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 Parce qu'on ne peut pas toujours choisir

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Glinaina
Les Pommes Légendaires Salées
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeMer 21 Aoû 2013 - 12:25

"Cela fait sept ans, oui. Sept ans et ne sais pas exactement ce qu'il m'arrive.

Elle sentit sa voix baisser d'un ton alors que la douleur la reprenait, aussi n'alla-t-elle pas plus loin. Cette souffrance était vraiment énervante, mais en un sens Glinaina l'appréciait comme un temps de repos lors d'une journée où on n'arrête pas de courir. Elle avait appris à apprécier la douleur, notamment parce que c'était la seule chose qui la prenait assez pour réfréner ce qu'il y avait en elle et, en un sens, la rendre plus humaine. Enfin... plus elfe, dirons-nous. Sans être devenue masochiste, loin de là, le moments de souffrance étaient ceux où elle avait l'impression de ressentir autre chose que de la colère, de la froideur ou encore de l'indifférence.

L'Hybride reprit la parole, s'excusant avant d'essayer de lui faire comprendre la nécessité de renouveler le bandage de fortune fait à son épaule. Oh ça, elle comprenait bien qu'il devait le faire, tout comme elle savait pertinemment que ce passage était difficile pour le blessé. Combien en avait-elle entendu crier alors qu'on leur enlevait une flèche du corps, surtout lorsqu'elle n'avait pas été assez puissante pour traverser le membre de par en par ? Ou encore une épaule brisée suite au choc avec une arme ? Cela lui était déjà arrivé de faire des bandages à certains de ses hommes, mais avec des pommades préparées à l'avance. Et en ce jour, c'était à son tour. Elle acquiesca pour répondre à la question de Këda.


-Faites ce que vous pouvez, Këda.

La jeune Elfe se prépara psychologiquement à ce qui allait suivre, mais elle doutait fort de pouvoir résister aussi bien qu'à la torture que lui avaient infligée les Drows. Son corps était trop fatigué et serait donc beaucoup plus réceptif à la douleur. Le moment de faire ses prières, en somme. Këda se positionna de sorte à pouvoir au mieux s'occuper de la blessée et passa sa main sur l'épaule, appuyant juste assez pour qu'elle ressente la douleur venir la prendre. Lina se mordit la lèvre inférieure tout en inspirant un grand coup lorsque vlan ! Këda la plaqua contre la roche malheureusement non droite, ce qui fit naître un cri dans la gorge de l'Elfe. Elle eut l'impression qu'on lui broyait une épaule déjà brisée et, lorsqu'il arracha le tissu, ce fut comme si on lui arrachait la peau. En somme, la douleur était telle qu'elle lui vrilla à la tête et que le cri se fit plus aigu. Elle eut l'envie de s'extirper de cet enfer, mais son corps était trop faible pour cela. C'était interminable. Alors, tout d'un coup, ça s'arrêta, Këda se retira et la douleur se fit nettement moins intense. Enfin pouvait-elle respirer.

-Alors, j'ai une bonne, et une moins bonne nouvelle. La bonne est que vous ne perdrez pas votre bras aujourd'hui. La moins bonne est qu'il vous faut une second pansement, mais que je ne peux plus fournir de tissu, et qu'il est hors de question de réutiliser celui qui gît maintenant parterre. Sinon, je dois sortir, pour aller chercher de l'herbe à mille trous, et quelque feuille d'Erboas. C'est ce qui composait cette première pâte. Et à la vue des résultats, je pense réitérer le mélange. Il serait cruel de vous dire de ne pas bouger d'ici, mais j'aimerais tout de même que vous ne le fassiez pas.

Cela ne manqua pas, elle eut envie de le traiter de tous les noms d'oiseaux possibles. Comment ça il fallait qu'elle reste ici sagement ? Non mais il avait vu qu'elle n'était pas en état de bouger ?! Et bizarrement, le fait de le penser lui fit du bien. Cela faisait très longtemps qu'elle n'avait pas eu le coeur à cela... une bonne chose, au moins.
Il partit, pendant un temps qui lui sembla très long, temps pendant lequel elle s'évertua à calmer sa respiration. Ce n'était pas tout à fait ça lorsqu'il revint avec plusieurs plantes dans les mains. Elle reconnaissait la feuille d'Erboas, mais celle à mille trous... Non, cela ne lui disait pas grand chose. Quoi qu'il en soit, il ne tarde pas à en faire de la pâte en machant les feuilles puis à l'étaler sur la blessure de l'Elfe. De nouveau la souffrance et, si elle s'empêcha tout juste de crier, son corps eut la grande envie d'échapper à ce nouveau suplice. Mais elle ne demanderait pas d'arrêter ou d'attendre, contrairement à d'autres. Elle savait très bien que tout ne se terminerait qu'une fois qu'il aurait repensé la blessure et qu'attendre ne ferait que traîner la douleur. Donc autant prendre son courage à deux mains et endurer le tout en espérant que ce soit rapide.


-Excusez moi de vous faire souffrir ainsi, mais si je ne peux oeuvrer correctement, je doute que vous puissiez jamais vous servir à nouveau de votre bras. Quant au problème dont je vous ai informé tout à l'heure... Je ne vois pas d'autre solution que de vous prendre du tissu.

Sans attendre de réponse, il déchira un bout de la tunique de la jeune femme pour s'en servir comme pansement. Allez, c'était presque fini... Këda eut juste le temps de mettre le dernier maillon de la chaîne avant de se mettre à trembler et de se retirer sur le côté. L'Elfe fronça les sourcils, intriguée par l'état de son guérisseur. Les dents de ce dernier se mirent à claquer et il lui demanda de l'aide. Elle l'avait blessé, à ce qu'il lui avait raconté. Lui aussi l'avait fait, mais il avait pensé la blessure. A elle donc de lui rendre la pareille.


-Je ne pourrai pas vous faire de bandage, contrairement à vous. Aussi serait-il mieux que vous enleviez votre haut et que vous vous allongiez sur le sol de sorte à ce que la pommade reste sur la plaie. Vous pouvez caler votre tête sur mes jambes, si vous le souhaitez.

Elle tendit faiblement sa main droite pour récupérer la bouillie de feuilles qu'il avait dans sa main. Il valait mieux qu'il s'allonge pour ne pas trop forcer sur son dos. Une fois qu'il se fut installé assez près de son buste pour qu'elle n'ait pas à trop déplacer le haut de son corps, elle déposa la bouillie directement sur la peau de l'Hybride, à un endroit non lacéré. Elle comprenait pourquoi il avait mal. Elle ne l'avait vraiment pas raté ! Avec l'index et le majeur elle prit régulièrement de l'onguent pour en mettre le long des lacérations, en faisant attention à ne pas trop en mettre pour ne pas manquer de bouillie. Il avait mâché toutes les feuilles, aussi elle n'aurait pas de quoi en refaire. Elle put en mettre partout où cétait nécessaire puis, fatiguée, elle déposa juste sa main droite sur le bras de Këda, comme pour le réchauffer, puis laissa ses yeux se clorent pour quelques petites heures.

A son réveil, il avait arrêté de pleuvoir et quelques rayons de soleil persaient de temps à autres les nuages restants. Këda était toujours là, visiblement en train de dormir. Elle regarda l'entrée de la grotte et se laissa à penser au village ainsi qu'à la missive reçue la veille. Elle vérifia rapidement de sa main droite sa ceinture et découvrit dans le petit étui adapté pour que la lettre y était toujours avec le cachet fermé. Très bien, hormis qu'elle aurait dû rentrer dans la soirée au village et que le matin même elle aurait dû se trouver dans la ville de Naelis, dans des pièces que beaucoup ne s'imaginent pas qu'elles existent. Certains risqueraient de s'inquiéter et elle ne pourrait aller là-bas vu son état. Bon ! Comment allait-elle faire ? De nouveau cette fichue question ! Encore une fois, elle se débrouillerait bien...

Elle sentit Këda remuer, se réveillant sûrement d'une nuit bien fatiguante pour lui. Elle posa donc son regard sur son corps et lui demanda sans grands sentiments


-Comment allez-vous, Këda ?"
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeJeu 22 Aoû 2013 - 21:06

Sur les instances de l'elfe, il enlève son haut et pose sa tête sur ses jambes. Il tremble encore. La douleur qu'il a si bien supporté pendant un temps revient. Son esprit est peut-être immunisé, fort et insensible, mais son corps, lui, son corps souffre. Son corps faiblit. Son corps est vulnérable. Et la douleur infiltre les failles de son organisme. Il sait que sa blessure va bientôt s'infecter s'il ne fait rien. Ou plutôt, si elle ne fait rien. Parce que là, dans sa position, il est totalement vulnérable. Ce qui ne lui plait que très peu, mais comme c'est une alternative plus douce que la mort à ses yeux, Elle se contente de manifester son mécontentement.

Il sourit, doucement, parce que c'est la première fois qu'Elle se retient. La première fois qu'il lui sourit. Aussi. Son sourire s'évanouit alors rapidement sur ses lèvres. Ses doigts sur son dos son frais, et la pommade, bien qu'agressive, lui font le plus grand bien. Et même si la douleur fugace que réveille les pressions passagères le fait encore trembler et frémir, il se sent nettement mieux. Mieux, et comme apaisé. Ses yeux se ferment lentement. Le noir fait place aux couleurs, sans qu'il s'en aperçoive. Sans que cela le gêne. Sans qu'il tente de recouvrer la vue. Parce que là où il s'enfonce, il n'en a pas besoin, non.

Ses souvenirs. Soin imagination. Elle. Ses seuls compagnons de voyage. Un voyage à l'intérieur. Un voyage dont il n'est pas plus maître qu'il n'est victime. Dans l'immensité du vide. Et du noir.

***

Elle bouge. Un peu. Presque imperceptiblement. Mais ça le sort de sa torpeur. Seulement, il se sent bien. Oui, c'est un souci. Parce qu'il se sait blessé. Et qu'il se sait en danger relatif. Enfin, qu'importe, il est bien, et c'est tout ce qui compte. Pour le moment. Pendant cette période d'inconscience, il a bougé. Allongé sur le ventre, la joue sur la cuisse de l'elfe, il se retrouve recroquevillé, la tête toujours au même endroit. Et elle s'aperçoit rapidement de son éveil.

- Je ne saurais vous dire. Même lorsque je ne suis pas blessé, je ne sais comment je vais. Mais si vous voulez avoir une idée de mon état, je pense aller mieux que la veille. Et vous, votre épaule ? Vous pouvez la bouger ?

Il bouge alors, et se rassoit, là où il s'est assit la veille. Son dos ne le fait plus tant souffrir, il pense sa blessure partiellement cicatrisée. Mais cela ne suffit pas, il a besoin d'une nouvelle application. Même s'il pense pouvoir tenir sans un second soin, il préfère ne pas tenter le coup. Le risque de l'infection est passé, mais il peut encore garder des séquelles. Et ce serait dommage, puisqu'il a les moyens d'éviter cela. Il cherche les herbes qu'il a laissé parterre et les tend à l'elfe.

- Pourriez-vous me passer de nouveau de cet onguent sur mon dos ? Je regarderais votre épaule ensuite, si vous le voulez. Bien qu'à mon avis, vous ne risquez plus grand chose.

La nuit est finit. Le soleil fait briller timidement les gouttes d'eau n'ayant pas été absorbées par l'herbe. Certaines tombent encore du dessus de l'abris. L'humidité se fait sentir dans l'air. Et son pantalon et moite, collant à ses jambes. Désagréable. Il l'enlèverait bien, mais son respect pour l'elfe le retient. En tout cas, quelques instants. Le temps qu'il remarque de nouveau l'inconfort de la chose. Ce qui le suffit à surmonter ce respect finalement très minime. Puisqu'au fond, il ne sait rien de ce qui la gêne ou non. Respect peut-être illusoire donc.

Presque nu, il se sent mieux. Le froid ne le gêne pas plus que cela. Ou toujours moins que le tissu poisseux qui lui collait aux jambes. Enfin, qu'importe. Une fois qu'elle a passé la pommade, il défait son pansement et ne pose que de l'onguent dessus, sans tissu, rien. Ce soin est beaucoup moins violent que celui d'hier. Plus doux. Et certainement plus agréable. Mais cette fois, il la regarde. Réellement. Et s’aperçoit qu'elle n'est pas laide. Non, effectivement. Elle serait même plutôt belle. Blonde. Yeux bleus. Elfe à souhait. Peut-être seulement ce dernier point qui pourrait le gêner. Mais ce qui l'intrigue, ce sont ces cicatrices. Sur ses bras. Des sillons blancs. Nombreux. Il prend son bras et suit du bout des doigts les lignes qui y sont tracées.

- Qu'est-ce donc ? Me raconteriez-vous ?
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Glinaina
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeMer 28 Aoû 2013 - 12:26

"Je ne saurais vous dire. Même lorsque je ne suis pas blessé, je ne sais comment je vais. Mais si vous voulez avoir une idée de mon état, je pense aller mieux que la veille. Et vous, votre épaule ? Vous pouvez la bouger ?

Laissant l'Hybride changer de position pour se mettre plus à l'aise, Glinaina en profita pour voir comment allait son épaule meurtrie. Doucement elle se détacha de la paroie et essaya de bouger un peu son membre d'avant en arrière puis se ravisa. Ce avait beau être un tout petit mouvement, il avait suffit à lui faire mal, lui arrachant une grimace. Au moins n'avait-elle plus l'impression d'avoir les os broyés, c'était déjà ça.

-Un peu, mais cela m'étonnerait que je puisse rentrer chez moi à pied aujourd'hui. Du moins, pas sans faire de nombreuses pauses.

L'Elfe se radossa contre la pierre, se calant le plus confortablement possible afin de ne pas fatiguer plus que nécessaire son épaule. Si elle reprenait sa marche ce jour-même, elle aurait beau n'avoir que deux petites heures de marche, elle sentait que son épaule ne tiendrait pas le coup, qu'elle la ferait souffrir beaucoup plus que nécessaire. Et il y avait son devoir qui l'appelait, surtout au niveau de son travail.S'il y avait bien une chose dont elle n'avait pas envie, c'était qu'on s'inquiète à son sujet et encore moins que cela déclenche un quelconque mécanisme. En somme, elle se voyait bien sacrifier son épaule pour tout cela, même si ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux à faire.

Këda lui tendit alors quelques feuilles tout en lui demandant de lui remettre de la pommade sur le dos. La jeune femme reconnut les plantes qui avaient été utilisées la veille et les mit dans sa bouche pour les mâcher et en faire une sorte de bouillie. Ces feuilles lui donnèrent un goût étrange dans la bouche, aussi préféra-t-elle éviter au maximum d'en avaler, ne sachant qu'est-ce que ça ferait à son estomac vide. Avec un peu de mal elle réussit à mettre assez de salive dans le mélange pour en faire un onguent puis recracha le tout dans sa main gauche afin de pouvoir l'appliquer avec la dextre. Son interlocuteur s'était entre temps mis à ses aises, ce qui dans le fond ne gêna pas l'Elfe, même si elle savait que ce genre de choses ne se faisait pas. Elle passa donc la bouillie sur les cicatrices de Këda avant de lui donner ce qu'il restait, puisqu'il avait souhaité s'occuper une nouvelle fois de son épaule.

Enlever le bandage fut assez douloureux, mais contrairement à la veille elle n'eut pas à crier, même si elle n'en était pas bien loin. Elle inspira volontairement plus profondément qu'à l'accoutumée afin de faire au mieux passer la douleur, mais cette fois-ci ce fut l'onguent qui lui prodigua du soulagement. Elle regarda Këda faire, constatant pour la première fois que sa plaie n'était pas bien belle, alors que lui prenait pour la première fois vraiment le temps d'attarder son regard sur ce qu'elle était. Une Elfe, tout simplement, certainement bizarre - quoi qu'elle ne s'était pas trop montrée ainsi pour l'instant. Rien de plus, rien de moins. Juste ça. Une Elfe.
Il prit alors son bras, longeant d'un doigt les traces qui parcouraient la peau de l'Elfe. Glinaina en frémit un instant puis se reprit, masquant toute émotion, les enfermant au plus profond d'elle-même.


-C'est ce qui reste de tortures infligées par les Sombres. Ce qui ressemble à un tatouage n'est autre que de la magie, l'apparence de ce qui est en moi, ce qui aurait pu vous tuer. Rien de plus.

Elle venait de se refermer comme une coquille d'huître, ne répondant certainement pas assez au goût de l'Hybride. Elle le regarda intensément pendant un moment, puis laissa ses yeux s'orienter vers la seule source de lumière de la grotte, c'est-à-dire l'entrée de celle-ci. Combien de temps resta-t-elle ainsi à se perdre dans cette lumière, ressentant la fatigue commencer à revenir à elle ? Elle n'y fit pas attention et ne chercha aucunement la réponse. Retournant sa tête vers Këda, elle lui demanda

-Et les marques sur votre dos ?"
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeDim 1 Sep 2013 - 13:27

Rien de plus. Beaucoup plus au contraire. Tellement qu'elle ne veut le lui dire. Il comprend, certes, mais il aimerait savoir tout de même. Cet intérêt soudain qu'il porte à un événement qui a touché quelqu'un lui est totalement étranger. Aussi, il ne sait comment gérer cette frustration qui naît de l'insatisfaction de son désir. Son désir de savoir. Il n'a pas ça, normalement, il ne désire rien, ou trop, et a appris à vivre avec une frustration permanente. Celle-ci en ajoute seulement un peu trop. Mais il ne fait, rien, pas pour le moment. Parce qu'elle lui demande quelque chose.

- Ces cicatrices ? Et bien, j'en ai ramassé une un jour d'imprudence, un jour où j'ai du recourir à... des techniques extrêmes, c'est... Elle. Les autres, celles qui sont moins importantes, ce sont des lanières de cuir, surmontées de piques. Je ne sais pas tellement ce qu'il metttait dessus, mais je sais en tout cas qu'il a voulu que je garde ces traces. Longtemps. Et vous me disiez, des drows ?

Il tente de nouveau. Lui redonne la parole, la relance. Il n'est peut-être pas très adroit, mais au moins, il essaye. Il sait ne pas être très adroit dans les relations avec les autres, même très mauvais, parce qu'il n'aime que très peu cela, mais il espère ne pas s'en sortir trop mal cette fois-ci. Et obtenir une histoire, sans user de ses méthodes habituelles. Soit, la violence. Non pas qu'il aime en faire usage, mais plutôt qu'il ne connait rien de plus efficace pour faire parler les gens. Mais il n'a pas envie de blesser de nouveau cette elfe. Qui l'a aidé. Malgré ce qu'il lui avait fait subir.

Sous la pierre, il ne sont pas entièrement protégés du vent. Assez pour n'être pas importunés par la pluie qui était tombée, mais trop peu pour l'être du froid. Ses poils se hérissent sur sa peau. L'absence de ses vêtements ne l'aide pas, mais il aurait eu encore plus froid s'il les avait gardé sur lui. Mouillés comme ils le sont, ils n'auraient put que le faire grelotter de plus belle. Mais cette sensation des plus désagréable ne le dérange pas tant, étrangement. Ses pensées sont accaparées par le désir de savoir, reléguant à l'arrière plan les problèmes d'ordre mineurs. Et il ne risque pas de mourir de froid, alors qu'importe.

Par contre, il risque d'être une énième fois frustré. Et il risque de vouloir connaitre, qu'importe le prix. Non qu'il pense qu'Elle le veuille aussi, mais plutôt qu'inconsciemment, il l'appelle pour l'aider. Il n'a pas confiance en lui, ce depuis trop longtemps pour se voir être un danger une fois de plus. Et blesser quelqu'un à qui il n'a aucune envie de faire de mal.

- Au fait, Glinaina, pourquoi ne pas nous tutoyer ? Le vouvoiement est-il vraiment nécessaire ? Je veux dire, après vous avoir menacer de mort comme j'ai sans aucun doute du le faire, je pense que le "vous" n'est peut-être plus tant approprié. Enfin, il m'est étrange de l'entendre sortir de ta bouche pour me désigner.

Il est vrai que cette marque de respect, de politesse, ou de quoi que cela puisse être d'autre, était devnue légèrement ridicule. Une menace de mort, un combat, et une envie de voir l'autre étendu sans vie devait avoir largement dépassé ce "respect". Et même s'il est de nouveau de mise, il trouve cela comme exagéré. Non pas qu'il pense que ce soit de la faute de l'elfe, plutôt qu'il a repris le "vous" pour se différencier d'Elle. Mais désormais, Glinaina sait bien qu'elle n'a plus à faire à Elle, mais à lui. Alors le "vous" ne peut-il pas être changé en "tu" ? Quelque chose de plus naturel, de plus censé ?

Il la regarde de nouveau. Ce poids, cette fatigue qui pèse sur elle, il n'est pas dupe. Ce n'est pas seulement du à l'affrontement, aux blessure et à la douleur. Ils sont du à bien d'autres choses. Il ne se risquerait pas à faire des hypothèses sur les raisons, il préfère demander. Et si jamais les réponses sont trop évasives, il s'y risquera.

- Ecoute, j'entends que tu ne veuilles pas parler des ce qui s'est passé chez les sombres, que tu ne veuilles t'ouvrir à moi. N'ai-je pas voulu te tuer après tout ? Mais je vois bien que quelque chose te déranges. Alors je t'en pris, ne garde pas cela pour toi, dis moi. C'est... la première fois que je rencontre quelqu'un comme... comme moi disons. Alors, je ne sais pas quoi faire, et, excuse moi si je suis trop entreprenant, mais tu concevras sans difficulté que j'aimerais savoir.

Il sait qu'il devra sacrifier une partie de son histoire, qu'il devra lui céder des informations, lui aussi. Qu'il devra contenir une haine jamais assouvie. Qu'il devra revivre certains événements, qu'il revit déjà chaque nuit, en rêve. Mais qu'importe. La connaissance est tout. Connaître, c'est pouvoir vaincre. Et il veut l'abattre.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeJeu 12 Sep 2013 - 18:55

"Elle" ? De qui voulait-il parler ? Une personne en relation avec ses techniques extrêmes ? Ou une partie de lui-même peut-être, tout comme Glinaina appelait la partie trop colérique et monstrueuse d'elle-même "cela". Il lui ressemblait donc bien en un certain point qui, il fallait le dire, était plus important que ce que bien des gens pouvaient imaginer en prime abord. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle allait en dire plus et raconter sa vie à celui qui lui était encore étranger. Ce n'était pas comme si une vague de compréhension la submergeait au point de vouloir rassurer l'Hybride ou de se rassurer directement, loin de là. Elle se contenta donc de l'observer un bon moment, le regard neutre et fatigué, sans mot dire. Cela dura un certain temps avant qu'elle ne jette un regard à l'entrée de la grotte, comme pour voir si quelqu'un allait passer à l'improviste. Personne. Elle accepta donc d'expliquer un peu ce qu'elle avait vécu, sans en donner bien plus que précédemment.

"J'ai rencontré à plusieurs reprises des Sombres et à chaque fois j'en suis revenue avec quelque chose ou, si vous préférez, une signature. La dernière fois j'ai eu le droit à une torture au fouet, tout simplement. La fois d'avant, le sorcier qui s'est occupé de moi a préféré laisser de la magie dans mon corps, ce qui au fur et à mesure du temps a fini par me changer.

Puis sa bouche se clos à nouveau, laissant les deux protagonistes de cette histoire dans un silence presque aussi humide que la grotte dans laquelle ils se trouvaient. Glinaina porta ses yeux sur ses mains, repensant à ce qu'il se trouvait sur ses bras, ou dans ses bras en un sens, pour la magie. Rien qu'elle n'avait envie de vraiment dévoiler au grand jour, d'exposer aux autres ; c'était son histoire et elle n'était pas une bête de foire.

Un mouvement la ramena à l'instant présent, lui faisant tourner les yeux vers Këda. Était-ce elle ou est-ce qu'il avait froid ? Elle trouva la réponse assez facilement, en regardant avec attention le corps musclé de l'Hybride : ses poils s'étaient hérissés et c'était comme s'il avait la chair de poule. Pourtant, cela ne semblait pas particulièrement le déranger, étrangement. Enfin "étrangement"... Il était également un immortel, de par ses deux sangs, donc il devait être moins réceptif au froid que les Humains, du moins le supposait-elle. Mais entre la pluie et le courant d'air frais qui s'infiltrait dans ce lieu, il avait de quoi avoir froid aussi. Donc ce n'était pas elle, c'était bien lui. Elle haussa juste les épaules - ce qui lui arracha une petite grimace - et fit signe à Këda de se mettre à sa gauche, à l'opposé de l'entrée de la grotte par rapport à elle. Son propre corps ferait comme une barrière au vent et il serait donc en moins mauvaise posture. Alors il lui demanda s'ils ne pouvaient pas se tutoyer, vu la "relation" particulière qu'ils avaient eue. Lina le regarda avec des yeux étonnés puis lui répondit, en se forçant de ne pas avoir un ton froid.


-J'ai pour habitude de vouvoyer ceux qui me sont inconnus, ceux qui me vouvoient ainsi que mes ennemis, et de tutoyer ceux qui me tutoient. Alors tutoyons-nous, si tu le souhaites.

Cela lui faisait un peu étrange de le tutoyer là maintenant, elle ne pouvait pas se dire proche de lui - et encore - et il restait quelqu'un contre qui elle s'était battue, même si elle n'en gardait aucun souvenir. Pas forcément un ennemi, mais quelqu'un qu'elle pouvait considérer avec un certain respect. Et puis elle avait été plongée dans une culture où le vouvoiement était bien souvent de mise, ces dernières années. Mais pour autant, cela n'allait pas jusqu'à la choquer : elle savait qu'il y avait nombre d'Elfes, notamment ceux faisant partie de Noss comme les druides, qui tutoyaient tout le monde parce qu'ils faisaient partie d'un même peuple, d'une même grande famille. Cela ne devait pas empêcher le respect pour l'individu pour autant, pouvait-elle supposer. Ainsi se parleraient-ils désormais, sans savoir de quoi encore. Une réponse qui ne tarda pas à venir d'ailleurs.

-Ecoute, j'entends que tu ne veuilles pas parler des ce qui s'est passé chez les sombres, que tu ne veuilles t'ouvrir à moi. N'ai-je pas voulu te tuer après tout ? Mais je vois bien que quelque chose te déranges. Alors je t'en pris, ne garde pas cela pour toi, dis moi. C'est... la première fois que je rencontre quelqu'un comme... comme moi disons. Alors, je ne sais pas quoi faire, et, excuse moi si je suis trop entreprenant, mais tu concevras sans difficulté que j'aimerais savoir.

Un nouveau silence accueillit les paroles de l'Hybride, mais plus pesant que précédemment. Il avait juste fallu cette prise de parole pour faire en sorte qu'elle se renferme sur elle-même. Elle n'avait vraiment pas envie d'en raconter plus et l'envie d'en savoir plus elle-même n'était pas présente à l'instant présent. Elle ne voulait pas savoir, même. Qui sait ce qui était réellement en elle ? Elle s'était plutôt calmée depuis qu'elle était revenue de l'Anaëh et c'était déjà un bon point, elle ne voulait pas aller beaucoup plus loin au risque de briser la sorte d'équilibre qui avait réussi à s'instaurer en elle. Elle plia les jambes et les entoura de ses bras, malgré que faire ce geste lui faisait mal à l'épaule gauche, et posa sa tête sur ses genoux. Elle finit tout de même par sortir quelques phrases, s'arrachant à ses pensées.

-Tu es également le premier que je rencontre qui semble me ressembler. Mais ce n'est pas pour autant que je cherche à savoir. Je ne sais pas exactement ce qui est en moi et je préfère ne pas trop chercher pour l'instant. Cela m'a apporté trop de problèmes jusque là, vois-tu. Et à quoi cela te servirait-il d'en apprendre davantage sur moi ? Pourrais-tu te battre contre ce qui est en toi, "Elle" ?"

Deux questions qui, dans le fond, intéressaient une partie de l'Elfe, sans qu'elle sache véritablement pourquoi. Peut-être s'ouvrirait-elle, finalement. Seulement si cela en valait la peine et même là ce n'était pas sûr.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeSam 14 Sep 2013 - 20:41

La fatigue commence de nouveau à se faire sentir. Il a perdu beaucoup de sang. Ses muscles sont las, son esprit n'est pas dans un meilleur état et il a froid. L'elfe ne l'intrigue pas forcément autant qu'il le faudrait pour le maintenir dans un état d'éveil certain. Ses pensées commencent à se perdre quand elle se tait. S'il peut la combattre ? Sûrement. A partir du moment où il est maître de lui. Maître de son esprit.

- Contrôle-tu ton esprit ? Tes pensées ?

Est-ce seulement possible ? Cela lui rappelle Saufy. Elle qui lui disait toujours qu'il était son seul maître. Son seul capitaine. Que son esprit n'avait pas de second, et que de le croire était quelque chose d'illusoire. Si réelle puisse paraître l'illusion. Elle n'existait pas plus que ses rêves. Bien sûr, lorsqu'elle parlait de second, elle faisait référence à Elle. Qui conduisait aussi bien que lui la barque de ses pensées, et de ses désirs. Qui se promenait aussi bien que lui dans les dédales et les recoins obscurs de sa pensée.

Aujourd'hui, il a toujours un second. Malgré tout ce que Saufy a put dire, par le passé, a put faire ou vouloir changer, Elle est toujours et encore là. Fidèle au post. Maniant la barre avec de plus en plus de dextérité. Bientôt, Elle sera capitaine. Ce jour, il ne le verra jamais. Parce que, pour que le second passe capitaine, il faut que ce dernier disparaisse. Et lors, le bateau n'est plus le même. Il a tenté de l'expliquer, oui, parce qu'il voulait que Saufy comprenne. Mais elle n'a jamais compris. Parce qu'elle a toujours essayé de le débarrasser de son second. Son second qui lui faisait de l'ombre, et qui le rongeait de l'intérieur.

"Dans l'espace d'un instant, Elle a eu peur. Et tu sais que c'est à cause de ce que disait, à cause de ce que faisait Saufy, qu'Elle l'a tué. Ne sois pas idiot. Tu le sais" Non. Non, Elle n'a pas put avoir peur, Elle se sait invincible, indestructible. Elle l'a tué par simple jalousie. Parce qu'elle prenait petit à petit sa place. Et qu'Elle n'aimait pas la concurrence. Elle n'aime toujours pas la concurrence d'ailleurs.
Mais il laisse un moment ces pensées de côté pour revenir vers la sylvaine.

- En quoi cela me desservirait-il d'en connaitre un peu plus long à propos de toi que ce que je peux lire sur ton visage ? Rien n'est jamais inutile. Peut-être qu'un jour, je me souviendrais de ce qui aura été dit dans cette conversation, et qu'alors, je saurais m'en servir. Ou peut-être que tu as raison, et que cela ne me servira à rien de savoir tout ça.

Seulement, au fond de lui, il sait que cela lui servira un jour ou l'autre. Parce que des êtres un tant soit peu comme lui, il n'en rencontre pas à tout les croisements de chemins. Il n'en a, pour ainsi dire, même jamais croisé. Jusqu'à aujourd'hui. Alors oui, maintenant, il est curieux. Maintenant, il essaie de comprendre, comment quelqu'un n'ayant pas eu le même parcours puisse lui ressembler. Ne serait-ce qu'infimement. Parce que cette infinité est ce qu'il a le plus de mal à définir, à saisir chez lui.

- Je n'ai pas la prétention nécessaire pour affirmer que je pourrais me battre ce qui est en moi, me battre contre Elle. Mais je lui résiste déjà. J'essaye oui. Mais ne te fourvoie pas dans mes paroles, je ne veux pas la détruire. Seulement la voir disparaître. Par contre toi, je ne serais pas supris par le fait que tu veuilles détruire cette part sombre qui sommeil en toi. Et ne dit-on pas que pour surmonter ses angoisses, ses peurs, ses folies, il faut les affronter ?

Sur ces paroles, l'hybride se tait. Libre à elle désormais de choisir ce qu'elle doit faire. Ou ce qu'elle ne doit pas faire. Cependant, si elle a envie d'avancer, autant commencer maintenant. Certes il est un inconnu. Mais justement. Parce qu'il est un inconnu, elle n'a pas grand chose à craindre de lui. Parce qu'il n'est pas de son entourage, parce qu'il ne la connait pas non plus, elle ne s'expose pas à un danger quelconque. Elle ne s'expose pas au risque de voir son passé étalé devant tous. Comme toujours, elle a le choix.
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Glinaina
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeDim 15 Sep 2013 - 18:09

"Contrôles-tu ton esprit ? Tes pensées ?

La question de Këda surprit l'Elfe qui tourna les yeux vers lui. Son regard cherchait comme à le transpercer afin de savoir quelle était la raison exacte de sa question, que lui répondre exactement, savoir s'il pouvait cacher quelque chose... Cela dura un instant où son visage resta fermé puis, sans qu'il n'y eut quoi que ce soit, elle détourna son regard pour se laisser un peu prendre par la profondeur de la grotte.

-Pas quand cela prend sur moi. Je ne vois rien, n'entends rien, ne sens rien... puis je me réveille avec l'impression d'avoir un trou dans ma mémoire. Comme pour notre combat d'hier soir, je ne me souviens de rien. Ni des coups dans ton dos, ni de la balaffre que visiblement je t'ai faite, ni de la morsure que j'ai à l'épaule. Il me semble juste t'avoir rencontré à la lisière puis que nous ayons mangé ensemble. Après... Rien de précis avant que ce ne soit le noir complet. Et toi ? Es-tu conscient de ce que tu fais quand "Elle" prend sur toi ?

Ses lèvres vinrent se poser l'une contre l'autre, attendant que l'Hybride réponde avant de se détacher l'une de l'autre une nouvelle fois afin de former de nouveaux mots. Glinaina ne réagit physiquement à aucune de ses paroles, y compris lorsqu'il lui expliqua que rien n'était jamais inutile et qu'il préférait la connaître un peu mieux, au risque de n'avoir jamais à se servir de son expérience avec ce qui était en elle. Une idée toute à fait logique selon la jeune Elfe, mais une logique qu'elle semblait avoir de moins en moins la concernant personnellement. Pour ce qui était du travail, c'était autre chose.

-Je n'ai pas la prétention nécessaire pour affirmer que je pourrais me battre ce qui est en moi, me battre contre Elle. Mais je lui résiste déjà. J'essaye oui. Mais ne te fourvoie pas dans mes paroles, je ne veux pas la détruire. Seulement la voir disparaître. Par contre toi, je ne serais pas supris par le fait que tu veuilles détruire cette part sombre qui sommeil en toi. Et ne dit-on pas que pour surmonter ses angoisses, ses peurs, ses folies, il faut les affronter ?

De nouveau un haussement des épaules, mais la grimace de souffrance ne vint pas avec. Non pas que ce geste ne la fit pas souffrir un minimum, mais à ce moment précis son corps semblait assez disposé à ne pas montrer ce qu'il ressentait. D'un côté il était gagné par la fatigue, de l'autre c'était comme si une barrière se redressait chez l'Elfe. Illogique, certes, mais elle était devenue ainsi. N'aurait-elle pas souhaité être restée "normale", ne pas réagir ainsi ? Ne pas mettre en danger ses proches pour des raisons pouvant être quelconques ? Si...

-Je ne te mentirai pas en te disant que j'ai souvent souhaité détruire ce qui était en moi afin de redenir une personne dite "normale". Quelqu'un qui se contrôle, qui n'a pas ce sentiment en elle qu'elle va réagir de manière complètement incongrue, pouvant être des plus dangereuses pour son entourage. Je souhaitais effectivement tout cela, pouvoir être réellement une Elfe.

Elle s'adossa contre la paroie rocheuse, non loin de laisser un soupir séparer ses lèvres.

-Maintenant, je me dis qu'une telle chose ne pourra jamais arriver, que je resterai à jamais différente, malgré que je ne sache toujours pas quel mal me possède. Alors j'essaie de vivre avec, comme je le faisais du temps où cela me laissait tranquille, où je pouvais travailler normalement auprès demes amis. Mais je n'arrive pas accepter cette partie de moi comme étant justement de moi. Je ne souhaite pas l'accepter comme telle, plutôt. C'est ma façon de l'affonter.

Là le soupir s'échappa de sa bouche et elle s'adossa encore plus contre la paroie, faisant au dernier moment attention à son épaule encore fragile. Cela faisait du bien de sortir ses ressentis et pensées d'elle-même, de les mettre en mots. Et elle le faisait uniquement avec un inconnu, une personne qu'elle ne reverrait certainement jamais, alors qu'elle pouvait encore compter sur des amis comme Trimack et Glenn, sans parler de Nakor. C'est alors qu'elle se rendit compte qu'elle avait continué à se renfermer sur elle-même, malgré qu'elle ait réussi à s'intégrer dans le village humain et même qu'elle s'était liée d'amitié avec quelques personnes. Mais elle ne parlait jamais d'elle-même, jamais de son cas et seulement un peu de sa jeunesse dans la Prime Forêt. Il allait falloir qu'elle fasse attention à cela si elle ne voulait pas sombrer plus qu'elle ne le pouvait.

-Mais ce n'est pas pour autant que j'abandonne. J'ai déjà survécu à de nombreux tourments, qui serais-je pour abandonner maintenant ?"


Dernière édition par Glinaina le Mer 18 Sep 2013 - 8:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeMar 17 Sep 2013 - 17:54

Alors finalement, elle décide de parler. Bien. Très bien. Il est content. Pour elle, d'abord, parce qu'il sait que cela va la soulager d'une quelconque manière. Et ensuite, pour lui, parce qu'il va apprendre. Apprendre et savoir. Que ce soit pour Elle, ou seulement pour le faire réfléchir. Il écoute, sa voix, ses mots. Le son que sa bouche libère, les phrases que sont esprit forme. Il entend.

- Elle me prend... Et bien sûr, je n'ai plus de contrôle. Puisque sinon, Elle ne contrôlerait pas. Je me souviens. Ensuite. Parce qu'Elle est toujours là, et arrogante.

Elle se livre à lui, lui avouant ses pires désirs, ses tourments, ses inquiétudes. Il sait que tout cela est sincère, il sait qu'il ne peut avoir plus, il sait qu'elle ne peut l'être plus. Dans l'expression de ses pensées, il existe sûrement une tournure plus proche, mais comme chaque fois. Cependant, le vrai est tout de même là. Le doute, l'angoisse. La peine. L'envie et la persévérance. Elle sait devoir continuer avec ça, mais elle ne peut s'y résoudre. Pourquoi ? Pourquoi vouloir sans cesse poursuivre un objectif sans but ? Ou peut-être qu'au contraire, il a un but. Et dans ce cas, elle a raison de continuer.

Cette partie d'elle qu'elle n'accepte pas. Elle. Qu'il rejette chaque fois. Qu'il contient, qu'il endigue. Qui tue, massacre et ne souci aucunement des lois. De la morale. Du bien. Un animal, assoiffé de sang et de violence, qui le possède dès qu'il est faible. Qui s'avilit à sa place. Qui domine et assouvit ses besoins l'espace d'un instant.

- C'est un cadeau. Un immense cadeau. Il te donne la possibilité de commettre des actes des plus violents sans ressentir aucune culpabilité ! Enfin, non. J'exagère. On se sent coupable. On se sent horriblement faible. Impuissant. Mais l'espace d'un instant, on est fort, on est autre. On est sans foi ni loi, sans morale aucune, sans conscience aucune du bien ou du mal. Dans le seul souci de satisfaire nos besoins. N'est-ce pas alors le moment le plus merveilleux ?

Il sait bien qu'il n'en est rien. Parce que généralement, il ne se souvient pas. Ou par bribes. Et de ce qu'il se souvient, il n'est pas fier. Il a honte, il est écoeuré. Il a envie de l'effacer. De ne pas s'en rappeler. De ne pas associer cette sensation intense de plaisir qu'il a ressentit avec l'effroi de ses victimes. Et leur torture. Il sait qu'il en vomit, il sait qu'il souffre, il sait qu'il en pleur. Il le sait. Mais pourtant, Elle revient toujours, Elle finit toujours par prendre le dessus. Par le battre. Par faire de nouveau surface.

- Tu as tellement de chance, de ne pas te souvenir. Crois-moi. Il est tellement affreux d'assister de nouveau au spectacle, sans pouvoir jamais intervenir. Mais, même si tu ne t'en rappelles pas, je suis presque sûr que tu éprouves un profond plaisir animal. C'est, j'avoue, ce qui me fait personnellement peur.

Elle soupir. Evacue un poids, un stress, une gêne qu'elle n'a pas cerné jusqu'alors. Qu'elle ne soupçonnait pas. Il est content qu'elle l'ait enfin lâché, qu'elle se soit enfin décidé à avancer. A se libérer.

- Si jamais tu décides d'arrêter de poursuivre ce qui te semble inutile, ou ce qui te semble chimère, tu ne serais personne d'autre que toi même. Dans cette succession de tourments, tu as du beaucoup apprendre. Alors abandonner, comme tu dis, même si je lui préfère largement l'expression "faire évoluer", ne serait rien d'autre de ta part qu'un signe de changement. Ne plus espérer de quelque chose que tu penses voué à l'échec, ou ne plus te battre, pour décider d'évoluer, et d'apprivoiser, d'accepter. Personne ne te jugera. Parce que tu es ton seul juge. Et que les autres ne te jugent que par rapport au jugement que tu émets de toi.

Ses blessures le piquent toujours, elles le brûlent. Elles lui rappellent qu'il est en vie. Et qu'il peut encore souffrir. Un fin sourire se dessine sur ses lèvres craquelées. Aujourd'hui, il aura été conscient d'apprendre.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeMer 18 Sep 2013 - 17:02

De nouveau un haussement d'épaules. L'Hybride avait donné son avis et, quoi qu'elle puisse le respecter, elle 'était pas tout à fait en accord avec cela. Il était vrai que si elle décidait d'arrêter tout maintenant et de laisser les choses se faire, cela resterait son choix et donc personne n'aurait à redire, en théorie du moins. Mais pourquoi arrêter là maintenant, alors qu'elle s'était tant battue ?

"Justement, je ne pense pas qu'il soit inutile d'essayer de rester un peu soi-même, même si les changements finissent toujours par se faire sentir. Et dompter ce qui est en moi, enfin essayer, est également une manière de se battre. Et je ne me vois arrêter là maintenant, alors qu'il y a tant de chemin parcouru. Ne serait-ce que pour me prouver qu'il y a encore de la force en moi. Je n'accepterai jamais qu'un autre s'empare de mon être, Këda, jamais. Surtout si c'est pour tuer ceux qui me sont chers.

Voilà, c'était tout. Elle ne savait pas quoi rajouter à cela, aussi laissa-t-elle le silence revenir sur eux. Mais cette fois-ci, un petit sourire vint se dessiner sur ses lèvres ; elle aimait cette discussion, était contente d'avoir rencontré cet être si particulier dans le fond. Parce qu'à la fois il pouvait lui apporter une autre façon de subir la chose, à la fois il lui donnait de quoi réfléchir dans un cadre autre qu'une discussion entre amis, amis qui étaient des supérieurs hiérarchiques d'ailleurs. Elle regarda son épaule où se trouvait encore de la bouillie de plantes, mais cette fois-ci sans bandage. Cela ne faisait plus trop mal et le goût des plantes avait fini par partir, avec le temps. D'ailleurs, elle n'avait pas mis de cet onguent sur la plaie barrant son visage. Elle était nette donc avait moins de risques de s'infecter ou autre, mais comme qui dirait, il valait mieux prévenir ce genre de choses que les guérir avec bien du mal.

Sans rien dire, elle leva sa main gauche et la porta à cette plaie qui restera sous forme de cicatrice pendant bien longtemps. Cela lui fit rapidement mal, aussi après quelques secondes elle rabaissa le bras et le cala contre elle, une petite moue de douleur sur son propre visage.


-Désolée pour ces blessures. Celle du visage risquera de te rester longtemps.

De nouveau un sourire, presque désolé celui-ci.

-On peut décider de se battre malgré les maigres chances de réussite ou, au contraire, se laisser aller. Dans le fond, je pense que cela dépend des valeurs de celui qui subit les choses... En ce qui me concerne je n'accepterai jamais de tuer ceux qui me sont chers pour une simple soif de sang que je n'avais aucunement au départ et donc qui ne fait pas vraiment partie de moi. J'ai donc choisi mon camp, si je puis dire ainsi."

Le sourire se fit plus franc, plus certain. Que ce soit les Humains de Naelis ou le peuple de son enfance, elle se refusait à cela et, dans le fond, préférerait mourir que de se savoir avoir massacré sa propre famille.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeMer 18 Sep 2013 - 20:12


Il entend bien ce qu'elle lui dit. Parce qu'il l'a aussi ressentit. Cette sensation, ce dégoût du meurtre, cette envie de fuir devant ce qui était en nous. Ce qui était entré en nous. Et pas seulement ce qui nous constitue depuis le début. L'envie de lutter contre ce qui nous a envahit, contre ce qui nous a possédé. Ce qui a prit une place plus qu'importante en nous. Ce qui a prit possession d'une partie de nos pensées, et ce qui prend parfois l'entièreté de notre corps.

 - Je sais ce que tu ressens. Parce que, vois tu, Elle n'était pas là non plus au début. Elle s'est comme greffée sur moi, et a pris racine. Elle s'est insinuée en moi, comme un poison, comme une véritable maladie. Comme une infection. Contre laquelle je n'aurais pas lutté. Parce que trop faible. Parce qu'inconscient. Il est trop tard pour moi, je le sais. J'ai tué beaucoup trop de gens pour espérer rester celui que j'étais avant Elle. Mais ce ne doit pas être ton cas. Heureusement.

Oui, elle n'a pas l'air d'avoir tant souffert de ses excès de violence que lui. Elle a du être mieux entourée. Moins seule. Plus appuyée, et guidée. Chose qui était en cours, pour lui. Avec Saufy. Mais qui n'a jamais abouttit. Parce qu'elle est morte avant. Parce qu'il l'a tué. Il a tout simplement pris sa vie. Détruit son seul et unique soutien. Il s'est détruit.

 - J'ai tué à plusieurs reprises. Et l'euphorie que j'en dégage en est effrayante. J'en suis arrivé à un point où j'ai peur de moi. Où j'ai peur de ce que je pourrais faire. De ce qu'Elle pourrait faire. Et de ce que je pourrais alors ressentir.

Et quand l'elfe tend sa main vers sa joue et effleure sa plaie, il la revoit, l'espace d'un instant. Assise, dans la même position, tendant doucement ses doigts vers son visage. Mais la vision ne dure pas, et si le trouble a put se lire sur son visage, il disparaît rapidement. Il a presque oublié cette blessure, qui lui brûlait pourtant le visage il y a un moment. Mais les souvenirs, et la discussion l'ont relégué à des priorités mineures.

 - Ne t'inquiètes pas de cette cicatrice, mon corps en a déjà encaissé d'autres. Ce n'est pas la première, et ce ne sera sûrement pas la dernière.

Accepter de tuer ceux qui nous sont chers... Quelle idée ! Comme si on avait jamais le choix. Non. On a toujours le choix. Mais c'est dur. Plus dur qu'il n'y parait. Alors, quand elle lui dit vouloir se battre pour être soi, il comprend. Plus que parfaitement. Parce que lui aussi voudrait être débarrassé d'Elle. Etre enfin libre, ne plus se craindre, ne plus douter de soi. Sensation terrible qui pousse à des extrêmes. Lui a choisit la solitude. L'exil. D'autres choisissent le risque de ne plus se maîtriser pour essayer d'apprendre à se contrôler.

 - Est-ce que les valeurs de quelqu'un sont en cause lorsque cette personne ne se contrôle pas ? Je veux dire, pense-tu que sa prise de pouvoir sur toi est uniquement liée à tes valeurs morales ? T'es tu jamais demandé si tu pouvais forcer cette arrivée ? Ou au contraire, la refouler ? Je pense que oui, pour la seconde option. Maintenant, demande toi si ce qui est en toi, n'était réellement pas là avant. Si ce n'est pas seulement un trait de caractère qui a été accentué. Fortement accentué. Je ne sais rien, personnellement, mais ce sont là des questions que je me suis moi-même posé. Et auxquelles j'ai répondu, pour la plupart.

Il fait toujours aussi frais, mais le simple fait de réfléchir, et d'échanger lui redonne un semblant d'énergie. Tournée vers Glinaina, il attend sa réponse. Et guette les traits de son visage.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeJeu 19 Sep 2013 - 11:21

"Est-ce que les valeurs de quelqu'un sont en cause lorsque cette personne ne se contrôle pas ? Je veux dire, pense-tu que sa prise de pouvoir sur toi est uniquement liée à tes valeurs morales ? T'es tu jamais demandé si tu pouvais forcer cette arrivée ? Ou au contraire, la refouler ? Je pense que oui, pour la seconde option. Maintenant, demande toi si ce qui est en toi, n'était réellement pas là avant. Si ce n'est pas seulement un trait de caractère qui a été accentué. Fortement accentué. Je ne sais rien, personnellement, mais ce sont là des questions que je me suis moi-même posé. Et auxquelles j'ai répondu, pour la plupart.

L'Elfe écouta l'Hybride, retenant chacune de ses questions afin de pouvoir y répondre au mieux. Il ne lui serait pas bien difficile de parler sur le sujet, puisqu'elle se retrouvait tout à fait dans ce qu'il disait. Elle pouvait s'y retrouver ne serait-ce que par rapport à son passé, ses crises ou encore certaines des envies qui lui étaient passées par la tête lors de situations plus ou moins incongrues. Mais elle se força à trier tout cela et leva les yeux au ciel, fixant sa même regarder la plafond de la grotte, comme si elle y cherchait quelque chose. Cela dura quelques secondes avant qu'elle ne se remette à parler.

-Je ne pense pas que tes valeurs soient en cause lorsqu'Elle prend sur toi, tout comme Cela pour mon propre cas. A ce moment je ne suis pas moi-même, aucune de mes pensées n'arrive à faire changer mon corps de voie, aucune de mes émotions ne semble atteindre celles qui sont la haine et la soif de sang - enfin du moins est-ce ce que je pense, puisque je n'ai pas l'air d'être vraiment consciente lors de mes crises - sinon jamais je n'aurai attaqué l'un de mes supérieurs ni l'un de mes amis. Et celui que j'ai failli tuer était les deux à la fois... Encore une chance, il a su me maîtriser avant qu'il ne soit trop tard. Il en est de même pour toi, si j'ai bien compris ?

Son regard se posa une nouvelle fois sur ceux de Këda. Rien en eux ne semblait montrer qu'elle mentait ou du moins qu'elle manquait de sincérité. Non, au contraire, cette conversation la conduisait à dire ce qui était, plus qu'à n'importe quelle autre, et cela elle ne s'en rendait compte que maintenant. Non pas que cela la dérangeait. Au contraire, elle avait l'impression d'être le professeur parlant à l'un de ses élèves alors que l'Hybride devait être plus âgé qu'elle et ce de plusieurs décennies, probablement. C'était une relation qu'elle aimait bien, de plus que l'élève pouvait devenir le maître d'une seconde à l'autre.

-Non, ce ne sont pas vraiment les valeurs qui seraient en cause, mais plutôt la volonté... Je peux avoir la volonté de me battre jusqu'au bout alors que je n'ai pas spécialement de grandes valeurs auxquelles m'attacher tout comme avoir des valeurs pour lesquelles je pourrais vouloir vivre malgré tout mais dont il me manque cette motivation, justement. Les valeurs morales sont plus là pour aider et, pourquoi pas, donner une direction à suivre. Et malgré que j'ai des valeurs de ce style, il m'ait déjà arrivé de souhaiter que toute cette histoire s'arrête ou même de rechercher ce qui est pour moi mon côté "sombre" afin de me sortir d'une impasse ; par le meurtre de mes ennemis. Sinon, je ne pense pas que la colère soit un caractère naturel chez moi... J'ai vu un massacre perpétré par des Sombres pendant mon enfance, et pourtant je n'ai jamais su les haïr pour cela. Je ne savais tout simplement pas ressentir cette haine qu'on les Sylvains pour les autres immortels. Maintenant, c'est l'inverse.

Elle s'arrêta dans son récit et inspira profondément.

-Voilà... Personne n'est infaillible, bien au contraire. Que puis-je te raconter de plus ?"
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Sep 2013 - 21:48


Il l'écoute parler doucement. Il apprécie le grain de sa voix et le grave dans sa mémoire. Sait-on jamais. Si un jour elle doit lui demander quelque chose, il saura au moins que c'est bien elle, et non un simple imitateur cache derrière un arbre. Mais surtout, surtout, il retient ce qu'elle lui dit. Lui avouant avoir tenté de se contrôler, souvent, et difficilement. Oui, c'est un exercice des plus compliqué. Qu'il n'a lui même jamais encore réussit. Par manque de volonté ? Plutôt par manque d'entraînement, oui.

 - A chaque instant, je me bats contre Elle. Je n'ai pas un moment de répit. Justement parce qu'il est trop tard pour sauver mes proches. Je ne veux plus être celui qui a massacré, avec joie. Je ne veux plus être celui qui a tué Saufy. Je te souhaite de ne jamais vivre ça, Glinaina. La souffrance est terrible. Et le remords devient omniprésent, pendant un temps, si ce n'est pour toujours. Je me doute que tu ne veuilles pas connaître cela, c'est quelque chose qu'aucun ne voudrait connaître. Et je sais bien que c'est pour cela que tu te bats. Mais sache que, peut-être, tu ne trouveras jamais comment t'en débarrasser. Prépare toi au pire. Et alors, tu pourras accueillir le meilleur.

Il ne sait pas ce qu'elle a, alors certes, il ne peut savoir, il ne peut prédire. Mais il sait que si elle est préparée au pire, elle saura recevoir le meilleur, comme un présent des dieux. Et c'est certainement ce qu'il peut lui donner de mieux, là, de suite, dans sa position et dans cet endroit. Des mots. Quoi de plus beau que des mots ? Que le son, la douce mélodie qu'ils produisent lorsqu'ils sont enchaînés, les uns aux autres ? "Oh, tu le sais ce qu'il y a de plus beau ! Le sang... Tu sais, la couleur vermeille, la chaleur du flux..." Non. Qu'elle se taise. Que cette voix ce taise. Qu'il arrête de penser, de se contredire.

 - La perfection serait ennuyeuse... Si triste et dénuée de sens ! Ce serait l'échec de la race, la faiblesse d'un peuple. Tu peux me raconter encore plein de choses Glinaina. A toi de voir si tu en as envie ou non. Veux-tu que je t'en raconte, moi ? Demande, je te donnerais, dans la mesure du possible. Si jamais je peux aider...

Oui, si jamais il peut aider... Ca changerait des massacres, de la solitude et de la peur. Oh oui, ça changerait beaucoup. L'elfe qui est assit à côté de lui lui donne envie d'être bon. Lui donne envie d'être celui qu'il aurait put être sans cette pourriture d'elfe. C'est étrange, mais il n'a pas gardé de rancune envers cette race, qui l'a pourtant fait souffrir plus que les hommes. Et bien plus que les drows. Paradoxal, quand on y pense. Mais véridique. Peut-être n'était-il pas au bon moment au bon endroit. Seulement, l'histoire ne peut être changée. Contrairement au présent.

Elle lui donne comme une bouffée d'air frais, un espoir infime, mais un espoir tout de même.Elle lui montre une voie autre, une voie qu'il peut encore rejoindre, mais dont le pont entre elle et sa propre route s'effondre au fur et à mesure qu'il avance. Qu'il s'enfonce dans la peur, dans la violence et dans la haine. Mais il est si dur de s'arracher à cette route toute faite, déjà tracée pour lui, seulement pour en rejoindre une autre dont il ne sait rien. Sur laquelle il n'a aucune certitude. Certes, elle lui fait envie. Mais de là à la joindre, il y a un fossé. Ou un pont. Un très long pont, dont on ne voit presque pas le bout.

Elle l'entraîne par là, sans s'en rendre compte. Et lui se laisse porter, essaye de se laisser porter du moins. Il aimerait partir à la dérive, redevenir un enfant. Innocent. Insouciant. Libre. Oh, il aimerait tant. Mais Elle ne le veut pas, non. Elle veut qu'il reste celui qu'il est devenu. Elle ne veut pas d'un enfant.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeMar 24 Sep 2013 - 15:36

Aucun signe particulier ne se fit voir sur son visage alors qu'en réalité, l'Elfe se posait plus d'une question : qui était Saufy ? Une amie ? S'était-il déjà laissé gagner par l'ombre, par Elle comme il dit, jusqu'à tuer ses propres proches ? Peut-être... Certainement, même, vu la façon dont il exposait son point de vue ; point de vue qui semblait plus être en ensemble de faits qu'autre chose. Alors Këda répondit à la question qu'elle lui avait posée, se faisant clair sur le fait que pour lui la perfection n'était pas une très bonne chose. Elle serait ennuyante, une faiblesse aussi bien pour une personne que pour un peuple... Puis il lui demanda si elle voulait qu'il lui raconte quelque chose, une partie de son histoire sûrement, à moins qu'elle n'ait envie d'en dire plus sur elle-même - ce qui n'était pas le cas. La réponse ne se fit pas attendre, ne prenant pas le temps de passer par le cerveau, les mots se liant d'eux-mêmes pour une quelconque raison.

"Qui est Saufy ?


Glinaina sentit alors comme une atmosphère pesante s'installer dans la grotte. Elle n'avait pas posé la bonne question, elle s'en doutait. Mais ce qui était fait l'était et elle ne pouvait pas revenir en arrière. Au pire elle pourrait essayer de se corriger, mais l'envie n'y était pas. Il ne voulait plus être celui qui avait tué Saufy, et puis ? Et puis cette phrase l'avait interpellée plus que n'importe quelle autre. Elle se demandait qui pouvait bien être cette personne pour qu'il désire à ce point renvoyer la vérité. Qulqu'un qui devait avoir une place importante dans son coeur, peut-être.

-Si tu ne veux pas répondre, ne le fais pas. Si aucun de nous n'est parfait, nous avons tous une part de secrets en nous qu'il nous faut parfois garder. Certains appellent cela "l'intimité", je ne suis pas sûre que cette notion soit exacte en tout temps et en toute heure.

Elle soupira doucement, laissant le choix à l'Hybride de répondre ou non. Elle devait avouer qu'elle avait eu beaucoup de chance dans son malheur : depuis le début, il y avait toujours eu quelqu'un pour la protéger de ce qui la prenait, pendant les temps où elle ne pouvait réellement se maîtriser. Aendel, Nakor, Delnwë... Qu'aurait-elle pu demander de plus, dans le fond ? Ne jamais avoir rencontré l'assassin à Naelis, que son côté sombre ne se soit jamais à nouveau manifesté et encore moins aussi violemment.

Une fois que Këda eut pris sa décision et parla en fonction de, Lina prit une nouvelle fois la parole.


-Au fait... Tu as raison de dire qu'il faut se préparer au pire concernant son mal, mais je ne vois pas en quoi il est trop tard pour toi. On ne pourra jamais effacer le passé, aussi il nous faut toujours faire avec l'instant présent en pensant à l'avenir. Je ne te demanderai pas ce qu'il s'est passé, mais sache qu'il te sera toujours possible de repartir à zéro concernant certaines choses. Il ne sera plus qu'à toi de décider de te battre ou non pour garder ces liens que tu auras établis. Ce n'est pas chose aisée, je peux te le garantir. Mais parfois on se dit que ça en vaut la peine."
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeVen 27 Sep 2013 - 17:15

– Qui est Saufy... En voilà une question. Ne t'inquiètes pas, je sais bien que je peux garder le silence sur ce que je ne veux pas dire. Seulement, c'est extrêmement compliquée comme question. Ce n'est pas si simple que tu pourrais le penser. Elle est, disons, l'une de mes victimes.

Comment répondre ? Que dire ? Il sent bien que cela devrait couler tout seul, qu'il devrait pouvoir dire qui est exactement Saufy. Seulement, il ne le peut, il ne le sait. [color]"Bien sûr que tu le sais. Il est seulement très douloureux d'évoquer son souvenir. Normal, tu l'as tué. Et tu as tué par là-même une partie de toi. Un espoir naissant. C'est... si pénible. Si désagréable."[/color] Mais elle a tant d'espoir ! Elle semble si résolue, si pleine de certitudes. Si enjouée... Ne doit-il pas la décevoir, la désappointer ? Lui raconter comment... Oui, il doit. Ne serait-ce que pour lui.

- Oublions un instant Saufy, et si jamais tu veux réellement savoir, alors je te dirais ce qui me sera possible de ne pas taire. Tu penses alors qu'il n'est pas trop tard pour moi ? Et tu penses qu'il m'est possible de préserver mes liens. Si, un temps soit peu, je le veux réellement. Et bien, Glinaina, ne faudrait-il pas d'abord que j'ai ces liens dont tu parles ? Je n'ai aucune relation, aucune envie de relation avec quiconque, et je n'ai rien qui ne vaille la peine de mourir pour moi. Par moi plutôt. Non, les seuls qui sont morts pour moi avaient de solides et uniques raisons.

Quand cette abomination de l'Anaëh est venue le chercher, il ne sait comment il l'a su là par ailleurs, mais quand il est venu, quand il a ravagé son entourage et son refuge... Alors il a compris. Il a compris qu'il n'était qu'une plaie. Une créature ignoble et indigne de vivre. Par la suite, il a cru plusieurs fois mourir. Chose qui lui aurait été préférable. Mais ce ne fut pas le cas. Aujourd'hui, il regrette toujours. Il regrette de n'être pas mort dans ses bras. De ne pas lui avoir claqué entre les doigts.

- Ce sorcier, cet elfe, ou n'importe, appelle le comme il te plaira de le nommer, peut importe au final, il m'a réduit à néant. Il a fait de moi ce que je suis maintenant. Et il n'a pas réussit à me contrôler. Il n'a pas réussit à me contenir, dans toute sa cruauté, dans toute son ingéniosité, il n'a pas réussit à m'arrêter. Qui le pourrait ? Elle est en moi. Comment l'en sortir ? Elle n'est le fruit d'aucune magie obscure, d'aucune sombre torture. Alors j'aimerais que tu m'explique comment tu peux penser qu'il n'est toujours pas trop tard pour moi. Comment, après avoir tué des centaines d'innocents, je pourrais me relever avec une conscience entièrement intacte, sans aucun remords, et devenir quelqu'un de "bien".

Il secoue la tête. Non, c'est impossible. Il l'aurait su sinon. On lui aurait dit. Mais comme ce n'est pas le cas, comme ce n'est réellement pas le cas, cela n'existe pas.

- Non Glinaina. Après tout c que j'ai fais d'atroce, après tout le plaisir que j'y ai pris, parce que j'y ai pris du plaisir oui, je ne veux pas guérir. Je ne veux pas simplement oublier le passer, je ne veux pas me dire que ce qui est fait ne peut être défait, et continuer comme l'homme le plus honnête du monde, vaille que vaille. Ca n'en vaut tellement pas la peine. Et c'est impossible. Impossible de nier ce que j'ai fait. Si jamais je voulais mettre fin à ça, à Elle, je n'aurais d'autre choix que de mourir. Et crois moi, ce n'est pas faute d'essayer. Je suis irrécupérable. Incapable de mourir.

Parce qu'Elle l'en empêchait toujours. Parce qu'Elle était toujours derrière son dos pour être sûre qu'il ne l'abandonne pas. Pour être sûre qu'Elle reste en vie. Elle sait pertinemment qu'Elle n'est rien sans lui. Et Elle n'a pas envie de ne plus être, un temps soit peu qu'Elle existe réellement. Elle n'est qu'une entité à laquelle il prête son corps. Rien de plus. Rien de moins.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeDim 29 Sep 2013 - 16:27

"Est-ce donc juste cela ?

Ce fut tout ce qui sortit de la bouche de l'Elfe lorsqu'il eut terminé sa tirade. Juste cela, mais dans le fond bien trop pour une seule et unique personne. Mais ça ne répondait pas à sa question : est-ce tout ? Etait-ce tout ce qu'il avait à dire, tout ce qu'il pensait ? Laissait-il donc ses bras tomber face à Elle juste parce qu'il aurait tué des gens à cause d'Elle ? Question de mentalité ou question de force. Peut-être que dans quelques années elle serait comme lui, à voir les choses en noir, à ne plus pouvoir se battre. Mais en attendant, le fait d'avoir dû se rapprocher des Humains et de vivre en communauté après s'être rendue d'elle-même à la justice naelisienne avait eu de quoi la faire réfléchir. Et maintenant, si elle arrivait moins bien à se battre qu'avant, elle n'avait pas pour autant l'envie de se laisser prendre par quelque chose qu'elle ne considérait pas comme elle-même. La vie existait...

-Tu ne m'as pas comprise, Këda. T'ais-je demandé d'avoir la conscience tranquille, d'avoir un passé blanc comme neige pour oser tenir à des liens ? Non, pas à ce que je sache ! Aucun de nous deux ne peux avoir ce passé si blanc, nous avons tous les deux des âmes sur la conscience. Peut-être pas de la même manière, mais qu'est-ce que ça peut faire ? Je te propose juste de faire avec ton passé, de l'accepter tel quel et de repartir de bon pied et, pourquoi pas, de créer des liens qui te permettront de tenir. Enfin... Si tu te dis déjà trop irrécupérable pour cela ou bien que tu n'as aucunement envie de te lier à quoi que ce soit, que veux-tu que je fasse ?

Le ton de sa voix était monté au fil de ses paroles, devenant non pas un enseignement comme une partie de leur conversation semblait l'être devenue, mais plus un sermon qu'autre chose. A chacun son tour. Détournant son regard de l'Hybride, elle posa sa main droite contre la paroie et la positionna de sorte à ce qu'elle puisse l'aider à se lever puis y appliqua une bonne dose de force. Son bras trembla un coup, mais il tint bon jusqu'à ce que l'Elfe se soit mise sur ses genoux, une grimace de douleur sur son fin visage. Elle fit une nouvelle fois l'effort de rassembler ses forces et inspira un grand coup tout en poussant sur ses jambes pour se relever et, une fois cette petite prouesse faite, elle resserra sa prise sur son bras gauche tout en baissant la tête pour ne pas montrer ouvertement que la douleur avait fait naître des larmes qui coulaient le long de ses joues.

Il lui fallut un temps avant que la douleur ne passe et lorsqu'elle put vraiment la contenir en elle, elle s'avança de quelques pas vers l'entrée de la grotte puis s'arrêta, observant la lumière du matin jouer avec les feuilles devenues brunes en cette saison. Elle réfléchissait, tout bêtement. Elle se repassa ainsi ce qu'avait dit Këda, immobile, avant de reprendre la parole d'un ton très calme.


-Dans la forêt où vivent les Elfes, j'ai rencontré un être millénaire qui, comme moi, avait subi une torture perpétrée par un Sombre ; lui aussi n'en est pas revenu indemne et c'est certainement la raison pour laquelle il a essayé de m'aider. Ces Sombres qui nous affligent une douleur qui nous lancine des années durant, il les appelle des "Tourmenteurs", ce qui leur va très bien je trouve. Chacun le sien, chacun ses cicatrices. Mais ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas se battre, sinon cela reviendrait à donner raison à ce Tourmenteur, qu'il Sombre, Elfe, vivant ou mort.

Elle se retourna alors vers Këda, les traits de son visage montrant tout le sérieux qu'elle apportait à cette partie de la conversation.

-Que veux-tu, Këda ? Veux-tu vivre ou survivre, ou bien veux-tu tout simplement te laisser aller en implorant Tyra de te prendre alors que ce qui est en toi fera tout pour que ce ne soit pas le cas ? Veux-tu te donner les moyens d'exister, tout simplement, quoi que les autres en disent ? Parce qu'on a toujours le choix, même s'il n'est pas toujours visible ou qu'il n'est pas évident à trouver."

Il n'appartenait qu'à Këda de faire un choix et de le lui poser. S'il refusait de ne serait-ce qu'essayer de rejoindre la voie qu'elle s'était vouée à emprunter malgré tout, elle ne pourrait rien y faire et se devrait d'accepter son choix. Sinon, il se pourrait qu'elle devienne le premier lien qu'il entretiendrait à partir de cet instant. Mais faudrait-il qu'il le veuille...
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeMar 1 Oct 2013 - 18:04

Son ton monte à mesure qu'elle se révolte. Qu'elle se révolte pour lui. Pour ce qu'il est, pour ce qu'il veut devenir. A cause de ce qu'il lui a dit. A cause de cette vérité qui doit être innacceptable. Oui, c'est quelque chose d'assez paradoxale de vivre dans le seul et unique but de mourir. Ce qu'elle lui propose, ce qu'elle veut pour lui, ce sont des liens, des liens plus ou moins solides avec les autres.

- Glinaina.... Je survis depuis longtemps, et c'est quelque chose d'assez terrible tout de même, pense à ce que je ne peux faire, pense à ce que sont mes priorités ! Je ne suis jamais en sécurité, non, et pourquoi ? Parce que j'ai tué beaucoup trop de gens, j'ai beaucoup trop de meurtre à mon actif. Qui, sincèrement, qui voudrait de moi ? Qui voudrait un temps soit peu m'aider à être quelqu'un d'autre, quelqu'un de meilleur disons ? Qui voudrait me donner quelque chose qui m'oblige à me battre ? Saufy me l'avait donné, et c'était déjà une chance inespérée. Un hasard pur et simple. Et vois où ça l'a mené ! Je... Je ne suis pas sans coeur, et je sais que ces personnes, si rares soient elles, qui peuvent me donner ces choses, qui peuvent me pousser à créer des liens pour lesquels je me battrais, finiront un jour ou l'autre par disparaitre. Il se peut même que je les tue, en plus de les faire constamment souffrir.

Elle lui martèle qu'il a le choix. Oh, bien sûr qu'il a le choix, il le sait bien. Et lorsqu'elle se lève, il l'imite, grimaçant lorsque la peau de son dos retrouve une position disons normale, ce qui ne l'empêche pas de faire quelques pas ensuite. Il ne s'approche pas de l'elfe, peut-être parce qu'il sent qu'il lui doit une réponse des plus profonde, parce que ce qu'il répondra là, dans les minutes qui suivent, pourra potentiellement changer certaines choses. Et pas des moindres. Elle s'est tue depuis un moment. Depuis qu'Elle est sortie pendant l'affrontement, Elle n'a pas reparue. Non qu'il s'en plaigne, plutôt qu'il ressente un vide. Un vide qu'il aimerait combler. Avec autre chose, peut-être. Bien qu'il sache ce vide éphémère.

- Ecoute... Pour toi, je ne sais, je n'oserais m'aventurer dans les détails, mais il me parait que pour toi, ce chemin a été, disons l'évidence, a été rapide, et relativement facile à emprunter. Mais pour moi... Pour moi, je sais que ce n'est pas de même. Tu avais des connaissance, avant cette séance de torture, tu avais des amis, tu avais des liens, des gens sur qui compter. Ne te méprends pas, je sais que ce n'a pas été facile tout les jours, et je ne suis pas entrain de dire que tu n'as pas souffert, cependant, tu es une elfe. Tu appartiens, en quelques sortes, à une société, à une famille. Qu'importe ce que tu puisses opposer comme argument, ton sang ne trompera jamais personne. Alors que moi, mon unique famille a été détruite. Et je ne te parle pas des autres, de la société, pour qui j'étais un monstre. Pour qui je le suis toujours d'ailleurs.

Il marque une pause avant de reprendre. Avant de lui expliquer, plus encore ce qui lui tient à coeur, et ce qui lui passe par la tête. Ce qui bouillonne en lui, ce dont il a envie.

- Dis moi, qui voudrait d'un monstre ? Et, en tant que tel, ne serais-je pas égoïste d'accepter de quelqu'un un sentiment, un lien particulier ? Sachant que je peux le faire souffrir plus encore que si je ne provoquais aucun sentiment chez lui ? Ne serait-ce pas horrible de les garder près de moi lorsque je suis capable de les meurtrir plus que n'importe qui ? Je veux bien Glinaina, je veux bien. Seulement, il me faut la certitude que je ne blesserais personne. Et plus important encore, il faut que quelqu'un, disons, veuille de moi.

Oui, parce qu'il n'est pas sûr de pouvoir aujourd'hui se créer des liens. Certes, il n'est pas connu de beaucoup de monde, mais voilà, c'est tant un souci qu'un avantage. Il sent bien que l'elfe veut l'aider. Oui, il le sent, et en quelques sortes, ça le rassure, ça l'apaise. Dans le froid de l'automne, les feuilles mortes et la boue tapissant le sol, il se sent vivant. L'humidité pénètre ses pores, et il aimerait avoir des vêtements plus secs, plus appropriés. Plus confortables aussi. Mais ça, ça ne va pas venir tout seul. Il doit les trouver. Ou faire sécher les siens. Mais vu leur état, peut-être que ça n'en vaut même pas la peine. Sûrement même.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeJeu 3 Oct 2013 - 18:19

Il était vrai qu'elle avait eu une chance considérable, celle d'avoir toujours eu quelqu'un pour veiller sur elle. Et Këda ne semblait pas avoir cette chance relationnelle, sauf peut-être par la dénommée Saufy qui, malheureusement pour lui, n'était plus de ce monde. Mais là n'était pas le plus important pour elle, c'était la réponse à sa question, qu'il dise ce qu'il voulait faire de sa vie, s'il voulait se donner les moyens de vivre et d'aller plus loin. Et cette réponse fut accueillie dans le silence, l'Elfe regardant intensivement l'Hybride alors qu'il supposait ce qu'elle avait vécu et parlait de son passé. Qui voudrait de lui, être n'appartenant à aucune race et pouvant être dangereux pour ceux qui se montraient proches de lui ? Personne, peut-être, ou quelqu'un de foncièrement bon... à moins que ce ne soit une personne lui ressemblant.

"Je peux blesser mes propres amis, Këda, et ce à n'importe quel moment, voire même les tuer. Cela ne se fait que lorsque je ne puis plus me contrôler, certes, et j'ai eu la chance que mes cibles étaient soit de bons combattants eux-mêmes, soit étaient entourés de gens qui étaient capable de me maîtriser avant qu'il ne soit trop tard. Le dernier Humain que j'ai essayé de tuer était et est toujours un ami proche qui, si j'en crois ses mots, avait su voir en moi que j'étais moins normale qu'il ne paraissait mais ce ne fut uniquement parce qu'il me connaissait bien qu'il... Ce n'aurait pas été le cas et j'aurais perdu un supérieur qui m'est cher.

Et pourtant, malgré un passé quelque peu tumultueux et cette tentative d'assassinat, ils ont décidé de continuer à me faire confiance, à me concidérer comme l'une des leur, une soeur d'armes. Ma famille n'est pas celle que tu croix. Pour tout te dire, je ne sais si je puis vraiment me considérer comme Elfe avec ce côté sombre qui est en moi. Enfin... tout cela pour te dire qu'il y aura des gens pour t'accepter et que nouer des liens avec eux n'est pas forcément égoïste. Si tu les obliges à établir ce lien, ce le sera. Mais s'il se fait d'une manière réciproque, alors toi ainsi que l'autre serez tous les deux aussi égoïstes !


Tenant toujours son bras gauche, elle détourna un instant la tête pour se confronter à la lumière matinale. Dans le fond, elle était soulagée qu'il ait accepté de concevoir qu'il pourrait de nouveau établir des liens avec d'autres personnes. Si cela pouvait un jour l'aider, alors elle ne pouvait qu'en être heureuse, enfin... contente, plutôt, ayant du mal à trouver ce qu'est réellement d'être heureux. Ah philosophie, lorsque tu nous tiens !

-Je ne pourrai jamais te promettre que tu ne blesseras personne. C'est un risque qu'il est à toi d'accepter ou non, tout comme cette personne qui voudra se lier avec toi. Et c'est un risque que je suis prête à prendre, si tu l'acceptes. Même si je ne pourrai pas être bien souvent auprès de toi."

Elle se retourna à moitié de façon à le regarder droit dans les yeux à nouveau. Un sourire vint se dessiner sur le fin visage de la Sylvaine, sourire qui se voulait amical. Entre "monstres", ils se comprenaient. En tant que personne, elle l'acceptait.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeDim 6 Oct 2013 - 15:07

Elle accepte de courir un tel risque. Elle accepte. Comme... Comme Saufy ? Oui, comme Saufy. Mais elle n'est pas Saufy. Et loin s'en faut. Elle n'a pas cette innocence, et cette douceur. Elle n'a pas l'air perdue, elle n'a pas l'air inconsciente. Elle n'est pas Saufy, non. Cependant, comment s'ôter de la tête cette comparaison si évidente ? Son esprit fait le lien, et ce avant même qu'il ne puisse se dire qu'il a tort. Parce que bien sûr, il a tort. Même sur leur motivations, il est impossible de les confondre. Celles de départ s'entend. Pas celles qui ont naturellement suivies chez Saufy. Pas celle qui se sont imposées. Qui ont découlées de son comportement, de ses sentiments. Ses sentiments. Il sait qu'elle a éprouvé des sentiments. Pour lui. Un sourire se dessine sur les lèvres de l'elfe. Un sourire qu'il lui rend. Parce qu'il ne sait pas quoi faire d'autre. Parce que cet espoir qu'elle fait naître en lui est au dessus des mots. Au dessus de tout. Et pour une fois, ni lui, ni Elle, ne s'efforce de le briser. Peut-être qu'Elle est seulement absente. Mais tout de même.

Il s'avance doucement, émergeant du fond de la grotte pour s'inscrire à côté de l'elfe. Qu'il doit dépasser d'une tête. Mais ce n'est pas ce qui l'empêche de lâcher un mot, avant d'en enchaîner d'autres, plus vite, plus explicitement.

- Merci. Etre auprès de moi, ce n'est peut-être pas ce qui est le mieux, le plus sécuritaire, ni pour toi, ni pour moi, alors ça me va. Le simple fait de savoir que quelque part... Que quelque part tu es là, c'est parfait. Oui, c'est plus que je n'aurais jamais put espérer.

Dans l'air humide de l'automne, il se sent vivant. Plus vivant qu'il ne l'a été depuis longtemps. Il sent qu'ils vont bientôt se quitter. Qu'ils vont bientôt tracer de nouveau leurs chemins, chacun de leur côté. Un instant, il lutte contre cette idée. Il n'a pas tellement envie de se retrouver seul de nouveau, pas après avoir tant discuté. Il n'a pas envie d'être de nouveau livré à lui-même. D'être livré à Elle. Non, il n'en a pas envie. Mais il sait que c'est nécessaire. Que c'est même logique. Il inspire profondément et souffle lentement. Il ramasse ses vêtements, tas de loque détrempées et déchiquetées. Il devra s'en trouver d'autre. Peut-être dévaliserait-il un marchand, sur la route qui traverse Aduram en provenance de la Péninsule pour l'Estrévent. Peut-être oui. Ou alors, il s'aventurera dans un village, pendant la nuit, et verra ce qu'il pourra y trouver.

- Je crois que nous devons désormais nous séparer. On se reverra, n'est-ce pas ? Et ce jour, je te promet d'être plus décemment vêtu, et de ne pas essayer de te tuer.

Si cette promesse peut passer pour une plaisanterie, elle n'est rien de moins qu'une promesse pour lui. Il la reverra, et dans un état bien moins effrayant. Il jette un dernier regard en arrière et s'éloigne de l'abris. Il s'enfonce dans les fourrées, et finit par disparaître aux yeux de l'elfe. Qui a dut elle aussi reprendre le cours de son chemin.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir - Page 2 I_icon_minitimeJeu 10 Oct 2013 - 20:39

"Merci. Etre auprès de moi, ce n'est peut-être pas ce qui est le mieux, le plus sécuritaire, ni pour toi, ni pour moi, alors ça me va. Le simple fait de savoir que quelque part... Que quelque part tu es là, c'est parfait. Oui, c'est plus que je n'aurais jamais put espérer.

Gliaina inclina simplement sa tête pour lui signifier qu'elle avait bien compris ses paroles et qu'elle les acceptait. Savoir simplement qu'une personne pense à vous, en ce moment précis et que, si besoin, vous pouvez compter sur elle... n'est pas grand chose et est tellement à la fois. L'Elfe savait qu'elle avait déjà de tels liens de tissés mais qu'à force ils étaient éprouvés par les imprévus de la vie et les tourments. Quelques uns s'étaient casser au fil du temps, d'autres s'étaient au contraire solidifiés. Qu'en sera-t-il de cette nouvelle amitié entre Këda et elle ? Personne ne pouvait le dire. Sauf le temps, peut-être.

L'Hybride respira fortement avant d'aller reprendre ses habits plus ou moins déchiquetés. L'Elfe le suivit du regard et lui sourit lorsqu'il revint vers elle. Il allait être temps de se quitter, déjà, pour que chacun puisse retourner à ses occupations et obligations. Et des obligations, elle en avait qui allaient grandement la réclamer !


-Je crois que nous devons désormais nous séparer. On se reverra, n'est-ce pas ? Et ce jour, je te promet d'être plus décemment vêtu, et de ne pas essayer de te tuer.
-Nous nous reverrons, sois-en sûr. Et je te promets également de ne pas essayer de te tuer cette fois-ci ! Par contre, pour les vêtements... Je pense que cela pourrait être pire."

Son sourire se transforma en un petit rire qui vint égayer un peu l'atmosphère, pointer le fait qu'elle ne prenait aucunement ce "manque de décense" mal, mais qu'au contraire elle s'en fichait un peu. La prochaine fois sera dans de meilleures conditions, que demander de plus ? C'était ce qu'elle pensait lorsqu'il prit la route, jetant un dernier coup d'oeil dans sa direction avant de se mettre à courir malgré les blessures qu'elle lui avait infligées. Elle le regarda s'éloigner et ce fut qu'une fois qu'il eut disparu de sa vue qu'elle s'occupa de ses propres affaires. Elle n'avait que ses armes à reprendre et il lui fut quelque peu difficile de les mettre, surtout pour le carquois. Elle ne se voyait vraiment pas courir avec son épaule !

Une fois la prouesse de l'armement passée, elle prit à son tour la route, celle qui la mènerait vers le village où elle habitait. Par chance elle ne rencontra personne ne voulant atteindre à sa vie, mais plutôt des gens qui s'inquiétaient pour elle...



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