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| Une campagne vue d'en bas [Meinhard] | |
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Walther Hohenburg
Humain
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| Sujet: Une campagne vue d'en bas [Meinhard] Sam 17 Oct 2015 - 8:35 | |
| - Précision hrp:
Ce rp se déroule en parallèle de Une campagne comme oncques ne vit
Une armée sur un champ de bataille pouvait avoir fière allure avec tous ses hommes bien ordonnés, bien disciplinés et prêts à mourir pour une bonne cause. Mais une armée en marche ou en attente en revanche... C'était une toute autre histoire. Non seulement les routes étaient devenues de vastes étendues boueuses à force de se faire piétiner par des milliers d'hommes, mais les quelques rares populations qui étaient restées vaille que vaille sur leurs terres, commencèrent surement à le regretter lorsque trois ost firent une jonction pour marcher ensemble contre l'envahisseur puysard. De mémoire d'homme, on avait rarement vu un tel spectacle et si les Grands pouvaient se vanter d'avoir réuni une telle quantité d'hommes, la piétaille elle, faisait de son mieux pour ne pas mourir de faim, de froid ou d'infection comme la peste qui avait sévi plusieurs ennéades plus tôt et qui avait tué un bon nombre d'hommes dont faisaient partie son frère et son père. Fatigué par les conditions du voyage, Walther commençait à accuser le coup et aurait pu donner ses derniers sous pour un abri au chaud. Mais devant, ses hommes s'arrêtèrent et l'on entendit Manfred maudire tous les dieux d'un seul coup.
-Bordel ! Pluie d'merde ! Pays d'merde ! La Carrette s'est embourbée...
Walther eut alors une pique de désespoir qui le foudroya sur place. Ils étaient tous trempés de la tête aux pieds et voilà que leur charrette où se trouvaient toutes leurs affaires venait d'être brutalement arrêtée par une boue trop abondante. Ne pouvant se résoudre à perdre espoir devant ses hommes, Walther prit sur lui et fit marche vers Manfred et quelques hommes qui s'évertuaient à pousser la charrette sans la moindre chance.
-Dirk et Wilfrid, allez nous chercher un endroit pour passer la nuit, abrité de préférence ! dit-il en regardant les deux pauvres hommes qui étaient presque enfoncés dans la boue à mi-cuisse. Les autres avec moi pour décharger la charrette, personne ne nous la prendra dans la nuit vu son état.
Sans broncher, ses gars s'exécutèrent assez vite pour pouvoir se mettre au plus tôt sous les quelques arbres encore debout. Une fois fait, certains en profitèrent pour faire une petite sieste tandis que d'autres s'échangèrent quelques morceaux de pain rassis. Jusqu'à ce que Dirk arrive en trombe d'un air affolé !
-M'sire Walther, m'sire Walther ! On a trouvé une vielle grange abandonnée. Une lueur d'espoir le saisit d'un coup. Mais...
-Mais quoi ?
-Y a un géant d'dans, Wil l'a vu et s'est fait attraper, dit-il en tentant de reprendre son souffle.
Ni une ni deux, Walther saisit son épée et ordonna à quelques gars de le suivre. Dirk les mena jusqu'à la grange après s'être trompé deux ou trois fois de route, mais ils finirent par y arriver avant que la lumière du jour s'éteigne. Un géant avait-il dit ? Il n'en avait jamais vu, mais il y avait pourtant des puysards à la frontière, et même des morts en vie alors qu'il y ait un géant... Une fois devant la grange qui donnait plus l'air d'être une ruine sur le point de s'écrouler, Walther s'avança lentement jusqu'à l'entrée de la baraque.
-Qui que vous soyez, vous avez un de mes hommes. Rendez-le nous ! Je ne vous le demanderai pas une seconde fois.
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| | | Meinhard d'Andorf
Humain
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| Sujet: Re: Une campagne vue d'en bas [Meinhard] Lun 19 Oct 2015 - 9:34 | |
| La pluie d’Oësgard.
Elle n’était ni douce, ni rafraîchissante. Dans un pays fantôme où le vent se muait en lames de froid qui percutaient les pauvres hères, où le ciel plus gris que la cendre ne laissait passer que de rares rayons de soleil… Les paysans d’ici avaient-ils d’ailleurs déjà vu le soleil en entier ? Toutes les conditions étaient réunies pour enquiquiner le voyageur mal préparé, et même ceux qui s’étaient organisés éprouvaient sans aucun doute des difficultés. La plaine était abandonnée, les quelques fermes laissées en friche par les multiples guerres s’étant déroulées sur le sol de Sgarde. Pourquoi une terre aussi peu accueillante était donc l’objet de tant de conflits ? Beaucoup avaient vu l’Oësgard sous son mauvais jour, et peu de gens arrivaient à voir ce qu’il y avait d’intéressant sur ces terres. Meinhard, lui, voyait cet endroit comme une terre oubliée des dieux.
Il avait trouvé une grange abandonnée pour s’abriter la nuit. Le fermier s’en était allé récemment, car il y avait encore quelques traces de roues laissées par une charrette. A l’intérieur du grand bâtiment, il y avait énormément de foin. C’était une véritable aubaine pour le voyageur en quête de rédemption, qui s’était juré de ne pas pénétrer chez les petites gens en leur absence, à la manière des voleurs et des coupe-jarrets notoires. Il conservait ses principes, malgré ses nombreuses interrogations sur son statut et son honneur. Il balaya cependant toutes ces questions pour la nuit. Arrivé sur un gros tas de foin, sur lequel il se coucha sans grâce, il sortit un morceau de sauciflard et s’en régala le gosier tout en se promettant d’allumer un feu. Le soir allait tomber, et rien ne se passait pour le moment.
Sa légère somnolence sur le tas de foin fut dérangée par le bruit spongieux des bottes s’enfonçant dans la boue. Ses yeux s’ouvrirent en grand, et il se releva peu à peu, écoutant les chuchotements de deux hommes passant près de la grange. De leurs dires, l’un d’eux s’appelait Dirk. L’autre ne prononça pas le nom du deuxième. Doucement, il se releva complètement, et alla se poster à l’entrée, caché derrière la grande porte. Seule sa dague était restée sur lui, mais il portait toujours son armure, et sa carrure imposante était souvent dissuasive. Les bruits de pas s’intensifièrent, aussi bien que les voix. Là, il put entendre leur conversation. L’un d’eux se demandait si l’endroit était abandonné. L’autre répondait que si ce n’était pas le cas, il s’occuperait personnellement du fermier. Et plus leur dialogue avançait, plus Meinhard avait l’impression d’avoir affaire à des bandits plutôt qu’à de simples voyageurs égarés.
Ils passèrent la porte pour pénétrer dans le grand bâtiment agricole rempli de bottes de foin. Leurs regards explorèrent rapidement l’endroit, le dénommé Dirk convenant que l’endroit était désert. Ce fut le moment que choisit le colosse pour intervenir. Il s’avança bruyamment vers les deux compères, si alarmés qu’ils se retournèrent de concert. Ils n’eurent pas le temps de réagir, trop occupés à regarder avec terreur un géant foncer sur eux. Il se saisit du deuxième type dont il n’avait pas le nom, et le lança à terre, le faisant rouler vers le foin. Dirk, quant à lui, échappa à l’emprise de Meinhard comme un poisson s’échappant des mains moites d’un pêcheur, fuyant la grange en courant tel un destrier disgracieux. Le chevalier grogna, puis se dirigea vers sa première victime, encore un peu groggy après les événements qui s’étaient enchaînés. Il se pencha au-dessus de lui.
« Tu ne trancheras la gorge de personne ce soir, petit criminel. »
Le type voulut répondre, mais il resta couché sur le dos, le regard perdu dans la toiture. Meinhard le laissa ainsi, toujours debout, attendant qu’il tente de se relever. Il ne voulait pas le tuer maintenant ; il n’avait encore rien fait de mal, techniquement. Ou s’il avait déjà tué, le colosse n’en savait rien. Il attendrait qu’il soit un peu moins sonné pour lui tirer les vers du nez…
Le temps passa, et le gars s’était plus ou moins remis de sa légère commotion. Pourtant, il ne voulait pas se relever. Meinhard se doutait bien pourquoi… Alors, il préféra s’asseoir à côté de lui, pour tenter de le faire parler, même s’il était toujours couché. Rien à faire, le pauvre homme était trop intimidé par le chevalier en plates qui le surplombait pour dire autre chose que ‘pitié’, ou d’autres piteux et pitoyables mots. Et à mesure qu’il attendait, il se demandait s’il ne faisait pas partie d’un groupement plus grand… Une sorte de bande de pillards et de maraudeurs, cherchant la voie de la facilité dans cette région bannie de la grâce céleste.
Sa réponse arriva bien vite. Des hommes commencèrent à cerner la grange de toutes parts. Meinhard était fait comme un rat. Il renifla, puis se saisit de l’homme à terre par les épaules. Lorsqu’il fut soulevé, ce dernier grogna, se plaignant que sa tête ressemblait à un grelot de saltimbanque depuis sa chute mémorable. Le colosse le fit taire en le secouant, remplaçant ses jérémiades par de nouveaux grognements, et gémissements, puis se dirigea vers l’entrée, où un autre gars, apparemment le chef, parlait au nom de sa compagnie de coupe-jarrets. Doucement, il s’en approcha, restant à une distance respectable du meneur des brigands. Il avait placé sa dague sous la gorge de son prisonnier, et gardait son visage dans l’ombre.
« Cet homme a tenté de tuer un innocent, et sûrement de me voler. Si je vous le rendais, subirait-il un châtiment mérité ? Ou en profiteriez-vous pour m’affronter à mon tour, une fois débarrassé de mon otage ? »
Il plissa les yeux. Quelque chose chez le jeune chef attira l’œil de Meinhard. Un écusson. Il l’avait déjà vu quelque part. Un corbeau noir… Bien que ce ne soit pas celui du Marquis Aymeric. Il haussa un sourcil.
« Depuis quand les chevaliers arétans se livrent-ils au pillage de chaumières ? »
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| | | Walther Hohenburg
Humain
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| Sujet: Re: Une campagne vue d'en bas [Meinhard] Lun 19 Oct 2015 - 11:32 | |
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Le temps s'était, comme qui dirait, arrêté devant le spectacle qui se jouait devant lui. Walther fut saisi d'effroi devant l'homme qui tenait une dague sous la gorge de Wilfrid. Ce dernier n'était peut-être pas un enfant de cœur et aurait probablement mérité de finir ainsi, mais il était sous sa responsabilité depuis le départ de Lourmel et il ne pourrait certainement pas se résoudre à le voir mourir de la sorte. De nouveau accaparé par l'immensité de l'homme tout de fer vêtu, Walther eut l'étrange impression d'avoir déjà entendu des rumeurs concernant un chevalier faisant deux têtes de plus que les autres. Mais ses pensées s'embrouillèrent lorsqu'il vit le géant prendre la parole. On ne pouvait voir son visage disséminé dans l'ombre, mais sa simple voix grave suffit à en faire tressaillir quelques-uns. Autour de lui, ses hommes devinrent nerveux et brandirent leurs armes face au géant. Même Manfred paraissait prêt à attaquer au moindre geste, mais il n'était pas question de faire mourir des hommes inutilement dans un conflit de la sorte. Du moins, pas encore.
Lorsqu'il entendit que Wilfrid avait tenté de tuer un homme et de voler le guerrier qui lui maintenant sa dague sous la gorge, cela le surprit quelque peu, mais il n'en montra aucun signe. Il n'avait pas le droit de perdre le contrôle, il n'était pas comme tous ces hommes sanguins qui usaient des armes à la moindre provocation. La nouvelle question que le géant posa fut encore plus perturbante que la précédente lorsqu'il demande ce que faisait un chevalier arétan à piller des chaumières. Sûr de lui, Walther fit signe à ses hommes de baisser leurs armes et s'avança de quelques pas afin de mieux voir le visage du preneur d'otage.
-Vous vous m'éprenez sur notre compte. Nous ne sommes pas des pillards et nous ne sommes encore moins venus pour voler ou saccager cette grange que vous habitiez et que nous ignorions complétement. dit-il d'une voix relativement confiante. Si l'homme que vous tenez a commis un délit, j'en répondrai moi-même devant le seigneur Braan d'Outremont pour qui nous nous battons et cet homme sera sévèrement puni séance tenante. Mais si vous le tuez, vous serez aussi considéré comme un criminel pour avoir égorgé un homme d'arme de Serramire.
En réalité, il doutait très fortement que la mort d'un de ses hommes provoque une quelconque réaction de la part des grands-officiers de Serramire, mais il fallait tenter le coup.
-Messire, je peux vous donner ma parole qu'aucun de mes hommes ne s'attaquera à vous si vous le relâchez. Il y aura suffisamment de puysards à pourfendre pour qu'on en vienne à tous s'entre-tuer d'une telle manière. Si vous ne pouvez faire confiance en ma parole parce que vous pensez que je ne suis que le chef d'une bande de pillards, alors laissez-moi me présenter et peut-être que cela vous sera suffisant pour lâcher prise. Je suis ser Walther Hohenburg, seigneur d'Ernal. Ernal n'était qu'une ferme fortifiée presque en ruine avec quelques fermes alentours tout aussi ruinée, mais peut-être que son titre aurait un quelconque effet sur le géant. Pour vous montrer ma bonne foi, je range ma lame dans son fourreau et mes hommes feront de même.
Il tourna rapidement la tête pour ordonner à ses gars de l'imiter, puis une fois que tout le monde eut terminé, Walther refit face au gigantesque guerrier qui n'avait quant à lui, toujours pas enlevé sa dague du cou de Wilfrid.
-Je vois que vous avez tout l'attirail d'un noble seigneur. Si vous vous présentiez, nous pourrions peut-être parler avec le respect mutuel qu'imposent nos titres. En tout cas, pour tout vous dire, notre charrette avec tout notre matériel s'est embourbée sur le chemin à cause de cette boue et j'ai envoyé deux de mes hommes chercher un toit pour nous abriter de cette fichue pluie durant la nuit. Mes hommes ont froid et nous sommes tous trempés, peut-être auriez-vous l'amabilité de nous laisser partager votre grange jusqu'à l'aube ?
Il avait tenté de désamorcer la situation à coup de diplomatie. De ce fait, il était peut être l'un des derniers à agir de la sorte dans ces contrées ravagées par les guerres successives. Il n'espérait plus qu'une seule chose, que cela paye et que le sang ne coule pas, il était encore trop tôt pour ça...
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| | | Meinhard d'Andorf
Humain
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| Sujet: Re: Une campagne vue d'en bas [Meinhard] Lun 26 Oct 2015 - 13:09 | |
| Meinhard étudiait les moindres mouvements du chevalier. Etait-il vraiment chevalier, d’ailleurs ? C’est vrai, il aurait très bien pu prendre l’armure et les armoiries sur un cadavre n’en ayant plus l’utilité. Son emprise sur la dague se resserrait, à mesure que la lame se rapprochait de la gorge de son prisonnier terrorisé. C’est alors que le chef des présumés bandits donna l’ordre à ses hommes de baisser leurs armes. Tous obéirent, et il s’autorisa d’avancer quelques pas en sa direction. Le Foudreguerre ne bougea pas d’un pouce, les yeux rivés sur la silhouette se portant à sa rencontre. Il se mit dès lors à expliquer ce qu’il se passerait s’il tuait à l’instant l’homme qu’il retenait en otage. Braan d’Outremont, hein ? Ces misérables gens faisaient donc partie d’un ost. Meinhard en fut quelque peu surpris, au vu de l’allure des soi-disant soldats. Mais il devait avouer que l’homme qui lui parlait savait plutôt bien parler, pour un voleur d’armure. Peut-être n’en était-il pas un tout compte fait ?
Il fallut cependant que le chevalier se présente pour que le couteau se mette lentement à quitter la carotide du dénommé Wilfrid. Hohenburg ? Il avait déjà entendu ce nom. Lorsque l’Atral était à feu et à sang, il avait vu des Hohenburg, sous la bannière de feu le comte Anséric. Mais il ne se souvenait que du dénommé Einhard, notamment parce qu’ils partageaient presque le même prénom. Ici, il n’était plus question d’un voleur et de sa bande de maraudeurs, mais d’un chevalier et de ses hommes d’armes. Ils rengainèrent d’ailleurs leurs armes, sous l’ordre de Walther. L’immense Meinhard se disait qu’il ferait bien de même, mais il entendit soudain le chevalier lui demander son identité. Méfiant quant à cette question piège, qui lui valut quelques passes d’armes surprises, il renifla, puis cracha à terre. Il s’avança d’un pas pour que son visage soit vu par sir Walther, et finit par annoncer :
« J’ai vu vos armoiries garnir celles du ban d’Anséric, lors de la guerre qui ravagea Sainte-Berthilde. C’est suffisant, je pense, pour vous accorder ma confiance comme je le ferais à un véritable chevalier, et ancien allié de circonstance. »
Sa dague retourna à son fourreau, laissant s’échapper de la gorge de Wilfrid, non pas une gerbe de sang, mais un soupir d’aise vrombissant. Le colosse poussa le drôle de sa main, le faisant rejoindre les rangs de ses amis d’une simple pression. Il n’eut pas à beaucoup insister, car son ancien otage avait sûrement eu dans l’idée de se réfugier tout de suite parmi ses camarades. Devant le chevalier, il abaissa courtoisement la tête.
« Par mesure de précaution, je souhaite taire mon nom ici, mais peut-être saurez-vous gagner un peu plus ma confiance lors des prochains jours. Pour vous, messire, je serai Meinhard. Et je ne sers plus vraiment personne, sinon la vénérée Damedieu. »
Il présenta l’intérieur de la grange de sa main.
« Vos hommes sont les bienvenus ici, ce n’est pas ma grange de toute façon. J’allais allumer un feu, il y a une réserve de bois dans le coin. Il me semble à moitié sec, la pluie l’a épargné mais pas l’humidité. Faites comme chez vous. »
Il se retourna pour aller s’asseoir sur son tas de paille, voyant les autres hommes pénétrer avec une certaine réserve le bâtiment à moitié délabré. Il ne pouvait pas vraiment leur en vouloir ; il y avait de cela une minute, il tenait encore entre ses mains l’un des leurs, une dague posée sur sa gorge nue et nouée par le stress. Reprenant son saucisson, Meinhard vit Walther s’approcher de lui. Il lui coupa un bout de sa viande froide, et lui donna lorsqu’il fut assez proche de lui.
« Alors comme ça, vous vous dirigez vers le front avec l’ost du seigneur d’Outremont ? Je vous pensais arétan, non serramirois… »
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| | | Walther Hohenburg
Humain
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| Sujet: Re: Une campagne vue d'en bas [Meinhard] Ven 30 Oct 2015 - 15:51 | |
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Par le plus grand des miracles, ces mots avaient eu gain de cause et aucun sang ne fut versé. Tandis que l'homme à la stature vertigineuse relâchait progressivement la gorge de Wilfrid, celui-ci tentait de retrouver un semblant de souffle pour tenter de récupérer ses esprits. Comme il l'avait ordonné à ses hommes, toutes les lames avaient été rangées et cela avait suffit à faire redescendre la tension quelque peu. Une fois que Wilfrid fut hors de danger, Walth eut aussi un soupir de soulagement qui lui permis de faire redescendre la pression à son tour. De toute évidence, si un combat avait éclaté, ses hommes auraient sûrement finit par mettre cet ours à terre, mais au prix de combien de vie ? Curieusement, le chevalier nommé Meinhard connaissait ses armoiries et savait que sa famille avait fait parti de l'ost d'Anséric. De toute évidence, cet homme s'était retrouvé dans le même camp pour qu'un semblant de confiance puisse être instaurée aussi rapidement. Un allié de circonstance disait-il ? Il lui faudrait en savoir un peu plus par la suite, mais pour le moment, l'ours de guerre partit s'asseoir sur un tas de paille et l'invita à la rejoindre en lui proposant un morceau de saucisson, qu'il accepta et mis en bouche par la suite. Au même moment, pendant que ses hommes commençaient à entreposer les affaires entièrement trempées, Meinhard évoqua la douloureuse question de savoir pourquoi il suivait un serramirois et non un arétan. Walther répondit tout d'abord avec un sourire de courtoisie pendant qu'il mangeait, puis il en vint à répondre à cet « allié de circonstance ».
-Vous avez vu juste, sir. Il eut une petite pensée pour son père et son frère et se demanda s'il devait continuer, mais après tout... qu'avait-il à y perdre ? Mon père a répondu à la levée du ban de notre ancien comte Wenceslas de Karlsburg. Lorsque celui-ci est parti rejoindre le maréchal du nord dans sa reconquête de la Sgardie, nous l'avons suivi avec nos quelques gens sortis de leurs terres. Mais la peste a emporté une grande partie des hommes, dont mon père, mon frère et le comte lui-même. Quand je suis revenu chez moi, j'étais seul, sans un seul sous en poche et j'ai décidé de reprendre la route pour assurer les finances de ma famille. C'était bien avant que le nouveau comte d'Arétria ne décide de rejoindre Serramire.
Il jeta un œil à ses hommes qui enlevaient leurs chausses pour tenter de les sécher. D'autres, sous l’œil de Manfred, tentaient d'allumer un feu qui ne pourrait que leur redonner un peu de moral une fois en vie.
-Nous avons quelques lièvres et des restes de pains rassis si vous le désirez. A défaut de ne plus croiser âme qui vive, la faune fourmille toujours dans ces bois. Dit-il avec un petit sourire de satisfaction.
Il regarda Wilfrid qui était resté presque immobile depuis que Meinhard lui avait laissé la vie. Cela ne faisait aucun doute qu'il n'avait jamais connu une telle frayeur, et d'un certain côté, Walther n'eut pas vraiment de peine. Voyant que son compair chevalier devait probablement se poser la question de « pourquoi était-il à la tête de ces reîtres à l'apparence si peu guerrière », il préféra couper court à toutes hypothèses en y répondant sans attendre.
-Si vous vous demandez ce que je fais à la tête d'une telle troupe, je vous répondrai que je ne le sais pas moi-même. Lâcha-t-il en laissant apparaître une petite pointe d'humour. A vrai dire, j'ai désengorgé les geôles d'une seigneurie en récupérant les petits criminels. Et avec l'aide du vieux Manfred, j'essaye de leur inculquer un minimum de valeur et d'honneur. D'après ce que vous m'avez dit maintenant, il semblerait que certains d'entre eux aient encore quelques enseignements à recevoir.
En échange du saucisson, Walther lui donna un morceau de pain et l'on commença à sentir la soupe qu'avait commencé à faire mijoter leur cuisinier improvisé, un certain Gropif, en référence à la verrue qui recouvrait presque la totalité de son nez. De leur côté, Rob le gras, Gervald et Fredrik avaient aménagés quelques couchettes dans la paille. Comme quoi la Damedieu veillait bien sur eux se dit-il, ou n'était-ce qu'une dernière faveur accordée juste avant leur mort...
-Une fois de plus, je vous remercie de nous avoir laissé entrer. Avec les batailles à venir, un peu de réconfort et de chaleur ne nous ferons pas de mal. Il eut l'envie de poser des questions pour connaître la provenance, mais se ravisa en se disant qu'il était peut être trop tôt. Mais la tentation fut trop forte et il eut envie de savoir comment ce Meinhard avait eu vent de sa famille. Pardonnez ma future question et ne vous sentez aucunement dans l'obligation d'y répondre, mais il m'a semblé avoir entendu toute à l'heure que vous aviez été l'un de nos alliés durant la guerre d'Atral. Etiez-vous également dans l'ost d'Anséric ?
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| | | Meinhard d'Andorf
Humain
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| Sujet: Re: Une campagne vue d'en bas [Meinhard] Mar 10 Nov 2015 - 11:52 | |
| Le chevalier Hohenburg commença dès lors à expliquer pourquoi il avait rejoint un ost de Serramire. Toute ouïe, Meinhard mâchait silencieusement son morceau de saucisson pendant que le jeune chevalier lui racontait son récit. Mais l’histoire en elle-même était loin d’être réjouissante. Il avait entendu parler de cette fameuse campagne en Sgardie, qui avait emporté beaucoup de soldats, victimes d’une étrange et foudroyante maladie. Le plus dérangeant, cependant, fut qu’elle ait coûté la vie à la famille entière de son invité de fortune. Tout à coup bien mal à l’aise, le grand Olyssean se gratta le crâne pensivement, écoutant la clôture des péripéties de l’homme. Le nouveau comte arétan avait apparemment décidé de se joindre à Serramire, pour la bataille face aux Noirauds, sans doute. Une bien sage décision, car ils avaient besoin de toutes les épées disponibles, à n’en point douter. C’était d’ailleurs pourquoi Meinhard voyageait lui-même jusqu’au front.
« Je suis… Chagriné d’apprendre les malheurs de votre famille. Mais votre survie, quant à elle, ne peut être que l’œuvre de Néera. Vous perpétuerez le nom de votre famille, j’en suis certain. Si la Damedieu vous est venue en aide, c’est qu’un grand destin se dessine devant vous. »
Les hommes du chevalier avaient apparemment trouvé le bois qu’il leur avait indiqué, car l’odeur du feu vint doucement embaumer la grange délabrée. Il était important qu’ils puissent se réchauffer pour cette nuit, lui-même n’avait pas extrêmement chaud en ce moment. Il devrait même enlever son armure s’il voulait bien dormir, mais le pouvait-il en présence de ces hommes aux gueules de coupe-jarrets ? Il ne doutait point de l’honneur de Walther, mais qu’en était-il de celui des autres ? Tiraillé entre deux idées, il préféra écouter ce que son homologue arétan avait à lui dire.
« Fort bien. J’ai une faim d’ogre. Et je pense en avoir l’apparence, aussi. »
Il sourit à son tour. Wilfrid était encore un peu sous le choc de sa rencontre brutale avec le Foudreguerre, et ce n’était sûrement pas lui qui dirait le contraire. Pourquoi ne l’avait-on jamais surnommé l’Ogre ? C’était une bonne question. Peut-être les gens par chez-lui étaient-ils trop prudents pour leur propre bien pour essayer de le nommer ainsi ? Il avait déjà entendu Géant, mais jamais un terme péjoratif. Cela prouvait que les gens pouvaient avoir un minimum de jugeote quand ils se mettaient à deviser face à un énorme colosse qui faisait presque deux fois leur taille.
Le chevalier Walther désigna ses hommes comme des repris de justice, ce qui n’étonna pas vraiment Meinhard. Ils en avaient la tronche, l’attitude, mais fort heureusement moins les mœurs. Du moins, quand on savait leur faire peur avec efficacité. La question d’enlever son armure se posait de moins en moins, avec cette révélation… Pourtant, le sieur d’Hohenburg avait une explication toute à son honneur quant à la levée d’une telle troupe.
« Ce que vous avez en tête de faire est plus qu’honorable, seigneur. Je crois également en la seconde chance, puisse Néera me donner raison. Et je suis sûr que vous arriverez à en faire quelque chose. »
Il accepta le morceau de pain avec un hochement de tête, et écouta la dernière question de l’Arétan. Malheureusement, comme il s’y attendait, elle fut tournée vers la guerre d’Atral, peste soit de ce conflit. Jouant distraitement avec son pain, il réfléchit à la meilleure manière d’aborder la chose. Il soupira, puis dit à Walther :
« Je ne puis vous mentir, chevalier, le Code l’interdit. Mais, non, je n’étais pas dans l’ost du comte Anséric. Mon seigneur avait rejoint le ban de Clélia d’Olyssea, car il était seigneur d’Erdlheim. J’ai combattu sous l’étendard du cygne. »
Il se tut tout à coup. Il ne devait pas non plus trop en dire. Ne pas mentir, non plus. C’était vraiment dur de trouver le subtil équilibre entre le mensonge et le non-dit. Et Meinhard n’était pas doué à ce genre de jeu…
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| | | Walther Hohenburg
Humain
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| Sujet: Re: Une campagne vue d'en bas [Meinhard] Jeu 19 Nov 2015 - 12:07 | |
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Meinhard n'avait pas répondu tout de suite à sa dernière question. Visiblement dérangé par un mal invisible, il reprit la parole en faisant part de son chagrin en ce qui concernait les morts de sa famille. Un tel mot dans la bouche d'un tel homme donnait une drôle de résonance, bien qu'il appréciât grandement la sympathie du grand homme. Que Néera ait voulu le garder en vie parce qu'un destin hors du commun l'attendait, en revanche, il en doutait fortement. La Damedieu avait abandonné ces terres désolées depuis que la guerre s'y était installée. Que les puysards l'envahissent maintenant en semant la mort et le chaos ne pouvait que confirmer ses dires. Néanmoins, ce Meinhard semblait être un chevalier errant prêchant la bonne parole de la Damedieu, et il ne voulut en aucun cas remettre sa foi en question. Après tout, c'était peut être justement des hommes de cette trempe qui manquait à la sgardie. Pas des combattants, mais bien des croyants...
Sans rien faire d'autre qu’acquiescer et répondre poliment par un sourire enjoué, Walther le laissa poursuivre. Au même instant, on leur servit la soupe avec quelques morceaux de lapins à peine cuits. Lui qui s'était fait une joie de manger un bon ragoût, voilà qu'on mettait encore son estomac à l'épreuve. Sans broncher, il avala la viande quasi crue et jeta un œil amical en direction du chevalier de la Damedieu.
Pouvoir converser avec l'un de ses semblables sans passer pour un noble inférieur était un luxe. Depuis qu'il avait pris la tête d'anciens prisonniers, on l'affublait de plusieurs surnoms et on ne le considérait plus vraiment comme faisant partie de la chevalerie. D'une, il se battait pour une contrée qui n'était pas la sienne et de deux, il était aussi pauvre que ses hommes. Rien de très reluisant pour pouvoir continuer à faire partie d'une noblesse élitiste. Pourtant, Meinhard salua son initiative et sembla lui faire un peu plus confiance. L'alcool aidant sûrement un peu dans ce genre de situation, le grand homme lâcha un bref soupir et finit par évoquer quelques éléments de son passé concernant la guerre d'Atral. Ainsi, il avait fait partie de l'ost de Clélia d'Olyssea et avait combattu sous les ordres du seigneur d'Erdlheim. Bien qu'amer en repensant à l'issue de cette guerre, Walther se réjouit néanmoins d'avoir en face de lui un de ses anciens alliés, car bien qu'ils aient tous deux combattu dans des armées différentes, ils avaient lutté dans le même camp. En ce temps de trouble, les alliances du passé pouvaient ressurgir à n'en pas douter, ce pourquoi, Walther leva brièvement sa coupe et prit de nouveau la parole.
-Triste guerre, triste fin... répondit-il avec amertume. Nous ne sommes pas à l'abri de connaître le même sort dans les prochains jours, bien que nos adversaires de l'époque ne mangeaient pas de chair humaine, eux. La simple idée de mourir en se faisant dévorer lui glaça le sang. Plutôt mourir brutalement en quelques instants, plutôt que d'agoniser pendant de longs jours en complétant un garde-manger. Sur ce point au moins, tout le monde paraissait être d'accord. Peut-être pourrions nous associer nos épées ? Lança-t-il alors comme s'il avait proposé au chevalier de reprendre de la soupe. Si vous le souhaitez, vous pouvez rejoindre notre petite troupe et m'aider à faire de ces gars, d'honnêtes gens et de bons combattants. Qu'en dites-vous ? Je sais que la proposition peut vous paraître quelque peu cavalière après la petite scène de toute à l'heure, mais vous semblez être un homme de foi et de principe lorsque tous les autres se perdent dans le néant... si vous acceptez, je ne peux vous assurer la grande fortune, même si je pense que vous ne venez pas dans ce but. Qui viendrait ici pour être riche de toute façon ? Je ne vous promettrai pas non plus la gloire et la notoriété puisque nous ne sommes que de la piétaille pour les plus grands de ce monde. Je peux néanmoins vous assurer une bonne compagnie et quelques rigolades, car dans le fond, ces hommes ne sont pas dénués d'humour, à défaut de ne pas toujours avoir d'honneurs.
Il savait que son offre n'était franchement pas très intéressante. Rejoindre une compagnie de reîtres n'était étrangement pas la première volonté d'un chevalier qui cherchait les honneurs et la renommée. Mais sur cette terre remplie de coupe-jarret et bandits en tous genre, il valait très certainement mieux ne pas se retrouver seul, et ce, même pour un géant vêtu d'une cuirasse.
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| | | Meinhard d'Andorf
Humain
Nombre de messages : 41 Âge : 28 Date d'inscription : 04/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 29ans à sa mort Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Une campagne vue d'en bas [Meinhard] Jeu 26 Nov 2015 - 11:59 | |
| Il n’y avait pas à dire, Meinhard avait vu des plats mieux préparés. Ces gens avaient-ils seulement jamais cuisiné quoi que ce soit ? A la vue du lapin à moitié cuit pataugeant dans la soupe que les repris de justice lui servaient comme pitance, le colosse se dit qu’on pouvait toujours trouver pire quelque part. Il étudia d’un œil critique la viande encore fort rouge, et lança un regard morose au cuisinier responsable de cette magnifique bouchée de paradis. L’homme semblait content de son œuvre. Apparemment, il n’avait encore jamais tenté de cuire le lapin dans de l’argile, comme lui le faisait si souvent lorsqu’il battait la campagne ou la sombre forêt. L’argile chauffé brûlait les poils et cuisait la viande. Une fois bien cuite, il était facile de casser l’argile, et de récupérer la viande tendre et encore saignante. Mais visiblement, il fallait tout leur apprendre. Walther lui-même le disait.
Néanmoins, il fit contre mauvaise fortune bon cœur, et avala goulument son repas, du plus vite qu’il le put pour éviter de s’attarder sur le goût infâme du semblant de ragoût. Tout en mangeant sa soupe, il écouta ce qu’avait à lui dire son homologue arétan. Il avait choisi son moment pour parler des Drows et de leur tendance de mangeurs de chair humaine… Il regarda à nouveau les morceaux de lapin presque crus, et décida de laisser le reste au corbeau, repoussant le bol sur le côté. Le chevalier avait tout du moins raison ; ici, ils allaient affronter les pires engeances que le monde ait engendrées, et seule leur Foi et leur Epée pourrait les sauver. En parlant d’épée, Walther proposa d’unir la sienne à celle de Meinhard, liant ainsi leur route vers le front. En tant que chevalier, le Foudreguerre était particulièrement honoré de ce genre de demande. La Damedieu lui envoyait ici un signe ; il devrait s’allier à un autre suivant de Néera pour triompher des forces obscures.
Inculquer les valeurs primordiales à ces coupe-jarrets allait sûrement être aussi compliqué que de vaincre les Sombres. Cependant, Meinahrd préférait grandement les voir retrouver le droit chemin, celui des Cinq, plutôt que de retomber dans la corruption la plus vile. Sauver des âmes en perdition, quel meilleure preuve que celle-ci pour qu’il se considère à nouveau comme un véritable chevalier ? Il sourit.
« J’accepte de joindre mon épée à la vôtre. Puisse la Damedieu sceller notre union fraternelle dans la victoire, même dans la mort. »
Il ricana, et les repris de justice affichèrent des mines sombres à la perspective d’un décès prochain.
« Et je les remettrai dans le droit chemin. Néera veut voir ses enfants bien éduqués, et nous, chevaliers, sommes à l’instar des prêtres, les tuteurs de la roture. Je promets de leur apprendre les valeurs bénéfiques de notre Déesse. »
Il se releva.
« Je ne recherche ni or, ni gloire personnelle, messire Hohenburg. Seulement la justice et la droiture. Ici, je joins mon destin au vôtre, pour le meilleur comme pour le pire. »
Il présenta son bras à Walther, pour qu’il lui serre l’avant-bras, à la manière des guerriers fraternels. Il ajouta, avec un clin d’œil :
« Oh, et si vos hommes sont meilleurs cuisiniers que baladins, j’ai peur que leurs blagues n’aient quelques relents de pourriture ! »
Il s’esclaffa d’un rire à la fois riche et franc, non sans provoquer le mécontentement du cuisinier, qui avait l’air de prendre facilement la mouche. Les autres ricanèrent en le pointant du doigt. Un peu de bonne humeur avant la boucherie, n’était-ce pas là plus rassurant ?
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| | | Walther Hohenburg
Humain
Nombre de messages : 139 Âge : 110 Date d'inscription : 09/01/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 32 Ans Taille : Niveau Magique :
| Sujet: Re: Une campagne vue d'en bas [Meinhard] Jeu 26 Nov 2015 - 15:00 | |
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La nuit commençait à tomber avec une petite fraîcheur estivale typiquement sgardienne en prime. Les hommes étaient exténués de leur marche forcée depuis les derniers jours et chaque moment d'accalmie était apprécié et utilisé pleinement. La fatigue commençait à l'assaillir lui aussi, ses yeux lui piquaient et son dos ne demandait plus qu'à se reposer un bref instant sur la paillasse qu'on lui avait donné. Un de ses hommes lui amena même une des nombreuses couvertures qui n'avait pas été touché par la pluie dans la charrette. Heureux de pouvoir se réchauffer un peu plus, Walther souffla et eut presque l'impression de ressentir toute la peine du monde. En face de lui, le chevalier Meinhard semblait un peu plus résistant que les autres, même s'il ne tarderait très certainement pas non plus à tomber de fatigue. Il y avait au moins eu une bonne nouvelle dans cette journée pluvieuse et boueuse. Un chevalier venait de rejoindre la compagnie de reître qu'il dirigeait et cela ne put que l'enthousiasmer un peu plus. Après avoir écouté le géant parler et répondre à ses commentaires, Walther sourit et s'emmitoufla un peu plus sous l'épaisse couverture. - Effectivement, mes hommes sont aussi de piètres conteurs, dit-il en laissant s'échapper un bref rire nerveux. Mais au moins, vous vous rendrez compte qu'ils ne manquent jamais de volonté pour ce genre d'âneries. L'obscurité avait intégralement recouvert les lieux. Seuls les quelques flammes permettaient d'y voir un peu plus clair. Certains de ses hommes étaient déjà en train de rêver, d'autres jacassaient tout comme eux. A côté, Manfred enseignait à l'un des jeunes comment réparer les trous dans les guenilles. Alors qu'il s'apprêtait à fermer les yeux à son tour, il regarda de nouveau l'immense colosse qui était assit en face de lui. - Vous semblez être un homme pieux, sire. J'aimerais avoir votre foi pour affronter nos ennemis, mais il semble qu'elle m'ait totalement abandonnée, dit-il en silence pour ne pas réveiller les dormeurs. Sur ce, il semblerait que la fatigue ne m'ait toujours pas quittée, elle. Bonne nuit, Meinhard, nous serons sûrement réveillés par les cors signalant le regroupement du ban, n'en soyez pas étonné. Sur ces dernières paroles, Walther s'allongea et posa sa tête contre une petite besace remplie de vêtements de rechange. Ce n'était pas le luxe le plus absolu et leur grange ne rivalisait très certainement pas avec les plus grands palais de leur temps, mais il eut tout de même l'impression d'avoir trouvé un havre de paix dans toute cette tempête. Était-ce la présence de cet homme de foi qui lui donnait ce sentiment ou était-ce le fait qu'il parcourait ces terres depuis des mois déjà et que le moindre confort s'avérait être un luxe ? Il n'aurait sut le dire et s'en garda même de le savoir. Ainsi, il passa une nuit sans rêver ni même cauchemarder comme il en avait l'habitude. Non, il ferma les yeux et lorsqu'il les rouvrit, le jour était revenu. A son réveil, une vitalité toute relative l'anima. Ce qui n'était pas le cas de ses hommes qui semblaient avoir le plus grand mal du monde à se réveiller. Une brume opaque encerclait complètement la grange et il tenta de chercher la moindre silhouette pouvant indiquer une présence ennemie. C'était toujours ce qu'il faisait lorsqu'il se trouvait dans une telle fumée. Ces brouillards avaient toujours eu l'effet de lui donner un peu trop d'imagination, disait son père. En réalité, depuis qu'il était entré en sgardie, ces phénomènes à la fois naturels et presque divins étaient quotidiens et tous les vétérans arétans devaient à présent les craindre. Le son des cors résonna dans toute la campagne avoisinante. Ces hommes se réveillèrent les uns après les autres. Chacun d'entre eux avaient visiblement passé une bonne nuit. Même Wilfrid avait récupéré de la terrible frayeur qu'il s'était faite la veille. A côté, Meinhard restait un peu à l'écart des hommes, qui eux, donnaient l'impression de vouloir se trouver le plus éloigné du géant par crainte de se prendre un mauvais coup. En tout cas, tous s’affairèrent à ranger les affaires le plus vite possible dans la charrette qui était encore coincée sur le chemin. Néanmoins, les deux chevaux, dont le sien, avaient retrouvé leur vigueur et la charrette finit par s'extirper de la boue après deux ou trois tentatives seulement. La petite compagnie put enfin reprendre la route et rejoindre l'arrière ban de l'ost Serramirois qui ne les avait pas attendu, sans grande surprise. Walther marchait en tête avec Meinhard. Les deux hommes arboraient leurs armures en tenant leurs boucliers et cela donnait un aspect plutôt impressionnant. Évidemment, dès que l'on regardait la meute qui suivait, l'image paraissait beaucoup moins digne d'une légende chevaleresque. - Encore une longue route devant nous, n'est-ce pas ? Dit-il pour mettre un terme au silence qui s'était installé. Au même moment, ils rentrèrent dans un village qui semblait être dénué de toute vie. C'était un village fantôme à n'en pas douter. Les quelques villageois avaient dû fuir depuis bien longtemps se dit-il tristement. La mort était devenue maîtresse des lieux et mêmes les soldats de l'ost n'osaient sortir de la route principale pour s'aventurer dans les petites maisons. Peur d'y trouver des cadavres ou bien pire, il n'aurait sut le dire. Toujours est-il qu'un silence morbide régna durant la traversée. Ils ne devaient plus être très loin du front maintenant, la grande bataille arrivait à grand pas... Néanmoins, à leur plus grande surprise, ils virent un enfant à moitié nue et recouvert de terre dans l'entrée d'une petite chaumière. Était-ce un esprit venu pour les tourmenter et leur montrer les ravages de la guerre. L'enfant semblait totalement vide, le regard perdu sur les hommes qui marchaient et qui faisaient en sorte de l'ignorer par peur de se prendre un mauvais sort. Mais lui la regardait comme s'il était complètement hypnotisé par la présence. - Mort et désolation, voilà tout ce qu'il reste aujourd'hui de la Sgardie. Cette terre mettra des décennies avant de s'en remettre si nous ressortons victorieux...
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