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 Du sel sur les cicatrices : Où le Drow et les Nains négocient le sang de l'Elfe

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Tebirahc Zaurahel
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MessageSujet: Du sel sur les cicatrices : Où le Drow et les Nains négocient le sang de l'Elfe   Du sel sur les cicatrices : Où le Drow et les Nains négocient le sang de l'Elfe I_icon_minitimeJeu 25 Juil 2013 - 12:29

Chronologie:

Première ennéade de Barkios.

Il était venu dans ces montagnes par deux fois déjà, physiquement, bien qu'alors, il était aveugle, et une fois supplémentaire, il lui avait semblé survolé ces géants à une vitesse défiant l'imagination. De tels reliefs, de pareils paysages... Il était forcé de reconnaître que le Père avait offert à ses Premiers Enfants un magnifique domaine pour s'établir et prospérer, bien qu'aujourd'hui, une bonne part était redevenue aussi sauvage d'hostile. C'était la punition divine, et l'obligation à nouveau de devoir se battre pour vivre et mériter d'exister et de grandir à nouveau.

La troupe de près de deux centaines d'hommes progressait à travers monts et vallées, sentiers étroits et escarpés, sous les indications du nain les guidant à travers ces terres qu'ils n'avaient jamais parcourus. Aucuns d'eux n'étaient de la campagne militaire qui amena les Troisième, Quatrième et Cinquième Ost autrefois à braver ces géants pour cogner joyeusement sur ceux qui habitent en leurs seins.
Mais il ne s'égarait pas à une entière contemplation, il prendrait le temps à cela, une fois assurée de la bonne foi du nain, car il n'oubliait pas la possibilité d'un piège tendue pour déstabiliser les Drows à l'aube d'une reprise des hostilités, et c'était l'une des raisons d'être de cette troupe qui ne comptait pas dans les plans du nain.

D'ailleurs, ce plan avait été largement chamboulé avec l'exigence de ces trois centaines d'hommes à conduire au Nord. D'une traversée par la Mer Nordique, plus simple, c'est certain, pour deux individus seuls, ils avaient préféré l'Olya et la couverture qu'offrait les galères marchandes de l'Ithri'Vaan. De Sol'Dorn, pour ne pas attirer l'attention des patrouilles elfiques sur l'embarquement d'une troupe non loin de Yutar, ils avaient remonté le fleuve, minimisant les haltes. Le voyage avait éprouvé les soldats, contraints de ne pas sortir et à demeurer en cale, sinon par petit groupe au milieu de la nuit. L'on longeait tant la frontière nord de la Péninsule Humaine, que la frontière sud d'Anaëh, être remarqué équivalait à une condamnation à mort.
Ils remontèrent au plus qu'il était possible et débarquèrent sur la rive naine à la faveur de la nuit pour se mettre en marche directement, soucieux de s'éloigner des bois pour poursuivre au nord, vers Almia. Mettre une distance suffisante avec le domaine elfique tout en se tenant à l'écart des hameaux nains orbitant autour de Lante dont le dirigeant, de ce qu'il avait cru comprendre, était plutôt tourné vers les Elfes. Voila un nain certainement trop au sud pour avoir subit la punition...

C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent non loin de Almia, non sans avoir du combattre, quand il n'y avait pas d'autres choix quelques groupes de nains « sauvages », mais également, une nuit, des gobelins en vadrouille. Que ses hommes s'habituent à ces adversaires, il avait en tête de soutenir les nains d'Almia dans la lutte qui les opposait à cette vermine, au moins le temps de monter un campement convenant à ses besoins et voir arriver les renforts, l'un des fragments de ce plan qui modifierait la disposition de l'échiquier, du moins l'espérait-il.

Et c'est ici, à environ une heure de la cité naine qu'ils s'établirent, aussi haut qu'il était permis avec leur besoin, afin de voir venir la moindre menace. Et c'est sous la tente du Senger, dressé parmi les premières, qu'on retrouve le Sombre et le Nain, à la veille d'une journée probablement historique.

« Bien, Dun Eyr. Pour l'heure, tout semble se dérouler conformément à ce qui a été entendu, et nous voilà aux portes d'Almia. Avant que vous n'alliez, sous escorte légère, convenir d'une réunion à la table des négociations avec Almia en mon nom, j'aimerais une réponse, franche cette fois. »

Devant l'acceptation rapide du Karliik Glenn, et son souci de faire les choses indépendamment de ce dernier, il s'était tût à Yutar, et même jusqu'à ce lieu, nécessitant un guide pour conduire ses hommes jusqu'ici. Mais à présent qu'il y était parvenu, il pouvait s'interroger.

« Pourquoi ? Je suis venu avec mon propre plan en tête, indépendamment du votre que je trouve... curieux et sans profit. Quand vous avez conçu votre plan, quand vous vous êtes figuré qu'il fallait que l'elfe meure de la main d'un drow pour que cela soit une réussite, qu'aviez-vous en tête ? Le tuer vous-même aurait porté le même message, l'Epine Dorée aurait comprit que certains nains désapprouvent... Mais vous avez voulu y mêler les drows sans toutefois, à Yutar, suggérer même la moindre négociation, le moindre traité. Avez-vous imaginé les drows sautant joyeusement et gratuitement sur la plus petite occasion de tuer un elfe ? Par le plan que je négocierais demain avec Agrarald, je sais le bénéfice que peuvent tirer les drows de cette histoire... Mais dans le plan que vous avez conçu, qu'est-ce que nous étions censé obtenir ? »

Mais l'opportunité aurait pu être prise par un autre, sans réserve... Qui sait, il était parmi les siens des sanguinaires sans tête. Mais lui ne voyait pas le gain, l'elfe serait remplacé, et sans démonstration plus solide, l'acte demeurerait isolé et l'Epine Dorée userait de son ami des plaines pour contrevenir à la répétition, et le problème qu'aurait pu poser des nains et des drows collaborant à l'Ouest, quand tous les regards étaient portés à l'Est se serait effacé avant d'avoir le moindre effet bénéfique pour les drows.

Mais qu'importe le plan du nain devant lui, en définitive. Il lui fallait obtenir, à force de garanties, de conditions et de présent, le soutien d'Agrarald dans sa propre entreprise. Et peut-être même à plus long terme...
 

Précision:
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Dun Eyr
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MessageSujet: Re: Du sel sur les cicatrices : Où le Drow et les Nains négocient le sang de l'Elfe   Du sel sur les cicatrices : Où le Drow et les Nains négocient le sang de l'Elfe I_icon_minitimeJeu 25 Juil 2013 - 14:34


      Le voyage avait été long, et dur, et difficile pour le Nain. Mais à revoir ses chères montagnes du Nord et de l’Est, le cœur de Dun Eyr avait battu à coups redoublés, de joie. Pourtant, derrière lui venait une marée de quelques centaines de têtes féroces, aux oreilles longues et crochues, quand le Haut-Prêtre n’avait cru revenir qu’avec un Premier Feu et une maigre garde pour toute escorte. Mais ceux-là étaient tous des Fils du Père, disait-on, et aussi dévoués au Feu que l’étaient les Nains.

      « Sept années à lutter seuls sous la roche, et voilà que le Père enfin nous sourit, songeait Dun Eyr avec le début d’un sourire. »

      Lorsque le col de la Nérania fut franchi, et que les Sombres se furent arrêtés dans le ventre de la vallée, Dun Eyr fut une nouvelle fois convoqué auprès du Premier Feu. A présent, les portes de la Perle du Nord étaient toutes proches, pour qui savait en reconnaître le vieux pavage dévoré par le temps.

      La voix de Tebirahc était grave et inquisitrice, et ses paroles pesaient lourdement dans l’air sauvage qui baignait la Nérania. Ce n’était que tractations, accords, et secrets : Dun Eyr entendit ces mots sans sourciller, l’œil ennuyé, une moue imprimée sur ses lèvres. Voilà que les Fils d’un même  Père étaient au seuil d’être réunis, enfin, autour du dernier bastion dédié encore au Feu : pourquoi des plans sur des parchemins devaient-ils venir entacher ce jour sauvage et sacré ?

      « Jadis le Gardien du Père nous ordonna de rebâtir une cité digne du Feu, rétorqua Dun Eyr sans hésiter. Nous avons peiné presque sept années, les joues émaciées, les mains rompues par les coups, mais nous avons repris pied dans la Perle du Nord. Maintenant que le Père a appelé ses autres fils à nous rejoindre, bientôt toute la Nérania sera vouée au Feu. Nous ne luttons que pour cela, tout le reste n’est que palabres pour les longues-guibolles. »

      Sept années loin de toute lumière, sept années passées les mains plongées dans le sang, cela vous forgeait une âme de Nain.

      « Ton escorte peut me suivre, si tu crains que les Fils du Père puissent embusquer leurs propres frères. Mais n’oublie pas qu’ils n’iront pas loin, et que les murailles de notre cité leur resteront closes : ici les Nains combattent depuis sept années. Aux yeux d’Agrarald comme aux miens, les tiens ont encore tout à prouver, Premier Feu. »

      Dun Eyr s’inclina jusque terre, avec respect, devant celui qui avait été Gardien du Père. Il ne serait pas aisé pour ces deux peuples, si fiers et farouches, de s’accorder et s’unir. Mais au moins les Nains d’Almia auraient-ils tenté de réaliser la volonté du Père.

      Au-dehors de la tente, six Drows patientaient : l’escorte légère. Dun Eyr eut un regard silencieux pour leurs poignards courts, mais arborés avec évidence. Décidément, il ne faudrait pas longtemps pour que cette ébauche d’alliance vire au massacre le plus abominable.
      Renfrogné, le Nain salua ses gorilles d’un hochement de tête, puis tous ils partirent vers l’Est. Derrière son épaule, le Haut-Prêtre pouvait voir s’éloigner le large campement des Elfes déchus : et sous chaque talus et chaque buisson neigeux, on devinait toutes les bêtes de la montagne, intriguées, et qui dévisageaient ces nouveaux intrus. Sourcils froncés, Dun Eyr marchait d’un pas vif, toutes ses pensées tournées vers Lirgan : si le Moqueur pouvait aujourd’hui encore appuyer le hasard, et offrir ne serait-ce qu’une belle chance à cette rencontre entre les deux peuplades nées du Père ... alors peut-être, le Feu pourrait-il un jour rayonner à nouveau sur toute la Montagne.

      Mais ces projets étaient loin encore, tandis que près d’eux, les contreforts de la nouvelle Almia s’approchaient ...


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Agrarald Dolbarg'Ma
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MessageSujet: Re: Du sel sur les cicatrices : Où le Drow et les Nains négocient le sang de l'Elfe   Du sel sur les cicatrices : Où le Drow et les Nains négocient le sang de l'Elfe I_icon_minitimeSam 3 Aoû 2013 - 23:35

Aux abords du tunnel menant à Almia, le chant des pioches se faisait à nouveau entendre. Les précaires abris que les Almiens avaient édifiés lors de leur arrivée avaient été jetés à bas. Il n’en restait plus que des planches qui servaient désormais aux échafaudages. Sous le regard vigilant des gardes de faction, quelques ouvriers s’activaient. Patiemment, avec application, ils sculptaient la roche. Sous leurs coups, la pierre se rappelait. Lentement, la gloire de la Perle du Nord semblait reparaitre plus éclatante que jamais. Déjà les fresques esquissaient leurs majestés tandis que les blocs qui serviraient aux portes attendaient d’être taillés. Le travail était encore bien loin d’être fini, évidemment, mais ils avançaient et c’était là l’important. De longues semaines seraient encore nécessaires avant que les murs d’Almia ne soient dignes de Lirgan et du Père. Néanmoins c’était un début et tous les Nains se réjouissaient de voir que certains avaient troqué la hache pour la pioche. Un semblant de paix semblait régner sur ce qui n’était naguère qu’un campement de fortune pour des âmes égarées.
Agrarald l’avait voulu ainsi. Il avait demandé à ce que les portes et murs d’entrée fussent réparés aussi vite que possible. Il fallait que tout un chacun sache qu’Almia avait été reprise de haute lutte. Que tous apprennent que les Gobelins n’y régnaient plus en maîtres. Proclamer que les premiers niveaux de la cité étaient retournés sous l’égide des Nains.
C’était d’ailleurs les mérites des combattants que vantaient les fresques du mur nord. Bien qu’elles fussent encore loin d’être terminées, on pouvait déjà y voir les Nains entrant dans la cité détruite. En quelques mètres et coups de ciseaux, les maitres sculpteurs avaient parfaitement rendu la consternation qui avait accompagné la redécouverte d’Almia. La ville était montrée à l’état de ruines. Les dégradations des Gobelins étaient suggérées par la présence de certaines de ces créatures qui dansaient sur les décombres fumants d’Almia. Sur le panneau suivant, des scènes de bataille montraient les premières escarmouches qui avaient vu s’affronter Nains et VerteGueules. Le reste n’avait pas encore été sculpté, mais en l’honneur du Père le courage, le sang et la bravoure y figureraient en bonne place.


- Comment avancent les travaux ?
- Bien, Uzbad. Il nous reste bien du labeur, mais je suis content. Nous sommes un peu en retard car la roche est dure et nous sommes peu nombreux, répondit le Nain chargé des travaux à Agrarald.
- Je sais bien, Gorrick, mais je ne peux pas t’envoyer davantage d’ouvriers. Les fidèles de Lirgan œuvrent déjà au sein de la cité pour remettre en état le premier niveau et poursuivre les travaux de la grande cathédrale en l’honneur du Père. Quant aux autres membres de la communauté, je ne peux pas les soustraire à leurs tours de garde. Cela ferait courir un trop grand danger à la cité. Agrarald tapota la fresque du plat de la main et esquissa un sourire satisfait. Je suis fier de ce que ton équipe a fait ici. Vos fresques sont magnifiques et il me tarde de vous voir poser les portes sur l’entrée du tunnel.
- Ne vous montrez pas si pressé, Dolbarg’Ma, fit Gorrick en riant avant de reprendre son marteau et son ciseau. Il s’en faudra de plusieurs semaines avant que nous ne finissions cette fresque. Et après ça il nous restera...

Gorrick n’eut jamais le temps d’en dire davantage. Un sifflement venu d’un garde l’interrompit. Sur un promontoire à une vingtaine de mètres de l’entrée du tunnel, un Nain vêtu d’acier de pied en cap tendait la main vers le sentier qui montait de la vallée.
Sans attendre, les Nains qui travaillaient aux fresques lâchèrent leurs outils et saisirent leurs armes. Du tunnel surgirent une dizaine de gardes qui vinrent prendre place, barrant ainsi l’entrée d’Almia. Tandis que tous vérifiaient leurs lames, le guetteur revint et adressa un salut à Agrarald.

- Des Rakhas ?, demanda ce dernier.
- Non. Une dizaine de Sombres d’après ce que j’ai pu voir. Chose étonnante, ils semblent guider par l’un des nôtres, répondit le guetteur laconique avant de prendre place avec ses frères d’arme.
- Restez sur vos gardes, mais ne faites rien tant que je n’en donne pas l’ordre.

Ainsi donc des Sombres avaient fini par s’intéresser aux Montagnes et au Royaume des Nains. Voilà que certains d’entre eux avaient entrepris le long voyage jusqu’à la Perle du Nord.
Alors qu’Agrarald réfléchissait aux circonstances qui avaient pu pousser des Drows à venir se perdre si loin au Nord, le groupe parut enfin devant ses yeux.
Quelle ne fut pas la surprise du vieux Nain de voir que le guide des Drows n’était autre que Dun Eyr en personne. D’un simple mouvement de la main, Agrarald fit signe aux Nains qui l’entouraient de rengainer leurs armes. Si tous lui obéirent, la tension entre le peuple Troglodyte et les Sombres était palpable.
Avançant d’un pas en direction de Dun, Agrarald lui tendit la main non sans se départir d’une certaine méfiance vis-à-vis de son escorte.


- Voilà longtemps que tu étais parti et tu nous reviens avec une bien étrange escorte, mon vieil ami.
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MessageSujet: Re: Du sel sur les cicatrices : Où le Drow et les Nains négocient le sang de l'Elfe   Du sel sur les cicatrices : Où le Drow et les Nains négocient le sang de l'Elfe I_icon_minitimeMar 6 Aoû 2013 - 17:38


      Enfin, ses yeux retrouvaient Almia ! Dun Eyr embrassa d’un regard la silhouette rassurante d’Agrarald, leur prophète à tous, et derrière lui les premiers murs relevés de la Perle du Nord. Ce n’était plus sur une cahute de bois que se tenaient les gardes d’Almia, mais sur des éperons de la meilleure roche, comme les Nains en avaient utilisé jadis lorsque la cité était encore flamboyante. Depuis les entrailles du tunnel d’Almia, le bruit râpeux des ciseaux à pierre leur parvenait : et c’était la plus douce des mélodies aux oreilles du Lirganique, lui le Haut-Prêtre du Ciseleur.
      Devant le Dolbarg’Ma qui l’accueillait, Dun Eyr porta son poing gauche en l’air et fit le salut de Mogar, avant d’étreindre l’Uzbad. Il était bon de retrouver Almia et les Nains.

      Mais lorsque Dun Eyr parla, sa voix était dure, et grave :

      « La Perle du Nord a été réédifiée pour le Père, Agrarald. Ceux-ci sont les envoyés du Premier Feu, celui que les siens nomment Tebirahc, le dernier à avoir porté la marque suprême de Mogar. »

      Les Drows faisaient face aux Nains, et l’air était électrisé entre ces deux factions fières et farouches. Dun Eyr n’avait plus besoin de se retourner pour percevoir le souffle court, et les yeux acérés des Déchus ; pas plus qu’il n’avait oublié les poignards dépassant de leurs fourreaux.

      « Quoique sombres et peuplant des terres lointaines, ceux-là ont mérité notre respect, Agrarald. Ils sont les autres enfants du Père. »

Agrarald devait douter, et la méfiance des Nains exsudait autour d'Almia. Dun Eyr avait connu cette crainte lui aussi, et les premières heures passées dans le sein maudit de Yutar avaient été rudes à vivre. Pourtant la foi dans le Père, et ces longues ennéades à voyager aux côtés des tueurs d'Elda, avaient achevé de déterminer Dun Eyr : ces deux peuples jaillissaient d'un même sang, d'un même Père.

      « Demain au zénith, j'irai avec toi sur les hauteurs de la Nérania, Agrarald. Alors le Premier Feu saura que l'Uzbad n'a pas démérité, et tous pourront dire que la Perle du Nord a été relevée pour le Père. »
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Agrarald Dolbarg'Ma
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MessageSujet: Re: Du sel sur les cicatrices : Où le Drow et les Nains négocient le sang de l'Elfe   Du sel sur les cicatrices : Où le Drow et les Nains négocient le sang de l'Elfe I_icon_minitimeVen 9 Aoû 2013 - 17:40

Un léger souffle remontait de la vallée et faisait claquer la tunique d’Agrarald. Si haut dans les montagnes, loin au-dessus du tunnel d’Almia, la Nerania n’apparaissait plus que comme un simple ruban argenté perdu dans la brume.
Un pied posé au bord du précipice, Agrarald considéra un instant le panorama qui  s’offrait à lui. La Nerania coulait lentement, paressant en direction du sud avant d’embrasser l’océan nordique et de s’y perdre. De part et d’autre du fleuve se voyaient les monts, cols et vallées encaissées qui rendaient l’accès à Almia si difficile. Pénétrer si loin dans le territoire des Nains n’était pas chose aisée. Bien des obstacles naturels se dressaient en travers de la route des explorateurs désireux de contempler les merveilles du Nord. Et ce n’était pas pour rien qu’Almia avait été baptisée la Perle du Nord : parvenir jusqu’à elle et admirer sa minérale beauté demandait de nombreux efforts et un peu de chance aussi. Certains cols pouvaient s’avérer difficiles à traverser. Même à la belle saison il n’était pas rare d’y trouver quantité de neige. Quant aux forêts de pins qui bordaient la route dans les vallées, elles étaient anciennes et redoutables : les Nains avaient bâti leurs routes à leurs lisières, évitant autant que possible d’avoir à s’y aventurer.
Sauvage et magnifique, tels étaient les qualificatifs qui vinrent à l’esprit d’Agrarald avant qu’il ne se détourne.

A pas lents, le vieux Nain revint vers le site qu’il avait choisi pour abriter sa rencontre avec le Premier Feu.
Il s’agissait d’un ancien poste de garde. Il avait été érigé en des temps lointain et n’était accessible que par un étroit sentier qui zigzaguait le long de la montagne. Sa tourelle se dressait fièrement sur un éperon rocheux qui dominait l’entrée de la cité d’une centaine de mètre. Les Nains n’avaient pas encore eu le temps de la rénover mais elle n’avait heureusement que peu souffert de la Colère de Mogar.
Bien qu’un des murs de la guérite fusse partiellement effondré, le reste de la structure, bâtie en bonne et belle pierre d’Almia, avait su résister aussi bien au temps qu’au cataclysme. Deux hautes statues flanquaient l’entrée de la tour. Elles représentaient des guerriers nains montant la garde, les mains posées sur le fer de leurs haches. Leurs regards de pierre se perdaient dans le lointain. Eux-mêmes semblaient contempler la vallée, comme s’ils mettaient quiconque au défi de déjouer leur vigilante garde. Malgré la mousse qui s’accrochait à leur barbe ainsi que les cicatrices laissées par l’usure du temps, ces deux vigiles  n’avaient rien perdu de leur superbe.
S’appuyant du plat de la main à l’une des statues, Agrarald observa la pièce qu’il avait fait préparer. Le sol en avait été fraichement balayé et débarrassé des débris qui s’y étaient accumulés au fil des années. Une jonchée de fougères fraiche avait été répandue à même les dalles pour adoucir l’air. Une faible lumière passait à travers les meurtrières percées dans le mur. Sans l’éboulement d’une partie du mur, la pièce aurait pu paraître bien sombre. Le mobilier était réduit et pour le moins spartiate : une table, simple dalle de granit posée sur quatre pieds ; ainsi que deux bancs se faisant face de part et d’autre du plateau.
Au moins la table était-elle garnie de bière et de quelques venaisons prises sur les maigres réserves de la cité.


- Il faudra bien que cela aille, murmura Agrarald avant de prendre place aux côté de Dun Eyr sur l’un des bancs.


* * *


Les deux Nains n’eurent pas à patienter bien longtemps avant que le Premier Feu ne les rejoigne. Sitôt qu’il parut dans la pièce, Agrarald se leva et par-dessus la table lui tendit la main.


-Voilà bien longtemps que nous ne nous étions vus, Gardien. Prenez place et rompons le pain avant de parler d’affaires plus importantes.
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