Cosmogonie Ilethienne
~ Livre Sacré : le Lelyadin ~
Cités d'Anaëh – Elfes d'Ithri'Vaan
Sommaire:
- Cosmogonie
- Révélation
I. Cosmogonie- I.1. Premier Chant - Aluthen
Au commencement, il était Tout. Au commencement, il était Rien. Au commencement, il était Aluthen, l’Unique. Aluthen possédait les Chants, qui donnaient à Sa voix le pouvoir de créer. Avec le Premier Chant, il façonna l’Argile et la multiplia en abondance. Avec le Premier Chant, il dessina l’horizon et les couleurs. Après cela, il y eut un Bas et il le nomma Terre. Il y eut un Haut et il le nomma Firmament.
- I.2. Second Chant - Iben et Alm
Avec le Troisième Chant, il créa Iben et il créa Alm, il leur donna le Firmament. Mais ils étaient deux mais ils ne pouvaient qu'Être. Alors il les condamna à se pourchasser sans cesse l’un l’autre. C’est ce qu’ils firent, et ainsi fut créé le Mouvement. Le Mouvement engendra le Temps et le Temps donna sens au Mouvement.
- I.3. La Lune et le Soleil
Iben et Alm régnaient au Firmament et se pourchassaient sans cesse l’un l’autre. Ils étaient si loin de la Terre qu’ils n’étaient en Bas que deux cercles blancs qu’il était impossible de voir en même temps. Pour les distinguer, Aluthen déclara que le Firmament serait sombre ou clair en leur présence, mais il garda secret qui amènerait le sombre et qui amènerait le clair. Il préféra renommer le premier Lune et le second Soleil.
- I.4. Premier Voile : Kÿria
Iben et Alm se pourchassaient sans cesse l’un l’autre depuis le Second Chant d’Aluthen. Un jour, pourtant, la Lune rattrapa le Soleil et Iben et Alm furent réunis. Kÿria, l’Aînée, apparut alors sur la Terre et prit peur de ses Parents. Elle tapissa l’Argile issue du Premier Chant d’arbres et les épaissit de feuillages, jusqu’à ce que du Firmament, on ne vit plus qu’eux. Kÿria aima sa création et la nomma Anaëh. La Canopée recouvrait l'intégralité de la Terre et elle la reconnut comme sa Première Fille. Craignant qu’Iben et Alm ne brisent la malédiction d’Aluthen, elle peupla Anaëh de gardiens aux dents longues, aux griffes mortelles et qui jamais ne se fatiguaient.
- I.5. Deuxième Voile : Calimenthar
Iben et Alm se pourchassaient sans cesse depuis le Premier Voile. Sous la Canopée, Kÿria multipliait ses créations dans le plus grand secret. Un jour, pourtant, le Soleil rattrapa la Lune et Iben et Alm furent réunis. Calimenthar, le Guerrier, apparut alors sur la Terre et aima ce qu’il trouva. Il se mit en chasse des Gardiens de Kÿria, prenant plaisir à les traquer et à démontrer sa supériorité sur eux. Lorsque Kÿria, son Aînée, vint le trouver pour lui ordonner de cesser ses traques, Calimenthar la désira ardemment et voulut la prendre. Elle le repoussa et le repoussa encore. Et leurs affrontements blessèrent la Première Fille, laissant des régions entières à la merci du Firmament.
- I.6. Troisième Voile : Tari
Iben et Alm se pourchassaient sans cesse l’un l’autre depuis le Deuxième Voile. Durant des milliers et des milliers de jours et de nuits, L'Aînée tint tête au Guerrier. Un jour, pourtant, la Lune rattrapa le Soleil et Iben et Alm furent réunis. Tari, la Voilée, apparut alors sur la Terre, là où Kÿria et Calimenthar s’affrontaient. Elle prit peur et fuit, avant de supplier Aluthen d’intervenir. Aluthen l’entendit et lui offrit l’Eau pour recouvrir l’Argile. Avec, Tari créa les océans partout où l’Argile était nue, les revendiqua pour elle-même et interdit que son frère et sa sœur s’y affrontent. Kÿria et Calimenthar, qui s’étaient retrouvés séparés par son action, furent obligés d’accepter. Tari s’installa sur un bout d’Argile, qu'elle fit émerger des eaux, et se tint à l’écart de son frère et de sa sœur. En mélangeant l’Eau et l’Argile, elle créa les Wagyls pour la garder de tout mal.
- I.7. Quatrième Voile : Arcamenel
Iben et Alm se pourchassaient sans cesse l’un l’autre depuis le Troisième Voile. Un jour, pourtant, le Soleil rattrapa la Lune et Iben et Alm furent réunis. Arcamenel, le Barde, apparut alors sur la Terre. Sa voix et sa liberté attirèrent le regard d’Aluthen. Aluthen se prit d’affection pour lui et lui confia les secrets de certains de ses Chants les plus puissants. Des Chants de ceux qui ne peuvent se voir. Pour cette raison, Tari le jalousa et voulut sa perte. Elle quitta son île et se mit en quête de Calimenthar.
- I.8. La chute du Guerrier
Tari ordonna aux Wagyls de la quitter pour partir à la recherche du Guerrier. Ils fouillèrent les océans, mais ne le trouvèrent pas. Alors, Tari provoqua la première pluie et lorsque l’Eau eut recouvert en grande partie l’Argile, les Wagyls purent continuer leurs recherches sur toute la Terre. Arcamenel apparut à Olya, le plus grand et le plus sage d’entre eux, et lui avoua l’emplacement de celui qu’il cherchait. Olya conduisit Tari là où Arcamenel lui avait dit d’aller et ils y trouvèrent Calimenthar. Pour se venger des intentions de sa sœur, Arcamenel chanta et Tari tomba sous le charme du Guerrier. Elle voulut le séduire, mais quand il arracha son voile, il la trouva laide et la repoussa. Humiliée, Tari promit au Guerrier de lui ramener l’Aînée, ce qu’elle fit. Alors que Calimenthar allait prendre Kÿria, ainsi qu’il l’avait toujours désiré, Tari lui creva les yeux et Kÿria le jeta aux tréfonds de la Terre. Avec rage, il frappa l’Argile qui l’emprisonnait et créa les Montagnes. Kÿria força Tari à rappeler les Eaux dans les Océans et les Wagyls, en regagnant la mer, créèrent les fleuves, les torrents et les rivières. Pourtant, au lieu d'en garder rancune, cela scella l'alliance des deux sœurs. Kÿria commença a peupler les Océans et Tari put se rendre en toute sécurité sur la Terre.
- I.9. Cinquième Voile : Elenwë
Iben et Alm se pourchassaient sans cesse l’un l’autre depuis le Quatrième Voile. Un jour, pourtant, la Lune rattrapa le Soleil et Iben et Alm furent réunis. Elenwë, l’Enfant, apparut alors sur la Terre. Aluthen s’éprit de sa vision et lui confia le plus secret de ses Chants. Pour prendre soin d'elle, il désigna Tari, qui l’accueillit et se comporta en mère pour elle. Arcamenel, comme Tari avant lui, jalousa Elenwë car Aluthen lui avait donné un Chant dont il ignorait l’existence. Il voulut la perdre en l’étouffant. À cause de cette agression, Elenwë perdit sa voix. Tari, voyant l’acte que perpétrait son frère, intervint et sauva Elenwë. Pour troubler son cœur, Arcamenel lui révéla quel chant connaissait Elenwë : le Souffle. Elle pouvait l'insuffler aux créatures de ses frères et de ses sœurs pour leur donner un pouvoir plus terrible encore : le Choix. Tari fit promettre à Elenwë que chaque Souffle que l’Enfant distribuerait lui reviendrait à elle, ce qui plongea Arcamenel dans une rage rare.
- I.10. Le Premier Peuple : les Elfes
Pourchassées par Arcamenel, Tari et Elenwë trouvèrent refuge auprès de Kÿria. Troublée par le pouvoir de l’Enfant, Tari apprit à Kyria quel était le pouvoir de leur sœur. Sous les chants d'Arcamenel arrêté à la frontière de son royaume, l’Aînée rêva sous la Lune d’un peuple qui l’adorerait par Choix et non parce qu’elle le leur ordonnait. Elle façonna les Elfes, dans l’Argile du Premier Chant, et ordonna à Elenwë de leur insuffler son Souffle, sans quoi elle cesserait de la protéger. Effrayée, Elenwë insuffla son Souffle aux Elfes, qui prirent vie et devinrent les premiers êtres à posséder le Choix. Kÿria amena les Elfes avec elle au cœur de l’Anaëh. Elle les organisa en tribus et les dispersa parmi les arbres. Elle leur laissa le choix de les adorer et ils le firent, car elle était leur Mère et ils étaient ses fils dispersés parmi leurs frères les arbres.
- I.11. La Création du Royaume souterrain
Kÿria fut adorée par les Elfes et elle les aima en retour. Elle les vit devenir forts et rapides et cela lui plut. Elle les vit s’accoupler et enfanter et cela lui plut. Elenwë se penchait sur chaque nouveau-né et lui insufflait un nouveau Souffle, alors l’enfant choisissait d’adorer Kÿria. Elle les vit décliner et elle les vit mourir. Et cela la troubla. Comme elle l’avait voulu, Tari put récupérer les Souffles des Elfes chaque fois qu’ils mouraient. Ils restaient avec elle, sur son île. Malheureusement, l’île n’était pas grande et les Souffles toujours plus nombreux. Aussi quand Kÿria vint la supplier de cesser de prendre les Souffles des Elfes si rapidement, Tari lui demanda en échange un Royaume pour elle et les Souffles. Kÿria accepta et façonna le Royaume souterrain. Quand ce fut fait, Tari attrapa la feuille d’un arbre qui s’était détachée de sa branche avant qu’elle ne touchât le sol. Elle promit alors qu'elle ne serait plus celle qui arracherait leurs Souffles aux elfes, tant que cette feuille ne toucherait pas le sol.
- I.12. Les serviteurs de la Rage : les Nains
Tari protégea les Souffles et en fut aimée en retour. Mais dans son royaume résonnaient les cris de Calimenthar. Sa prison faisait désormais partie du Royaume de sa sœur et elle en était la Gardienne. Ainsi elle vit pour la première fois les enfants nés de la Rage de son frère. De chaque poignée de cheveux arrachée sous l'effet de la Colère, un être s'était levé, condamné à errer dans le noir jusqu'à trouver un chemin vers ce monde que leur Créateur ne verrait plus. Par dérision, Tari les nomma Serviteurs. Car eux n'avaient pas reçu le Choix.
- I.13. Le Peuple Inconscient : les Humains
Elenwë n’éprouvait rien pour les Elfes et s’en lassa vite, car dans leur sagesse ils ne remettaient pas en cause leur choix d’adorer Kÿria et son Équilibre plutôt que la folie créatrice de l'Enfant. Elle décida de créer des êtres qui sauraient la surprendre en tout temps et en tout lieu. Elle les voulut changeants, imprévisibles, indécis et avides. Ainsi naquirent les Hommes aux vies éphémères. Elle les condamna à craindre que chaque instant soit le dernier et leur donna le Souffle. Ainsi, ils obtinrent le Choix.
Après qu'Elenwë eut fait les Hommes tels qu'elle les voulait, le monde cessa de changer. Alors qu'ils se pourchassaient sans cesse l'un l'autre, la Lune rattrapa le Soleil une nouvelle fois, mais les Cinq demeurèrent Cinq.
II. Révélation La légende dit que les Elfes, dans l’inconscience de leurs premières années, ignoraient l'existence de leur Mère. Parmi leurs frères de bois ou de chair, il y avait cependant une Créature qui se souvenait des combats qui opposèrent Kÿria et Calimenthar, de la création des Océans et de l'apparition de l'Enfant. Né de l'énergie de la Première fille, Mémoire insaisissable, plus tard, le Premier Peuple lui donna le nom d'Elenmár, le Sage. Mais le Sage avait beau essayer de guider les Elfes, il resta incompris.
Mais Kÿria voulait que ses enfants connaissent son existence. Risquant de bouleverser le monde en apparaissant directement à ses enfants, elle créa à partir de sa propre énergie, une nouvelle entité à laquelle elle pourrait confier ses secrets: Maurquimellë, l'Ëala du Rêve.
Alors que les Hommes n'existaient pas et que les Nains n'avaient pas encore trouvé le ciel, l'Ëala plongea toutes les créatures de la surface du monde dans la première torpeur et leur révéla parmi les images oniriques, l’existence des dieux ainsi que la création de Miradelphia. Les Elfes connurent alors la Foi. Ils ne savaient pas comment l'exprimer, alors dans leur innocence, pour la première fois, ils chantèrent leur allégresse.
Ces chants touchèrent le cœur de Kÿria. La Mère les aima. Mais le Pouvoir incroyable du Choix lui apparut pour la première fois. Et la Mère eut peur. Pour protéger l'Œuvre et guider le Peuple, Kÿria voulut à nouveau créer un guide à partir de l'Anaëh. Mais la Première-Fille, en ce temps-là, était débordante de vie. Là où la Mère ne s'attendait qu'à une conscience assez forte pour supporter son présent, elle en trouva cinq. Sauvages, libres, en harmonie parfaite avec le monde qu'elle avait créé et les lois qui le régissaient. A chacune d'entre elle, elle insuffla une mission que nul autre ne connaîtrait. Avec Elenmár et Maurquimellë , elle les désigna comme les premiers des Ëalas.
Première parmi ses frères et sœurs, Hwestalindë se prit d'affection pour les Elfes. Avec le Choix dont ils disposaient, ils pouvaient détruire plus que tout autre animal. Alors, pour qu'ils puissent échanger et se comprendre, elle leur enseigna le langage.
- II.4. La Première : Ilethiel
Mais Kÿria savait que cela ne serait pas suffisant. Parmi les Elfes, il était une femme sage et indomptable du nom de Ilethiel de la Noss Abelas. Pour guider ses enfants, la Mère la toucha de sa grâce et en fit la première Gardienne de sa foi ainsi que la première prêtresse de son culte. Ilethiel parcourut tout Anaëh et sur sa route, de nombreuses personnes la suivirent. Son voyage s'arrêta à l'endroit où serait fondée Malereg. Sur un éperon rocheux, elle s'assit pour chanter avec la Symphonie.
Attiré par son chant, le Sage, Ëala de la mémoire et de la magie, effleura de son pouvoir toutes les créatures qui entendait ces mots, faisant d'eux les premiers druide, à la fois gardiens et créatures d'Anaëh.
Lorsque la dernière note résonna, Ilethiel se leva pour partir seule à travers la forêt et un chêne d'or poussa à l'endroit où son bâton frappa le sol. Guidée par la déesse, elle réunit cinq disciples et leur transmit les Voies. Une fois cela fait, plus jamais un son ne franchit le mur de ses lèvres. On dit qu'elle se transforma en biche blanche et disparut dans les bois.
Le Sage? qui depuis toujours essayait de transmettre ses connaissances, fut inspiré par l'acte de la Paisible et l'altruisme de Ilethiel. Grâce à elle, il pouvait échanger avec ce jeune peuple. Mais à peine un elfe commençait-il à comprendre qu'il s'éteignait. Alors, au lieu de leur enseigner son savoir, il leur enseigna l'écriture.
- II.5. Le Sommeil des Sept
Guidés et entourés par les Ëalas, les elfes, qui étaient alors encore mortels, progressaient vite. Plus le temps passait, plus les elfes se reposaient sur les Ëalas. Plus le temps passait, plus ses créations se ressemblaient. Pourtant, Kÿria n'était pas satisfaite. Alors la Mère endormit les Sept premiers Ëalas pour que leur puissance ne se réveille que lorsque ses autres enfants auraient réellement besoin d'eux.