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 [Les Princes Déchus] Le calme avant la tempête

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Glenn Hereon
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MessageSujet: [Les Princes Déchus] Le calme avant la tempête    [Les Princes Déchus] Le calme avant la tempête  I_icon_minitimeLun 13 Avr 2015 - 7:15


Les Princes Déchus

Chapitre 2 : Le calme avant la tempête

4 ème ennéade de Barkios, an 8 du cycle 11
Quatre jours après l'offensive de Naelis

L'eau n'était pas assez chaude. De toute manière elle n'était jamais assez chaude. Le bain à l'eau chaude était certainement le privilège que Glenn appréciait le plus. Pourtant il le savait, rien de mieux pour détendre les muscles que de l'eau froide ! Après trois jours passés dans la forêt de maudite, le Roi de Naelis appréciait ces rares moments de détente. Il plongea à nouveau sa tête dans le bac d'eau. Avec ses chemins étroits, ses arbres difformes dont il fallait fréquemment enjamber les racines et les monstres qui la fréquentait, l'Aduram n'était pas faites pour être traversé par une armée. Et pourtant, c'est bien ce que firent les légionnaires de Naelis. En partant de Ruven, l'armée du Royaume arriva au bourg de La Dross en trois jours. La traversé s'était déroulé sans encombres, les monstres avaient préférés éviter de se frotter à une troupe aussi importante. Néanmoins, les soldats avaient étés soumis à une forte pression… Glenn avait donc donné ordonné un repos d'une journée une fois le campement établit. Nul doute que ses hommes sauraient profiter de ce repos bien mérité.

Un serviteur entra. Sans frapper, il s'empressa de se diriger vers le bac d'eau pour y déverser sa cruche d'eau chaude. Les quelques gouttes de sueurs qui perlaient sur son visage laissaient penser que ce jeune homme avait fait le plus vite possible pour lui apporter cette eau. Glenn s'était installé dans les appartements du maître du bourg, Imbert de Joaille. Il s'agissait en réalité du dernier étage du donjon, une vulgaire bâtisse de pierre reposant au centre du bourg. Imbert avait été généreux de céder son lit, du moins la générosité compte-elle quand on y est obligé ? Tout comme le bourg avait été investit par les légionnaires, la chambre avait été investit par le Roi. Cela faisait parti du marché conclu entre les deux hommes il y a de cela 3 ennéades. Toutefois, il était difficile de faire rentrer l'intégralité de son armée à l'intérieure des palissades de bois qui servaient de mur d'enceinte au bourg. Mérissa l'ardente avait alors proposé que sa légion campe près de la palissade nord. Elle avait ordonné la création de tranchées et avait même entrepris la construction d'une tour de guet de sorte à fortifier au mieux sa position. Cette nouvelle place était d'ailleurs également occupé par les guetteurs et les reîtres d'Altiom. La porte s'ouvrit de nouveau, c'était Trimack.


- Et bien Glenn, moi qui m'attendais à te voir entourée de deux filles Drossiennes, me voilà déçu ! En tout cas les lupanars sont plein à craquer, j'en connais quelques unes qui ne doivent pas chômer ! On leur ramène du pain hier et de l'or aujourd'hui, ils devrez nous bénir.

- La paix Trimack ! Je suis marié depuis quelques mois et père depuis quelques jours, ne penses-tu pas que j'ai autre chose à penser ? C'est toi qui profites pas de ta journée de repos, tu n'as même pas pris le temps d'enlever ton armure.

- Tu parles, tu m'as pas donné de repos à moi ! J'ai fais venir les personnes que tu voulais voir, ils sont dans la grande salle, je vais les faire patienter le temps que tu te rhabilles ?


- Je ne vais pas interrompre mon bain pour si peu. »
Puis, s'adressant au serviteur « Écoute petit, va falloir que tu me ramènes plus d'eau chaude que ça... » Revenant à Trimack « Fais les monter, il n'y en aura pas pour longtemps. »

Le Sénéchal acquiesça de la tête avant de quitter la pièce. Quand au serviteur, il était déjà repartit chercher de nouvelles cruches d'eau chaude. Oui, le bain était le péché mignon du Roi de Naelis et non il n'avait aucune gêne à recevoir ses officiers installé de la sorte. Sa tunique propre était soigneusement posé sur une chaise près de lui. La chambre était plutôt vide en meubles, Imbert n'avait certes pas eu le temps de s'attarder sur les décorations. La seule empreinte qu'il avait laissé était la bannière de sa maisonnée accroché au dessus du grand lit, ours de sable sur fond d'argent. Glenn s'étira les bras et poussa un soupir de soulagement. Après quelques minutes, Trimack revint, accompagné de trois hommes. Le plus vieux était Romuald Demrick, maître déchu de l'ordre des fendeurs sous Merwyn Séraphin, il avait participé à la conquête de Naelis. Le plus grand n'était autre que Arne Agning, que l'on ne présente plus tellement il est impliqué dans les derniers écrits. Enfin pour le troisième larron, il faisait parti des nobles Sgardiens qui avaient ralliés la bannière de Glenn Hereon voilà trois ennéades.  Quelque peu confus de se retrouver devant leur Roi installé de cette façon, les trois soldats adressèrent un hommage confus à leur souverain. Glenn prit la parole :

- Romuald, Arne, Sigwald, bonjour à vous. J'ose espérez que comme moi, vous profitez de cette journée de repos… Comme vous pouvez vous y attendre, il s'agit du calme avant la tempête. Si je vous ai réuni tous les trois c'est pour vous faire une proposition : avec le ralliement des Sgardiens que Flourens a laissé à La Dross, nous sommes en mesure de former une nouvelle légion. Je voudrais que vous en assurez le commandement. »


Il marqua un temps d'arrêt avant de reprendre :

- Romuald, vous en serez le général. Vous connaissez mieux que quiconque nos tactiques et nos méthodes. Arne et Sigwald, vous l'assisterez en tant que colonel. Arne, votre charisme saura inspirer nos soldats. Sigwald, votre ingéniosité saura nous donner l'avantage face à l'ennemi. Je crois que nous avons là un trio des plus efficaces ! Si vous êtes d'accord nous officialiserons tout ça demain en procédant à une cérémonie, comme il se doit. »

De la constitution de cette légion, Glenn en avait longuement discuté avec Trimack, bien avant leur départ pour La Dross. Trimack avait suggéré d'attendre pour laisser les nordiques faire leurs preuves. Arne, au-delà d'être une vieille connaissance de Glenn, avait parfaitement rempli son rôle d'éclaireur lors de la traversée de La Dross, évitant que l'armée ne se retrouve face à un ennemi imprévu. De plus, il avait rejoins Naelis en tant que chef d'une importante troupe de soldats et il semblait aimé de ses hommes. Le nommer colonel était donc un choix judicieux. La campagne de Sgard serait son baptême du feu.


Dernière édition par Glenn Hereon le Ven 24 Avr 2015 - 17:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Les Princes Déchus] Le calme avant la tempête    [Les Princes Déchus] Le calme avant la tempête  I_icon_minitimeLun 13 Avr 2015 - 10:31

La traversée de l'Aduram s'était passée de manière calme pour la troupe principale, surement trop forte pour être inquiétée par les monstres un peu trop curieux. C'était autre chose pour les guetteurs, moins nombreux et une proie plus aisée. Ceux-ci avaient du jouer d'ingéniosité et de talent afin de déjouer les pièges tendus et guider l'ost de mieux possible vers sa destination. Arne avait le commandement mais bien que tout le monde pensa que la travail était bien fait, lui savait que c'était le professionnalisme des guetteurs, et non sont talent propre, qui avait parlé. Leur attitude trop rigide aux yeux de Arne mais normal vu leur statut, ne mettait pas Arne dans les meilleurs conditions et ses hommes, ainsi que ses armes (et son bouclier) lui manquaient. Au bout du second jour, il ne put s'empêcher d'en parler à son ami lorsqu'il pu converser avec lui calmement. Non qu'il se plaignit, loin de la, juste il ne se sentait pas à sa place avec les guetteurs.

Ils arrivèrent à La Dross sans difficulté et une journée de repos fut donnée pour évacuer la pression car traverser une forêt maudite laissait quelque trace au niveau mental. De même que leur périple n'était pas terminé avant d'arriver en Sgarde. Arne ne fut, bien entendu, pas le dernier à trouver refuge dans un lupanars, et c'est dans un de ces établissement qu'on le trouva lorsqu'on lui demanda de se présenter auprès de Glenn. Après avoir râlé comme il le devait, lançant jurons après jurons d'être interrompu dans sa besogne, il se dirigea vers le donjon qu'Imbert avait laissé au roi durant leur séjour. Il se trouva alors en compagnie de deux autres personnes, à savoir Romuald Demrick, un homme endurcit qui avait l'attention de Glenn et Sigwald, un homme que Arne connaissait peu. Après avoir attendu un certain temps dans une salle, on les fit monter dans la plus haute pièce du donjon et ils furent reçu par Glenn qui se trouvait dans son bain. Après un moment d'étonnement, Arne ne put s'empêcher de sourire devant celui qu'il connaissait et qui lui était plus proche que le titre de roi permettait.

Le roi prit la parole, expliquant le pourquoi de leur convocation. Apparemment, avec l'arrivée des renforts de La Dross, Naelis avait suffisamment d'hommes pour former une nouvelle légion et il voulait que les trois hommes en prennent le commandement, Romuald, en tant que général et les deux autres comme colonel. La troupe ayant en grande partie la troupe de mercenaire de Arne, celui-ci ne put empêcher un grand sourire d’apparaître sur sa bouche et de monter jusqu'à ses yeux, preuve de sa sincérité. il était heureux de retrouver ses hommes et encore plus de commander à des fantassins, ce qu'il faisait de mieux.

"Votre majesté, ce sera avec joie et reconnaissance que je prendrais ma nouvelle affectation. Je vous remercie de la confiance que vous me faites et je tâcherais d'en être digne"

Arne n'était pas des plus adroit avec les mots mais il se fit violence pour garder le ton neutre et respectueux qu'il devait à un roi, même si c'était son ami, surtout qu'il y avait d'autres personnes avec eux.
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Glenn Hereon
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MessageSujet: Re: [Les Princes Déchus] Le calme avant la tempête    [Les Princes Déchus] Le calme avant la tempête  I_icon_minitimeJeu 23 Avr 2015 - 17:24


Peu après le départ de Trimack et des nouveaux gradés, Meluin entra à son tour dans les appartements de Glenn. Le Roi de Naelis avait finit son bain et venait de revêtir sa tunique.

- Meluin, as tu trouvé ce que tu cherchais ? La clé de Kathleen a t-elle vraiment existé ? »

La Dross a eu de nombreux maîtres : des criminels, des parias, nobles déchus… Ils étaient tous aussi mystérieux, parce que personne ne savait grand-chose sur eux. Car après tout, qu'était-ce que l'Aduram ? L'humain vous aurait dit que c'est trop dangereux, le nain vous aurait dit que c'est trop loin tandis que l'elfe vous aurait rappelé son passé de forêt légendaire et le drow inutilité stratégique. En vérité, quoi d'autre qu'un tel lieu rebuté par toutes les races pour pouvoir se cacher ? C'était probablement un tel raisonnement qui amena à la création de La Dross. Les criminels qui s'y réfugièrent eurent raison, personne ne s'étaient intéressés à eux. Aucun écrit, seulement des rumeurs et une ballade de barde, voilà les seules choses qui se disaient à travers le continent sur ce lieu. Bizarrement, cette chanson de taverne trouvait ses origines en Ydril :

Kathleen, elle ne veut pas se marier
elle préfère apprendre à jouer de l'épée,
mais son père veut qu'elle épouse le duc,
alors elle lui répond, « pourquoi pas un archiduc ? »

Kathleen, elle en a marre de la vie de château
elle préfère rejoindre les badauds,
mais son chef se fait tuer une nuit,
alors elle devint le nouveau maître des bandits !

Kathleen, de la Dross elle en est la nouvelle maîtresse
De sa main de fer elle les tiens en laisse
Pas même la magie ne peut lui résister,
Car elle en a trouvé la clé !

Kathlenn, elle est enfin libérée,
De son père elle ne reçoit plus de courriers
Pas même le duc se risqua à la chercher,
Car elle était maître de la forêt !

Cette ballade, Glenn la connaissait. C'était ce troisième couplet qui l'avait particulièrement intrigué. Comment pouvait-on résister à la magie, qu'elle en était la clé ? Bien sûr, il s'agissait d'une simple chanson, mais toute légende n'a telle pas une part de vérité ? Quand les mages de la tour Ombreuse étaient entrés dans le donjon, ils avaient ressentis une étrange sensation, dont eux seuls étaient victimes. Meluin, arcaniste de Naelis, avait fait part de cette sensation à Glenn. Ce dernier se rappela alors cette ballade qu'il avait entendu plusieurs années auparavant, chantée par les Ydrilotes la veille de la bataille de Ruven, la ballade de Kat. Meluin lui répondit :


- Oui votre majesté, venez, elle se trouve aux cachots. »

Souterrains, sombre galeries qui marquaient les profondeurs du mont rocheux... De l'antique demeure du maître de La Dross, seul subsistait encore les cachots, avant que tout ne s'effondre. L'humidité, l'absence de lumières, des grilles d'un acier des plus résistants, voilà ce qu'attendait celui qui ne respectait pas loi du maître. A l'aide de torches, Meluin et Glenn exploraient la paroi rocheuse. Le mage parcourait délicatement la roche avec ses doigts, avant de s'arrêter net. Il fit signe à Glenn de regarder. Le feu de la torche semblait être aspirer par la pierre, qui au contact de la lumière, dégagea une faible lueur bleue, laissant apparaître alors divers signes anciens.


- C'est une rune, autrefois elle absorbait toute magie, privant de son pouvoir celui qui se trouvait à sa portée. Il y en a d'autres, comme celle-ci plus haut. Mais maintenant ce ne sont plus que de simples pierres. »

Il désigna une autre pierre, au dessus de Glenn. Le Roi de Naelis venait de mettre la main sur le secret le plus mystérieux de La Dross, un secret d'une puissance redoutable.

- Quel gâchis, c'est vraiment dommage. Si un tel pouvoir existe, il me le faut ! Faites venir les chevaliers, dans le plus grand secret. Vous allez extraire ces runes de la roche, peut être qu'en les étudiants vous pourrez en soutirer quelque chose. »

Maintenant, il était temps de prendre l'air, de sortir. Après plusieurs heures passés dans un bain et une visite des cachots, quoi de mieux que de parcourir les campements de son armée ? Il sortit du donjon accompagné d'une maigre escorte et se dirigea prestement vers la porte nord, où campait l'autre partie de son armée. Il préférait éviter de retourner à la rencontre des Drossiens. Peut être avait-il peur d'affronter une nouvelle prédiction de la voyante. Il y avait tant à jouer dans ce conflit, mieux valait éviter de s'embrouiller l'esprit avec des prophéties farfelues ! Bien qu'en réalité, c'était grâce à une prophétie farfelue comme celle-ci que Glenn était encore en vie. En parcourant les rues du bourg, il remarqua que ses hommes ne s'accordaient pas la même prudence. Ils faisaient la queue devant les bordels, pour les plus grands plaisir des filles de joie. D'autres buvaient simplement dans les tavernes, jouaient au dé… Le calme avant la tempête. Quand il sortir du bourg, Glenn pu constater les travaux qu'avait réalisé la légion de Mérissa. Pieux, tranchées et palissades formaient un rempart de poids pour les tentes parfaitement ordonnés. L'abondance du bois aux alentour avait facilité la tâche des légionnaires, mais cela restait du beau travail. Près de la grande porte, une tour de guet haute d'une dizaine de mètres avait été dressé. Un homme seul y était monté, parcourant l'horizon de son regard pensif. C'était Altiom. Songeait-il à sa terre natale, Ydil, ou tout simplement à la guerre à venir ? Laissant son escorte au pied de la tour, Glenn rejoignit son ami.

- Belle journée, n'est-ce pas ? Dit moi mon ami, à quoi penses-tu en regardant ainsi l'horizon ? Oësgard n'est plus très loin, seul les dieux savent ce que nous allons y trouver... Quand-est-ce que l'occhio basso pourra nous faire son premier rapport ? »

Le paysage qui se dressait face à eux était d'une beauté des plus sauvages. Les arbres se dressaient à perte de vue, tandis qu'au loin, il pouvait apercevoir l'Olya. Puis encore plus loin, les plaines d'Oësgard. Perdu dans ce tableau rare, il y avait son village natal, du moins ce qu'il en restait. Mais que restait-il d'Oësgard aujourd'hui ?

- Tu connais la ballade de Kat ? Une chanson de chez toi. »

Bien sûr qu'il la connaissait. Mais avait-il cru un seul instant que la clé dont parlait la chanson existait vraiment ?
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Altiom d'Ydril
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MessageSujet: Re: [Les Princes Déchus] Le calme avant la tempête    [Les Princes Déchus] Le calme avant la tempête  I_icon_minitimeMar 9 Juin 2015 - 17:30

Carnoso, dixième cycle, neuf cent quatre-vingt-dix-neuvième année. Cépage ydriain, corsé, viril, robe carmin intense, arômes viandés, note faisandée, finale boisée de chêne. Tout pour plaire. Une relique d'un temps plus heureux échouée par un coup du sort dans les caves d'Imbert. Le Vieux aurait participé à sa façon à l'effort de guerre. Goulée après goulée l'Ydrilote biberonnait sa fiasque, perché dans son mirador. L'Aduram s'étendait devant lui, par-delà les gâtines bourbeuses et les eaux mortes, entre les troncs torturés et les cimes frémissantes. Embrassant pensivement la scène du regard, ses yeux partirent se perdre tout là-bas, où les choses se mêlaient, où la sylve malade se fondait en une masse noire et grouillante dans un ciel de sang. Ciel qu'elle semblait engloutir, sang dont elle semblait vouloir se repaître, comme une grande bête affamée sortant d'un long sommeil. Convois, expéditions, campagnes, invasions, trop d'hommes foulaient sa fange putride désormais, et lui connaissait trop de ses légendes pour être tranquille. Des choses se terraient en ces bois qu'une palissade et quelques tranchées ne pouvaient arrêter.
Bah ! Rien qu'une rasade de rouquin ne saurait régler pour le moment ! Une belle lampée plus tard, l'arsouille retournait s'égarer dans les souvenirs de son inénarrable croisade vinicole contre le géant hautvalois, voilà déjà une sacrée paye, bien parti qu'il avait été pour détrôner le Carruw ! Ça le drille n'en démordait pas, les cépages de son riant pays auraient valu tous les incidents diplomatiques ! (Et détours aux estancots locaux, ladite croisade ayant bizarrement donné grand'soif aux galants paladins qui l'accompagnaient alors). Mais quelque chose le taraudait. Quelque chose le retenait ici, maintenant. Altiom ne parvenait plus à chasser l'amertume du présent comme il l'avait toujours fait. Fuir dans son passé, se cacher derrière un sourire, tout cela devenait difficile. Éprouvant, presque. Ce vin, cette bête fiasque de vin, lui pesait sur l'âme plus sûrement que tout ce damné marais, l'accablait comme l'auraient accablé mille nuits de l'Hostel Royal, mille geôles de la Valliance, mille lectures de la nouvelle du sort d'Alastein. Car c'était un peu de sa terre qu'il tenait en ses mains. Un minuscule fragment de ce qu'on lui avait arraché. Un rappel de tous ses échecs qui le poursuivait jusque dans cette contrée maudite.
Par tous les dieux c'en devenait invivable, des ennéades à tourner en rond dans ce trou puant la mort, à ressasser les mêmes conneries, sombrer dans son propre enfer, laisser la bouteille panser ses plaies et errer jusqu'à l'aube sur les passerelles grinçantes. Où était cette putain de guerre qu'on lui promettait sans cesse ! Des pas firent couiner l'échelle. Parfait ! Ne manquait qu'un compagnon de beuverie pour compléter ce tableau éculé.

- Belle journée, n'est-ce pas ? Quoique torcher le Roy en pleine campagne ne fût peut-être pas l'idée du cycle.
- Faut avouer, les paluds du Folbosc ont leur p'tit charme sous cette lumière, on croirait voir les eaux s'embraser tout autour du bourg. J'gage qu'les Drossois auraient une ou deux légendes à nous conter là-d'ssus.
- Dis-moi mon ami, à quoi penses-tu en regardant ainsi l'horizon ? L'ami eut un bref soupir.
- Je pense.. que j'pense trop. Et qu'cette guerre est diablement longue à v'nir Glenn.
- Oësgard n'est plus très loin, seuls les dieux savent ce que nous allons y trouver... Quand est-ce que l'occhio basso pourra nous faire son premier rapport ?
- Les derniers occhi sont partis c'matin. Leur faudra encore une grosse ennéade pour s'déployer complèt'ment mais on peut espérer des résultats dans les trois jours à v'nir. Altiom s'envoya une rincée. C'tait d'jà un joyeux chienlit d'quadriller la Sgarde mais ça.. Disons qu'le Parrain reste confiant du moment qu'la guerre n'dure pas. Retombant un temps dans le silence, nordique et suderon laissèrent vagabonder regards et pensées. Les mots du souverain résonnaient dans l'esprit de l'archonte. Qu'allaient-ils trouver là-bas, derrière l'horizon. Restait-il seulement une terre à sauver ?
- Tu connais la ballade de Kat ? Une chanson de chez toi. Hah ! L'animal maîtrisait l'art du rebondissement, on ne lui enlèverait pas ça.
- Foutredieu si j'connais ? J'en soupais soir après soir, d'une gargotte miteuse à l'autre, tout l'long d'mes voyages ! Ah pour sûr la chose avait fait grand bruit dans l'temps, et j'dois admettre qu'en dam'lot candide qu'j'étais.. eh bien j'm'étais presque enamouré d'la d'moiselle ! avouait le luron en riant. Transporté par ses mémoires de jeunesse, il enchaîna la voix pleine de passion : une belle trobairitz qui vient t'réciter ses vers endiablés, le timbre chaud, l'accent chantant, qui t'narre l'aventure d'une fille d'nobliau désespérée, partant affronter le monde, seule contre tous, qui s'taille bien vite une réputation d'guerrière fougueuse et indépendante, d'croqueuse d'hommes à la chevelure d'feu et au cœur d'glace ! Aaaah mon bon Glenn ça t'émoustille l'jouvenceau en pas deux couplets, pardieux ! Toi-même tu t's'rais laissé avoir ! Tiens, fit-il après une nouvelle goulée, j'me rappelle une version qui tournait pas mal dans l'Treziato. Se mettant alors à tambouriner un rythme enjoué sur le parapet en remuant du chef, le gaillard commença à fredonner un petit air bien de chez lui.
Kathleen, elle ne veut pas se marier
elle préfère apprendre à lustrer les épées,
mais son père veut qu'elle épouse le duc,
alors elle lui répond, « garde-toi-le ton trou-duc ! »

Kathleen, elle en a marre de la vie de château
elle préfère rejoindre les maquereaux,
mais son chef se trouve une belle-de-nuit,
alors elle devint le nouveau maître des rouchies !

Kathleen, de la Dross elle en est la nouvelle maîtresse
De son escourgée elle les tient en laisse
Pas même la chaudepisse ne peut lui résister,
Car elle en a trouvé la clé !

Kathlenn, elle est enfin dépucelée,
De son père elle ne reçoit plus de courriers
Pas même le duc se risqua à la chercher,
Car elle était maître de sa forêt !
- Aussi raffiné qu'un pet d'galioth dans un bal langecin !


Dernière édition par Altiom d'Ydril le Dim 2 Aoû 2015 - 0:03, édité 3 fois (Raison : Autocorrec forumpro qui fait d'la merde)
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