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| Ainsi va Diantra | Libre | |
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Azénor d'Anoszia
Humain
Nombre de messages : 362 Âge : 33 Date d'inscription : 16/03/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 19 ans (né en 980) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Ainsi va Diantra | Libre Ven 6 Mai 2016 - 16:01 | |
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Une doucereuse sensation de chaleur l'obligea à faire glisser les maigres couvertures recouvrant son corps endormi. La pièce baignait dans une franche lumière estivale, une atmosphère lourde et feutrée de fin de matinée. Son existence Suderone lui avait rendu supportable ce genre de confinement, bien qu'il était d'usage au Soltaar de laisser les rares et désirés filets d'air se faufiler dans les habitats pour mieux en savourer les pointes de fraîcheur. Un rayon solaire vint lui écarquiller les paupières, la forçant à les ouvrir entièrement. Un instant d'errance s'empara du fil de ses pensées. Que fais-je ici ? S'interrogea t-elle en brodant la trame des événements récents. Il se passa de longues minutes avant qu'elle ne se remémore son arrivée à Diantra et pourquoi elle s'éveillait ici. Les appartements de l'ancienne régente devait autrefois être vitrine de la grande opulence de la Cité. Soltariel n'aurait su rivaliser avec les vastes espaces privés dont disposait le Palais Royal, et ceux qu'on avait attribués à l'Anozsia résultaient d'une conception hors du commun. Si la surface était incroyable, la richesse d’antan des lieux avait fondu comme neige au soleil. Ne restait que d'antiques et lourds éléments de mobilier, n'ayant probablement pu être volés lors des divers sacs du Castel. Des décors il ne restait que quelques tentures et fresques murales, que l'on avait aussi cherché à emporter, sans succès. Les parois ainsi délabrées et le fort vieux parquet ayant vu les petons de moult éminences donnaient à la pièce une aura particulière, cette impression de constante présence, la sensation de ne jamais être tout à fait seul. Oh, Azénor n'était guère impressionnée par les histoires d'esprits, ses frères avaient bien essayé de l’effrayer, petite, en lui narrant tel ou tel obscur racontars sur des manoirs Ydriotes abandonnés. Cela l'avait au contraire plus fasciné qu'autre chose, la rendant quelque peu réceptive au surnaturel. Et puis quels compagnons l'entouraient en ce logis princier ! Si les spectres d'Arsinoé et des vénérables Fiiram l'accompagnaient en cet instant elle se sentait drôlement flattée. Décidément Diantra poussait son imagination dans une grandeur presque décadente.
Le plancher craqua au contact de son pied. Elle se dressait pourtant avec légèreté de sa rivière d'édredons telle une nymphe sortie des eaux. Les rares domestiques de la demeure au service du Duc de Langehack avait soigné l'accueil du sang du Dragon ; une corbeille de denrées locales trônait sur un guéridon, près d'un baquet empli d'une onde claire et parfumée. L'attention la fit sourire, elle reconnu la suave odeur de la fleur d'oranger, Oschide était certainement derrière cette requête qu'elle considérait avec plaisir. Un bain ne serait point de refus, d'autant qu'elle n'avait eu loisir de faire trempette à sa convenance lors du voyage, se contenant de modestes débarbouillages à l'eau de mer. Le liquide était encore un peu tiède lorsqu'elle s'y immergea, sans la déranger pour autant, tant la chaleur de la fin Verimios emplissait la chambre. L'instant était plus qu'agréable, mais la jeune femme avait d'autres projets en tête et ne voulais retarder leur mise en œuvre. Aussi après s'être vigoureusement frottée, rincée, elle quitta la bassine et revêtit une tunique de lin. Son accoutrement l'assurerait de passer inaperçue, seuls son opulente chevelure et son teint de pêche trahissaient son noble lignage. Tant pis, elle tâcherait de ne pas être remarquée.
Sa bouche se mêla au jus sucré d'une grosse prune. Essuyant du plat de la main le sirop lui coulant le long des commissures, elle entrouvrit l'accès de son logis et vérifia le corridor. Comme elle l'espérait, il était vide. On ne la suivrait pas, encore lui fallait-il être attentive jusqu'à ce qu'elle ai quitté l'enceinte du Palais. La belle s'engagea à pas de loup dans les méandres du castel, veillant à se déplacer avec discrétion et lenteur, s'assurant une sortie secrète. L'insolente chance de sa démarche la mena sans encombre ni détour à la cour principale, de laquelle elle s'échappa sans difficulté particulière, Azénor se faisant passer pour une chambrière ayant besoin de faire des emplettes en ville. L'Anozsia quitta la Vieille-Ville par la porte des Dieux, foulant les pavés d'une des rues principales du Quartier Pentien, un air de musique résonnait au loin, contrastant avec le climat hostile que lui avait décrit Oschide. C'était cela qu'elle était venue inspecter, l'état du coeur de la cité des Rois.
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| | | Azénor d'Anoszia
Humain
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| Sujet: Re: Ainsi va Diantra | Libre Mer 11 Mai 2016 - 10:36 | |
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La foule se faisait de plus en plus dense à mesure de ses pas. Pour autant, cet accroissement ne l'affola point, jusqu'ici on avait à peine relevé sa présence tant elle se fondait dans la masse. L'épaisseur même de la populace ne rendait que plus aisée sa fuite du palais. En continuant sur le passage de Verceille, la jeune femme déboucha dans l'Ortier, faubourg des mercantis et autres négociants. Comme tous les jours se tenait un marché aux dimensions incroyables. Emplissant toute une place dédiée, il débordait même dans la plupart des venelles alentours, se dispersant dans la ville jusqu'à s'amoindrir et laisser le paisible reprendre ses droits. Il s'en dégageait une énergie vivifiante, l'animation des camelots, les glapissements aguicheurs des grossistes et l'entrain général n'étaient pas étranger à cette aura de liesse. La Diantra pourrie en son cœur avait du mouron à se faire, du moins, si on s'en tenait à cette impression. L'Anoszia se souvenait avoir arpenté ce parvis, aucune des foires à laquelle elle avait assisté n'avait la saveur de la diantraise. Chaque mètre parcouru la faisait se sentir plus jeune encore, chaque nouvelle odeur, chaque nouveau bruit venant amplifier la cacophonie de fond, donnait comme un coup de fouet à son imagination. Elle traversa ainsi un bon tiers des halles, ralentissant presque à chaque officine pour mieux en admirer les merveilles, s'extasiant d'un rien et profitant de tout. Ces piétinements l'empêchèrent d'estimer avec exactitude le temps écoulé depuis qu'elle avait quitté le castel, à l'ombre des chapiteaux colorés on oubliait vite la hauteur de l'astre solaire dans le bleu du ciel d'été. Sa panse bruyante lui suggéra qu'il devait bien être sexte passé et que peut-être devait-elle songer à trouver quelconque cambuse pour se sustenter. Si les effluves de ripaille émanaient de tous les points cardinaux, la belle ne pu ignorer l'extravagante devanture d'une taverne donnant sur une ruelle attenante ; La Cabane de l’Érudit. Le nom de la gargote acheva de titiller son intérêt, elle emboîta le pas vers le pignon ostentatoirement ouvragé, l'endroit aurait certainement de quoi la satisfaire.
Elle ouvrit le battant sur une salle tout aussi originale, illuminée de plus de bougies qu'elle n'en avait jamais vu dans un même emplacement, au sol recouvert de peaux de bêtes inconnues aux motifs chatoyants. Azénor ne s'offusqua guère des goûts du propriétaire, cela lui rappelait au contraire quelques récits rapportés par Kahina lorsqu'elle séjournait en Estrevent. Une serveuse aux formes généreuses et tout aussi grassement mises en valeur vint la réceptionner avant même que le claquement de la porte ne se fasse entendre. « Qu'est c'qu'elle veut, la p'tite dame ? C'pour la boisson ou bien l'gueuleton ? C'du potage d'légumes d'saison 'jourd'hui. » Si sa politesse pouvait-être améliorée, l'établissement dégageait quelque chose de chaleureux. « Je voudrais une table pour déjeuner, s'il vous plaît. » Répondit la jeune femme avec toute la politesse dont elle pouvait faire preuve. « 'stalle toi donc là où y'a d'la place. » Et de la place, il en restait, beaucoup. Les badauds devaient avoir préféré l'air libre pour se restaurer, ayant fui le cloisonnement des édifices l'histoire de jouir du beau temps. Seuls de hommes, apparemment des gardes ou soldats en repos au vu de leur équipement, étaient accoudés au comptoir et discutaient sans se soucier qu'on ne les écoute. Azénor s'installa non loin d'eux, distraite, elle laissait vagabonder son attention fureteuse sur leur conversation. « 'Fait loin comme territoire Serramire ! C'vous a fait une belle trotte d'puis l'nord jusque Diantra. » S'interrogea l'un des gaillard. « Z'avez pas peur d'la route, mon ami ! » « Je suis originaire de la région v'savez. Même si mes dernières missions m'ont conduit à visiter du pays. Ceci-ci, j'suis bien content d'être rentré, les choses tournent plus très rond là haut... » L'Anozsia ne connaissait que de nom cette localité lointaine, pour autant les histoires d'autres nobles avaient ce don d'attiser sa curiosité. Le comparse lui ôta les mots de l'esprit. « Bah alors! Qu'est c'qu'il s'passe ? » Lui demanda t'il en tapant du poing sur la table pour signifier son impatience. « Sont pas à plaindre à s'qu'on dit là bas ! » L'autre affichait un air grave, semblait regretter sa complainte et aurait préféré ne pas en dire plus. « C'est l'Dame d'Lourmel, semblerait qu'elle ai disparu. Des hommes m'ont rapporté ça alors que j'cheminais sur le retour. Ça se sait pas encore trop ici, mais des sangs-bleu qui s'évanouissent dans la nature, ça n'augure rien de bon mon gars. »
Dernière édition par Azénor d’Anoszia le Mer 29 Juin 2016 - 14:54, édité 1 fois |
| | | Azénor d'Anoszia
Humain
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| Sujet: Re: Ainsi va Diantra | Libre Dim 22 Mai 2016 - 14:49 | |
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« C'fera un derche de moins à lécher ! » S'exclama son interlocuteur en ricanant, comme si une telle nouvelle pouvait donner lieu à des vanneries douteuses. La respiration de la jeune femme se faisait saccadée. Elle désirait ardemment en entendre plus, sans pour autant avoir rencontré la femme dont il était question, Azénor se sentait prise de pitié pour sa comparse arrachée à sa condition. Elle se força à avaler quelques cuillerées avec gaucherie, faisant comme si de rien n'était. « C'tait une brave Dame. 'Seront plus nombreux à regretter son absence qu'se réjouir de sa perte. La région est d'jà assez en deuil, après Amblère, tout ça. C't'un vrai coup dur alors qu'ils se remettaient tous doucement à flots. J'bien peur que leur tentative pour ameuter tout c'que la péninsule possède de seigneurs ne tombe à l'eau après ça. » Plus il s'exprimait sur le sujet, plus l'homme affichait une mine affligée. « 'V'parlez du grand tournoi qu'ils organisent à Serramire ? C'vrai que ç'va pas aider leurs affaires, si la nobliaille s'fait voler dans les plumes dans l'même poulailler, elle va pas vraiment apprécier, pour sûr. » Si l'un semblait affecté par la disparition d'une éminence du Marquisat, l'autre s'inquiétait plus pour les représailles à craindre de la part de la noblesse si durement attaquée. « 'Espère qu'vont pouvoir festoyer à leur guise entre puissants, nous laiss'ront tranquille 'comme ça. » « Rien n'est encore officiel, du moins, le tournoi aura probablement lieu, l'histoire de faire bonne figure. Mais devront faire 'ttention, leur pouvoir ne les protège pas de tout, c't'accident en est la preuve, moi 'j'dis. » A ces mots la jeune femme déglutit bruyamment. Les seigneurs, en danger ? Un tel événement avait en effet de quoi alarmer, mais les faits restaient encore trop flous pour qu'Azénor ne se sente directement concernée, cette annonce d'ailleurs de grand rassemblement nobiliaire lui cheminait déjà dans l'esprit. « Bah alors, ma mignonne ! Faut pas t’faire de mauvais sang, l'seul truc qu'tu pourrais perdre toi c'pas ton chef mais ton pucelage, sauf qu'à en croire t'yeux on dirait bien qu'c'est chose fait '... » Lui sermonna sans politesse le second diable venu s'accouder à sa table tandis qu'elle était perdue dans ses pensées. L'Anozsia avait un peu perdu le fil des circonstances, dans son égarement elle n'avait vu le nouvel arrivant passer le seuil de l'établissement et s'arrêter stupéfait devant la vision sous ses yeux.
« Dame Azénor ! » Tonna Dravan en se précipitant vers elle. Bousculant au passage l'individu sonné par le choc. « Diantre ! Que faites-vous donc ici ? Je vous ai cherché dans les mille recoins du labyrinthe qu'est cette cité. J'ai même perdu espoir de vous trouver devant la tâche. Vous m'avez fait la plus belle frayeur de mon existence. » Elle n'avait plus songé à sa fuite depuis qu'elle avait mis les pieds dans l'auberge, la conversations des deux hommes ayant happé son attention et surtout..grandement modifié ses plans pour la suite. « Oh, heu … Je ne pensais pas à mal … Est-ce mon frère Oschide qui vous envoie, messire ? Pitié j'espère que non... » Répondit-elle précipitamment, prise de cours par la tournure de son escapade. Les autres présents les toisaient avec tout autant de surprise, la sœur du Duc, seule en ville ? C'était acte fort absurde en ces temps hasardeux pour le haut peuple. « Par les cinq, non. Je suis parti de mon plein gré, en voyant votre logis vide je n'ai eu guère besoin d'avoir plus d'indices pour imaginer un vent de liberté vous entraînant hors les murs du Palais. » Son veilleur lança une pièce à la bougresse assurant le service et attrapa Azénor par le bras. « Disons que cela restera entre nous, maintenant, ne perdons pas une minute de plus et rentrons ! Personne d'autre ne dois s'apercevoir de votre échappée. »
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| | | Azénor d'Anoszia
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| Sujet: Re: Ainsi va Diantra | Libre Ven 3 Juin 2016 - 15:08 | |
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Ils quittèrent rapidement la quartier des marchands pour revenir à la relative sécurité de la Vieille-Ville et des abords du palais. Le chef de sa garde personnelle pressait le pas comme pour éviter que la belle ne pas plus de temps hors des hautes murailles de l'édifice royal. « Sommes-nous attendus, Dravan ? » Lui demanda Azénor en trottinant avec hâte de façon à rattraper son gardien. « Vous me semblez pressé. Prenons notre temps et profitons de cette merveilleuse cité ! Cité d'ailleurs aux antipodes de ce que l'on a pu me décrire, coupe gorge à grande échelle ou je ne sais quelle autre imagerie destinée à effrayer ... »
Un instant elle s'imagina qu'il ne l'avait entendu, pire encore qu'il l'ignorait, laissant un silence en suspens après son interrogation. « Ma Dame, vous ne devriez point vous exprimer ainsi. » Lui répondit l'homme en détournant le regard et en continuant à avancer à vive allure. Le sermon la vexa. Seul son père pouvait s'adresser à elle de la sorte, l'obliger ou lui interdire ci ou ça, elle ne voulait désormais plus se laisser dicter ses droits ou devoirs. « Qui êtes-vous Dravan pour me dire ce que je puis exprimer ou non ? Parlez, que taisez-vous donc derrière vos mises en garde. » Le garde s'arrêta net en attrapant la jeune femme par une épaule, son visage exprimait à la fois tristesse et compassion si bien qu'Azénor sentait venir la révélation. « C'est au sujet d'Oschide ? » Anticipa t-elle avant qu'il ne s'exprime. « Qu'y a t'il ? » « Oui...Ma Dame. L'état de votre frère ne s'est guère arrangé depuis l'incident de la veille. Il se trouve encore inconscient bien que des spécialistes s'affairent à son chevet, il n'est pour l'heure aucune amélioration à constater. » L'absence de nouvelles quant à son aîné ne lui avait pourtant pas paru étrange, lui, dépositaire de la ville, si occupé avec moult affaires dont elle ne pouvait avoir idée. Le fait de ne pas le voir en étant si près de lui ne l'avait étonnée. L'avait-on laissé consciemment sans informations ? Ou avait-on omis de prévenir la sœur du Duc de sa léthargie ? Peu lui importait désormais, hormis le pénétrant chagrin qui s'emparait d'elle. « Je désirerai le voir. »
Il avait été installé dans un tout autre logis, fort éloigné de leurs appartements, de façon à reposer plus tranquillement comme se plaisaient à dire la pléthore de guérisseurs que l'on avait fait venir. Sa chambrée donnait sur la croisée du Garnaad et du Grand Canal, probablement la plus belle vue que le castel avait à offrir. Mais il lui était impossible d'en profiter. Les yeux clos, il semblait paisiblement endormi, si l'on faisait abstraction de l'absence de respiration. La vision de son tant aimé frère ainsi affaibli, amoindri, à peine l'ombre d'un homme, alité comme une épave ayant terminé son service, lui fit monter de chaudes larmes qu'elle ne pu réprimer. « Osch....... OSCH ! » Chouina Azénor en se jetant près de lui. Ses griffes se fermèrent sur les draps qu'elle considérait plus comme linceul d'une couche funéraire. L'Anoszia se laissa aller à sa douleur, la tête baissée contre son froid parent. De longues minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne trouve la force de parler. « Mon frère, mon Oschide …. Si tu m'entends, où que tu sois, sois fort, sois courageux. Bats toi ! Tu es le sang du dragon ! On ne peut vaincre le dragon ! Je le sais, tu le sais …. Ne nous abandonnes pas, ne nous laisse pas. Que deviendrais-je sans toi ? Qui me protégera de ce monde qui en veut à notre peau ? J'ai tant besoin de toi, te retrouver m'a fait ressentir un bonheur inégalé, et maintenant ….et maintenant tu t'en vas, vers l'inconnu, le néant … Reviens moi, ne nous quittons plus jamais Osch.... » Elle était incapable de plus. Le tissu était complètement imbibé d'humeur salée et les sanglots de la Fleur de Velmonè incessants. Des bras la soulevèrent, mais elle ne voulait lâcher prise et s'accrochait désespérément au linge de lit. « Non ! NON ! Laissez moi ! » Hurlait-elle entre deux hoquets, mais sa faiblesse ne résista guère et tandis qu'on l'emportait hors de la cellule elle beuglait « Je t'aime Oschide ! Mon frère ! Je t'aime je t'aime ! »
Le jour tombait à peine, Azénor n'aurait su dire combien d'heures avaient défilé depuis qu'on l'avait arraché au sang de son sang. Elle se réveilla, comateuse, dans sa propre couchette, Dravan près de la porte des appartements. « Mademoiselle d'Anoszia.... » Commença t-il en la voyant se redresser. « Ordonnes aux hommes de se préparer et rassemblons tout ce qui nous appartient, Dravan. Nous partons à l'aube pour Serramire. » L'homme acquiesça sans la questionner, elle n'en attendait pas moins de sa loyauté et préférait un silence affirmatif à plus de questions. Tandis qu'il quittait la pièce, la belle s'attela à la rédaction hâtive mais non moins concise d'un pli. - Citation :
Au Seigneur Enrico di Montecale, Baron de Nelen et Grand Amiral de Langehack
Mon ami,
Quand vous lirez cette missive, je serais déjà fort loin de Diantra, où vous m'avez accompagné. Je dois vous avouer que nos aventures communes me poussent à vous informer de mon départ et ne point vous laisser dans l'ignorance quant à ma décision de continuer mon périple en péninsule. Je ne pensais pas quitter la ville ainsi, mais l'état de mon frère le duc me pousse quelque peu à aller de l'avant et ne point m'appesantir ici. J'espère que vous comprendrez. Je vous écris cette lettre, n'ayant pu m'entretenir avec vous avant mon envol, je ne voulais point être à l'origine de plus d'inquiétudes que vous n'en ressentez déjà. Si je puis vous demander de me faire parvenir des nouvelles de son Altesse Oschide, je vous en serais reconnaissante jamais. Du moins, plus que je ne le suis déjà. Je gage que nos routes se croiseront à nouveau, plus qu'une intuition c'est une certitude. Que les cinq vous gardent,
Avec toute mon affection,
Azénor d'Anoszia [Fin]
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