|
| [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) | |
| | Auteur | Message |
---|
Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Ven 6 Nov 2015 - 15:07 | |
| Forêt de l'Eteniril Première ennéade de Karfïas 773e année du dixième cycle Un bruissement à travers les feuillages. Le cri étranglé d’un enfant abandonné. Une course effrénée. À toi maintenant de rentrer dans la danse mortelle. Deux familles aux prises l’une avec l’autre ont laissé leur enfant se battre en duel, seulement pour ton adversaire la fuite est la seule option. Tu files ses traces jusqu’à ce que le moment se présente où l’Anaëh l’enfermera. La bête si jeune soit elle n’en est pas moins rusée, et sur un terrain qu’elle connait par cœur, forte de sa condition de créature, de constitution plus puissante que vous ses prédateurs. Elle fend les bois à travers les fins branchages, laissant derrière elle mille et un pièges de bois brisé, mais chaque pas s’éloigne un peu plus de son troupeau, sa famille, son salut, chassée en sens contraire par la tienne. Ta svelte constitution t’autorise à user d’acrobatie, à utiliser les basses branches à ton avantage, mais tu perds inexorablement du terrain. L’Anaëh continue de s’ouvrir devant votre chemin, et le piège ne se referme pas. À toi donc de forcer la nature, et de refermer tes crocs. Tu continues de courir, veillant à ne pas perdre ton équilibre, car tes bras se perdent en dangereuses arabesques. Le mouvement t’est familier, mais le rythme est rapide, plus qu’à l’accoutumée, et ta concentration, si elle vient à mal se partager, pourrait signifier l’échec. Le flux, tu dois le sentir vibrer sans t’y perdre. La danse ne doit pas interrompre la course, l’oeil ne doit pas se fermer au profit de l’oreille. Eveille tous tes sens à la fois, comme ils te l’ont appris, et à la chasse comme tu devras l’être à la guerre, soit mortel. Le grand cerf vient couper le chemin de ta proie, et dans un hurlement aussi silencieux que glacé, forcer la direction de sa course. Le jeune Glargass paniqué perd ses repères et et fuit le cornu, seulement pour être cueilli par des serres flamboyantes. C’est dans son dernier soupir l’animal qu’il comprendra le subterfuge, lorsque le blanc éclatant du cerf retomba en poudreuse, et que ta main vint se poser sur ses blessures, l’accompagnant dans la mort. Tu remercies la Prime Déesse une fois encore, pour la vie que vous preniez à sa création. Il ne mourra pas en vain cet enfant de l’Anaëh, puisque c’est pour prolonger votre vie que la sienne s’est arrêtée. Pour abréger les souffrances de la créature endormie, autant par empathie que par cérémonie, tu as enfoncé une lame à travers ses veines. Ne reste plus qu’à attendre l’arrivée de ta Noss et à partager ces chairs durement gagnées. La chasse est finie, mais tu n’en es pas moins inquiet. L’odeur de la viande fraîche aura vite fait de rayonner, et si tes pairs tardent trop à te trouver, alors c’est devant les prédateurs que tu devras défendre ton bien. Les bruissements dans les feuillages ne te disent rien de bon. Tu as pris cette vie par nécessité, tu refuses de devoir en prendre une seconde dans un défi de férocité.
Dernière édition par Estiam Faerin le Mar 17 Nov 2015 - 14:37, édité 2 fois |
| | | Halyalindë
Ancien
Nombre de messages : 1722 Âge : 97 Date d'inscription : 17/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Sam 7 Nov 2015 - 4:39 | |
| L'air frais et humide emplissait ses poumons, se faufilait jusqu'à sa peau pour le faire frissonner. La lumière qui filtrait de l'Au-Dessus marbrait le Monde de taches sombres sans forme ni symétrie. On pouvait jouer à cache-cache avec lui... Mais il finissait toujours par gagné ou par se lasser. C'était pas drôle. Alors plutôt profiter de cette course et de ce vent qui lui fouettait les sangs.
A chaque pas, il sentait la terre se glisser légèrement entre ses doigts et l'impulsion qu'elle répercutait avec ce léger amorti à chaque saut. L'humus retenait la poussière, gardant une odeur grasse et riche sur le Monde. Mais cela n'empêchait pas mille senteurs de venir titiller son appétit au gré de sa course. Cette résine âpre qu'il avait goûté quelque ombres auparavant. La sève sucré d'un arbre... bien trop haute pour qu'il l’atteigne de toute façon. Un parfum musqué de lapin de garenne. Le croisement de la piste d'un daim. Une plus désagréable. Inconnue. Dangereuse. Une plus appétissante. Inconnue. Tentante. Il voulait voir !
Il hurla et redoubla l'allure. Il n'avait pas peur. Il n'était pas seul. Même sans les voir, sans les sentir, il savait qu'ils étaient là. Les géants de bois défilaient à toute vitesse autour de lui. Il sautait sans s'arrêter au dessus des herbes piquantes, glissait sous les troncs qui barraient son chemin. Son corps agile vibrait au rythme de la chasse.
Deux hurlements lui répondirent. Un de chaque côté. Celui de son frère si semblable au sien. Il était excité, comme lui. Il avait senti cette nouvelle odeur, comme lui. Et celui de sa mère, monocorde, distant. Il faudrait qu'il attende d'être plus près d'elle pour entendre sa Vrai-Voix, mais elle répondait. Un long hurlement. Elle acceptait. Il en était sûr avant même de l'entendre. Elle les protégeait mais ils exploraient la forêt à l'envie.
Sachant que sa meute ne suivrait jamais son rythme, il ralenti pour les laisser se mettre en formation. La Vrai-Voix de sa mère glissa dans l'air, faible, un peu étrange ,mais tellement expressive. Un avertissement. L'Alpha voulait sa place. Pourtant, l'oreille aux aguets, il se sentait près à affronter l'univers entier. L'objet de sa traque était juste là.
Sans se poser de question, il sauta à travers un dernier buisson... Et se retrouva face à un Deux-pattes. Sa griffe était couverte d'un liquide rouge. L'odeur happait son esprit, aiguisait son appétit. Tout semblait plus clair, comme illuminé par ce parfum délicieux... mais qui n'était pas sien. De la chair morte reposait sur le sol. Un monceau de nourriture... Et comme toujours, il avait faim. Mais ce sang ne lui appartenait pas. Il n'aurait pas de saveur. Il ne sentirait pas la première chaleur le quitter.
Non. La proie prête à se défendre était un jouet bien plus amusant. Un nouveau défit à relevé. Son frère l'aurait plaqué au sol pour avoir eu cette pensée... Mais il ne serait pas la avant encore quelques instant. Sa mère non plus. Alors il était temps de faire ses preuves !
Les babines retroussées, la tête basse masquant sa gorge, la droite le poil ébouriffé, le gros loup blanc se ramassa sur lui, immobile. Ses yeux, aussi bleus que le jour de sa naissance, suivaient chaque micro-mouvement du Deux-pattes. Il était brave, pas stupide. S'il voulait goûter à un met délicat, il devrai l'affronter. Il avait observé que ces êtres tout en hauteurs protégeaient mal leurs jarrets.
Un grondement sourd remontait du font de sa gorge alors qu'il amorçait son manège. Il commença à tourner... lentement... pas à pas. Le loup ne quittait pas sa proie des yeux, près à réagir au moindre mouvement adverse.
Et, imperceptiblement, il s'approchait. - HRP:
Si c'est possible dans ta timeline, est-ce que je pourrais remonté la date d'une cinquantaine d'année? Sinon on continue comme ça, pas grave ^^
|
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Sam 7 Nov 2015 - 16:25 | |
| Le sable coule. Les secondes s’étirent dans l’infini, distordant la trame temporelle plus que l’éternité elfique ne le fait déjà. Les rayons du soleil filtrent timidement à travers le couvert végétal, torturant allègrement ton esprit angoissé. Les ombres et reflets se jouent de tes yeux. Des fantômes glissent à travers les feuillages, te laissant seul juge de leur provenance. Etais-ce ou non créature tangible à l’origine de ces ombres ? Souvent la réponse était non, souvent ce n’était que ton imagination qui jouait avec tes nerfs, et tu haïssais cette sensation. Être à la merci de l’inconnu, pour un elfe avide de savoir, est à la limite d’être rageant. Pour un elfe à la curiosité exacerbée, s’autoriser à penser être dans une situation où il était profitable que l’inconnu reste inconnu était inconcevable et pourtant voilà où tu en étais. Ah la malédiction de Tari, seule et unique sort capable de changer tous les esprits.
Ton cœur pulsait déjà la chamade, excité par la course, mais il ne s’arrêtera pas. Ton myocarde bat violemment ta poitrine, et ton instinct refuse de laisser retomber ta vigilance. Ces ombres au loin, les bruissements qui les accompagnent te prouvent qu’elles sont tangibles. Et elles se rapprochent. Leur vitesse, leur tracé, ce sont les ombres de prédateurs. Et tu sais lesquels. Tes tripes te remontent déjà en travers de la gorge alors que tu essaies de te convaincre de ne pas avoir reconnu les comportements, la course et surtout, les hurlements des loups et ton cœur s’arrache non pas de peur, mais de culpabilité. Parmi les prédateurs de cette forêt ta magie fait de toi l’un des plus dangereux, et tu en es plus qu’entièrement conscient. Le loup, lui, ne l’était sûrement pas.
À ses yeux tu n’es qu’un humanoïde de plus, et un humanoïde désarmé. Tu ne lui inspires que peu de crainte. Tu es simplement un jouet comme un autre, à cela près que tu comptes lui opposer maigre défense. Le loup ne comprend pas que dans cette situation, c’est son déguisement qui est le plus proche de celui de la proie. Il tourne, babines retroussées, grondant sa fierté du plus profond de sa gorge. Il se rapproche lentement de toi, t’éloigne de ta position de force pour chaque millimètre en moins qui vous sépare. Il profite sans honte aucune de la réticence que tu as à frapper. Ce jeu, tu ne pourras pas le perpétrer bien plus longtemps.
Lentement, tu t’accroupis au-devant de ta proie, regard au niveau de celui de ton adversaire. Yeux plissés. Main gauche au sol, main droite dans le dos, tu chasses l’inquiétude de ton esprit. Concentré sur ton duel à venir, tu puises dans les énergies, prépare déjà ton corps à les canaliser. La distance est ton alliée, qu’il s’approche un seul pas trop près, qu’il entre seulement dans ce que tu estimes être la portée de son bond, et alors ne serait-ce que pour un instant, tu promets d’oublier le respect que tu dois à la création des Dieux. Qu’il s’approche encore, et au prix de ses os, le loup orgueilleux retrouvera sa place dans la chaîne alimentaire.
Sur vos épaules « créatures intelligentes » repose la responsabilité de défendre l’Oeuvre, mais pour ce faire, déjà vous faut-il lui survivre. |
| | | Halyalindë
Ancien
Nombre de messages : 1722 Âge : 97 Date d'inscription : 17/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Sam 7 Nov 2015 - 18:39 | |
| Ce Deux-Pattes était différent. Les tons de sa fourrure, de sa peau, ses yeux calmes et concentré. Un prédateur, pas une proie. L'odeur de son adversaire n'était pas rendue rance par la panique comme celle des renardeaux qu'il avait dévoré plus tôt.
Un léger changement dans l'air fit d'autant plus gronder le loup. Cet être avait quelque chose de plus que les autres. Il était... Puissant... Le cœur du loup hésita un instant. Son sang battait ses tempes avec plus d'exaltation en pensant au combat à venir. Il pourrait prouver sa force à sa meute. Enfin !
… Mais son instinct rechignait à le laisser attaquer. Une sensation dans l'échine retenait son saut. Il ne pouvait s'empêcher de jauger plus précisément son adversaire, d'essayer de trouver une faille, un stratagème... Son frère aurait trouvé... Mais son frère n'aurait pas voulut se battre, lui. Il était peureux et fainéant... Même s'ils s'aimaient plus que tout.
Une oreille de l'animal bascula vers l'arrière, une seconde d'inattention, moins même. Mais il ne pouvait plus hésiter. L'inattention s'était la mort. Et il venait d'entendre la course de sa meute. Elle serait là dans un instant. Elle serait là dans un instant.
Le loup blanc bondit sur le côté, courant vers le couvert des broussailles et disparaissant entre les branches. Certains chasseurs expérimentés auraient sûrement certifiés qu'un loup n'aurait jamais élaboré ce genre de stratégie... Et pourtant... Il se glissa, ventre à terre, entre les racines du premier arbre. Terriblement agile pour sa corpulence, il fit demi-tour le plus silencieusement possible. Sa proie serait de côté. Et celui duquel elle avait une griffe. Pas de grand mouvement possible pour se défendre une fois qu'une mâchoire se serait refermé sur son bras armé.
Il n'attendit pas une seconde. Il n'avait plus le temps s'il voulait le faire. Sortant d'un bon de l'ombre, le gros loup blanc sauta à la gorge de sa cible, toutes griffes dehors. Ses crocs luisants cherchaient le bras, non la trachée.
Et tout s'accéléra.
Une odeur trop bien connue s'insinua jusqu'à lui. Sa cible disparue.
Avait-il atteint son adversaire ? Avait-il été touché ? Que c'était-il passé ? L’excitation de l'attaque retenait la douleur ? En retombant au sol, dérapant sur les feuilles humides, il n'était sûr de rien...
Elle courrait. Aussi vite que le lui permettait ses maigres jambes, elle courrait. Son cœur tambourinait dans sa poitrine comme s'il voulait en bondir. Des branches lui fouettaient la peau alors qu'elle s'agrippait au moindre morceau de bois pour ne pas glisser, pour gagner de l'avance. Ne serait-ce qu'une seconde d'avance. Elle avait entendu le hurlement de ses fils. Elle savait leur soif de découverte... aussi bien que l'esprit fier et combatif du plus jeune. Elle les avaient laisser prendre les devant, repérer leur proie... Puis elle avait vu les traces de ce Clan plus à l'Est.
Alors elle avait eu peur.
Elle se déplaçait sans une once d'hésitation au milieu de ses frères, connaissant la direction au plus profond de ses tripes. Si c'était ce qu'elle craignait, la proie était le prédateur.
Soudain, elle ralentit et se campa au pied d'un arbre, dans l'ombre d'un buisson d'aubépine. Son odorat atrophié ne pouvait discerner la présence de ses propres enfants. La résine qui suppurait du pin contre lequel elle était appuyée couvrait tout le reste. Pourtant elle savait qu'ils étaient non loin. La forêt le lui fredonnait à l'oreille, lui tordait le ventre, lui soufflait dans le coup.
Quelques pas devant elle, un prédateur armé, sérieux, en pleine possession de ses moyens. Il était presque de dos, elle ne s'attarda pas, sautant sur une branche basse aussi silencieusement qu'un félin. Elle sentait que quelque chose n'allait pas... Il était bien trop calme, bien trop concentré sans pour autant que l'on sente la tensions de ses muscles, près à bondir. Des signes étranges. L'étrange n'est jamais bon signe. Mais quoi qu'il se passe, elle ne le laisserait pas toucher à un seul de ses enfants.
Elle cherchait le cadet des yeux. Sa toison blanche restait invisible... Non ! Elle l'avait ! A sa droite. Sous les buissons. Elle eu à peine le temps de passer sur la branche la plus proche de l'elfe que le loup blanc sautait déjà. Elle plongea.
Ses bras se refermèrent sur l'homme sans prendre garde un seul instant au couteau qui lui entaillerait le bras. Au moins n'entamerait-il pas la chaire de son fils. La force de la chute les projeta tous deux à terre. Ses dents se refermèrent sur un bras... Mais lâchèrent avec un glapissement lorsque le sol les rattrapa.
Le souffle coupé, elle roula un peu plus loin et se releva dans le même mouvement pour faire de nouveau face à son ennemi sans que ses fils n'interviennent. Elle gronda un avertissement, mécontente, prit une inspiration sifflante et se jeta en avant pour le plaquer au sol avant qu'il ne se relève.
Son visage à un souffle de celui de son adversaire, elle eut enfin un instant pour le voir plus clairement à travers les mèches rousses qui obscurcissaient ses yeux. Un homme. Un elfe. Brave. Sous les mains sales et les ongles brisés de la louve, une peau hâlée. Curieusement hâlée pour des cheveux bien trop clair. Kÿria avait le sens de l'humour.
|
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Sam 7 Nov 2015 - 21:27 | |
| L’elfe et la bête les yeux dans les yeux. Il traîne l’animal, il te jauge avec plus d’attention que tu ne l’aurais espéré et ça, ça a le don de poser rictus sur ton visage. Touché. Tu n’es plus une proie mais un adversaire. Un adversaire qui mérite qu’il use de l’entièreté de ses ressources. Voilà donc un compliment venu de l’Anaëh elle-même. Qu’il en soit donc ainsi. Si duel était ce qu’il voulait, alors duel il aurait… au prix de sa vie. Ta poigne se desserre d’autour de ce qui peut sembler être ton outil de défense, pour te laisser libre d’user de ta véritable arme. S’il bondissait, alors tu lâcherais le couteau.
Tu observes l’animal en chien de faïence et fin analyste. Tu joues les miroirs, imite avec défi la moindre de ses attitudes, et surtout, tu tends l’oreille dès lors que la sienne se tourne. Ton ouïe n’est pas aussi fine que celle du loup, mais le peu qui te soit parvenu te fait comprendre qu’il est trop tard pour lui pour reculer. Quelqu’un arrive, ou plutôt quelque chose. Peut-être sa meute venait-elle assister au combat durant lequel le Blanc comptait prouver sa valeur ? Quelle tristesse. Tu devrais briser une seconde famille aujourd’hui.
Les grognements redoublent d’intensité, et alors, il bondit. Il se cache. Il fuit, le traître… non… il tente de te piéger. Animal retors. Tu as passé bien assez de temps à arpenter l’Anaëh pour sous-estimer la psychée de ses habitants. Tout comme toi cet animal pense. Tout comme toi il est capable d’élaborer une stratégie. Mais est-il assez fin stratège pour anticiper le contre ? Sûrement pas. Il est trop jeune, trop fougueux. Il ne te donnera pas plus de crédit qu’il ne t’en a déjà offert. Il reviendra, et alors, il frappera. L’entendre au moment de son saut, c’est tout ce dont tu as besoin.
Les branches claquent, des mâchoires s’ouvrent, ta lame glisse d’entre tes mains, une fois lancé, plus de demi-tour possible, tu sais où ton adversaire tombera. Les flux fusent à travers ton épiderme, tu es prêt à entamer la danse mortelle, mais tu n’as le temps de faire qu’un pas avant que d’autres dents ne s’ancrent dans ta chair. Ta concentration est subitement brisée, et ton corps arraché à la Toile en sort plus endolori que nécessaire. Heureusement, tu es vivant. Vivant, mais vaincu.
Au sol, brisé par ta propre magie, tu n’as rien pu faire d’autre que de te laisser immobiliser par… l’elfe… Tu venais d’être mordu par une elfe ? Plus de sept siècles en Miradelphia, à observer ton monde sous ses moindres coutures, et voilà qu’il arrivait encore à te surprendre. Tu as perdu, mais en bon joueur, tu acceptes ta défaite. Si tu dois mourir, alors tu mourrais comme aucun autre des tiens n’est mort. Sous les griffes de l’elfe-louve aux cheveux de feu. Doux rire au ventre.
- Suis-je bête. Une mère arrive toujours à temps pour sauver son fils.
Juste à temps. L’homme de pierre à l’équilibre précaire, figé, les mains prêtes à engloutir le crâne du loup blanc, en était la preuve. Une fraction de seconde encore, et ta créature faisait offrande du Lycan à Tari.
- L’orgueil de votre enfant le perdra un jour.
|
| | | Halyalindë
Ancien
Nombre de messages : 1722 Âge : 97 Date d'inscription : 17/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Sam 7 Nov 2015 - 23:32 | |
| Le léger goût de sang glissait sur les lèvres d'Halya. Pas le sien pour une fois. Elle évita qu'une minuscule goûte ne glisse de sa commissure en la rattrapant d'un coup de langue. Elle n'aurait certainement pas dû, mais cela faisait bien longtemps que le devoir des elfes n'avait plus cours. Une fois qu'on avait pris goût au sang, y voir le mal n'était plus possible.
Une vague de frisson se propagea dans son dos. Elle maîtrisait la situation et pour l'instant, c'était suffisant. Voir cet homme à sa merci était plus que tentant. Le parfum de sang qui roulait sur ses papilles aussi. Mais la sécurité de sa meute passait avant ses envies... Et se mettre à dos tout un clan pour lui n'était pas sage du tout.
Mais plus que sa faim ou l'envie de se mesurer à un être dont elle sentait devoir se méfier au plus profond d'elle-même, c'était sa réaction qui intriguait la jeune femme. Elle n'aimait pas chasser près des camps, autant pour ne pas attirer les chasseurs que pour ne pas avoir à croiser d'elfe qui ne pourraient comprendre. Qui la traiteraient comme ce qu'elle n'était plus. Ce qu'elle ne voulait plus être. Mais lui... Ne semblait même pas être surpris...
Elle pencha légèrement la tête, comme pour plonger un peu plus ses iris vertes dans les yeux pâles. Il était plus âgé qu'elle ne l'aurait cru... Sa réaction était.. Stupéfiante.
Le bruissement d'un buisson la ramena instantanément à la réalité. Rapidement, elle jeta un regard autour d'elle. Un loup gris tenant l'une de ses pattes avant recroquevillée venait d'arriver. Légèrement plus gros que le blanc, il soufflait fort. D'ailleurs son frère... Halya fronça les sourcils et raffermit la prise de ses jambes autour de sa proie. Elle sentait chaque tressaillement involontaire de son corps. La créature de pierre posée près d'eux ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose. L'elfe qu'elle tenait était un mage.
C'était ça le pressentiment qui lui serrait l'estomac. Maintenant qu'elle savait, et qu'elle voyait avec quelle facilité il avait créer ce golem miniature, elle pouvait se permettre de respirer plus sereinement. Elle en avait déjà tuer. C'était risqué, mais si Randil n'avait pas la moindre chance, elle se savait de taille à les protéger tous les deux.
Heureusement, les deux louveteaux allaient bien.
- L’orgueil de votre enfant le perdra un jour.
Le visage de la louve descendit sans une hésitation jusqu'à l'oreille de l'elfe comme si elle voulait la mordre, mais s'arrêta à un souffle de celle-ci. Pendant ce temps, sa main s'aventurait loin sur le côté pour se refermer sur la garde du couteau qu'il avait lâché. Une garde fine. Un couteau d'elfe.
-Ils sont ignorant. Tu es arrogant.
Sa voix était rauque, rendu pataude par des mois de mutismes. Elle était désormais habituée à d'autres modulations Mais il faut croire que la langue des elfes ne s'oublie jamais tout à fait, même lorsqu'on essaie de se perdre.
Elle refusait d'entendre une telle insulte de la part d'un homme si supérieurement orgueilleux. Autour d'elle, les deux louveteaux s'étaient rapprochés l'un de l'autre tout en restant à distance respectable de la statue de pierre et de son créateur. Ils n'osaient pas gronder. L'immense peau de loup qui couvrait le dos et le côté droit d'Halya, attachée en plusieurs points pour ne pas gêner ses mouvement, donnait une image étrange.
-Montre-moi ta gorge, souffla-t-elle encore en vrillant de nouveau son regard dans celui de l'elfe. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Dim 8 Nov 2015 - 0:47 | |
| - Pas arrogant, seulement réaliste.
Pas une once de vantardise dans ton discours, seul un constat, comme tu en as fait tant d’autres. Le jeune loup est fort mais trop fougueux. Son désir d’affrontement le pousse à aller chercher plus fort que lui pour prouver sa valeur. Si ainsi il continuait, alors il trouverait la mort, et leur offrirait le chagrin. Le scénario n’était cependant pour l’instant plus d’actualité, parce que tu avais perdu. À la merci de la Louve, et prêt à perdre la vie. Les crocs de la mère claquaient en écho à ses gestes bestiaux. Là où tu devines avoir autrefois été la grâce d’une citadine n’étaient plus que d’hargneux rictus lycans. Mais elle parle la mère louve, c’est qu’elle a donc des réponses à tes questions. Elle t’a surpris, elle veut prendre ta vie, alors elle te doit le savoir. Qui es-tu donc pour oser demander quoi que ce soit ? Tu es un elfe dans une pathétique position, et tu te sens encore le droit d’exiger ? Bien sûr que tu te sens le droit d’exiger. Ne reste-t-il rien de votre culture en elle ? Serait-elle assez cruelle pour refuser sa dernière volonté à un condamné ? Tu ne la quitte pas des yeux alors que tu tends ton cou à ta propre lame, et oses à nouveau prendre la parole.
- J’accepte ma défaite. Mais avant de tout me prendre, acceptez seulement, s’il vous plaît, de m’offrir un menu présent.
Tu ne saurais dire si c’est la surprise ou la colère qui se dessine sur son visage. Te pense-t-elle fou ou seulement arrogant, tu n’en as aucune idée, et ça ne t’intéresse pas le moins du monde. Un homme mort ne porte plus la moindre attention aux états d’âmes des vivants. Le condamné ne peut que profiter pleinement de ses derniers instants. Choisir de partir heureux plutôt qu’amer, d’autres n’y voyaient pas d’utilité, mais tu avais fait ton choix.
- J’aime savoir. Et tu m’intrigues. Est-ce que tu accepterais de confier à un homme à terre… Comment et Pourquoi ?
Comment en était-elle arrivée là ? Pourquoi avait-elle choisi la compagnie des loups plutôt que des siens ? C’est d’un ton bien moins solennel, plus proche de ta spontanéité habituelle et tutoyant la demoiselle, que tu lui posais la question. Et tu le lui demandais les yeux pétillants, comme un enfant quémandant une histoire à sa maman, mais tu le demandais les yeux humides, parce qu’à la fin de cette histoire, si histoire il y avait, viendrait le conte de ta chute. Oppressé, mais calme, en l’attente du destin, tu finis par laisser entièrement reposer ta tête au sol, muscles détendus, sourire toujours aux lèvres. Une larme unique coulant au coin de tes pupilles maintenant closes, tu pries l’once d’humanité qu’il reste à la Louve.
- Qu’est-ce qui a bien pu t’emmener à devenir mère des loups ?
Cette histoire tu n'auras pas l'occasion de la conter dans tes manuscrits. Quel dommage... ainsi l'Anaëh conservait un dernier mystère en son sein. Désormais, entre les mains de la forêt repose ton futur.
|
| | | Halyalindë
Ancien
Nombre de messages : 1722 Âge : 97 Date d'inscription : 17/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Dim 8 Nov 2015 - 1:42 | |
| L'orgueilleux mage n'était plus. Son histoire de présent surprenait la louve mais n'arrivait pas à l'agacer. Il regardait la mort en face alors que sa voix seule continuait à se battre pour obtenir une chose sur laquelle il n'avait aucun droit. Sans résistance, sans chercher d'échappatoire, sans que ses yeux étrange n'affirme une quelconque supériorité, l'elfe leva le menton, dévoilant sa gorge à quelques pouces de ce qui avait été sa lame. Elle pouvait voir sa peau de bronze se tendre à chaque pulsation de son cœur. La voix de l'elfe était fluide, une langue qu'elle avait laissé derrière elle... Mais qui, étrangement, n'enfonçait plus ses crocs au plus profond de son cœur.
Comme elle l'avait fait tant de fois lorsqu'ils suivaient une Meute pour apprendre, comme elle l'avait fait tant de fois pour rappeler ses fils à l'ordre, elle referma ses mâchoires sur la gorge qu'on lui tendait et serra peu à peu. La pointe du couteau posée juste sous l'oreille de sa proie en sécurité, elle serra jusqu'à sentir le muscle se tendre involontairement et la respiration qui ébouriffait ses cheveux siffler très légèrement... Puis lâcha prise et se redressa.
Il n'y avait plus aucune agressivité dans son attitude pendant qu'elle regardait la gorge qu'elle serrait quelques secondes plus tôt se gonfler d'air, pourtant elle ne reculait pas. Elle s'essuya la bouche d'un revers de main. Le couteau disparut dans les replis de l'énorme peau de loup qui couvrait son dos. Un sourire serein comme seules les bêtes incapables de mensonge peuvent en connaître flottait sur son visage... Un sourire sur lequel flottait un voile de tristesse à peine visible.
- Pourquoi demander ça maintenant ?
L'elfe était étrange. Assez étrange, assez ouvert à Anaëh pour avoir des allures de signes. Jamais elle ne serait aller contre le vent, contre la direction dans laquelle la poussait la main de la Mère. Plus jamais.
- Comment tu as su qu'ils sont mes enfants ?
Elle ne demandait pas un présent, elle ne quémandait pas une réponse ni n’acceptait de répondre à la question de l'elfe. Elle voulait juste savoir... Savoir si Kÿria l'avait punie ou récompensée ? Si elle était damnée ou bénie ? Savoir pourquoi elle s'était si facilement lié à eux ? Savoir comment lui, un elfe, un étranger, avait compris ce que tous se refusaient à voir. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Dim 8 Nov 2015 - 3:29 | |
| Coupant. Chaud. Humide. Ce n’est pas une lame. C’est une mâchoire. Une fois de plus, les crocs de l’elfe-louve se referment sur tes chairs. Cette fois-ci sans les fendre. Elle presse ton cou lentement, méthodiquement, jusqu’à faire obstacle à ta colonne d’air. Elle attend que ton souffle se coupe, et alors elle te libère… venait-elle réellement de te punir ? Tu ne comprenais pas réellement, mais c’est le sentiment qui s’en dégageait. Sous ses crocs, après plus de sept siècles de vie, tu te serais presque à nouveau senti enfant. Et elle reprenait pied, te laissant la vie sauve, et par-dessus tout, la liberté. D’une manière ou d’une autre, tu venais de passer l’épreuve de la Louve, et avec tes poumons pour en conter l’histoire.
L’Histoire, son histoire, elle ne te l’avait pas contée. Après tout elle ne te prendrait rien, elle ne te devait donc rien. Probablement préfère-t-elle savoir sa légende hors de portée de ses anciens congénères et n’acceptera-t-elle donc pas de te la partager, toi à qui elle laisse la vie. Ou alors y a-t-il tant de douleur dans ces mots qu’elle préfère te laisser la vie plutôt qu’avoir à les prononcer. Elle ne te doit rien, mais elle a attisé ta curiosité, et quitte à faire serment de conserver le secret, tu voulais savoir ce que cachait cette apparente tristesse. Fort de l’air circulant à nouveau, tu te redresses, lentement, pour ne pas attiser les foudres des enfants après t’être attiré celles de la matriarche. Ton regard libéré de la mort, mais portant toujours les traces des larmes retourne à la recherche du sien. La voix rauque de la Louve à la crinière de feu retrouvait à travers l’inflexion d’une interrogation un peu de sa clarté. À question sincère, réponse sincère.
- J’aime savoir. Je n'aurais pas voulu mourir ignare, voilà tout.
La curiosité est l’une des choses que l’on ne peut expliquer. Certains vous diront que le savoir c’est le pouvoir. Que l’on cherche l’information pour établir sa domination. Ceux-là tu les accuseras de perversion. Le savoir est une force qu’il faut savoir utiliser lorsque les temps l’appellent comme il peut être une histoire à sceller à jamais. La curiosité, c’est à la fois cette chose malsaine qui vous pousse à l’idiotie, et ce qui vous ouvre les yeux. L’envie de savoir est ce qui pousse ceux qui l’ont à observer et leur permet de comprendre. Ta curiosité est à la fois la raison pour laquelle tu as voulu connaître son histoire et ce qui t’a permis de reconnaître son lien.
- Parce que tu réagis comme une mère. Ça m’a semblé évident.
Elle t’a sauté au cou pour défendre sa progéniture, mais elle t’a aussi pris pour les punir. Elle s’est approprié l’adversaire de son fils pour ne jamais le lui rendre, et cela en soi était déjà un geste fort. Rien ne l’empêchait de t’immobiliser pour t’offrir en pâture au loup blanc. Tu as vu dans son regard la peur, mais aussi l’agacement, et tu n’en étais pas la seule source. Et puis, cette manière qu’ils avaient de s’éclipser derrière elle… tu ne vois pas comment quelqu’un aurait pu ignorer le lien qui les unit.
- Moi aussi j’ai une mère, qui aurait en situation similaire, sûrement réagi de manière similaire… bien que je doute qu’elle ait autant de mordant…
Ton éternel et agréable rictus vient reconquérir ton visage. Tes pensées vont vers ta mère, et vers ta Noss. Ils auraient dû être là depuis bien longtemps déjà, et pas l’ombre d’un autre elfe entre les feuillages. Le calme, presque silence de la Symphonie autour de vous n’y étant certainement pas étrangers. Ta rencontre avec la meute n’est pas anodine, la forêt le sait, où qu’ils puissent être, les membres de ta Noss l’auront reconnu.
- Mais eux ? N’est-ce pas la peau de leur véritable mère que tu portes ?
À vrai dire tu n’en sais rien. Tu ne fais qu’émettre des suppositions à la recherche de réponses. Dans le plus grand des respect, ton ton questionne sans porter ni accusation ni jugement. Quel triste événement, parce que la tristesse miroitait dans ses pupilles, avait bien pu l’emmener à tout abandonner pour vivre avec les loups ? |
| | | Halyalindë
Ancien
Nombre de messages : 1722 Âge : 97 Date d'inscription : 17/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Dim 8 Nov 2015 - 4:41 | |
| -J'aime savoir.
La cruauté de la Mère n'avait donc pas de limite pour ses enfants égarés.
« Mais pourquoi tu me pose toutes ces questions ! -J'aime savoir. »
Un autre visage, d'un autre temps. Des kilomètre de peau blanche, tannée par une vie de labeur. Des cheveux noirs devenus blancs. Une autre voix. Une autre vie.
« Raconte moi ton histoire, Arava. Qu'est-ce qui a bien pu pousser une elfe comme toi à quitter sa forêt. Vous êtes pas du genre voyageurs par chez-vous d'habitude... »
Le teint brusquement pâle, elle aurait voulut s'enfuir à nouveau. Le tuer ou lui tourner le dos à cet elfe qui osait parler de la sorte... Elle regrettait d'avoir accepter sa soumission. Elle regrettait de ne pouvoir le considérer comme un simple ennemi. Mais elle n'en avait pas le droit. Elle suppliait intérieurement la Mère de lui épargner la suite. Que sa main bienveillante la protège... mais elle savait qu'elle en était pas digne. Elle s'était détournée des Voies. Elle avait tuer sans raison. Si la Mère voulait lui prouver que le temps était venu d'arrêter de fuir, alors...
Elle se rendit compte qu'elle avait perdu pied quelques instants lorsque le museau humide d'Unmiriël se posa dans son cou. Le loup gris gardait un œil attentif sur l'étranger, mais il savait que sa présence était nécessaire malgré tout. Halya ne l'avait pas sentit approcher... Il avait boitillé jusqu'à elle et elle ne l'avait même pas entendu.
- … autant de mordant…
Elle fronça un peu les sourcils, consciente qu'elle avait raté une partie de la réponse qu'elle attendait... Mais ça n'avait que peu d'importance. Elle passa ses doigts dans l'épaisse fourrure mouchetée et recula juste assez pour libérer les jambes de l'elfe. Il souriait. Un sourire qui signifiait bien plus que de la joie. Quoi exactement ? Avait-elle seulement envie de le savoir ?
A la question suivante de l'elfe, elle attrapa machinalement un pan de la fourrure de sa main gauche. Une erreur, une décision, un serment. Une preuve pour que jamais elle n'oublie. Le loup blanc arriva à son tour au côté de sa mère en gémissant. Elle laissa glisser sa main sur tout le long de son dos avant d'inspirer et expirer à fond dans un tête à tête improbable avec l'animal.
Soudain, sa main s'immobilisa et elle tourna de nouveau son regard vers l'elfe en face d'elle. La main qui agrippait la fourrure passa à l'intérieur. La lumière du soleil joua sur le fil d'une lame lorsqu'elle l'en ressortit. Elle retourna l'arme entre ses doigts couturés de cicatrices et couvert de terre.
Quoi d'autre pour faire taire cette voix ?
Elle croisa le regard de ses enfant et son sourire revint, mélancolique mais empli d'un amour qui avait toutes les raisons de ne pas exister.
-Tu veux savoir ? Tu devras faire une promesse après. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Dim 8 Nov 2015 - 15:04 | |
| Son visage empreint de la sincérité des créatures de la forêt, bien loin de l’habituelle impassibilité elfique. Chaque mot et chaque attitude la pousse à penser. À travers toi elle reprend douloureusement contact avec ce qu’elle autrefois fût. Douce mélancolie quand tu nous tiens. Souvenirs souvenirs, pourquoi êtes-vous donc si cruels ? Les mots les plus innocents sont ceux qui frappent le plus fort. Quelques syllabes l’auront plus vite poussée dans ses retranchements que n’aurait pu le faire quelconque violence physique. Tu devines ne pas être le premier à prononcer ces mots face à la rousse. De courts bonheurs à l’origine de longue peines. Une indescriptible détresse. D’irréparables erreurs. Ainsi était fait le passé de la Louve, et bien que tu joues les ignorants, tu imagines très bien la profondeur des blessures nécessaires à créer l’exil. Parmi les loups au moins elle semblait retrouver une famille. La truffe froide de son enfant posée sur ses plaies, elle pouvait oublier et revivre. Apaisée par le plus sage des loups, elle achevait enfin ta libération, te laissant le loisir de reprendre toute ta hauteur. Enfin de retour dans une position digne.
C’est elle à présent qui se retrouvait oppressée, assaillie par une vérité que tu comprenais avoir devinée. La mère agrippe presque honteusement la fourrure qui maintenant est sienne, et l’empathie vient jouer avec tes sens. Ton éternel sourire se fade pendant un instant, et tes pupilles roulent de culpabilité. La main de ton bras intact vient se poser sur la morsure encore douloureuse que ton interlocutrice lui a infligé. L’éclat solaire de tes iris blonds se laisse éclipser par le malaise ambiant ; leurs derniers rayons viennent éclairer la mine désormais infiniment moins menaçante de ton ancien adversaire, lui exprimer ta sympathie.
Tu n’éprouves aucune rancœur envers le loup qui n’a fait que suivre sa nature, ni envers la mère qui a tout fait pour protéger sa progéniture. Le monde sauvage est ainsi fait. La mort plane au-dessus de tous ceux qui osent s’y faufiler. Tu espères seulement que mère comme enfant reconnaissent la légitimité de tes actes, et ne t’en tiennent pas plus rigueur que tu ne le mérites. Adversaire d’un jour n’est pas ennemi de toujours. En dehors de l’arène, la rivalité est enterrée. C’est autrement que par la violence que les douleurs sont expiées.
- …Tu devras faire une promesse après.
Alors au simple prix d’un serment, la vérité allait éclater ? L’offre est alléchante, mais les conditions éveillent ta méfiance. Accepter l’histoire avant de promettre, c’était courir bien trop de risque. La seconde inconnue est la plus menaçante, c’est d’elle que tu chercheras la solution avant d’aller plus loin.
- Laisses-moi connaître quelle promesse avant de me la forcer. Une fois que je t’aurai donné ma parole, libre à toi de te confier ou de te rétracter.
|
| | | Halyalindë
Ancien
Nombre de messages : 1722 Âge : 97 Date d'inscription : 17/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Dim 8 Nov 2015 - 18:56 | |
| L'elfe s'était redressé, calmement. Il ne partirait pas de lui-même. Il ne fuirait pas. Car elle n'était plus une menace. Car Kÿria était à ses côté et qu'Anaëh les observaient. La fourrure qu'elle porte avec tant de fierté pesait son poids.
Halya était bien loin de se demander si elle devait garder rancœur de ce que cet homme avait faillit faire. Bien loin de penser à l'arrivée prochaine de toute une troupe de chasseur Noss. Bien loin aussi du combat qu'elle aurait tant aimé mener quelques secondes seulement auparavant. Il était tout le contraire de ce qu'elle était.
Il cherchait à savoir, à se souvenir, à apprendre. Il se serait laissé mourir sous ses crocs sans résister. Il avait admis sa défaite sans mauvaise foi. Les elfes avaient-ils donc perdu toute leur combativité. Ou avait-il la folie de croire qu'un sacrifice volontaire pouvait être noble ? Il n'y avait décidément rien de noble dans le fait de mourir, quelque soit la façon.
Vais avec sa hauteur, il semblait avoir retrouvé un semblant d'espoir. Lui qui disait ne rien vouloir de plus qu'une histoire... Elle avait été attrapée par sa propre demande. Une promesse. Des mots. Du vent. Rien de tangible. Juste un espoir.
A genoux, elle planta dans le sol la lame qu'elle avait prise à l'elfe. Le coup avait été vif. Lentement, elle se mis en tailleurs. Elle regardait l'arme de travers pendant quelques instant, ses mains retrouvant les fourrures de ses enfants. Peut-être était-ce le signe qu'elle attendait. Le signe qu'elle avait atteint le point de non-retour. La survie lui allait mieux que la vie... Elle ne voulait pas les abandonner maintenant. Mais ce que la déesse avait donner...
A cet instant, elle remettait tout entre les mains de la Mère de toute chose.
Les yeux vert clair d'Halya passèrent sur la statue de pierre avant de se vriller impitoyablement dans ceux de l'elfe.
- A la fin, si tu penses que j'ai le droit de mourir. Tue moi.
Elle ne se laisserait pas mourir. Elle n'en était plus capable maintenant. Mais de toutes les créatures que la Mère avait mises sur sa route depuis son retour, elle était face à l'un des rares adversaire qui avait une chance d'y parvenir. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Dim 8 Nov 2015 - 21:37 | |
| Tu ne t’inquiètes pas réellement de ce qu’elle est sur le point de te demander. L’incertitude dans laquelle elle te laisse baigner n’écorche pas tes instincts. Tout ira pour le mieux. Si votre Mère avait permis que tu réchappes à la mort, si la Louve t’avait accepté comme digne, alors rien ne pourrait briser ce moment. Pourquoi alors tant de méfiance ? Pourquoi demander les conditions si tu ne les sens pas funestes ? Et bien parce que l’on est jamais trop prudent. Si elle devait te demander avant de donner, c’est que tout n’était pas dit, que les conditions n’étaient pas encore réunies. Cérémonieusement, la conteuse plante la griffe qu’elle t’a prise dans le sol, et l’y rejoint sans tarder. L’attitude grave, elle prend les traits de celle qui s’apprête à demander l’impossible, et alors voilà que ta gorge se ferme à nouveau. Son regard te fait froid dans le dos. Un froid de mort. Au moins aussi terrible que les mots qu’elle ose prononcer.
- Tue-moi.
L’écho des deux syllabes résonne et se perd dans l’infini. Pourquoi ? Pourquoi ainsi offrir sa vie aux humeurs d’un inconnu ? Tu lui as offert de prendre la tienne parce que tu avais déjà perdu. Elle avait déjà la position de force. Tu étais immobilisé, désarmé, incapable de rediriger les flux. Tu avais accepté ta mort parce que ton combat était déjà perdu. Tu as tué le Glargass pour nourrir ta Noss. Tu aurais tué son enfant pour sauver ta vie. Tu n’allais pas la tuer elle sans raison. D’autant plus que tu sais pertinemment qu’elle ne se laissera pas faire, qu’elle te le demande que parce qu’elle te sait capable de vaincre. Tu refuses de risquer deux… voir même quatre précieuses vies au nom d’un stupide sentiment de culpabilité.
Tu tombes à genoux, face à elle, et soutien son regard destructeur de tes iris blonds, illuminés des reflets de la compassion. La louve t’a posé ses conditions, qu’elle accepte ta réponse. Maladroitement, gêné tant par la position inconfortable que par l’acte à la limite de l’intrusion, tu as posé tes mains sur ses épaules, cherché un semblant non pas d’approbation mais de tolérance chez ses fils, pour finalement la prendre dans tes bras. Comme personne n’avait dû le faire depuis bien longtemps. Comme elle en avait sûrement secrètement besoin.
- Aucune mère n’a le droit de mourir. Au contraire, vivre est la seule façon de réparer ses erreurs. Tes enfants ont encore besoin de toi.
Tu desserres ton étreinte. Et alors la folie te prend. Ta main quitte la mère en face de laquelle tu t’es installé pour aller se perdre sur des sentiers interdits. Ce même loup qui te sautait à la gorge il y a quelques instants, tu es allé chercher sa crinière.
- Est-elle vraiment si tragique, l’histoire de votre mère ?
Des mots dirigés vers l’animal qui ne les comprend pas, en réalité destinés à l’elfe.
|
| | | Halyalindë
Ancien
Nombre de messages : 1722 Âge : 97 Date d'inscription : 17/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Mar 10 Nov 2015 - 3:16 | |
| Le geste de l'elfe était tellement inattendu qu'Halya ne pensa même pas à l'esquiver. Les bras de l'homme se refermèrent sur elle. Son odeur l'enveloppait. Sa chaleur l'enveloppait. Une étreinte si étrange... Si improbable... Si incompréhensible... Si douce... Si amère. Il l'enlaçait ainsi, sans précaution, sans demande, sans exigence. Comme s'ils étaient frères de meutes, d'intimes compagnons, des amis de longue date. Comme si, l'espace d'un instant, il l'acceptait entièrement: elle, son passé, sa folie. Comme aucun elfe ne l'avait jamais fait.
Sa mâchoire se serra à lui faire mal. Sa main se referma sur la lame plantée entre eux. Un coup de pommeau dans l'estomac et elle bondissait en arrière pour se défaire de l'étreinte. A moitié accroupie, prête à bondir de nouveau, le visage d'Halya n'était plus qu'une expression de rage pure. Une Rage de sang et de réponse.
Quand à défaut de l'avoir elle, il approcha sa main de Randil, elle gronda. Elle n'avait pas le moindre doute sur le comportement de son fils qui s'était esquivé bien avant l'avertissement. Mais tout son être cherchait une raison à tout cela. Elle s'était laissée éveillée par l'espoir que tout s'arrête. Son esprit brisé avait vu des signes là ou n'existait sans doute que le hasard... mais elle se refusait à renoncer à cela. Lâcher prise une fois encore... pourquoi faire ? On venait de lui retirer le salut qu'elle s'était elle-même brandit sous le nez.
-ALORS POURQUOI INSISTER ?! POURQUOI TU VEUX QUE JE ME RAPPELLE ?! POURQUOI MAINTENANT ?!
Un hurlement de colère plus qu'une question. Le regard de la louve ne parvenait pas à rester fixé, comme si dans la folie qui se dévoilait enfin, elle prenait à partit l'elfe, les arbres et même les dieux. Les deux louveteaux avaient baisser la tête, les oreilles aplaties contre leur crâne. Le blanc se tenait serrez contre le gris légèrement plus imposant.
Elle voulait une réponse. Elle voulait en finir. Elle voulait retourner à cet état d'inconscience pour lequel elle avait lutté. Cet état duquel cet étranger et de faux espoirs l'avaient tirée malgré elle. Elle voulait oublier à quel point elle haïssait ces deux créatures pour lesquelles elle était obligée de vivre. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Mar 10 Nov 2015 - 16:07 | |
| Chaleur. Douleur. Un instant de solitude. Les nausées te ramèneront rapidement à la réalité. La sympathie ne résout pas tout. L’empathie enflamme autant de conflits qu’elle en éteint. Voilà bien depuis bien longtemps que la créature qui te fait face a refusé la compagnie de ses congénères. Tu ne pourras pas la lui forcer ainsi du jour au lendemain. Elle a besoin de temps. Elle a l’éternité pour retrouver son espèce, mais tu as bien peur que livrée à l’éternité, elle ne sache en profiter. Le temps joue contre elle. Les saisons voient s’aggraver sa folie et se perdre son esprit. Elle est elfe-louve, elle ne sera bientôt plus que louve, et alors un jour Tari lui prendra ses enfants, et elle ne sera plus rien. La bénédiction de l’éternité interdit aux elfes de soustraire leur cœur à leur communauté, car elle est la seule qui si la guerre ne vient pas l’effacer, résistera à l’épreuve du temps. La rage qu’elle a au visage exprime plus encore que tous les mots qu’elle pourrait prononcer. C’est dans la douleur qu’elle s’est faite ainsi. C’est une erreur qui l’a faite une mère transcendant les espèces. Pendant longtemps elle a haï l’amour qu’elle leur porte. Poussée par la peur, l’incompréhension, ou l’impulsivité, qui sait ? Elle aurait prématurément offert la génitrice à la garde de Tari, pour découvrir qu’elle avait avec son adversaire première, condamné deux petits êtres. Des victimes inutiles, des orphelins de Kyrïa pour qui elle s’est prise de pitié. Voilà ce qu’étaient ses enfants. Aussi fort puisse être l’affection qu’elle leur porte, c’est dans la souffrance qu’elle était née. Ils sont autant ses enfants que la peine qu’en l’honneur de Kyrïa, elle a choisi de purger. Et pour mieux s’atteler à son devoir, elle s’est abandonnée. Dans son sacrifice elle a essayé de tout oublier. Elle a essayé de s’oublier elle-même pour devenir autre chose. Une nouvelle créature débarrassée des souvenirs de sa vie passée et des peines qu’ils traînaient avec eux. Elle hurle de colère parce qu’elle ne peut pas expier, parce qu’elle n’a jamais fait son deuil, et que pour l’éternité sa mémoire la poursuivra, trouvant dans chaque rencontre une occasion de se raviver. Condamnée à souffrir son passé pour l’éternité, voilà la raison pour laquelle elle cherche la mort. Le sérieux remodèle ton visage. Sourcils froncés et yeux plissés. Tu ramènes à toi tes jambes, quitte la position assise pour faire écho à celle de la louve. Face à des créatures au comportement instable, tu te prépares à la réaction. Ils ne sont trois, tous trois présents, plus de surprises possibles. Si tes mots venaient à t’attirer leur animosité, alors au moins tu serais prêt à riposter. Pourquoi voulais-tu qu’elle se rappelle ? Parce que tu voulais savoir, parce que tu étais bien loin d’anticiper une réaction aussi virulente. Parce qu’elle ne semblait pas fondamentalement opposée à partager son histoire. Le voile est tombé. Le calme a laissé place aux mémoires tempétueuses, les vents de folie ont pris le meilleur sur la Louve. Qu’elle se taise si elle ne veut pas parler, mais qu’elle sache qu’elle ne peut fuir sa propre vérité. - Tu as le choix. Gardes le silence si ça te plaît, mais tu ne pourras de toute façon jamais oublier. Moi ou un autre, la vie trouvera toujours un moyen de te rappeler ton passé. Oublier n'est pas une solution. Ce qui est fait est fait. Maintenant il faut accepter et assumer. Les violons de la Symphonie entament un air grave, soutiennent tes mots, comme espérant l'atteindre elle. Ton ouïe s'est déjà presque détachée de la voix de la forêt. Seul comptent les leurs, à la meute, et le tintement de ton focaliseur. - Vivre et assumer, ou mourir dans la honte. Qu'ils s'enragent et viennent dévoiler tes tripes, tu ne te laisseras pas faire. Tu es prêt à les accueillir. Mais si confrontation il doit y avoir, qu'elle en soit sûre, ce n'est pas de tes mains qu'elle trouvera mort libératrice. Seule ta vie est mise à risque. |
| | | Halyalindë
Ancien
Nombre de messages : 1722 Âge : 97 Date d'inscription : 17/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Sam 14 Nov 2015 - 4:26 | |
| Elle avait tiré son propre couteau. Une lame irrégulière d'une seule pièce, de qualité plus que douteuse et don le manche de métal était mis à nu. Une lame courtaude de facture humaine. Basse sur ses appuis, prête à passer à l'attaque, elle restait pourtant figée, toute sa concentration de nouveau braquée sur celui qui lui faisait face. Son regard fou cherchait celui de son vis à vis.
Le calme de l'elfe semblait mystique, irréel. La douleur lui déchirait le crâne... Et elle comprit pourquoi l'Anaëh l'avait poussée jusqu'ici.
Les réaction de cet homme depuis que leur regard s'étaient croisés... Sa voix calme, attirante, berçante, douloureuse, mortelle... Il ne s'en faisait ni pour sa vie, ni pour son clan. Il n'avait rien tenté pour ce sauver, même lorsqu'elle était sur lui, prête à le mettre à mort et qu'il s'était soumis à sa volonté. Il n'avait ni espoir ni doute... Même un pied dans la tombe, il n'avait demandé qu'à s’approprier les souvenir de quelqu'un d'autre... Il n'était pas plus quelqu'un qu'elle. Il n'était là qu'en observateur.
Elle n'était que vie sans mémoire, lui n'était que mémoire sans vie.
-Tu n'as rien vécu, laissa-t-elle tomber comme le plus simple des faits.
Avait-il vu la personne qui lui était la plus chère se flétrir lentement jusqu'à sombrer dans le néant ? Avait-il vu ses enfants mourir de maladie ? Avait-il vu ceux qui restaient encore disparaître à leur tour alors que son propre visage ne bougeait pas ? Avait-il vécu si longtemps que même les noms de ses amis soient oubliés depuis longtemps... Jusqu'à ce qu'une simple échauffourée contre quelques brigands se transforme en légende... Jusqu'à ce que seuls les ménestrels se souviennent de son arrivée ?
Elle avait été punie pour avoir trop voulu trop vite, avec trop de passion. Lui cherchait comme un charognard à s'approprier des histoires sans se risquer à vivre la sienne.
La Mémoire en personne l'avait rattrapée.
Elle avait essayé de fuir mais la déesse avait lu en son cœur. Elle haïssait ses enfants autant qu'elle les aimait. Tordu, déformé, seule la déesse savait à quel point son esprit était chaque jour un peu plus proche de la rupture. Dans l'amour infini qu'elle portait à ses créations, elle avait su la guidé vers son salut. Cela ne pouvait être que cela. Il n'y avait aucune autre explication. C'était la dernière fois. Quoi qu'il arrive. La fin d'une vie. Le début d'une autre.
Son cœur débordait de terreur et de reconnaissance. Elle avait maintenant un choix à faire.
Accepter cette part d'elle qui était en train de la détruire... ou la détruire elle-même de ses propres mains.
… Le détruire.
… A jamais.
Serrant le poing sur sa lame, elle sentait ses inscriptions s'enfoncer dans sa main. Ses inscriptions... L'objet devenait de plus en plus lourd.
Un à un, elle détendit ses doigts... Jusqu'à ce que la lame tombe au sol, frappant son cœur comme un coup de glas.
Doucement, elle d’accroupi à demi, une position plus bestiale qu'elfique, dévoilant ses dents en avertissement. Un jappement rauque eu vite fai de faire reculé les deux louveteaux sous le couvert des buissons.
Puis elle s'élança.
Elle savait qu'elle ne pourrait avoir le dessus de façon frontale. Profitant du moindre relief, de la moindre racine contre laquelle il aurait pu butter, elle se contentait de fausser juste assez sa propre trajectoire pour le prendre au dépourvu, l'agacé, le désarçonner, l'obliger à se décaler tout en la rendant imprévisible. Aucune des avancées éclaires, aucun des bonds, aucune des feintes n'était réellement une attaque. Elle l'habituait à une dynamique, à une proximité... Avant de placer des coups aux points les plus faibles... même des coups anodins. Elle visait principalement ses jambes. Un animal à terre n'avait plus qu'à être achevé.
Mais le mage était loin d'être statique. L'affrontement s'annonçait féroce... et violent.
Si seulement Kÿria l'avait voulut...
Quelques échanges à peine. Des passes de maîtres à l'échauffement. Et la louve reculait d'un bond jusqu'aux arbres, se contentant d'esquiver le plus loin possible le pouvoir adverse, l'oreille aux aguets. Assise sur ses talons pour une plus grande détente, on pouvait presque voire son oreille s'incliner vers l'est. Un gémissement siffla dans l'air dans l'ombre des premiers troncs.
Sans hésiter, elle se tourna pour filer. Deux longues foulées l'amenèrent dans les premières ronces sans qu'elle s'en souci... Mais elle s'immobilisa une seconde fois, jetant un coup d’œil par dessus son épaule vers sa Mémoire. Un mouvement sur sa droite attira son attention. Ils étaient là.
La pointe d'une lance Noss repoussa les branches d'un saule. En une fraction de seconde, son regard croisa celui de sa Mémoire avant de glisser au sol, attiré par un éclat métallique. Le Vide ne la lâchait pas... Lorsque son attention se braqua une dernière fois sur l'elfe, ses yeux se teintaient d'une touche de peur.
Elle fondit en avant. Avant qu'on la voit clairement, sa main s'était refermée sur sa arme, restée au sol. Elle continua sa course en ligne droite, lame au clair... pour disparaître entre les arbres sans ralentir.
Une fois de plus, elle réussissait à se convaincre que rien n'avait eu lieu. Mais seule dans les bras d'Anaëh, Halya serrait de toute ses forces son couteau. Elle ne l'avait pas tué... Mais c'était uniquement parce qu'elle n'en avait pas eu l'occasion. C'était pour sauver ses petits. Pour sa meute. Pour ne pas se faire voir par les Noss. Toutes les excuses étaient bonnes, toutes les justifications marchaient. Elle était louve et le resterait. C'était aussi simple et clair que ça devait l'être. Simple... encore un bref instant.
Car à trop se mentir, on finit par faire voler ses illusions en éclats.
Alors que tous son être refusait l'évidence et courrait vers le dénis, le nom gravé sur le manche du couteau semblaient pulsé contre sa paume. Qu'elle le veuille ou non, le choix avait été fait. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Sam 14 Nov 2015 - 17:31 | |
| Vous vous regardez en chiens de faïence, conscient l’un aussi bien que l’autre du duel qui s’apprête à éclater, et c’est chacun à votre manière que vous l’abordez. Ton calme la rend folle-furieuse, ta manière d’agir la déroute. Elle qui ne connait que la souffrance des combats, elle ne comprend pas ton détachement. Bien sûr que tu tiens à ta vie, mais tu tiens tout autant à la sienne. Qu’elle le veuille ou non, tu as bien plus vécu qu’elle. Tu as bien plus vu qu’elle. Tu as bien plus appris qu’elle. Devant toi elle n’est encore qu’une enfant enragée par ses premiers siècles, mais elle est jouvencelle avec responsabilités de femme. Voilà pourquoi lorsqu’elle t’a mis au tapis tu as accepté ta mort. Tu ne mérites pas plus qu’elle de vivre. Là où si jeune elle a déjà tant perdu, tu as connu de longs siècles de bonheur. Cependant… parce qu’il te semble maintenant que ta vie n’est pas un tribut suffisant, c’est d’une autre manière que tu devras lui faire comprendre la leçon. - J’ai bien plus vécu que toi. Seulement j’ai su choisir les plus belles pages avant de les tourner.Tu as vécu la forêt et tu as vécu la ville. Tu as vécu la guerre et tu as vécu la paix. Tu as vécu l’étranger autant que toit foyer. Elle s’est perdue quand tu t’es toujours guidé. Tu as assez d’expérience maintenant pour la comparer avec celle des autres. Il est bien ignorant celui qui sait tout de lui et rien du monde, et imbécile est celui qui se fuit lui-même. Lorsque les larmes montent elles méritent de couler. Lorsque la colère grogne elle mérite d’exploser. C’est le refus des sentiments qui finit par tuer l’elfe. C’est en se terrant dans le déni que l’on oublie d’être. Tu t’es soumis à elle parce qu’elle t’a surprise. Qu’elle voit maintenant comme sa première victoire n’était que méprise. La louve chasse ses enfants avant de montrer les crocs. Incarnation de la mémoire qu’elle ne supporte plus, elle s’est promis de te détruire puisqu’elle n’a pas la force de t’accepter. D’un saut, elle ouvre les hostilités. Les perle de rosée se soulèvent et s’enfilent. Le nuage dessine une forme de plus en plus palpable, et pour mieux souligner leurs formes les flots en partie se cristallisent. De l’onde tu as fait une fée, qui dans ce combat serait ton alliée. Dans ta danse habituelle tu suis les pas de la Louve. Tu te laisses mener jusqu’à ce qu’elle t’ait assez dévoilé. La Louve est habile et ses feintes bien maîtrisées. Tu n’en es pas moins assez rapide pour protéger tes jarrets. Tu la laisses mener jusqu’à silencieusement reprendre l’avantage. Croyant fermement mener, elle se laisse insidieusement influencer par le rythme des traits de glace de ta fée. Et puis le tempo a accéléré, les poings et les pieds de la Terre se sont levés, chacun disparaissant aussi vite qu’arrivé, lorsque leur cible s’était échappée. Tu allies avec dextérité force et retenue. Tu ouvres des fenêtres pour mieux les lui fermer au nez. Tu ne cherches réellement dans ce duel au sommet qu’à éviter que l’un comme l’autre ne soyez en danger. La comédie a bien assez duré. Les chasseurs vous ont retrouvés. Ses enfants l’ont alerté. C’est ta meute maintenant la majorité, signe qu’il est temps pour la sienne de battre en retraite. Les elfes s’approchent sans même tenter de se cacher. Ils ne sont après tout ici que pour récupérer une proie que tu as déjà mise à mort. Ils ne pouvaient pas comprendre ce qu’en réalité il se passait. Tu attends son prochain mouvement, à ton adversaire. Tu croises des yeux que tu ne savais pas capables de panique. Une nouvelle fois elle saute. Droit vers toi… ou plutôt… vers la lame qu’elle a lâché au début de votre affrontement. Elle passe près. Trop près. Vous vous frôlez sans vous frapper, et avec son bien elle disparaît. Accueilli chaleureusement par ta famille, brandissant aussi haut qu’ils le peuvent leur prochain repas, te voilà bien morose parmi ceux qui festoient. Tu t’éloignes, une fois de plus, leur promettant de les retrouver lorsque tu serais prêt. Ils comprendraient. Ce n’était ni la première ni la dernière fois que tu partais. Te voilà courant, à travers les bois, suivant à la trace la triste mélodie que sème l’Elfe sur ses traces. Il n’est pas encore temps de la laisser seule. Le vase fêlé a refusé de se briser, mais la poterie fragile a besoin de soutien jusqu’à ce qu’elle se soit rééquilibrée. Prenant de la hauteur pour mieux observer, c’est posé sur les branches qui la surplombaient que tu t’es de nouveau adressé à elle. - Ne t’inquiète pas. Ils sont loin. Ça va aller ? Qu'elle ne soit pas dupe. L'attention que tu lui portes est aussi sincère que ta méfiance. Le flux n'a jamais arrêté de te traverser. Prudence est mère de sûreté. - HRP:
J'ai à mon tour pris quelques initiatives. N'hésite pas à me dire si quoi que ce soit te dérange / s'il y a un truc que j'ai pas capté.
|
| | | Halyalindë
Ancien
Nombre de messages : 1722 Âge : 97 Date d'inscription : 17/12/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 480ans (né en 531) Taille : 1m96 Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Dim 15 Nov 2015 - 3:23 | |
| Elle avait couru à en perde halène. Repris la chasse. Traquée cette proie pour se débarrasser de la frustration qui nouait ses muscles. De cette soif qui assaillait sa gorge. Elle n'évita pas la piste de ce prédateur. Elle le rencontra. Elle le terrassa.
Tenant son bras gauche, fêlé par une large morsure du Leomenis, sa poitrine se soulevait et se creusait à grands coups. La douleur physique empêchait de penser. Respectant l'ordre, elle ouvrit la bête et plongea la main pour en retirer le foie avant de laisser ses enfants se repaître. Ils ne s'approcheraient pas des parties nobles. Elle mordit dans sa part avec la délectation de l'habitude. Combien de fois avait-elle rendu ses repas avant d'y trouver du plaisir ? Reculant, elle se laissa aller contre le tronc d'un arbre près de la carcasse et glissa finalement jusqu'à terre. Ses enfants étaient là, la caressant, la rassurant, délaissant même pour un temps leur repas. Ils reniflaient sa blessure et la léchait pour en enlever le surplus de sang. Elle étouffa une quinte de toux du à l'air qui lui raclait la gorge et grimaça lorsque les tressautement de son épaule firent bouger son bras blessé.
Elle tournait et retournait le couteau dans ses mains empoissées de sang avant de l'essuyer sur son pantalon et de le ranger sous sa peau de loup. Ses doigts tremblaient à cause du contre-coup de l'adrénaline. Elle sentait la forêt se replier sur elle depuis quelques temps déjà. Elle était suivit. Traquée. Pas sa meute. Elle. Et elle savait exactement ce qui était sur ses traces. Elle aurait put disparaître. Mais elle ne l'avait pas fait. A quoi bon ? Il n'était rien. Il n'avait aucune intention hostile. Encore une fois. Il n'était qu'un recueils aux pages racornies.
Le laissant se glisser au-dessus d'elle, elle ne pris même pas la peine de ressortir son arme, mordant voracement dans le foie encore chaud et fondant de l'animal à terre jusqu'à ce qu'il n'en reste plus une miette. Le cœur serait plus coriace.
Elle le laissa parler sans répondre, mais sa voix avait attiré l'attention des deux louveteaux gros comme des molosses de guerre qui avaient tout de suite pris une posture d'attaque. Tandis que les deux jeunes se rapprochaient de l'arbre, elle s'essuya le menton d'un coup de manche, étalant le sang plus qu'elle ne le retirait. Facile de savoir d'où venaient toutes les taches brunâtres qui maculaient ses lambeaux de vêtement. Une seule question tournait légèrement dans son esprit. Pourquoi ne l'avait-elle pas achevé ?
Même pendant leur court affrontement, il avait mené la danse. Elle le voyait l'attirée ou il le voulait, elle dont la forme de combat reposait sur le contrôle de son environnement des mouvements de ses adversaires. Mais pas une fois elle n'avait agit autrement. Pas une fois elle n'avait utilisé ce qu'elle voyait pour le prendre à revers et percer sa peau. Il était rapide, certes, mais pas au point qu'elle ne puisse même pas lui porter un coup, quitte à en essuyer également.
Mais cette question de toute façon, elle ne voulait pas en connaître la réponse. Alors elle la laissait tourner sans y prendre garde, l'occultant autant que possible sans savoir qu'elle finirait par la submerger tôt ou tard. En attendant, plus on essayait de lui ouvrir les yeux, plus elle semblait s'obstiner à les garder étroitement clos.
-Part. Fut la seule réponse qu'il obtint.
Elle changea imperceptiblement de position et émis un léger bruit de gorge. Le deux loups se pressèrent immédiatement autour d'elle, prenant garde de ne pas toucher son bras en la couvrant d'attention. Le gris continuait de regarder l'elfe à intervalles réguliers mais sans aucune agressivité. Il n'avait jamais été d'un naturel belliqueux... Et pourtant, des deux bête, il était sans aucun doute le plus à craindre. |
| | | Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 966 ans Taille : 2m08 Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) Dim 15 Nov 2015 - 4:46 | |
| La traque avait dû durer bien plus longtemps que tu ne l’avais imaginé. Tu retrouvais ta cible aux prises avec ce qu’il restait de la sienne, dans un spectacle sanglant. L’Elfe assaillie de doutes cherche à fuir ses instincts premiers pour embrasser le mode de vie des lycans. La mère des Loups tente de te prouver à toi tant qu’à elle-même que le retour en arrière est impossible. Prouver que le passé est passé ne méritant que d’être effacé. Elle essaie bien trop fort pour y arriver. Elle y met trop de cœur pour être honnête. La souffrance a forcé la bête féroce à grandir, mais elle est encore tellement jeune, tellement naïve. Elle pense encore être capable d’oublier. Le déguisement de loup n’y changera rien, vous les elfes, êtes bien trop doués pour vous souvenir. Des événements aussi marquants ne seront pas prêts de la quitter. - Hmpf.Tu laisses échapper un soupir presque consterné à la vue du bras blessé de la chasseresse, plus pour briser le silence qu’elle avait laissé s’installer, que de surprise de la voir ainsi marquée. Attendant une fois encore sa réponse à une de tes questions, tu profites du temps qui se fait long pour t’en poser de nouvelles. Pourquoi au juste étais-tu prêt à te laisser tuer ? Pourquoi avoir tant insisté pour connaître son histoire ? Pourquoi étais-tu près d’elle maintenant encore ? Ce n’était pas là que simple curiosité. Maintes fois tu t’es résolu à attendre le moment propice pour satisfaire à ta soif, alors pourquoi suivais-tu celle qui ne parlera jamais ? Pourquoi lorsque tu as réchappé à la mort, à nouveau te jeter dans la gueule du loup ? Ce devait être le destin. Elle et toi deviez vous croiser. D’une étrange manière, l’Anaëh a décidé de vous lier. Tu es devenu la mémoire dont elle ne peut se défaire. L’ombre qui la rattrapera à la croisée des chemins. L’elfe-Louve est ton antithèse. Tu veux te souvenir. Elle veut oublier. Tu veux découvrir. Elle veut cacher. De votre rencontre quelque chose est né. Une relation sur laquelle on ne peut encore poser de dénomination. Un sentiment que seules les années sauront dévoiler. Tout vient à point à qui sait attendre, et vous les elfes, vous avez l’éternité. Kÿria te renverra à elle lorsque le moment sera venu, et alors, peut-être que tu seras entendu. - PartUne demande qui a le mérite d’être claire, mais une réponse qui laisse à réfléchir. - Comme tu voudras.Tu tournes les talons, sans réellement t’éloigner, pour lui laisser quelques mots sur lesquels méditer. - La prochaine fois qu’on se croisera, tu comprendras que j’avais raison.Et alors tu disparaissais dans la végétation pour ne plus te retourner, impatient de savoir ce que les saisons feraient de ta jeune protégée. Un dernier trait de glace craché depuis les ombres. Un souvenir venu s’échouer sur le cœur d’une proie que la chaleur aura maintenant définitivement quitté. Maintenant au moins, pour la morsure, tu étais vengé. - HRP:
*snap*
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) | |
| |
| | | | [Un pan du passé] L'oeil du prédateur [PV Halya] - (Terminé ) | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |