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 Parce qu'on ne peut pas toujours choisir

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Këda
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MessageSujet: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeMer 8 Mai 2013 - 20:20

En lisière de la forêt, il observe la plaine. Il sait qu'en la traversant, il trouvera Naelis, et l'océan. Il n'a jamais vu une étendue d'eau pareil, et aimerait pouvoir contempler une pareil merveille. Il se rappel la manière dont Saufy en parlait. Il en était presque jaloux par moment, tant elle vantait sa beauté, sa pureté et sa grandeur. Il n'avait cependant jamais put s'en approcher, trop risqué pour lui. "Arrête de rêver d'elle, tu sais bien qu'elle est morte de tes mains, tu n'as aucun droit sur son souvenir, aucune chance de recueillir son pardon un jour, et aucune raison de la garder dans ton coeur. Tu l'as faite souffrir plus que n'importe qui, alors ne crois pas avoir le droit de revendiquer son âme et son amour."

Cruauté pure, elle lui arrache le cœur. Il sait qu'il n'a pas le droit de la penser responsable de sa mort, mais il le doit pour sa santé, pour tenir la douleur à distance, et éteindre cette immense culpabilité qui le ronge de l'intérieur, petit à petit, et ce depuis trop longtemps. Il n'a, à vrai dire, jamais réellement fait son deuil, et cette peine lui pèse depuis trop longtemps. Autant les morts qui défilent devant ses yeux à son réveil ne le troublent qu'un temps, autant celle-ci le rend malade depuis qu'il l'a donné. Mais Elle est heureuse. Parce qu'Elle sait qu'il en souffre. Parce qu'Elle seule sait combien il tenait à Saufy. Parce qu'Elle l'a tué.

Il a envie d'hurler, d’extérioriser. Mais il garde ça pour lui, encore et toujours, de peur qu'une bande d'homme lui tombe dessus. De peur de souffrir plus que de raison, tout ça pour encore se noyer dans des souvenirs rouges du déchaînement de haine et de violence dont Elle est capable. Il a tellement peur de lui que ça en devient insupportable. Peur de ce qu'il est capable de faire, peur qu'Elle revienne, encore et toujours, parce qu'Elle n'a personne d'autre, Elle n'a que lui et, en quelque sortes, est lui. En quelques sortes. Parce qu'au fond, Elle est sa bête, Elle est une entité, avec ses seules actions, ses seules pensées, et ses seuls actes. Elle n'a cependant que son corps.

"Ne te surestimes pas, tu sais que tu es mortel, tu sais que tu peux la faire disparaître. Tu sais qu'Elle vit par le même battement de coeur, par le même souffle et par le même esprit que toi. Alors tu n'as qu'à mourir." Seulement s'il pouvait ! Mais Elle ne voulait pas, Elle avait cet instinct de survie pour Elle, qui prend le dessus chaque fois qu'il tente de se laisser aller aux bras de Tari. Qu'importe au fond, il doit vivre; Autant profiter, autant la laisser agir, pour ne plus jamais redevenir humain, pour ne plus jamais souffrir.

Il sait que quelqu'un arrive en ce moment non loin de lui. Accroupit, regardant l'horizon, il se laisse aller au doute, et peut-être même à la folie, qui sait ?
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Glinaina
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeJeu 16 Mai 2013 - 22:08

Depuis qu'elle était revenue à Naelis, tout avait changé pour elle. Elle n'habitait plus à la caserne et recherchait dorénavant un nouveau métier. Enfin... les liens d'amitié étaient restés à peu près les mêmes qu'avant son départ imprévu, de même que son amour ; et c'était le principal. C'était l'une des raisons pour laquelle on pouvait la voir en ce jour d'automne loin de la cité, proche de la forêt d'Aduram. Armée de son épée et de son arc, l'Elfe était tout simplement partie à la chasse dans le but de non pas forcément se nourrir, mais de gambader à l'orée de la forêt et ainsi s'aérer l'esprit. Ce n'était pas tout, mais maintenant qu'elle habitait non loin de la forêt, elle en profitait au maximum. Son côté sylvain certainement.

Une bonne partie de la journée passa et le soleil commença à laisser sa place aux lunes, laissant poindre à l'Ouest ses rayons d'un rose-pâle éclatant. A cette heure tardive, la jeune femme rentrait à son foyer, un lapin transpercé d'une flèche pendant au bout d'une ficelle et un message à son ceinturon. Rien de fort intéressant en soit, sauf pour la nourriture - quoi qu'il allait falloir qu'elle retrouve comment cuisinait cette viande, puisqu'elle n'avait pratiquement jamais eu à en faire jusque là. Faire la cuisine s'avérait être presque aussi intéressant que compliqué, mais c'était nettement moins passionnant que l'Art du maniement des armes. Non franchement, elle se demandait comment faisaient les trois quart des femmes humaines pour passer leur vie aux fourneaux et au tricot, lorsqu'elles n'avaient pas en plus à s'occuper d'un nombre incalculable d'enfants qui pour la majorité ne vivraient pas jusqu'à l'âge adulte. En cela, la culture elfique différenciait bien de celle des Humains.

Désormais, Lina pouvait deviner la plaine s'étendant sur plusieurs kilomètres. Plus qu'une bonne heure de marche et elle serait chez elle. Il ferait nuit à ce moment là, mais cela ne la dérangeait aucunement, au désarroi des Hommes du village. Mais c'était là la chance d'être nyctalope et d'être en même temps habituée à combattre par bien des temps !
Alors qu'elle arrivait aux derniers arbres, Glinaina aperçut une forme non loin d'elle. Elle s'arrêta un instant avant de s'approcher de l'inconnu, son arc toujours à la main. Celui-ci regardait vers la pleine, visiblement plongé dans une grande réflexion.


"Puis-je vous aider en quelque chose, Monsieur ?"

Habituée aux mauvaises rencontres, l'Elfe laissa un espace certain entre elle et lui. Les rencontres d'un soir n'étaient pas toujours les meilleures, elle le savait par expérience...
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Këda
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeMar 21 Mai 2013 - 19:12

Comme il l'a pressentit, l'être humain est là et lui adresse la parole.

"Puis-je vous aider en quelque chose, Monsieur ?"

Sa voix chante, pareil à celles des habitants de la forêt. Une elfe donc. Et oui, féminine à n'en pas douter. Elle s'est arrêté à quelques pas, laissant une sorte de distance de sécurité entre eux, comme si elle craignait ce qu'il pouvait être. Peut-être a-t-elle raison. Il est dangereux. Mais là, il l'est plus pour lui que pour elle au fond, puisqu'il est sur le point de Lui céder les commandes.

Il se retourne tout de même, toujours accroupie, ne pivotant que le haut. Lentement, il lève son regard jusqu'à ses yeux. Il sent que les siens sont injectés de sang, plus rouges que jamais. Pourpre du fait de son ascendance drow, le blanc se mêle désormais à l'iris. Seule la pupille se démarque encore, plus noire que jamais. Ceux de l'elfe doivent contraster avec les siens. D'un bleu si pur, sans ombres, ils le regardent. Une trace de méfiance est perceptible, au fond, mais nulle peur ou haine ne vient voiler ces iris d'une couleur si parfaite.

Cette appellation le fait doucement sourire. "Monsieur". Personne ne l'a jamais appelé ainsi. Et pourtant, ça fait un petit moment qu'il vit sous une apparence adulte. Mais aucun respect n'émane des autres lorsqu'ils le voient. Peu importe. Son sourire dévoile donc ses dents blanches et transforme l'expression de son visage. Le coin de ses yeux se plisse d'une telle façon qu'il lui donne un air ironique. Cependant, il n'apparaît pas dangereux.

- Je ne pense pas, jeune elfe, que vous puissiez m'aider en quoique ce soit. Cependant, j'apprécie votre sollicitude et, si je puis me permettre, je vous poserez la même question, à une différence près. Que faites vous là, si tard, dans un lieu qui doit être des plus désagréable pour vous ? N'entendez-vous donc pas cette Symphonie brisée qu'hurlent les arbres ?

Lui même n'entend pas ce chant, ou plutôt, cet appel du désespoir. Mais il en a déjà entendu parlé, par plusieurs elfes, et notamment un extrêmement sensible. A peine avait-il quitté Anaëh vers la Péninsule qu'il avait hurlé de douleur. Mais peut-être que cette sylvaine n'est pas tant sensible et qu'elle n'entend rien de plus qu'un brouhaha, ou ressent juste une gêne, un mal être. Enfin, il n'en sait rien, il n'est pas un sylvain et ne le sera jamais.

La nuit tombe doucement sur la plaine, et il espère qu'Elle n'accapare pas ainsi son cœur, son âme et son corps. Parce qu'il ne veut aucun mal à cette elfette qui se tiens là, debout devant lui. Par soucis d'équité, il pousse sur ses jambes faisant craquer ses genoux, se levant dans toute la splendeur de son mètre quatre vingt dix au dessus de la tête de la sylvaine. Mais ce n'est aucunement dans le but de la surplomber, de lui signifier sa supériorité, seulement par respect envers celle qui lui en a témoigné.
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Glinaina
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeMar 28 Mai 2013 - 20:25

Après l'avoir interppellé, l'homme se retourna à moitié pour dévisager l'Elfe, toujours en équilibre sur ses jambes pliées. C'est alors que la jeune femme remarqua quelque chose de fort peu commun chez cet individu : ses yeux. Etait-ce la nuit qui s'annonçait, ou bien ses yeux étaient-ils rouges ? Les seuls qui avaient de tels yeux... Non, ce ne pouvait pas en être un. Ce ne pouvait pas être un Sombre, sa peau était beaucoup trop claire pour qu'il soit l'un des leurs. En fait, quelque chose d'étrange émanait de cette personnes aux oreilles toutes aussi pointues qu'elle. Etait-ce un hybride ? L'un de ceux nés d'une improbable union ? Certainement. Dans ce cas ce sentiment "dérangeant" devait être normal, du moins à ce qu'elle avait pu entendre sur eux ; ni Elfes ni Sombres, ils n'appartenaient réellement à aucun des deux peuples et en même temps tenaient des deux de façon visible. Enfin c'est ce qu'elle avait toujours entendu, après elle n'avait jusqu'alors jamais rencontré d'hybride de sa vie. Qui sait jusqu'où pouvait-on déformer les choses ?

Comme pour bien des choses, l'Elfe ne laissa pas ses questions se traduire sur son fin visage de jeune Sylvaine. Déjà parce qu'il était devenu dans ses habitudes de rester renfermée sur elle-même, surtout lorsqu'elle n'était pas en présence de personnes dont elle avait (entièrement) confiance, de plus parce qu'à certaines occasions son ancien métier l'y avait habituée. Elle se contenta de rester comme elle était, "l'étrangeté" de celui qui lui faisait face ne la dérangeant pas vraiment, une fois ces ddétails remarqués.


"Je ne pense pas, jeune elfe, que vous puissiez m'aider en quoique ce soit. Cependant, j'apprécie votre sollicitude et, si je puis me permettre, je vous poserez la même question, à une différence près. Que faites vous là, si tard, dans un lieu qui doit être des plus désagréable pour vous ? N'entendez-vous donc pas cette Symphonie brisée qu'hurlent les arbres ?

L'Elfe ne répondit pas tout de suite, préférant laisser l'inconnu se déplacer à sa guise. Celui-ci se releva de toute sa longueur tout en regardant de ses yeux pourpres la jeune femme. Il se révéla être bien plus grand qu'elle, mais sans être d'une imposante carrure, ce qui était d'autant moins impresionnant du fait que Glinaina était assez loin de lui.

-Je chasse et me plais en forêt. Contrairement à beaucoup d'Elfes, je n'entends pas le hurlement des arbres de l'Aduram, ce lieu ne m'est donc guère insupportable. L'entendez-vous, vous ? Après, ce que je fais exactement ici...

Cela ne le regardait pas. Il pouvait très facilement imaginer qu'elle était allée en forêt pour se procurer de la nourriture et c'était vrai, même si sa journée n'avait pas consisté qu'en cela. Elle savait la missive qu'elle avait reçue à l'abris de tout regard et c'était déjà ça d'important. Sans paraître offensive ni rien, la jeune femme réduisit la distance la séparant de l'hybride de quelques pas sans pour autant devenir très proche (physiquement parlant) de lui.

-Et vous donc ? Il y a des villages non loin, généralement les gens préfèrent parcourir un bout de chemin alors que la nuit tombe au lieu de rester en forêt à ce moment là. Personne ne sait exactement ce qu'il s'y passe, qui on peut rencontrer... Certains racontent qu'il existe encore des Elfes qui vivent ici, rythmés par la vengeance et par les cris des arbres. Personnellement je ne pense pas que ce soit le cas : bien trop d'Elfes ont du mal à supporter la traversée de cette forêt. A ce propos, puis-je vous demander qui vous êtes ?"

Sans perdre de vue son interlocuteur, l'Elfe se laissa à contempler le magnifique coucher de soleil le temps qu'il réponde. Elle avait l'impression que quelque chose n'allait pas chez cet homme, mais elle n'arrivait pas à savoir quoi. Peut-être était-ce quelque chose de trop familier pour elle...
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeJeu 30 Mai 2013 - 18:09

L'elfe lui permet de rester conscient, de ne pas sombrer dans cette abîme de noirceur qui se dessine devant lui. Elle l'absorbe dans son temps, dans sa réalité, ce qui maintient une certain sens de la raison dans ses pensées et dans son combat. Il écoute sa voix, si mélodieuse à côté de celle qu'il entend dans son crâne, si douce et si envoûtante. Heureusement qu'elle est là, qu'il n'est pas seul. Il s'accroche inconsciemment à elle comme si elle était l'unique chose, l'unique créature qui le maintenait encore en vie.

Cependant, son visage ne traduit qu'un léger amusement. Elle paraît si innocente, et en même temps si sûre d'elle qu'il ne sait que penser d'elle. Si ce n'est qu'elle ne sera pas une de ses victimes, qu'elle ne mourra pas par sa main et qu'il fera tout pour se contenir.

  - L'entendez-vous, vous ?

- Je ne l'entend pas non, je pense que je ne peux pas. Et je ne ressens pas le besoin de l'écouter, j'en suis sûrement incapable. Seuls les sylvains y parviennent, et je pense que vous avez du remarquer que je suis loin d'en être un.

- Et vous donc ? Il y a des villages non loin, généralement les gens préfèrent parcourir un bout de chemin alors que la nuit tombe au lieu de rester en forêt à ce moment là. Personne ne sait exactement ce qu'il s'y passe, qui on peut rencontrer... Certains racontent qu'il existe encore des Elfes qui vivent ici, rythmés par la vengeance et par les cris des arbres. Personnellement je ne pense pas que ce soit le cas : bien trop d'Elfes ont du mal à supporter la traversée de cette forêt. A ce propos, puis-je vous demander qui vous êtes ?"

- Ces elfes dont vous me parlez, je les entends quelques fois, je les sens proche de moi. Mais ils sont devenus fous et souffrent mille douleurs que je vous souhaite de ne jamais connaître. Leurs voix sont différentes, leurs cris respirent la folie et leur douleur dépasse l'entendement.

Il marque une pause, presque imperceptible, durant laquelle il se demande que répondre à sa question.

- Quant à ce que je suis... Je dirais que je suis ce que tous appelez un hybride, un misérable bâtard, puisque reconnu par aucune des deux races dont je descends. Les enfants m'appelaient Onna* mais vous pouvez préférer Këda ou tout simplement ce "monsieur" par lequel vous m'avez étrangement appelé. Pour ce qui rôde potentiellement en Aduram, je vous avoue n'avoir jamais eu d'ennuis quelconque avec, et ce sont bien les humains, les elfes ou les drows qui m'ont le plus dérangé durant la période où j'ai couru le monde. Je peux vous affirmer que cette forêt est l'endroit le plus sûr que je connaisse à ce jour.

Il sait que cet endroit a mauvaise réputation, et ce à juste titre. Mais il est vrai que pour lui, c'est l'endroit le plus sûr qu'il ait connu. " C'est aussi là où tu as rencontré Saufy... Peux-tu donc réellement dire que c'est un endroit sûr pour toi ? Tu as souffert ici, tu as été si malheureux de cette mort que tu avais toi-même provoqué que tu as décimé pas loin d'un village en une ennéade. Je ne sais pas si ce lieu de souvenir peut-être cité comme un endroit sûr."

L'hybride a une vague idée de ce l'elfe appel "ce qui rôde". Et il sait qu'il en fait partie, plus que n'importe qui d'autre ici. Il doit être l'un des prédateurs les plus cruel de cette forêt, et un des plus étrange aussi. Saufy le suivra partout, quoi qu'il fasse. Alors autant rester là où il se sent bien, là où il sait qu'il ne sera que très peu poursuivit, et là où il sait qu'il peut vivre sans trop de craintes. Peut-être devrait-il s'exiler, dans les terres drows, au délà même de La Faille qui sait ?

- Votre inquiétude est vaine jeune elfe, je ne suis nullement en danger ici. Et ces villages que vous me montrez là-bas ne sont pas un lieu de refuge pour moi, loin de là. Je ne crois pas qu'y passer une nuit serait de bon goût, finit-il en souriant.

Il sent qu'Elle approche. Mais ce qu'il sait aussi, c'est qu'Elle n'arrive pas à l'être plus, comme bloquée par quelque chose d'inconnu. Par quelque chose qu'il ne connait pas.

Spoiler:
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Glinaina
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeMer 5 Juin 2013 - 15:10

"Vous êtes de ces personnes que l'on ne croise guère souvent, Këda. Alors que bien des gens seraient prêts à risquer de faire des erreurs pour atteindre un regroupement de foyers avant que la nuit ne tombe et ainsi rejoindre une sûreté relative, vous semblez affectionner l'inverse. Ce que je puis en partie comprendre, d'ailleurs...

L'Elfe préféra ne pas aller plus avant, le fait de décripter les dires d'une personne n'étant pas spécialement poli ou autre pour faire la connaissance d'une personne. Mais dans le fond, elle avait de quoi le faire tellement ce qu'il lui avait répondu était étrange. Le fait que les "Elfes d'Aduram" existent réellement n'avait pas été pour la rassurer outre mesure, et ce qui avait été ensuivi non plus : une personne préférant une vie loin des villages, dans la forêt et ayant pour principaux ennuis les Humains, les Elfes et les Drows faisait davantage penser à un être sauvage qu'autre chose. De plus, sa première impression quant à l'étrange aura qu'il dégageait semblait être affirmée par les dires de l'hybride... Cependant, elle décida de ne pas simplement prétexter devoir rentrer rentrer chez elle et ainsi de repartir chez soi. Elle se devait également de se présenter et ce n'était pas comme si la peur de Këda lui nouait les entrailles, loin de là.


-Mais je ne me suis pas présentée, veuillez m'en excuser. Mon nom est Glinaina Wylenaryn, mais certains préfèrent m'appeler Lina, certainement parce qu'ils n'arrivent qu'à écorcher mon prénom en essayant de le prononcer. Appelez-moi de la façon qu'il vous plaira.

Un fin sourire vint orner ses lèvres et son regard passa de l'homme à l'horizon qui commençait sérieusement à avoir une teinte bleutée. La nuit ne tarderait pas, sa vue changerait bientôt. Elle repensa à la petite maison qui était devenue son foyer jusqu'à ce que la liaison entre Glenn et elle ne devienne publique et se rappela à sa "promesse" de ne pas rentrer trop tard. Il y avait toujours quelqu'un pour s'inquiéter ou décréter qu'une femme ne pouvait pas se balader seule en forêt, même armée pour le combat à distance comme le corps-à-corps. Craignaient-ils donc qu'elle revienne un jour avec une paire de Drows aux trousses ? Possible...

-La nuit s'étend dans le ciel à une grande vitesse et j'ai encore quelque chemin à parcourir. Je suppose que vous ne vous aventurerez pas dans les plaines ?"
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeJeu 6 Juin 2013 - 17:03

- Vous êtes de ces personnes que l'on ne croise guère souvent, Këda. Alors que bien des gens seraient prêts à risquer de faire des erreurs pour atteindre un regroupement de foyers avant que la nuit ne tombe et ainsi rejoindre une sûreté relative, vous semblez affectionner l'inverse. Ce que je puis en partie comprendre, d'ailleurs...

- Bien des gens... Justement, là est tout le problème. Le regroupement de foyer n'est pas ce qu'il y a de plus sûr, pour moi tout du moins. Je suis plus en sécurité ici que là-bas, dit-il en montrant d'un léger mouvement d'yeux les maisons éparses qu'on peut apercevoir.

Ceci étant dit, il espère ne pas inquiéter plus que de raison l'elfe qui est posté devant lui. Le fait d'échanger, de communiquer avec elle le retient. Là, il sait qu'il peut arriver à ne pas succomber, à rester lui, et seulement lui. Non devenir cette chose immonde et horrible qui peut l'envahir à tout instant.

- Mais je ne me suis pas présentée, veuillez m'en excuser. Mon nom est Glinaina Wylenaryn, mais certains préfèrent m'appeler Lina, certainement parce qu'ils n'arrivent qu'à écorcher mon prénom en essayant de le prononcer. Appelez-moi de la façon qu'il vous plaira.

- Enchanté Glinaina. Je dirais même, êl síla erin lû e-govaned vîn. C'est bien ainsi que vous dites ou je me trompe ?

Un air malicieux s'installe dans ses yeux. Ses yeux toujours aussi rouge, et toujours aussi peu certain quant à l'avenir. Il a peur, ça ne se voit presque pas, mais il le sait. Le sourire qui fend son visage ne monte pas jusqu'aux yeux, comme il l'aurait voulu. Il sent encore sa présence, et ça le gêne énormément. Il se soucis désormais du sort de celle qu'il a en face de lui, de celle qui le maintient conscient, de celle qu'il suivrait à peu près n'importe où en ce moment précis.

- La nuit s'étend dans le ciel à une grande vitesse et j'ai encore quelque chemin à parcourir. Je suppose que vous ne vous aventurerez pas dans les plaines ?

Ce n'est alors plus lui qui parle, mais son instinct de survie, celui qui lui a permit d'être vivant aujourd'hui. Comme une conscience rationnelle au milieu du champs de bataille qu'est devenu son esprit. Bientôt, il ne pourra plus le cacher. Il a eut l'impression que cela disparaissait, mais seulement le temps pour Elle de haïr la voix de l'elfe et de revenir à l'attaque.

- Ce ne sont pas tant les plaines qui me gênent, voyez-vous. Mais ce sont les groupement de masures. J'ai... Comment dire ? J'essaye d'éviter au maximum les êtres humains, et particulièrement ce qui sont sans défense aucune. Cependant, si vous voulez traverser cette étendue, je n'aurais pas de soucis à vous suivre, ou plutôt, vous escorter si c'est ce que vous souhaitez. Je ne sais où vous vous rendez, mais je peux au moins faire une partie de votre chemin, là encore, seulement si vous en avez envie.

Et il espère tellement qu'elle en a envie. Tant qu'il est seul, il peut se laisser aller sans problème, il peut La laisser prendre le dessus, quelque fois, pour égoïstement évacuer la douleur quelques jours. Mais Elle revient toujours et sans cesse à l'attaque, voulant plus, demandant le corps et la conscience de l'hybride. Choses qu'il n'est pas prêt à céder. Il l'était peut-être il y a quelques instants, mais l'elfe est arrivée et l'a sorti de ses pensées les plus noires.

Il ne sait s'il ne rechutera pas une fois qu'elle serait partie, ou tout du moins, qu'il ne la verrait plus. Mais ce qu'il sait, c'est que s'il se laisse aller, même avec Glinaina hors de vue, Elle en aura gardé un souvenir amer et cherchera à se venger. Tout ce qu'il ne veut pas. Parce qu'en ce moment, elle lui fait penser à Saufy. Et il ne veut plus jamais commettre une telle erreur.

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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeJeu 6 Juin 2013 - 22:55

"Ce ne sont pas tant les plaines qui me gênent, voyez-vous. Mais ce sont les groupement de masures. J'ai... Comment dire ? J'essaye d'éviter au maximum les êtres humains, et particulièrement ce qui sont sans défense aucune. Cependant, si vous voulez traverser cette étendue, je n'aurais pas de soucis à vous suivre, ou plutôt, vous escorter si c'est ce que vous souhaitez. Je ne sais où vous vous rendez, mais je peux au moins faire une partie de votre chemin, là encore, seulement si vous en avez envie.

Ceux qui sont sans défense aucune... C'est à ce moment que Glinaina comprit ce qui devait être la raison de la solitude de l'hybride, sans pourtant en connaître les détails : il était lui-même un danger et le fait qu'il ne craigne aucunement l'Aduram laissait à comprendre qu'il était tout à fait capable de se protéger des différentes créatures que l'on pouvait y trouver. Et cela ne donnait pas envie... Et à ce sujet, une question presque existentielle naissait dans l'esprit de l'Elfe : jusqu'à quel point pouvait-il être dangeureux ?

Glinaina regarda Këda sans lui apporter directement de réponse, un débat intérieur se faisant quant à la question discrète de celui dont elle faisait seulement connaissance. Devait-elle accepter de le laisser continuer à ses côtés, alors qu'elle se dirigeait vers un village ? Elle savait qu'elle pouvait elle-même devenir un danger pour autruit, mais était-ce une raison pour garder un danger potentiel trop près de soi ? Non, cela risquait de mal se terminer, elle le savait par expérience. Et pourtant... Lorsqu'elle avait énoncé son proche départ, il avait vite réagi en avançant quelque peu qui il était, ce qui pouvait la surprendre. Mais aussi surprenant que cela puisse être, ce type de dangers ne la faisait pas fuir. Elle avait l'impression de le connaître et, en quelque sorte, d'avoir un moyen de le contrer si nécessaire, même si cela n'était pas la meilleure solution envisageable.


-Très bien, Këda. Accompagnez-moi donc sur le chemin, si vous le souhaitez. Je n'ai pas vraiment besoin d'escorte, mais peut-être que faire plus ample connaissance ne ferait aucun mal ? D'ailleurs, à ce propos... Il y a plus d'une heure de routepour aller jusqu'au village et je n'ai pas vraiment manger... Cela vous dirait-il de partager ce... lapin avec moi ? Ca ne doit pas être très compliqué à faire cuire..."

Elle releva un peu le pauvre animal mort par le biais de la ficelle et, s'assayant à même le sol, elle s'occupa de dénouer le lien le faisant pendre depuis quelques temps. Sans se vouloir proche de Këda, elle squissa un sourire comme pour vouloir le rassurer... ou se rassurer elle-même ?
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeLun 10 Juin 2013 - 19:47

- Très bien, Këda. Accompagnez-moi donc sur le chemin, si vous le souhaitez. Je n'ai pas vraiment besoin d'escorte, mais peut-être que faire plus ample connaissance ne ferait aucun mal ? D'ailleurs, à ce propos... Il y a plus d'une heure de route pour aller jusqu'au village et je n'ai pas vraiment mangé... Cela vous dirait-il de partager ce... lapin avec moi ? Ça ne doit pas être très compliqué à faire cuire...

Le sourire qu'elle lui adresse ensuite est comme emprunt de doute, sans réelles convictions, ou bien des convictions trop faibles pour éclater au grand jour. Il ne sait si elle a compris qu'il n'est pas l'être le plus sûr pour elle dans cette forêt, mais ne pensant pas son intelligence réduite, il suppose que l'elfe a deviné. Partiellement tout du moins, peut-être une simple intuition.

- Pour ne rien vous cacher, il y a bien longtemps que j'ai fait cuire ma viande, c'est un luxe que je ne m'autorise plus. Et si je doute que ça soit compliqué, je ne sais s'il est vraiment prudent d'allumer ici un feu. Quoique nous avons la vue assez dégagée et...

"Tu sais qu'Elle n'aime pas cela, qu'Elle l'exècre même. Je ne jouerais pas à ce petit jeu à ta place. L'elfe n'en vaut pas la peine, tu le sais." Glinaina, elle se nomme Glinaina. Il respire plus profondément, tentant de reléguer au fond de lui, de son esprit, l'envie d'arracher la viande de ses mains et de croquer dedans à pleine dents. Il se retient cependant, contractant un temps ses mâchoires.

- Tout compte fait Glinaina, je ne pense pas que ce lapin soit assez gros pour nous deux, et n'ayant pas faim, je préfère vous le laisser en entier. Mais, si je ne veux partager votre repas, je peux tout de même vous allumer un feu rapidement, et sans que la fumée ne soit facilement repérable.

Il s'enfonce donc quelque peu sous le couvert des arbres, ramassant les branches de bois mort qu'il juge propices pour allumer et alimenter un feu, tout du moins le temps de faire cuire la viande d'une carcasse de lapin. L'action le pousse à l'irréflexion, laissant libre son esprit de toute angoisse. Mais lorsqu'il redevient inactif, ses pensées reviennent. Assis devant le feu, les genoux contre sa poitrine, il glisse doucement vers une douce nostalgie. Une étincelle volant jusqu'à ses pieds le ramène cependant à la réalité.

- J'espère ne pas vous avoir effrayé, Glinaina. Non que cela me gêne, mais je peux vous assurer que vous ne courez, en cet instant, aucun risques. Et, ce qui peut paraître assez paradoxal, vous n'en courrez aucun tant que vous serez à mes côtés, je peux de nouveau vous le certifier. Quant à faire plus ample connaissance, que voulez vous donc savoir ?

Les flammes dansent dans ses yeux déjà rouges, il le sait. Mais il ne quitte pas le regard de l'elfe un seul instant, se noyant dans l'immensité du vert parcouru de flammèches. Il attend sa réponse, sa réaction, ne sachant s'il a eu raison de tenter de la rassurer ou non. Cherchant une réponse à ses propres interrogations. Céderait-il, ne céderait-il pas ? Tout se joue maintenant,il en a la désagréable impression. Parce qu'il sait que si elle ne fuit pas, elle peut sortir son arme, tenter une feinte, voire même le blesser.

Très mauvais tout cela. Il n'a plus qu'à espérer qu'elle ne fasse rien d'insensé, qu'elle lui pose seulement quelques questions, qu'elle finisse son repas et qu'elle reprenne son chemin. C'est ce qui se passerait dans l'idéal. Oui, l'idéal. Mais rien n'est jamais idéal, l'hybride le sait mieux que quiconque. Et peut-être tout autant que celle qu'il a en face de lui, chez qui il sent un écho à ses sentiments, un écho si fort qu'il ne peut l'ignorer.

Il ne sait s'il veut réellement savoir, mais il pense qu'elle est, quelque part, identique à celui qu'il est devenu. Cette pensée l'attriste plus qu'il ne l'aurait pensé. Il sait, et ne souhaite à personne d'être ce qu'il est, de souffrir cette existence. Lui peut encore le supporter. Péniblement, mais tout de même, il vit. Mais il ne sait, doute même que tout les autres en aient la force. La force de continuer, la force de s'accrocher, tant bien que mal. La force de vivre. Peut-être la tient-il de son passé, de ce qui l'a forgé. Il ne sait pas. Ne veut pas savoir, non. Parce que celui qui sait ne peut plus fuir la réalité.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeVen 14 Juin 2013 - 12:28

Finalement, si la confiance ne pouvait vraiment s'établir entre les deux personnes, au moins s'autorisaient-ils à prendre le temps de se connaître un peu mieux. Këda refusa de partager ce qui était pour lui un maigre lapin, mais se porta garant d'un feu qui ne serait pas forcément repérable. L'Elfe rassura l'hybride quant au feu qui en effet pourrait être visible : ce n'était pas comme si les Humains habitant dans les hameaux voisins aimaient particulièrement se promener en forêt la nuit et voir un feu lointain en provenance de cette même forêt ne les aiderait pas à y aller, au contraire. Le plus à craindre serait des bandits ou des Drows, à coup sûr. Mais ils savaient l'un comme l'autre se défendre, non ?


Alors que Këda allait chercher du bois pour le feu, Glinaina s'adossa à la répugnante tache de dépecer et vider le pauvre animal. C'était loin de sentir bon, ce n'était pas très beau à voir, mais le résultat était généralement pas mauvais. Et ce n'était franchement pas cet acte qui allait lui soulever le coeur, elle avait dans le fond déjà vu pire, ne serait-ce qu'avec certaines blessures de guerre. Une fois le feu allumé, elle alla trouver deux pierres et les mis de sorte à ce que le lapin puisse cuir à la broche. En le regardant bien, elle ne se voyait pas manger l'animal à elle seule. Peut-être voudrait-il y goûter ? C'était sans assaisonnement, mais bon, c'était déjà ça...

"J'espère ne pas vous avoir effrayé, Glinaina. Non que cela me gêne, mais je peux vous assurer que vous ne courez, en cet instant, aucun risques. Et, ce qui peut paraître assez paradoxal, vous n'en courrez aucun tant que vous serez à mes côtés, je peux de nouveau vous le certifier. Quant à faire plus ample connaissance, que voulez vous donc savoir "
-Assez paradoxal ? Nous sommes tous un danger pour quelqu'un, tout comme une sorte de protection. Au moins ne sommes-nous pas hostiles l'un envers l'autre, Këda. C'est déjà une première chose.

Assise sur ses talons, regardant le feu dévorant une partie de la chair du petit animal qu'était le lapin, Lina se dit au fond d'elle-même que pour l'instant il n'y avait aucune hostilité, pour l'instant... Elle ne savait ce qui arriverait, si sa colère viendrait à s'emparer d'elle pour une quelconque raison ou encore si elle pouvait vraiment avoir confiance en cet homme. Certains indices lui disaient que non et ce n'était que parce qu'elle avait une certaine attirance du danger qu'elle était toujours là,à discuter avec lui. Une certaine attirance ? Son côté "sombre", certainement. Elle en avait follement fait les frais avec la chasse à l'assassin, d'ailleurs. Encore là, elle n'avait aucun souvenir de ce qu'il s'était produit !
Relevant les yeux vers l'hybride, elle réfléchit à ce qu'elle pourrait lui demander. Qui était-il exactement ? Certes. Mais n'allait-elle pas devoir en dire sur elle, en premier lieu, pour introduire la chose ? C'était un risque à prendre.

-Puisque vous me demandez de vous poser des questions, pour faire un peu plus connaissance... Puis-je vous demander qui vous êtes exactement ? Avez-vous un métier particulier ou bien êtes-vous une personne de voyages ? En ce qui me concerne j'habite depuis plusieurs années parmi les Hommes, où j'aide à élever des chevaux dans un village que nous ne pouvons voir à partir d'ici. En ce qui concerne les armes que vous voyez sur moi, j'ai appris à m'en servir en Anaëh et je ne m'en sert que pour mes voyages, si cela peut vous rassurer.

Reposant son regard sur son futur repas, elle fit tourner un coup la broche de fortune et dégaina son poignard afin de voir si la viande était bien cuite. Cela étant le cas, elle prit la broche et en enleva l'animal avant d'en découper quelques morceaux, écoutant en même temps la réponse de son interlocuteur. Lorsqu'il eut fini, elle se permis une dernière proposition avant de reprendre la discussion initiale.

-Vous êtes sûr de ne pas en vouloir un peu ? Personnellement je ne pense pas tout manger."
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeMer 19 Juin 2013 - 19:09

-Puisque vous me demandez de vous poser des questions, pour faire un peu plus connaissance... Puis-je vous demander qui vous êtes exactement ? Avez-vous un métier particulier ou bien êtes-vous une personne de voyages ? En ce qui me concerne j'habite depuis plusieurs années parmi les Hommes, où j'aide à élever des chevaux dans un village que nous ne pouvons voir à partir d'ici. En ce qui concerne les armes que vous voyez sur moi, j'ai appris à m'en servir en Anaëh et je ne m'en sert que pour mes voyages, si cela peut vous rassurer.

- Je n'ai pas de métier à proprement parler, je suis ce que vous devez appeler un rôdeur, je n'ai pas tellement de métier vous savez. Et, si vous voulez parler de ma race, je suis un hybride, on m'a nommé Serkënulda*, voici mon nom complet. Seulement, voyez-vous, ça n'est pas tellement discret disons, même si je conçois que mon physique seul suffit à attirer les regards curieux.

Il marque une légère pause, regardant l'elfe se débrouiller avec la viande. Il sent la chaleur des flammes sur sa peau, se souvient quelque peu. Des fois, son père l'emmenait, là-bas, dans la forêt. Des fois il le faisait dormir seul, mais jamais réellement, il n'était juste pas à côté de lui, à quelques pas seulement. Ou dans un arbre. Des fois, il chassait. Des fois, oui, il avait vécu pleinement sa vie.

- Quant à la personne que je suis... Je n'en ai aucune idée précise, je ne sais pas comment je pourrais me décrire, c'est trop dur vous voyez ? Si vous voulez des réponses beaucoup plus étayées, il va vous falloir me poser des questions plus précises, je le crains.

Il ponctue sa phrase d'un sourire on ne peut plus sincère, un sourire qui dit merci en quelques sortes, un sourire qui se veut tant réconfortant que gratifiant. Parce qu'elle lui parle, parce qu'elle ne l'a pas rejeté, parce qu'elle s'intéresse à lui, réellement, sans aucun mensonge. Alors oui, il sourit. Sans y être forcé, naturellement pourrait-on dire. Enfin, autant qu'il peut être naturel, dans la mesure de l'imaginable.

- Vous êtes sûr de ne pas en vouloir un peu ? Personnellement je ne pense pas tout manger.

- Je... Si c'est vous qui me le demandez, je pense que je dois pouvoir faire une exception. Je ne vous garantie pas que je mangerais tout, mais je peux vous assurer que je prendrais une bouchée. Cela vous va ?

Il tend la main pour attraper la broche et arrache une cuisse. Un craquement d'os. Qui résonne comme une condamnation dans sa tête. Il sait qu'il ne doit pas, il sait qu'Elle s'apprête à émerger, totalement. Parce qu'il n'a pas la force de la contrôler. Cette force, il n'en voulait pas plus tôt dans la journée. Désormais, il regrette. Amèrement. Mais pouvait-il réellement refuser son offre ? Oui, il l'aurait put. Mais elle avait l'air si ennuyée... "Elle n'aura plus jamais l'air de rien si Elle l'attrape, tu le sais ? Mais il t'as fallu du courage pour accepter, ou de l'inconscience totale. Oui, ce doit être de l'inconscience, parce qu'à ce stade, tu ne peux la retenir. Trop peu de force. Trop peu de volonté. Bouges toi !"

Sans qu'il s'en rende réellement compte, il porte la viande à sa bouche. Il hume comme par réflexe l'odeur encore chaude du muscle et le jus vient se poser sur ses lèvres lorsqu'il referme sa mâchoire. Ses dents s'y abattent tellement violemment qu'il arrache avec une vitesse étonnante le morceaux de viande accroché à l'os. Elle n'est certes pas crue. Mais qu'importe, il la sens tellement en colère, tellement frustrée et présente dans son esprit qu'il en a peur.

Ses yeux redeviennent rouges, rouge comme ils ne l'ont jamais été. Et dans ce regard transparaît la peur et la haine, deux sentiments si contradictoire qu'elle doit douter de ce qu'elle voit. Il souffle, plus fort, trop fort. Il broie ses molaires les unes contre les autres, dans l'espoir de réprimer un peu plus longtemps cet afflux de colère, cette vague qui déferlait en lui, Elle. Il trouve encore la force de lui dire, de se lever, vacillant.

- Je... Je vous en prie, ne restez pas, fuyez, je vais vous faire du mal, je ne veux pas, je ne veux pas non... Vite.

Il n'a pas la force de crier, d'être menaçant. Mais son regard la supplie de s'exécuter, de ne pas rester là de ne rien tenter d'inconscient, surtout pas pour lui. Il n'en vaut pas la peine, non. Il réussit, depuis longtemps, à parler à une elfe, et n'a qu'une envie irrépressible de meurtre. La rage monte, brûlante. Il la sent dans son ventre, dans ses veines, dans ses os. Elle n'est pas encore partie, non. Il approche violemment la main du feu, avant qu'Elle ne la lui fasse retirer. Il a gagné un peu de temps, certes. La douleur l'a repoussé, comme toujours. Mais il ne pourra se mutiler indéfiniment.

Spoiler:

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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeJeu 27 Juin 2013 - 20:07

La jeune Elfe ne put s'empêcher de froncer les sourcils lorsque l'Hybride répondit qu'il n'avait aucune idée "précise" de qui il était. Qu'on ne sache pas exactement qui on est, c'était une chose, mais là ? Elle ne dit rien. Quelque chose l'interpellait chez lui et elle ne désirait pas faire en sorte de faire fuir cette chose, quoi que ce fut. Elle en était intriguée, limite attirée par cela, comme si un danger se laissait pressentir. Enfin... Disons qu'elle se connaissait de ce point de vue là et qu'elle savait que depuis quelques mois le danger avait tendance à la prendre entre ses griffes dès qu'il le pouvait. Et elle-même avait tendance à se laisser faire au lieu de faire attention, ce qui n'était pas vraiment ce qu'il y avait de mieux à faire... Mais elle était devenue ainsi, il fallait bien qu'elle fasse avec.

"Je... Si c'est vous qui me le demandez, je pense que je dois pouvoir faire une exception. Je ne vous garantie pas que je mangerais tout, mais je peux vous assurer que je prendrais une bouchée. Cela vous va ?
-Faites comme vous le sentez, Këda. Rien ne vous oblige à tout manger.

Comme elle l'avait invité à faire, Këda se servit en lapin. Etant visiblement habitué à ne pas y aller de main morte, il arracha une patte du pauvre animal dans un craquement d'os qui laissait à penser quelle douleur aurait subi le lapin s'il eut été vivant. Mais il était mort depuis quelques temps déjà, donc au moins n'aura-t-il pas souffert ainsi. Songeant à prendre elle aussi un morceau de viande, l'Elfe ne fit tout d'abord pas attention à regarder comment mangerait son "invité" surprise ; il fallait dire que c'était assez impoli, en fait. A croire qu'il lui restait quelques bonnes manières, non ?
Cependant, le bruit sec de claquement de dents la suprit. Ce son n'était pas habituel pour ce type de situations... pas aussi fort. Elle releva donc les yeux vers l'Hybride, positionnée de façon à ce qu'il ne s'en rende pas vraiment compte.Ce qu'elle vit avait de quoi faire peur à une personne du commun : Këda réagissait comme une bête affamée, déchirant la chair avec rapidité, le souffle devenant de plus en plus lourd...

En réponse à cela, le regard de Glinaina se fit aussi dur que de la pierre, son visage se fermait comme si elle avait pu s'attendre à une telle réaction ; ce qui n'était pas le cas. Son coeur ne battait aucunement la chamade à cause de la peur, c'était au contraire comme s'il battait au ralenti. Ce "quelque chose" qu'elle ressentait chez lui... était-ce "cela" ? Son regard se porta alors sur le poigard qu'elle avait utilisé pour vider le lapin, situé à peine à quelque pas d'elle. Elle en aurait besoin. "Cela"... Non, lui ne pouvait pas avoir la même chose qu'elle !


-Je... Je vous en prie, ne restez pas, fuyez, je vais vous faire du mal, je ne veux pas, je ne veux pas non... Vite."

Comme il se levait, la jeune femme en profita pour en faire autant, lentement pour ne pas accélérer la chose. Il lui demandait de fuir, mais était-ce la meilleure chose à faire ? Il vaudrait mieux combattre sur place, au moins les choses seraient posées. Mais la haine qu'elle pouvait désormais lire clairement en lui, attachée à la peur, lui faisait penser à elle. A elle lorsqu'elle ne pouvait plus se contrôler, à ce combat intérieur qui ne voyait pratiquement jamais le même gagnant, à ce qu'on avait pu lui décrire d'elle lors de ces moments : une bête enragée très difficilement contrôlable, prête à tout carnage dans le sang et la bonne humeur. Cela, elle ne pourrait l'empêcher, surtout que cette haine risquait fort d'être dirigée contre elle. Un froid couru le long de son épine dorsale, son coeur se mis à battre plus vite pour préparer son corps à une course incertaine, l'esprit de Glinaina se referma encore plus, se vidant de tout sentiment. Elle accorda juste un dernier signe de tête à l'Hybride avant de partir en courant, ramassant son arme au passage, allant aussi vite que la centaine d'années passée dans la Forêt d'Anaëh, aussi dense que possible, pouvait le lui permettre.

Ses armes étaient toujours sur elles. Le couteau passa de sa main à sa ceinture où l'y attendait plus que patiemment son fourreau. Glinaina sentit son corps devenir aussi froid que chaud, partagé entre l'effort physique et la glace se mettant devant son coeur alors qu'intérieurement elle décidait de quelle arme perforerait le coeur de celui qui oserait attenter à sa vie. Arc ? Epée ? Cela dépendrait de la distance les séparant. Les bruits de pas lui indiquaient que s'il la suivait, il n'était pas encore trop près d'elle. Il faudra qu'elle tienne la distance et tirer pour rater son coup la mettrait en danger certain. Mais n'était-ce pas un risque à prendre ? Non. Déjà le semer. L'arc serait pour plus tard, mais c'était l'arme à garder.

Un sourire en coin apparu sur les lèvres de la jeune femme alors que la chasse à l'Elfe était lancée.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeDim 30 Juin 2013 - 8:34


Elle fuit. Du soulagement ? Sûrement non, il n'est presque plus là, Elle prend toute la place, Elle le contrôle entièrement. Il l'a vu saisir une arme, rapidement, avant de décoller. Lui, il attend. Essaye de la refouler. Non, il ne peut pas, il le sait, mais il essaye. Parce que ce n'est pas une inconnue qui court, ce n'est pas une simple humaine. C'est une elfe. Une elfe qui ne l'a pas regardé avec pitié, une elfe qui ne s'est pas enfuie devant lui, une elfe qui ne l'a pas traité comme une simple créature. Peut-être aurait-elle du.

Elle bande ses muscles et s'élance. Elle n'aime toujours pas ce corps, non, peu maniable, même si souple, et très peu conciliant. Il est encore trop présent. Elle grognerait si elle pouvait, elle le tuerait. Le massacrerait, comme elle a l'habitude de le faire, pour se nourrir, pour l'horrifier, pour le tuer, petit à petit. Le rendre encore plus coupable qu'il ne l'est déjà. Bien que cette idée la rende plus que joyeuse, elle a une affaire disons, plus urgente à régler. Glinaina. Il l'apprécie assez pour tenter de rester. Elle l'empêche de sortir, d'être Elle. Elle la tuera

Peut-être. Il ne veut pas. Il voit les arbres défiler, il sent son coeur battre, de plus en plus rapidement, il sent l'excitation monter en lui. Il sent tout cela, il aime tout cela. Un instant, il oublie et se concentre uniquement sur les sensations de son corps. L'adrénaline, la puissance et l'exaltation. La vitesse pourrait le griser, si seulement son esprit n'était pas déjà concentré sur quelque chose. L'elfe. Au fond, pourquoi ne pas la laisser l'attraper ? Qu'a fait son peuple pour lui ? Rien? Personne n'a jamais rien fait pour lui, personne n'a jamais été à ses côtés depuis la mort de ses parents. Personne. Saufy, un temps. Mais après ça, rien, avant ça, rien, pendant son enfance, il a subit les moqueries, les violences et la solitude.

Alors maintenant, il devrait être clément ? Certes non. Elle ne connait pas la pitié, pas plus qu'elle ne connait l'amour. Seul la haine et la peur l'emplissent de bonheur. De bonheur. De satisfaction plutôt. Elle tremble, tant elle est tendue. Chaque parcelle de son corps frémit à l'idée de tuer. Chaque parcelle de son corps frémit à l'idée de la souffrance qu'elle infligera à l'elfe. Il n'en a pas le droit, Glinaina n'est pas une vulgaire elfe, elle est... "Quoi, qu'est-elle ? Une femme ? Je ne savais pas que tu t'intéressait désormais au désir charnel... Alors elle te plait ?" Non. Ce n'est pas ça.

Mais l'approche, l'approche qu'elle a eut avec lui. Tellement différente de celle de Shyska ! Tellement vraie, et non dans la volonté d'être condescendant avec, dans l'envie de le prendre en pitié... La pitié. Personne n'a le droit d'avoir pitié d'elle. Elle n'inspire pas pitié, non, elle inspire la peur, elle ne demande pas cette blessante compassion, ce sentiment qui fait d'elle quelqu'un de faible. Un instant, elle la sent, froide comme le marbre, aussi calme, plus même, que lorsqu'elle parlait à l'hybride. Elle n'a pas peur. L'elfe n'a pas peur. Un sourire des plus abominables étire ses lèvres.

-  Tu n'as donc pas peur petite elfe ?

Sa voix est rauque, comme lorsqu'elle a pris la parole pour la première fois, dans la grotte. Sa gorge fait toujours aussi mal, les mots raclant son œsophage avant de raisonner étrangement dans sa bouche. Elle n'est pas faite pour parler, elle est faite pour hurler, pour grogner. Mais lui parle, alors elle le peut, oui. Grâce à lui. C'est bien la seule chose qu'elle ne lui reproche pas. Elle se concentre. La proie lui offre une traque. Qu'elle a d'ors et déjà commencé. Une traque qui promet être des plus excitantes. Là, dans la nuit, elle écoute, doucement.

Elle entend. Le pas de la course, devant elle, le coeur de l'hybride qui frappe ses côtes, les os de son cou qui craquent lorsqu'elle remue la tête. La douleur. La seule chose qui peut la distraire assez longtemps et assez profondément pour qu'il reprenne la place. Il ose espérer qu'il sera blesser, il ose espérer qu'elle sera impitoyable, qu'elle se battra pour sa vie. Même s'il n'en doute que très peu au fond. Les mots, la voix, ses yeux, on suffit à la prévenir d'un danger. Elle s'est refermé. Comme lui. Comme Elle. Serait-ce seulement possible ?

Personne n'est comme elle ! Elle est unique, elle est seule, elle ne peut ne serait-ce que ressembler à quelqu'un. Non. Impossible. Elle doit l'attraper, savoir et manger. Elle a fin oui, et si elle avait le temps, elle vomirait cette viande abjecte que l'hybride lui a fait ingurgiter. Mais l'elfe étant une elfe cours aussi vite qu'elle et le temps lui est précieux si elle ne veut la perdre. La chasse fait exploser ses sens. Elle pourrait alors être grisée. Mais ce n'est aucunement le cas. Il l'est par contre, n'arrivant plus à réfléchir, à se concentrer sur ce que lui dicte sa raison, seulement conduit par ses sentiments et la volonté de son désir. Tuer. Effrayer. Mais elle n'a pas peur ! Peut-être est-ce là une chance.

Très certainement, une chance. Sa main glisse le long de sa cuisse et ses doigts se referment sur la garde de sa dague. Elle n'en a pas besoin mais qu'importe, si cela peu le calmer. Elle n'arrive pas à l'occulter, pas complètement. Elle le sent toujours là, présent, au fond de son esprit. Et il gâche son plaisir. Alors qu'elle suivait minutieusement sa proie, elle coupe soudainement sa course pour tenter d’intercepter sa trajectoire. Elle est en terrain connu. L'elfe est chez elle, et elle compte bien gagner la partie. La cruauté qui brille dans ses yeux est à son comble lorsqu'elle attrape le bras de sa proie.

 - Trouvée...

Les dents qu'elle dévoile dans un sourire carnassier paraissent pleines de promesses et de violence. Les traits de son visage sont si transformé par la haine et par la soif de sang que le visage de l'hybride n'est plus reconnaissable. Il est désormais à elle. Son visage. Ses yeux. Rouges, flamboyants de colère, de frustration et de bestialité. Devant l'elfe, c'est désormais une bête qui se tient, non plus l'abjecte hybride. C'est Elle.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeDim 30 Juin 2013 - 19:41

"Tu n'as donc pas peur petite elfe ?

Alors que les deux êtres étaient élancés dans une course à la mort, faite de moults détours, l'Elfe put entendre une voix rauque énoncer ces paroles, comme sortie des profondes entrailles d'une caverne. Elle pouvait comprendre ces paroles, percevoir chaque mot prononcé sans avoir une seule hésitation. Il se rapprochait donc, limite était trop près. Trop près pour quoi ? Il n'était pas juste derrière elle, ce qui lui laissait une marche de manoeuvre. Mais à moins de redoubler d'effort ou de tirer là maintenant, il serait trop près pour qu'elle puisse utiliser son arc et elle n'avait aucune envie de dégainer son épée.

Ne répondant pas à la question de l'Hybride, la jeune femme laissa toute idée loin de son esprit et se concentra pour se laisser guider par son instinct, instinct qui jusque là l'avait toujours laissée en vie. Forçant sur ses jambes, jouant encore plus avec l'agilité, elle essaya de distancer une nouvelle fois son poursuivant. Son coeur battait à tout rompre, ses veines faisaient de même, un point de côté commençait à se faire sentir... se montrant totalement insensible à tout cela, l'Elfe porta sa main en arrière et saisit le premier objet qui se présenta à elle : une flèche, rien que cela. Une flèche qu'elle garda fermement dans sa main droite, sans savoir pourquoi.


-Trouvée..."

La tête de l'Elfe se tourna sur sa gauche, là d'où provenait la voix, du même côté où elle ressentait qu'on lui saisissait le bras. Elle se retrouva alors confrontée non pas à la personne qui lui faisait face avant le court repas mais à... une bête, quelque chose dans le genre. Un être empli de férocité et chargé de haine qui est enjoué du fait d'avoir attrapée sa proie. Mais la proie n'avait justement pas peur, bien au contraire ; dans le regard qu'elle lança, aucune émotion ne put s'y voir lire. Mais en cela, Këda (ou plutôt "Elle" à l'instant même) n'eut aucunement le temps de vraiment remarquer cet état de fait. L'Elfe s'arrêta subitement et une douleur vive frappa l'Hybride de plein fouet au visage, le faisant hurler de douleur.

Le coup avait été rapide, même pour elle. A peine lui avait-on prit le bras qu'elle avait réagi, s'arrêtant en plein élan et pivotant sur son pied gauche pour faire face à son adversaire, se servant par là-même de l'arme qu'elle tenait déjà fermement en main. La pointe de la flèche vint cueillir le visage déformé de l'Hybride et déchira la peau du bas de la joue droite jusq'au sourcil gauche, faisant comprendre aux deux protagonistes que lui aura une balafre pendant un bon bout de temps en plein milieu du visage.

Coupée dans l'élan qui était juste avant le sien, celui de la course, Glinaina ne put malgré toute son agilité éviter de perdre l'équilibre, se retrouvant ainsi à terre alors que la douleur cuisait encore le visage du pauvre Këda. Sa propre respiration se fit plus forte aux oreilles de l'Elfe, enfin sentit-elle vraiment son coeur tapper avec force sa poitrine. Ce ne serait qu'un instant, celui de comprendre ce qui venait réellement de se passer. Puis elle s'assombrirait, enfin elle était bien partie pour. Si elle ne voulait pas que cela se termine ainsi, qu'elle se laisse déchirer alors que Nakor avait fait son maximum pour l'aider, il fallait qu'elle ne se mette plus en danger. Qu'elle parte ou qu'elle se batte, là et maintenant. Mais dans tous les cas, qu'elle se sépare de la haine présente si près d'elle.

La jeune femme se releva, remettant la flèche tâchée de sang dans son carquois et dégainant son épée comme son couteau. Uninstant d'hésitation ? De contemplation ? Elle ne savait... et n'y réfléchissait pas, de toute manière. Déjà son esprit cessait de réfléchir, déjà les émotions disparaissaient pour ne laisser place qu'aux sensations de son corps, à la froideur et à une colère sourde naissant en elle...
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeMar 2 Juil 2013 - 16:17

La douleur. Fulgurante et profonde. Et le rouge, qui envahit son oeil. Lui crit, elle rugit. L'elfe a osé. Elle a osé la défigurer, le défigurer, elle a osé porté la main sur elle. La rage l'aveugle, le sang, son propre sang. Il sent. Le picotement, la brûlure, il sent. Légèrement. Et il la voit. Pas le moins effrayée du monde. Le seul qui a peur, là, de suite, dans ce combat, c'est lui. Elle et l'elfe vont s'affronter sans pitié. Lui en simple spectateur, impuissant. Il a à peine le temps d'y penser qu'il est refoulé. Il ne sent plus. Ne voit plus. N'entend plus.

La garce. Voilà ce qu'elle pense lorsqu'elle bondit furieusement et planta ses dents dans le creux du cou de l'elfe, à la jointure entre nuque et l'épaule. L'instant d'hésitation a été de trop. La douleur pour elle, pas que pour l'hybride non. La douleur. Un moteur puissant. Aussi puissant que la haine ou la peur. La puissance. Elle tressaille lorsqu'elle sent l'acier mordre son dos. Se dégage. Rapidement. Les lames en main, elle frappe. Fort, vite. Est intercepté.

D'ordinaire, la douleur lui fait reprendre les esprits. D'ordinaire. Là, Elle est tenace. Enragée. Il s'estime heureux de pouvoir encore penser. Le sang coule. Explose sur sa langue. Elle en a encore, le long de ses joues, sur ses dents, sur ses lèvres. Le vermeille coule le long de la clavicule de l'elfe. Lentement. Goutte par goutte. L'envie d'abord. La soif. Sentir de nouveau craquer la chair. La légère pression de sa machôire, le broiement des vaisseaux sanguins par ses dents. Et enfin, le liquide qui défèrle dans sa bouche.

Il sait que c'est comme un excitant pour Elle. Une drogue qui la rend plus forte, qui la rend inatteignable, intouchable, immortelle. Est-ce que la mort lui est possible d'ailleurs ? Elle n'est qu'une entité, sans corps, sans voix, sans vie. Elle le refoule, encore. La blessure de son dos l'a fait revenir. Encore, il ne veut pas qu'elle la tue. Elle va la tuer. Parce que son sang est si exquis ! Mais, si elle ne fait pas d'avantage attention, c'est le sien qui va couler, parce là est une elfe, et non une simple humaine, une elfe qui sait manier les armes, et pas qu'un peu.

Un défi qu'elle relève avec joie. Quleque chose brouille alors sa vue. Des larmes. Chaque fois qu'elle essaye de frapper, elles lui montent aux yeux. Lui souffre. Elle non. Une fois encore, elle maudit sa faiblesse, elle exècre son corps, elle aimerait tant avoir le sien ! Des coups, elle frappe, sans cesse, elle tente de l'immobiliser, mais elle n'y arrive pas, parce que l'elfe bouge, trop, elle se défend, elle ne lui laisse pas d'ouverture. Rien. Elle commence à être plus qu'énervée. Son ventre cri famine.

La douleur. Encore et toujours. Bientôt, sa main se referme sur la gorge de son adversaire. Elle l'a enfin attrapé. Un sourire se peint sur ses lèvres. Ses dents rougis par le sang qui colore sa main sont proche, très proche de l'oreille de l'elfe.

- Sais-tu, jeune elfe, que ton sang est... exquis ?

Bien sûr qu'elle ne le savait pas. Sa main est poisseuse de sang, Elle n'a pas de prise. Et Elle le sait. Un énième coup, dans son dos. Il sait qu'il reprend le contrôle, qu'il revient. La brûlure l'atteste. Elle sait qu'elle est faiblit. Elle qu'il n'attendait que ça. Elle apprécierait pouvoir hurler, mais même cela lui est retiré. Sa tête retombe sur l'épaule de l'elfe. Sa main glisse sur sa gorge, et retombe le long de sa cuisse.

Il n'a presque plus de force, et ses yeux se ferment. Il ne voit plus. Il sent encore la douleur, là, sur sa joue et dans son dos.

- Excuse moi... Je ne voulais pas, excuse moi...

Sa voix s'éteint doucement, ses mots ne peuvent être entendus par l'elfe que parce qu'il a sa bouche à côté de son oreille, dans son sang. Il devrait être écœuré, mais son estomac n'a même plus la force de ses soulever. Sa vision se trouble alors, il ne voit plus. Du tout. La seule chose qu'il sent encore lorsqu'il s'écroule, est la chaleur du corps de l'elfe qui l'accompagne au sol.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeSam 6 Juil 2013 - 19:42

La morsure vint rapidement, bien plus qu'elle n'aurait pu se l'imaginer. Rapide, malgré la douleur. Trop même. La jeune femme sentit les dents de Këda venir se planter dans sa chair trop tendre et s'enfoncer jusque dans les muscles, créant une douleur atroce lancinant la tête et faisant couler quelques perles de sang le long de sa clavicules. L'Elfe criait, se débattait, frappait avec son arme pour essayer d'enlever cette horreur qui lui donnait l'impression qu'il allait la manger, ou du moins une partie d'elle. Son bras gauche lâcha son épée, côté où elle était mordue. Une forte sensation s'empara de son être ; elle était en danger. Sensation toute bête dans cette situation, mais qui n'engendrait pour Glinaina qu'un nouveau départ pour l'inconscience, elle le savait. Il fallait qu'elle soit hors de danger ou du moins qu'il y ait une échappatoire envisageable, sinon... sinon la haine prenait le relais sur tout le reste, ultime barrière, comme si l'entité qu'elle pouvait se montrer être avait une volonté de survie bien supérieure à la moyenne.
Un court instant, l'Elfe arrêta de se débattre, ses yeux se révulsères et tout dans son esprit fut noir.

Les coups reprirent de plus belle, plus forts, plus fermes, allant jusqu'aux coups de poignard dans le dos. L'Elfe (ou ce qui la remplaçait) n'hésitait aucunement à utiliser son bras gauche pour dégager son épaule de la bouche de l'Hybride, même si cela accroissait à chaque geste le débit de sang coulant le long de la plaie. Le visage de Glinaina n'était plus le même, pour sûr, comme à chaque fois. En cela, l'Hybride put le découvrir lorsqu'il se résigna à uniquement essayer de l'étrangler, toujours debouts, le sang de son ennemie venant se jouer de sa main comme une nouvelle barrière au meurtre, liquide cette fois-ci.

La remarque de Këda quant à son sang ne lui fit rien. Au contraire, elle trouve cela "appréciable", pour une raison que l'Elfe elle-même ne pourrait comprendre. Mais il n'y eut pas de réponse de sa part ; ça n'en valait pas la peine. Par contre, ce changement chez ce dénommé Këda l'intriguait. L'horripilait, même. Deux haines se combattaient, non pas une haine contre un stupide Hybride de rien du tout. Quelle était cette autre haine ? Serait-ce...
Surprise. Soudainement le corps de Këda s'affaiblit, la main sur la gorge se relâcha et l'être immortel s'écroula sur le sol, entraînant avec lui le corps de l'Elfe. Des mots sortirent de sa bouche, formant une phrase que l'être avait envie de railler. Mais déjà les yeux de l'Hybrides se fermaient. Non, ils ne devaient pas ! L'Elfe donna un grand coup de poing sur l'Hybride pour s'aider à se dégager de lui, le changea de position afin de se positionner assise sur lui et commença à lui administrer de puissantes baffes qui pourraient bien coûter une dent à cet idiot de cannibale (oui, un Hybride a du sang elfique dans les veines, ce qui revient à du cannibalisme).


"Réveille-toi espèce d'idiot !

Le corps de l'Elfe brutalisa celui de l'Hybride jusqu'à ce qu'il rouvre les yeux et elle posa son poignard sur sa gorge, approchant la tête de la sienne, le visage encore plus déformé par la haine... Elle ne le tuait pas, malgré son envie. Elle voulait savoir, connaître. C'était juste cela qui l'empêchait de le tuer, pas le fait qu'il soit désormais désarmé. Au contraire, elle prendrait un malin plaisir à le faire souffrir.

-Qui es-tu, haine ? Sais-tu au moins dans quoi tu t'es mis ?"

Un sourire torve se dessina sur son visage, laissant présager le pire pour le pauvre Hybride. Du sang coulait en bonne quantité sur ses vêtements à cause de sa fichue plaie béante, mais elle faisait comme si de rien n'était. Comme elle, cette haine qui aimerait tant prendre possession du corps à jamais, était tout simplement insensible à la douleur. Elle, oui. Le corps, non.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeJeu 11 Juil 2013 - 19:48

On martèle son torse, encore, toujours. La terre brûle sa plaie, dans son dos. Ses plaies. On hurle à ses oreilles, où on parle fort tout du moins très fort. Sa gorge le brûle, et il sent, sur sa langue, le goût métallique et infecte du sang. Certainement pas le sien non. Puis ce furent ses joues qui furent martyrisées. Des coups de fouets, mais dont il n'avait conscience que par le bruit qui résonnait ensuite le long de ses tympans.

- Réveille-toi espèce d'idiot !

Il a du mal, réellement, à ouvrir les yeux. Il a l'impression que ses paupières sont du plomb, et qu'il n'arrivera jamais à voir le ciel de nouveau. Il sent une chaleur extérieur su son bas-ventre, très certainement le corps de celle qui lui crie dessus. Une paume plus cinglante que les autres frappe soudainement sa joue. Plus violente, elle lui fait cracher du sang, et il a l'impression de s'étouffer. Peut-être que c'est ce qui l'oblige à ouvrir les yeux. Contempler la mort. Enfin, non, parce qu'il ne s'étouffe pas.

La première chose qu'il voit, c'est du rouge. Partout. Jusque dans son œil gauche. Et oui, l'elfe qui le regarde comme s'il devait lui répondre. Mais répondre à quoi ? Où, si, elle a du poser une question. Quelle question ? Son esprit est tellement embrumée qu'il ne sait même plus depuis combien de temps il est là, ce qu'Elle a fait ou ce qu'Elle n'a pas fait. Chaque fois, c'est la même chose, il ne se souvient de rien. Tout revient après, par morceau.

Lorsque son regard se fixe sur la plaie béante formée sur l'épaule de celle qui crie, il se doute que c'est la son oeuvre. Mais il ne se souvient absolument pas. "Qui es-tu, haine ? Sais-tu au moins dans quoi tu t'es mis ? " Oui ! Voilà la question. Seulement, sa bouche est trop engourdie, et son esprit trop flou pour qu'il réussisse à articuler autre chose qu'un grognement. Cependant, elle a arrêté de le frapper dès lors qu'il a ouvert les yeux. Bon point ? Certainement oui. Enfin, non, il n'en sait rien. Il ne sait jamais rien quand il "s'éveille".

Soudainement, la peur le saisie. La peur d'avoir tué, la peur d'avoir mangé. D'avoir ingurgité des morceaux de viande humanoïdes contre son gré. Comme presque chaque fois. Il se tord violemment sur le côté, faisant bondir le léger poids qui est assis sur lui. Mais elle continue tout de même de le maintenir au sol. Il doit parler si jamais il veut bouger comme il veut, si jamais il veut se dégager de là. Son corps entier est secoué de frissons, elle doit le sentir nettement. Mais il ne peut s'arrêter.

La peur est plus forte que tout. Il tente de se calmer, de ne plus être ainsi secoué au gré de ces convulsions incontrôlables et fort dérangeantes. Il y parvient plus rapidement que ce qu'il l'aurait cru. Il ne pensait pas qu'il réussirait à s'arrêter de si tôt. Une fois cette préoccupation passée, il sait qu'il doit répondre, qu'il doit former des mots qu'il doit... Qu'il doit quoi ? Est-ce qu'il doit réellement faire quelque chose ? Sinon quoi ? Sinon Elle reviendrait ? Non pas. Alors d'où lui vient cette envie de ne pas succomber, là, allongé et roué de coups ? Peut-être d'un mince espoir.

L'espoir. Chose qu'il n'a jamais réellement éprouvé depuis une bonne centaine d'années. Chose qu'il n'aime pas particulièrement, dont il n'est pas familier pour le moins. Mais pourquoi maintenant ? Parce qu'il n'a rien à espérer rien. Rien de réaliste. Parce que oui, ce qu'il espère depuis toujours, c'est de pouvoir vivre. Pas de survivre, et surtout pas avec Elle. Cela, ça fait longtemps qu'il a compris qu'il ne pourrait l'obtenir. Jamais. Alors de l'espoir ? Peut-être non, mais quelque chose le pousse à répondre.

Elle. Parce qu'Elle veut vivre, très certainement. Même si Elle est encore faible. Etant sortie il y a peu. Comme endormie, tout au fond de lui, remuant dans son sommeil, grognant d'incompréhensibles choses qu'il devrait sûrement comprendre. Qu'importe. Il force quelque peu, et sent ses muscles abdominaux se contracter sous l'elfette. Son visage est d'ailleurs curieusement déformé par la haine. Une haine féroce et bien vivante. Une haine qui la dévorait de l'intérieur. Fort sympathique cela dit, aucune barrière, aucune limite, aucun remords. Enfin, sur l'instant. Très certainement après par contre. Là est toute la subtilité de l'esprit. Il prend une grande goulée d'air, ou tout du moins, respire profondément, crachant le sang qu'il lui reste dans la bouche, n'ayant cure qu'il coule le long de son menton et se relève en s'appuyant légèrement sur un coude.

- Je te l'ai dit, Glinaina. Je suis un bâtard, et on me nomme Këda... Je ne sais ce que tu...

Elle, oui, forcément. Elle parle d'Elle. Mais quoi ? Pourquoi veut-elle savoir ? En quoi cela la rendra plus instruite ? En quoi cela peut-il l'aider ? Il n'en a cure au fond, et surtout, il ne sait ce qu'elle veut comme réponse.

- Et, s'il te plait, jeune elfe, j'aimerais me mettre dans une position qui me serait plus confortable, à moins que tu ais l'intention de me tuer de suite. Je ne vais... fuir, dans cet état vois-tu. Et toi non plus.

Il lève plus vite son bras qu'elle ne l'aurait sûrement pensé capable dans son état actuel et appuie fort désagréablement sur sa blessure. Un sang poisseux continue de s'en écouler. Moins qu'au début, certes, mais il sent l'épaule tressaillir lorsqu'il sert encore plus fort.

- Ecoute, je ne veux pas te tuer, je ne l'ai jamais voulu. Alors soit tu te reprends toute seule, soit je t'y oblige.

Il prononce ces paroles malgré la haine qu'il lit sur son visage, malgré la lame qui lui chatouille la gorge à l'instant même, et malgré la douleur fulgurante qui palpite dans son dos alors qu'il ferme ses doigts sur la chaire à vif, tentant de ne pas décrocher. Parce que oui, s'il appuie nettement plus fort, un peu plus haut quelque instants, la jeune elfette tombe inconsciente. Seulement, il doit faire vite, parce qu'elle cherche déjà à se dégager. Et si elle tente quoique ce soit qui puisse atteindre sa vie, il devra être capable et en état de réagir. Rapidement si possible.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeDim 14 Juil 2013 - 11:50

Il ne semblait pas comprendre. L'Hybride ne semblait pas comprendre. Mais où était-elle passée, cette entité pleine de rage, de force et de haine ? Où était-elle cette partie de lui qui lui ressemblait tant ? Là, c'était la partie Sombre de Glinaina qui peinait à comprendre, ou du moins qui ne le souhaitait pas. Il se passait la même chose que lorsque sa rage s'éteignait, que lorsqu'elle avait enfin pu voir le sang couler... Hésitation. L'Elfe hésitait, ce qui put se ressentir sur la gorge de Këda ; la haine la rongeait de l'intérieur, la brûlait tel un feu ardent léchant le bois. Et pourtant, elle ne pouvait faire le geste si simple qui abrègerait la vie de celui qui lui faisait face, ne pouvait se résoudre à le faire... Non pas parce qu'il était dans incapacité de se défendre - ce qui franchement ne lui faisait strictement rien, contrairement à tous ceux basés sur un honneur dans le fond déplacé - mais à cause de la ressemblance. Trop frappante, beaucoup trop pour ce qu'était l'Elfe à ce moment précis. C'était la première fois que la partie Sombre de Glinaina hésitait.

"Et, s'il te plait, jeune elfe, j'aimerais me mettre dans une position qui me serait plus confortable, à moins que tu ais l'intention de me tuer de suite. Je ne vais... fuir, dans cet état vois-tu. Et toi non plus.

Sans crier gare, l'Hybride leva le bras et agrippa l'épaule déjà ensanglantée de l'Elfe, lui causant plus de douleur qu'elle ne le supportait déjà. La haine consummait la douleur, mais le corps, lui, devait au final patir de toute ces souffrances. Et cela, tous le savaient.

-Ecoute, je ne veux pas te tuer, je ne l'ai jamais voulu. Alors soit tu te reprends toute seule, soit je t'y oblige.
-Ce n'est que ton problème, char..."

La douleur à son épaule se fit beaucoup plus intense, lui faisant relâcher prise sur le poignard qu'elle s'apprétait à enfoncer dans la peau délicate de l'humanoïde. La lame entailla le cou sans faire couler beaucoup de sang, la lame tomba sur le sol... et une irrépressible envie de vomir prit l'Elfe au dépourvu, faisant sombrer au plus profond d'elle-même ce qui la consumait au point de lui faire perdre toute conscience de ce qu'elle faisait et disait. La tête lui tourna un instant, la souffrance vint la dévorer à son tour, ayant l'effet bénéfique de rendre à l'esprit de Glinaina son propre corps.

Elle ne comprit pas, vit seulement qu'elle se retrouvait sur Këda, du sang sur les lèvres et fatigué. Puis ses yeux se fermèrent et son corps tomba mollement sur le sol, du sang coulant toujours de la morsure de l'Hybride.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeMer 17 Juil 2013 - 12:27

Elle appuie plus fort la lame sur sa gorge. Lui resserre son étreinte, encore, jusqu'à ce qu'il sente la résistance faiblir, jusqu'à ce que l'acier arrête de mordre sa chaire, jusqu'à ce qu'il puisse observer une étincelle de conscience dans les yeux de l'elfe. Jusqu'à ce que sa rage la quitte et que son corps sombre dans l'inconscience plutôt que d'endurer une telle souffrance. Son esprit est sûrement encore en branle, mais son corps ne répond plus. Quoique. Peut-être qu'elle n'est même plus consciente du tout. Certainement oui.

Elle s'affale de tout son poids, encore à moitié sur lui. S'il avait la force, il tenterait d'amortir sa chute, mais son corps est en charpie, et la chaire sanguinolente le brûle d'une horrible façon à plusieurs endroits. Et ce d'une manière des plus désagréables. Certaines blessures resteront encore longtemps ancrées dans sa peau telle de minces fils blancs. Encore faut-il qu'il se soigne. Et rapidement s'il ne veut pas avoir à rouvrir des plaies en cours de cicatrisation. Doucement, il soulève l'elfette endormie, ou plutôt évanouie, et la dépose sur le côté.

Ses muscles endommagés le font atrocement souffrir lorsqu'il se tente de se lever. Il ne réussit qu'à s'asseoir, pitoyablement. "Ah ! Tu ne peux même plus te lever... Comment vas-tu faire si jamais quelqu'un t'attaque ? Si jamais quelqu'un attaque l'elfe ? Tu vas te défendre peut-être ? A moins que tu comptes sur Elle. Oui, tu comptes sur Elle... Tu es pathétique, tu le sais ? Tu la hais mais tu ne peux t'empêcher d'espérer qu'Elle sera là quand tu aura besoin d'Elle." Forcément. Il faut bien qu'Elle serve à quelque chose, sinon où est son intérêt, à lui ? Donner son corps, et une partie de son esprit, une soumission totale dans certains cas, pour ne rien recevoir en retour ? C'est un peu abusé. Beaucoup même.

Un grognement s'échappe de ses lèvres lorsqu'il réussit enfin à sa mettre debout. Tentant de ne pas vasciller et d'éviter un brusque retour vers le sol, ou vers Glinaina, au choix, il fait quelque pas, hésitants. Son champs de vision s'est subitement rétrécit. Sa tête le tourne, et il ne sait trop quoi faire, sur l'instant. Il a perdu beaucoup de sang, et il continue d'en perdre, pas tant que l'elfe, mais tout de même. Bon, il doit trouver de l'eau. Pour nettoyer et penser à bander, peut-être. Arrêter ce flot de sang tout du moins. Il avance d'un pas hésitant, lourd, et lent. Pénible. Il a l'impression de se trainer, comme un animal au bord de la mort, puant la sueur et le sang séché. Et accessoirement, l'odeur fétide de la décomposition qu'il avait bien encrée dans la nez. Une sorte de construction purement spirituelle, comme une désagréable prémonition peut-être. Non pas. Il vivrait, et l'elfe aussi.

Leurs blessures, bien que graves, étaient largement soignables. Quoique celle qu'il avait dans le dos... Il y penserait plus tard. Quand il aurait soigné l'elfe, quand il aurait lavé ses propres plaies, et quand il n'aurait plus ce désagréable tiraillement de la peau chaque fois qu'il ouvrait un peu trop la bouche. Lorsqu'il put enfin se pencher au dessus d'un ruisseau, il eut une grimace de dégoût. Le carmin avait pris racine sur toute la longueur de sa joue, sur sa tempe et sur la totalité de son menton. Ses lèvres brillaient d'un rouge humide et sombre, plus sombre que leur couleur habituelle. L'image se trouble lorsqu'il plonge ses mains ensanglantées dans l'eau, lui donnant une jolie couleur pourpre.

Il se défait alors de ses vêtements et plonge entièrement dans l'eau. Le froid lui fait l'effet d'un coup de fouet et brûle sa chaire plus vivement que l'air. Au bout de quelque instants cependant, ses sens se retrouvent comme engourdis, et rien ne le fait plus souffrir. La crasse s'évacue en même temps que le douleur. Et quand il sort du ruisseau, il est vidé. De tout. Il ne ressent plus rien. Et cette sensation de néant lui procure comme un bien être léger. Très léger. Si léger qu'il en a à peine conscience. Parce qu'il n'y a plus rien. Rien qui importe du moins. Peut-être si en fait. L'elfe.

Il l'a laissé seule, blessée et inconsciente. Mais il devait d'abord se débarrasser de ce qui le gênait pour ensuite lui venir en aide. Essayer dans tout les cas. Il s'étire légèrement tout en revenant là où il s'est écroulé un temps plutôt. Il souffre toujours le martyr, son corps est toujours meurtrit, mais la douleur ne voile plus sa conscience, il y voit clair. Les brumes ont disparues, pour le moment, et le sommeil qui lui tendait au paravent des bras si chaleureux et doux a reflué. Envolé. Comme partit en fumée. L'important c'est cette nouvelle lucidité qu'il a réussit à acquérir. Pour pouvoir réfléchir convenablement aux actions qu'il allait mener. Des actions qu'il allait mener. On l'aurait cru général avant la bataille. Une pointe d'amusement éclaire fugacement ses yeux.

Il joint rapidement l'elfe, prenant moins de temps pour faire le trajet dans ce sens qu'en sens inverse. Son corps n'est pas sec, ses vêtements lui collent à la peau et des gouttes provenant de ses cheveux arrosent son dos par intermittence. Mais il n'en tient pas rigueur et s'accroupie bientôt au dessus du corps assoupie. Ou plutôt du corps assommé. Parce que ce n'est pas cette chose que dégage quelqu'un d'endormit, c'est quelque chose de plus serein, de plus doux. Pas cette étrange impression de lutte intérieur, de lourdeur intégrale et d'inconscience des plus pures. Quelque chose de presque mort. De dérangeant chez un être vivant. Parce que normalement, la vie aurait du suffire pour chasser cette chose. La simple présence de l'esprit dans le corps doit suffir à la chasser.

Une grimace tord un instant la bouche de l'hybride, et ses sourcils se contractent en une expression qui révèle tout son étonnement. Mais il ne s'arrête pas longtemps dessus, et se renverse l'elfe sur le dos. Un rapide coups d'oeil et une main sur son thorax lui confirme qu'elle respire encore. C'est déjà une bonne chose. Sa plus grosse plaie maintenant, celle qui a détruit son épaule, marquée sa chaire plus profondément que n'importe quelle lame... Celle qu'il lui a lui-même infligée. Avec ses dents. Sous son contrôle. La nausée le saisit alors, comme s'il prend soudainement conscience qu'il a avalé des morceaux de chaire et du sang de l'elfe. Une fois le malaise passé sans avoir rendu le contenu de son estomac, il se penche plus en avant sur la chaire en bouillie.

Une vilaine blessure, qui, non soignée peut devenir fatale. Très dangereuse du moins. Elle pouvait largement perdre son bras. Mais ça n'arriverait pas. Doucement, il verse de l'eau. Le sang qui commence à coaguler est emporté et coule le long du bras, de la nuque et du torse de l'elfe. Il passe un morceau de tissu humide sur la plaie, dégageant la chaire blessée. Un moment, il fouille dans ses poches, espérant qu'il n'a pas gâché les plantes qu'il a ramassé il y a déjà un petit moment. Quelque peu humides, mais encore utilisables. Il mâche jusqu'à obtenir une sorte de bouillie informe et dans les tons vert ou marron. Un goût infecte envahit sa bouche, un jus amer et acide déferle entre ses dents et sa joue. Il crache dans sa main et applique rapidement l'onguent sur la morsure.

Le corps de l'elfe réagit violemment. Elle tressaute depuis le fond de sa lourde inconscience, surprenant quelque peu l'hybride. Non qu'il ne connaisse pas l'effet désagréable de la plante, mais plutôt qu'il ne s'attendait pas à une réaction quelconque. La plaquant contre terre, ne voulant pas qu'elle se fasse plus de mal qu'elle n'en souffrait déjà, il déchire le bas du tissu de sa chemise pour l'utiliser comme bandage. Il attend que les convulsions se calment pour tenter quoique ce soit et passe alors le tissu sous ses bras pour qu'il tienne à peu près l'onguent en place. Ce bandage de fortune ne tiendra pas longtemps, mais assez pour que ce qu'il maintienne en place fasse effet. Il l'espère tout du moins.

Avec le linge humide, il nettoie le visage couvert de sueur et de sang de Glinaina.

- Je suis sincèrement désolé jeune elfe, je ne voulais pas... je n'ai jamais voulu...

Les mots se coincent dans sa gorge, il n'arrive pas à parler, non, il n'y arrive pas. Mais est-ce nécessaire ? Elle est totalement inconsciente, alors à quoi servent ses excuses ? Peut-être seulement à prendre lui même conscience de ce qu'il a fait. Non pas. Alors quoi ? Pourquoi pleure-t-il maintenant ? La culpabilité, comme chaque fois. Elle le ronge, de plus en plus. Toujours, comme s'il a choisit, comme s'il peut y faire face. Comme si la repousser était si simple. Peut-être que cela l'est. Peut-être pas. Il ne sait pas, et ne veut pas savoir. Parce que cela ne changerait rien à ce qu'il ressent, à ce qu'il sait, lui, de part sa propre expérience
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeDim 28 Juil 2013 - 18:39

Comme à chaque fois, le temps passait sans qu'aucune réaction ne vienne de la jeune Elfe. Comme à chaque fois, elle était complètement inconsciente de tout ce qui l'entourait, de tout ce qu'il se passait, de tout ce qu'elle subissait. On aurait pu lui faire les pires atrocités, elle ne se derait certainement jamais réveillée tant son corps était dénué d'énergie. Comme à chaque fois, le côté "sombre" de l'Elfe avait tout pris, jusqu'à épuiser le corps dans lequel il était. Et la blessure dont l'Hybride l'avait gratifiée n'avait pas arrangé les choses, si bien que Glinaina dormit d'un sommeil lourd pendant plusieurs heures. La nuit avait presque eu le temps de passer, quelques étoiles se voyaient encore à l'Ouest alors que les rayons du soleil commençaient à se faire voir à l'Est. Ainsi en était-il lorsqu'elle rouvrit enfin les yeux.

Lina se sentait lourde, autant que ses paupières l'étaient pour ses pauvres yeux. Lourde et rouillée, incapable de faire le moindre geste. Première sensation, avant même la vue. Elle fit un effort, fronçant les sourcils, afin d'ouvrir ses lourdes paupières. Elle eut du mal, mais elles finirent tout de même par lui obéir ! Très bien. Elle put ainsi découvrir un ciel bleu un peu grisâtre, comme si la nuit se finissait. Comme si elle se finissait... mais ne devait-elle pas commencer, normalement ? Pas le temps de se poser plus de questions que cela, faute de toutes les sensations qui revenaient en trombe, ce qui ne fut pas spécialement une partie de plaisir : la senteur du sang ainsi que son goût envahirent narines et gorge de la jeune femme ; ses muscles lui donnèrent l'impression que son corps avait été broyé tellement ils étaient raides et une atroce douleur l'irradiait depuis son épaule gauche, lui faisant presque couler des larmes. Tout en mordant sa lèvre inférieure, elle essaya de bouger ses membres. Rien, pas assez de force encore. Tout ce qu'elle réussit à faire fut d'incliner sa tête sur les côtés, s'aidant de ses yeux pour la direction. Piteux. C'était vraiment piteux !

Sur sa droite, Glinaina aperçut une silhouette qu'elle mit du temps à reconnaître. Këda. Que faisait-il ici ? Pourquoi était-elle allongée ? Aucun souvenir, aucun. Elle l'avait rencontré au bord de la lisière, ils avaient parlé, un peu, il y avait quelque chose en lui qui lui rappelait elle, ils avaient commencé à manger ensemble... puis c'est tout, plus rien. Mauvais signe, se connaissant.


"Kë... Këda ?

Le concerné se retourna, dévoilant alors une cicatrice lui barrant tout le visage, qu'il n'avait pas la veille. Très mauvais signe, beaucoup trop mauvais ! Elle commençait à comprendre, espérant au fond d'elle-même qu'elle se trompait sur ce qu'il s'était passé, qu'elle n'avait pas perdu le contrôle d'elle-même. D'une voix faible, elle demanda

-Que s'est-il passé ?"
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeMer 31 Juil 2013 - 20:23

Enfin elle s'éveille. Le jour arrive, doucement, chassant le ciel noir de la nuit. Les quelques nuages déjà présent restent cependant bel et bien présent et le sol humide dégage une douce odeur caractéristique de l'automne. Et quand elle ouvre enfin les yeux et tente de remuer, il a cessé de pleurer depuis un moment déjà. Il la sent doucement émerger, mais ne se retourne que lorsqu'elle l'appelle. Ses yeux s'agrandissent alors. Il faut un instant à l'hybride pour comprendre ce que l'elfe regarde ainsi. Sa blessure, qui barre son visage de sa pommette à sa mâchoire.

- Que s'est-il passé ?

Sa voix est faible, presque inaudible. Il avance et se penche au dessus d'elle, posant une main sur son épaule droite, l'empêchant ainsi de se relever. Elle pourrait ouvrir de nouveau ses blessure qui commencent à peine à cicatriser.

- Ce qu'il s'est passé ? Vous avez été blessé, moi aussi. Nous nous sommes battus. Et je crois que nous avons tout les deux perdus. Enfin, ce n'était pas un de ces combats qui souffrent un gagnant, mais plutôt un combat qui souffre une fin. Je... je vous ai mordu à l'épaule gauche et je vous ai arraché un bon morceau de peau et de muscle. Mais je vous ai soigné, oui, j'ai fait ce que je pouvais, je ne peux pas jurer de l'efficacité de mon soin, mais je pense que ce devrait être suffisant. Non, n'essayez pas de bouger, je ne pense pas que vous teniez longtemps en position assise pour l'instant.

Alors, elle ne se souvient pas. Intéressant. Il ne se souvient pas non plus, après Elle, quand il revient. Est-ce que l'elfe serait comme lui ? Il a sentit cette haine, cette rage aveugle qui se manifeste chaque fois qu'Elle arrive. Mais n'était-ce pas seulement elle ? Y avait-il réellement quelque chose derrière ça ? Il secoue la tête pour chasser cette curiosité malsaine et revient vers elle. L'elfe est faible. Il doute qu'elle puisse marcher sur une longue distance.

- Vous avez perdu beaucoup de sang à cause de cette blessure et il faudra attendre encore quelques heures avant que votre corps ne soit de nouveau... fonctionnel disons. Il y a une sorte de grotte non loin de là, un creux sous un abris de pierre, je peux vous y emmener si vous le souhaitez. Parce qu'à mon avis, l'arrivée de la pluie n'est plus qu'une question d'heure. Là-bas, nous serions au sec. Qu'en dites vous ?

Quand il obtient finalement son consentement, il s'accroupie du côté droit de l'elfe et passe un bras sous sa nuque, l'autre sous le creux de ses genoux. Il prend appuie sur ses jambes et la soulève d'un coup. La douleur. Fulgurante. Qui traverse son dos. Ses bras tremblent un instants, désagréablement secoués par des spasmes incontrôlables. Mais il ne défaille pas et recouvre rapidement l'usage de ses bras. Elle a vu qu'il a mal, que ça ne va pas si bien qu'il le dit, ou qu'il aimerait le laisser paraître. Sa bouche s'est tordue dans un rictus amer et la souffrance a fugacement illuminé ses yeux. Il sait qu'il est obligé de lui expliquer. Pour qu'elle ne tente rien d’irréfléchi, pour qu'il s'assure une conscience relative de sa part. Même si il se doute qu'elle ne lui donne cette confiance que par obligation. Par instinct de survie même.

- Quand... nous nous sommes battus, vous m'avez sérieusement lacéré le dos. Et même si j'ai fait tout ce que je pouvais faire, sois pas grand chose au final, pour soigner ces plaies, et je doute que ce soit suffisant. Mais je ne veux pas vous inquiéter outre mesure, n'ayez pas peur pour vous, Glinaina, l'abris n'est pas loin et je pense être suffisamment, disons revigoré, pour vous y emmener sans heurte. Oh, et, surtout, je vous conseille de ne pas enlever le pansement que je vous ai fait au cou. Je m'en chargerai, je sais ce que j'y ai mis, et je préférerai que vous n'y touchiez pas. Si vous voulez le détail, je vous le donnerai, n'ayez crainte.

Lorsqu'il aperçoit enfin la grotte, la pluie commence à tomber. Ce sont d'abord de petites gouttelettes qui frappent son visage pour devenir de plus en plus grosses et violentes. Mais il réussit à les mettre à l'abris avant que le plus gros de l'averse ne les prennent de plein fouet. Là, il s'affale, l'elfe dans les bras. Son souffle est court et son dos le brûle. Il essaie de réguler sa respiration un bon nombre de fois avant d'y arriver réellement. Quand ses muscles ne le font plus tant grimacer, il se dégage et installe la sylvaine en position assise, à côté de lui.

- Je vais attendre que cette pluie se calme, puis j'irai chercher la plante que j'ai utilisé sur votre plaie. Et, je verrai si je ne peux pas vous trouver un autre lapin, tant que j'y serai.

Mais l'hybride se doute bien qu'ils sont coincés là un moment. Et que s'il a réussit à éviter un questionnement trop poussé sur Elle jusque là, cette fois, il n'y coupera pas.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeSam 3 Aoû 2013 - 9:56

Ainsi donc, la folie les avait pris. Tous les deux. Elle ne se souvenait de rien, lui lui racontait ce qu'il s'était passé. Il avait l'air de mieux comprendre... Il avait donc dû être conscient lorsqu'ils s'étaient battus. Et de quelle manière ? En se mordant l'un l'autre ? Non. Lui l'a mordue. Elle, elle n'en savait rien. Quoi qu'il en soit, les faits en étaient là : elle ne pouvait plus faire un geste sous peine de se mordre les lèvres et, selon les dires de Këda, il devait lui manquer un bout de peau voire de muscle. Fort peu sympathique tout cela. Au moins lui avait-il prodigué des premiers soins, mais Glinaina ne se faisait aucun doute sur le fait qu'elle devrait faire appel à un prêtre ou du moins un guérisseur. Elle avait beau détester la magie, là elle n'avait pas trop le choix si elle voulait continuer à vivre "normalement".

"Je suis incapable de me mettre dans une position autre que celle-ci, de toute façon.

D'un ton sarcastique, elle avait répondu à la première tirade de Këda de la sorte, la voix toujours aussi faible. Son corps avait été trop épuisé pour faire quoi que ce soit, ce qui l'énervait : elle détestait dépendre de quiconque, cela la mettait dans une position de faiblesse qu'elle ne souhaitait avoir. Là l'Hybride pourrait bien faire d'elle ce qu'il voulait, des basses besognes au choses bien plus honorables, elle serait tout à fait incapble de s'en protéger. Misère de misère...
Encore une chance, Këda semblait emprunt de bonne volonté à son égard et lui proposa de l'emmener dans une sorte de grotte pour se protéger de la pluie à venir. De nouveau un choix à prendre, mais dont la logique ne donnait qu'une véritable solution : rester allongée là jusqu'à ce que son corps soit de nouveau capable de marcher, ce qui mettrait un temps fou, soit accepter l'offre malgré le fait qu'elle ne pourrait pas se défendre en cas de nécessité... Danger qui reviendrait au même avec les animaux sauvages d'Aduram et la pluie. Elle accepta donc son offre, laissant une partie de sa vie aux mains de cette personne qui ne lui était que trop peu connu.

Alors il s'agenouilla auprès d'elle pour la prendre dans ses bras, la maintenant sous le cou, l'épaule et les genoux. Lorsqu'il se releva d'un coup sec, Lina se mordit les lèvres pour ne pas crier tant sa blessure la lançait. Lui aussi eut mal, elle peut le voir et il le remarqua. Alors, ayant retrouvé toute son équilibre, il commença à marcher dans une direction inconnue de l'Elfe et lui expliqua ce qu'il s'était passé, pourquoi la douleur l'avait également transpercé à l'instant. Glinaina ne répondit pas. Rien de tout cela ne lui était en mémoire et plus elle y pensait, plus elle se disait qu'il avait dû opposer à elle une grande force pour qu'il soit encore vivant à l'instant même. Elle lui avait lacéré le dos, c'est tout.

Quelques temps plus tard, ils arrivèrent au fameux abri et personne ne put empêcher ce qui arriva : le corps de Këda finit par lacher prise, s'affalant, ce qui secoua sèchement l'Elfe qui laissa un cri de douleur lui échapper des lèvres. Il se passa un temps où rien ne se fit puis, lorsqu'il eut retrouvé quelques forces, il installa l'Elfe en position assise, le dos appuyé sur la paroie d'une froideur bienfaisante.


-Je vais attendre que cette pluie se calme, puis j'irai chercher la plante que j'ai utilisé sur votre plaie. Et, je verrai si je ne peux pas vous trouver un autre lapin, tant que j'y serai.

Lina regarda quelques secondes l'Hybride, pouvant maintenant le considérer davantage. Beaucoup de questions se bousculaient dans sa tête et, à ce qu'elle pouvait voir, elle avait tout le temps de le questionner. La douleur lui passant, elle se laissa donc aller à un petit interrogatoire qui, se doutait-elle, deviendrait réciproque.

-Puis-je vous poser quelques questions, Këda ?

Elle attendit d'avoir son consentement avant de continuer. Elle ne se fit pas autoritaire ou autre pour la suite.

-Généralement, lorsque je ne me souviens plus de ce qu'il s'est passé à un moment particulier, cela signifie que je n'étais pas moi-même... autre chose, si vous préférez. Quelque chose qui essaie de détruire la vie sur son passage et que seulement de très rares ont réussi à arrêter. Et là vous dites que nous nous sommes battus... Comment avez-vous... quelle force est en vous ? Et pourquoi... m'avoir mordue ?"
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeLun 5 Aoû 2013 - 20:46

Comme il s'y attendait, elle commence à lui parler, à lui demander, à vouloir savoir. Parce que l'être humain est ainsi. Le savoir, la connaissance, est plus important que tout. Chez certain, cette curiosité est si élevée qu'elle en devient maladive. Chez d'autre, elle est seulement présente, là, dans les questions. Il n'a encore jamais rencontré quelqu'un chez qui elle n'existait pas.

- Généralement, lorsque je ne me souviens plus de ce qu'il s'est passé à un moment particulier, cela signifie que je n'étais pas moi-même... autre chose, si vous préférez. Quelque chose qui essaie de détruire la vie sur son passage et que seulement de très rares ont réussi à arrêter. Et là vous dites que nous nous sommes battus... Comment avez-vous... quelle force est en vous ? Et pourquoi... m'avoir mordue ?

La parole est à lui. Ces questions qu'il sentait tant venir son enfin lancées. Ces questions qu'il redoute tant. Parce qu'il n'a pas la moindre réponse, la moindre idée de ce qu'elle peut attendre de lui. La vérité certainement. Mais il ne connait pas la vérité, il ne sait ce qu'elle peut être. La force qui est en lui ? Serait-ce... Elle ? Non pas. Elle n'est pas une force. Elle est un supplice. Peut-être l'elfe ne le sait-elle pas. Peut-être ne trouve-t-elle pas les mots. Aussi doit-elle bel et bien parler d'Elle. Oh pourquoi la faire se délecter autant ? Parler. Il doit parler, dire quelque chose. N'importe quoi.

- Vous n'êtes pas vous même ? Pourtant, vous ne pouvez être quelqu'un d'autre. Sachez, Glinaina, que cette rage qui sommeil en vous, cette chose que vous exécrez tant, je le vois, n'est qu'une partie de vous. Non pas une entité à part entière. Vous êtes, et serez toujours vous. Cette chose fait partie intégrante de vous. Il serait dangereux de le nier. Ce serait comme nier l'existance d'un de vos membres sous prétexte qu'il n'est pas comme vous le voudriez, ou qu'il vous trahit trop souvent. Elle est comme une cicatrice. Elle vous définit. Que vous le vouliez ou non. D'après ce que vous me dites, je pense savoir ce que vous endurez. Je n'en suis pas sûr, non, mais il me semble grandement. Et je crois tout autant que vous en savez de même à mon sujet.

Il fait une pause. Sa blessure le lance. Il est presque certain qu'elle s'est ouverte à nouveau. Alors même qu'elle était en voie de cicatrisation. Il ferme les yeux, et attend. Attend que la douleur passe, petit à petit. Qu'elle s'estompe du moins. Passe à une importance moindre. Qu'elle cesse d'accaparer son esprit. Alors, il reprend doucement la parole, comme s'il était épuisé par l'effort que lui demande une réponse. Certes, cela l'épuise, parce qu'il doit chercher. Etre satisfait avant de formuler une chose quelconque. Surtout quand l'importance de ses paroles est de cette taille. Il le voit dans les yeux de l'elfe. Il ne sait pas pourquoi, mais il voit qu'elle attend beaucoup de lui.

- Je vous ai mordu parce que nous nous sommes battus. Et que, dans une bataille telle que celle qui a eu lieu, il m'était vital de mordre. Je ne saurais vous expliquer en détails, je ne sais si je le voudrais d'ailleurs. Personne jusqu'ici ne s'est soucié de ce que j'étais réellement. Et ces questions Glinaina... Ces questions que vous me posez, j'ai peur de n'en pas connaitre les réponses. Cependant, je pense pouvoir essayer, si vous me dites ce qui vous pousse à me questionner ainsi.

Lorsqu'il saura ce qu'elle veut entendre, il pourra envisager une réponse. Il pourra cerner la vérité dont elle a besoin. Le taux d'imagination avec lequel il pourra couper ces réponses obligé de fournir sur Elle. La pluie tombe toujours autant lorsque l'elfe prend de nouveau la parole.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeSam 10 Aoû 2013 - 13:53

"Je vous ai mordu parce que nous nous sommes battus. Et que, dans une bataille telle que celle qui a eu lieu, il m'était vital de mordre. Je ne saurais vous expliquer en détails, je ne sais si je le voudrais d'ailleurs. Personne jusqu'ici ne s'est soucié de ce que j'étais réellement. Et ces questions Glinaina... Ces questions que vous me posez, j'ai peur de n'en pas connaitre les réponses. Cependant, je pense pouvoir essayer, si vous me dites ce qui vous pousse à me questionner ainsi.

Jusque là, l'Elfe avait écouté sans l'interrompre, comprenant à peine de quoi il parlait. Que pouvait-elle savoir de lui, deviner même ? Rien, à moins... A moins que son mal ne corresponde au sien. Dans ce cas, peut-être était-ce une expliquation de pourquoi il l'avait mordue. Enfin, faudrait-il que ce soit comme elle. Quoi qu'il en soit, celon ses dires, il avait quelques ressemblances avec elle : la bestialité et le soucis de ne pas savoir exactement ce qu'on a. Aussi, lui répondit-elle d'une voix de plus en plus faible :

-Je ne puis dire ce qui me pousse ainsi à vous questionner, Këda. Quelque chose en moi se demande qu'est-ce qui peut bien être en vous et pourquoi nous en sommes là maintenant.

Elle jeta un oeil sur ce qui lui faisait office de pansement : un morceau de tissu tâché de vermeil assez long pour faire le tour de son épaule. Vu la facture, cela avait dû être arraché à un vêtement. Elle espérait fortement que la blessure cicatriserait bien, sinon elle pourrait dire adieu à tout ce qui se trouvait de bon comme de mauvais sur ce monde terrestre. Elle pencha la tête en arrière afin de mieux respirer l'air humide de la pluie puis ferma les yeux.

-Je suis incapable de vous en dire plus, tout comme je serais incapable de vous relater le moindre de mes faits lors de notre "duel". Mais si vous ne pouvez pas répondre, ne vous forcez pas. Moi-même j'aurais...

Elle grimaça de douleur suite à un faux mouvement, pourtant infime, ce qui l'empêcha de terminer sa phrase. Elle voulut porter sa main droite à son épaule meurtrie, par réflexe, comme pour faire taire la douleur, mais cela ne fit qu'empirer la chose aux sens de l'Elfe. Se mordant donc les lèvres pour ne pas crier, elle attendait que la souffrance passe avant de reprendre.

-Enfin bon ! Puis-je juste savoir ce que vous avez-mis dans le pansement, puisque vous en avez parlé toute à l'heure ? Je suis loin d'être herboriste, mais peut-être que ça me rappellera quelque chose."
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitimeJeu 15 Aoû 2013 - 12:39


Elle a toujours mal, malgré les soins qu'il lui a prodigués. Logique, vu son état. Il ne pouvait rien faire de plus.

 - Ainsi, vous ne savez rien de ce qui est en vous ? C'est étrange tout de même. Ces crises sont là depuis longtemps ? Ou est-ce plutôt récent ?

Il l'accable désormais de questions, lui croyant n'être que très peu curieux. Mais quelque chose qui lui ressemble n'est pas commun. Alors il profite, parce qu'il ne rencontrera peut-être plus jamais quelqu'un comme cette elfe. Mais devant la soudaine baisse du volume de sa voix, il se reprend.

 - Veuillez excuser mon indiscrétion, je ne crois pas que cela soit ce qu'il vous faille à l'instant. Laissez moi regarder votre plaie, je vais changer votre pansement tant que le sang n'y a pas encore trop adhéré. Ca risque d'être douloureux, je vous préviens. Mais si je ne le fais pas maintenant, il faudra que je le fasse plus tard, et alors, ce sera pire encore. A moins que vous ne tombiez inconsciente de nouveau, et lors votre cerveau n'enregistrera plus la douleur, ne la percevra plus. Votre corps lui, cependant... je pense que vous savez pouvoir perdre votre bras ?

Il se penche vers elle, grimaçant lorsqu'il tend la peau de son dos. Une grimace tord sa bouche et le douleur illumine un instant ses yeux. Mais il passe outre, comme d'ordinaire, et pose sa main, doucement, sur le bandage de fortune. Elle a mal, il le sait, il le voit, son épaule tremble, et il n'arrive pas à toucher avec précision. Attrapant fermement le bras et plaquant le corps de l'elfe contre la pierre avec son épaule, il immobilise ainsi la partie abîmée de son cou. L'elfe hurle, mais qu'importe, il se doit de la soigner. Avant que tout ne devienne irrévocable. Il arrache le tissu, qui avait commencé à accrocher à la plaie, avec quelque cris plus hauts que les autres au passage.

Et lorsqu'il la lâche enfin, après avoir retiré le plus de pâte possible. La blessure est nette, propre. Et des morceaux de chaire ne pendant plus au dessus de la plaie béante. Il sourit doucement quand il voit que son remède fonctionne.

 - Alors, j'ai une bonne, et une moins bonne nouvelle. La bonne est que vous ne perdrez pas votre bras aujourd'hui. La moins bonne est qu'il vous faut une second pansement, mais que je ne peux plus fournir de tissu, et qu'il est hors de question de réutiliser celui qui gît maintenant parterre. Sinon, je dois sortir, pour aller chercher de l'herbe à mille trous, et quelque feuille d'Erboas. C'est ce qui composait cette première pâte. Et à la vue des résultats, je pense réitérer le mélange. Il serait cruel de vous dire de ne pas bouger d'ici, mais j'aimerais tout de même que vous ne le fassiez pas.

Sur ce, il quitte précipitamment l'abris, se jetant sous le rideau de pluie. Les gouttes le frappent, et le réflexe de se pencher n'arrange rien, exposant de plus en plus son dos déjà fort abîmé. Mais qu'importe, il a l'habitude, ce n'est pas quelque instants de plus passés à souffrir dans sa vie qui feront de lui un homme nouveau. C'est dans cet état d'esprit qu'il cherche frénétiquement l'herbe à mille trous, à genoux dans la boue, faisant fit du froid et de l'humidité. L'eau brouille sa vue, et il passe souvent sa main devant ses yeux pour la chasser, se barbouillant de terre au passage.

Quand il trouve enfin ce qu'il cherche, il est obligé de pousser plus loin pour trouver l'Erboas qu'il avait facilement repéré un temps avant. Une fois les feuilles cueillit, non sans mal, il revient à l'abris, où l'elfe est toujours assise, épuisée et haletante. La violence dont il a usé a du la vider de ses dernières forces. Il revient vers elle lentement, les plantes dans les mains, mâchant déjà une partie de ses trouvailles. Une fois la pâte formée, il la recrache dans sa main et l'applique sur la blessure. L'elfe trésaille, tente d'échapper à la douleur, mais ses forces sont si réduites qu'il n'a même pas besoin d'user de violence pour la maintenir correctement.

 - Excusez moi de vous faire souffrir ainsi, mais si je ne peux oeuvrer correctement, je doute que vous puissiez jamais vous servir à nouveau de votre bras. Quant au problème dont je vous ai informé tout à l'heure... Je ne vois pas d'autre solution que de vous prendre du tissu.

Avant qu'elle n'ait put réagir, ou même comprendre ses paroles, il arrache le bas de sa tunique et l'enroule de la même manière que le morceau de tissu précédent. La boue macule son visage, et les gouttes ont du y creuser de nombreux sillons. Ses vêtements son trempés, ses cheveux dégoulinent sur la pierre, et il ne tarde pas à trembler. Se rasseyant aux côtés de l'elfe, il trésaille d'abord, puis claque de plus en plus fort des dents. Il en peut s'en empêcher, même s'il tente à plusieurs reprises de se reprendre, d'arrêter ce cliquetis frénétique et désagréable.

 - Je crains avoir besoin de vous bientôt, Glinaina. Je m'en veux de vous demandez cela, mais pourriez vous... Pourriez vous m'appliquez cette pommade sur... sur mon dos, s'il-vous plait...

Il tend alors sa main pleine de cette bouillie qu'il vient de mâcher et présente son dos meurtrit. Il en a besoin. Parce qu'il n'est pas sûr de pouvoir s'en mettre seul. Et qu'il sait que s'il ne se soigne pas, sa blessure s'infectera. Lors, ce sera dix fois pire pour la soigner.
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MessageSujet: Re: Parce qu'on ne peut pas toujours choisir   Parce qu'on ne peut pas toujours choisir I_icon_minitime

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