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| Des Hommes et des Elfes. [PV] | |
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Daenor Thoràndrion
Elfe
Nombre de messages : 77 Âge : 32 Date d'inscription : 15/10/2011
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 2736 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Des Hommes et des Elfes. [PV] Jeu 14 Fév 2013 - 17:56 | |
| À peine arrivés sur les terres de Diantra, Daenor ne pensait déjà qu’à une chose, qu'à repartir. Les champs labourés et travaillés s’étalaient à perte de vue, clairsemés de quelques fermes de taille modeste. Au fur et à mesure qu’ils s’approchaient de la capitale, les maisons se faisaient plus imposantes, plus nombreuses. Certains compagnons du convoi regardaient le décor avec un œil à la fois intrigué et effrayé. Beaucoup n’avaient connu que l’épaisseur des bois de la Prime Forêt, le couvert de la haute cime des arbres. Sur ce terrain inconnu, ils se sentaient affreusement vulnérables, à portée de flèche, sans aucun abri. Le printemps s'achevait et l’été, encore tout jeune, écrasait les rayons de soleil sur la terre chaude, la chaleur voilant l’horizon d’une ondulation irrégulière. Au loin, ils pouvaient déjà apercevoir les amas de maisons et les épaisses fortification de la grande Diantra. En hauteur, culminant toute habitation, se dressait le château royal, fier et droit, qui semblait dévisager les Elfes qui s’approchaient de ses murs, dédaigneux. Là était leur destination. Là allait se sceller le destin de deux peuples.
Le vieux Seigneur Protecteur de Daranovar était las. Ils avaient franchi des lieues entières, coupant au travers du Royaume Humain, et cela leur avait pris le double de temps qu’ils ne l’avaient prévu. Les Hommes s’étaient montrés hostiles à leur présence et les relations entre leurs deux peuples étaient bien plus échauffées que Daenor ne l’avait imaginé. En bordure d’Anaëh, certains hommes exécraient les Sylvains. Ils n’avaient pas hésité à les menacer et le convoi des Elfes avait du contourner plus d’un patelin en Péninsule. Mais malgré leur prudence, ils n’avaient pu éviter le conflit. Maintenant, ils ne pouvaient que pleurer Foloïn et Ninrith, Éclaireur et Aigle, morts tous deux au combat. Et après des semaines de voyage pénibles sous la chaleur lancinante de l’été, même la vue de la Capitale des Hommes ne leur mettait du baume au cœur. Ils allaient devoir redoubler de vigilance, ils ne pouvaient prévoir la réaction des habitants, ou même celle d’Aetius d’Ivrey, face à qui Daenor devrait négocier une paix, afin de préserver les relations humano-elfiques. Personne ne parlait derrière Daenor et Kelendil qui précédaient le convoi, nul n’avait besoin de mots pour exprimer le serpent d’angoisse qui leur enserraient étroitement le ventre.
Une fois la porte Est franchie, se mêlant à la foule qui souhaitait pénétrer dans la ville, les Elfes se resserrèrent autour du Protecteur et du Capitaine, en groupe compact. Les gens autour d’eux leur lançaient des regards intrigués, parfois méprisants, et tous s’écartaient sur le chemin, comme s’ils amenaient la peste dans leur ville. Même si tous n’étaient pas hostiles à leur présence, Daenor se souvenait avoir parcouru les grandes rue de Diantra, dans sa jeunesse, poursuivi par une horde d’enfants rieurs, émerveillés de voir pour la première fois des Sylvains aussi près d’eux. Cette époque là était visiblement révolue. Les seuls enfants qu’ils croisèrent étaient retenus par des parents craintifs, ou amenés à l'abri de quelque maisonnée.
Diantra empestait. À côté d’Alëandir, les Elfes avaient du mal à supporter cette odeur de vie humaine, mélangée aux effluves de sales écuries, ou d’un bordel crasseux et bondé d’où émanait une affreuse odeur de foutre. La chaleur ne faisait que rendre l'atmosphère plus dérangeante encore. Le convoi se pressa de gagner les hauteurs de la ville, non désireux de s’attarder près du peuple amassé de la capitale. Plus près du palais royal, les maisons se faisaient plus riches, plus propres et les habitants moins nombreux. L’air s'assainit peu à peu, sans perdre complètement cette odeur si particulière. Arrivés aux premiers murs du château du Roi, surveillés par quelques gardes armés, Daenor descendit de sa monture épuisée pour rencontrer les hommes de son pas encore claudiquant. Même s'il connaissait l'intérieur de ce palais, il valait mieux arriver en respectant les mœurs et coutumes des Hommes.
« Salutations, Humains. Je suis Daenor Edenost Thoràndrion, Seigneur Protecteur de Daranovar, et représentant de Dyarque Lhynn, Protecteur des Elfes. Daenor marqua une pause et se tourna vers Kelendil, afin de lui laisse le temps de parler à son tour. Nous avons fait long voyage et je me présente à vous afin de m’entretenir avec le Souverain de votre Royaume, aussi je vous serais gré de m’y conduire. J’aimerais m’entretenir avec lui rapidement, s’il le permet. »
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| | | Kelendil
Elfe
Nombre de messages : 175 Âge : 47 Date d'inscription : 31/08/2011
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 239 Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Des Hommes et des Elfes. [PV] Ven 15 Fév 2013 - 10:12 | |
| L'aller du voyage touchait à sa fin, les terres de Diantra étaient en train d'être foulées par les montures elfiques. Une chose était certaine, c'est qu'il ne s'était pas passé comme on l'aurait cru au départ. Les elfes et les hommes avaient été allié par le passé et même si cela faisait longtemps qu'ils n'avaient plus eu de rapports, l'hostilité dont la troupe avait fait l'objet était étonnante. Les soldats étaient tendus au maximum et les conditions du voyage n'avaient pas aidé à les détendre. Certes ils étaient des elfes et ils avaient l'habitude de l'extérieur mais le fait d'être à l'affut à chaque instant. La traversée de la péninsule avait été surprenante, Kelendil lui même n'était pas encore sortit de la forêt d'Anaëh et les longues étendues planes étaient déconcertantes. Les champs cultivés avaient également attiré son attention et sa curiosité était grandissante. Il n'y avait aucun endroit ou se dissimuler en cas d'attaque et cela était frustrant. Autant d'émotions qui étaient négatives pour la plupart et accentuaient encore le malaise que pouvaient ressentir l'escorte. La chaleur ajoutait à l'inconfort du voyage et il n'y avait pas le couvert des arbres pour trouver un peu de fraicheur ou d'ombre.
La perte de deux elfes, dont un Aigle fut douloureux pour les elfes et cela même s'ils étaient habitués aux pertes vu les derniers évènements qui avaient eu lieu dans la forêt d'Anaëh. Ils étaient donc encore plus sur la défensive qu'à l'accoutumé, surtout vu l'illustre elfe qu'ils escortaient. Il était hors de question qu'ils échouent dans leur mission et qu'un Seigneur de la trempe de Daenor périsse aussi loin de la forêt, ou alors aucun ne rentrerait tellement la honte serait leur fardeau.
La capitale humaine fut enfin en vue, les elfes ont également des villes fortifiée mais il fallait avouer qu'ils n'avaient pas la même architecture. Le château surplombait la ville et les murailles étaient épaisses. La boule au ventre des elfes augmenta encore à l'approche des murs et de la porte par laquelle ils entrèrent à l'intérieur. Les villageois s'empressèrent de venir voir de quoi il s'agissait. La foule était dense et les réactions divergentes. Certains étaient étonnés de voir des elfes et la surprise se lisait sur son visage, d'autres exprimaient ouvertement de la haine ou du dégout, voir de l'hostilité. Daenor et Kelendil étaient en tête du convoi mais lorsque la porte fut franchie et que le monde s'entasse, un ordre silencieux à l'aide de signe du Capitaine Aigle amena la troupe a se regrouper et à encercler les deux elfes afin de les protéger de toute agression. On était jamais assez prudent et vu le nombre d'hommes, ils auraient bien du mal à s'extirper de la ville s'ils devaient partir précipitamment.
Ils arpentèrent les rues en direction du château qu'ils finirent par atteindre, ce n'était pas très compliqué, les grands axes s'y rendaient. L'odeur que dégageait la ville était insoutenable et il n'était pas rare de voir un elfe plissé les narines de dégout. Les pauvres se situaient en bas et plus ils montaient et plus la richesse étaient étalées. Enfin ils arrivèrent devant la porte du château, Daenor démonta et Kelendil en fit de même, restant proche du Seigneur Protecteur afin de le protéger en cas de besoin. Le reste de la troupe resta sur leurs montures, l’œil aux aguets. L'ambassadeur envoyé par le roi elfique prit la parole, se présentant et annonçant l'objet de leur venue. Kelendil en fit de même lorsque Daenor marqua un arrêt après avoir donné son nom et son titre
"Je me nomme Kelendil Lennderiel, je suis le Capitaine des Aigles de l'armée royale elfique et j'escorte le Seigneur Protecteur sur vos terres."
Il avait annoncé sa fonction avec fougue et le regard qu'il avait en ce moment pouvait décourager toutes tentatives d'assassinat ou d'arrestation. il était clair qu'il effectuerait son rôle jusqu'au bout. |
| | | Aetius d'Ivrey
Ancien
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| Sujet: Re: Des Hommes et des Elfes. [PV] Lun 25 Fév 2013 - 5:24 | |
| Dans la basse-cour, une vaste aire de terre, c’était toute une armée de palefreniers qui attendait l’ambassade. Par calcul ou par manque de préparation, l’accueil se résumait à un héraut sorti de sa taverne sur le tard et quelques pages qui voletaient atour de lui, excités par l’arrivée de ces drôles d’êtres qu’on appelait les elfes. Non pas que cette race était rare à la capitale, quelques communautés jonchaient la cité et il n’était pas rare de voir un Magister ou deux de l’Arcanum, elfe ou semielfe, venir requérir audience à l’Aveugle. L’une d’entre eux, la fille d’un roi disait-on, avait même vécu longtemps auprès du roi magicien. Mais des vrais elfes, fraîchement débarqués d’Anaëh ? Ca ne courait pas les rues, ces bêtes-là. Aussi l’assemblée de grouillots toisait les nouveaux venus, partagée entre la curiosité et la méfiance, en attendant de s’occuper de leurs montures et bagages.
C’est que le Beau Peuple avait eu mauvaise presse, ces derniers temps. Le meurtre de la reine par celui qu’on appelait mécaniquement « l’ignoble Kern », un sale elfe à ce qu’on dit, était encore dans les esprits ; et comme la rumeur répond à ses propres lois, l’opinion publique, c’est-à-dire la somme des racontars d’auberge divisée par le plus bête de ces derniers, avait fini par se rendre à l’évidence : s’il était un régicide, ce fourbe-là, c’était parce qu’il avait des oreilles pointues. Ajoutez à cela la disette et le saccage de la ville par Scylla, le fait que, pendant ce même pillage, les familles elfiques semblèrent jouir d’une relative bienveillance de la part des soldats (il aurait suffi qu’un seul elfe y survive pour que la populace ne soupçonne toute sa race de traîtrise), ainsi que le prix du topinambour qui était scandaleusement élevé – la faute à qui sinon les pointus ? –, et vous aurez un vague tableau de la relation qu’entretenait la cité à l’égard de ses hôtes d’Anaëh.
Cette populace, qui avait connu pour trois vies de malheurs, avait donc dû déverser sa haine quelque part. Ce fut, un mois plus tôt, sur le prince du sang, mais il était malaisé de malmener un homme armé d’un glaive, et, plus récemment, ce dernier, revenu couvert de gloires et de butin de ses courtes campagnes contre les ennemis du roi, s’était racheté un nom aux yeux d’un peuple qui, après avoir bu leur seau d’humiliations, avait décidé qu’il serait plus juste si d’autres partageaient avec eux le goût de l’infâme mixtion. Aussi, qui mieux que cette sale race, qui prêtait à des taux si hauts quand tant était encore à rebâtir ? On n’en voit pas beaucoup sur les chantiers, murmurait-on en rentrant chez soi après avoir acheté son médicament chez l’apothicaire de la Vieile Forêt. Elle a bien mis à l’abri ses trésors, elle a senti la chose venir, la guerre, elle l’avait reniflé, celle-là, crachait une femme en regardant, sur le marché, une orfèvre de la belle race se faire dérober ses babioles par quelques soudards. Ca lui apprendra. Ca leur apprendra.
L’atmosphère qui régnait au palais des Dômes, la résidence royale principale de la capitale, était cependant moins tendue. Comme on ne manquait de rien, on était moins prompt à la frustration et la haine (dans la limite du raisonnable, naturellement). Aussi, le héraut qui accueillit les émissaires du roi de tous les elfes s’humilia d’une grande révérence, souhaita le bonjour et, voyant que les seigneurs étaient pressés, lâche un « Comme il siéra à Votre Eminente Altesse. » avant de mettre un coup de pied au cul du premier page qu’il put attraper afin qu’il vole jusqu’à l’Ivrey, l’informer de l’arrivée imprévue de ses hôtes. Ceci fait, il les invita à prendre leur disposition dans leurs appartements, essuya un rappel de l’urgence des affaires qu’ils venaient porter au régent et leur assura qu’il le ferait personnellement à ce dernier.
Ses promesses ne furent pas vaines, car une heure plus tard, un vieux dignitaire aux allures un peu droites répondant au doux nom d’Hubert vint extirper les elfes du plus haut rang de leurs chambres pour les inviter à le suivre jusqu’à Aetius de Scylla. On leur fit parcourir corridors et jardins jusqu’à la tour de la Librairie, un édifice rond et trapu chapeauté, comme le reste des grands bâtiments du château, d’un dôme recouvert de tuiles bleues. Après avoir monté une volée de marches, on passa des portes et des antichambres, jusqu’à ce qu’on arriva enfin à l’onirique Chambrevert et le régent.
L’homme semblait avoir été pris au dépourvu au vu de sa mise. Habillé d’un pourpoint sans manche et très ouvert par-dessus une chemise blanche et légère, des cothurnes lacés sur ce qui semblait être un sarouel assez fin, la main nue et l’épée à la hanche, ce coquet seigneur n’avait pas eu le temps de mettre quelque chose plus royal. Installé sur une cathèdre au bout d’une table massive en chêne au centre de la pièce, il se leva quand le héraut eut fini d’annoncer les ambassadeurs d’Aleändir. Car, bien sûr, le régent n’était pas seul. Une dizaine de chevaliers ceints d’un baudrier d’argent était dispersée au travers de la salle, et au moins autant de clercs, assis à la même table que leur maître ou par terre, une table de cire entre les jambes, avaient soulevés leurs yeux fatigués vers les arrivants.
« Le bonjour, émissaires de Grand-Bois. » dit-il en s’avançant jusqu’à eux. « Et bienvenue à Diantra. » - Spoiler:
Bon, je me suis un peu lâché. Pour ne pas surcharger le texte, je n'ai pas ajouté la description de la pièce, qui est assez particulière, pour me concentrer sur la mise de monsieur (c'est que je suis un peu gandin comme garçon). Je vous invite donc à lire les deux premiers paragraphes du sujet ci-dessous pour vous faire une idée des lieux dans lesquels vous foutez les panards. https://miradelphia.forumpro.fr/t16358-dans-l-idyllique-chambrevert-ou-l-on-discute-de-sujets-plus-prosaiques
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| | | Daenor Thoràndrion
Elfe
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| Sujet: Re: Des Hommes et des Elfes. [PV] Lun 11 Mar 2013 - 9:00 | |
| Les Elfes attendirent presque une heure, pour qu’on les mène enfin à l’Ivrey. Poussière pour ces êtres immortels, mais l’attente était bien trop longue pour Daenor qui s’impatientait déjà. On les fit alors traverser le château, parcourir les pièces chargées de décorations et de bois vernis, les corridors interminables, pour arriver enfin à la grande tour de la Librairie. Ils n’étaient qu’une dizaine à rencontrer le Régent. Kelendil et Daenor présidaient le convoi, et les autres Elfes présents, Nolfindel, Armaë, Slain, Ormindë, Lidith, Daren, Medeon et Vaël les accompagnaient. Beaucoup d’entre eux étaient des Aigles et seuls les deux derniers étaient Éclaireurs, sous le commandement d’Aldaron. Le reste de la troupe patientait avec les vivres et les bagages, à quelques lieues de Diantra. Daenor tenait à ne pas débarquer trop chargés et nombreux dans la capitale des Hommes, pour ne pas brusquer les Humains. Les armes étaient restées au chaud dans leurs fourreaux et seules les bannières du Peuple Sylvain étaient arborées, pour annoncer l’arrivée du vieil elfe et de son convoi. Ils furent reçus dans Chambrevert, sûrement nommée ainsi car elle avait été conçue pour imiter les fabuleuses architectures elfiques. Daenor se souvenait encore l’époque où Ultuant avait commandé différents travaux utopiques au sein de son palais, tant il avait été émerveillé par la richesse et la beauté des cités de l’Anaëh. Les colonnes qui soutenaient le plafond de la pièce étaient finement ouvragés, imitant d’imposants arbres dont la cime s’éclatait en une myriade de branches et de feuilles tout en vert qui luisaient à la lumière irréelle, filtrée par les vitraux. Douce ironie du sort, pour cette rencontre entre des Hommes et des Elfes qui allait sceller le destin de ces deux peuples. Le régent attendait les émissaires de Dyarque sur son siège, accompagné de ses gardes et clercs et visiblement occupé. Aetius d’Ivrey était un homme que les Elfes pourraient trouver des plus banals. Son teint pâle trahissait son jeune âge, ses cheveux étaient coupés courts et il était habillé le plus simplement possible. Entouré de ses hommes, il se montra accueillant envers les sylvains, qui s’étaient regroupés près de l’entrée. Daenor n’en montra rien mais fit alors le premier pas, connaissant bien les coutumes de ce peuple de la Péninsule. Arrivé face à l’Ivrey, le vieil Elfe s’inclina respectueusement - du moins autant que lui permettait son dos et sa jambe meurtrie. Lorsqu’il se redressa, le visage impassible, il annonça d’une voix froide, quoique empreinte de sagesse et de déférence : « Je vous remercie, Messire. Nous avons fait longue et pénible route pour venir à Diantra, aussi, je me ravis de vous rencontrer enfin. Je n’ai le plaisir de vous connaître, même s’il m’a été donné le loisir d’arpenter ses murs à plusieurs reprises, par le passé. L’elfe marqua une pause, prenant le temps d’articuler ses mots. Ses prunelles voilées ne lâchèrent pas le Régent, comme figées dans leur orbite. Nous sommes porteurs d’un message du Seigneur Protecteur d’Alëandir. Nous incarnons la voix de Dyarque de Lanthaloran, la voix des Elfes et la voix de la Prime Forêt, en ce lieu. Nous demandons audience pour parler des relations qui unissent nos deux peuples et qui n’ont été que trop ternies ces derniers temps, dans l’espoir de retrouver une entente durable. J'espère que vous y concèderez de bon cœur. » Daenor s’arrêta, afin de laisser l’Ivrey réagir à ses paroles, congédier les clercs ou énoncer son avis. Il était visiblement dérangé, et même si les Elfes étaient impatients de repartir, ils prendraient le temps d’attendre que le Régent soit disponible et puisse leur consacrer toute son attention. À côté de lui, il sentit Kelendil se raidir, à l’affut de la moindre menace. Un instant après, le vieil elfe reprit : « Jadis, trois peuples s'unissaient pour vaincre une menace plus grande qu'eux. C'est pour repousser les Sombres que la Communauté de la Lumière fut instaurée. Une alliance qui a bien servi nos peuples, par le passé. Ceci dit, je pense que je ne vous apprends rien, messire. Mais aujourd'hui, des années après, la Malenuit passée, les Nains quasiment exterminés, les mots de cette union ont peu à peu perdu leurs sens. Des traités ont été souillés. Le sang comme la sève ont coulé. Dyarque de Lanthaloran m'a envoyé pour vous annoncer une chose connue de tous mais pourtant encore officieuse : la Communauté de la Lumière n'est plus. Des conflits ont déjà éclaté entre les Hommes et les Elfes, les pertes sont à déplorer dans chaque camp. Dans cette histoire, chacun est à blâmer, que ce soit à Olyssea ou à Wyslena. L'Anaëh toute entière pleure encore ce que les bûcherons lui ont pris. Les erreurs d'incompréhension entre nos deux peuples doivent être effacées. Il est temps de mettre au clair les relations entre nos deux peuples. C'est pourquoi je me présente à vous, messire. Dyarque veut s'assurer que l'acier humain ne s'abattra plus sur les Enfants de la Mère. Ainsi, et seulement ainsi, en retour, nous pourrons vous garantir qu'aucun Elfe ne viendra vous causer trouble, sans en répondre à Alëandir. Un silence vint suivre les paroles de Daenor, tandis que son regard se fit plus insistant. Qu'en dites vous, messire ? » - Spoiler:
Daenor est vêtu le plus simplement possible mais qui n'altère en rien sa prestance. Il a troqué son armure de combat contre une fine chemise brune en lin protégée d'une fine cotte de maille, le tout couvert de son pourpoint de cuir sombre. De fines coutures d'argent en arabesque légères viennent donner un peu de richesse à ce vêtement d'aspect rustique. Sa cape épaisse, couleur de neige, est fixée à ses épaules par deux broches en argent niellé, l'un aux motifs de Daranovar et l'autre à ceux de son clan. Calan, son épée, est ceinte à la taille par mesure de protection. Sa dague, quant à elle, n'a jamais quitté son fourreau depuis des siècles.
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| | | Aetius d'Ivrey
Ancien
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| Sujet: Re: Des Hommes et des Elfes. [PV] Mer 13 Mar 2013 - 18:18 | |
| « J’y concède de bon cœur. » Dit un Aetius tout sourire, ignorant tout à fait ce qu’avait en tête l’ambassadeur quand il disait « retrouver une entente durable ». Aussi, et à mesure que le Protecteur lui exposait la rupture, le sourire engageant se transforma en de l’interrogation. Son visage se crispa, rempli d’appréhension. Le régent essayait de suivre ce que Daenor entendait par par les traités souillés, et par ces références à Wyslena. Il voyait vaguement le rapprochement entre Olysséa et toute cette affaire, on lui avait parlé, il y avait de cela quelques ennéades, de ce vagabond elfe qui aurait fait pleurer quelques chaumières dans le pays du Ner. Mais à mesure qu’il entendait l’accent de son vis-à-vis rouler sur les mots, les chanter à moitié, trônant de sa hauteur peu coutumière, son visage dur animé uniquement au niveau de sa bouche, il abandonna l’appréhension.
Un feu le dévora comme il commençait à comprendre ce qui se passait ici. Raide sur sa lourde cathèdre, complètement passif, il fixait maintenant l’ambassadeur, un rictus au coin des oreilles. Tout en lui semblait suinter la haine et le mépris. Quand l’émissaire fit silence, le prince du sang se détourna de lui comme s’il était un page, et jeta d’un ton dur vers un clerc : « Othon, qu’est-ce que c’est que cette histoire de Visléna ? » « Une bande de bûcherons auraient traversé la Vâmme* afin de faire leur métier. Des habitants les auraient boutés hors du grand-bois. »
C’était là tout ? Ca et un tueur terrorisant les bois de Malwen ? Aetius n’en croyait pas ses oreilles. Un « C’est tout. » lui échappa, complètement prostré. Ils osaient briser l’Alliance pour de telles broutilles ? C’était impossible. Les elfes visaient autre chose, cela ne faisait aucun doute. Le grand bois pensait qu’il pouvait le déstabiliser quelques mois après la disparition de leur pantin. Car qui ne savait pas l’amour que portait Trystan l’Aveugle à cette sale race ? Entre sa sorcière, la fille du roi Dyarque, qui, d’après les racontars, avaient plongé le roi dans la léthargie de ses dernières années de règne, son mage, Nakor, qu’on savait abouché avec l’outre-Vâmme… Ou encore sa sœur ! Sa sœur qui semblait s’être dotée d’oreilles pointues avant de disparaître mystérieusement après le meurtre de son demi-frère. Non, les elfes étaient partout où il y avait du souci à se faire, se dit Aetius qui foudroya une dernière fois ses hôtes avant de se lever brusquement.
« C’est tout ?, » reprit-il d’une voix plus sèche, pleine de défi. « Vous venez rompre l’Alliance pour laquelle nous nous sommes battu côte à côte dans l’Alonnais et en Oësgardie pour ces vétilles ? Par le con édenté de Tari, est-ce de l’humour elfe, Messires les émissaires ? » L’atmosphère dans la pièce s’était d’un coup électrifier. Les baudriers d’argent, dont la paume caressait le manche de leur épée, semblait s’être raidi avec leur maître, qui, toujours debout en face du grand et vieil elfe, les jaugeait d’un regard dur et bleue, les mettant à l’épreuve d’oser de remettre en cause ce qu’il venait de dire, d’oser l’insulter en soutenant ce que l’ambassadeur venait de dire. |
| | | Daenor Thoràndrion
Elfe
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| Sujet: Re: Des Hommes et des Elfes. [PV] Jeu 14 Mar 2013 - 0:07 | |
| Le sourire chaleureux du Régent avait fondu comme la neige au soleil, lorsque Daenor eut fini de parler. Sa face juvénile affichait une mine dédaigneuse, à l’évidence abasourdie par les dires de l’Elfe. Lorsque l’Ivrey prit la parole à son tour, la tension monta d’un coup, presque palpable dans l’air. Daenor ne cilla pas, ne bougea point. Telle une de ces antiques statues de marbre qui ornaient les couloirs à Daranovar, le vieux Seigneur Protecteur avait les yeux rivés sur son protagoniste et l’ardeur de ses mots ne l’atteignait pas. S’il pensait beaucoup, il n’en laissait rien paraître, contrairement à Aetius qui avait complètement perdu sa cordialité. Certains de ses clercs, autour de lui, se mirent à jeter des regards intrigués. Et les gardes - qui encerclaient à présent la pièce - se préparaient à toute éventualité, la main posée sur le pommeau de leurs lames. Daenor ne se détourna pas d’Aetius, mais espérait que derrière lui, ses frères sauraient garder le même sang froid dont il faisait preuve.
Quand l’Ivrey se mit à proférer des mufleries, Daenor fit la sourde oreille. Il devait être particulièrement prudent dans les mots qu’il employait avec les Hommes, il s’en fallait de peu pour que l’étincelle des Hommes ne vienne embraser l’atmosphère.
« Mes propos sont complètement dépourvus d’humour, malheureusement, reprit-il. Je ne me permettrais pas d’être si déplacé avec vous, messire. Ces altercations n’ont été évoquées qu’à titre d’exemples, afin d’illustrer le fait que la Communauté de la Lumière est devenue obsolète. En aucun cas, ce ne sont les motifs de la décision de Dyarque. Je m’excuse si je vous ai fourvoyé, je n’ai pas été très clair avec mes mots. »
Ainsi, Daenor espérait bien calmer un peu le caractère vif du Régent et tourner la page sur ce qu’il venait d’énoncer plus tôt. Il comprit vite que, comme à son habitude, il s’était montré rustre et maladroit. Charismatique, il l’était sur le champ de bataille, pour motiver les troupes, donner un moral de fer à ses Frères. Ici, il menait la joute verbale bien plus gauchement. Leana s’en serait peut-être mieux sorti que lui, mais c’était au Seigneur Protecteur de Daranovar, que Dyarque avait confié cette tâche. Et il comptait bien la mener jusqu’à son aboutissement. Daenor prit alors une profonde inspiration avant de reprendre.
« La Malenuit a laissé derrière elle une Prime Forêt divisée. Des rivalités intestines viennent troubler l’habituelle paix et notre peuple n’en est que trop morcelé. La Communauté de la Lumière avait pour but d’apporter le soutien d’un ensemble de peuples lorsque l’un de ses membres était assailli. Aujourd’hui, Alëandir n’a plus les moyens d’antan pour aider les Hommes à nouveau, pour répondre aux desseins de la Communauté. C’est cela que mon Seigneur Protecteur m’a chargé de vous communiquer. Nous ne voulons pas que vous soyez surpris, si votre Royaume venait à être menacé. Les communications entre l’Anaëh et le reste du monde se font de plus en plus rares. Malgré tout cela, Dyarque tient à ce que le lien qui nous unit subsiste, à ce que la paix persiste entre Diantra et Alëandir. »
Immobile, le vieil elfe attendait une réaction du Régent, prêt à intervenir si jamais les choses venaient à s’envenimer. Les Humains étaient bien trop prompts à la dualité dans cette ambiance pensante et il ne tenait pas à compliquer plus les choses qu’elles ne l’étaient déjà.
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| | | Aetius d'Ivrey
Ancien
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| Sujet: Re: Des Hommes et des Elfes. [PV] Jeu 14 Mar 2013 - 13:40 | |
| Mais l’Ivrey n’écoutait plus. S’il entendait quelques mots, ce n’était que les plus vilains, les termes comme menacés, division, etc. Ca y est, c’était fini, et cela s’inscrirait dans les chroniques de son règne. A cet instant, Aetius se promit de ne pas être le dindon de la farce. C’est que les elfes, s’ils étaient tant haïs et craints dans le royaume, c’était justement parce qu’ils jouissaient de leur réputation. Qu’on le veuille ou non, la culture elfique avait toujours eu une influence sur la jeune Péninsule, et il est évident que de tout temps, une partie de l’aristocratie s’était tourné vers la littérature elfe. D’une subtilité impensable pour la grossière langue des Hommes, demandant une préparation et un travail de longue haleine avant de pouvoir en comprendre ses règles et apprécier son langage travaillé, la poésie elfique avait déjà, dit-on, perdu plus d’un homme, qui s’était dès lors abandonné à la compulsion de tout ouvrage relatant quelque histoire du grand bois et, subséquemment, à leur acquisition.
Bien sûr, ce n’était pas aussi simple que cela, et les relations entre les deux pays avaient souvent influencé les goûts de la noblesse pour l’art d’Anaëh. On racontait qu’un baron d’Ancenis, autrefois grand amateur de lettres elfiques, avait renoncé à tous les poètes d’outre-Vâmme, enfermant dans le tempe, derrière des alcôves scellées, des milliers de ces œuvres qu’il avait amassé tout au long de sa vie. On dit qu’il ne retrouva jamais vraiment goût à la vie. Les elfes avaient donc leur influence sur le royaume, qu’elle soit mauvaise ou bonne, minime ou terrifiante, on avait encore du mal à ne pas associer l’Anaëh à cette image d’un archipel de forêts, des cités cachés et des arbres-mondes. Et bien sûr, à cet archipel mystérieux nimbé de mystère venait forcément s’ajouter l’incompréhension des Hommes, incompréhension alimentée par le caractère secret du beau peuple et qui se transformait, bien souvent, en peur et en haine.
Aussi le régent n’était guère rassuré par cet homme-statue qui lui faisait face, le dominant de toute sa hauteur. Son visage impassible dégageait pourtant quelque chose de la vieillesse de sa race, qui l’auréolait d’une sorte de majesté naturelle qui, en cet instant, avait la vertu d’exciter la peur et donc la colère du chevalier. Celui-ci se rasséréna pourtant : d’un coup, son visage s’illumina, et l’on eut cru retrouver l’Ivrey qui lui avait accueilli quelques instants plus tôt. Enfin il sourit à l’ambassadeur, et il n’aurait pas été difficile à un homme doté d’un peu d’imagination d’imaginer sortir une langue bifide de vipère de ce méchant sourire.
« Est-ce la fameuse Calan ? » finit-il par demander en visant l’épée qui ceignait Daenor. Il releva son regard. « Puis-je la voir de plus près ? » Et le régent de claquer du doigt, pour qu’un clerc s’approchât de l’ambassadeur pour porter l’épée jusqu’à son maître, qui, lui, tendait une main ouverte en direction des elfes. |
| | | Daenor Thoràndrion
Elfe
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| Sujet: Re: Des Hommes et des Elfes. [PV] Jeu 14 Mar 2013 - 23:29 | |
| Le clerc s’approcha de Daenor, visiblement intrigué et ravi d’avoir l’opportunité de toucher l’arme. Seulement, lorsqu’il arriva devant le Seigneur Protecteur, celui-ci ne réagit pas. Il ne lui accorda pas même une once d’attention, toujours fixé sur Aetius, analysant la situation. Si bien qu’après avoir patienté quelques instants face à cette silhouette de marbre, avec le fol espoir de s’emparer de Calan, les bras de l’homme s’affaissèrent, le laissant pantois. Lentement, les yeux laiteux de l’elfe se posèrent sur les gardes qui n’avaient toujours pas bougé, la main sur le pommeau des lames encore glissées dans leurs fourreaux, pour s’en retourner vers le Régent. Ses traits étincelaient à présent d’une joie narquoise. Daenor essayait de se montrer courtois envers lui, mais il n’était pas dupe. Une vingtaine d’Hommes assistaient à leur rencontre. Ils étaient en majorité et qui plus est, la moitié d’entre eux étaient armés pour le combat. L’ambiance n’était pas des plus décontractées, ce qui n’allait pas en rassurant l’elfe. Son caractère endurci le poussait à la vigilance extrême et, de même qu’il ne se serait jamais séparé de son arme si un danger menaçait, il n’était pas question à ce que Calan ne quitte son baudrier. Il tenait vraiment à ce que tout se passe sans accrocs mais prévoyait toute éventualité. Malgré tout, il fut rassuré de constater qu’aucun des elfes parmi les émissaires n’avait donné le moindre signe d’agressivité, faisant preuve d’une patience exemplaire.
« Je suis navré de vous dire cela, messire, mais j’aimerais en finir avec le motif de ma présence ici, avant de passer à tout autre sujet, si vous me le permettez. »
Le ton était respectueux mais sec, afin de faire comprendre à Aetius que le débat était dores et déjà clos. Que, même avec insistance, il n’obtiendrait rien de l’Elfe, tant qu’il n’aurait pas eu réponse satisfaisante. Si le clerc devait obéir au simple claquement des doigts de son Seigneur et Maître, il n’en était rien pour Daenor. Le Régent n’avait aucun pouvoir sur les Elfes, tout comme ces derniers n’avaient aucun devoir d’obéissance. Le Seigneur Protecteur avait l’étrange impression d’être devant un adolescent qui, devant un discours bien trop sérieux pour lui, préférait vaquer à des occupations bien plus intéressantes. Le Régent n’allait sûrement pas apprécier cette “correction“ de la part de Daenor, mais il ne lui avait pas laissé d’autre choix. Il ne comptait pas se séparer de son arme, alors que le Régent ne lui avait toujours pas répondu.
« Je préfèrerais que vous n’éludiez pas mes propos, surtout concernant une question d’aussi haute importance. Nous vous offrons la Paix des Elfes, même s’il ne nous est plus possible de vous fournir d’appui militaire. En échange, nous voudrions savoir si les Elfes peuvent toujours avoir confiance aux Hommes. »
Une fois encore, le regard de l’Elfe sauta vers les gardes, comme pour illustrer ses propos et faire comprendre à l’Ivrey les mots qu’il avait tus.
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| | | Aetius d'Ivrey
Ancien
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| Sujet: Re: Des Hommes et des Elfes. [PV] Sam 23 Mar 2013 - 2:33 | |
| Quelle curieuse alchimie que ces deux êtres-là. Entre le petit prince d’Ivrey et l’éléphantesque parangon des vertus elfiques, l’électricité passait sans mal. Là où le jeune régent faisait défiler sur son visage tout un panel d’émotions toutes plus excessives les unes que les autres, l’elfe gardait quant à lui cette politesse cassante et froide qui ne cessait d’agacer l’Ivrey. Aussi, quand l’émissaire passa outre le caprice de ce dernier, ce dernier y vit un ultime affront s’ajoutant à la longue série d’humiliations amenées par l’ambassade du Grand-Bois. Alors le visage d’Aetius se transforma de nouveau, et le sourire redevint un rictus.
Le chevalier, n’en croyant ni ses yeux ni ses oreilles, considéra dans un silence stupéfié ce vénérable général le défier ouvertement. Les rappels à l’ordre du jour du roide ambassadeur, au lieu de tempérer les fureurs du prince, excitèrent sa colère ; son ton calme et sec prenait dans son esprit des airs de dédain à l’elfique ; et enfin, le fait qu’on lui refusât, sous son propre toit, devant ses propres féaux, d’inspecter de plus près l’arme de son invité elfe était perçu comme le lancement d’un combat épique dont l’enjeu n’était rien moins que l’honneur du royaume tout entier.
Ainsi le régent, hermétique à toute forme de raison, se leva-t-il avant de s’approcher du seigneur Daenor. Et lorsqu’il fut près de lui – trop près –, il le fixa avec tout le défi qu’il put amasser en lui, puis tendit la main vers le pommeau de Calan. Le vieil elfe se recula d’un pas leste qui fut immédiatement suivi d’une réaction du prince, qui esquissa un geste d'un tact diplomatique somme toute très relatif. De la main gauche, il saisit l’ambassadeur au col de son vêtement comme s’il eût été quelque larron tentant de filer après un larcin.
- Spoiler:
Voilà voilà, je crois que c’était ce sur quoi on s’était mis d’accord avec Landry. Faudrait qu’on essaye de se choper sur le skype pour se mettre au point avant de continuer (vu que ça serait con qu’ils meurent tous dans un carnage bien peu diplomatique). Et désolé pour la concision. |
| | | Kelendil
Elfe
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| Sujet: Re: Des Hommes et des Elfes. [PV] Ven 5 Avr 2013 - 14:20 | |
| Les elfes fraichement arrivés de la forêt n'avaient aucun idée des rumeurs qui couraient à leur encontre. Ils ne comprenaient donc pas les regards hostiles qu'ils pouvaient voir sur les visages de quelques humains. L'effervescence était plus naturelle en raison de la rareté de la visite des elfes ces dernières années. Maintenant devant les portes du palais royal, c'était plus la curiosité qui l'emportait. L'accueil fut frugal, un simple héraut à l'allure mal fagoté et limite une insulte au seigneur protecteur du point de vue de Kelendil. Enfin il était clair qu'ils n'avaient pas non plus annoncé leur arrivée et qu'ils avaient avancé avec célérité afin d'être rapidement en présence du régent et délivrer leur message. On les amena dans des appartements avant de s'éclipser aussi vite que possible avec quelques promesses. Un dignitaire fit son apparition un peu plus tard, trop au gout de Daenor, l'homme semblait plus rompu à l'art de la diplomatie que le premier, ce qui ne fut pas du luxe. La troupe fut emmener à travers le château, parcourant un nombre interminable de pièces et de jardins, à croire qu'on les avait installé le plus loin possible de celui qu'ils étaient venus rencontrer. Toutefois, le capitaine des aigles n'eut pas le temps d'éponger sa soif de curiosité car il était à l'affut du moindre écho, de tous les mouvements, à la recherche d'un quelconque traquenard ou assassin qui tenterait de prendre la vie de l'elfe qu'il avait sous sa garde.
Kelendil était présent en tant que garde du corps et non en raison de son statut de capitaine, aussi il était vêtu de son armure de cuir, des épaulières de plate dont l'une était gravée de l'aigle de sa compagnie ainsi que d'une ceinture porteur des ailes d'aigles. Deux brassard en cuir se trouvaient sur ses avants bras et il avait ceint les deux épées qu'il maniait si bien. Son équipement peut paraitre faible en comparaison des chevaliers humains mais le capitaine des aigles mise sur sa rapidité et sa dextérité afin d'esquiver les coups et de larder son adversaire. Il est donc évident que la maille et la plate la ralentirait fortement et limiteraient ses mouvements.
Après avoir marché un certain temps, la compagnie fut introduite dans la salle où le régent siégeait. L'homme trônait au bout d'une table, il avait le port altier mais il ne semblait pas accoutré pour l'occasion, comme s'il avait été prit de court par l'arrivée impromptue des elfes. Dans la salle étaient présent une dizaine de chevaliers, surement très aguerries vu leur façon de bouger. Le danger filtrait de leur comportement mais les elfes n'étaient pas en reste, ils étaient l'élite de l'armée royale elfique et en plus, ils étaient les meilleurs de cette compagnie.
Le régent et Daenor commencèrent à converser, le seigneur protecteur annonça le motif de leur venu ainsi que la demande que Dyarque faisait par son intermédiaire au représentant du roi des humains. Au fur et à mesure que Daenor énonçait les faits qu'il y avait eu, le visage du régent se modifia, passant de la bienveillance à la haine pure. Kelendil se raidit, se demandant bien ce qu'il se passait dans la tête de l'homme qui se disait chef de toute la péninsule. Lorsque celui-ci lâcha un simple "c'est tout" en parlant de l'histoire des bucherons, ce fut au tour du capitaine de sentir de la rage monter en lui. Il était devenu capitaine suite à cette affaire, son ami étant dorénavant estropié. Des druides avaient perdu la vie dans cette histoire et c'était la seule chose qui sortait de bouche. Heureusement, l'elfe avait apprit à maitriser ses émotions, comme tout bon elfe savait le normalement le faire avec le temps, aussi il ne montra rien de son humeur. Il ne manqua par de remarquer que les gardes humains avaient posé la main sur leurs épées, prenant alors une attitude menaçante envers les elfes. Kelendil fit un geste qui passa presque inaperçu mais qui fut aussitôt interprété par les aigles présents. Les militaires avaient l'habitude d'avoir un langage des signes entre eux, surtout lorsqu'ils ne pouvaient parler en présence d'ennemis tout proche. D'apparence, rien ne changea dans l'attitude des elfes, du moins pour un œil non expérimenté mais très doucement, avec une lenteur calculée, Kelendil et les autres elfes se rapprochèrent de l'illustre personnage qu'était Daenor. Ils restèrent toutefois à une distance qui ne ferait pas perdre sa bonne foi au seigneur protecteur, le capitaine étant celui qui se rapprocha le plus proche, dans l'ombre de Daenor.
Le seigneur protecteur reprit son discours, habile à manier les mots malgré sa préférence pour les armes. Le régent changea alors encore de rictus, c'en devenait étonnant, à se demander s'il n'avait pas plusieurs personnalités. Il sourit de nouveau mais cela sonnait faux et enfin il termina en oubliant ce qui venait d'être dit et en parlant de l'épée de Daenor. Il claqua des doigts et aussitôt, un homme s'approcha de l'illustre elfe afin de récupérer son arme. La non réaction du seigneur protecteur jeta un silence et un froid dans la salle. Apparemment, le calme de Daenor ne permettait pas non plus de faire n'importe quoi. Le ton de Daenor se fit plus sec tout en restant respectueux, il demanda à terminer l'entretien en revenant au sujet principal de la conversation. Le silence perdura mais le régent se mit en mouvement, il se leva et commença à s'approcher de Daenor, encore et encore, jusqu'à être tellement proche que Kelendil se dit qu'il n'aurait pas le temps d'intervenir malgré sa proximité. Enfin le seigneur protecteur était censé être un homme d'arme et il saurait se défendre mais l'idée d'un échec était exclu dans la tête du capitaine des aigles. La tension était à son paroxysme, comment tout cela allait se terminer, nul ne saurait le dire. |
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| Sujet: Re: Des Hommes et des Elfes. [PV] Mer 5 Juin 2013 - 7:25 | |
| [Je me permets de clôturer ce RP, étant donné l'absence de Daenor et le départ d'Aetius] L'entrevue entre Daenor et Aetius ne devait offrir aucune conclusion satisfaisante à aucun des parts. L'histoire oublia les mots qui furent échangés, on sut juste que le Seigneur Protecteur perdit son épée ce jour là. Il préféra de fait satisfaire au désir du régent plutôt que de précipiter un incident diplomatique inutile. Comme rassénéré, le jeune homme qui lui faisait face en avait oublié ses vindictes et les pourparlers purent enfin commencer. Malheureusement, il ne ressortit rien de la — longue — entrevue. Bien entendu, la diplomatie étant ce qu'elle était, ils surent trouver quelques accords qui sauvèrent les apparences, mais c'était avec un goût amer en bouche que les sylvains quittèrent finalement Diantra, une ennéade après y être arrivé. _________________ Ombre fugace Maître de ton destin -Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D. Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/ |
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| | | | Des Hommes et des Elfes. [PV] | |
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