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 Pour la gloire d'une famille arétane, où l'on négocie avec un vassal exigeant...

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Wenceslas de Karlsburg
Ancien
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Wenceslas de Karlsburg


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MessageSujet: Pour la gloire d'une famille arétane, où l'on négocie avec un vassal exigeant...   Pour la gloire d'une famille arétane, où l'on négocie avec un vassal exigeant... I_icon_minitimeSam 17 Aoû 2013 - 14:27




Spoiler:

Lorsque Bertrand parvint en vue du bourg, il remarqua rapidement l'activité effrénée qui y régnait. Wenden fourmillait d'hommes en armes en ce jour, si bien qu'en s'approchant avec sa maigre escorte, il se demandait s'il n'était pas en train de se jeter dans la gueule du loup. Alors qu'il s'avançait à cheval avec ses quelques hommes, brandissant la bannière de l'Aigle de Karlsburg, Bertrand sentait les regards s'attarder sur lui. Des chevaliers locaux, mais aussi des reîtres et des épées étrangères, Roderik de Wenden semblait avoir rassemblé du monde, et probablement pas en prévision d'un banquet. Plus Bertrand avançait, et plus il se demandait s'il était bien opportun de mener de telles négociations dans l'enceinte même du bourg de Wenden plutôt qu'en terrain neutre.
Bah ! Ma vie n'a pas d'intérêt à être prise. C'est bien la raison pour-laquelle mon père m'a envoyé, après tout... Le courageux chevalier de Karlsburg, Messire Alwin, oncle du nouveau Comte d'Arétria et temporairement gouverneur de la seigneurie de Karlsburg, ne se joignait pas physiquement aux négociations avec Wenden et avait préféré envoyer son fils aîné le représenter. Si Roderik de Wenden refuse d'entendre raison, mon père aurait fait un otage de poids. Alors que moi... Lui, on pouvait aisément se passer de lui. L'idée ne le réconfortait guère d'ailleurs, et il ne tenait pas à ce que sa tête rentre à Karlsburg sans son corps - ni inversement. Mais ce n'était là qu'une raison de plus pour bien exécuter sa mission.

En dépit de ses inquiétudes, il fut plutôt bien accueilli. N'étant ni seigneur ni chevalier, Bertrand fut reçu avec tout le faste qu'on aurait réservé à son cousin ou à son père. Et sa première impression lorsqu'il se tint devant le seigneur du bourg était bien différente de ce à quoi il avait pu s'imaginer jusqu'à présent. On disait que le feu Ganelon était un rustre aux rudes manières, aimant défier et provoquer autrui. Le fils ne ressemblait guère au père. Roderik de Wenden était un jeune homme soigné, aimable et poli, mais Bertrand ne s'y trompait pas. Si la moitié de ce que l'on disait de lui était vraie, il devait éviter de se fier aux apparences. Le jeune sire de Wenden maîtrisait les armes mieux que lui et n'était pas novice dans l'art de la guerre. Son père étant tombé lors de la guerre de Sainte-Berthilde en prenant les armes contre la marquise, la famille avait temporairement été chassée du bourg. Roderik l'avait reprise par la force. Le droit qu'il tenait par héritage, il l'avait conquit à l'épée et n'en tirait que plus de fierté.

- Vous êtes Messire Bertrand, si je ne me trompe pas, avança le seigneur de Wenden, esquissant un rictus. Si ce qu'on m'a rapporté est exact, nous partageons le même lien de parenté avec notre cousin, bien qu'aucun lien de sang ne nous unisse tous deux. Mais aussi vrai que les amis de mes amis sont mes amis, je me dois de traiter le cousin de mon cousin comme tel. Ce sera d'autant plus simple que je me perds assez vite dans les liens de famille, surtout lorsque j'ai la gorge sèche.

Il se tourna vers un valet, et exigea qu'on leur prépare une table et qu'on leur serve du vin. Il demanda également que l'on prenne soin des hommes qui formaient l'escorte de Bertrand, et qu'on leur serve de la bière et un repas chaud. Le sire de Wenden voulait discuter dans la confidentialité la plus complète. Guère rassuré quant à savoir s'il reverrait ses hommes en sortant de là, Bertrand suivit néanmoins le seigneur Roderik sans protester - avait-il le choix ? Ils prirent place dans une pièce de taille moyenne, quoique dépourvue de toute décoration, à l'exception d'un râtelier d'armes fixé à la paroi du mur, pourvu de lames qui semblaient toutes avoir connu au moins un champ de bataille. Les deux hommes prirent place dans des sièges en bois dont le confort laissait à désirer.
Un silence quelque peu pesant s'installa. Mal à l'aise, Bertrand cherchait une manière d'introduire la conversation, mais ce fut Roderik qui prit la parole en premier.

- Parlez-moi un peu de notre cousin, Messire Bertrand. A quoi ressemble-t-il, cet homme qui affirme devenir mon suzerain ? Quelles qualités doivent faire de lui un chef redouté ? Nourrissez ma curiosité, car je ne sais absolument rien de lui. En-dehors du fait qu'il prit les armes contre mon père par le passé, bien sûr.

Bertrand avala sa salive. L'entretien ne démarrait pas sous les meilleures auspices.

- Wenceslas de Karlsburg est un homme d'honneur. Il n'a pas d'autre soucis que de rendre à Arétria sa gloire d'antan. Il est habile en politique, une qualité qui a su toucher la marquise.

Une moue de dédain renfrogna le visage de Roderik. Quel idiot je suis, songea Bertrand, je lui parle de la marquise de Sainte-Berthilde contre laquelle son père s'est battu... ce n'est pas comme ça que j'en ferais un allié.

- Aime-t-il la guerre ? reprit Roderik. Est-il capable de lever le ban quand la situation l'impose, et de mener des troupes à la victoire ? Ou est-il de ces lâches qui se terrent chez eux pendant le conflit, conchiant leurs chausses dans l'attente de son issue ?

- Wenceslas... il aime la guerre lorsqu'elle est juste. Il...

- Il n'y a pas de guerre juste, coupa Roderik. Il n'y a que l'ambition qui mène les hommes à s'entretuer, et il n'y a jamais un bon d'un côté et un mauvais de l'autre, mais un vainqueur et un vaincu. Si vous ne savez pas cela, Messire Bertrand, alors je me demande bien comment nous pourrions nous entendre.

Bertrand se redressa légèrement, cherchant une position plus confortable sur le siège de bois qui faisait déjà souffrir son noble postérieur. S'il avait cru en arrivant que Roderik serait un homme plus disposé à la discussion qu'il ne l'avait craint, il était vite détrompé. Le seigneur de Wenden montrait rapidement son vrai visage : un guerrier dans l'âme, et dont les paroles étaient aussi tranchantes qu'une lame. Et Père voit en cet homme le soutien indispensable à notre cause...

- Le nord est plus instable que jamais, poursuivit Roderik, embrayant sur un autre sujet à présent qu'il avait réussi ce qu'il voulait, à savoir déstabiliser son interlocuteur. Réunifier le pays arétan est chose envisageable tant que ses principaux seigneurs parviennent à s'entendre. Quel qu'il soit, le comte d'Arétria aura besoin de mon approbation. Mais l'avenir me préoccupe. Serramire est en guerre depuis des années, et nul ne connaît véritablement les desseins de ce baron d'Oësgard, autoproclamé roi on ne sait trop comment, et marié à cette greluche alonnaise. Je me fiche bien que l'on s'étripe dans des terres qui ne sont pas miennes, mais lorsqu'un conflit menace de parvenir jusqu'à nos portes, cela devient mon problème. Arétria a besoin d'un comte, nous sommes d'accord sur ce point. Un homme qui saura nous tirer du chaos, et nous éviter d'y replonger aussitôt. Mais pourquoi Wenceslas de Karlsburg serait-il celui-là ? Pourquoi lui, plutôt qu'un autre ?

- Parce que notre noble maison est ancienne, respectable et respectée, répondit Bertrand. Parce que Wenceslas a le soutien de Sainte-Berthilde, marquisat qui a autant besoin que nous d'assurer la stabilité de nos frontières. Que pour la même raison Diantra le soutient également. Pourquoi choisir un comte que la couronne ne reconnaîtrait pas ? Pourquoi choisir un homme qui nous plongerait dans une nouvelle guerre, contre des ennemis qui auraient pu être nos alliés ?

Roderik renifla bruyamment, semblant réprimer un rire.

- Que nous vaut le soutien de Diantra aujourd'hui ? Vous voulez vous allier à une régente contestée, contre qui le sud et le médian sont prêts à entrer en guerre. Sont-ce là les fameux alliés que vous nous proposez ? Le nord n'a jamais aimé la royauté. Mon père conchiait ce bâtard de Trystan, et plus encore son gamin. Le parvenu de régent scylléen qui avait chassé ma famille de Wenden n'avait guère sa faveur, lui non plus. Devrais-je donc m'agenouiller devant un homme qui baise la main de la putain d'Aetius d'Ivrey ? Cette catin, élevée au marquisat je-ne-sais comment, et parvenue à la régence, ne fera pas de vieux os. Si la guerre qui menace d'embraser la péninsule la laisse indemne, alors quoi ? Aujourd'hui des bâtards sur le trône, et demain, des elfes ?

La plaidoirie du sire de Wenden était ferme, et difficile à contrecarrer. Bertrand songea qu'il était peut-être temps de changer de stratégie. Attirons-le vers ce qui peut l'intéresser. Montrons-lui son intérêt dans tout cela.

- Ne disiez-vous pas vous-mêmes, seigneur Roderik, que vous vous moquiez de ce qui se passe hors de vos  frontières, tant que cela n'affecte pas vos affaires ? Avec une régente comme Arsinoé, nous n'aurons guère d'ingérence à craindre. Et quoique Wenceslas ait prêté hommage, ce n'est pas un enfant-roi qui l'empêchera de diriger le comté d'Arétria comme il l'entend. Vous-même aurez votre rôle à jouer, si vous êtes des nôtres. Vous êtes le cousin du comte, et disposez d'une force militaire conséquente.

Roderik demeura pensif pendant une vingtaine de secondes. L'argument semblait avoir fait mouche. Dès lors que la conversation portait sur autre chose que sa haine de la couronne, le seigneur de Wenden était moins prompt à déverser sa colère. Le marchandage allait maintenant commencer.

- J'espère que notre cousin n'espère pas s'entourer de parvenus de votre genre pour son conseil. J'entends y avoir un siège, vous le lui direz. Et je refuse d'y voir défiler la maison de Karlsburg dans son intégralité. Le comte d'Arétria doit discuter avec ses vassaux, pas avec sa seule famille. Les nobles propriétaires terriens doivent avoir leur voix au chapitre; faute de quoi, personne ne reconnaîtra Wenceslas comme suzerain. J'y veillerais.

- Il est bien évident, répondit Bertrand en tentant de dissimuler son courroux devant l'insulte, que mon cousin prendra en considération ce que vous aurez à dire. Et en tant que seigneur de Wenden, vous avez de droit votre place au conseil. Nous ne voyions pas les choses autrement.

- Hmm, bien. Ceci étant clair, peut-être pourrions-nous nous entendre.

Le seigneur de Wenden se leva de son siège, et remplit deux coupes de vin. Il en donna une à Bertrand, et leva la sienne bien haut.

- A notre alliance.

- A notre alliance, répéta Bertrand en trinquant avec lui, un peu surpris que l'accord ait abouti si rapidement alors que Roderik semblait si peu disposé à son encontre quelques instants plus tôt.

- Il me vient subitement une idée, dit Roderik après avoir bu une gorgée de vin. Il me semble que Wenceslas n'est pas encore marié, n'est-ce pas ?

- Il l'a été. Annabelle de Styr fut son épouse. Elle est malheureusement décédée prématurément.

- L'union n'a donné aucun fruit ? demanda Roderik, fixant Bertrand d'un oeil inquisiteur.

- Wenceslas n'a pas d'enfants.

Bertrand s'attendait tant à entendre la suite qu'il avait l'impression que l'idée n'avait pas germé aujourd'hui dans l'esprit du seigneur de Wenden.

- Ma soeur Aliénor est en âge d'être mariée. Certes, elle est la cousine du comte, mais une dispense religieuse s'obtient aisément. Mon grand-père et le vôtre ont jadis tenté de constituer une alliance solide entre leurs maisons. Consolidons cette alliance.

Bertrand fronça les sourcils. Roderik manœuvrait habilement. Wenceslas n'ayant pas d'héritier, la seigneurie de Karlsburg - et maintenant le comté d'Arétria - revenait, s'il mourrait, à Alwin puis à Bertrand lui-même. Mais si le comte d'Arétria disparaissait en laissant un jeune fils issu de la maison de Wenden, celle-ci aurait tôt fait d'assurer sa suprématie dans le comté.
Il n'appartenait de toute façon pas à Bertrand de donner une réponse, d'autant plus que d'autres propositions de mariage risquaient d'arriver. Et il n'était pas certain que Wenceslas veuille épouser une femme issue d'une famille vassale, peut-être souhaitait-il viser plus haut. Un refus risquait néanmoins d'irriter certains nobles, mais c'était inévitable.

- Eh bien, c'est envisageable, mais je ne peux...

- Aliénor est une brave fille. La femme idéale dont rêverait tout grand seigneur. Toujours vierge, et discrète  et obéissante avec ça. Je gage qu'il l'appréciera autant au lit que dans la vie de tous les jours. Elle lui donnera des héritiers robustes.

- Je transmettrais votre proposition à Wenceslas lorsqu'il reviendra de Diantra.

- Faites donc, cousin. Vous pouvez prendre congé; nous nous reverrons sous peu, j'en suis sûr.

Je ne suis pas ton cousin, imbécile, songea Bertrand avant de saluer respectueusement Roderik de Wenden et de quitter les lieux. Puissent Damesdieu ramener rapidement Wenceslas au pays; il serait profitable à tous qu'à l'avenir, il se charge lui-même de négocier avec cet oiseau-là.

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