Nombre de messages : 302 Âge : 38 Date d'inscription : 20/07/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 31 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Caley Aldaron - Rodeuse - Ari (Terminé!) Ven 26 Déc 2014 - 21:13
Nom/Prénom : Caley Aldaron, mais elle n’utilise pas son nom de famille. Âge/Date de naissance : 24 ans: 9ème jour (Tariho) deux la deuxième semaine du mois de Verimios 984 Sexe : Femme Race : Humaine Faction : Ithri'Vaan Particularité : Aucune
Alignement : Neutre bon Métier : Rodeur Classe d'arme : Corps à corps / A distance
Équipement : Cheval : une belle jument robuste à la robe noire et brillante à l’exception de sa patte avant droite qui est blanche du genou jusqu’au sabot. Elle a aussi une petite tache blanche sur le front. Docile et obéissante, elle répond au nom de Una. Elle est habitué aux longs voyages exténuants. Équipement du cheval : couverture de selle, selle avec bride le tout relativement usé, car cet équipement a appartenu à son père. À noter qu’il n’y a pas de fioritures ni d’ornements inutiles, tout a été fabriqué avec du cuir solide et de la laine pour le confort. Seul un fin liséré orne la bride. Deux grandes sacoches de cuir qu’elle attache à la selle. Il y a aussi une brosse pour l’entretient du cheval ainsi qu’une couverture de laine pour le couvrir en cas de pluie. Au moment du jeu, il ne lui reste qu’un demi-sac d’avoine. Armes de Caley : Un arc et des flèches qu’elle utilise pour la chasse. Elle a aussi quatre couteaux à lancer qui lui servent aussi d’arme à distance. Au corps à corps, elle utilise une épée toute simple, mais non moins efficace. Vêtements : Deux tuniques dont la couleur est impossible à identifier, des bandes de tissus qui lui serve a aplatir sa poitrine, deux pantalons en daim, des bottes en cuir souple, une veste en tissus résistant, une ceinture, une cape de voyage verte avec un large capuchon, une cape doublé de fourrure pour la saison froide et finalement une robe. (On ne sait jamais quand elle peut être utile) Autres : Un grand sac qu’elle peut porter sur ses épaule, le nécessaire pour tendre des collets et un couteau à dépecé de petites proies ( qui peut servir d’arme accessoirement )
Description physique :
Sur les routes, Caley ressemble à un jeune homme. Elle porte des vêtements masculins et fait de grands efforts pour cacher les attributs que la nature lui a donnés. Son visage est sali par la poussière des routes qu’elle emprunte et ses cheveux soigneusement attachés sont dissimulés sous le capuchon de sa cape. Pour quelqu’un qui ne porte pas trop attention aux détails, l’illusion est crédible.
Sans ces artifices, Caley est une très belle femme. Elle mesure 1m75 et a une silhouette mince, mais musclée. Sa longue fuite a modelé son corps avec le temps. Elle est passée d’une jeune fille plutôt gracile et peu adaptée aux durs labeurs, à une femme endurante et forte. Les traits de son visage sont encore délicats, mais durcis par le soleil et cette fuite sans fin qu’elle s’est imposés. Ses yeux clairs semblent en avoir vu beaucoup trop pour son jeune âge et portent les ombres des secrets qu’elle tente de dissimuler au reste du monde. Ses cheveux arborent une riche nuance de châtain avec des reflets blonds et cuivrés qui s’enflamme au soleil lorsqu’elle les laisse libres sur ses épaules. Ses lèvres ont perdu depuis longtemps l’habitude de sourire. C’est dommage lorsque l’on pense à cette jeune fille dont le rire illuminait les journées de son père. De même, elle ne parle que très peu, même lorsqu’elle se trouve un compagnon de voyage. Elle craint d’en dire trop et généralement, ceux qui l’engagent ne la paient pas pour faire la conversation.
Caley est capable de courir longtemps à un rythme modéré, mais en cas de nécessité, elle peut forcer l’allure et courir vite sur de courtes distances. Elle doit toutefois faire attention à sa cheville droite qui porte les vestiges d’une vieille blessure. Une longue journée de marche peut lui occasionner des douleurs vives qui irradient jusqu’à son genou. Heureusement, elle a Una pour la porter partout où elle va. Elle est beaucoup plus à l’aise sur un cheval que sur ses pieds. En forêt, sa maladresse naturelle la rend facilement repérable malgré ses efforts pour se faire la plus discrète possible.
Description mentale :
Si un élément devait décrire Caley, l’eau est probablement ce qui lui ressemble le plus. L’eau est très patiente. Avec le temps, elle peut égrainer le plus solide rocher et frayer son chemin à travers les racines des anciennes montagnes. Elle s’infiltre à travers les plus infimes fissures. Rien ne l’arrête dans sa lente progression. L’eau finit toujours par gagner.
Petite, son père disait d’elle qu’elle était plus têtue et obstinée que le plus entêté des nains qui puissent exister en ce monde si une telle chose peut être possible. Elle a toujours démontré une grande volonté à obtenir tout ce qu’elle désirait et cette volonté elle l’a conservé avec le temps. C’est ce qui lui permet de tenir malgré les terribles épreuves qui ont marqué la fin de son adolescence et le début de l’âge adulte. De rêveuse et enjouée, Caley est devenue cynique par la force des choses. Elle a un regard très amer sur la vie. Beaucoup diront qu’elle est négative, mais elle préfère dire qu’elle est réaliste. Caley croit que de bonnes choses peuvent arriver, mais il y en a aussi de très mauvaises et il faut s’y préparer. Elle ne se berce plus d’illusions et dans ce monde, elle ne fait que survivre. Pourtant, elle continue d’avancer dans l’adversité comme si elle espérait que la paix l’attende au bout du chemin.
Aucune femme n’est plus fière ni farouche qu’elle. Parmi les hommes, elle ne s’en laisse pas imposer. Elle a un fort esprit de compétition et accepte difficilement la défaite, surtout face à un représentant du sexe masculin. Certains diront qu’il s’agit là d’un orgueil mal placé et ils n’auront pas tort. Dans ce monde, les femmes n’ont pas nécessairement le même statut que l’on accorde aux hommes, alors Caley a l’impression qu’elle doit toujours faire ses preuves et montrer qu’elle est aussi capable que ses compères. Pour être capable, il n’y a aucun doute qu’elle l’est. Intelligente, brillante même, elle a su tracer sa route toute seule. Parfois, quand les étoiles scintillent dans le ciel nocturne, Caley se surprend à rêver d’une vie normale. Elle voudrait avoir sa propre famille et transmettre à son tour les valeurs qu’on lui a enseignées, mais elle sait que ça n’arrivera probablement jamais…
Caley se sent très proche de la nature. Ayant grandi sur les plaines, elle aime les grands espaces et l’air pur qu’on y trouve. Par conséquent, elle a toujours du mal lorsqu’elle est en ville. Même si c’est un passage obligé pour vendre les quelques ressources qu’elle trouve sur la route, elle n’aime pas la proximité de tous ces gens. Ce n’est pas sans raison que Caley est une solitaire. Elle est incapable de faire confiance aux autres. Si l’on gratte un peu la surface, on verra aussi qu’elle n’a même pas confiance en elle.
Hormis le grand air, elle a développé tôt un intérêt pour le maniement des armes et un grand dédain pour les tâches traditionnellement attribuées aux femmes. C’est principalement à cause de son oncle Hendrike, capitaine dans l’armée de Diantra. Comme Caley était sa seule nièce, il s’est dit que c’était son devoir de lui apprendre à se défendre comme un homme. Pourquoi tirer les cheveux quand l’on peut donner un bon coup de poing sur le nez? Son premier haut fait fut le nez cassé du petit Jacob, le fils particulièrement désagréable d’un voisin alors qu’elle avait 8 ans. Il s’était moqué d’elle parce qu’elle était une fille… Il n’en fallait pas plus pour déchaîner sa colère. Évidemment, elle fut punie par son père, mais Caley est encore persuadée à ce jour que pendant un bref instant, elle vit dans le regard de son paternel une lueur de fierté. Il avait une fille qui préférait la boue, la poussière, les épées et les chevaux à la cuisine, la broderie et les robes… Quel genre de père ne serait pas fier?
Capacités magiques :
Rien
Histoire :
Caley vint au monde dans un petit village non loin de Diantra, capitale des hommes. La capitale s’élevait au milieu de la plaine, traversée par son fleuve qui irriguait les terres fertiles aux alentours. Le père de Caley, Ulrik, était un très prospère éleveur de chevaux tout comme son propre père l’avait été avant lui ainsi que son grand-père. Les bêtes qu’il élevait avec tant de soin étaient reconnues pour leur vaillance et leur robustesse. Les cavaliers les employaient en temps de guerre, les paysans les utilisaient pour labourer leurs champs et les grands seigneurs paradaient en ville sur leur dos. La mère de la jeune fille, Andraste, était réputée pour être la plus belle femme des environs. Elle l’était à bien des points de vue. Ses cheveux étaient aussi blonds que le blé mûr. Ses yeux avaient la couleur d’un ciel d’été et sa voix était douce comme du miel. Caley avait cinq ans à peine lorsque sa mère mourut en donnant naissance à son petit frère qui fut lui aussi emporté dans la mort. Il avait semblé injuste à la jeune fille qu’une telle chose arrive, mais c’était pourtant courant. Les femmes ont l’extraordinaire capacité de dossier la vie, mais c’est un processus pouvant très périlleux. Tant de choses pouvaient mal tourner… À la suite de cet évènement tragique, son père passa de plus en plus de temps avec les chevaux et le seul moyen pour elle de le voir était de travailler à ses côtés. Il aimait sa fille profondément, mais la douleur était vive et bien des choses chez Caley lui rappelaient sa défunte épouse.
Caley s’occupait des poulains à cette époque. Elle aimait brosser leur robe si douce. Son père lui apprit à traiter les bêtes avec respect. Il disait qu’à l’instant où un cheval accordait sa confiance à son cavalier, il était prêt à le suivre jusqu’en enfer. La propre douleur qu’elle éprouvait s’atténuait au contact des chevaux. Il lui semblait que jamais un cheval ne la jugerait. Caley pouvait leur parler et ils écoutaient patiemment ses babillages de fillette. Elle était persuadée qu’ils pouvaient la comprendre. Les chevaux ont une extraordinaire capacité d’écoute. En plus, ils ne trahiront jamais un secret. Ce sont véritablement les meilleurs amis qu’on puisse espérer avoir.
Peu de temps après le décès de sa mère, Caley était maintenant assez vieille pour commencer à recevoir une éducation appropriée. Sa famille étant riche, on ne pouvait guère penser qu’elle resterait illettrée toute sa vie. Malheureusement pour les précepteurs qui furent engagés à la tâche, la jeune fille ne manifestait aucun intérêt pour les lettres, l’histoire ou les calculs. Elle préférait jouer à l’extérieur et fendre l’air avec son épée de bois. Au bout d’une négociation très ardue, Caley et son père en vinrent à une entente : le matin elle devra écouter l’enseignement de ses précepteurs et l’après-midi, elle pourra apprendre le maniement des armes avec son oncle Hendrike. C’était un arrangement peu conventionnel et qui engendra son lot de discussion, surtout lorsque l’on voyait la jeune fille se rendre chez son oncle habillé comme un garçon. On disait qu’elle était une petite sauvageonne et qu’aucun homme ne voudrait d’une femme comme elle.
Caley apprit donc ses lettres et ses chiffres. Elle apprit l’histoire et la géographie ainsi que quelques notions de botaniques. En même temps, elle développa une certaine habileté aux maniements des armes. Au début, c’était censé n’être qu’un jeu, mais Hendrike vit avec le temps un certain potentiel en elle. Le temps passa, la jeune fille devint une farouche adolescente et, évidemment, le regard que les hommes portaient sur elle changea. C’était quelque chose qui avait si peu d’importance pour elle qu’elle ne le remarqua pas tout de suite. Ce n’est que lorsqu’elle-même changea de regard pour les hommes qu’elle comprit le pouvoir qu’elle avait en elle. À 14 ans, on ne comprend pas très bien ces choses encore et Caley n’avait pas eu cette présence féminine pour lui expliquer tous les changements qui s’opéraient déjà sur son corps. Sans personne pour nous guider, il est facile d’avoir peur et de douter.
Ethan était une jeune recrue de son oncle. Il était grand, il était beau et il avait surtout ce sourire enjôleur qui fait craquer toute les filles. Caley ne faisait pas exception à la règle. Chaque fois qu’il se trouvait près d’elle, l’adolescente avait le cœur qui battait si fort qu’elle avait l’impression qu’il allait jaillir de sa poitrine. Elle faisait donc tout ce qu’elle pouvait pour l’éviter… tout en éprouvant une joie immense chaque fois qu’elle l’apercevait. Les adolescents sont souvent contradictoires entre leurs agissements et leurs pensées. Un jour, elle vit Ethan dans les écuries. Il essayait de monter sur son cheval, mais la bête se défilait toujours. Le jeune homme commençait à s’énerver lorsque Caley décida d’intervenir. Après tout, personne d’autre hormis son père ne connaissait mieux les chevaux.
— Arrête, ton cheval tente de te dire quelque chose!
Ethan regarda Caley en ne cachant pas son agacement.
— Pardon, mais je ne parle pas le cheval, moi.
Loin de se laisser décourager par le ton sec d’Ethan, Caley s’approcha de lui et caressa avec douceur les naseaux du hongre.
— Il suffit d’être un peu observateur pour comprendre. À ton avis, pourquoi ce cheval ne veut pas que tu montes sur son dos?
Ethan haussa les épaules, impuissant. Visiblement, il n’avait pas envie de perdre son temps plus longtemps.
— J’ai vérifié les sangles trois fois. Je ne sais pas, ce cheval est juste stupide, peut-être.
— Généralement, c’est les gens stupides qui traitent les autres de stupide. Regarde ses pattes, il piétine comme s’il n’osait pas le poser sur le sol.
Le cheval semblait effectivement avoir du mal à poser correctement son pied avant gauche sur le sol et à s’appuyer dessus.
— Il a mal. Toi aussi si tu avais mal tu ne voudrais pas avoir quelqu’un sur ton dos.
Caley s’approcha et examina rapidement l’animal. Elle posa ses mains sur la patte.
— Je ne sens pas de chaleur. Ce n’est pas une blessure. Passe-moi le cure-pied, s’il te plaît.
— Le quoi?
— Le machin en forme de crochet, juste-là! Ce n’est pas croyable! Comment peut-on monter à cheval et ne pas savoir ça?
Caley nettoya soigneusement le sabot du cheval. Elle y délogea un petit caillou. Elle se releva, satisfaite et caressa la tête du cheval qui semblait déjà grandement soulagé.
— Celui qui a ramené ce cheval à l’écurie à mal fait son boulot. Il avait quelque chose sous le sabot. Ça semble bien peu, mais les chevaux peuvent être très sensibles parfois.
Ethan regarda l’adolescente avec son irrésistible sourire charmeur qui eut tôt fait de totalement désarmer Caley. Elle rougit comme une pivoine et s’éloigna aussitôt.
— C’est plutôt impressionnant, pour une fille…
— Mon père a élevé ses chevaux, andouille!
Étrangement, le caractère irascible de Caley ne sembla pas décourager Ethan. Le temps passé et les jeunes gens devinrent plus proches. L’adolescente semblait déterminer à corriger les lacunes sur la connaissance des chevaux du garçon alors que ce dernier semblait avoir un objectif un peu plus obscur en tête. Si Caley avait su ce qui allait se passer suite à cet évènement, sans doute aurait-elle gardé ses distances, mais l’excitation des premiers émois amoureux sont puissants et à l’adolescente tout semble plus grand que nature. Le moindre évènement prend une importance capitale et les choses peuvent facilement tourner au drame…
Caley venait de célébrer son quinzième anniversaire. C’était un soir d’été particulièrement agréable. Les adolescents s’étaient faufilés dans l’écurie là où le foin est entreposé. Juste en dessous d’eux, ils pouvaient entendre les chevaux et leurs faibles hennissements. Caley et Ethan ne devraient pas être là, mais le père de la jeune fille s’est absenté pour quelques jours et les gardiens ne viendront pas les déranger ici. Pour fois, elle avait laissé de côté ses vêtements de garçon pour une robe. Elle se sentait à la fois ridicule et jolie et Ethan semblait agréé sur ce dernier point. Depuis quelque temps, il se montrait de plus en plus entreprenant envers la jeune fille.
— Ne soit pas stupide… On ne peut pas! On n’est même pas marié!
— Tsss, toutes les filles le font… Et puis on ne risque rien! Je te le jure, fais-moi confiance…
— Je ne suis pas « toutes les filles »…
Caley le regardait, visiblement courroucée, mais son regard s’adoucit alors et ses joues devinrent rouges.
— D’accord…
Elle savait que c’était mal, mais les adolescents font des choses stupides. Une voix dans sa tête lui disait de renoncer, mais d’un autre côté, elle avait envie de le faire. Elle avait longuement imaginé ce moment. Ce n’est pas comme si elle n’avait jamais surpris des adultes ensemble. En plus, à force de côtoyer les soldats de son oncle, elle avait entendu plusieurs histoires. Elle savait comment ça se passait, c’est du moins ce qu’elle s’imaginait. En fait, elle n’avait pas prévu la douleur et le sang. Ce fut même plutôt court aussi. Ethan était étendu à ses côtés, pantelant, les pantalons baissés. Caley était plutôt sceptique, mais contente comme on pouvait l’être lorsqu’une étape importante venait d’être franchie sans trop de dégât.
Caley s’endormit dans son lit un peu plus tard sans savoir que ce petit 5 minutes de bêtise allait s’avérer largement plus lourd de conséquences qu’elle ne l’avait imaginé. Elle se rendit compte que quelque chose n’allait pas quelques semaines plus tard. Elle ne se sentait pas très bien. Elle était nauséeuse et prise de vertige. Caley pensait être simplement malade, mais comme ça ne passait pas, elle décida de se rendre en ville pour consulter un médecin. La réponse du vieil homme devait complètement l’anéantir :
— Vous êtes enceinte, jeune fille.
À ces mots, son univers en entier s’écroula. Rien ne pouvait être plus désastreux que ça. Elle devra épouser Ethan pour sauver son honneur, mais c’est surtout à sa mère qu’elle pensait. Elle était morte en donnant naissance. Le même sort l’attendait peut-être…
Elle donna quelques pièces au médecin et s’enfuis en courant. Caley savait que la grossesse finirait par se voir et elle n’était pas certaine de vouloir passer sa vie avec Ethan. Il était un gentil garçon, mais il semblait avoir tout dans le sourire et rien dans la tête. En plus, son père serait tellement déçu en apprenant la vérité. Il lui semblait que la seule solution possible était la fuite. Elle ne savait pas où aller ni quoi faire, mais elle ne pouvait pas rester ici. Caley avait suffisamment confiance en ses connaissances en géographie pour trouver refuge dans une autre ville. Elle pourra y donner naissance à l’enfant et si jamais elle devait survivre, elle pourra peut-être rentrer…
Au milieu de la nuit, une silhouette solitaire quitta l’écurie à dos de cheval. Caley n’avait presque rien hormis un couteau, un peu d’argent et de la nourriture pour tenir quelques jours. Au matin, il n’y avait aucune trace de la jeune fille. Son père la chercha, évidemment, mais elle semblait s’être évanouie dans la nature.
La rumeur de sa disparition ne tarda pas à s’étendre dans la région. Elle avait sous-estimé la renommée de son père et en plus d’une occasion on faillit la reconnaître. Caley devait se tenir à distance des agglomérations et cacher le fait qu’elle était une jeune femme. Elle se trouva un refuge à l’écart. Rien n’allait comme elle l’avait imaginé, mais ce n’était pas nouveau. Le temps passa et son ventre commença à gonfler. Bientôt, elle sentit les premiers coups. C’était une sensation à la fois étrange et merveilleuse. Elle savait qu’elle ne pouvait pas garder le bébé. Elle avait déjà en tête de l’abandonner dans un temple de Néera. Le bébé sera ensuite confié à une famille qui s'occupera bien de lui.
L’automne passa, puis l’hiver commença à faire valoir ses droits. Si c’est plutôt facile de trouver de la nourriture en été et en automne, ce l’est nettement moins durant la saison froide. Caley était très enceinte. À moins d’exploser avant, elle savait que la naissance serait pour bientôt. Elle le sentait. Le bébé se faisait lourd dans son ventre et il bougeait de moins en moins. Un soir, elle était près du feu quand elle sentit les premières douleurs. Elle avait l’impression que tout son ventre se contractait. C’était douloureux, très douloureux. En plus, comme elle n’avait rien à manger, elle n’avait rien avalé depuis la veille. Elle se sentait faible et la peur grandissait en elle. Le temps s’égraina lentement. Il faisait froid et une épaisse neige tombait du ciel en tourbillonnant. C’était la première tempête de la saison. Bientôt, une grande quantité de liquide jaillit entre ses jambes et les douleurs s’intensifièrent. Jamais de sa vie elle n’avait eu aussi mal. C’était comme si elle recevait un coup de poignard dans le ventre et elle était seule, terriblement seule. Durant des heures, elle se tordit de douleur près du feu. Rien ne se passait et Caley ne savait pas si c’était normal ou non. Puis, la tête sortit enfin et au bout d’efforts herculéens, le reste suivit. Épuisée et couverte de sueur, elle se redressa. Le bébé ne pleurait pas. C’était un petit garçon bien dodu, mais il avait quelque chose autour du cou. Elle le libéra du cordon et le serra dans ses bras.
— Allez, pleure… je t’en pris… pleure…
Elle lui tapota doucement les fesses, mais il resta sans réaction. Caley réalisa soudain que son visage avait une horrible couleur bleutée et que ses petites mains et ses petits pieds présentaient la même teinte. Elle comprit alors qu’il n’allait pas se réveiller. Le bébé était mort. Ce constant fut déchirant, car même si elle avait prévu l’abandonner, elle aimait cet enfant plus que tout au monde. Dans ses nuits solitaires, Caley lui avait imaginé une vie prospère et heureuse. Depuis le début elle était convaincue que c’était un garçon. Elle lui avait même trouvé un nom.
— Adieu, Orih
Elle pleurait toutes les larmes de son corps et la douleur qu’elle éprouvait à cet instant était si vive qu’elle devait la sentir le restant de sa vie.
Aux premières lueurs de l’aube, elle quitta son refuge avec Orih enveloppé dans une couverture. Sous un arbre, elle déposa l’enfant et entassa des pierres pour cacher son petit corps. Le sol était trop dur pour creuser et si elle le laissait sans protection, les prédateurs auraient tôt fait de le trouver.
Lorsqu’elle repartit ce jour-là, elle venait de laisser derrière un morceau de son âme. Caley ne pouvait plus retourner chez son père. Elle ne voulait même plus rester sur la péninsule. Elle voulait partir loin, très loin, et ne plus jamais retourner en arrière. Certains verront cela comme une fuite sans fin et c’est effectivement le cas. Les années ont passé, presque 10 ans en fait, et jamais elle n’a oublié cette nuit terrible…
Mise à jour :
Dernière édition par Caley Aldaron le Mer 9 Mai 2018 - 9:45, édité 7 fois
Azhar Tahwi Salougan
Ancien
Nombre de messages : 195 Âge : 30 Date d'inscription : 06/04/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 93ans (né en 914) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Caley Aldaron - Rodeuse - Ari (Terminé!) Ven 26 Déc 2014 - 21:52
Classe l'avatar :) Je m'occuperais de toi
Arichis d'Anoszia
Ancien
Nombre de messages : 1618 Âge : 30 Date d'inscription : 27/05/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans (né en 961) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Caley Aldaron - Rodeuse - Ari (Terminé!) Sam 27 Déc 2014 - 21:49
Une fiche très agréable à lire du début jusqu'à la fin, je ne m'attendais pas à la mort du bébé :)
Citation :
Après tout, personne d’autre hormis son père ne connaissait mieux les cheveux.
Petite faute, mais bien drôle écrit comme ça
Citation :
Elle avait déjà en tête de l’abandonner dans une église.
On a pas d'églises, mais plutôt des temples en ville et des couvents/monastères en campagne. Pour ton histoire, un Temple de Néera irait parfaitement
Sinon pour ton père, il serait juste bien de préciser quelque part que c'est un bourgeois (pour expliquer son activité, sa richesse et ton éducation ) Il te manque aussi une date de naissance
C'est dommage de ne pas avoir de précisions sur la vie de Caley ces 10 dernières années, mais s'il n'y a rien de notable je comprends que tu passes cela sous silence.
Voilà voilà, corriges les deux petites fautes au dessus et je te valide
Arichis d'Anoszia
Ancien
Nombre de messages : 1618 Âge : 30 Date d'inscription : 27/05/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans (né en 961) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: Caley Aldaron - Rodeuse - Ari (Terminé!) Sam 27 Déc 2014 - 23:38
Et voilà
Code:
[Métier] : Rôdeuse
[Race & Sexe] : Humaine & Féminin
[Classe d'arme] : Corps à corps
[Alignement] : Neutre bon
Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur ! Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {Vivement conseillé}. Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet ou encore passer sur la CB .
Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
Sujet: Re: Caley Aldaron - Rodeuse - Ari (Terminé!) Dim 6 Mai 2018 - 21:51
Ancienne fiche :
Caley Aldaron a écrit:
Nom/Prénom : Caley Aldaron, mais elle n’utilise pas son nom de famille. Âge/Date de naissance : 24 ans: 9ème jour (Tariho) deux la deuxième semaine du mois de Verimios 984 Sexe : Femme Race : Humaine Faction : Ithri'Vaan Particularité : Aucune
Alignement : Neutre bon Métier : Rodeur Classe d'arme : Corps à corps / A distance
Équipement : Cheval : une belle jument robuste à la robe noire et brillante à l’exception de sa patte avant droite qui est blanche du genou jusqu’au sabot. Elle a aussi une petite tache blanche sur le front. Docile et obéissante, elle répond au nom de Una. Elle est habitué aux longs voyages exténuants. Équipement du cheval : couverture de selle, selle avec bride le tout relativement usé, car cet équipement a appartenu à son père. À noter qu’il n’y a pas de fioritures ni d’ornements inutiles, tout a été fabriqué avec du cuir solide et de la laine pour le confort. Seul un fin liséré orne la bride. Deux grandes sacoches de cuir qu’elle attache à la selle. Il y a aussi une brosse pour l’entretient du cheval ainsi qu’une couverture de laine pour le couvrir en cas de pluie. Au moment du jeu, il ne lui reste qu’un demi-sac d’avoine. Armes de Caley : Un arc et des flèches qu’elle utilise pour la chasse. Elle a aussi quatre couteaux à lancer qui lui servent aussi d’arme à distance. Au corps à corps, elle utilise une épée toute simple, mais non moins efficace. Vêtements : Deux tuniques dont la couleur est impossible à identifier, des bandes de tissus qui lui serve a aplatir sa poitrine, deux pantalons en daim, des bottes en cuir souple, une veste en tissus résistant, une ceinture, une cape de voyage verte avec un large capuchon, une cape doublé de fourrure pour la saison froide et finalement une robe. (On ne sait jamais quand elle peut être utile) Autres : Un grand sac qu’elle peut porter sur ses épaule, le nécessaire pour tendre des collets et un couteau à dépecé de petites proies ( qui peut servir d’arme accessoirement )
Description physique :
Sur les routes, Caley ressemble à un jeune homme. Elle porte des vêtements masculins et fait de grands efforts pour cacher les attributs que la nature lui a donnés. Son visage est sali par la poussière des routes qu’elle emprunte et ses cheveux soigneusement attachés sont dissimulés sous le capuchon de sa cape. Pour quelqu’un qui ne porte pas trop attention aux détails, l’illusion est crédible.
Sans ces artifices, Caley est une très belle femme. Elle mesure 1m75 et a une silhouette mince, mais musclée. Sa longue fuite a modelé son corps avec le temps. Elle est passée d’une jeune fille plutôt gracile et peu adaptée aux durs labeurs, à une femme endurante et forte. Les traits de son visage sont encore délicats, mais durcis par le soleil et cette fuite sans fin qu’elle s’est imposés. Ses yeux clairs semblent en avoir vu beaucoup trop pour son jeune âge et portent les ombres des secrets qu’elle tente de dissimuler au reste du monde. Ses cheveux arborent une riche nuance de châtain avec des reflets blonds et cuivrés qui s’enflamme au soleil lorsqu’elle les laisse libres sur ses épaules. Ses lèvres ont perdu depuis longtemps l’habitude de sourire. C’est dommage lorsque l’on pense à cette jeune fille dont le rire illuminait les journées de son père. De même, elle ne parle que très peu, même lorsqu’elle se trouve un compagnon de voyage. Elle craint d’en dire trop et généralement, ceux qui l’engagent ne la paient pas pour faire la conversation.
Caley est capable de courir longtemps à un rythme modéré, mais en cas de nécessité, elle peut forcer l’allure et courir vite sur de courtes distances. Elle doit toutefois faire attention à sa cheville droite qui porte les vestiges d’une vieille blessure. Une longue journée de marche peut lui occasionner des douleurs vives qui irradient jusqu’à son genou. Heureusement, elle a Una pour la porter partout où elle va. Elle est beaucoup plus à l’aise sur un cheval que sur ses pieds. En forêt, sa maladresse naturelle la rend facilement repérable malgré ses efforts pour se faire la plus discrète possible.
Description mentale :
Si un élément devait décrire Caley, l’eau est probablement ce qui lui ressemble le plus. L’eau est très patiente. Avec le temps, elle peut égrainer le plus solide rocher et frayer son chemin à travers les racines des anciennes montagnes. Elle s’infiltre à travers les plus infimes fissures. Rien ne l’arrête dans sa lente progression. L’eau finit toujours par gagner.
Petite, son père disait d’elle qu’elle était plus têtue et obstinée que le plus entêté des nains qui puissent exister en ce monde si une telle chose peut être possible. Elle a toujours démontré une grande volonté à obtenir tout ce qu’elle désirait et cette volonté elle l’a conservé avec le temps. C’est ce qui lui permet de tenir malgré les terribles épreuves qui ont marqué la fin de son adolescence et le début de l’âge adulte. De rêveuse et enjouée, Caley est devenue cynique par la force des choses. Elle a un regard très amer sur la vie. Beaucoup diront qu’elle est négative, mais elle préfère dire qu’elle est réaliste. Caley croit que de bonnes choses peuvent arriver, mais il y en a aussi de très mauvaises et il faut s’y préparer. Elle ne se berce plus d’illusions et dans ce monde, elle ne fait que survivre. Pourtant, elle continue d’avancer dans l’adversité comme si elle espérait que la paix l’attende au bout du chemin.
Aucune femme n’est plus fière ni farouche qu’elle. Parmi les hommes, elle ne s’en laisse pas imposer. Elle a un fort esprit de compétition et accepte difficilement la défaite, surtout face à un représentant du sexe masculin. Certains diront qu’il s’agit là d’un orgueil mal placé et ils n’auront pas tort. Dans ce monde, les femmes n’ont pas nécessairement le même statut que l’on accorde aux hommes, alors Caley a l’impression qu’elle doit toujours faire ses preuves et montrer qu’elle est aussi capable que ses compères. Pour être capable, il n’y a aucun doute qu’elle l’est. Intelligente, brillante même, elle a su tracer sa route toute seule. Parfois, quand les étoiles scintillent dans le ciel nocturne, Caley se surprend à rêver d’une vie normale. Elle voudrait avoir sa propre famille et transmettre à son tour les valeurs qu’on lui a enseignées, mais elle sait que ça n’arrivera probablement jamais…
Caley se sent très proche de la nature. Ayant grandi sur les plaines, elle aime les grands espaces et l’air pur qu’on y trouve. Par conséquent, elle a toujours du mal lorsqu’elle est en ville. Même si c’est un passage obligé pour vendre les quelques ressources qu’elle trouve sur la route, elle n’aime pas la proximité de tous ces gens. Ce n’est pas sans raison que Caley est une solitaire. Elle est incapable de faire confiance aux autres. Si l’on gratte un peu la surface, on verra aussi qu’elle n’a même pas confiance en elle.
Hormis le grand air, elle a développé tôt un intérêt pour le maniement des armes et un grand dédain pour les tâches traditionnellement attribuées aux femmes. C’est principalement à cause de son oncle Hendrike, capitaine dans l’armée de Diantra. Comme Caley était sa seule nièce, il s’est dit que c’était son devoir de lui apprendre à se défendre comme un homme. Pourquoi tirer les cheveux quand l’on peut donner un bon coup de poing sur le nez? Son premier haut fait fut le nez cassé du petit Jacob, le fils particulièrement désagréable d’un voisin alors qu’elle avait 8 ans. Il s’était moqué d’elle parce qu’elle était une fille… Il n’en fallait pas plus pour déchaîner sa colère. Évidemment, elle fut punie par son père, mais Caley est encore persuadée à ce jour que pendant un bref instant, elle vit dans le regard de son paternel une lueur de fierté. Il avait une fille qui préférait la boue, la poussière, les épées et les chevaux à la cuisine, la broderie et les robes… Quel genre de père ne serait pas fier?
Capacités magiques :
Rien
Histoire :
Caley vint au monde dans un petit village non loin de Diantra, capitale des hommes. La capitale s’élevait au milieu de la plaine, traversée par son fleuve qui irriguait les terres fertiles aux alentours. Le père de Caley, Ulrik, était un très prospère éleveur de chevaux tout comme son propre père l’avait été avant lui ainsi que son grand-père. Les bêtes qu’il élevait avec tant de soin étaient reconnues pour leur vaillance et leur robustesse. Les cavaliers les employaient en temps de guerre, les paysans les utilisaient pour labourer leurs champs et les grands seigneurs paradaient en ville sur leur dos. La mère de la jeune fille, Andraste, était réputée pour être la plus belle femme des environs. Elle l’était à bien des points de vue. Ses cheveux étaient aussi blonds que le blé mûr. Ses yeux avaient la couleur d’un ciel d’été et sa voix était douce comme du miel. Caley avait cinq ans à peine lorsque sa mère mourut en donnant naissance à son petit frère qui fut lui aussi emporté dans la mort. Il avait semblé injuste à la jeune fille qu’une telle chose arrive, mais c’était pourtant courant. Les femmes ont l’extraordinaire capacité de dossier la vie, mais c’est un processus pouvant très périlleux. Tant de choses pouvaient mal tourner… À la suite de cet évènement tragique, son père passa de plus en plus de temps avec les chevaux et le seul moyen pour elle de le voir était de travailler à ses côtés. Il aimait sa fille profondément, mais la douleur était vive et bien des choses chez Caley lui rappelaient sa défunte épouse.
Caley s’occupait des poulains à cette époque. Elle aimait brosser leur robe si douce. Son père lui apprit à traiter les bêtes avec respect. Il disait qu’à l’instant où un cheval accordait sa confiance à son cavalier, il était prêt à le suivre jusqu’en enfer. La propre douleur qu’elle éprouvait s’atténuait au contact des chevaux. Il lui semblait que jamais un cheval ne la jugerait. Caley pouvait leur parler et ils écoutaient patiemment ses babillages de fillette. Elle était persuadée qu’ils pouvaient la comprendre. Les chevaux ont une extraordinaire capacité d’écoute. En plus, ils ne trahiront jamais un secret. Ce sont véritablement les meilleurs amis qu’on puisse espérer avoir.
Peu de temps après le décès de sa mère, Caley était maintenant assez vieille pour commencer à recevoir une éducation appropriée. Sa famille étant riche, on ne pouvait guère penser qu’elle resterait illettrée toute sa vie. Malheureusement pour les précepteurs qui furent engagés à la tâche, la jeune fille ne manifestait aucun intérêt pour les lettres, l’histoire ou les calculs. Elle préférait jouer à l’extérieur et fendre l’air avec son épée de bois. Au bout d’une négociation très ardue, Caley et son père en vinrent à une entente : le matin elle devra écouter l’enseignement de ses précepteurs et l’après-midi, elle pourra apprendre le maniement des armes avec son oncle Hendrike. C’était un arrangement peu conventionnel et qui engendra son lot de discussion, surtout lorsque l’on voyait la jeune fille se rendre chez son oncle habillé comme un garçon. On disait qu’elle était une petite sauvageonne et qu’aucun homme ne voudrait d’une femme comme elle.
Caley apprit donc ses lettres et ses chiffres. Elle apprit l’histoire et la géographie ainsi que quelques notions de botaniques. En même temps, elle développa une certaine habileté aux maniements des armes. Au début, c’était censé n’être qu’un jeu, mais Hendrike vit avec le temps un certain potentiel en elle. Le temps passa, la jeune fille devint une farouche adolescente et, évidemment, le regard que les hommes portaient sur elle changea. C’était quelque chose qui avait si peu d’importance pour elle qu’elle ne le remarqua pas tout de suite. Ce n’est que lorsqu’elle-même changea de regard pour les hommes qu’elle comprit le pouvoir qu’elle avait en elle. À 14 ans, on ne comprend pas très bien ces choses encore et Caley n’avait pas eu cette présence féminine pour lui expliquer tous les changements qui s’opéraient déjà sur son corps. Sans personne pour nous guider, il est facile d’avoir peur et de douter.
Ethan était une jeune recrue de son oncle. Il était grand, il était beau et il avait surtout ce sourire enjôleur qui fait craquer toute les filles. Caley ne faisait pas exception à la règle. Chaque fois qu’il se trouvait près d’elle, l’adolescente avait le cœur qui battait si fort qu’elle avait l’impression qu’il allait jaillir de sa poitrine. Elle faisait donc tout ce qu’elle pouvait pour l’éviter… tout en éprouvant une joie immense chaque fois qu’elle l’apercevait. Les adolescents sont souvent contradictoires entre leurs agissements et leurs pensées. Un jour, elle vit Ethan dans les écuries. Il essayait de monter sur son cheval, mais la bête se défilait toujours. Le jeune homme commençait à s’énerver lorsque Caley décida d’intervenir. Après tout, personne d’autre hormis son père ne connaissait mieux les chevaux.
— Arrête, ton cheval tente de te dire quelque chose!
Ethan regarda Caley en ne cachant pas son agacement.
— Pardon, mais je ne parle pas le cheval, moi.
Loin de se laisser décourager par le ton sec d’Ethan, Caley s’approcha de lui et caressa avec douceur les naseaux du hongre.
— Il suffit d’être un peu observateur pour comprendre. À ton avis, pourquoi ce cheval ne veut pas que tu montes sur son dos?
Ethan haussa les épaules, impuissant. Visiblement, il n’avait pas envie de perdre son temps plus longtemps.
— J’ai vérifié les sangles trois fois. Je ne sais pas, ce cheval est juste stupide, peut-être.
— Généralement, c’est les gens stupides qui traitent les autres de stupide. Regarde ses pattes, il piétine comme s’il n’osait pas le poser sur le sol.
Le cheval semblait effectivement avoir du mal à poser correctement son pied avant gauche sur le sol et à s’appuyer dessus.
— Il a mal. Toi aussi si tu avais mal tu ne voudrais pas avoir quelqu’un sur ton dos.
Caley s’approcha et examina rapidement l’animal. Elle posa ses mains sur la patte.
— Je ne sens pas de chaleur. Ce n’est pas une blessure. Passe-moi le cure-pied, s’il te plaît.
— Le quoi?
— Le machin en forme de crochet, juste-là! Ce n’est pas croyable! Comment peut-on monter à cheval et ne pas savoir ça?
Caley nettoya soigneusement le sabot du cheval. Elle y délogea un petit caillou. Elle se releva, satisfaite et caressa la tête du cheval qui semblait déjà grandement soulagé.
— Celui qui a ramené ce cheval à l’écurie à mal fait son boulot. Il avait quelque chose sous le sabot. Ça semble bien peu, mais les chevaux peuvent être très sensibles parfois.
Ethan regarda l’adolescente avec son irrésistible sourire charmeur qui eut tôt fait de totalement désarmer Caley. Elle rougit comme une pivoine et s’éloigna aussitôt.
— C’est plutôt impressionnant, pour une fille…
— Mon père a élevé ses chevaux, andouille!
Étrangement, le caractère irascible de Caley ne sembla pas décourager Ethan. Le temps passé et les jeunes gens devinrent plus proches. L’adolescente semblait déterminer à corriger les lacunes sur la connaissance des chevaux du garçon alors que ce dernier semblait avoir un objectif un peu plus obscur en tête. Si Caley avait su ce qui allait se passer suite à cet évènement, sans doute aurait-elle gardé ses distances, mais l’excitation des premiers émois amoureux sont puissants et à l’adolescente tout semble plus grand que nature. Le moindre évènement prend une importance capitale et les choses peuvent facilement tourner au drame…
Caley venait de célébrer son quinzième anniversaire. C’était un soir d’été particulièrement agréable. Les adolescents s’étaient faufilés dans l’écurie là où le foin est entreposé. Juste en dessous d’eux, ils pouvaient entendre les chevaux et leurs faibles hennissements. Caley et Ethan ne devraient pas être là, mais le père de la jeune fille s’est absenté pour quelques jours et les gardiens ne viendront pas les déranger ici. Pour fois, elle avait laissé de côté ses vêtements de garçon pour une robe. Elle se sentait à la fois ridicule et jolie et Ethan semblait agréé sur ce dernier point. Depuis quelque temps, il se montrait de plus en plus entreprenant envers la jeune fille.
— Ne soit pas stupide… On ne peut pas! On n’est même pas marié!
— Tsss, toutes les filles le font… Et puis on ne risque rien! Je te le jure, fais-moi confiance…
— Je ne suis pas « toutes les filles »…
Caley le regardait, visiblement courroucée, mais son regard s’adoucit alors et ses joues devinrent rouges.
— D’accord…
Elle savait que c’était mal, mais les adolescents font des choses stupides. Une voix dans sa tête lui disait de renoncer, mais d’un autre côté, elle avait envie de le faire. Elle avait longuement imaginé ce moment. Ce n’est pas comme si elle n’avait jamais surpris des adultes ensemble. En plus, à force de côtoyer les soldats de son oncle, elle avait entendu plusieurs histoires. Elle savait comment ça se passait, c’est du moins ce qu’elle s’imaginait. En fait, elle n’avait pas prévu la douleur et le sang. Ce fut même plutôt court aussi. Ethan était étendu à ses côtés, pantelant, les pantalons baissés. Caley était plutôt sceptique, mais contente comme on pouvait l’être lorsqu’une étape importante venait d’être franchie sans trop de dégât.
Caley s’endormit dans son lit un peu plus tard sans savoir que ce petit 5 minutes de bêtise allait s’avérer largement plus lourd de conséquences qu’elle ne l’avait imaginé. Elle se rendit compte que quelque chose n’allait pas quelques semaines plus tard. Elle ne se sentait pas très bien. Elle était nauséeuse et prise de vertige. Caley pensait être simplement malade, mais comme ça ne passait pas, elle décida de se rendre en ville pour consulter un médecin. La réponse du vieil homme devait complètement l’anéantir :
— Vous êtes enceinte, jeune fille.
À ces mots, son univers en entier s’écroula. Rien ne pouvait être plus désastreux que ça. Elle devra épouser Ethan pour sauver son honneur, mais c’est surtout à sa mère qu’elle pensait. Elle était morte en donnant naissance. Le même sort l’attendait peut-être…
Elle donna quelques pièces au médecin et s’enfuis en courant. Caley savait que la grossesse finirait par se voir et elle n’était pas certaine de vouloir passer sa vie avec Ethan. Il était un gentil garçon, mais il semblait avoir tout dans le sourire et rien dans la tête. En plus, son père serait tellement déçu en apprenant la vérité. Il lui semblait que la seule solution possible était la fuite. Elle ne savait pas où aller ni quoi faire, mais elle ne pouvait pas rester ici. Caley avait suffisamment confiance en ses connaissances en géographie pour trouver refuge dans une autre ville. Elle pourra y donner naissance à l’enfant et si jamais elle devait survivre, elle pourra peut-être rentrer…
Au milieu de la nuit, une silhouette solitaire quitta l’écurie à dos de cheval. Caley n’avait presque rien hormis un couteau, un peu d’argent et de la nourriture pour tenir quelques jours. Au matin, il n’y avait aucune trace de la jeune fille. Son père la chercha, évidemment, mais elle semblait s’être évanouie dans la nature.
La rumeur de sa disparition ne tarda pas à s’étendre dans la région. Elle avait sous-estimé la renommée de son père et en plus d’une occasion on faillit la reconnaître. Caley devait se tenir à distance des agglomérations et cacher le fait qu’elle était une jeune femme. Elle se trouva un refuge à l’écart. Rien n’allait comme elle l’avait imaginé, mais ce n’était pas nouveau. Le temps passa et son ventre commença à gonfler. Bientôt, elle sentit les premiers coups. C’était une sensation à la fois étrange et merveilleuse. Elle savait qu’elle ne pouvait pas garder le bébé. Elle avait déjà en tête de l’abandonner dans un temple de Néera. Le bébé sera ensuite confié à une famille qui s'occupera bien de lui.
L’automne passa, puis l’hiver commença à faire valoir ses droits. Si c’est plutôt facile de trouver de la nourriture en été et en automne, ce l’est nettement moins durant la saison froide. Caley était très enceinte. À moins d’exploser avant, elle savait que la naissance serait pour bientôt. Elle le sentait. Le bébé se faisait lourd dans son ventre et il bougeait de moins en moins. Un soir, elle était près du feu quand elle sentit les premières douleurs. Elle avait l’impression que tout son ventre se contractait. C’était douloureux, très douloureux. En plus, comme elle n’avait rien à manger, elle n’avait rien avalé depuis la veille. Elle se sentait faible et la peur grandissait en elle. Le temps s’égraina lentement. Il faisait froid et une épaisse neige tombait du ciel en tourbillonnant. C’était la première tempête de la saison. Bientôt, une grande quantité de liquide jaillit entre ses jambes et les douleurs s’intensifièrent. Jamais de sa vie elle n’avait eu aussi mal. C’était comme si elle recevait un coup de poignard dans le ventre et elle était seule, terriblement seule. Durant des heures, elle se tordit de douleur près du feu. Rien ne se passait et Caley ne savait pas si c’était normal ou non. Puis, la tête sortit enfin et au bout d’efforts herculéens, le reste suivit. Épuisée et couverte de sueur, elle se redressa. Le bébé ne pleurait pas. C’était un petit garçon bien dodu, mais il avait quelque chose autour du cou. Elle le libéra du cordon et le serra dans ses bras.
— Allez, pleure… je t’en pris… pleure…
Elle lui tapota doucement les fesses, mais il resta sans réaction. Caley réalisa soudain que son visage avait une horrible couleur bleutée et que ses petites mains et ses petits pieds présentaient la même teinte. Elle comprit alors qu’il n’allait pas se réveiller. Le bébé était mort. Ce constant fut déchirant, car même si elle avait prévu l’abandonner, elle aimait cet enfant plus que tout au monde. Dans ses nuits solitaires, Caley lui avait imaginé une vie prospère et heureuse. Depuis le début elle était convaincue que c’était un garçon. Elle lui avait même trouvé un nom.
— Adieu, Orih
Elle pleurait toutes les larmes de son corps et la douleur qu’elle éprouvait à cet instant était si vive qu’elle devait la sentir le restant de sa vie.
Aux premières lueurs de l’aube, elle quitta son refuge avec Orih enveloppé dans une couverture. Sous un arbre, elle déposa l’enfant et entassa des pierres pour cacher son petit corps. Le sol était trop dur pour creuser et si elle le laissait sans protection, les prédateurs auraient tôt fait de le trouver.
Lorsqu’elle repartit ce jour-là, elle venait de laisser derrière un morceau de son âme. Caley ne pouvait plus retourner chez son père. Elle ne voulait même plus rester sur la péninsule. Elle voulait partir loin, très loin, et ne plus jamais retourner en arrière. Certains verront cela comme une fuite sans fin et c’est effectivement le cas. Les années ont passé, presque 10 ans en fait, et jamais elle n’a oublié cette nuit terrible…
Caley Aldaron
Humain
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Sujet: Re: Caley Aldaron - Rodeuse - Ari (Terminé!) Mer 9 Mai 2018 - 0:54
J'ai envoyé la mise à jour de la fiche, l'ajout à l'histoire est dans un encadré.
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Sujet: Re: Caley Aldaron - Rodeuse - Ari (Terminé!)