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| [Sardar] La purge | PV | |
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Dun Eyr
Ancien
Nombre de messages : 2219 Âge : 31 Date d'inscription : 14/04/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 149 Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: [Sardar] La purge | PV Dim 18 Aoû 2013 - 8:05 | |
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Seizième jour de Barkios, An Sept du Onzième Cycle.
      Enfin Dun Eyr avait posé le pied à Sardar, et il avait vu les miasmes que charriait l’enclave de Soltariel.
      Arrivé un jour plus tôt avec une nouvelle caravane almienne, venue à Thanor quérir des provisions comme l’Automne progressait, le Haut-Prêtre avait tout d’abord pris soin de deux Nains blessés lors d’un combat contre des Bearogs, et les avait confiés aux Prêtres guérisseurs de Thanor. Mais à présent que les deux fidèles à Agrarald voyaient leurs plaies pansées, et leurs souffrances apaisées, Dun Eyr pouvait remonter la Virné, et atteindre le fort de Sardar érigé non loin en amont.
      L’enclave marchande avait été forée par la cupidité des longues-guibolles, dans les entrailles d’une montagne, d’où avaient été délogés les derniers Nains d’une cité troglodyte jamais achevée. Ses galeries brisées avaient été étançonnées à la va-vite, et l’avidité des Humains avait noyauté la pierre de nouveaux boyaux, creusés à la force d’ongles noirs et aiguisés. Dans les cavités sinistres de Sardar, les usuriers côtoyaient les catins, et la vie loin de la lumière avait donné une gueule blanchie à toute cette fange de la péninsule. Un souffle écœurant, comme pestilentiel, avait conquis la dépouille de la cité Naine, et achevait de corrompre les esprits : seuls les rats hantaient encore ces demi-galeries, pour dégotter ici ou là une charogne encore tiède.       Les Nains de Thanor avaient concédé de laisser aux soltari la garde de Sardar, et les oripeaux de la bannière solaire pourrissaient au-dessus de la ville. Jamais le pouvoir ducal n’avait songé à maintenir l’ordre dans les tunnels de la cité, encore moins dans les campements de mauvais bois qui avaient éclos comme une moisissure tout autour de Sardar : c’étaient des prélats du Sud, gardés par leurs propres soudards, qui veillaient à écraser l’agitation pour faire prospérer leurs compagnies. Des bandes de Nains renégats s’étaient frayé une existence tapageuse parmi ces ignominies venues du Sud, et ils convoyaient les Humains vers les trésors oubliés des cités défuntes, par des voies inconnues de tout autre qu’eux. Seuls les convois d’or et de pierreries revenant du Nord étaient protégés arme au poing, jusqu’à leur entrée dans Sardar : c’était alors la grande empoignade, et le butin était partagé dans les cris et, souvent, le sang.
      Dun Eyr pénétra dans Sardar un rictus de dégoût vissé aux lèvres, comme les puanteurs de la ville lui répugnaient à la gorge. Il portait à la main les lettres de créance d’un Asdrubal, nouveau seigneur à Soltariel, et cela lui ouvrirait les portes des dernières salles de garde encore payées par le duché étoilé. Le Haut-Prêtre se tailla à coups de coude une voie jusqu’aux entrailles de la cité troglodyte, là où aurait dû s’élever la guérite des hommes-liges du Duc. Mais là, il n’y avait plus qu’une cahute de pierre tombée en ruines, et tout, jusqu’à la bannière de l’autorité soltari, avait été raflé par les prélats voraces.       Le Haut-Prêtre cracha au sol. D’un geste il renvoya deux catins qui venaient se trémousser sous sa barbe, et un revers du poing suffit à faire taire un Humain à la gueule tordue, qui voulait acheter ses services de guide pour piller un bastion des anciens Nains. Sardar était un bulbe nécrosé, un globe à poison ouvert sur la Virné, et un affront aux montagnes du Nord.       Quelques minutes plus tard Dun Eyr rachetait au prix fort, à un marchand aux dents viciées, un maigre poney au souffle court : ces bêtes de la Péninsule avaient remplacé l’usage des galioths à Sardar, pourtant elles se brisaient souvent les pattes sur les pierres du Nord. Peu importait, celui-là tiendrait bien la courte route qui séparait l’enclave humaine, et ses miasmes, des murailles blanches de Thanor.
      Dun Eyr retourna à la Cité devant le fjord Boren, et il franchit ses hautes herses gardées nuit et jour. A présent les Nains de l’Ouest avaient pris l’habitude de voir entrer les Almiens dans leur cité ; et si certains clans répugnaient encore à voir ces sauvageons de Mogar fouler le sol de Thanor, au moins on les savait honnêtes et droits, comme des Nains. Le Haut-Prêtre abandonna son poney à demi-crevé à la garde du rempart Nord, puis il fila droit dans les rues de la ville, vers la Tour des Runes. Là, disait-on, se tenait l’un des derniers Nains bicentenaires : avec l’anéantissement des grandes cités, c’était devenu un exploit que d’atteindre cet âge avancé dans les Montagnes du Nord.       La Tour des Runes offrait une structure complexe, œuvre d’un bâtisseur plein d’audace, et de puissantes arrêtes la coiffaient. Malgré de longues années de reconstruction, la Tour béait encore par plusieurs côtés. Le Haut-Prêtre de Lirgan admira le talent de celui qui avait élevé la structure, pourtant aujourd’hui Dun Eyr n’aurait pas le temps de s’extasier devant l’œuvre des Rodministes à Thanor.
      Parvenu à la porte de la Tour des Runes, l’Almien avisa les gardes affectés à la protection du conseil et de ses membres : justement, Dun Eyr était venu voir le premier d’entre eux. Aux Nains, le Haut-Prêtre présenta un rouleau de parchemin, et dessus s’étalait le sceau solaire de Soltariel, porté par un ruban bleu et argent.
      « Khalon, salua Dun Eyr. Allez porter à Alaric Œil-Tempête que l’Intendant de Sardar patiente à sa porte. »
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| | | Alaric Œil-Tempête
Nain
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| Sujet: Re: [Sardar] La purge | PV Mar 20 Aoû 2013 - 22:33 | |
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Le nain à bout de souffle qui vint surgir dans son bureau ne lui apprit rien du tout. Mursal, un de ses deux Drakes, lui avait déjà tout rapporté et le Seigneur des Runes s'apprêtait déjà à descendre. Il avait pris le temps de passer une toge violette, boucler sa ceinture à la boucle d'or ornée d'améthystes et de remettre par dessus sa tenue la pierre montée en pendentif, symbole de sa fonction. Il saisissait son marteau, Kharoghan, et se tournait vers la porte. Il avait été surpris de voir que l'intendant n'était autre qu'un nain. Et un nain bien connu de tous, Dun Eyr d'Almia, le Prophète de la Reconquête, un Prêtre et un Guerrier de la même trempe qu'Agrarald Dol'bargma. "Je sais." C'est tout ce qu'il daigna dire au Nain haletant avant de sortir et de commencer à descendre les marches de la tour. Chaque pas était une petite aiguille qui vrillait ses genoux, mais il aurait préféré mourir plutôt que de l'avouer. D'ailleurs, il répétait souvent que le jour où il ne serait plus capable d'assurer sa charge de Haut-Conseiller, c'est à dire celui où il ne pourrait plus se rendre seul à la salle du Haut-Conseil, c'est qu'il serait sur son lit de mort. Et son entêtement légendaire était à lui seul une preuve de la véracité de ses paroles. Il finit par débouché sur un couloir qui le mena à l'entrée principale de la tour. Mursal profita de ce moment pour se poser sur l'épaulière dorée de son compagnon. Le Maître des Runes n'avait pas besoin d'autres gardes du corps, il possédait avec lui un ami d'une valeur inestimable, deux amis mêmes. Les seuls Drakes capables de tuer ou de rendre fou par leur télépathie. La Malenuit avait laissé des traces partout, les créatures jumelles n'avaient pas fait exception à cette règle. Il caressa une arrêt de l'ornement du hall, les murs en étaient un véritable sculpture. La légende voulait que Lirgan lui même eut pris possession du sculpteur qui le cisela. Depuis qu'il était jeune étudiant, Alaric avait toujours caressé la même arête, admiration au début, réflexe ensuite, puis superstition finalement. D'autres avait d'ailleurs commencés à l'imiter, patinant légèrement la pierre et atténuant cette seule arête. Il ouvrit la porte et se tint régalien devant Dun Eyr. "Bienvenue en nos murs Dun Eyr d'Almia. Je n'avais pas eu vent de votre nomination au poste d'Intendant de Sardar. Mais je ne doute pas que c'est une des raison de votre visite chez nous. Si vous voulez bien vous donner la peine d'entrer. Il serait plus profitable que nous discutions dans un endroit plus adapté. La salle du Haut conseil n'est pas occupé et je pense qu'elle sierra à notre rencontre..." Si ses genoux avaient pu jurer, nulle doute qu'il l'aurait fait. Les traditions et le protocole allaient les tuer. Il y avait entre l'entrée officielle de la tour et la salle un véritable dédale d'escalier et de couloir. Les chemins qui venaient de la poterne donnant sur les forges étaient de loin plus praticable, taillés en pente douce et rarement interrompu par ces foutus escaliers. Mais c'était ainsi, et lorsqu'Alaric avait décidé d'une chose, il ne revenait que rarement dessus. Ce fut donc à Dun Eyr de le suivre, ils discuteraient pendant le chemin si il le désirait.
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| | | Dun Eyr
Ancien
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| Sujet: Re: [Sardar] La purge | PV Ven 23 Aoû 2013 - 22:30 | |
|       Vieillard impotent ! aurait murmuré un effronté.
      Mais Dun Eyr patientait à la porte de la Tour des Runes, mutique et coi, tandis que le vénérable Alaric devait en dégravir les nombreuses marches. Le Haut-Prêtre de Lirgan laissa un soupir passer sur ses lèvres : aujourd’hui il saurait si la légendaire sagesse du Nain bicentenaire n’était, ou non, qu’une fable.
      Un garde parti alerter l’Œil-Tempête, ils n’étaient plus que trois Nains à faire face à Dun Eyr, tous enrobés dans leur livrée presque royale. Mais bientôt une quatrième forme vint se glisser parmi eux, jaillissant d’un recoin de bâtisse, le souffle court. Umric ! Le cœur du Lirganique battit à en fracasser sa poitrine. Après ces longs mois d’absence, lui, Umric, le forgeron de Thanor, voilà qu’il revenait à Dun Eyr.       Les deux amis s’étreignirent aussitôt. Après sept années passées dans une Nanie en lambeaux, et rongée par les périls, connaître de vieux amis était devenu un rare trésor. Dun Eyr aurait voulu parler quinze heures avec Umric, d’Almia et de Thanor, mais celui-ci coupa court à toute question par la plus fantastique des annonces :
      « Le seigneur Kastelord, d’Alonna, claironna le forgeron, il a percé un port jusqu’aux terres des Wandres. »
      Le Haut-Prêtre écoutait son ami sans mot dire. Hanegard Kastelord était le plus noble parmi les péninsulaires, et la seule paire de longues-guibolles à laquelle Dun Eyr aurait confié son sort et sa vie. Le Lirganique aurait pu poser mille questions, si déjà l’écho des pas n’avait commencé à résonner derrière la porte de la Tour. Alors, à l’oreille d’Umric, il souffla :
      « Trouve les Nains fidèles au Père dont parlait le Dolbarg’Ma. Trouve le Clan de Brisétoile. »
      Dun Eyr étreignit une fois encore son ami, qui aussitôt s’encourut, tandis que devant le Haut-Prêtre s’ouvrait la Tour des Runes.
      Là se tenait le plus formidable des Nains qu’il lui ait été donné de contempler durant son maigre siècle et demi. Cet Alaric avait le front plus sage qu’un Garmin, les rides plus marquées qu’un Agrarald, et sa barbe surpassait deux ou trois fois les torsades argentées qui pendaient au menton de Dun Eyr. C’était comme si un des Nains du temps jadis avait reparu sous les yeux ébahis du Haut-Prêtre, un des ces fils du Père qu’autrefois on disait nés sous le signe de Briessa.       Comme Alaric commençait à parler, Dun Eyr frappa de son poing gauche le salut de Mogar, et il courba sa tête blanchie devant le dernier Nain bicentenaire connu.
      A présent ils marchaient tous deux dans les couloirs alambiqués du Grand Hall, comme un hommage de pierre aux prodigieux bâtisseurs de Thanor. Les genoux du Seigneur des Runes pouvaient être raidis, il trottait encore vite, et parlait tout en marchant. Lorsqu’il reprit son souffle, à son tour Dun Eyr éleva la voix : mais devant le Nain bicentenaire, il ne faut s’exprimer qu’en quelques mots utiles.
      « L’heure est venue d’abattre les dernières bannières péninsulaires, loqueteuses, et qui flottent encore sur les montagnes de nos ancêtres. »
      Dans les cavernes violentes d’Almia, Dun Eyr avait perdu les dernières bribes de sa faconde serpentine : ses discours s’étaient fait brutaux.
      « Il y a, plus haut sur la Virné, un furoncle de mauvaise pierre qui est un affront au Père, commença le Haut-Prêtre, et leurs bâtisses de bois pourri sont une injure à Rodmin. Mais si Thanor a renié tous ses temples, alors qu’au moins l’Œil-Tempête risque son nez au-dehors, vers le Nord. »
      Rarement les vents balayaient la Virné depuis l’amont vers l’aval, et c’était une grande chance pour les Nains de Thanor.
      « Qu’Alaric hume et sente l’insulte qu’est Sardar à nos Montagnes. »
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| | | Alaric Œil-Tempête
Nain
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| Sujet: Re: [Sardar] La purge | PV Dim 25 Aoû 2013 - 2:32 | |
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Le Runiste sourit à cette tirade. L'air du Nord et la rudesse des combats semblaient avoir eu raison du peu de verve délicate qu'il restait au Lirganique. Cela plut d'emblée à Alaric qui commençait à être excédé par les manières de ces semblables de Thanor. A croire qu'ils n'avaient fait que s'affaiblir pendant le Voile. Une preuve amer que le Père de Bataille avait échouer. Et l'Aveux de cette échec serait aussi la première pierre de la réussite pour le projet du Haut-Conseiller de Thanor. A la condition qu'il arrive à la briser définitivement. Étrange roche que celle que l'ont doit réduire en poussière pour en faire une fondation indestructible. "Dun Eyr... Considère les troupes de Thanor comme étant à tes cotés. Nos accords avec Soltariel sont assez clairs à ce sujet. Cela te dérange si je jette un coup d'oeil aux papiers officiels?" Alaric tendait déjà la main vers les dits documents. Il ne voulait pas s'avancer plus avant d'être certain que le nain en face de lui ne lui mentait pas. On était jamais trop prudent. Quand il eut les écrit sous les yeux, il les parcouru en vitesse. A force, il maîtrisait la langue humaine presque aussi bien que le langage de son propre peuple, tant les missives des gens du Sud péninsulaire n'avait cessé d'affluer pour le commerce. Même si parler de vol autorisé aurait été plus correcte, bien que moins courtois. Une fois assuré, il poursuivit. "Tu ne peux même pas imaginer à quel point je suis heureux que ce jour vienne. Je n'espérais pas que la purge de ce nid de rats et de vermines infectés de peste soit en plus appuyé par le Seigneur des ces Soltari. Cela fait longtemps que Sardar pille nos contrées. Avant nous étions pieds et poings liés par le commerce. La Cité ne pouvait subvenir à ses propres besoins seule, comprends-tu? Mais il s'avère qu'aujourd'hui nous sommes quasi autonome et que remettre ce trou puant sous notre giron après l'avoir assaini sera le départ d'une air de prospérité pour Thanor. Et je ne doute pas que tu saisis toute les implications que cela aura sur le reste de notre peuple..." Alaric faisait bien entendu référence à la Perle du Nord. Et surtout au soutien qu'il avait promis à Agrarald. Intérieurement, il appelait désormais Almia la Diversion. Là bas se concentrerait le front contre les Rakhas, les détournant des terres plus au Sud. Si cela fonctionnait assez bien et que Lantes marchait avec eux, le peu de Nain restant pourrait repousser cette autre vermine dans la désolation nordique où il ne doutait pas un instant que les clans sauvage leur ferait leur affaire. Les Clans... Ce serait un autre problème à régler... Pendant qu'il parlait, une ombre qui les avait suivis jusqu'alors se glissa derrière le Seigneur des Runes et vint s'accrocher à sa jambe pour se hisser jusqu'à son bras appuyé sur son marteau. Kashok émit un faible cri et darda ses yeux d'ambre sur le Lirganique en étirant ses ailes. Durant ton ascension, il avait transmis un certains nombre de fait à Alaric qui était fort satisfait de ses deux amis et de leur vigilance, à la fois constante et judicieusement placée. Et alors que Kashok prenait place sur son avant-bras musclé, Mursal son jumeau quitta son épaule pour sortir par une fenêtre entre-ouverte. Alaric n'était jamais seul mais ses Drakes n'étaient jamais immobiles tous deux au même endroit. "Dis-moi, je constate qu'Umric et toi êtes de bons amis. Au point que tu puisses lui demander sans crainte d'aller chercher le secours d'un de nos clans guerriers acquis à la cause d'Almia. Aurais-tu par le plus grand des hasard eu peur que je ne me refuse brûler les puces qui sautille dans Sardar? Et parle moi donc de ce Kastelord, j'ai eu vent d'étrange rumeur au sujet de Nains en son pays, mais je n'ai pas eu beaucoup le temps de m'en occuper. Thanor n'étais pas encore aussi bien rebâtie à l'époque. Qu'a-t-il donc, cet humain, pour être si hautement apprécié par un des nains réputés pour ne leur accorder nul crédit?" Le regard acéré du Runiste plongea dans celui de l'Almien. Ses yeux avaient beau être légèrement voilés par l'âge et le temps, ils n'en restaient pas moins suffisamment perçant et inquisiteur que pour impressionner. Son âge était son plus grand atout. Il était probablement le Nain le plus vieux de Miradelphia encore en vie, il avait survécu à la Malenuit, été épargné par la folie, guidé son peuple et aidé à la reconstruction de Thanor. Et malgré tant d'épreuve, il pouvait encore regarder de haut ses cadets, même les plus puissants. Et surtout, il savait toujours comment les remettre à leur place.
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| | | Dun Eyr
Ancien
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| Sujet: Re: [Sardar] La purge | PV Lun 2 Sep 2013 - 14:19 | |
|       Dun Eyr accueillit les violentes paroles du Nain bicentenaire avec l’ombre d’un sourire : ainsi, lui aussi, le sage parmi les sages, rêvait au fer et au feu ? Voilà bien la preuve suprême que le Père avait réussi à ramener ses fils dans le rang, et qu’il était noble de combattre dans les entrailles reconquises d’Almia.
      « Dun Eyr ne ment pas, ritich Uzbad, déclara sobrement le Haut-Prêtre. »
      Dans son esprit déterminé, quelques voix pleines de tiède sagesse lui murmuraient encore que les soltari avaient des vues plus rondes, et moins définitives, sur le sort à réserver à Sardar. Cependant le fortin putride s’élevait non pas en Péninsule, mais dans la Montagne : aussi serait-il purgé selon les canons ancestraux des Nains. Ici les âmes ne doivent pas être tièdes.
      L’Almien rêvait déjà au jour où les fumées âcres de Sardar auraient été chassées de l’amont de la Virné, et remplacées par les souffles industrieux de forges résolument Naines. Sans même parler ouvertement, Alaric avait vu juste, et la Perle du Nord avait tout à gagner que les greniers de Sardar ne soient plus percés d’un canal vers le Sud et les Hommes.
      « Targ menu bundul gazaru, Alaric, reconnut Dun Eyr. Il y a dans les montagnes de l’Ouest trop de filons de fer et de cuivre qui sommeillent encore. »
      Des armes. Voilà le premier des trésors que les Nains d’Almia pouvaient espérer de Sardar, une fois que la cité troglodyte aurait été éclaircie. Car à l’Est les filons de fer étaient profonds, souvent oubliés, et les Gobelins nichaient encore près des antiques mines d’avant le Grand Voile.
      Alors Dun Eyr prit le temps de répondre aux autres questions d’Œil-Tempête : les années pouvaient avoir raidi les genoux du Nain bicentenaire, elles n’avaient en revanche pas tari sa gorge, dans laquelle se bousculaient de nombreuses paroles.
      « Je n’ai pas douté un instant de ta résolution, Alaric de Thanor, souffla Dun Eyr, et c’est pourquoi Umric s’encourt déjà vers les fiers Brisétoiles. Chaque jour nouveau qui se lève sur Sardar, est une insulte aux Nains ancestraux. »
      Sur le bras encore musculeux du Nain bicentenaire, un Drake repliait fièrement ses ailes. Le Haut-Prêtre songea à d’autres ailes, plus larges et sombres encore, qui devaient battre sur les montagnes hautes de l’Est, au-delà des sommets de la Nérania : Xanthe, le Démon des Marais, voilà un allié peu commun pour un Nain. Et d’autres visages, et d’autres noms encore surgirent à l’esprit de Dun Eyr : décidément la race Naine louvoyait dans des temps troublés, pour qu’un de ses fils ait noué de si surprenantes alliances.       Le seigneur Kastelord comptait parmi ces improbables amis de Dun Eyr.
      « En Alonna certains des nôtres avaient trouvé refuge, et c’est la seule terre où un grande-guibolles nous traita comme égaux à son sang, déclara le Haut-Prêtre. Si nos artisans et nos forgerons veulent commercer avec la lointaine péninsule, les navires du Kastelord sont les seuls dignes de notre confiance. »
      Mais ces discussions éloignaient les deux Nains de leur but premier ; et derrière les murailles de la Tour des Runes, s’élevaient toujours les panaches noirâtres que crachotait la gueule sinistre de Sardar. L’heure de la Purge approchait, et nul n’aurait laissé le temps s’allonger et languir avant que les Montagnes n’aient retrouvé leur clarté.
      « Que propose le plus sage des Nains, pour que l’oriflamme de Thanor trône à nouveau sur l’amont de la Virné ? »
- Note :
ritich Uzbad : sage Chef Targ menu bundul gazaru : Ta barbe parle de sagesse
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| | | Alaric Œil-Tempête
Nain
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| Sujet: Re: [Sardar] La purge | PV Dim 8 Sep 2013 - 16:26 | |
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Il médita un instant les paroles du nain sur Alonna et se dit que tout compte fait, la Péninsule méritait peut-être encore une certain déférence. Mais il verrait cela plus tard. Pour l'heure, Dun Eyr avait raison, c'était Sardar qui les occupait. Et surtout, la manière dont ils allaient s'en débarrasser. Parce qu'il ne fallait pas être dupe, c'était bien de l'éviction de ce trou puant dont ils parlaient, et pas d'un quelconque assainissement. Ou plutôt oui, c'était un assainissement, mais il nécessitait l'extermination de toute vie dans les galleries. Il songea aux vivres des Soltari qui atterriraient bientôt dans les entrepôts et les grenier de Thanor. Il se rappela aussi des filons de métaux qui demeuraient sous Sardar et des objets que les mécréants avaient volé à son peuple et conservé dans leur poche sale et leurs masures crasseuses. Ce serait la fin des craintes du conseil des Thanes. Thanes qui, soit dit en passant, étaient de véritable trouillards hypocrites. Comment osaient-ils prétendre que Thanor avait encore des difficultés alors que les greniers contenaient assez de grains pour que leur peuple passe l'hiver et attende la moisson suivante? "Il faut avant tout nous débrouiller pour éviter que cette action ne soit soumis à un vote du Haut-Conseil, voire pire encore, du Conseil des Thanes. Ce n'est pas temps que je rechigne à me plier aux institutions, j'ai moi-même participé à leur élaboration. Mais nous ne pouvons nous permettre de perdre du temps et de laisser enfler des rumeurs qui mettraient le nid de cafard en effervescence.
A priori, nos accord avec Soltariel, qui fort heureusement n'ont pas encore été révisés, prévoit que l'on puisse fournir une collaboration nécessaire en cas de nécessité si la demande en était faite. Les forces à mettre en oeuvre étaient à la discrétion du Haut-Conseil. Je pense que si nous trouvons une excuse qui me fasse agir dans l'urgence en passant outre la réunion du Haut-Conseil, l'affaire pourra être close très vite. Une fois mis devant le fait accompli, il sera beaucoup plus facile de faire passer l'acte que nous avons posé.
Qu'en penses-tu, Intendant de Sardar?" Il sentait s'élever en lui le juste courroux qui attendait depuis des années de se manifester. Les loqueteux de Sardar payeraient pour l'humiliation qu'avait fait subir la Péninsule aux Nains. Bien sûr, la dette serait loin d'être remboursée mais la contribution à l'effort de guerre des Nains contre le Nord et la restitution d'un lieu de grande histoire et intrinsèquement doté de quantités de ressources non négligeable étaient un très bon début. L'étape suivante serait la restitution des trésors volés aux tombes et aux halls des leurs ancêtres, mais pour ça il faudrait attendre, encore attendre... Avant que Dun Eyr ne puisse émettre son avis, Alaric se permis de reprendre la parole pour amener un nouveau sujet dans l'équation. Après tout, c'était peut-être autant initié la résolution d'une autre énigme dans le même temps qu'on apportait une issue favorable à un premier problème. Les temps étaient troublés mais les Nains avaient connu pire situation. "J'ai ouï dire que Velteroc tentait d'étendre son influence sur les Wandres. Tu as beaucoup voyagé Dun Eyr d'Almia, peut-être pourras-tu m'apporter un éclairage plus digne de confiance sur ces dires que le peu d'information qui reviennent par les bateaux qui pillent un peu plus notre peuple à chaque allé-retour..."
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