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 Sur les chemins serramirois | Roland

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Le Vaisseau de la Voilée
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MessageSujet: Sur les chemins serramirois | Roland   Sur les chemins serramirois | Roland I_icon_minitimeVen 3 Juin 2016 - 13:28

Le pas lent et régulier de l’ânesse avait eu tôt fait d’ébranler les résolutions d’Aislinn. La Rivoise n’avait accepté de monter sur l’animal que pour mieux veiller sur l’Aveugle ; « au plus près », avait-elle argué. Épuisée par leur long périple, l’enfant avait pourtant bien vite commencé à somnoler. Meavh avait finit par l’entourer de son bras droit et la petite s’était alors tout à fait endormie. Malgré ce geste tendre, l’aveugle ne prêtait en réalité guère d’attention à sa protégée. Depuis leur départ de l’Eraçon, elle semblait absente ; à peine répondait-elle quand on lui adressait la parole et jamais plus de quelques mots. À mesure qu’ils approchaient de leur destination, les choses allaient d’ailleurs en empirant ; en réalité, son état n’était pas sans inquiéter ses compagnons de route, qui la voyait dépérir chaque jour un peu plus. Et pour cause ! Elle dormait peu, s’alimentait à peine et ne bougeait quasiment pas. Chaque matin, Pierre la tirait sans un mot de sa paillasse et la juchait sur l’ânesse qu’il avait réussi à se procurer au début de voyage. Il menait ensuite le petit groupe, la bride de la bête dans une main, le bâton de la Pèlerine dans l’autre  son visage se faisait plus sombre chaque lieue qu’ils parcouraient.


Plume, quant à elle, avait rapidement calqué son attitude sur celle de son ancienne protectrice ; l’enfant au sang sombre gardait un profond ressentiment à l’égard de Mémoire — c’était un abcès qu’il leur faudrait un jour percer —, mais son influence demeurait pourtant pregnante. Le jour, elle marchait aux côtés de l’ânesse, sa main agrippait tantôt le crin sale de l’animal, le reste du temps la robe de l’aveugle. La nuit, elle disparaissait sans un mot pour personne, pour finalement réapparaître au matin. Pierre avait eu beau s’en émouvoir, arguer qu’il était dangereux pour une batarde au sang noir d’ainsi s’en aller vagabonder, personne ne l’avait vraiment écouté.


C’était donc un bien étrange cortège qui, partant des terres du Médian, avait décidé de ralier les Marches du Royaume. Mémoire n’avait jamais expliqué pourquoi elle avait voulu entreprendre un si long voyage, alors qu’elle demeurait durement marquée par la destruction de Riv ; Pierre avait rapidement abandonné tout espoir de lui arracher le moindre détail. Malgré la guerre et les nombreux dangers que représentait une telle équipée, il avait su guider les trois femmes jusqu’à la frontière du marquisat. Mais il semblait qu’à l’approche de Versmilia, leur véritable but, il s’était égaré, car de fait c’était de Serramire qu’ils s’approchaient désormais.



Dernière édition par Katalina Noblegriffon le Jeu 16 Juin 2016 - 14:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sur les chemins serramirois | Roland   Sur les chemins serramirois | Roland I_icon_minitimeDim 12 Juin 2016 - 13:48

Qu’il était bon de se mettre en route le cœur léger ! C’est que cette succession d’évènement commençait à peser sur la Lance de Dorour. La guerre en Oësgard, le repos qu’elle avait exigé par la suite, les folies survenues à Lourmel, tout ceci contraignait le seigneur à être sourd aux appels de l’hédonisme qui faisait partie intégrante du personnage… Tout ça pour dire que les festivités de Serramire étaient accueillies avec plaisir, malgré la situation, il avait besoin de souffler, et de vivre par les Cinq, il avait besoin de vivre comme il l’entendait !

Bien sûr, l’amnésie de Maélyne, la corruption qu’il avait fallu chasser par la suite, tout cela occupait une part de son esprit – bien davantage que la démonstration de force d’une Gardienne dont il n’avait pas prêté plus d’attention, ni pendant, ni après… Ça avait été la diversion rêvée, c’est tout ce qu’il gardait de ceci – mais en partant pour Dorour, il avait fait le choix de « laisser ses problèmes » à Lourmel, se disant qu’il les récupèrerait à son retour, mais qu’en attendant, ça n’était plus la peine d’y penser.
A peine deux jours à Dorour, le temps de préparer l’ensemble du matériel pour jouter, ses effets personnels pour séjourner à Serramire, et convenir que lui-même, sa sœur et sa mère feraient chemins à part pour se rendre sur place, le chevalier prenant les devants.

C’est ainsi qu’on le retrouvait sur la route de Serramire, menant un convoi composé de lui-même et d’un chariot transportant deux hommes et ses affaires, tirant une monture qu’il ménageait en vue du tournoi à venir. Ils avaient croisé plusieurs groupes d’individus en route vers cette même destination, des nobles sous escortes légères, surtout, quelques familles – tout du moins une partie - de plus basse extraction qui faisaient là un impensable voyage, qui, pour les plus jeunes, les conduisaient plus loin, en ce vaste monde, qu’ils n’avaient jamais été. Mais que voulez-vous, le Marquis organisait une grande fête rendant hommage à l’oncle, au père, noyés dans la masse des tombés au combat, et invitait la population à communier à Serramire, avait dit un marchand de passage.

Ils n’étaient plus très loin, tout au plus quelques heures… Ce soir peut-être, sinon, dans la matinée du prochain jour, ça n’était pas très important, et Roland préférait se ménager, lui-même et sa monture, même si il aurait bien des occasions de se dépenser d’ici au tournoi qui clôturerait les festivités. Nous disions donc qu’il n’était plus très loin lorsqu’un nouveau « cortège » singulier se présenta. Un homme guidant une ânesse en bout de course, ou tout au moins, à laquelle on exigeait trop, trop longtemps transportant deux personnes, une enfant à ses côtés.
Alors qu’il approchait, Roland entendit ses propres compagnons commencer à envisager des paris sur les chances qu’avaient la bête de parvenir à destination, et ils étaient pour le moins peu confiant.

« Eh bien, je tiens les paris, Messieurs, cette bête verra Serramire ! »

Ils voulurent rire, jusqu’à voir le seigneur s’élancer plus avant… La chance les abandonnait à mesure qu’ils imaginaient – connaissant l’homme – ce qu’il s’apprêtait à faire, et qui risquait de leur coûter.

Il ralentit en approchant de la petite troupe, et se régla sur leur rythme une fois au niveau de l’homme.

« Vous m’avez l’air épuisé, mon brave, et votre bête périt a vue d’œil. » Il disait cela comme ça, un constat de base avant de présenter sa proposition, car il en avait évidemment une… Une qui lui permettrait de gagner le pari et donc de s’abreuver aux frais de ses deux compagnons une fois parvenu à Serramire. « Si vous vous rendez à Serramire, je vous propose de prendre place dans ma charrette, ça ne sera pas ce qu’il y a de plus confortable, mais cela vous reposera, vous et votre ânesse. Qu’en dites-vous ? »

Et justement, cette dernière arrivait petit à petit à leur niveau, et les deux hommes se regardèrent en entendant la proposition du seigneur à ces gens… Ils auraient dû fixé qu’elle devait arriver par elle-même pour que la chose soit valable, mais c’était trop tard.

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MessageSujet: Re: Sur les chemins serramirois | Roland   Sur les chemins serramirois | Roland I_icon_minitimeMar 14 Juin 2016 - 11:57

Plume avait été la première à réagir ; l’enfant au sang noir s’était encapuchonnée dès qu’elle avait entendu approcher le seigneur de Dorour et sa modeste escorte, saisie d’horreur à la simple idée d’être découverte. D’une voix rendue rauque par la peur, elle avait pressé Pierre d’accélérer le pas, mais ce dernier avait fait tout le contraire : il avait tiré l’ânesse hors de la route pour mieux laisser passer le chariot qui les précédait, confiant de les voir passer leur chemin sans plus s’intéresser à eux. Eussent-ils été en train de traverser une forêt, Plume aurait bondit du sentier sans un mot pour personne, mais c’était sur une plaine que courait leur sentier.  Ses doigts avaient quitté le crin sale de l’ânesse pour rechercher ceux de Mémoire, sans rien trouver d’autres qu’une manche vide pour accentuer son malaise.


« Tout va bien se passer » lui promit le Berthildois d’une voix qu’il avait voulu apaisante, mais qui sonnait plutôt affreusement lasse ; si Mémoire était, loin s’en fallait, celle qui avait été le plus diminuée par leur long périple depuis les falaises de l’Eraçon, Pierre n’était pas totalement épargné. Sous sa tignasse revêche, sa barbe hirsute et sa tunique rapiéssée, le « premier parmi les fidèles » de la Pélerine accusait en réalité le coup. Si bien qu’à l’approche du chevalier, il sentit ses épaules s’affaisser tout à fait, au point de paraître à son tour bien frêle et fragile. Il ne tînt bon qu’en serrant un peu plus fort le bâton de Mémoire et ne se détendit qu’à peine en entendant la proposition du cavalier. « Votre seigneurie est trop bonne », commença-t-il en tâchant de masquer au mieux sa méfiance. Il observa quelques secondes leur bienfaiteur avant de lancer un regard en direction de Katalina ; il sentit son cœur se serrer une énième fois à la vue de cette femme qu’il avait jadis de juré de servir de son mieux et qui n’était plus, désormais, que l’ombre d’elle-même. « Mais nous allons pas à Serramire, donc je vais devoir refuser. » Un doute l’assaillit subitement tandis qu’il tentait se remémorer la carte de Serramire qu’on lui avait montré quelques jours plus tôt et son front se barra d’un plis soucieux. « Ça se pourrait qu’on soit pas sur la bonne route, pourtant », souffla-t-il avec acablement.



Dernière édition par Katalina Noblegriffon le Jeu 16 Juin 2016 - 14:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sur les chemins serramirois | Roland   Sur les chemins serramirois | Roland I_icon_minitimeMar 14 Juin 2016 - 20:56

Ils ne se rendaient pas à Serramire ? Décidément, il avait pitié pour l’homme tant il paraissait au bout de ce qu’il pouvait offrir, décemment. La fatigue le marquait autant que la bête qu’il tirait, et il s’était du coup perdu.
Il aurait pu en rester là, et céder aux sourires légers qui se dessinaient sur le visage de ses hommes, aussi soulagés que confiant dans la victoire obtenue sur leur seigneur, mais c’était mal connaître l’homme, justement. De toute façon, il ne pouvait pas laisser les choses ainsi.

« J’ignore où vous pensiez vous rendre, mais vous êtes perdu, l’ami, je le crains. » Toujours démarré par un constat, l’homme ne semblait pas avoir l’esprit assez vif pour accepter cette idée. « Nous sommes à moins d’une demi-journée de Serramire, nous pourrions y être d’ici ce soir, peut-être plutôt au matin pour ménager votre bête. » Plutôt au matin, oui… La charrette n’offrirait pas le confort nécessaire, et si il s’embarquait là-dedans, il devait en prendre la responsabilité… et donc permettre à l’homme de se reposer aussi bien que possible. « Qu’importe combien sont pressants vos impératifs, acceptez ma proposition, là-bas, je vous aiderais à trouver un guide et un moyen de transport pour vous conduire où vous le souhaitez, mais si vous vous obstinez, je crains que ni vous, ni votre bête n’arriviez au bout de votre voyage. » Son inquiétude était sincère, il voyait un homme, pour une raison obscure, s’accrocher à une idée alors qu’un semblant de bon sens le pousserait à y renoncer de cette manière.

Mais il se demanda si la réponse ne se trouvait pas chez la gamine qui marchait à ses côtés. Il avait bien vu son comportement à son approche. Ça pouvait être une gamine timide qui aurait pris peur, comme ça pouvait être tout autre chose… Il n’allait pas être brutal, ça n’était pas dans ses manières, mais cela le rendait curieux.

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MessageSujet: Re: Sur les chemins serramirois | Roland   Sur les chemins serramirois | Roland I_icon_minitimeMer 15 Juin 2016 - 7:29

« Oui-da », acquiesça Pierre, qui ne pouvait guère opposer que sa fatigue à tant de bon sens. De fait, il s’était perdu : le pauvre hère ne connaissait évidemment pas la région, il n’avait jamais quitté le marquisat de Sainte-Berthilde avant sa rencontre avec la Pèlerine. Il laissa donc le seigneur dérouler une nouvelle fois sa proposition, sans pouvoir s’empêcher d’essayer de comprendre ses motivations. Soupçonneux de nature, le féal ne portait pas particulièrement le sang bleu dans son cœur ; pour autant, si vraiment les intentions du chevalier étaient mauvaises, il se donnait bien des peines pour paraître sous un bon jour pour bien peu de raisons. « Monseigneur a raison, finit-il par convenir. Nous sommes tous épuisés, si Serramire est si proche, la meilleure chose à faire et de la rallier pour s’y reposer. »


Dans leur dos, Mémoire commençait à s’agiter ; elle marmonnait quelque chose d’incompréhensible, ce qui tira Aislinn de son repos bienheureux. Cette dernière, toujours à moitié endormie et à peine consciente qu’ils n’étaient plus seuls, appela le Berthildoise : « Pierre, Meavh rêve encore ! » Et l’homme de darder un regard vers l’ânesse et ses cavalières, avant de s’excuser auprès du sire de Dorour. « Monseigneur, j’en ai pas pour longtemps. Pardon pour ça. » Quand il eut rejoint les trois femmes, il attrapa la main de la Pèlerine avec une douceur infinie ; elle chercha à se dégager, mais il tint bon. « Allez, descends, petite », commanda-t-il à la Rivoise, qui s’executa sans une plainte.


« Les noirelfes, gémit Meavh. Ils arrivent. Ils sont là. Néera nous protège tous.


— Shhh… murmura Pierre, faisant montre d’une tendresse extrême. Vous êtes en sécurité, ma Dame. Vous faites encore un mauvais rêve. » Et l’homme de lui ouvrir la main et d’y placer le bâton. Les doigts fins de Katalina se refermèrent sur le bois familier et elle s’apaisa subitement, se redressa même tandis que son index courait sur les gravures. « Je suis Mémoire… commença-t-elle.


— Mémoire n’oublie pas. » Lorsqu’il la lâcha, la Pèlerine poussa un pauvre soupir. L’ancien pêcheur en profita pour lancer un regard au cavalier et à son escorte, qui devait se demander ce qui se passaient. Il tourna ensuite la tête vers Plume, qui ne tenait plus en place. « Il ne t’arrivera rien », s’entendit-il promettre, sans parvenir à ignorer le nœud qui lentement se formait dans son ventre. Si Dorour comprenait à qui il avait à faire, il serait bien en peine de la protéger.


« Il ne peut rien nous arriver, abonda doctement Aislinn, qui se tenait désormais à ses côtés. Meavh veille sur nous tous.


— N’importe quoi, la coupa Plume avec humeur. Mémoire peut plus protéger personne. »



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MessageSujet: Re: Sur les chemins serramirois | Roland   Sur les chemins serramirois | Roland I_icon_minitimeMar 21 Juin 2016 - 4:59

Si l’homme finit par accepter la proposition du seigneur, la « victoire » fut de courte durée, cédant sa place à la plus grande confusion dont l’origine se trouvait en l’une des femmes l’accompagnant.
Il ne contraria pas l’homme dénommé Pierre lorsqu’il s’excusa pour s’occuper de celle qui se mit à divaguer, évoquant l’arrivée des drows. Une rescapée traumatisée d’Oësgard ? Elle n’en avait néanmoins pas l’accent, et il avait toutes les peines du monde à imaginer une étrangère ayant le désir de s’installer dans cette terre, tant elle était en proie au chaos depuis près d’une décennie.

Il observa donc, silencieux pour l’heure, répondant au regard interrogateur de ses hommes par un haussement d’épaules qui voulait tout dire. Il se découvrit une certaine curiosité, la dénommée Meavh n’étant pas, malgré ses divagations, au cœur de son attention… Non, lui, il s’interrogeait, à mesure que les choses allaient, sur la plus jeune, elle avait une attitude fuyante qu’on aurait pu, d’abord, attribuer à de la timidité, mais que Pierre tente de la rassurer, elle, précisément, alors que son attention aurait dû être tout acquise à la troublée, c’était étonnant.

Mais tout ceci avait, de toute manière bien peu de sens, du moins pour lui… Et quand on commença à parler de Mémoire, avec des formules paraissant toutes faites, répétées, comme une liturgie adressée à celle qu’ils considéraient apparemment comme une protectrice, quand bien même un bon coup de vent aurait brisé la femme en question, tant elle semblait dans un sale état.

Mais là encore, c’est la jeune fille – maintenant c’était clair – qui attira le plus son attention, avec un accent étranger, exotique… Pas péninsulaire, il l’avait déjà entendu pendant ses pérégrinations en Estrévent, sans que ça soit le parler dominant là-bas. Il voulait résoudre cette question… Mais fidèle à sa propre image, il ne le ferait pas dans la brutalité.

Il démonta finalement de sa monture après avoir approché de la charrette pour confier les rênes à son homme, et s’approcha de la petite troupe de fidèles agglutinés autour de leur « protectrice ».

« Tout va bien ? »

Que dire de plus ? Il aurait pu rassurer la femme, enfin, sur le papier, mais la raison avait-elle sa place et sa force dans son esprit, ça n’était pas certain. Alors oui, il se contenta d’une formule bateau qui n’avait pas de sens, ça n’allait pas, même si c’était peut-être une situation normale, pour eux…
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MessageSujet: Re: Sur les chemins serramirois | Roland   Sur les chemins serramirois | Roland I_icon_minitimeMar 21 Juin 2016 - 21:18

« Ah, sire ! » soupira le Berthildois ; dans le même temps, il attrapa la jeune Aislinn sous les aisselles et la souleva pour la jucher sur ses épaules, sans qu’il ne lui en coûtât le moindre effort. La petite, comme à chaque fois, gloussa de plaisir et mêla ses doigts à sa tignasse hirsute comme elle l’eut fait avec le crin de l’ânesse. Il lui témoigna son affection en lui flattant la cuisse, avant de reporter son attention sur le seigneur de Dorour, qu’il pouvait désormais regarder dans les yeux sans avoir à lever le front. « Je ne compte plus les lunes qui nous séparent des temps heureux où tout allait bien. » Il tournait le dos tant à Mémoire qu’à Plume, désormais ; sans en avoir l’air, il s’était même placée entre elles et le chevalier. « Ma maîtresse a manqué mourir en mer. La colère de Tyra l’a laissée manchote et confuse, sans qu’on sache jamais trop pourquoi. Les prêtres ont tout essayé, mais rien n’y fait, c’est comme si quelque partie de son esprit est resté là bas, dans la tempête. »


Il avait conté ce mensonge de si nombreuses fois qu’il lui venait désormais avec le plus grand naturel, quand la première fois il avait rougi comme un damoiseau gauche et pataud. Dans cette vie qu’il leur avait inventé, Aislinn était sa fille et Plume une orpheline qu’il avait ramassé sur la route, malgré son sang mauvais et ses yeux troubles. « Les prêtres ont déchiffré les oracles, sire, expliqua-t-il encore. Ils ont dit qu’on devait partir en pèlerinage jusque dans les marches du nord et au delà s’il fallait.


— Il ment » murmura Mémoire dans son dos. Elle caressait son bâton, désormais ; son visage avait retrouvé des traits plus apaisés. « C’est vers ma fin que nous marchons. »


Le malaise qui saisit ses trois compagnons de route n’avait, au contraire de leur histoire, rien de contrefait ; pas plus que ne l’était la détresse de Pierre, que Roland put à loisir déceler dans son regard torturé. Il ajouta, à la destination du chevalier : « J’irai jusqu’au cœur des cavernes des demi-hommes pour elle, sire. J’irai leur chiper une pioche, même, pour les creuser encore, si je dois. »



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MessageSujet: Re: Sur les chemins serramirois | Roland   Sur les chemins serramirois | Roland I_icon_minitimeJeu 14 Juil 2016 - 9:00

Tout ceci était confus, et cela n’allait pas en s’arrangeant. Sa curiosité déclinait à mesure que la situation le tracassait. L’homme n’était pas connu pour s’embarrasser avec les tracas, et le jeu du « protecteur », quelque fut sa véritable intention, semblait exiger plus d’imagination que le seigneur n’était prêt à en accorder.
Il lui cachait des choses, et tout ceci tournait autour des femmes qui l’accompagnaient, mais le plus intéressant reposait toujours dans l’une des gamines, non la folle qu’ils voyaient comme une protectrice.

« C’est ce que nous faisons tous, madame. » Y avait-il un sens à lui répondre ? Probablement que non, mais à porter son attention ailleurs qu’en celui qui aspirait à la monopoliser, il éclaircirait peut-être un peu les choses. Mais rien ne servait d’insister plus lourdement pour l’instant.

« Une loyauté exemplaire que je me dois d’admirer. Certaines personnes auraient fort à gagner à s’inspirer d’une pareille dévotion. » répondit-il devant l’expression de la détermination de son interlocuteur, et il était honnête. Il y avait trop de calculs, trop d’ambitions individuelles, parfois.

Il ne connaissait personnellement aucune expression suggérant le défi que devait représenter le fait de piquer sa pioche à un nain, les siennes concernaient plutôt leurs choppes, mais il ne l’avait guère entendu qu’auprès d’hommes qui se remplissaient eux-mêmes la panse, la chose devait être berthildoise.

« Pensez-vous qu’elle est en état de monter sur la charrette ? » En désignant de la tête « Mémoire »

Il ne dénouerait pas le secret de l’homme ainsi immobilisé, d’autant qu’il n’avait pas l’intention d’user de force pour cela, et il voulait reprendre sa route. Sur ces mots, un de ses hommes entreprit de revoir rapidement l’agencement du matériel dans la dites charrette pour y laisser autant de place que permit pour les futurs passagers.
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