Prémices à la futur campagne

18ème jour de Favrius, 7ème année du 11ème Cycle

Brochant arriva à Serramire deux jours après l'entretien que Jérôme avait eu avec Maélyne. Les choses s'accélérèrent alors comparé au siège qui avait duré un temps interminable. Le futur marquis, ou du moins le prétendant, reçu tout d'abord la dame de Lourmel. Il fut tout de suite clair que le baron d'Etherna n'avait mentit sur rien de ce qu'il avait avancé. Les miliciens de Serramire étaient rentrés chez eux et n'étaient pas embêtés et les soldats emprisonnés étaient aussi bien traité que possible. Tout cela prouvait à Brochant que l'envahisseur qui avait déclenché tout cela était bon et avait pour but de redresser le marquisat. Ensuite des négociations débutèrent avec le conseil de Serramire, toujours retranché dans la citadelle. Les prémices furent un peu chaotique, les assiégés préférant apparemment mourir de faim, surtout qu'ils ne devaient plus avoir de réserves depuis un certain temps, leurs ventres devaient grouiller. Lorsqu'il fut clair que Versmilia avait rejoint la bannière de Brochant et que Jérôme ne revendiquerait pas le titre, ajouté aux promesses de Lourmel, un consensus fut trouvé et les portes s'ouvrirent. Serramire était maintenant entièrement "conquise" et elle rejoignait également les rangs de Brochant qui avait un sourire très engageant qu'il ne perdait pas depuis un certain temps. Sa réussite semblait totale. Cela permit la libération des soldats et la réouverture de toutes les voies de communications et d'approvisionnement. L'ost d'Etherna n'avait bien évidemment plus de soucis avec ses caravanes depuis un moment mais c'était agréable tout de même

De son côté, Jérôme reçu des nouvelles de son frère, resté à Etherna. Sa sœur était toujours introuvable et l'inquiétude s'empara du baron qui se demandait bien ou Mathilde avait pu aller, seule avec les enfants. Les dangers étaient légions et il craignait pour sa vie. Ne pouvant pas faire grand chose et frustré, il renvoya un message à son frère qui était d'abord revenu afin de voir son neveu. Il lui demanda de revenir à Serramire car il avait besoin de lui à ses côtés mais avant cela, de tout mettre en œuvre pour que les recherches ne cessent pas même si les résultats n'étaient pas au rendez vous.

Jérôme avait une place aux côtés de Brochant bien que n'ayant pas encore prêté serment, cela viendrait lorsqu'il serait nommé châtelain bien évidemment. Le baron pensait que la suite allait pouvoir débuter tout de suite et que Bastylle mais il se trompait lourdement. A peine le futur marquis avait il prit possession de la citadelle et de ses nouveaux appartements que déjà la politique s'invitait avec les complots qui allait avec. Tous les nobles faisaient des courbettes à Brochant afin d'obtenir un poste d'importance, certains revendiquant leur fidélité du premier jour, d'autres voulant préserver la place qu'ils avaient déjà et mettant en avant l'expérience indispensable pour de telles responsabilités. Jérôme, pour sa part, s'impatientait. Il faisait tout pour assister aux réunions afin de voir si celui a qui il avait donné sa confiance la méritait. Il espérait que ce soit le cas, il n'aurait pas apprécié par exemple que Lourmel devienne une proie.

Plusieurs jours passèrent ainsi et le temps ne jouait pas en faveur de la coalition. Bastylle devait surement profiter de ce temps pour se préparer et la sœur jumelle de Maélyne était toujours prisonnière dans un endroit bien gardé secret. Les espions et éclaireurs faisaient leurs comptes rendus, les informations étaient prises en compte mais la cachette n'avait pas encore était trouvée, de plus que Lourmel pouvait basculer à chaque instant et céder son soutien à Bastylle afin d'avoir la libération de leur châtelaine. Chaque jour, dès qu'il avait un peu de temps, Jérôme se rendait au temple de Néera et lui adressait des prières, demandant qu'aucun mal de soit fait à la dame et que la campagne à venir ne coute pas trop de vie. Il demandait que Bastylle retrouve la raison et rentre dans le rang, évitant que le sang ne coule.

Devant l'impatience du baron, Brochant finit par céder, il accorda à Jérôme le départ. Toutefois, devant ses nouvelles fonctions, il expliqua qu'il ne se joindrait pas à son futur châtelain et que c'était à lui de reprendre les terres qui lui avaient été promises. L'ethernien fut déçu et cela se vit apparemment sur son visage car l'homme qui devait devenir son suzerain pour la région de Bastylle lui donna une petite partie de son ost afin d' l'aider dans son entreprise. Jérôme repartir donc alors que les ordres étaient donnés aux officiers de Brochant qui se joindraient à l'épopée. Le baron donna les siens de son côté, préparant le départ pour le lendemain afin de ne plus perdre un instant. Il scinda son ost en deux, la première partie, la plus grande sous les ordres de Guillaume qui était arrivé la veille, devait se rendre sur les terres de Bastylle et entreprendre les négociations, ou le siège, du premier château qui se trouvait sur une zone clé. La seconde, la plus petite, devait aller à Lourmel. Elle escortait Maélyne qui allait essayer de rallier le châtellenie sous son commandement en attendant la libération de sa jumelle. L'ost serait composé des troupes d'Etherna donc mais elle comporterait également des bannières de Brochant et de Versmilia afin de marquer le coup et montrer qu'il y avait eu une coalition forte et qu'il y avait de l'espoir, Bastylle étant en mauvaise posture.

Il se préparait donc lorsqu'on vint lui annoncer que les forces de Versmilia ne voulaient pas se rallier, qu'elles allaient rester à Serramire un temps avant de retourner chez elles. Une nouvelle déception naquit en Jérôme, lui qui, dans sa naïveté pensait que l'ascension du marquisat allait enfin débuter. Il se rendit compte que dès qu'il n'y avait plus de soucis, chacun repartait de son côté. Ne pouvant laisser faire cela, il demanda un entretien à la famille dirigeante de Versmilia, il allait tenter de les convaincre de rester à ses côtés. Plus nombreux ils seraient et plus il serait aisé de faire tomber Bastylle. Et plus ils seraient ensemble, plus il y aurait de possibilités de nouer des liens plus serrés entre eux.

Sa demande ayant été accepté, il se rendit à l'endroit ou l'attendait les représentants de Versmilia. Il fut introduit et il s'inclina avec respect mais tout en conservant le prestige de son grade de baron. Il avait déjà perdu beaucoup de temps et il décida d'entrer directement dans le vif du sujet. Toutefois il avait prit garde de garder un ton neutre, il ne voulait pas les brusquer ou les braquer contre lui. Il savait que Roland avait encore des griefs contre lui et il les comprenait mais il espérait pouvoir les aplanir avec le temps. Son fils Nestor semblait mieux disposé à son égard.

"Votre seigneurie, messieurs, j'espère que vous vous portez bien. Pardonnez moi mais je vais aller droit au but de ma visite car le temps presse. Si j'ai demandé à vous voir, c'est pour parler de la campagne qui s'engage. J'aimerais vous avoir à mes côtés afin d'apprendre à mieux nous connaitre mutuellement avant le mariage qui ne saurait tarder. Si nous pouvions passer du temps ensemble, cela nous permettrait de nouer des liens plus étroits? Je suis certain qu'il ne peut en sortir que de grandes choses pour nos famille respectives"