Des idées folles | Halan [terminé]

Il suffit d'un ordre pour que la troupe s'immobilise. Les gardes dont les capes marquées de la griffe de leur employeuse descendirent immédiatement de cheval. La plupart n'étaient pas mécontents de quitter le fort. S'ils avaient désertés du 4e Ost ou vécu en Ithri'Vaan toute leur vie, c'était bien pour quelques raison : à commencer qu'ils ne se retrouvaient pas un instant dans la société eldéenne. Seuls le mage offert par Kernal et Eshk'Oroth, second de Wydrin et chef de la garde durant toute la durée de cette expédition au pays des racistes, semblaient avoir du mal à tourner le dos aux combats. Durant le dernier mois, les drows avaient été repoussés hors d'Anaëh. Même en Wyslena des choses étranges et une soudaine vague de chasseur Noss avaient repoussés les sombre sur le territoire de Naélis. L’échec de leur percée avait été cuisant après la facilité qu'ils avaient eut à prendre Eraison et Ellyrion. Partir en de telles conditions, avant même que les officiers n'aient put redorer leur blason, c'était laisser leur camp dans un équilibre précaire. Les duels de succession pour les postes important ne tarderaient pas après cette défaite. Krish ne doutait pas que Velkyn soit bien plus qu'un feu de paille, mais elle se demandait ce qu'il avait bien put faire pour vexé Uriz à ce point... Enfin il avait des forges et des forgerons biens organisées au moins maintenant. Le temps de réparation serait nettement réduit et les matériaux de meilleur qualité. A lui de jouer.

Maintenant que ses vacances touchaient à leur fin, elle faisait exactement ce qu'elle avait prévu : elle s'arrêtait au bord du lac à une demie journée de chevauchée de Yutar pour profiter de l'endroit... mouais pas très convainquant. Elle s'était surtout arrêté au lieu de rendez-vous donné à Halandarin, curieuse de voir s'il allait apparaître... En plus vomir sur un cheval n'est pas ce qu'il y a de plus sympathique. C'est donc la tête dans les buissons que la Maîtresse des forges d'Elda commença cette pause bien méritée. Nata se fasse enculer par un bouc ! Ce qu'elle pouvait détester les nausées !

Une main sur le ventre, elle se redressa en grommelant. Sale rascasse.

« Monter le camp et faites des tours de garde. On ne repartira que demain matin. »

A dix de ses meilleurs gardes, ils pouvaient bien terrasser les prédateurs qui rodaient dans le coin. Enfin si elle en perdait un ou deux cela serait embêtant quand même... Et puis ils avaient qu'à se démerder ! Ils ne posèrent pas la moindre question et se mirent au travail.

« Vous avez entendu la patronne?! » gueula Eshk'Oroth pour motiver les flemmards.

Seul le mage du C'nros resta près de sa maîtresse, en retrait comme toujours... Et même plus silencieux que d'ordinaire compte tenu des saute d'humeurs aux quelles elle était sujette. Cette dernière s'assit directement au bord du lac, se rinçant plusieurs fois la bouche sans avaler la moindre goutte d'eau malgré sa soif, avant de retirer ses cuissardes et de rattacher ses cheveux sur sa nuque de façon a ce que la coiffure ne la gène pas une fois allongée. Malgré une nuit de plus de douze heure, elle n'avait pas arrêté de piquer du nez le long du voyage. Entre la fatigue et les nausée, il était plus que temps de renter, sinon il lui semblait qu'elle n'aurait plus jamais le courage de bouger. Ajoutez à ça une poitrine gonflée au point que son corset de métal préféré ne lui allait plus et il était facile de comprendre pourquoi elle était d'une humeur de chacal.

Épuisée, elle se laissa tomber sur le dos, les jambes dans l'eau froide, se moquant de l'état de son pantalon de cuir. De toute façon elle commençait a avoir du mal à le fermer, heureusement pas plus que lorsqu'elle faisait bonne chair. D'après les souvenirs qu'elle gardait de ses grossesses précédentes, elle était peut-être enceinte depuis plus longtemps qu'elle le pensait du coup... enfin elle aurait bien le temps de calculer avec l'aide d'Ekmir une fois de retour à Thaar. Pour l'instant, elle avait un autre projet en tête. Une création qu'elle visualisait de plus en plus clairement.

Yeux fermés, elle s'amusait a faire tourner des rouages tous particuliers. Depuis que Velkyn lui avait parlé des golems d'Anaëh, son esprits s'était pris à ressortir de vieilles ébauches, de vieux essais. Peut-être ces idées folles retomberaient-elles dans l'obscurité, mais c'est avec l'agréable impression qu'elle touchait au but qu'elle sombra dans le sommeil comme une masse, un sourire particulièrement serein sur les lèvres.

Musique :

« Et au cas ou tu te demande. Je ne mentais pas tout a l'heure. Je suis bien enceinte. Et tu fais parti des quatre pères potentiels. Sur ce, j'ai encore du travail. »

Enceinte....

Pères....

Survivre à cette foutue bestiole avait été une chose, se tirer d'affaire. Halandarin observait depuis quelques temps le ciel au travers des courts branchages, clairsemés, ils offraient une ombre légère et agréable, et pourtant, il s'y sentait plus mal à l'aise que s'il s'était allongé sous une nuée de moustiques. Ainsi allongés sur une mousse pourtant des plus confortable, il ressentait les pieux des ronces s'enfoncer dans sa chair.

Il n'était pas bien, dévorant l'intérieur de sa joue de ses dents, à s'en laisser des marques affreuses. Tu vas être papa... Je suis enceinte., une seule femme lui avait dis cela, l'avait pris en otage de cette manière... La mère de Zaahrian, de SON fils... Malgré les maigres chances qu'il puisse être le père, Halandarin était tenaillé par cette impression, cette boule dans sa gorge... Malgré toute la haîne qu'il ressentait, cette boule était faîte d'un tout autre sentiments... La culpabilité ? La douleur ? La tristesse ? La jalousie ?... L'amour ? Il serrait les dents, si fort que son émaille manqua de s'arracher de sa prémolaire.

Il n'en avait aimé qu'une. Et elle n'était plus de ce monde, les entrailles vrillées par ces sentiments contraire, cette volonté de la revoir et cette envie dévorante de l'effacer de ce monde, qui se combattaient jours et nuits, à chaque seconde qu'il lui faisait face, et pourtant, c'était toujours cette volonté de la voir, d'apprendre à la connaître, de s'en emparer qui prenait le dessus.. Peut-être la revoyait-il dans sa façon d'être ? Cette combativité, ce défis qui existait entre eux. Cette flamme ardente qui le dévorait lentement, mais sûrement.

-Aucune chance... Marmonna-t'il vers le ciel, l'oeil gauche embué de nombreuses larmes, qu'il laissa glisser le long de sa joue, tombant sur son menton, s'écrasant sur son torse. Et pourtant..


Il voulait retourner la voir, il ne voulait cependant pas se l'avouer, faire face, à ce qu'il était. Le dernier des chiens, le dernier des traître... Mais... N'était-ce pas ce qu'il avait toujours été ? Un Exilé ? Délaissé par les siens ne comprenant pas sa nécessité de s'extirper de l'Anaëh, ne comprenant pas sa fascination pour l'art de la Forge, métier profane, haïs... N'avait-il jamais mis à terre l'un de ses frères, pour le simple plaisir de l'écraser ? N'avait-il jamais fais preuve d'une haïne sans pareil pour ses propres parents, pour l'avoir fais naître parmis des êtres pareils ? Il était considéré comme une immondice par les siens, plus Craint que Respecté... Seuls ceux vivant la même histoire que lui savaient le respecter, les forgerons. Ceux voulant mettre la main sur le futur. Être une pierre fondatrice d'un monde où seuls EUX rêgneraient...

Ils n'avaient jamais été de véritable elfes... Ho, bien sûr, là n'était pas une erreur d'éducation de la part de ses proches, des divers elfes.. Mais bien une décision pure et simple. Ils n'avaient qu'un seul but... Régner, les écraser.


«Peut-être près du petit lac avec la cascade pas loin d'ici. J'aurai bien une affaire à te proposer... Un partenariat pour être précise. Une œuvre que je mûris déjà depuis un certain temps, je pense que ça pourrait t'intéresser. »

Il avait l'occasion rêvée... Cette oeuvre qu'elle mûrissait, cette oeuvre.. Peut-être... Avec une certaine chance, peut-être que leurs esprits s'entendraient, sauraient vivre ensemble, pour de bons, dans le seul but de réaliser cette création. Dans le seul but de prouver leurs suprématie.

Il observait le sommet de feuillage, au loin, les territoires vallonnés dansant avec la brume alors que la fatigue le gagnait...

Oui...

Il irait la retrouver.

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C'était fou, que de se rendre en ce lieu, alors qu'ils étaient là.

Il trônait au sommet d'un bouleau, celui-ci, affaissé par son poids non négligeable pendait le long d'une longue falaise, il était loin, quelques centaines de mètres.. Mais ils ne le trompaient pas.
Il les observait, d'un regard calme, avide.
Il passa sa langue sur sa lèvre supérieur, comme alléché, avant de se décider à descendre. Avant de se décider à les rejoindre.

Il ne fit preuve d'aucune retenue pour s'approcher, il beugla, un titre à rallonge, un titre qu'ils connaissaient tous.

-Elda Jabbress d'Ak'uech del'nth !

Ils avaient eu l'intelligence de rester loin des fourrés, loin des bosquets, en plein milieu d'une longue clairière, à l'herbe folle, immense, lui arrivant alors à la taille, semi-marécage traversé par un semblant de ruisseaux, anxieux à l'idée de ne pas retrouver la mer. Il se tenait debout, bien visible... Son cri avait été puissant, poussé par tout ce qu'il ressentait...

La curiosité, la peur, la haine, l'incompréhension, l'envie, le désir, la rage, le défi, la folie.

Il était définitivement fou, d'elle ? A cause d'elle ? Pour elle ?

Non... Il n'était pas fou. C'était eux, les fous. Les cinglés, il était tout ce qu'il y avait de plus saint d'esprit.  Il connaissait ce monde, mieux que la plupart de ces "Sages"... Rien de bon n'arrive aux bonnes âmes, rien de bons ne les attends. Rien n'est blanc. La lumière n'existe que parceque les ténèbres existent, et les ténèbres n'existent que parce que la lumière existe.

Krish s'éveilla en sursaut, se redressant comme un diable sorti de sa boite. Son pied ripa contre le gravier mouillé qui constituait le bord du lac. Sa cheville céda. Elle s'écrasa dans l'eau presque tête la première… Et se releva d'autant plus vite en prenant une grande inspiration, le cœur battant, les yeux grands ouverts et l'oreille aux aguets. Heureusement, l'air chaud de l'été ne la gelait pas sur place. Elle récupéra cependant le mentel qui lui avait servit d'oreiller pour couvrir sa tunique rouge déjà bien échancrée par la force de la nécessité et qui venait en plus de subir un nettoyage tout sauf à sec.

Elle mit encore quelques instants avant de comprendre que la voix qu'elle avait entendue était celle d'Halandarin… Et pour s’apercevoir que chacun de ses gardes avait dégainé, sauf le mage qui s'était porté à sa hauteur lors de son accident de chaussée mouillée. Elle avança de quelques pas, bras écartés.

« Retournez a votre travail. Je l'attendais. » Articula-t-elle avec force en moyen oliyan puis en langue sombre pour s'assurer que tous avaient compris.

Contrairement aux prêtres qu'on lui avait collés dans les pattes, ses gardes personnels s'exécutèrent sans discuter un seul instant. Les lames, quelque soit leur style, furent rengainées dans un mouvement quasi-synchronisé. Leur chef donna deux ordres en langue drow avant de se porter au niveau de la princesse pour lui remettre respectueusement une dague tordue. Pour une raison qui paraissait claire à tout le monde, elle ne portait pas ses lames jumelles. Elle accepta l'arme avec un hochement de tête, tout en sachant que cela ne la protégerait pas si Monsieur perdait contenance.

Posant enfin les yeux sur son hôte, elle ne tenta même pas de retenir un sourire immensément satisfait. Elle avait encore une fois gagné son pari. Il était venu.

Avec des gestes amples et lents pour bien montrer qu'elle ne tentait pas de dissimuler ce qu'elle faisait, elle passa le khukuri portant sa propre griffe à sa ceinture, referma le mental sur elle et commença a combler la distance qui la séparait de l'elfe, les yeux dans les siens. Elle n'était pas certaine de l'accueil qu'elle recevrait, il avait l'air hors de lui… D'une façon qu'elle n'arrivait pas a déchiffrer tout à fait.

Arrivée à sa hauteur, l'idée aussi saute que grenue de se jeter dans ses bras lui traversa l'esprit. Pourtant elle n'en fit rien. Soutenant, étudiant, sondant son regard, elle souriait de plus belle.

-Je savais que tu viendrais, Edlenn Tamindal.

Le terme était provocateur, elle avait réussit à l'arraché à l'un des prisonniers elfes que leurs soldats avaient tout de même réussi à faire pendant lors de leur retraite. Maître en Exil. Cela ne changeait rien à son surnom habituel… si ce n'était qu'elle le prononçait dans la langue natale du concerné, comme pour le rendre plus marquant encore.

-J'ai envoyé une petite troupe retrouver les corps de mes deux boulets de la dernière fois, mais il ne restait de des éclats d'acier et quelques bouts d'os. Quand ils m'ont dit qu'ils n'avaient trouvé aucun autre corps dans la zone, j'ai été… étonnamment satisfaite. Le cheval s'en est tiré aussi? le palefrenier en a fait toute une caisse, tu sais? Ajouta-t-elle en voulant approcher sa main dépourvue de griffe de la fine cicatrice qui barrait le cou de son rival.

Il fallait presque savoir qu'elle était là pour la remarquer, mais elle était bien présente. Pour sa part, elle portait toujours la dentelle de métal qui lui galbait le cou, autant par habitude salutaire que par coquetterie… bien qu'elle savait ce stratagème inefficace contre l'acier d'une certaine épée…  

-Tu veux t'asseoir, Aesus ? On a prévu de resté jusqu'à demain matin.

Ils avaient tous dégainés, c'était tout sauf inattendus... Il les regardait, tous, les décomptant, comme on décompte les bêtes que l'on mènera plus tardivement à l'abattoir, sans aucune réelle attention. Un, deux, trois... Dix, ils étaient dix.. Il avait aperçu derrière ces armures plaquées, deux toges blanches et collier. Mais il ne la voyait pas encore... Elle.

Un piège ? Aurait-elle eu la folie de lui tendre un piège ? Pour s'en débarrasser ? Pensait-elle que dix hommes suffiraient ? Même s'ils s'avéraient être entraînés comme les plus dangereux diables de cette terre ? Ils n'étaient pas animé par ce qui l'animait, lui, ils ne connaissaient rien de cette vie. Il était peut-être prétentieux par cette simple pensée, mais la prétentions, l'avidité, l'envie d'arracher ce qui lui plaisait, c'était ce qui l'avait amené jusqu'ici. Devoir jouer le partisan, le croyant, tout ça. Tout ça ne l'avait mené qu'à être déprécié des siens. Alors, c'était terminé, tout ça.

« Retournez a votre travail. Je l'attendais. »Porta haut la voix de l'Eldéenne, répêtés dans sa langue natale très certainement, il y reconnaissait quelques mots, quelques termes, quelques manières de prononcer la chose. Beaucoups pensent les elfes lents d'esprits, lents dans leurs apprentissage comme dans leurs croissances. C'était un fait, pour bons nombres. Pas pour lui. Il s'était toujours avéré hors-norme, et cela continuerait, pourquoi ? Car il le voulait, car il se montrait Meilleur. Et que cela s'avérait pratique. Son peuple avait de ces sages vieillis, protectionnistes à en laisser mourir leurs forêts dans le simple principe qu'ils n'étaient pas capable de lever les armes une bonne fois pour toute, qu'ils n'étaient pas capable de sortir de cette forêt qu'ils "Chérissaient" tant.

-La peur... La lâcheté. Voilà ce qui les carractérise, des êtres incapables d'aimer suffisamment pour s'arracher à ce qu'ils chérissent. L'exilé.. Moi... Je suis certainement le seul à faire quoi que ce soit pour ce que je chéris. Il rit, intérieurement, son visage étirant un rictus peu avenant.

Le regarde de l'être s'était déposé sur cette femme, il la détaillait, avec un regard presque pesant, pas pour s'assurer qu'elle n'avait aucune arme, pas par une peur quelconque.. Il la détaillait avec une forme d'avidité qui lui faisait serrer ses mâchoires au delà de tout bon sens. Elle réalisait des mouvements amples, comme pour lui assurer qu'elle ne lui cachait rien. Et pourtant il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle lui cachait encore bien des choses. Elle avait toujours été très directe, et pourtant si discrète. Ca ne changera pas, jamais.
Elle parvint à sa hauteur, à quelques mètres, elle le détaillait, ne l'ayant pas quitté du regard depuis son départ du campement. Il soutenait ce regard, plongeant le sien flamboyant, l'acier chauffé à blanc. Le Défi, toujours le Défi. La haîne.. Et pourtant le respect, ces deux choses, si différentes, se mélangeaient, avec une certaine homogénéité.

-Je savais que tu viendrais, Edlenn Tamindal. L’Exilé en question lâcha un sourire, amusé, franc, et presque trop étiré. Elle ne pouvait certainement pas savoir qu'il avait accepté le fait qu'il l'était. Un Exilé, le dernier des traîtres de son peuple. Car il ne voulait pas faire partie de ce peuple, lents, incapable de prendre des décisions pourtant si simples. Incapable d'être protecteur, attentionné pour sa propre terre. Les Elfes étaient perdus, ils disparaîtraient, ils dépérissaient déjà de toute manière.

-Tu as toujours été sûre de toi.. C'est ce qui te rends convaincante. Glissa-t'il, en guise de réponse, sa langue était incroyablement douce, tranchant avec l'apparence qu'il donnait.

-J'ai envoyé une petite troupe retrouver les corps de mes deux boulets de la dernière fois, mais il ne restait d'eux que des éclats d'acier et quelques bouts d'os. Quand ils m'ont dit qu'ils n'avaient trouvé aucun autre corps dans la zone, j'ai été… étonnamment satisfaite. Le cheval s'en est tiré aussi? le palefrenier en a fait toute une caisse, tu sais? Ajouta-t'elle en voulant approcher sa main dépourvue de griffe de la fine cicatrice qui barrait le cou de son rival.

-Tséh... C'était un spectacle particulier, mais j'ai su l'apprécier avant de prendre mes jambes à mon cou. La bête n'était pas d'accord pour rester dans le coin bien longtemps. Le cheval m'attends. Il est délaissé d'attaches, et je doute qu'il veuille aller bien loin seul. Il peut repartir s'il le souhaite, j'ai bien fais ce voyage a pieds depuis son commencement. Quant à ton palefrenier, tu lui feras par de mes mots : Je l'emmerde, je garde cette bête si elle est capable de survivre quelques temps seules et de me revenir.. Autrement, qu'elle fasse comme bon lui semble.. Il souriait toujours, les bras croisés sur son torse, le pommeau de sa lame dépassant de son dos, il n'avait toujours pas quitté ses yeux des siens, se noyant littéralement dans ce regard.Elle avait comblé la distance pour s'approcher correctement de lui, sa main venant éprouver la cicatrice sur sa gorge, pratiquement invisible sur son cuir d'un blanc presque laiteux.

-Tu veux t'asseoir, Aesus ? On a prévu de resté jusqu'à demain matin. Cela sonnait comme une invitation, dont il ne put empêcher les sentiments de faire briller ses yeux un instant. La curiosité le rongeait, l'avidité, le désir. Il rageait, il peinait, il enviait, il dévorait, il déchirait, il se noyait. Encore. Pourquoi ressentait-il tout ça ? Elle avait massacré ses apprenties, ses enfants... Et pourtant !

Il glissa sa main gauche vers le cou de l'Halda, glissant sur la dentelle de métal, comme s'il venait à la caresser, l'appréciant plus encore que lors de leurs dernière rencontre.

-Que crois-tu que je veuilles ? Une question sans réelle réponse, il en avait bien peur, puisqu'il n'avait pas encore réussis à le décrire lui même. Son esprit était flou, mais il se savait présent grâce à sa curiosité grandissante. Bien sûr que je restes, je n'ai pas fais tout ce chemin pour discuter ici. Tant que tes hommes ne me dévisagent pas comme une proie... Je n'aurais pas à leurs rappeler ce que je suis. Avec un peu de chance, il n'y aura pas de sang qui s'écoulera aujourd'hui.

Il voulait l'attirer vers lui, son regard devait le trahir. C'était même certain. Sa main était toujours sur cette dentelle, caressant le métal comme si là n'était qu'une extension de la peau de celle qui se trouvait devant lui.

Elle sourit devant l'allant de l'elfe. Les bestioles... C'était bien leur truc tien.

-Désolée mais je ne compte pas revoir cet hypophile bouffi et braillard avant un bon siècle. Lança-t-elle avant de l'inviter à s'asseoir.

Contre toute attente, il la laisse approcher la main jusqu'à sa gorge sans un mouvement de recule. Son index suivit la cicatrice, sentant son pouls régulier et la vibration de l'air dans sa gorge. Puis les doigts du forgeron s'approchèrent à leur tour de sa propre gorge, suivant l’entrelace de métal noir. De la même façon, elle ne chercha pas a s'en défaire, frissonnant à son contact profitant de son geste tant qu'il durait.

-Que crois-tu que je veuilles ?

Elle leva un sourcil, sondant ses yeux de plus belle. Son sourire provoquant se fit plus curieux, imperceptiblement plus doux également. Il n'avait pas posée cette question comme une boutade qu'on utilise pour chambrer un ami. Il y avait quelques chose de bien plus profond qui trouvait un échos chez la drow. Il n'y avait pas de réponse fixe à ce genre de question. Pas de réponse toute faite. Seulement un chemin long et de préférence compliqué et dangereux.

Jadis, elle avait eut la chance de savoir ce qu'elle voulait, mais à présent, au sommet de son art, au sommet de la hiérarchie de sociale, au bout de son chemin, cela faisait des siècles qu'elle cherchait cette flamme qui lui avait fait tourné le dos à tous ses devoirs, toutes les attentes de sa culture, de sa famille. Cette flamme qui l'avait jetée sur les routes faces aux dangers les plus absurdes pour quelques savoir de plus, le plaisir de s'approcher de la quintessence de son art.

Et lui, que croyait-il qu'elle voulait ? Elle n'avait pas la réponse, que ce soit pour elle ou pour lui. Bien sûr, il y avait nombre d'intermédiaire : un bon lit, un verre de vin, un concert de cithare, un amant aux petits soins, un poney ou que savait-elle encore. Elle avait décidé de vouloir une vie sans limite ni raison pour combler le vide. Mais toute chose a une fin.

Elle ne répondit pas, préférant glisser la main qui était déjà contre son cou le long de sa mâchoire jusqu'à son oreille. La suite lui fit retrouver son mordant.

-Un seul mot de ma part et ils feront même en sorte de ne jamais croiser ton regard.

Pas de bain de sang, ça lui allait très bien. Elle avait encore besoin de ses gardes d'élites... et de son homologue également. Elle leva légèrement le menton lorsque les doigts de l'elfe sur son cou l'y incitèrent à demi, frémissant une nouvelle fois.

Sur un regard joueur, elle fit un pas de côté pour s'emparer du bras du forgeron comme si elle comptait faire une balade mondaine pour le mener au bord du lac, au cœur de leur campement en court de formation.

-Dis-moi, tu es resté à proximité tout ce temps pour nous tomber dessus de la sorte ?

-Un seul mot de ma part et ils feront même en sorte de ne jamais croiser ton regard. Dit-elle, souriante, alors qu'elle frémissait légèrement tandis que ses doigts incitèrent son menton à se redresser.

-Tséh... C'est à s'en demander avec une telle aptitude à obéir, vous ayez pu perdre cette guerre... Certainement des hommes incapable de diriger correctement ? Une pique, une vraie. Il la connaissait, il connaissait le titre de son époux, et de ce fait son rang. Et celle là, elle allait directement pour lui.

Le regard de cette femme était joueur, taquin, et c'est sur ce regard qu'elle fit un pas de côté, se glissant sur celui-ci pour venir s'emparer de son bras, comme le ferait une dame de la cour souhaitant se balader agréablement, au bras d'un amant. Pour le mener certainement au centre de ce campement en pleine formation, peut-être pour profiter aussi de cette proximité ? Qu'est-ce qu'il en savait... En tout cas, il n'ôta pas son bras, il fut même agréablement surpris, comme pouvait en témoigner son sourire étiré sur un côté plus que l'autre, et renchérit même en la serrant un peu contre lui.

-Dis-moi, tu es resté à proximité tout ce temps pour nous tomber dessus de la sorte ?

-Tséh... Vous n'êtes pas difficile à repérer dans le paysage... Entre le brouhaha que vous faîtes, et l'équivalent d'une tâche à l'encre sur une toile verdoyante que vous êtes, toi et tes hommes. Il ricanna légèrement. Mais oui. Depuis que vous êtes partis avec ton sous-fifre.. Désignant le mage du menton, d'un geste dédaigneux, je n'ai jamais été vraiment loin. Cela fais quelques jours que je suis votre groupe. J'attendais le meilleur moment pour te tomber d'ssus. Il y a bien cette fois où un de tes gars à faillit rencontrer le fond d'une falaise. Mais j'ai préféré attendre un moment plus... Intime ?

Il déposa son regard sur elle, toujours noyé de ce bain d'émotions multiples.Et pourtant, l'une d'elle s'amusait à pointer le plus son nez, le désir avide. D'elle ? De ce qu'elle lui cachait encore ? De cette idée ? Peut-être l'ensemble ?

Ils commencèrent donc à marcher, en direction de ce campement, s'insinuèrent entre les gardes, qui semblaient tous éviter de croiser le regard de leur maîtresse, comme de l'elfe. Et pourtant, il sentait toujours cette dague posée sur sa nuque, qui le chatouillait, et faisait battre son coeur à tout rompre. Etait-ce ça qu'il préférait avec elle ? Ce sentiment de danger permanent ? Ou simplement était le fait qu'elle soit à ses côtés qui l'empêchait de totalement partir en vrille ?
Ou alors, c'était certainement autre chose.. Peut-être le fait de se trouver aussi près de proies dont il aurait pu se repaître... ?

-Tu ne m'as donc pas vue ? Depuis tout ce temps ? Je suis déçue Krish... Vraiment. Je m'attendais à ce que tu fasses plus attention.. Je n'étais pourtant pas bien discret... C'est peut-être ça que tu t'es retournée plusieurs fois sur le chemin ? Ou alors ce sont tes fesses délicates qui ne supportaient plus la selle de ton canasson ?

Le regarde d'Halan' déviait parfois de Krish, observant les alentours, les hommes, les esclaves, les détails du matériel qu'ils mettaient en place, quelques traces prouvant que l'on avait traîné quelque chose par ici... Mais... Il revenait toujours à elle, comme si elle était la chose la plus dangereuse, et la chose accaparant le plus son esprit, et ce, sans même qu'il ne s'en rende vraiment compte.

Elle devenait une obsession, elle l'obnubilait... La haîne n'allait pas ainsi s'effacer, elle était toujours présente, et pourtant... Pourtant... Quelque chose se terrait derrière. A l'abris. Loin. Mais bien présent.

Pour le bien de la trêve raciale, elle avait préféré ne pas relever la pique de l'elfe envers les commandants de l'armée sombre plus que nécessaire. Elle avait juste répondu un vague. « Je suis bien d'accord. S'ils écoutaient un peu moins les militaires et un peu plus les religieux, Uriz nous sourirait plus souvent. » Ce serait la phrase la plus belliqueuse qu'il obtiendrait d'elle pour l'instant.

« He, je n'ai jamais prétendue être une pisteuse hors pair. Les seuls moment de ma vie ou j'ai survécu seule dans la forêt datent d'il y a plusieurs siècles... et j'ai eut faim plus souvent qu'à mon tour. » ricana-t-elle, profitant du fait que son galant l'avait mine de rien serrée un peu plus fort que nécessaire. Pour la sentir contre lui ou s'assurer qu'elle ne pourrait pas fuir lorsqu'il déciderait de lui ouvrir la gorge, ça elle ne savait pas.

« Et mes fesses vont très bien. Merci pour elle. C'est plutôt mon estomac qui faisait des siennes. »

La conversation était enlevée, détachée, incroyablement anodine pour une rencontre de ce type. N'étaient-ils pas ennemis ? N'étaient-ils pas rivaux ? N'étaient-ils pas sensé se sauter à la gorge pour prendre la vie de l'autre et venger les leurs déjà tombés au combat ? Krish avait conscience du regard de son Aesus sur elle. Il finissait invariablement par glisser vers elle. Invariablement... Le sourire en demi lune qui trônait sur les lèvres pâles de l'elfe n'avait rien à envier à son miroir d'encre. Non vraiment, s'ils finissaient pas se sauter à la gorge, elle doutait sincèrement que ce soit pour en extirper le dernier souffle de leur rival. Cela viendrait... peut-être... mais pas maintenant. Ils avaient encore bien trop de choses à découvrir.

Arrivée sur la rive, elle lâcha le bras de l'elfe pour s’asseoir à même le sol, reposant ses pieds nus dans l'eau. Elle les fixait, clapotant pour en enlever la terre à la façon d'une enfant. Sauf qu'elle, elle ne repensait pas à son quatre heure mais bien à la pique datant de quelques secondes et  à une autre sorte de sucrerie...

« Si tu veux une joute verbale pour remplacer le fer que se jettent joyeusement nos compatriotes à la gueule, ne je suis pas contre. Préviens moi juste que je m'échauffe, d'accord... Sinon... pendant que nous discutons...  »

Elle porta un instant son regard sur le visage de l'elfe, presque hésitante.

« Accepterais-tu que j'examine encore un peu ton épée ? »

Cela l'exaspérai et la ravissait à la fois. Plus elle en apprenait sur cet homme, plus il se montrait digne de ses espérances... et plus elle voulait en apprendre sur lui. Son œuvre n'était que l'une des questions qu'elle voulait lui poser. Si elle avait hésiter un instant c'était pour lui en poser une bien plus insidieuse. Mais la tentation de pouvoir à nouveau passer la main sur l'alliage de cette lame étrange était bien trop tentant...

« Je suis bien d'accord. S'ils écoutaient un peu moins les militaires et un peu plus les religieux, Uriz nous sourirait plus souvent. »

Lorsqu'elle lui répondit ceci, il ne put s'empêcher de sourire, légèrement amusé par la réplique. Contrairement à son peuple, s'ils n'avaient fait qu'écouter les religieux, ils seraient encore embourbés dans leurs mélasses à n'pas savoir comment agir... Les repousser hors de Yutar... Voilà ce qu'ils devaient faire, les amener, loin de chez eux. Halan' lui, souriait, toujours légèrement amusé par cette réplique alors que ses idées, ses pensées, ses émotions fusaient encore dans son esprit, bousculant sans arrêt l'ordre qu'il s'efforçait d'établir, pour savoir se contenir, ne pas partir en vrille..

« He, je n'ai jamais prétendue être une pisteuse hors pair. Les seuls moment de ma vie ou j'ai survécu seule dans la forêt datent d'il y a plusieurs siècles... et j'ai eut faim plus souvent qu'à mon tour. »  Lui avait-elle répondue en retour de cette légère pique à son attention, comme quoi elle était plutôt décevante en pistage. Il se surprit même à ricaner en son écho, secouant légèrement la tête.

« Et mes fesses vont très bien. Merci pour elle. C'est plutôt mon estomac qui faisait des siennes. »
Dur retour à la réalité... Elle était enceinte, et cela fit se retourner légèrement plus le visage de l'elfe vers elle, l'obligeant à ravaler sa salive avec une certaine difficultés... Il ne pouvait pas en être le père de toute manière, ils n'avaient fricotés qu'une fois, et puis...Et.... Et puis ils étaient Elfe, et drow, la fertilité n'était pas celle d'une humaine. Non, il n'y avait aucun risque...


Leurs sourires mutuels trahissaient un sentiment profond qui les empêchait tout deux de s'étripper immédiatement. La joie d'avoir un rival à leurs hauteurs, la joie d'avoir trouver quelqu'un qui saurait peut-être égayer leurs vies pour le siècle à venir, peut-être pour le Cycle ? Avec un peu de chance, ils sauraient s'entretenir suffisamment pour ne pas mourir d'ici là... Ils sauraient se haïr, et se respecter suffisamment pour maintenir cette flamme qui leurs avaient permis à tout deux de se relever. Halandarin ne se consacrait plus seulement à la forge depuis qu'il l'avait rencontrée... Il se consacrait a Elle... Sa découverte, découvrir chaque parcelle de sa personnalité, et il savait n'en connaître alors que le sommet de l'Iceberg.

Ils parvinrent assez vite a cette rive, en réalité. Malgré les quelques dizaines de mètres qui les en avaient séparés, l'elfe n'avait pas réellement vu le temps passer. Il se mettait toujours dans des situations abracadabrantes... Un elfe, seul, parmi une douzaine de Drows armés jusqu'aux dents, C'était à s'en demander  comment il était parvenu à survivre jusqu'ici... Réellement. Vous iriez vous rendre dans la grotte d'une meute de loups ? Probablement pas, où alors vous avez un grain manquant là haut.

« Si tu veux une joute verbale pour remplacer le fer que se jettent joyeusement nos compatriotes à la gueule, ne je suis pas contre. Préviens moi juste que je m'échauffe, d'accord... Sinon... pendant que nous discutons...  »

Il perçut ce regard, accrochant celui-ci de ses yeux d'acier. Elle semblait presque hésitante, c'en était presque peinant. La voir ainsi donnait une apparence à la Drow, presque Mignonne... Il vint doucement s'asseoir à ses côtés, croisant ses jambes sur la berge, sans pour autant la lâcher du regard. S'intéressant réellement à ce qu'elle allait lui demander...

« Accepterais-tu que j'examine encore un peu ton épée ? »

Il ne put s'empêcher de ricaner légèrement, ce rire secouant ses épaules. Il leva un instant les yeux au ciel avant de les reposer sur elle. Soupirant.

-Tu es obnubilé par cette lame. Et moi qui croyait que j'accaparais tes pensées.

Il rit légèrement, s'emparant de la dites, avant de la glisser devant ses yeux... Observant chacun de ses reflets. Mais je te comprends... Il vint faire glisser la lame entre ses doigts, tendant ainsi le manche vers le corps de l'Eldéenne... Donner sa seule arme, alors qu'il se trouvait ainsi piéger.. Oui. C'était fou, idiot même... Mais il s'en fichait. Qu'il tente quoi que ce soit, il se savait assez fort pour battre un Drow en combats d'égal à égal, mais ces mastodontes, ils étaient tous à même de lui tomber dessus d'une seule conscience. Le Lapider, le lacérer, le déchiqueter comme le morceau de viande qu'il était. Oui... Il était un prédateur. Mais peu de prédateurs vivaient ainsi au milieu de leurs proies. Pour une simple raison : Le nombre fait la force. Et aussi doué pouvait-il être quand il s'agissait de survivre, il venait là, de probablement signer son arrêt de mort si tel était le souhait de l'Eldéenne.

... Mais... C'était aussi là une forme de confiance poussée. Il patienta calmement qu'elle s'empare de la lame, avant de poser ses mains sur ses genoux.

-Je hais mon peuple... Il avait lâché ça, comme un cheveux sur la soupe, les dents serrées. Tu sais pourquoi ? Pourquoi je hais ce ramassis de dégénérés... ? Ils sont incapable de voir vers l'avant. Ils sont incapable d'éprouver suffisamment leur "Amour" pour protéger ce à quoi ils tiennent avant que la moitié de celui-ci ait disparu... Ces guerres incessantes, ces massacres... Ils n'apprennent pas, ils n'apprendront jamais... Je ne veux pas faire partis des chiens qui disparaîtront.

Il posa son regard sur la lame qu'elle observait avec une certaîne avidité.

-Je ne suis pas fais du même acier qui les forge... Eux... Je suis fait de cet acier là. Immuable. Ma vie, je ne la consacrerais pas à une entité supérieur. La seule chose que j'ai appris de mes dieux, c'est qu'ils n'étaient pas à même de repousser une ribambelle de Drow. Qu'ils préféraient nous observer nous entre-déchirer sans savoir comment réagir. Les Elfes... Des peuples "Unies"... Tséh... C'est comme dire de la péninsule qu'elle n'est qu'un seul royaume Humain. Comme parler des clans Nains qui s'entre-déchirent dans le grand Nord.. Comme parler des Doeben, crachant sur les Eldéens, et des Eldéens faisant la même chose pour ces dits Doeben. Cette lame... Sais-tu pourquoi je l'ai forgée ? Beaucoup répondraient, "Car tu avais besoin d'une arme"... "Car tu voulais te défendre"... "Car tu voulais conquérir".... Aucune de ces putains de réponse n'est bonne. Mais toi. Je suis certain que tu la connais cette réponse.

Tu es obnubilé par cette lame. Et moi qui croyait que j'accaparais tes pensées.

« Seulement pendant mon sommeil Aesus. » susurra-t-elle a sa provocation.

Un petit mensonge sans importance par pur esprit de contradiction… Et peut-être parce que leurs regards suffisaient à prouver que même hors du sommeil, les envies des deux forgerons ne s'éloignaient pas de l'objet de leur pensées. En demandant son arme, le fait qu'elle lui demandait de se désarmé au milieu d'une meute de drow ne lui avait même pas traversé l'esprit… Et lorsqu'il lui en tendit le manche sans même avoir essayer de la balafrer, elle s'en empara avec la révérence qu'elle aurait eut pour une relique.

La lame posée en travers de ses cuisse, elle perdit ses yeux dans les reflets, glissa sa paume et ses ongle sur le plat pour en sentir l'alliage. Cette fois, elle ne cherchait pas à en extirper les secrets et à la déconstruire mentalement pour en trouver l'origine, elle n'observait comme un tout qui ne demandait plus une amélioration. Elle la traitait comme la quintessence d'une œuvre. Une âme de métal pliée dans un but façonnée au froid et à la flamme pour révéler plus qu'un outils, un destin entier dans quelques livres d'alliage. Un destin qu'elle voulait deviner de l'origine aux confin du temps.

Alors que sa peau et ses yeux se gorgeaient du spectacle, ses oreilles étaient toutes acquises à son interlocuteur. Pour connaître chaque seconde d'une vie, chaque pensée qui traversait cette tête de salade albinos, il lui faudrait du temps. Pour une existence de mille ans, il en faudrait bien au moins autant pour tout apprendre. En attendant, elle se sentait sur le fil du rasoir, risquant sa vie pour ne voir que des ombres d'explications, quelques échos de sa personnalité…

Et pourtant elle le comprenait mieux en un regard qu'elle n'avait jamais compris un autre être vivant.

« Je hais mon peuple... »

Une gifle ne l'aurait pas plus saisit. Couvant la lame d'une main avide, elle tourna son regard rouge vers l'elfe, curieuse. Elle aurait certainement dû être surprise. Tout les êtres de cette terre auraient été surpris d'entendre un elfe proférer de telles paroles. Il haïssait son peuple… Mais elle n'arrivait pas à en être étonner.

Il venait de lui offrir une minuscule clé. Un fragment tout au plus. Peut-être même plutôt de lui montrer une des nombreuses serrures derrière lesquelles elle aurait voulu pouvoir regarder. Dès leur première rencontre, il avait dans le cœur quelque chose de Sombre. Elle l'avait arraché à sa vie tranquille. Elle l'avait empêché de retourner à ses habitudes. Elle avait volé ses apprentis, le prolongement de son œuvre. Et il revenait, devant elle, la haine sur les lèvres. Une haine qu'il vouait à quelqu'un d'autre. Tout ce qu'elle avait fait n'avait pas été suffisant pour qu'il trouve une raison de se battre contre son peuple… Jusqu'où s'étendait cette noirceur…

Il reniait son sang.

Il reniait ses dieux.

En quelques secondes, il venait de balayer de sa voie, l'intégralité de ses origines.

Plié, tordu, battu, chauffé, fêlé… mais pas brisé…

De son acte, lors de leur rencontre, elle avait cru coupé le premier fil qui le reliait aux siens… Mais il semblait qu'elle n'ait fait que sectionner le dernier.

Dans ses mots, elle trouvait le terreau idéal pour accomplir la promesse qu'elle avait fait à Teiweon et Uriz. Cette promesse de jeter une âme digne d'eux à leurs pieds. Cette promesse de voir de nouvelles œuvres prendre corps pour leur Grand Projet. Elle trouvait le sol meuble pour son propre projet… Mais plus important encore…

Elle s’apercevait pour la première fois qu'il n'était pas son œuvre. Elle ne le forgerait pas. Elle ne le magnifierait pas dans la voie qu'elle-même choisissait. Il ne serait pas un autre Velkyn.

Lorsque la question de son rival tomba… non pas une question, une affirmation, elle accrocha son regard d'acier. S'ils étaient semblable, il ne pouvait y avoir qu'une réponse.

« Car tu le pouvais. »

Elle forgeait parce qu'elle se savait seule capable de révéler l'essence de ces œuvres qui le méritaient. Elle forgeait par devoir envers ses propres créations. Elle forgeaient pour avancer. Elle forgeait pour les dieux et elle forgeait pour elle. Elle forgeait pour un grand dessin et parce que c'était ainsi qu'elle marquait au fer rouge de ses créations les temps passés et futur. Elle forgeait parce qu'elle le pouvait. Parce qu'elle était la seule a pouvoir le faire ainsi.

L'Art était aussi naturel qu'une inspiration, aussi exaltant qu'une nuit au Palais d'Isten, aussi mystique que les ombres impénétrables de Teiweon. Il donnait vie à des étincelles d'éternités aux destins multiples. Il était une fin en soi.

Elle forgeait parce qu'elle le pouvait.

Elle forgerait tant qu'elle le pourrait.

Elle n'avait pas besoin de plus.

« La création d'une œuvre s'exprime d'elle-même. Pour réellement façonner le métal, il ne faut pas vouloir en faire quelque chose. Seulement l'aider a exprimer sa nature profonde. »

Elle n'avait pas lâcher les yeux de son vis à vis, cherchant à trouver le reflet de ses mots. Les prononcer à voix haute venait de lui donner un nouveau coup. Soudain farouche, elle scrutait son rival avec plus de respect et d'intensité dans le regard… Celui qu'elle ne pourrait pas façonner selon ses désires et qui avait un destin qui lui était propre.

« Car tu le pouvais. » Il ne put empêcher un sourire s'emparer entièrement de ses lèvres, il l'observait sans écarts, la dévorait du regard. Elle était bien celle qu'il cherchait... Il la voyait en elle.

-... Exactement. Susurra-t'il, d'une voix presque mystique. Son art était sa religion, sa véritable religion, ses oeuvres, des êtres bel et bien vivant qu'il érigeait de toute pièce. Il avait forgé des apprentis, leurs avaient permis de s'élever... Mais... Aucune n'avait réellement saisis l'occasion.. Pas même celle qui l'avait pourtant tant intéressée. Seules ses oeuvres ne le décevaient pas.

« La création d'une œuvre s'exprime d'elle-même. Pour réellement façonner le métal, il ne faut pas vouloir en faire quelque chose. Seulement l'aider a exprimer sa nature profonde. » Aucun forgerons ne pouvaient se vanter d'avoir compris cela sans expérience.. Le deviner.. Peut-être...Le comprendre demandait des siècles de pratique, des siècles de travail acharné, de manipulation. Il lui avait fait certainement comprendre qu'il n'était pas de chair et de sang. Il était fait d'acier... On ne le manipulerait pas, il n'était pas malléable. La seule chose que l'on pouvait faire de lui, c'était lui permettre d'exprimer sa nature profonde.

Jusque là, il s'était libéré de ses chaînes, s'était libéré de ce qu'ils avaient souhaités lui imposer. Il n'était pas un de ces êtres qui se laissait manipuler. Beaucoup pensent qu'il est un être naïf, malgré ses dix siècles de vies. Elle était certainement l'une des seules à l'avoir véritablement cerné.

Elle lui donnait un regard, embrasé, elle cherchait le reflet de ses mots dans ses yeux d'acier, elle pourrait y voir un monde s'étendant derrière ces quelques mots pourtant si anodin pour les non-initiés. Ce n'était pas là de la magie, ce n'était pas là de la sorcellerie. C'était là, l'avenir qu'il voyait, qu'il se dessinait. Un regard d'acier, embrasé, pris dans les flammes. Il s'approcha doucement d'elle, ses yeux ne quittant pas les siens un seul instant. Un regard dévorant, respectueux, et pourtant haîneux. Désirant, farouche, et peut-être même passionné. Il n'était plus Seul. Il n'était plus SEUL. Il en était sûr. Que leur route ensemble ne soit qu'une poussière dans leurs vies n'était plus envisageable.

Il leva sa main gauche, celle-ci traversant l'air lentement pour venir rencontrer la joue de l'Eldéenne.

- Je ne te demande pas de croire ce que tu vois. Je ne te demande même pas de l'apprécier. Juste de l'accepter. Ces mots pourraient n'avoir aucun sens, comme un sens des plus profonds. Car elle seule avait les yeux plongées dans les siens. Elle seule y voyait ce qui résidait dans ce regard. Elle seule le connaissait. Aussi fou que cela pourrait paraître pour ses "Semblables" elfes, ce regard était la preuve des pensées de l'Eldéenne.

Déchirement... Haîne, tristesse, passion, colère, peur... Souvenirs, morts, guerres, massacres... Bonheur ? Si celui-ci avait existé dans la vie de cette être, il n'était issus que de quelques passages de sa vie en dehors de son art. Beaucoup pensent l'esprit d'un être millénaire fragile...

Il n'est pas fragile. Il est juste éprouvé, sur de plus longues durées. Un chagrin chez un humain, qui ne peut se permettre d'être inactif pendant plus de quelques mois sur une vie éphémère, n'est qu'un battement de cil dans le vécu d'un chagrin d'un être immortel. "Le Mal des Immortels"... Cette folie, cette dépression permanente. La seule chose qui ait réellement protégé Halandarin d'une mort lente, d'une agonie morbide. C'était SON art. SA religion. SA véritable religion.

Il ne l'avait perçu que récemment.. Quelques siècles tout au plus, cette idée avait germée en lui. Les fils le rattachant à son peuple s'étaient alors effrités... Elle fut la première.... elle , fut la seconde...

-Krish Al'Serat...  Angwedh an-adlann dath dravadrafn... Dû be duin, adlann-an anim... Dan... Dan aníra-bess... Amman ? ... Amman ? Amman da Adaneth aníra-bess... ? Dis-moi... Pourquoi... Est-ce que je suis ainsi attiré par la fleur empoisonnée que tu es ? Pourquoi suis-je ainsi attiré par la femme qui a brisée la dernière chaîne me protégeant d'une chute dans les abysses ? Pourquoi est-ce que j'éprouves tant de désir, pour une femme qui m'a plongée dans un torrent d'obscurité ? Pourquoi me fascines-tu autant, Krish ?

Il l'observait avec d'autant plus de passion, ses yeux brûlants d'une rage, d'une haîne, et pourtant d'une passion si dévorante qu'il aurait cru s'enflammer sur place. Il ne patienta pas après la réponse, il vient s'emparer de ses lèvres. S'emparer d'elle, alors que sa main était encore sur sa joue, caressant sa peau. Il ne mit fin au baiser qu'après une longue minute, s'arrachant à elle comme il s'en était emparé.. Sans sommation, sans aucune forme de prévention...

- Cet enfant... Il ne peut être de moi de toute manière... Je suis un elfe, toi une Drow... Et je doute que je sois le plus fertile des gaillards avec lesquels tu aies pu batifoler.. Mais je tiens à te dire une chose... Si cet enfant s'avère être de moi. Il serra les dents, son regard se courrouçant, une allure presque meurtrière. Si tu oses poser la main sur lui, dans un autre but que de lui offrir l'amour d'une mère. Je te déchiquetterais comme un félin à pointes s'occupe de sa proie. Je te massacrerais comme le dernier des morceau de viande lancé dans l'enclos d'un animal affamé. Je t'écraserais. Car cet enfant n'aura pas demandé à exister. Si une forme de haine tu dois abattre, alors viens me trouver. Tu sais que je ne suis jamais loin.

Ces paroles, il les avait lancé d'une froideur qui coupait avec le baiser donné, et pourtant, une forme de passion se cachait derrière. Car si il était bel et bien le père, il ne comptait pas laisser cet enfant vivre l'enfer, sans s'interposer. Car si Krish décidait de se comporter avec l'enfant, comme avec le possible père, le gamin promettait d'vivre bien pire qu'un enfer...

Il reprit un air moins courroucé par la suite, quoi qu'elle puisse dire... Il ne détachait toujours pas son regard du sien, sauf si celle-ci en intimait l'envie... Sa main s'attardait sur la dentelle de métal, encore... Il ne voulait pas se l'avouer, mais il savait pertinemment... Pourquoi elle.

Elle n'avait pas répondu à ses questions. Elle les avaient écoutés. Elle les avaient acceptées. Elle les avaient regardées passer dans ses yeux. Ces aveux qu'il lui faisait avaient un goût de triomphe. Même ceux qu'elles ne comprenaient pas. La langue sylvaine était si loin de celle des descendants d'Elda qu'il était difficile de croire qu'elles étaient liées… et pourtant ces accents avaient quelque chose de nostalgique. Le souvenir d'une terre sur laquelle les siens avaient été en paix peut-être, bercés par une hérésie mais pas moins sereins pour autant. Elle n'aurait pas voulu de cette vie pour tout l'or du monde… Mais elle n'aurait pas plus désiré une vie bien rangée dans les carcans d'Elda à bien y réfléchir. Tout chemin à prendre n'était qu'une question de choix à faire.

Et celui de l'homme qui lui faisait face n'était pas encore fait quoi qu'il puisse en dire.

Elle ne bougea pas lorsque sa main se faufila jusqu'à sa joue. Seul son sourire devint un peu plus provoquant. Il l'embrassa presque brutalement. Les mains de l'eldéenne restèrent sur l'arme qu'il lui avait confiée. L'un passant sur sa lame, l'autre détaillant les gravure de la garde alors que son esprit était accaparé à tout autre chose. Elle ne chercha pas à le retenir ou à l'encourager, pourtant, à chaque fois que leurs peaux se frôlaient, elle avait l'impression que deux nuages d'orage se heurtaient. Il recula tout aussi soudainement, devenu glacial, provoquant un regard amusé de la forgeronne.

Il était plus changeant, plus lunatique, qu'elle ne l'était. Il était déboussolé également. Perdu dans l'abysse, ballotté par le torrent, errant dans l'ombre qu'il évoquait lui-même. A cette minute précise, il se débattait dans des filets qu'il avait lui-même tressé avec application. Tous les jeux, les minauderies, les provocations et demi-mots n'y changeraient rien.

Elle l'écouta toujours sans dire un mot. Elle se regardait déversé sa rage et ses menaces.

« Depuis que nous nous sommes rencontré, je n'ai eut que deux autres hommes dans mon lit. Si c'est un immortel, comme semble le croire le guérisseur de Yutat... même si j'ai des doutes sur sa compétence, vous n'êtes plus que deux en lice. Deux homme à avoir déjà eu un et un seul enfant. L'un est un drow béni des dieux que je n'avais pas retrouvé depuis plus de deux ou trois jours au maximum d'après mes calculs. L'autre est un elfe avec qui je n'ai couché qu'une fois. Alors désolé de t'apprendre que les probabilités sont en bernes cette fois-ci. »

D'un geste fulgurant, la lame elfique se mit en mouvement. L'air hurla. Le plat de l'arme vint brutalement heurter le poitrail de son créateur alors que la drow s'était portée jusqu'à son oreille dans le même élan. Un genou à terre, l'autre plié sur le côté pour se donner de la vitesse, elle planta son regard soudain glacial dans celui de l'Aesus.

« Mais qui que soit le père. Cet enfant est le mien. Il portera mon nom. Son avenir dépend entièrement de moi. »

Son regard était farouche, défiant. Il y avait des choses avec lesquelles elle ne transigeaient pas.

« Si j'avais voulu que tu ne sois jamais au courant, tu ne l'aurais jamais été. Si l'enfant ne me convient pas ou s'il présente une quelconque tare, je le sacrifierai à Natha ou il finira comme esclave dans mon palais. Et si l'idée de me faire dépecer par toi ne me tente pas, tu ne sauras jamais ni ou je suis, ni ou il est, ni même s'il est encore de ce monde. Alors cesse tes menaces inutiles. Les elfes m'ont déjà pris un fils. Ne pense même pas pouvoir poser la main sur lui, qu'il soit de toi ou non. Je ne permettrai pas qu'il soit l'objet d'une vengeance personnelle. »

Elle relâcha la pression qu'elle avait mise sur le torse du forgeron et le pommeau de la lame par la même occasion, lui rendant son bien avec un mouvement presque rageur qui semblait disproportionné étant donné le passif de menace mutuel qu'ils avaient engrangé en deux rencontres.
Elle se releva en époussetant son pantalon.

« Au lieu de me menacer, tu devrais me demander de te prévenir s'il est de toi pour avoir ne serait-ce qu'une petite chance de passer un moment avec lui. Ou me coller aux basques jusqu'à avoir la certitude que ce n'est pas ton gosse. Mais non. Des menaces. C'est bien les hommes, ça. »

Elle donna un violent coup de pied dans les graviers de la rive avant de se défaire de la veste qui la protégeait et de faire deux pas dans l'eau, laissant la surface engloutir près de la moitié de ses tibias. Avisant une pierre de taille moyenne, elle la ramassa et la jeta de toute ses forces en direction de la petite cascade qui servait de bruit de fond. Elle émis un 'gloup' sonore en disparaissant dans le lac.

Ce qu'elle dit en suite… elle n'aurait jamais cru le prononcer un jour. Devant l'absurdité de la chose, elle fut prise un rire ironique qui ne dura que quelques secondes. Dos toujours tourné au Tamindal, elle fit rouler son nom sur sa langue.

« Halandarin Las'Danir... » 

Son coup de sang n'avait pas fait long feu. Il n'avait pas vocation a exister de toute façon. Et même si cela la répugnait... elle devait s'exprimer franchement sur un sujet délicat. Alors il n'y avait pas quatre chemins par lesquels aller.

« Que tu les haïsses ou non. Ne tire pas un trait sur tes origines, Aesus... » Oui, elle venait bien de dire ce qu'elle avait dit. Elle même n'en revenait pas.... « S'il te reste des connaissances, des amis, même vagues, des racines, » un éclat de rire lui échappa sur ce dernier mot « tes pas t'y conduiront à nouveau un jour ou l'autre parce que les souvenirs sont de sales petites garces. Trouver son chemin n'est jamais simple. C'est un équilibre instable. Un équilibre qui nécessite de ne laisser aucune part de toi en arrière, même celles que tu n'apprécie pas... »

Elle s'arrêta un moment, pour soupirer.

« Le but de mon peuple est de mettre fin aux mensonges des fausses idoles pour permettre l'avènement totale des véritables dieux car les valeurs qu'ils représentent sont celles du monde réel et non celles d'un fantasme créé par des êtres bercés d'illusions qui avaient besoin d'un doudou pour se consoler le soir. Te faire plié était nécessaire pour te faire voir la Vérité. Mais mon séjour a Yutar m'a rappeler que bien peu des miens comprennent réellement nos motivations... et il m'aura aussi apprit que mes desseins servent les dieux quels qu'ils soient. Mon but n'est pas de te laisser errer jusqu'à ce que la mort ou la folie t'emportent.

J'ai compris, Aesus. Au début, je t'ai voulu comme offrande pour Teiweon et Uriz. Hors, le seul moyen de tenir cet engagement serait de te briser définitivement. Brisé, tu ne seras plus qu'une ombre sans valeur, pour moi comme pour eux. Alors j'ai du mal à croire que je te dis ça... Vit selon tes choix, mais je pense que tourner définitivement le dois à ton peuple serait une grave erreur. »

Teiweon et Uriz la pardonne mais elle ne pourrait pas jeter cet homme à leur pied à moins de se contenter de deux cadavres. Il leurs faudrait se contenter des talents de leur propre forgeronne... et des œuvre qui serviraient leur dessein, même si elle n'étaient pas ciselées qu'en leur nom.

Un long soupire, accompagné d'un voile noire tombant sur ses yeux... Il venait des les fermers.

« Au lieu de me menacer, tu devrais me demander de te prévenir s'il est de toi pour avoir ne serait-ce qu'une petite chance de passer un moment avec lui. Ou me coller aux basques jusqu'à avoir la certitude que ce n'est pas ton gosse. Mais non. Des menaces. C'est bien les hommes, ça. » Sa main droite passa dans sa nuque... Avant de passer sa langue sur sa lèvre supérieur. Elle marquait un point. Il n'avait aucune raison de la menacer... Et il était certain que si cet enfant marquait une quelconque tare, il n'aurait aucun moyen de passer la nuit suivant sa venue au monde. Et de toute manière, il n'y avait toujours AUCUNE chance qu'il n'en soit l'père.

- Tu as raison.. C'était idiot de ma part que de te menacer... Tiens moi au courant quoi qu'il arrive. Même s'il n'y a aucun risque que j'en sois l'père. Il ricana légèrement, venant se poser lourdement sur le dos... Alors qu'elle venait de le quitter, se levant prestement pour plonger ses jambes dans l'eau... Il perçut non loin, un gloup bien distinct provenant de la cascade qui creusait continuellement le fond du lac pour y déverser les milliers de litres d'eaux qu'elle acheminait jusque là. Je suis certains que si tu le souhaitais, tu saurais disparaître... Alors je ne chercherais pas à t'emmerder... Si ce gosse vient au monde, je n'en aurais cure. Il n'est pas ma cible de toute manière... Enfin... Pas pour l'instant.

Ainsi allongé sur le dos, jambes toujours croisées, son bassin avait bien du mal  a frôler l'herbe drue, tandis que le haut de son dos, et ses cheveux blancs se noyaient dans cet herbe, ses bras vinrent se croiser sous sa tête, il observait "paisiblement" le plafond bleu qui reposait au dessus de leurs têtes. Y distinguant des filets vaporeux se glisser sur cette toile.

-Halandarin Las'Danir... Dit-elle calmement, alors qu'elle lui tournait le dos, il sentit cette voix mielleuse faire rouler chaque syllabes de son nom sur sa langue, son regard quittant le ciel pour venir se hisser vers elle, ses bras se décroisant pour venir lui servir d'appuis, ses coudes à même la terre en dessous de lui. « Que tu les haïsses ou non. Ne tire pas un trait sur tes origines, Aesus... »Elle... Avait bien dis ce qu'il venait d'entendre ? Intrigué, perplexe, un sourcil se haussa sur son front, prouvant son incrédulité du moment. « S'il te reste des connaissances, des amis, même vagues, des racines, » un éclat de rire lui échappa sur ce dernier mot, faisant légèrement sourire Halandarin.. Des Racines, dans une forêt gigantesque ? C'était cocasse comme choix de mots. Il ne pouvait s'empêcher de l'écouter attentivement, tête légèrement penchée sur le côté. « Tes pas t'y conduiront à nouveau un jour ou l'autre parce que les souvenirs sont de sales petites garces. Trouver son chemin n'est jamais simple. C'est un équilibre instable. Un équilibre qui nécessite de ne laisser aucune part de toi en arrière, même celles que tu n'apprécie pas... »

Elle fit une pause, assez longue, soupirant doucement, presque longuement. Elle l'avait intrigué, comme toujours, et il l'écoutait donc attentivement. Se redressant entièrement pour venir poser ses coudes sur ses genoux. Yeux légèrement plissés, oreilles tournées vers elle.

« Le but de mon peuple est de mettre fin aux mensonges des fausses idoles pour permettre l'avènement totale des véritables dieux car les valeurs qu'ils représentent sont celles du monde réel et non celles d'un fantasme créé par des êtres bercés d'illusions qui avaient besoin d'un doudou pour se consoler le soir. Te faire plié était nécessaire pour te faire voir la Vérité. Mais mon séjour a Yutar m'a rappeler que bien peu des miens comprennent réellement nos motivations... et il m'aura aussi apprit que mes desseins servent les dieux quels qu'ils soient. Mon but n'est pas de te laisser errer jusqu'à ce que la mort ou la folie t'emportent.

J'ai compris, Aesus. Au début, je t'ai voulu comme offrande pour Teiweon et Uriz. Hors, le seul moyen de tenir cet engagement serait de te briser définitivement. Brisé, tu ne seras plus qu'une ombre sans valeur, pour moi comme pour eux. Alors j'ai du mal à croire que je te dis ça... Vit selon tes choix, mais je pense que tourner définitivement le dos à ton peuple serait une grave erreur. »

Récapitulons : HEIN ? Attendez, c'est bien la malade mentale, atteinte de psychose avancée, paranoïaque, et quelque peu sociopathe qui venait de lui dire ça ? ...

Ce monde marche sur la tête, ou tout du moins il ne tourne pas rond ! Entre les elfes qui se disent protecteur d'Anaëh qui prennent trois milles ans pour venir casser la gueule aux attaquants, les humains incapable de vivres ensemble sous une même bannière, qui pourrait pourtant leurs octroyer une puissance non négligeable dans ce monde, les nains qui avaient succombés à la folie ou encore qui vendaient leurs savoirs à un peuple misérable (Oui, les humains.) et maintenant.... UNE DROW QUI ...


-.... Non sérieux, t'as révisé ce discours avant de le balancer ? Non parceque... J'dois avouer que ça m'rends un peu dénue. Mais... Soit, je pense comprendre ce que tu veux me faire entendre... Vivre selon mes choix, comme je l'ai toujours fais en quelques sortes... Tu m'as voulu comme une offrande pour tes dieux. Hors tu aurais du me briser, mais tu n'le veux pas, car tu y perdrais au change. C'est vrai. Une marionnette sans vie est toujours moins intéressant qu'une marionnette capable de te briser la nuque lors d'un ébats, juste sur un coups de tête. Moins d'adrénaline, de passions, de paranoïa justifiées... Il se mit à rire, en se redressant, réellement amusé par ce qu'elle venait de lui balancer. Merde... Moi qui croyait que tu ferais tout pour écraser ton rival, je vois que tu te laisses attendrir par mon air pitoyable. C'est dingue. Il rit un peu plus, la regardant. Bon... Plus sérieusement, je doutes que tu m'ais fais venir juste pour me parler de ça, ce serait ridicule. Ou alors tu voulais peut-être me déclarer ta flamme ? Oh non ! Je sais. Tu voulais "Soulager ta petite conscience".

Il ne put s'empêcher de rire un peu, même si cela n'avait pas forcément du la courroucer outre mesure, il se tenait prêts à détaler comme le dernier des lâches. Tuer une femme, ce n'était pas là le plus compliquer, survivre à son courroux, remontait à un exploits ! Alors autant se préparer à l'accomplir celui-là.

« Ma quoi ? »

Elle avait répondu du tac au tac sur un ton railleur. Il n'y avait rien de plus à dire là-dessus pour l'instant. Elle s'était montré bien trop sincère et le soufflet de rappel était mérité. Elle agissait comme une petite pimbêche écervelée. Cette faiblesse ne lui ressemblait pas… et ne lui était pas permise. C'est qu'elle se ramollirait presque par les dieux ! Son séjour auprès de Velkyn ne lui réussissait vraiment pas… et ce parasite qui grandissait dans son ventre non plus…

Elle se pencha pour prendre de l'eau au creux de ses mains,s'en barbouiller copieusement le visage et faire passer le poids qui avait obstrué sa gorge. Elle ferma les yeux un court instant et un léger sourire revint sur son visage alors qu'une très légère brise caressait son visage humide.

Lorsqu'elle fit volte-face, il n'y avait de nouveau que ce sourire de chat effronté et ce regard flamboyant.

« Je n'ai pas besoin de briser ton esprit pour te surpasser, Aesus. Cette compétition manquerait cruellement de piquant si tu ne pouvais pas te défendre à armes égales. »

Elle regagna la rive dans quelques gerbes d'éclaboussures.

« Mais tu as raison. Passons aux choses sérieuses. »

Elle ne s'arrêta pas un instant près de l'elfe et partit en direction le l'endroit ou trônaient les selles pour tirer de ses sacoches deux étuis à parchemin de bonne taille. De ces étuis, elle sortit une dizaine de long feuillets qu'elle déplia avec précaution sur l'herbe près de son inhabituel hôte.

« Je ne te propose pas un concours, mais une alliance. »

Sur les feuillets, des croquis détaillés, annotés, découpés, rayés, des idées griffonnées à la hâte à l'aide d'encre ou d'un simple charbon de bois. Quelques annotations jetaient les bases d'une utilisation nécessaire de la magie, envisageait les runes ou l'enchantement. Répartit sur l'entièreté d'une page, l'ébauche d'un mécanisme de rouages, de pistons et de manivelles. Un mécanisme complexe au but énigmatique. Et trônant sur un feuillet complet, des études anatomiques de différents animaux : alligator, chien, ours, panthères… leurs os, leurs muscles, leur façon de se mouvoir.

« Une alliance pour surpasser les créations de votre soit-disant déesse. Crée une vie, hors du temps et de la mortalité. Indépendant de tout ce que la foi nous enseigne comme étant inéluctable."

Les yeux de Krish remontèrent des dessins au fusain pour s'encrer avec un brin de folie dans le regard d'acier de son rival.

"Créer une vie artificielle. »

« Je n'ai pas besoin de briser ton esprit pour te surpasser, Aesus. Cette compétition manquerait cruellement de piquant si tu ne pouvais pas te défendre à armes égales. »

Il ne put s'empêcher de rire, secouant un peu son visage, comme si cette provocation l'amusait plus qu'autre chose. Et c'était surtout ce regard, qui lui donnait envie de rire plus que de s'offusquer. Elle le provoquait, c'était encore ce petit jeu qui trottait entre eux depuis leur première rencontre.

« Mais tu as raison. Passons aux choses sérieuses. » Dit-elle, tout en se déplaçant vers lui, rejoignant la rive en troublant l'eau du lac, il ne la quitta pas du regard, se levant même à son approche, pour la suivre, sachant très bien que de toute manière, elle ne l'aurait pas attendu. Lame en main, qu'il glissa dans son fourreau, il la suivit donc avec un certain intérêt, sa curiosité grandissante le rongeant sans ménagement.

Alors qu'elle arrivait près des selles où se trouvait celle de sa monture, elle extirpa d'une des deux sacoches deux étuis contenant de nombreux feuillets, qu'elle étala sur l'herbe avec une précision et une précaution millimétré, prenant grands soin de ces schématiques.  Ces croquis, détaillés, donnant de nombreuses informations comme des mesures fictives, des approximations et des mécanismes complexes, Halan' ne put s'empêcher de froncer les sourcils, plongeant son regard dans ces différents schémas avec un intérêt non feint. Ses yeux brillés de cette ardeur qui les occupaient si souvent quand il était à ses côtés. La curiosité.

« Je ne te propose pas un concours, mais une alliance. »

-... Une alliance... Il plongea une main vers l'un des nombreux schémas, extirpant un mécanisme, se le visualisant, directement, à même cette image en deux dimensions, il se forma le croquis en format réel, impalpable mais pourtant bien matérialisé devant ses yeux... Une.. Une articulation ? Des systèmes si complexes qu'ils auraient fait tourner les yeux des plus ambitieux personnages... C'était, millimétré, cela demandait une telle précision, un travail comme tel demanderait des années, des siècles de travaux.

« Une alliance pour surpasser les créations de votre soit-disant déesse. Crée une vie, hors du temps et de la mortalité. Indépendant de tout ce que la foi nous enseigne comme étant inéluctable.
Disait-elle, d'un air si sérieux, si déterminé que cela fit quelque peu frissonner Halan', d'excitation. Littéralement, son regard se hissant vers celui du Toer Tamindal, qui était encore dévoré par son imagination, travaillant sur des objets immatériels, qu'il s'imaginait, les uns après les autres...C'était...C'était une oeuvre d'une vie, d'un cycle, d'une race. Une Oeuvre surpassant n'importe laquelle. Une Oeuvre dépassant les divins..

"Créer une vie artificielle. »


Il ancra son regard dans le sien, traduisant une folie des grandeurs naissante... Une décision était déjà prise. Elle lui offrait la possibilité d'allier son savoir faire au sien, pour créer quelques choses que même les plus grand mages de la vie étaient incapables d'accomplir.... La vie. Elle lui donnait l'occasion de se hisser au rang d'un Divin, en apportant sa pierre à l'Oeuvre d'une vie.

-Haha.... Hahahahahaha ! Il commençait à rire, légèrement, puis un peu plus fou de secondes en secondes. C'est.... C'est une folie... Une folie... Une... Une idée de génie ! Il la dévora du regard. Créer une vie... Je suis avec toi. Je la créerais cette Vie.

La réaction d'Halan arracha un frisson à la forgeronne... Il avait vraiment l'air... dément. Un instant, elle se demanda s'il était encore possible de remettre le prédateur dans sa cage mais elle avait comme un doute... et se connaissant elle aurait pas put s'empêcher de retourner lui ouvrir pour une raison ou une autre.

Elle le laissa étudier minutieusement ses manuscrits. Ce n'étaient de toute façon pas le genre de plan secret qui, une fois lu, permettent à n'importe qui de réaliser des miracles. Ce n'était qu'une ébauche. Une ébauche avancée pendant des siècles et qui avait déjà plusieurs essaies à son actifs pour plus de précision, mais une ébauche tout de même. Beaucoup de points restaient en suspens. Quelle forme ? Comment lui insuffler un comportement ? D'où tirer l'énergie nécessaire ? Elle s'était beaucoup inspiré des informations qu'elle avait put récupérés sur les golems nains, mais le but était d'aller bien au-delà de ça.

« Des nécromanciens m'ont certifier que bloquer un Souffle dans une enveloppe qui n'est pas la sienne la rend folle... Et enragée. Mais ils n'essaient pas leurs petites expériences sur les animaux dont ils jugent l'esprit trop faible, alors je me disais qu'il y avait peut-être une piste de ce côté là. Au moins pour la source d'énergie première... Par contre je t'avoue que pour la perpétuation de l'énergie, je ne m'en sors pas. Que j'essaie de tabler sur des runes ou des enchantement, contrairement aux golem qui doivent être entretenus, il faut un moyen de réinjecter automatiquement de l'énergie dans les mécanismes, le mieux serait même de prévoir une potentielle auto-réparation interne... et ça, sans même parler de trouver un artisan en magie qui soit assez doué pour suivre une réalisation pareille... »

Elle laissa plané les faits tout en extirpant l'un des feuillets de la pile pour en montrer un croquis griffonné, annoté et raturé de toute part. Cela ressemblait vaguement à des essaies de vertèbres légèrement déformées et agencées de façon assez espacées pour reconstituée une étrange colonne vertébrale.

« Un autre gros soucis est l'échelle choisie. Pour faire tous les calcules, il faut choisir la forme qui sera là plus optimisée à la taille et au poids voulus... Sauf que faire un prototype est impossible.  J'ai essayé de raisonné de pleins de façons différentes pour avoir la puissance nécessaire par rapport au poids, mais tout dépend de la forme, des appuis, des alliages utilisés et en quelle quantité. Hors si la structure n'est pas stable, réaliser un déplacement fluide pourrait en devenir impossible, et je ne pale même pas d'un saut ou d'essayer de grimper ou de se relever sans aide. C'est un problème pour lequel il faut poser certaines données pour espérer avec une solution mais cela ne garanti en aucun cas qu'elle soit optimale. »

Oui, elle était bien loin de finaliser un tel projet et cette proposition d'alliance n'avait rien d'un job de faire-valoir. Pour avoir ne serait-ce qu'une chance de réaliser cet œuvre, et même en partant avec l'avance de quelques siècles qui leur offrait ses pré-recherches, il leur faudrait tout le savoir qu'ils avaient réussis à accumuler... Plus celui de deux ou trois autres personnes comme un spécialiste en bestioles, un forgerune nain, un ingénieur du même peuple, un enchanteur... et sûrement plusieurs siècles.  

Il sembla se calmer un court instant, l'observant calmement, lêvres entre-ouvertes, le regard toujours plongé dans l'sien, et dans le vide lorsqu'elle lui montrait les schéma. Il écoutait, d'une oreille des plus attentives, mais les rouages de son esprit travaillaient déjà... Elle voulait... Une forme précises, savoir quelle taille il devrait faire quelle...

-... Il faut une créature suffisamment imposante pour pouvoir recevoir ces centaines, si ce n'est milliers de mécanisme... Cette créature ne sera pas à échelle humaine...Ni Elfique, ni Drow... Est-ce que tu t'imagines, la taille qu'elle devra faire ? Pour que nous n'ayons pas à faire que du travail d'Horlogerie ? ... Penche sur ...Quelque chose de la taille d'un de nos Oliphans... Ou peut-être la taille d'un Boeuf des Wandres. Ensuite, concernant l'allure... Il faut quelque chose d'agressif, de solide, d'agile...

Il ricana légèrement..

-...Sérieusement, j'me demandes comment tu n'as pas pu y penser Krish.... La bête qui nous a courru après il n'y a pas si longtemps... Ne serait-elle pas parfaite ?  Il prit une légère inspiration. Oui... J'parle du Félin à pointe. Je n'm'y connais pas réellement en magie cependant... Je sais que la Bibliothéque de notre "Capitale"... Dispose de bien des informations, j'irais y jeter un oeil. Je suis certain que certains enchantements..Ou.. Une forme de magie, ou peut-être même une pierre que l'on trouve dans nos forêts pourrait s'avouer utile dans ce... "Rechargement".

Il glissa sa main sur son menton. Pensif.

-Je ne suis pas réellement biologiste, mais j'ai fais dans les travaux de précisions, peut-être que d'utiliser des rouages, et des roulements... Il passa son index et son pouce sur ses paupières, son cerveau fulminant, tournant à plein régime. Je ne dis pas que ce sera facile, loin de là, et ne crois pas que je sous-estimerais un tel projet... Il nous faut la crème de la crème. L'un des mages les plus puissant de ce monde... L'un des Maître runes Nain, des plus avide et des plus doués. Nous avons déjà les deux plus grands forgerons que ce monde ait jamais porté, l'équipe est quasiment complète.

Il ne put s'empêcher de rire nerveusement, pinçant ensuite ses lèvres, avant de reposer son regard sur Krish. Un regard qui en disait long sur ce qu'il avait en tête. Il était déterminé à le réaliser, ce projet, déterminé, et cela lui donnait un air d'autant plus vivant que lorsqu'il se trouvait simplement en sa présence.

-Mon Paternel faisait beaucoups de travaux de minuties, lors de mes débuts, je m'y suis fortement intéressé... Je sais que les Humains utilisent des roues dentées, des rouages, pour faire fonctionner leurs herses et autre... Cela augmente la friction, et permet selon la taille des rouages d'effectuer plus de force en fonction de la taille du rouage... Concernant les alliages... Tu te  rappel de ma lame ? L'ossature extérieur pourrait être dans cet alliage, ainsi que les membres qui risqueront de recevoir les plus gros des chocs, lors des déplacements... C'est solide, et léger. Cependant, il va me falloir beaucoup... Beaucoup de minerais.

Il ancra son regard dans le sien, la dévorant d'autant plus. En plus d'être un défi en elle-même, elle venait de lui offrir... La possibilité de créer une oeuvre, que personne d'autres avant eux n'avait réalisé, elle lui offrait un défi... Que personne d'autre qu'eux ne saurait compléter... Elle lui tendait non pas une main, non pas une accroche. Elle lui offrait littéralement, à bras ouvert, de défier les dieux. De devenir, l'un d'entre eux. D'atteindre leurs catégorie. De CREER LA VIE.

-Krish... Je te dévorerais tout de suite, si je n'étais pas entrain de réfléchir à m'en donner une migraine atroce. Il soupira un instant, avant de cligner des yeux. Quoi que... Il n'y a pas vraiment mieux pour passer sa migraine. Il venait de lui lancer, une vérité qu'il venait de comprendre. Il la désirait, et il l'acceptait maintenant, définitivement. Oui... Il la désire, autant par envie brute, animale. Que par haîne, envie destructrice. Il ne put retenir un léger ricanement, avant de venir prendre l'un des schéma, sur la colonne vertébrale... Le détaillant.

-... Pour t'assurer que les vertèbres ne se détachent pas les unes des autres... Peut-être utiliser des fils d'alliage, on pourrait ainsi s'assurer que le mouvement est fluide.. Oh... Attends, peut-être qu'en créant une sphère et en la posant entre les vertèbres, l'on s'assurerait que le mouvement soit aussi fluide que possible... Ben oui, si l'axe n'est pas limité...

Un félin à pointe... oui il y avait de l'idée. Elle avait étudier toutes sortes de felins mais l'élasticité et la souplesse que demandaient leur mouvement semblait rendre le travail plus difficile que bien d'autres animaux. D'un autre côté, les félin à pointe, avec leur agencement de plaques cutanés, fournissaient un modèle très simple à reproduire pour l'aspect et la carcasse. Elle sourit. Oui... Cela pourrait être une bonne idée malgré quelques désavantages.

« Les rouages et engrenage, c'est la base. J'ai appris quelques trucs avec des nains. Si tu connais un alchimiste ou un runiste, n'hésite pas à le contacter d'ailleurs. » ajouta-t-elle alors qu'il parlait des herses humaines. « Le minerais n'est pas un problème... »

Son sourire avait redoublé. Sa position de princesse marchande devait bien avoir des avantages de ce côté là. Quant au demi aveux du forgeron, un air mutin et satisfait passa comme une ombre sur son visage alors qu'elle relisait obstinément ses notes mais elle ne réagit pas plus que cela.

« je pense pouvoir créer un alliage qui sera suffisamment souple et résistant pour les articulations. Pour les vertèbres, j'ai déjà fais quelques recherches et il vaut mieux utiliser autre chose que du métal pour amortir les chocs entre les différentes sections. Une sorte de liège ou de caoutchouc peut-être. Quant à l'idée des sphères, ça serait stupide. Si nous ne réduisons pas la laxité de mouvement sur les côté, la coque risque de ne pas tenir à moins de doubler la couche d'écailles pour qu'elles puisse s'étendre dans toutes les directions...  »

La conversation continua longtemps. Les idées fusaient. Les rectifications et autres refus directes de l'un ou de l'autre tiraient parfois une moue ou un froncement de sourcils agacé, mais Krish devait se rendre à l'évidence : à deux, ils avançaient bien plus vite que seuls. A grand renfort de gestes et de croquis, ils notèrent sur le vélin de nouvelles pistes à explorer pour les problèmes les plus basiques qu'ils rencontraient déjà.  

Le soleil commençait à se coucher qu'ils n'avaient qu'effleurer la surface de cette première étape. Alors que le forgeron continuait à observer un croquis qu'ils venaient de retravailler, Krish se leva et s'étira, aussi féline qu'à son habitude. Le fond d'air frais lui faisait le plus grand bien...

« Une pause pour ma cervelle ! Par pitié ! Je surchauffe ! » lança-t-elle soudain avant de reposer son regard sur son confrère.

Un pas et elle était derrière lui. Elle s'abaissa jusqu'à poser son menton sur son épaule pour regarder ce qu'il regardait exactement, resta quelques seconde, puis, lacée, se tourna pour mordiller la courbe de cette étrange oreille blanche...

« Tu resteras bien dîné... »

Sans se soucier d'une quelconque réponse ou réaction, elle se redressa pour faire volte face.

« On mange quoi ce soir ?! » tonna-t-elle à la cantonade. « Le premier qui me répond 'l'elfe' passe à la casserole ! »

Halandarin observait l'un de leurs derniers croquis, passant sa main libre sur son menton, toujours dans ses pensées, comment améliorer celui-ci, comment le rendre réalisable...
Puis, il l'entendit se lever, s'étirer toujours de cette manière féline, qui lui donnait cette grâce et cette aptitude à vous foutre dans la merde.. A en croire qu'elle avait des félins leur aptitude à être de véritables petit salauds... Halan' ne s'inquiétait pas réellement de ce mouvement de sa part, il continuait de fulminer, ce mal de crâne c'était amplifié, depuis qu'ils débataient, et pourtant.. Pourtant il voulait continuer, bien que lorsque celle-ci s'exclama...

- Une pause ! Pour ma cervelle ! Par pitié ! Je surchauffe ! Lança-t'elle aussi soudainement que possible, reposant son regard sur le dos d'Halan', qui venait de tendre l'oreille droite à son attention, la gauche restant calme tandis qu'il se mordillait la joue en observant le croquis, baissant légèrement le dit lorsqu'il la sentis glisser dans son dos, s'abaisser pour poser son menton sur son épaule, d'un air assez distraite, visiblement pour s'intéresser à ce qu'il regardait. Il décrocha pour sa part son regard de ce croquis, pour l'observer du coin de l'oeil.. Ainsi posée, elle se rendait presque mignonne et fragile. C'était assez amusant de la voir ainsi, ce qui décrocha un léger sourire au Forgeron. Ce qu'il ne s'attendait pas réellement à recevoir, c'était ce traitement vers son oreille, lorsqu'elle se mit à la lui mordiller, Halandarin fut pris d'un long frisson, retenant une réprimande qui s'arrêta sur le bord de ses lèvres..

-Tu resteras bien dîné...

Plus une rhétorique qu'autre chose, Halan' se surprit lui-même à opiner sans réfléchir plus loin... Pourquoi ne pas rester ? Prendre un repas bien mérité -tant que ce n'était pas lui, le dit repas- et reprendre la route quelques heures plus tard... ?

« On mange quoi ce soir ?! » tonna-t-elle à la cantonade. « Le premier qui me répond 'l'elfe' passe à la casserole ! »

Halandarin ne put s'empêcher de ricaner en se levant calmement à l'aide seule de ses deux jambes, après que ses mains se soient attelées à rassembler les paperasses et à tout glisser dans le conteneur de cuir de la Drow, leur sécurité était plus importante. Ces croquis étaient l'effleurement d'une création qu'ils se savaient capable de réaliser. Il se glissa ensuite d'un pas léger vers la Drow, glissant derrière elle, pour ensuite observer les alentours.

-Je mangerais avec vous... Après-tout, il faut bien que je mange, et j'dois avouer avoir appris à apprécier votre cuisine. Au moins, elle sait vous tenir chaud. Et dans ces plaines c'est nécessaire, la nuit il peut faire... Frisquet . Il posa son regard sur la Drow. Et vu que j'ai cru entendre que je ne serais pas le plat principale, du moins pour le gros de tes troupes, je dois avouer que cela me plaîrait presque. Il ricane légèrement. Cela n'empêche que je garderais ma lame sur moi.

Il glissa sa main dans sa nuque, en s'étirant un peu, soufflant longuement, ses muscles ankylosés par le fait d'être resté assis dans la même positions pendant plusieurs heures, sa peau si blanche que l'on le prendrait pour un Albinos s'étant légèrement trouvée cuite par le soleil du Yutar.. Il sentait celle-ci chauffer encore alors qu'il faisait bien frais ce soir, ce n'était pas des plus désagréable, mais il ne se plaindrait pas non plus d'un bain de minuit dans ce lac qui n'était pas bien loin.

-Mais après, si l'un de tes hommes souhaite réellement se tailler une cuisse d'elfe, je l'attends avec impatience.. Seul cependant, j'ai beau être sûr de moi, je n'en suis pas pour autant suicidai-... LE fait d'entrer chez toi en massacrant quelques uns de tes gardes et en passant par la grand porte ne compte pas ! J'étais bourré... Un peu... Bon j'avais presque décuvé, c'est vrai, mais ça ne change rien au fait que j'étais aviné sur le moment... Et puis pourquoi je me justifies moi ? Il ne put s'empêcher de ricaner en secouant sa tête, avant de reprendre un peu de sérieux.. Hmm, maintenant que j'y repense, pourquoi penses-tu que je pourrais être le père de cet enfant ? Tu as été voir un Mage de la vie pour t'assurer de la possible date ? Je veux dire, ce serait tout de même étonnant que j'en sois le père, après tout ce n'est pas comme si nous avions enchaîné une .... Je n'ai rien dis... Cependant j'ai cru comprendre que tu avais retrouvée ton mari, il y a peu... Je doute que vous ayez été avec le dos de la cuillère pour les retrouvailles.

Il se surprit même à se mordre l'arrière de la langue rien qu'avec cette pensée. Bras croisés sur le torse, il l'observait du coin de l’œil, s'apprêtant à la suivre si elle se décidait à se rendre ailleurs, pour continuer la discussion en quelques sortes.

-Oh..Et as-tu des nouvelles de mon fils ? Celui-ci m'avait fais comprendre qu'il avait quelque chose à terminer avant de quitter ta ville. Je suis sûr que tu es au courant de ce qui s'y passe.

La troupe de soldats à la peau noire était partit d'un franc rire à la boutade de leur employeur. Contrairement aux Puysards qui vivaient à Yutar, ces hommes et ces femmes Doebens, mercenaires, anciens du 4e ou soldats reconvertis n'étaient pas gêner par la présence d'autres races et pouvaient être de joyeux drilles... malgré un humour de caserne bien à eux. Le colosse qui remplaçait Wydrin dans ces terres inhospitalières aux demi-sangs ne put s'empêcher de répondre à la forgeronne dans la foulée.

« Au sens propre ou au sens figuré M'dame ? Parce que selon, ma réponse pourrait bien changer !
-Frimeur, tu ne sais pas tenir la distance. » répliqua une de ces subordonnées, les bras chargés de bois.

Et les rires s'intensifièrent alors que l'elfe se levait pour rejoindre la drow. Elle replaça une mèche de cheveux blancs derrière son oreille en se retournant pour lui faire face.

« Les drows ne se désarment jamais, Aesus, même dans le dîners mondains... »

A son tour de s'étirer. Vraiment, une bonne table ne serait pas du luxe pour travailler aussi longtemps ! Et aussi rapidement qu'ils s'étaient plongé dans leurs projets, l'elfe revint sur un sujet qui visiblement ne le laissait pas indifférent : l'identité du père. Il parlait et s'emmêlait dans ses propres phrases. Plus d'une fois, un soulèvement ou un froncement de sourcil de la forgeronne lui indiqua qu'il allait dire une énormité et il se reprenait aussitôt. Pas une fois elle eut à ouvrir la bouche mais son sourire devenait de plus en plus rayonnant... Et à la fin elle ne put retenir le début d'un fou rire... Qu'elle ravala peu à peu à cause de l'agacement qui venait de pointer son nez.

« Ton fils a été assez con pour se balader cul nu au milieu d'esclaves pendant une orgie drow alors que je lui avait demandé de surveiller les lieux, mais il est vivant. Ça m'a coûté un alligator blanc et la haine d'un autre Prince Marchand expert en biologie animale qui pourra nous être d'une grande aide pour l'étude de notre modèle. Et en plus, il m'en veut. Alors je n'est foutrement aucune idée du lieu ou il peut bien se trouver. »

Elle avait froncer le nez à ce souvenir. La honte qu'il lui avait fait porté avait faillit lui coûter la vie. Heureusement, ce soir là elle était dans de bonnes dispositions, tout comme le maître des lieux... même si quelque chose lui disait que cela n'était pas encore fini vu le regard qu'elle avait essuyé...

« enfin... il fait bien ce qu'il veut ton giton de fils. La dernière fois que je lui ai parlé, il voulait ajouter une tête couronné à son palmarès. »

Elle secoua la tête en s'approchant des feux qu'avaient allumés son équipe et sur lequel tournait depuis quelques minutes des brochettes auprès d'une marmite qui ne tarderait sans doute pas a bouillir.

« Qu'est-ce qui sent comme ça...
-bah de... deux drow échangèrent un regard comme pour trouver le nom de la créature mais durent conclure avec dignité : du gibier. »

Un grognement de la forgeronne leur répondit alors qu'elle se couvrait la bouche et le nez d'une main. Une main lui tendit un tissus sombre visiblement enduit d'une substance humide dans lequel elle prit une grande inspiration.

« vith ol ! Ce que je peux en avoir marre de ces nausées. » ragea-t-elle derrière son mouchoir.

Avant d'ajouter la tête qui tourne à ses hauts le cœur, elle s'assit en tailleur à distance respectable de la viande torturée par les braises. En plus, vue la température, il n'y avait pas grand soucis a rester loin du feu, c'était même un plus non négligeable. Il lui fallut bien trente secondes pour sortir la tête de derrière son mouchoir pour reprendre la discussion.

« Bon. Sinon concernant cette histoire de paternité. Non je ne suis pas sûr que c'est toi. Avec un guérisseur de Yutaar, j'ai put avoir une fourchette de trois ennéades. Et oui, Velkyn était content de me voir mais je ne l'avait retrouvé que depuis un ou deux jours au maximum selon l'estimation du guérisseur. Comme je te l'ai dit, tu fais partis des pères potentiels mais je n'ai aucune demande ni aucune certitude alors arrête de t'en faire cela ne servira à rien d'autre que de t'empêcher de fermer... »

Un hoquet l'interrompit, elle rabattit rapidement son mouchoir sur son nez et se leva précipitamment pour courir vers le couvert des arbres sous l’œil attentif de certains de ses gardes. Plié en deux dans les bosquet, la grandeur de la Maîtresse des forges semblait bien loin, mais estomac retourné n'a pas de classe... ou un proverbe du genre.

Elle revint quelques instants plus tard pour se rasseoir sans un mot.

« Comme je disais. Pour l'instant je n'ai aucune certitude et je m'en moque. Est-ce que quelqu'un a pensé à me garder un truc qui n'ai pas été rôtit, bouilli ou brûlé ? »

« Ton fils a été assez con pour se balader cul nu au milieu d'esclaves pendant une orgie drow alors que je lui avait demandé de surveiller les lieux, mais il est vivant. Ça m'a coûté un alligator blanc et la haine d'un autre Prince Marchand expert en biologie animale qui pourra nous être d'une grande aide pour l'étude de notre modèle. Et en plus, il m'en veut. Alors je n'est foutrement aucune idée du lieu ou il peut bien se trouver. »

Halan' avait eu la réaction idiote du : ...Lui aussi se bourre la gueule ?! Avant de soupirer longuement aux dires de l'Eldéenne... Passant sa main sur son front d'un air quelque peu agacé.

« enfin... il fait bien ce qu'il veut ton giton de fils. La dernière fois que je lui ai parlé, il voulait ajouter une tête couronné à son palmarès. »

-J'ai envie de dire, tel père tel fils, mais pour le coups cela ne serait pas très flatteur.. Surtout pour moi. Il serra quelque peu les dents, sa main ne pouvant empêcher son majeur de triturer la plante de son pouce. Son regard témoignant d'une certaine déception, que ce soit pour le manque d'information que par le comportement rapporté à ses oreilles.Mais comme tu l'as si bien dit, il fait ce qu'il souhaite, mon giton d'fils.

Alors qu'il la suivait calmement, à seulement un petit mètre d'elle, Halan' eut une pensée assez courte pour ses essais d'alliages qu'il avait débuté quelques années auparavant et qu'il avait laissé attendre patiemment dans une de ses armoires, l'air agacé il reporta son regard sur l'Halda, observant les scarifications parsemant son dos, avec un rictus léger. Entre l'amusement et le souvenir. L'Odeur alléchante d'un gibier qui grillait patiemment sur les braises fit saliver l'elfe, qui ne put que s'intéresser un peu plus à ce qu'ils dévoreraient au soir. Ne s'attendant aucunement à ce que Krish y réagisse réellement.

« Qu'est-ce qui sent comme ça...
-bah de... deux drow échangèrent un regard comme pour trouver le nom de la créature mais durent conclure avec dignité : du gibier. »

Et pourtant ce n'était pas si compliqué que de remarquer que ce qu'ils avaient dépiolé n'étaient autres qu'une ribambelles de Perdrix du Yutar -Dont il aurait bien aimé savoir comment ils avaient pu en perforer autant- , et deux belles Austri à Cornes ou Cigognes géantes qu'il connaissait être affreusement rapide... Oui ces gaillards ne manquaient pas de maîtrise, c'était là une certitude.
Une des bêtes devait être une femelle puisqu'ils avaient su s'emparer de trois oeufs de la taille d'un jarret.

Alors qu'il détaillait tout cela, la mère en devenir eut ce que nous appelons communéments des nausées, et cela ne lui plaisait guère, grognant longuement et s'emparant d'un tissu humidifié d'une substance inconnue au regard de l'elfe dont elle se placarda le nez et la bouche, humant l'air au travers de ce filtre MADE IN DROW.

« vith ol ! Ce que je peux en avoir marre de ces nausées. » ragea-t-elle derrière son mouchoir.

-Quelque chose me dit que Vith ol n'a rien d'un mot doux. Il ne put s'empêcher de sourire légèrement, observant l'Eldéenne pestant tout en s'éloignant des flammes et des fumées qui lui paraissaient nauséabondes. Bon, je t'accordes que tes hommes ne sont pas les plus fins cuisiniers de notre beau monde, mais tout d'même... Il ne put s'empêcher de lui tracer un regard amusé, se foutant allègrement de sa gueule, et y prenant un mâlin plaisir en plus, l'enfoiré.

Elle sembla totalement ignorer ses petites piques, s'attardant plutôt sur son bien-être en s'asseyant en tailleur, reprenant calmement son souffle et se re-contenancer, relançant la discussion par la suite en sortant son nez du mouchoir humide. Halan' s'attarda à la rejoindre, s'asseyant en tailleur à ses côtés, l'observant avec un calme qui ne lui appartenait pas depuis... Depuis bien longtemps en vérité. Un calme avant la tempête ? Un calme nécessaire ? Il ne savait qu'une chose, malgré ce calme d'apparence, ce calme qu'il arborait, il se sentait toujours bouillir intérieurement, réfléchissant toujours à demi sur les méthodes qu'il pourrait avoir de se venger, comment s'attarder sur une telle vengeance, comment s'y prendre...Que faire... ? Il voulait se venger, non pas réellement pour lui faire du mal à elle.. Mais plus pour se défouler, et lui permettre à elle de lancer l'escalade des violences... Relancer un défits de plus.

« Bon. Sinon concernant cette histoire de paternité. Non je ne suis pas sûr que c'est toi. Avec un guérisseur de Yutaar, j'ai put avoir une fourchette de trois ennéades. Et oui, Velkyn était content de me voir mais je ne l'avait retrouvé que depuis un ou deux jours au maximum selon l'estimation du guérisseur. Comme je te l'ai dit, tu fais partis des pères potentiels mais je n'ai aucune demande ni aucune certitude alors arrête de t'en faire cela ne servira à rien d'autre que de t'empêcher de fermer... »

Un hocquet la fit se taire, -Bien heureusement, autrement Halan' aurait pris une belle pique en plus- Un hoquet l'interrompit, elle rabattit rapidement son mouchoir sur son nez et se leva précipitamment pour courir vers le couvert des arbres sous l’œil attentif de certains de ses gardes , et même s'il ne l'avouerait pas même devant des preuves irréfutables, du Toer Tamindal qui fronça légèrement les sourcils en l'observant s'éloigner, laissant son regard planer en sa direction, comme pour s'assurer qu'elle ne reviendrait pas dans son dos pour le prendre par surprise, ou était simplement une paranoïa grandissante qui le dévorait... ? Peut-être bien que oui... Mais c'était peut-être aussi une question de survie... La seule personne qui l'empêchait véritablement de passer à la casserôle était la femme qui se tenait à ce moment précis courbée derrière ce buisson à hurler le nom d'un Raoul, ou à chasser l'renard.. Alors, s'assurait qu'elle vive n'était pas tellement une vengeance froide, ou une preuve d'inquiétude pour elle, qu'une preuve qu'il n'voulait pas mourir aujourd'hui.

Lorsqu'elle revint, comme une fleur qu'on venait de sortir de son pots deux secondes auparavant, ne disant mots sur ce qui s'était passé tantôt, elle reprit la discussion, sans étaler sur la chose... Ce qui manqua de faire éclater de rire Halandarin..

« Comme je disais. Pour l'instant je n'ai aucune certitude et je m'en moque. Est-ce que quelqu'un a pensé à me garder un truc qui n'ai pas été rôtit, bouilli ou brûlé ? »

-J'ai peut-être quelque chose qui te plaîrait, mais je ne sais pas si j'ai véritablement envie de te le proposer... Il l'observa un instant, avant d'observer les alentours. Autrement, que comptes-tu faire une fois que je serais repartis ? Je veux dire, tu ne vas certainement pas rester dans le Yutar pour le reste de tes jours, j'ai bien cru comprendre que Thaar était un véritable enfant pour toi. Il prit son sac en bandoulière, le glissant devant lui pour l'observer un instant, cherchant ce qu'il pourrait lui glisser sous la dent, sortant une bouteille d'alcool qu'il n'avait pas oublié de la dernière fois, ainsi qu'un morceau de jambon séché, d'il ne savait plus quelle créature cette fois. Qu'il déposa devant lui. V'là, c'est tout ce qu'il me reste de mes rations... Euhm. Et concernant l'avancée de notre projet, comment comptes-tu que nous partagions nos avancées ? Il va falloir trouver un moyen efficace, et suffisamment rapide... Le passage de lettre ou autre prendrait trop de temps.


Il passa sa main sur son menton en soupirant, réfléchissant dans un calme impérial, son regard se figeant dans l'espace, et son ouïe s'effaçant quelque peu, il se noyait dans ses pensées... En partant sur un moyen de la contacter rapidement, et d'échanger efficacement leurs découvertes respective, il se noyait dans d'autres pensées.. Pensées inavouables... Que chacun des siens aurait désigné comme pure folie, comme beaucoup de Drow aurait désigné comme suicide et opportunité de repas... Mais... Plus il y pensait, plus il tentait de se convaincre de l'impossibilité de cela. Il devrait rentrer dans les contrées d'Anaëh. Ne serait-ce que pour assurer à tous qu'il n'était pas mort dans les champs d'Eraïson. Qu'il n'avait pas finis complètement fêlé comme ses confrères pour cette simple raison.

Elle piqua sans même demander un morceau de viande fumée et déboucha la bouteille de gnôle d'un coup de dent. Une seule proposition, d'une simplicité enfantine.

« Et bien quand tu auras fini tes affaires ici, tu pourras t'installer chez moi pour la durée de ton choix. Je devrait pouvoir te laisser le premier étage pour que tu crées ton propre atelier. »

Elle avala une longue gorgée d'alcool et s'essuya les lèvre d'un revers de main.

« ouah... elle est pas mauvaise ta piquette... »

Alors qu'elle se servait allègrement dans ce qu'il venait de lui proposer, l'Eldèenne eut l'idée du siècle :

« Et bien quand tu auras fini tes affaires ici, tu pourras t'installer chez moi pour la durée de ton choix. Je devrait pouvoir te laisser le premier étage pour que tu crées ton propre atelier. »

Il ne répondit pas, non pas choqué, ou surpris par la proposition, puisqu'il y avait lui même pensé. Il était plus dans un état de paranoïa qu'autre chose... Elle lui proposait distinctement un logement, pour toute personne cela serait une aubaine, un moment de pure joie ! Chouette, je vais pouvoir vivre à deux pas de mon travail ! Et ...C'était un peu le cas. Mais le principal ennuis était ces deux mots : Chez moi. Alors qu'elle vidait une lampée d'alcool l'elfe l'observait en fronçant légèrement les sourcils. Chez elle, cela voulait dire se relancer dans ce foutue piège à rats dont il s'était extirpé quelques ennéades plus tôt en y perdant tout les apprentis suffisamment fous pour se lancer avec lui dans la conquête de Thaar... Ce voyage lui avait coûté extrêmement cher, et toute la haîne qu'il ressentait pour elle ressortait alors qu'il repensait à cela.. Ses oreilles se baissant comme feraient celle d'un félin, alors que son regard reprenait cette lueur agressive avec plus de flammes encore que tantôt. Dents serrées, il observait la femme avec un panache non feint.

Alors qu'elle venait de s'essuyer les lèvres du liquide alcoolisé dont elle venait de subtiliser la bouteille, Halan' ne put retenir un : Tsh... Assez long, un Tsh traduisant tout son état actuel. Il la haïssait à un tel point qu'il ne pouvait pas penser vivre sans elle. S'il la perdait, qu'adviendrait-il de lui ? Ses espoirs, ses pensées, ses rêves d'enfants avaient tous disparus, il grandissait depuis presque quelques mois sans autre but que de se surpasser, et malgré tout les efforts qu'il avait pu poser dans cela, celui-ci ne put que difficilement surpasser ses anciennes capacités... Elle était arrivée au moment opportun.. Parfaitement à temps. Même s'il faisait preuve d'un entrain bien vivace, il était déjà "mort" depuis bien longtemps. Sa mort avait emportée avec elle plus que de simples émotions l'ayant envoyées au tapis. Elle avait emportée avec elle rien de plus que la flamme qui le faisait vivre.

« ouah... elle est pas mauvaise ta piquette... »

Il en avait retrouvée une. Cette flamme, et ce contre toute attente -et si on lui avait dis qu'un jour il "s'entendrait" si bien avec une Drow, il vous aurait rie au nez-, n'était autre qu'une Drow... La Drow.. L'Eldèenne par excellence, la véritable croyante. Et il était animé autant par la rage que par un désir inconsidéré, il ne savait réellement si ce désir venait de cette haine qu'il nourrissait pour elle, mais il était bien là, et ce avec son lot de soucis... Et alors qu'il ressentait de nouveau cette haine, il n'avait pas eu... Le courage ? L'envie ? De se saisir de sa lame et de l'enfoncer dans sa gorge alors qu'elle se délectait de ce breuvage... Le courage ? Oui, il ne comptait pas mourir là.. L'envie ? Aussi.. Pourquoi se séparait d'elle après ce qu'elle venait de lui proposer ?

-... Me mettre entre tes mains, à quelques dizaines de mètres de toi, chaque jours ? Au péril de ma vie ? A croire que j't'ai donné l'impression d'être un véritable suicidaire... Il soupira longuement en l'observant intensément. Je marche.. Je finirais tout ce que j'ai à faire, et je viendrais crécher chez toi.. J'te préviens, j'suis invivable. Littéralement. Il vint s'emparer de la bouteille qu'elle tenait encore, en vidant une longue lampée, avant de s'essuyer vigoureusement ses lèvres, les coins de celles-ci s'étant laissées surprendre par le flots d'alcool. Cependant j'aurais mes p'tites conditions pour ce logement.

Il reposa calmement la bouteille entre eux, soupirant longuement après s'être brûlé la gorge à l'alcool, observant un instant les gaillards et gaillardes qui les entourait, décomptant le nombres de personnes, comme par réflexe.

-De une, j'amènerais une autre personne. Tu n'auras aucun droit de t'en prendre à celle-ci, et de toute manière, tu sais très bien que si cela venait à arriver, je m'arrangerais pour t'anéantir. Qu'il y est un milliers d'hommes et de femmes entre toi et moi ne pourrait pas te sauver... Ensuite, j'aménerais ma collection d'alcools personnels, et mon faucon. Concernant les forges, je me contenterais d'amener mon marteau, et mon enclume. J'aménagerais en fonction de ce que tu me donneras. Oh, et je suis habitué à une demeure d'envergure, que la luxure ne soit pas un trait communs chez mes compères n'empêche pas que j'aime m'y baigner. Bien que la demeure soit quelque peu en vrac depuis le voile.

Il l'observait, preuve d'un certain respect de son avis sur la chose, même si ce qu'il avançait semblait plus être des conditions exigées.

-Ha, et j'allais oublier... Aucun de tes gardes n'aura le droit de s'introduire dans ce que tu m'auras attribué... Et même ce Wik. Surtout ce Wik. Et ta Wydrin. Ton chien de garde n'aurait que trop envie de m'arracher la gorge à chaque instant. Et une dernière chose... Il fit durer le suspens un temps. Tu baisseras un peu le niveau d'épices de tes plats... Je n'ai pas le palais d'un Eldèen, même si je me le malmène à l'alcool au moins une fois par heure.

Alors qu'elle reposa la flasque d'alcool, elle sentait très précisément le regard du forgeron sur elle. Ce qu'elle venait de proposer n'était pas un piège, pas plus qu'un moyen de pression ou une occasion de l'embêter... Quoi que... Mais cela n'était pas son intention première. Dans la discussion qu'ils avaient, cette solution était apparue d'elle même. C'était simple, évident, efficace... Et pourtant...

Pourtant le regard du Tamindal s'était soudain durci... ou glacé... ou peut-être mis à brûler d'un feu tout différent. En tout cas, quelque chose dans l'air avait changé. Quelque chose d'électrique... Et tous ses gardes l'avaient senti également.

Sans sembler y prendre garde, elle l'observait du coin de l’œil, cet homme qui l'avait déjà surprise une fois de trop. Il n'était sûrement pas dupe, mais cela ne faisait pas grande différence. A la distance ou il était, il aurait put la tuer avant que le moindre garde ne l'atteigne, que ce soit d'une flèche ou d'une lame. Suspendu dans l'instant de tension palpable, il prit à son tour la parole... et Krish ne put s'empêcher de rire lorsqu'il accepta après une tirade digne des plus grands comiques... Ou tragédiens.

Elle était... Véritablement heureuse qu'il accepte... Comme ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps. Et elle ressentit cette vague de victoire et de joie simple au bah mot pendant... bien une seconde et quelques.

Son visage retrouva brusquement un mou mi boudeuse mi dégoûtée, mais elle écouta chacune de ses demandes... Jusqu'à la toute dernière... En se disant qu'elle faisait une grosse grosse grosse bêtise... Mais que de toute façon en cas de lassitude ou de problème, elle pourrait toujours l'envoyer crécher dans un manoir particulier à quelques pâtés de maisons... ou le renvoyer dans sa forêt. Ce n'était pas comme si elle était reconnue pour sa parole infaillible, de toute façon.

''Tesso, veille sur cette discussion.''

Alors, en comptant sur ses doigts comme si elle essayait de récapituler

« Oui l'alcool. oui pour le faucon. Ramène aussi tes échantillons d'alliage avec ton enclume, je n'en aurait pas cinquante mille à te prêter. Si tu pense que le plus ancien et le plus grand palais de Thaar n'est pas assez bien pour toi, tant pis. Okay pour Wydrin même si elle ne se permettrait jamais d'arracher la gorge de quelqu'un sans l'avoir respectueusement averti auparavant à moins qu'il ne tente de la violer. Okay pour Wik. Pour les épices, faudra juste que tu prévienne Wik. D'ailleurs, je peux savoir ce que mon petit Intendant à fait pour que tu lui en veuilles à ce point ? »

Elle sourit, de nouveau malicieuse. Il avait l'air de vraiment détester Wik... Pour une raison en plus totalement flou. Le jeune intendant était pourtant une crème avec les invités et un traducteur fort respectueux en plus de ses talents en comptabilité, dans le domaines des affaires et, bien évidemment, dans l'art de la forge... La tête que ferait Aesus lorsqu'elle lui annoncerait que Wik serait son assistant durant tout le développement de leur projet...

Mais avant de revenir sur quelques points épineux, elle avait encore un détail éclaircir.

« Quant à la demeure d'envergure... Ta langue à fourchée et tu aime le luxe ou tu étais sérieux en parlant de te baigner dans la luxure ? »

« Oui l'alcool. oui pour le faucon. Ramène aussi tes échantillons d'alliage avec ton enclume, je n'en aurait pas cinquante mille à te prêter. Si tu pense que le plus ancien et le plus grand palais de Thaar n'est pas assez bien pour toi, tant pis. Okay pour Wydrin même si elle ne se permettrait jamais d'arracher la gorge de quelqu'un sans l'avoir respectueusement averti auparavant à moins qu'il ne tente de la violer. Okay pour Wik. Pour les épices, faudra juste que tu prévienne Wik. D'ailleurs, je peux savoir ce que mon petit Intendant à fait pour que tu lui en veuilles à ce point ? »

-Diuuuu... Est-ce que j'te demande pourquoi tu m'as pas égorgée toute suite quand tu m'as vu la première fois moi... ? Non, bon ben voilà. ... JE LE SUPPORTES PAS. C'est... C'est corporel, inné ? J'ne sais pas.. Je l’exècre.  C'est comme ça... C'est un personnage que je ne peux pas apprécier. Contrairement à toi. Aussi étrange que ça puisse paraître... N'ohoul naman'söiil dathak'oor.
Maugréa-t'il en fin de phrase, d'un air un peu acerbes, probablement à l'attention de ce Wik, m'enfin, qui sait ?

« Quant à la demeure d'envergure... Ta langue à fourchée et tu aime le luxe ou tu étais sérieux en parlant de te baigner dans la luxure ? »

-... Niuh ? Oh... Attends, mon commun n'est pas des plus parfait... Le luxe, j'entends le luxe, bien que j'apprécie fortement forniquer ou ce genre de chose.... Quoi ? Bien sûr que j'aime ça, quel être pourrait prétendre ne pas aimer l'acte en soi... Ce serait idiot que de dire cela. Ceux qui n'aiment pas sont ceux qui n'ont pas eu de bons partenaires dans leur misérable vie.. Même si je n'ai probablement pas autant de partenaires à mon actif que toi, je suis certains de devancer largement la plupart de mes "confrères" elfes. Il passa la main dans ses cheveux blancs, en soupirant, glissant sa main dans son sac, il sortit un tendon d'animal séché et baigné dans l'huile de lin pendant quelques semaines, passé à l'acidifiant et d'autres pratiques le rendant suffisamment caoutchouteux pour être utilisé comme un élastique moderne, qu'il glissa dans ses cheveux pour réaliser une queue de cheval, ras-le-bol d'avoir ceux-ci qui traînent par terre, aussi grogna-t'il un instant lorsqu'il comprit que ceux-ci devenaient bien trop grand, autant pour son hobbie que pour le reste.

-Foutue cheveux... Si je m'écoutais je les raserais entièrement... Il soupira un instant, mais ça retirerait de mon charme... Je crois. Enfin, j'en sais rien, peut-être que je le ferais un jour, mais là ils mériteraient bien une petite taille. Et sinon, pour continuer de répondre à ta question, au niveau de la Luxure, bordel comment j'ai pu confondre les deux termes ? Tout dépends de la partenaire en question, je ne m'adonne pas à cela avec n'importe qui, et j'dois avouer être parfois assez exigeant... M'enfin bon... Sinon, d'autres questions ? Des vétos que tu voudrais mettre en place ? Des demandes peut-être ?

Le visage soudainement animé de l'elfe la fit sourire. Elle garda le « C'est un personnage que je ne peux pas apprécier. Contrairement à toi. » dans un coin de sa mémoire pour plus tard et embraya sur la grande question qui titillait sa curiosité avec un sourire toujours plus amusé au fur et à mesure qu'il s'embrouillait.

Cette fois elle parti d'un rire… frais ? Rien de grinçant ou de moqueur. Elle tenta sincèrement de reprendre contenance… Mais dieux que c'était difficile. Ces elfes ne connaissaient vraiment rien au plaisir ou à la beauté. C'était c'était tellement ironique. Même avec mille ans et des dizaines de conquêtes, même les plus grand tueurs restaient des enfants dans tant de domaines… Et puis tout simplement, elle était plus heureuse qu'il ait accepté son offre qu'elle ne voulait l'admettre.

« Vous, les elfes… »

Tout en étouffant ses gloussements, elle se leva pour aller farfouiller dans ses affaires. Sous les regards surpris ou affligés de la masse. Lorsqu'elle tira la main du sac, les flammes rebondirent sur un éclat argenté. Le garde le plus proche porta la main à son épée.

« On se calme ! Proclama-t-elle de suite en se retournant, les mains bien en évidence. Ceci est une paire de ciseau, pas une hache de bourreau. On se détend, on mange et on arrête de faire chier mémé. »

Tenant l’ustensile par le plat de la lame, elle le tapota contre sa paume avant de revenir au coin du feu, toujours un peu loin de la source de l'insupportable odeur de viande bouillie. Elle ne mangerait pas plus ce soir…

« L'une de tes pires crainte va arriver ce soir, Aesus. Tu va te retrouvé prisonnier d'une dizaine de guerriers sombres avec dans ton dos une créature sadique armée d'un ustensile métallique coupant et pointu braqué sur toi. Et dans mon infini cruauté, je te promet même qu tu n'en sortira pas entier. »

Une fois faite l'annonce de la coupe de cheveu gratuite, toujours avec les mains bien en évidence, la forgeronne passa dans le dos de l'elfe, posant une mains sur son épaule comme on indique à une cavale qu'on passe derrière elle pour éviter de se prendre une ruade. Puis elle tomba en tailleurs juste derrière lui.

Quelques uns des plus jeune de la garde de la princesse firent de drôles de tête, les plus anciens continuaient à manger tranquillement, gardant juste un œil sur leur hôte pour lui sauter dessus si jamais il faisait un geste… Et encore. Ils savaient très bien qu'au vu de la proximité des deux énergumènes, soit leur employeuse se défendait, soit ils pourraient pointer au chômage… si un contrat n'était pas posé sur leur tête avant. L'un des inconvénients du travail incroyablement bien rémunéré de garde personnelle d'une sale bête comme la maîtresse des forges.

Dans le dos d'Halandarin, Krish ne perdit pas son sourire. Posant la pair de ciseaux près d'elle, elle tira méthodiquement sur le lien élastique pour l'enlever sans arracher un cheveux de la crinière blanche.

« Certains disent que nos cheveux sont devenus blancs à cause de notre maque d'exposition au soleil. Avant de rencontrer des elfes en Ithri'Vaan, je le croyais aussi… Comme quoi le manque de connaissance rend vraiment les gens manipulable... »

Passant le bras sur son épaule, elle lui tendit le lien avant de passer les doigts dans ses cheveux… et fronça le nez en découvrant des nœuds.

« Qui veux-tu amener sous mon toit ? » susurra-t-elle à son oreille en passant une seconde fois les mains le long de son crâne pour ramener ses mèches blanches en arrière avant de les attaquer calmement d'un petit peigne blanc. Au moins, elle pouvait se targuer de ne pas lui emporter la moitié du cuir chevelu en essayant de dénouer sa crinière, elle avait eu assez d'entrainement avec sa propre chevelure...