Derdare arriva à destination et demanda à voir la soeur du baron lui même, on l'informa qu'elle était mal, et qu'on lui avait interdit toute visite au risque de la faire plonger dans une plus grande souffrance. Ce fût à une servante, du nom de Janis, que le messager remit la missive après s'être assurer que la domestique lui remettrait bien la lettre en main propre. Il attendit d'ailleurs derrière la porte jusqu'à qu'il ai confirmation avant de disposer et d'aller se ravitailler dans les cuisines. Norman ne lui avait écrit qu'une seule fois durant tout le mois écoulé, les affaires de la guerre étant bien plus préoccupante et prioritaire qu'autre chose.

    Citation :
    "Ma tendre Mathilde,
    J'aurais tellement voulu vous écrire plus fréquemment, mais la guerre me retient à d'autres affaires malheureusement. J'espère que vous vous porter bien, et que mon souvenir en vous continue de grandir convenablement. Les temps sont durs en Oësgard, mon fief est entièrement sous le joug des haches et des lames. Mon épouse, la baronne Lucrèce d'Adamantine s'est faite assassiner par un sbire d'Odoacre de Heinster, un opposant. Si sa mort est malheureuse, elle nous offre plein de possibilités. Vous me jugerez peut être bien cruel de vouloir la remplacer tout juste après sa mort, mais je ne l'ai jamais aimé. Mon coeur est à vous, et j'aimerais vous en offrir les clés. Ce pourquoi, je souhaite demander votre main à mon retour du front et j'espère vivement que vous acceptiez ma demande.

    Toutefois, je me prépare demain à donner l'assaut contre une forteresse ennemie, et pas la moindre. S'il advenait que je tombe au combat, je serais honoré et je vous le demande comme une requête personnelle, de donner mon nom à ma descendance. Que vous le dites que son père était le grand guerrier du Nord et qu'il a combattu fièrement pour pouvoir lui offrir une terre. Toutefois n'ayez crainte, mes mots sont bien pessimistes alors que les chances de victoire sont de mon côté. Je vous fait la promesse ma belle, que je sortirais vivant de l'affrontement et que je viendrais vous épouser. Mon présence me manque cruellement Mathilde.
    Que les dieux fassent que l'on se retrouve le plus rapidemment.
    Votre dévoué Norman d'Uberwald, baron d'Oësgard."
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeLun 22 Oct 2012 - 10:28


    La première moitié de Verimios s’était écoulée sans trop de vague. Mathilde avait depuis quelques semaines été mise au repos forcé. Officiellement pour une maladie pulmonaire grave, officieusement, parce que son ventre était bien trop visible maintenant. Les jours précédents sa mise en quarantaine, la jeune femme avait du recourir à quelques mensonges et développer son talent d’actrice pour faire croire à son entourage qu’elle se sentait chaque jour un peu plus mal. Ce ne fut guère difficile puisqu’elle mangeait déjà peu et qu’elle avait le teint terriblement pâle. Elle dut juste simuler une toux persistante jusqu’à un évanouissement digne des grandes divas. Bref, quoi qu’il en soit, elle était maintenant enfermée dans ses appartements dont l’entrée n’était autorisée qu’à Guillaume, Jérôme et Janis. Trop peu de gens qui n’avait jamais le temps d’égayer entièrement ses journées, aussi pensait-elle…

    Et elle ne pensait à rien de bien heureux. L’enfant qu’elle portait lui rappelait à chaque coup robuste qu’il lui donnait que son père était loin et qu’elle n’avait aucun espoir le concernant. Malgré ses mots d’amour, malgré ses promesses de n’aimer qu’elle…il était irrémédiablement marié et c’était bien là le cœur du problème. Seulement elle n’arrivait pas à ne plus penser à lui, à l’oublier, à s’imaginer au bras d’un autre. Chaque jour elle s’enfonçait dans un mutisme inquiétant car rare chez une femme comme elle. Ses rares distractions elle les savourait avec Janis qui au fil des jours étaient devenues plus une confidente qu’une servante.

    Un matin, elle fit son entrée une lettre à la main. Visiblement elle était gênée et hésitée à remettre le pli ou à repartir avec. Les yeux de Mathilde s’étaient posés sur elle trop vite pour qu’elle puisse faire demi-tour aussi fut-elle obligée de s’avancer et de tendre la missive.
    Dès que Mathilde vit son nom écrit, elle reconnu aussitôt l’auteur de la lettre et le seau de cire vola une seconde après. Cela faisait des semaines qu’elle espérait une lettre de lui, elle avait même pensé que son frère aîné, avec la complicité de Janis, interceptait les lettres. Mais finalement il n’en était rien, Norman n’avait guère eut le temps d’écrire depuis son bref passage à Etherna. Ne cherchant même pas à retenir ses larmes, Mathilde lut plusieurs fois la lettre et son cœur manquait un battement au même passage. Lucrèce, l’épouse de Norman, venait d’être assassinée…
    Par tous les dieux, elle espérait que ce n’était pas elle à force de prière qui avait causé une chose pareille. Non pas qu’elle ait prié pour la mort de la Baronne, mais pour retrouver Norman… Et d’une certaine façon, cette mort affreuse lui ouvrait une multitude de portes.

    Son cœur se serra lorsqu’il parla du danger de mort qui le guettait. L’attaque dont il parlait avait eut lieu depuis plusieurs jours déjà…était-il vivant ? Voilà une nouvelle angoisse qui la fit dangereusement vaciller.


    - Mademoiselle… venez, allongez vous… vous êtes pâle comme un linge, je vais vous faire monter un bon repas. Et ne protestez pas sinon j’irais chercher vos frères. Allons que peut bien vous raconter cette lettre pour vous mettra en pareil état.

    - La Baronne d’Oësgard…est morte. Et Norman… a-t-on des nouvelles d’Oësgard ? Sait-on quelque chose sur la situation du Baron ?

    Janis fit signe qu’elle ne savait rien puis quitta la pièce pour commander ce fameux repas. Sauf que la préoccupation première de Mathilde n’était pas de savoir quel plat savoureux on allait lui monter mais plutôt de savoir si l’homme qu’elle aimait était toujours en vie. Prenant à son tour la plume, elle rédigea sa réponse, parsemant sa lettre des quelques larmes qu’elle n’arrivait pas à retenir.

    Citation :
    Mon tendre Norman,

    A l’heure où j’écris cette lettre je ne sais si vous êtes vivant ou mort, mais je prie de toute mon âme que la déesse ne vous ait pas rappelée auprès d’elle. Car c’est auprès de moi qu’est votre place. La mort de votre épouse est monstrueuse et j’espère que vous punirez sévèrement l’auteur de ce crime odieux. Bien que je sois affligée d’apprendre cette nouvelle, je ne peux m’empêcher de penser que plus rien ne fait obstacle à l’affection que je vous porte.

    Vous m’annoncez vos intentions de me demander en mariage et sachez que de tout mon cœur ma réponse est oui. Cependant, si votre épouse constituait un obstacle de taille, il en est un autre qu’il faudra affronter. Mes frères. Comme vous l’imaginez ils ne sont pas bien disposés à votre égard, mais j’espère que nous parviendrons ensemble à leur faire entendre raison.

    Concernant votre « souvenir », je peux d’ores et déjà vous dire que sa vigueur m’oblige à garder le lit plus que je ne le souhaiterais. Je n’ai le droit de faire que quelques pas de temps en temps pour me dégourdir les jambes, mais le reste du temps, je dois rester allongée. Cette situation serait tellement plus supportable si je pouvais vous savoir en bonne santé…

    Je prie donc pour que vous vous portiez bien et pour que je puisse vous revoir bientôt, dans la vie ou dans la mort. Car une vie sans vous n’a plus aucun attrait à mes yeux.

    Que les dieux veillent sur votre âme chérie,
    Votre dévouée Mathilde de Clairssac

    Le lendemain, le messager quittait Etherna pour le Nord.
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MessageSujet: Re: D'Hiviène à Nebelheïm   D'Hiviène à Nebelheïm I_icon_minitimeDim 28 Oct 2012 - 17:08

    4ème jour de la 5ème ennéade de Verimios.
    Norman était assis dans le bureau de Gerheilm d'Adelagny alors qu'un messager lui apportait les nouvelles d'Etherna. Un peu plus tôt dans la journée, il avait refusé la demande de la Régente d'Adelagny en lui avouant sa promesse à une autre, dont l'alliance serait bien plus profitable. Le colosse s'était attaché à Mathilde plus qu'il ne se l'avouait, certes, il voyait en elle une alliance de plus, une place qu'il fortifiait comme il l'avait fait pour Lucrèce, d'après ce qu'il disait à son entourage en tout cas. Mais la Clairssac possédait quelque chose en particulier qui avait un effet indéniable sur le baron. Non, ce n'est pas de l'amour, un mot que Norman ne connaissait pas, privé bien trop tôt de ses parents, mais plutôt un attachement comme celui d'en il s'était entiché avec son Ombre.

    Parcourant la lettre, il remarqua la trace de quelques larmes. Il était vrai que les frères de Mathilde poseraient un problème, surtout son frère le baron. Le fait que Norman ai déshonoré leur soeur avant son mariage fera sans doute naître quelques animosités et tensions. Quoi qu'il en soit, le géant ne doutait pas. Appelant un page, il lui dicta quelques phrases. Il n'écrivait pas de sa main car lors d'une escarmouche dans la ville plutôt, il s'y blessa.

    Il était conscient de la profonde affection que lui portait sa belle, lui par contre semblait être persuader d’exagérer sa tendresse envers elle, et pourtant quelques mots de vérité filtraient ici et là à travers cette lettre comme dans les précédentes.

    Citation :
    " A Mathilde de Clairssac,
    Ma tendre et douce,

    Vous devinez que si je vous écris aujourd'hui c'est bien parce ce que je suis vivant. Votre souvenir me permit de me garder debout durant toutes ces batailles. Le Sud rebelle est tombé, et je sors triomphant des renégats et autres scélérats qui ont remis en cause mon trône.

    Notre seul véritable obstacle reste le félon Odoacre de Heinster du nord d'Oësgard, j'essayerais d'en finir avec cette affaire durant cette ennéade afin de vous retrouver le plus tôt possible.

    Il serait peut être cruel de ma part de vous avouer ma joie par écrit quant à la mort de la baronne, car même si elle possédait le titre d'épouse, elle ne représentait rien à mes yeux. Toutefois, ses assassins seront puni de mort et justice sera rendu. Ma joie serait encore plus grande si je pouvais me trouver à vos côtés. Je ne crains nullement vos frères, et ils ne sauront être une difficulté pour nos retrouvailles.

    Mon espoir ce porte sur le fait d'être présent à vos côtés au moment où mon "souvenir" naîtra enfin. Comme toutes les femmes du Nord, vous êtes forte Mathilde et votre courage vous honore. Je vous aime Mathilde de Clairssac et mon seul souhait est de faire de vous mon épouse, la mère de mes enfants et la baronne d'Oësgard au plus vite.

    Votre dévoué Baron."
    La lettre n'était pas écrit de sa main, mais Norman était sur qu'elle trouverait une nouvelle fois échos en la jeune noble. Le messager prit la route d'Etherna aussitôt, laissant le colosse vaquait aux occupations que la guerre engendraient.
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