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 Crise de foi.

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Dralassa en'Sharen
Drow
Dralassa en'Sharen


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MessageSujet: Crise de foi.   Crise de foi. I_icon_minitimeVen 18 Sep 2015 - 18:53

Au Puy, le Grand Temple de Teiweon était en grande effervescence dans ses niveaux inférieurs ; si les affidés et autres disciples continuaient de déclamer leurs mornes complaintes, de nettoyer les lieux ou de s’en remettre à la prière, les plus beaux quartiers bouillonnaient des dernières nouvelles. Celles-ci n’avaient fait qu’effectuer des aller-retour entre le volcan et l’Ithrii’Vaan depuis que les premières rumeurs étaient parvenues jusque-là. Dans un premier temps, on les considéra comme infondées. Puis, à mesure que d’autres colportaient leur lot de récits et de faits, l’on commença à y prêter attention, et le scepticisme se mua peu à peu en colère et récriminations. Des sombres de peu de foi avaient osé faire couler, dans le temple même de Sol’Dorn, un autre sang que celui destiné aux sacrifices.

Dralassa en’Sharen, avec la bénédiction de la Haut Prêtresse Elvanshalee, avait dépêché nombre de coursiers et de commissionnaires, les envoyant dans toute la ville de L’Ithrii’Vaan afin de mettre au clair les dernières nouvelles. Les marchands itinérants avaient été interrogés, les pèlerins avaient été questionnés, et l’on avait fait de même à l’encontre des zélotes de Teiweon, venus faire des offrandes à la Déesse des Ombres. Le tout, le plus diligemment possible, dans le calme et la sérénité. La Grande Prêtresse en avait recueilli une succession de faits qui, loin d’apporter des réponses, ne faisait qu’en poser de nouvelles. Des émeutes avaient éclaté dans la cité franche, des prêtres de Teiweon avaient été assassinés, et, pis encore, Tsarbrak n’avait eu de choix que de céder sa place à une certaine Ssasha, désormais Grande Prêtresse de Sol’Dorn.    

Ssasha. Dralassa la connaissait bien, pour avoir séjourné quelques décennies au sein du temple de Sol’Dorn, là où la première y avait peut-être passé quelque six cents années, depuis que les premiers guerriers du IV Ost s'y fussent installés. Elle ne l’avait jamais véritablement fréquentée, mais ses actions comme les ragots qui couraient sur la personne en disaient long à son sujet. Et bientôt ressurgirent les remembrances d’un passé depuis longtemps révolu, où Ssasha n’était qu’une prêtresse comme les autres. Ou presque. La quinteuse avait ses humeurs fantasques, appuyées par un âge canonique qui la distinguait en tout des autres sombres. Elle avait pour elle le poids d’une expérience séculaire, un charisme et une aura que peu égalaient, et, là où certains noirelfes pouvaient révéler l’impéritie de leur volonté, Ssasha, elle, l’exhibait dans toute sa splendeur intransigeante et inébranlable. Ce qu’elle voulait, elle l’obtenait, dût cela prendre des siècles. De mémoire, elle batifolait çà et là, usait de biaisements à son avantage, et feignait de bibeloter, de brelauder et de s’acagnarder plaisamment comme elle ourdissait en vérité des cabales dans l’ombre. Et voilà que sa patience venait enfin d’être récompensée, alors même qu’elle s’était elle-même investie du titre de Grande Prêtresse.

Beaucoup de cultistes s’étaient accouardis en voyant Ssasha prendre possession des lieux, alors même qu’elle avait adultéré la foi de chacun et les visées de Teiweon ; si certains avaient décidé de se ranger du côté de Tsabrak, la « Vérité » de la Déesse s’était soudainement imposée à eux, lorsqu’ils l’avaient impétrée, en observant les forces de l’imposteur. D’un coup de la main, ils avaient balayé des siècles et des siècles d’une tradition conservatrice et décidé de renier toute croyance.

Mais, au Puy, loin de la nitescence rougeâtre des lames gorgées de sang, le Grande Temple s’était insurgé face à pareille nouvelle, lui qui s’aheurtait profondément à ses coutumes ancestrales. C’était une sécession, un schisme évident que ne pouvait se permettre d’accepter le Puy, surtout lorsque l’on avait eu vent des craintes anciennes et profondes du nouveau despote. Car certains, parmi les plus âgés, semblaient se souvenir du temps de jadis, où Ssasha arpentait encore le sol glacial du Grand Temple. Et quelques nouvelles rumeurs venaient juste de fuiter, raisons pour lesquelles l’on s’était mis en branle pour de bon. Et à cela fallait-il y ajouter un changement politique et relationnel ; le Puy avait perdu une bonne partie de son emprise sur l’Ithrrii’Vaan depuis la désertion du IV Ost, il y avait de cela quelque temps déjà, et seuls les Temples parvenaient encore à exercer un certain contrôle, une certaine autorité sur leurs disciples inférieurs. Avec cette soudaine prise de pouvoir, un des liens qui maintenaient encore le Puy et l’Estrevent dans une certaine harmonie, bien que toute relative et hypocrite, venait d’être rompu. En sus d’être un véritable schisme, cet arêteux problème s’atournait d’une dimension politique.

Comme bon nombre d’autres sombres au sein du Temple, Dralassa fit part de ses opinions à l’encontre de ce qui était en train de se dérouler à Sol’Dorn, et s’en référa à la Haute Prêtresse Elvanshalee. Mieux valait s’atêter dès à présent à ce problème avant qu’il ne prît des allures plus dramatiques et irréversibles qu’il ne l’était déjà. Aussi la Grande Prêtresse fut-elle rapidement désignée pour s’en aller au-devant du problème, et impugner Ssasha vis-à-vis de son récent coup d’éclat. Ce choix découlait de lui-même ; Ssasha venait soudainement de gravir le plus haut échelon accessible à tout cultiste de Teiweon, et seule Elvanshalee lui demeurait encore supérieure. Toutefois, pour des raisons qui lui étaient propres, mais que l’on pouvait aisément deviner, la Haute Prêtresse ne quitterait pas les lieux dans l’immédiat, et chargeait donc un ambassadeur pour ce faire. Envoyer un simple disciple eût été un affront que Ssasha aurait pu balayer et dédaigner d’un revers de la main, et la sous-estimer n’était pas chose à faire. En la présence d’une Grande Prêtresse, l’égale de son propre rang, l’on pouvait au moins s’attendre à ce qu’elle la reçût, tout en évitant de prendre la situation à la légère. Dernièrement, encore, Dralassa connaissait Sol’Dorn et son temple pour y avoir séjourné quelques décennies, et Ssasha ne lui était pas étrangère. Il se pouvait que la réciproque fût tout aussi vraie.

Entourée d’une dizaine de reîtres sombres à la charge du Temple, ainsi que de trois prêtres et de quelques laquais, Dralassa en’Sharen quitta les lieux pour s’engager sur les routes, à destination de l’Ithrii’Vaan. Il n’y eut pas tant à relater de ce trajet qu’un voyage paisible et sans bissêtre qui la conduisit vers l’aménité du climat de l’Estrevent. S’il y avait eu çà et là des troupes de mercenaires ou de brigands, l’escorte de la Grande Prêtresse les dissuada bien de s’en prendre à eux ; attaquer à perte d’hommes n’était point rentable. Comme ils s’avançaient vers l’Ouest, le paysage s’altéra doucement, passant d’un désert aride et noirâtre à une terre plus riche et autrement plus fertile. Les arbres et la verdure apparurent peu à peu, et l’on prit grand soin de contourner la forêt et les villes qu’elle dissimulait ; la guerre était encore toute récente, si toujours pas d’actualité, et mieux valait s’éloigner des bois et de leurs frondaisons, territoires reconnus comme appartenant aux elfes. Quelques ruines ayant subi les outrages du temps, vestiges de l'ancien empire de Nisétis, les dominèrent du haut de leurs tours crevées, mais, si elles contenaient quelques habitants, là encore, personne ne se risqua à l'affrontement. Et Sol'Dorn fut bientôt en vue.  

Durant ce voyage qui s'était forlongé sur quelques énéades, Dralassa eu tout le loisir de pourpenser à ses prochains agissements. Les sombres étant ce qu’ils étaient, la Grande Prêtresse du Puy ne pouvait que comprendre ce qui avait conduit Ssasha à se comporter de la sorte, et, loin de la désestimer, elle ne lui vouait qu’une curiosité plus forte encore, sans pour autant qu’elle ne fût pas purifiée de toute exacerbation. L'ambassadrice bobillonna quelque peu sur la conduite à tenir. Devait-elle se lancer des dans gaudisseries à n’en plus finir, à feindre un air pincé et réprobateur, à s’endêver plus que jamais afin d’exhiber toute l’ire que pouvait ressentir Elvanshalee à l’encontre de pareil comportement, ou, encore, à se rencogner dans le dessouci le plus profond, se drapant dans une outrecuidante nonchalance ? Enfin, après moult délibérations avec elle-même, la sombre choisit le camp de ses affectations.

Autrefois énorme forteresse, les reflets de la ville se découpaient sur l'onde paisible du fleuve Olyia. Les différents ponts qui permettaient autrefois de couper l'accès au centre de la cité étaient désormais baissés en permanence, et un flot de chalands et de badauds ne cessaient que d'aller et de venir, obligeant souvent le courant à stagner en plein milieu de la route. Le tissu urbain s'était développé au-delà-des remparts protecteurs de la ville, laissant échapper des relents de puanteurs et de marécages associés à la délicieuse fragrance du pain que l'on venait de cuire et aux épices que l'on cultivait.

Faisant peu de cas de la plèbe, l'escorte de Dralassa se fraya un chemin au travers de la foule, avec presque autant de facilité que ne l'eût fait quelque autre prince marchand. Nul doute que Ssasha serait avertie de son arrivée, tôt ou tard. Par souci de dignité aussi bien que par ego, Dralassa se fit annoncer dans l'un des hôtels particuliers les plus luxueux qu'elle connaissait de ses années passées à Sol'Dorn. Le temps s'était écoulé, les décennies s'étaient envolées, et le poids de l'âge avait fait pression sur les fondations du bâtiment. L'édifice avait changé de main et de propriétaire, et s'il proposait encore bon nombre de choses, la Grande Prêtresse ne put que constater d'un service de moindre qualité, prestataire comme ancillaire. Qu'importait ; tout ce qu'elle demandait, avant de s'aboucher de la Grande Prêtresse Ssasha, c'était de pouvoir faire ses ablutions afin de retirer la poussière du trajet, et se vêtir en circonstance. Aussi se lava et s'adonisa-t-elle, aidée de ses dames d'atours, avant de se rendre devant le temple de Teiweon entourée de son escorte.

Sur le parvis du lieu sacré, elle ordonna à ce que seuls trois gardes la suivissent ; inutile de violer de nouveau le temple par la présence d'autres ruffians armés, tout autant qu'il n'était pas nécessaire que de provoquer d'emblée la Grande Prêtresse de Sol'Dorn en lui imposant tant de mercenaires. Nonobstant, même si Ssasha ne lèverait jamais directement la main sur elle, ce qui déclencherait assurément une guerre ouverte entre le Puy et l'Ithrii'Vaan, mieux valait prévenir que guérir, et autant de gardes qu'elle l'avait ordonné la suivrait comme son ombre.

L'entrée dans le temple, sous les représentations diverses de Teiweon ciselées dans la pierre de la pyramide angulaire, rappela à la sombre bien des réminiscences qu'elle occulta rapidement. S'avisant d'un disciple, elle le harpa de sa voix comme il passait non loin d'elle.

« Préviens la nouvellement Grande Prêtresse Ssasha que sa consœur Dralassa en'Sharen du Puy est présente céans-même afin de s'aboucher de sa personne. A tout hasard, je serai dans la salle de prière. Je connais le chemin. »

Comme à l'accoutumé, le ton était bas, neutre, murmuré. Les yeux du disciple cherchèrent, l'espace d'une demi-seconde, le regard de son interlocutrice, que pour rencontrer mieux un fin bandeau de lin. Dralassa, en revanche, eut tout le loisir de le détailler. Mais non, elle ne le connaissait pas. Ce devait être un tout nouveau.
Ses trois gardes sur les talons, la Grande Prêtresse s'enfonça dans les hauteurs du Temple de Teiweon.      
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MessageSujet: Re: Crise de foi.   Crise de foi. I_icon_minitimeMer 9 Déc 2015 - 0:28

La cour du Temple bruissait des rumeurs de complots de ses membres. Les clercs de la Mère, loin de s’apaiser sous le joug impérieux de l’héritière Myrrervs, s’agitaient au grès des ambitions de chacun. Les uns s’ébaudissaient de l’ascension accorte de leur championne, les autres pleuraient la chute terrible du vaincu, quand ceux qui restaient n’attendaient pas simplement que vînt finalement leur tour. Qu’importaient leurs atermoiements, Ssasha régnait et face à elle, il n’y avait pas eu un genou pour refuser de ployer. Elle avait contemplé leur nuque offerte, du haut de ses succès. Elle avait caressé leur orgueil froissé d’un regard superbe. Ils dansaient désormais dans la paume de sa dextre. De sa sénestre, elle couvait tendrement son alliance de rencontre avec Phar’roos. La matrone au sang mauvais s’était retirée pour un temps, loin des rancœurs et des vengeances, mais non sans avant avoir prêté serment. À son retour, la noirenaine prendrait place dans l’ombre de sa maîtresse et ne la quitterait plus que pour frapper ses ennemis. Elle n’aurait guère le loisir d’agir diversement, car sa tour noire avait été réclamée par d’autres. Khatib, mû par la fougue féroce dont il savait faire montre quand les événements l’y poussaient, avait dans l’heure suivant la chute de son père rallié à lui deux douzaines d’épées. Il les avait lancées à l’assaut du nichoir de la seconde Dothka, mais son audace ne lui avait offert qu’un donjon délabré. Du triste sort de Tsabrak, la tourelle n’avait livré aucun secret. Le lendemain, plusieurs de ses soldats s’étaient dispersés aux quatre vents. Depuis, Sol’Dorn tout entière attendait que commençât vraiment la guerre des anciens amants.


Quand Ssasha, enfin, rejoignit sa sœur devant la Mère, rien ne trahissait qu’elle approchât d’une égale ; Dralassa pouvait se targuer des honneurs qui lui étaient dus, là-bas au creux du volcan. À Sol’Dorn, pas même Hune’Baenre n’aurait pu lui courber le front de la maîtresse de céans. D’aucuns chercheraient à l’y contraindre, il leur faudrait au préalable lui arracher sa couronne.


« La Mère t’accueille en son Temple par ma voix, » salua l’ecclésiastique séculaire, avec une douceur mortifère qui ne devait tromper personne. Le Puy l’avait chassée des siècles auparavant, elle ne goûtait guère qu’il s’intéressât de nouveau à elle tandis qu’elle réclamait enfin ce qui lui était toujours revenu de plein droit.



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MessageSujet: Re: Crise de foi.   Crise de foi. I_icon_minitimeSam 12 Déc 2015 - 0:23

A renfort de détours et de perlustrations, mettant ses remembrances d’une autre vie à dure épreuve, Dralassa parvint dans la salle de prières, nimbée d’une douce fumée qui odorait d’un encens capiteux. Dans un acte de foi aussi bien que de recueillement, elle se mit à genoux, courbant l’échine face à quelque symbole que ce fût, avant de se plonger dans les évagations de son âme. Dans cet état ascétique, le temps se forlongea de manière indescriptible, courant, effleurant la Grande Prêtresse sans jamais véritablement l’atteindre, et, à son ressenti, cela pouvait avoir été des minutes comme des heures avant que ne vînt à sa rencontre Ssasha.

La prière avait rasséréné Dralassa de son silence et de sa méditation, sans pour autant avoir émoussé ses sens critiques et la perception de son environnement. Un bruissement se fit entendre derrière elle, d’autant plus audible que les trois reîtres qui l’accompagnaient s’étaient plongés dans une solennelle et respectueuse quiétude, attitude quelque peu étonnante lorsque l’on avait affaire à des mercenaires de cet acabit. Mais la crainte comme la renommée de Teiweon étaient telles que bien peu s’enorgueillissaient de pouvoir Lui manquer de déférence, que ce fût par les paroles aussi bien que par le comportement.
Ce ne fut que lorsque Ssasha lui déclara chattement la bienvenue dans le Temple que son homologue daigna cesser ses prières pour se relever et se tourner dans sa direction. Pour autant qu’elle s’en souvînt, la désormais Grande Prêtresse de Teiweon, affiliée à l’Ithri’Vaan, n’avait pas changé d’un iota, toujours aussi superbe et éclatante que contemptible à sa manière. A l’instar des siens, le temps semblait n’avoir aucune emprise, sur son corps comme sur son esprit, ce à quoi ne pouvaient prétendre les races inférieures qui subissaient ses outrages de plein fouet.  

«Que Teiweon soit de nouveau remerciée pour Son accueil ; je m’y suis déjà attelée en m’adonnant à la prière et à Sa contemplation », susurra-t-elle sur un ton bas, presque secret, mais qui ne découlait aucunement d’une volonté de tenir la moindre cabale. Dralassa n’était point venue en ce lieu pour baguenauder à la visite d’une ville qu’elle connaissait bien, pas plus qu’elle n’était là pour jaspiner en échangeant de plates sollicitudes, aussi entra-t-elle abandonnément dans le vif du sujet après qu’elles eurent quitté la salle pour s’enchrister, peut-être, dans quelque endroit plus propice aux palabres sérieuses.

«Tu devineras sans peine les raisons de ma présence, murmura-t-elle de sa voix cassée. Le Grand Temple de Notre Mère s’agite et se tracasse, jusqu’à aller tout naturellement s’indigner que l’on eût pu impunément toucher aux cheveux de Ses enfants. La rumeur enfle ; billevesées et coquecigrues prennent des allures de prophéties sitôt que l’on aborde les derniers évènements qui ont pris place en ce lieu. Ce n’est pas le sang de sacrifiés qui a coulé, mais bien celui de prêtres et de disciples, unis à Teiweon, et il semblerait que rien ne soit fait pour condamner les coupables d’un crime que l’on pourrait qualifier de lèse-majesté. Ou, à tout le moins, n’ont-ils toujours pas été retrouvés. »

Elle compassa soigneusement ses paroles, aussi bien pour poser ses questions pour ménager son éternelle voix, basse, brisée, et stoïque. Point d’agressivité ; un ton morne qui énonçait des affirmations alors que les yeux bandés de la noirelfe demeuraient tournés en direction du visage de sa vis-à-vis dans une expression des plus neutres.  

«J’ai connu Tsabrak, pour avoir séjourné à Sol’Dorn de longues années, et avoir officié dans ce même Temple. Je sais, comme chacun des adeptes s’y trouvant, qu’il était le Grand Prêtre. Mais le titre a changé de main, semble-t-il. Je n’en suis point étonnée à présent, car je fus bien entendu mise au courant avant d’entreprendre ce voyage. Ce qui m’étonne, en revanche, ce sont les raisons d’une telle passation de pouvoir, et je ne suis pas la seule à ne pouvoir percer le mystère de ce voile opaque, lequel n’est aucunement tributaire de notre Déesse, par ailleurs, mais qui t’échoit, à toi uniquement. Il ne m’incombe pas de devoir juger Tsabrak, car Teiweon l’a déjà fait. Et, au même titre que toi, il a été déclaré fidèle à la Vengeance. Il serait sage, je crois, de statuer sur la situation en cours, sans quoi cela risque-t-il de céder la place à un profond déconcert entre le Puy et Sol’Dorn. Il me faut parler à Tsabrak. »

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