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| N'est point plus belle récompense que l'estime de sa Suzeraine [ Alanya ] | |
| | Auteur | Message |
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Tancrède de Léjante
Humain
Nombre de messages : 107 Âge : 36 Date d'inscription : 20/04/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 25 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: N'est point plus belle récompense que l'estime de sa Suzeraine [ Alanya ] Mar 23 Aoû 2016 - 20:43 | |
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L’astre diurne déclinait tout doucement son allée dans le ciel, alors que commençait graduellement à se vider les gradins. Complètement éreinté, Tancrède menait la marche accompagné de son fidèle Mouston, eux deux en quête de rejoindre leur tente, là où ils pourraient oublier le tumulte de la foule en liesse et subir le douloureux contrecoup qu’offrait la disparition d’adrénaline en son sang, se remémorant petit à petit tous les impacts auquel il fût soumit. Il chassa du revers de son bras les voilages qui lui servait de porte d’entrée, balançant son heaume sans ménagement dans un des racoins de ses appartements. « Il était temps, foutredieux! J’ai grand soif mon Mouston, va nous chercher quelques jacquelines de vinasse. Oui-dah, tu as bien odit! Pour nous deux! » Chose à laquelle son écuyer ne pouvait réprimer un sourire bien large, fendu jusqu’aux oreilles. Habitué de dormir dans l’étable, à manger les restants de sa table, être invité à trinquer à son honneur, voilà belle récompense à son dur labeur! Or, il guerpissa au triple galop, en quête de quelques bons crus, esseulant son maître qui s’afférait à défaire les innombrables sangles de son harnois. Son poitrail ferré était cabossé à divers endroits, dont un vallon très prononcé s’était creusé suite au dernier impact de Roderik. « M’est d’avis qu’il devrait faire tinter l’or et payer mes réparations, cette couille au menton … » Songea-t-il, en se débarrassant de sa carcasse d’acier et ainsi la déposer contre un pantin dressé à cet effet. Vêtu de nombreuses guenilles imbibées de sueurs et odorantes à souhait, il procéda au retrait de tout ce qui couvrait le haut de son corps à la musculature saillante, balançant le tout en boule au même endroit qu’il avait laissé rouler son heaume. Démuni d’une glace pour le constater, son poitrail, ses cotes et ses épaules étaient tous teintés à l’unisson d’ecchymoses bleutées, parfois discrètes et à d’autres endroits, plus imposantes.
Le visage beurré de son propre sang, il s’approcha d’une bassine d’eau disposée afin de se rafraichir, s’en aspergeant généreusement au visage. Une fois la très concise « douche » terminé, il déposa ses deux mains contre son propre faciès, inspirant à plein poumons, comme si pour la première fois depuis sa chute, il constata tout le parcours qu’il avait accompli depuis le début du tournoi. Alors un ricanement le secoua, un rire enjoué et jouasse, mais très tôt interrompu par une plainte douloureuse, l’une de ses pattes venant se déposer contre une de ses côtes qui l’indisposait. « Pardi, je me sens quinquagénaire … » Il se dépossédait alors de ses brassards, dont un d’eux était perforé et dont le métal avait abîmé le derme de son poignet à tel point, qu’il en avait saigné dans son gantelet de fer. « On m’a vraiment saigné comme un pourceau. » Affirmait-il avec étonnement, lorsqu’il se rendit compte de toutes les blessures auquel il fût affligé.
Il retourna finalement près de son point d’eau, où il nettoya sa seconde plaie au poignet, sommairement, puis observait aux alentours, comme s’il espérait que Mouston arrive. Une ombre se dessina au travers les voilages de l’entrée, ce qui fit soulever la curiosité du Hardi : « Ma fripouille, est-ce toi?! » Lança-t-il, comme s’il s’adressa à son écuyer.
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: N'est point plus belle récompense que l'estime de sa Suzeraine [ Alanya ] Ven 26 Aoû 2016 - 11:22 | |
| "Non pas", répondit une voix derrière les tentures. Soulevant le voile, Aymeric, fit irruption sous la tente du malheureux finaliste. Le visage de ce dernier trahissait les récents efforts déployés, en vain, pour arracher la victoire lors de l'ultime joute. D'un bref coup d’œil, le marquis embrassa l'ensemble de la scène : des monceaux d'armure bosselée, jetés à même le sol, aux contusions maculant le jeune chevalier. L'endroit sentait la sueur et l'écurie. C'en était à se demander si la joute n'avait pas eut lieu ici-même.
Aymeric, cependant, n'était pas venu seul. À son bras se trouvait la baronne d'Alonna, Alanya de Broissieux. C'était à la demande de celle-ci que le marquis avait décidé de rendre visite au jeune chevalier de Léjante. La braillarde coterie arétane, attroupée au chevet du vainqueur, avait confirmé la décision de saluer le second de la compétition, plutôt que le premier. Aymeric, plus tard, irait payer ses respects au comte ; pour l'instant, il se contentait de son voisin.
"Mes compliments, jeune ami, la victoire vous a échappé de peu. La prochaine fois, assurément, vous l'emporterez," lança-t-il poliment.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: N'est point plus belle récompense que l'estime de sa Suzeraine [ Alanya ] Dim 28 Aoû 2016 - 13:38 | |
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Ils avaient descendus les tribunes non sans mal. La foule en liesse était agitée au regard de la dernière joute qui venait tout juste de s'achever. La clameur resta forte; on y croisait là quelques nobles seigneurs ayant oubliés les convenances. Beuglant toute leur air, ils scandaient sans trop savoir pourquoi. Les parieurs récoltaient les mises et bientôt, ce qui avait été une distraction réjouissante devînt une masse grouillante et oppressante. Si la baronne ne montra rien, elle s'était solidement accrochée au bras de son suzerain; non pas que la foule lui faisait peur, mais elle abhorrait cette mélasse de sueur et de cris. Il n'y avait plus de plaisir à trouver, sinon celui malsain d'attendre que les querelles dégénèrent. Les hommes étaient ainsi : sitôt leur attention lâchée, ils devenaient plus animal qu'humain. Peut-être aurait-elle dû avoir cette constatation avant de voir périr deux maris et s'éloigner de celui qui avait emprisonné son cœur. Maintenant, elle est bien seule dans un monde sans pitié pour les femmes de sa trempe. Qu'elle soit vu comme un trophée ou comme une aberration, elle ne faisait plus la distinction. Le Serramirois se fraya un chemin sans un mot : il n'était pas utile d'essayer de parler. Même à un souffle l'un de l'autre elle n'aurait rien pu entendre. Il avait cet air impérieux et indifférent. Sa beauté était somme toute celle des gens du Nord mais cela lui convenait assez. Loin du faste Soltarii, l'austérité de ses traits relevait de la pureté. Nul apprêt pour son teint, et nulle coiffure ridicule. Le marquis était, voilà tout. Il arrivait à la Belle de jeter une œillade un peu envieuse. Elle qui préférait aux soieries et aux pierres la splendeur de la peau nue, semblait bien fade au côté de l'homme. S'ils avaient dû un jour se croiser durant leur jeunesse, elle ne parvenait plus à se souvenir. Elle s'était rendu quelques fois à Brochant avec ses cousins, mais son esprit ne voulait remettre un visage juvénile au bon Marquis. Peut-être que lui se souvenait, mais elle n'osa pas demander. Le sol était humide et la boue commençait à s'installer ça et là, entre les flaques troubles qui jalonnaient le chemin menant aux tentes des chevaliers. Là bas aussi régnait un brouhaha dense : les écuyers courraient dans tout les sens, certains jouteurs buvaient en riant grassement, d'autres pansaient leurs blessures dans un chapelet de jurons. Pour autant, le spectacle ne semblait pas venir de ces drôles d'oiseaux un peu bourrus mais du duo qui passaient parmi eux. Tous les saluèrent avec l'égard mérité mais leur regard était suspicieux. Elle concédait fort bien cette curiosité. Le beau monde préférait les tribunes et les animations de la ville plutôt que les installations odorantes des chevaliers. Trouvant les armoiries du jeune Tancrède, le Corbeau et le Faucon s'avancèrent avant d'être accueilli d'une bien curieuse façon. Ils ne restèrent pas dehors et si le marquis répondit avec le même flegme qu'à l'accoutumé, elle pensa qu'il n'était point froissé et tout au plus amusé de la situation : il n'était pas courant de se faire appeler fripouille, d'autant plus par un de ses vassaux. Son cousin avait triste mine ; défait par Roderik, il avait dégusté le sol spongieux de la lice avec fracas. Son armure bosselée témoignait de la violence de l'affrontement. S'il en était sortit vainqueur grâce au cœur de la foule, sa victoire était teintée d'échec. Alanya était heureuse de le voir si populaire mais elle devait concéder au seigneur de Wenden un certain talent – non pas que dans le combat mais aussi de l'esprit. Brochant avait raison, il avait fait là son meilleur coup.
« Votre Excellence, il a déjà gagné le cœur de ses pairs. N'est-ce pas là une déjà bien noble victoire ? ». Si elle s'adressait à Aymeric, ce n'était point lui que son regard mirait. Tancrède méritait bien plus ses égards. Un sourire naquit sur sa bouille. « Vous m'avez impressionné, Cousin. Je savais votre bras sûr, mais je dois vous avouer que vous m'avez impressionné ».
[spoiler]Qualité moindre, désolée les garçons...[/color]
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| | | Tancrède de Léjante
Humain
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| Sujet: Re: N'est point plus belle récompense que l'estime de sa Suzeraine [ Alanya ] Mar 6 Sep 2016 - 21:59 | |
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Sitôt le duo de sang bleu pénétrant ses "luxueux" appartements, où le doux fumet de la campagne et du labeur prenait au museau, le Hardi ploya le genou de manière si précipitée, qu’il emporta dans son mouvement le coin d’eau qui, de mauvaise fortune chaloupa jusqu’à chuter contre le sol dans un vacarme des sept-enfers. Ses mirettes, pratiquement sorties de leurs orbites tant la surprise fût vive, pointaient vers le sol boueux. Le chef penché, un poing maître ancré au sol tandis que gauchement, était déposé son coude contre son genou en flexion. Déglutissant à lourdes gorgées son angoisse, mêlée à la gêne de s’être adressé de la sorte à telle visite de marque, Tancrède finit par cracher quelques vocables : « Votre Excellence, excusez mon noir parlé, j’eus cru que c’était mon escuyer qui ramenait sa vilaine bouille… » Puis il se tut, comme s’il comprit qu’il n’avait besoin de justifier sa grossièreté. Après tout, même simple d’esprit, un homme ne pourrait être suffisamment fol pour s’adresser à un Marquis de la sorte. Ses yeux se redressèrent finalement, contrairement à sa posture toujours recroquevillée contre la boue. « Merci, merci milles fois pour ces mots, votre Excellence. J’ai frôlé le ciel de peu et, au final, d’une haute chute j’ai abandonné non seulement Serramire, mais aussi l’Alonna. Jamais je ne me serais attendu à telle frappe … Mais face à si peu d’honneur, je n’en aie pu ni ho ni jo. » Affirma-t-il pour sa défense, sans cacher la déception en sa voix, mêlée à une once de colère renfrognée. Lui qui avait mis sur un piédestal l’honneur et les valeurs chevaleresque, perdait plus qu’or et renommée en sa défaite, il perdit également nombres des idéaux auxquels il avait voué son existence. « D’autres occasions seront à ma disposition pour rafler les honneurs. La première lance de Léjante est maintenant bien connue et, cela m’est suffisant. »
Il ne se redressa que lorsqu'on l'invita et finalement, se permit de sourire fièrement, bien que sa posture semblait un rien précaire, au vu de ses moults contusions.
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Pardon pour la longueur, mais j'ai eu beaucoup de misère à donner suite à vos RP. Les prochains seront + qualitatif, promis.
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: N'est point plus belle récompense que l'estime de sa Suzeraine [ Alanya ] Ven 9 Sep 2016 - 21:32 | |
| Le marquis souleva un sourcil circonspect à l'évocation de la défaite par le jeune Léjante. Le gandin souhaitait-il se terrer derrière son honneur pour justifier d'avoir chuté ? Ce n'était pourtant pas là un crime que de manger un peu de sable. Le comte d'Arétria, un fameux cavalier, l'avait surpassé en adresse, et l'honneur ne commandait-il pas justement de reconnaître le plus hardi ? Se détournant du chevalier, Aymeric s’intéressa aux monceaux d'armures laissés ça et là, quid à moitié sur le râtelier, quid à même le sol.
Il n'y avait pas de quoi crâner : l'acier, rouillé par endroit, portait les stigmates de nombreuses altercations - et peut-être d'un peu de négligence. À l'évidence, depuis qu'il avait été chassé du douillet nid familial, le cadet des Léjante n'avait pas mené une vie de château. Mais n'était-ce pas la chose à laquelle aspirait-on, dans la chevalerie ? Vivre de bourg en bourg, toujours en selle, avec pour seul toit le ciel et comme matelas le plancher des vaches ? Le marquis pouvait en attester : tout juste adoubé, et après avoir besogné de rigueur sa dame, le coquin s'en était allié vivre le quotidien coquet et molletonné de la cour séraphine. « Oui, rien de tel que les faits d'armes pour se forger un nom », lâcha distraitement celui qui était devenu marquis après plusieurs années passées à croupir dans une prison.
« Puisque la félicité vous entoure désormais, ne trainez pas d'en jouir, jeune ami. Vous êtes dans la fleur de l'âge ; prenez donc épouse! lança-t-il, sautant du coq à l'âne, il n'est jamais trop tôt pour assurer sa lignée, mais bien vite trop tard. »
C'était là une des premières leçons qu'avait inculqué Gaston de Brochant à son fils, après que celui-ci fut marié. Tergiverser n'avait jamais été dans le caractère du vieux seigneur : le typhus avait emporté ses deux frères dès l'enfance, et sa première femme avait succombé à la variole. Longtemps resté sans fils, le vieux Brochant avait urgé le sien à la besogne. Ainsi, Aymeric pouvait aligner quelque cinq enfants ; c'était là, plus encore que la gloire, ce qui ferait perdurer son nom à travers la mort.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: N'est point plus belle récompense que l'estime de sa Suzeraine [ Alanya ] Sam 24 Sep 2016 - 21:53 | |
| La baronne lança un œillade dépitée à la tente : en désordre, celle-ci reflétait avec excellence son jeune cousin. L'amas de ferraille – tout juste bonne à être fondue – trônait ça et là tandis que le reste de ses affaires semblaient trouver place sur toutes les surfaces possibles. Elle le retrouvait bien là ; dans son enfance, Tancrède avait toujours été plus prompt aux jeux et à l'insouciance qu'aux rigueurs sociales. Comment pouvait-elle lui en vouloir, elle aussi s'en fichait éperdument ; pire que cela, elles l'ennuyaient. Ne pouvant s'empêcher de sourire avec tendresse à la pensée de ces souvenirs heureux, qu'elle ne prêta pas plus attention aux flatteries tantôt du valeureux chevalier, tantôt du Marquis. Combien elle aurait aimé le serrer dans ses bras. Son cœur se pinça tristement et les émotions lui revinrent comme de vieux fantômes. Alanya avait mal. Non pas une douleur physique – elle n'avait aucun contusion à l'inverse de son proche – mais une douleur plus profonde et immuable. Ses jambes vacillèrent un peu mais elle tint bon, feintant une dignité perdue. Ô Tancrède, elle aurait eu mille et une chose sur lesquelles s'épancher. Alors elle saisit la chance qu'elle avait. Si son âme était aussi malheureuse que les pierres, elle trouvait du réconfort dans la présence des siens. Son cousin, sa mère, Hermance, Odias... Pourtant tous ces noms ne trouvaient grâce à ses yeux qui ne voyaient plus. Il n'y avait d'important que ce qui lui manquait. Sa sœur était partit pour le Sud, sur un bateau qui ne la ramènerait peut-être jamais au côté d'un amour qui l'avait rongée, mutilée. Plus qu'une poupée de chiffon, Alanya s'était éteinte. Pour autant, elle ne pouvait – non elle ne devait – céder à cette morosité. Alors, avec l'habilité d'une femme, elle enfermait profondément son malheur. Elle pourra pleurer le soir, lorsqu'elle serait seule au milieu d'une chambre trop froide et trop vide, à la lueur d'une flamme vacillante qui ne demandait qu'à s'éteindre elle aussi. La chaleur des souvenirs s'en était allé avec son allégresse, et si elle fut sincèrement contente pour ce brave, elle cessa les effusions.
« Votre Excellence, voilà une idée qui me plaît mieux. N'est-il point temps que l'on te trouve une bonne Dame, mon ami ? ». La conversation badine l'éloignait de ses tracas et c'était un bien ; moins elle pensait à ce mal qui la rongeait, moins elle était faible. Aymeric n'était pas un homme que l'on dupait aisément et il se jouerait de chacune de ses faiblesses au moment qui lui semblerait propice. Ne pas montrer ses failles était une règle du jeu qui s'était silencieusement instaurer entre le marquis et sa vassale. Un jeu qui la rendait bien plus méfiante qu'elle n'aurait dû l'être envers celui qui lui tendait à présent la main. Ou peut-être était-ce son instinct qui la sauvegardait des ambitions du Corbeau. « Mon seigneur, si nous parlions de cela autour d'un verre ? Il me semble que la première lance de Léjante mérite des félicitations en bonnes et dues formes ». Elle sourit faiblement en tournant la tête vers le seigneur de Brochant. Elle forçait volontairement la main aux deux hommes ; elle avait depuis longtemps déjà reculé l'échéance d'une entrevue et d'une pierre deux coups, elle s'était promis de parler au marquis des soucis de son chevalier. Non pas qu'il devait les ignorer, mais parfois il fallait user de quelques charmes pour obtenir quelques notions de justice – surtout en ces temps troubles. Elle s'avança lentement vers la table où s'entassait du linge à moitié propre à moitié sale et le vira sans ménagement. Ils pourraient jouir ainsi de l'intimité odorante de la tente du Serramirois.
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Désolée du retard encore. La qualité est vraiment passable mais c'est pour lancer un peu le truc. Keur keur.
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| | | Tancrède de Léjante
Humain
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| Sujet: Re: N'est point plus belle récompense que l'estime de sa Suzeraine [ Alanya ] Jeu 29 Sep 2016 - 23:03 | |
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Avait-il médit lorsqu’il s’était exprimé face à la manière dont s’était déroulée la finale ? À en voir le faciès du Marquis qui ravalait une grimace désapprobatrice face au Léjantais, tout portait à croire qu’icelui ne partageait pas le même avis que le jeune coq. Mais peu importait, quand bien même le Marquis approuvait ces ruses déshonorantes, que l’idée et l’avis du Léjantais était désormais cimentée et immuable : ce pourceau de Roderick avait délaissé ses éperons au profit de bottes de cuir s’était fait puterelle, troquant son honneur pour une besace appesantie par l’or trébuchant et sonnant. Mais qu’à cela ne tienne, le Marquis sauta d’un sujet à l’autre, en s’exprimant toujours avec autant de verve et de sagesse. Juste et concis, Aymeric avait cette aisance à vous faire comprendre certaines lourdes leçons, avec peu de mots. Une femme ? Vraiment ? Avait-il seulement idée que la connotation du sobriquet « La première de Léjante », était double ? Aussi ardemment qu’il guerroie, son talent pour culbuter la gueuse ne trouve pas son égal au Nord! Du moins, à quelques mots près, la roture se raillait de le décorer de la sorte, lorsque clopinant et les deux yeux dans le même trou, on l’apercevait aux matines s’enfuir d’une taverne ou d’une maison de passe. Prendre femme pour épouse ne poserait problème, si ce n’était pas des misères qui le tenaillait face à l’alcool et au plaisir que pouvait lui offrir la gente féminine, d’une citée à l’autre. Le miel qu’il butinait ci et là avait toujours un goût différent et c’était justement, ça, qui l’empêchait de trépasser d’ennuis. Turbulent et vigoureux, Tancrède chassait les émotions fortes comme on le ferait de notre pitance : elle nous est capitale et essentielle. Or, nul besoin de vous décrire comme le jeune coq resta bouche-bée face à l’annonce d’Aymeric. Et pis encore, lorsque sa cousine surenchérit. « Oui-dah! Avec grand joie, je vous en prie, prenons place. » S’empressa-t-il de lancer, alors qu’il débarrassa l’unique tablée qui décorait sa tanière, leur désignant deux tabourets d’une main. Son écuyer pointa le bout de son nez et heureusement, deux bouteilles de vinasse au bras. « Te voilà enfin, vilain escargot! J’espère que tu n’as pas regardé la dépense lorsque tu t’es procuré ces jacquelines, nous voilà accompagnés de genses de marque, tudieu! » « Mais vous m’avez dit, beau, bon, pas cher … » Répondit tout bas l’écuyer qui, prestement, remplissait un trio de gobelet jusqu’à ras le bord, dans une proportion non pas élégante, mais qui semblait au moins plaire à Tancrède. Les bouteilles n’étaient pas de grands crus, mais conçus localement du moins, sauraient se boire adéquatement sans se pincer les narines pour en étouffer l’âcreté. « Je lève le coude à Serramire et à son Marquis! » Tonna le jeune Léjantais, trempant ses lèvres avec empressement dans le liquide servit tablette.
« J’ai bien tenté, et cherché à outrance, mon amie. Rien n’y fait, il semble que tous l’alcool du monde ne soit suffisant pour me rendre attirant suffisamment pour qu’on daigne me fiancer! » Lancé à la rigolade, comme s’il cherchait à esquiver le sujet. Non pas malaisé, mais peu enclin à l’idée, Tancrède enchaîna quelques pesantes gorgées en bon buveur qu’il était. « Qui plus est, non seulement suis-je désormais épinglé perdant du grand tournois, mais aussi, couronné parias par mon aîné. Ma popularité reluit autant qu’une vidange de fiente, j’en ai peur. Pourtant, j’ai tant et tant à offrir ; vous êtes bien placée pour le savoir, cousine, n’est-ce pas ? » S’adressant à elle comme s’il oubliait, l’espace d’un instant, la présence d’Aymeric.
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: N'est point plus belle récompense que l'estime de sa Suzeraine [ Alanya ] Lun 19 Déc 2016 - 13:59 | |
| Elle eut un petit sourire entendu. Si elle n’avait plus revu son cousin depuis des années, elle ne pouvait douter de la loyauté du jeune homme. Aussi fringuant qu’il pouvait être, il avait le cœur grand et l’âme fidèle ; qu’importait le temps ou les lieues. Lorsque le Léjante offrait une promesse, il l’a tenait jusqu’au bout, sans rechigner. De tous ses défauts c’était bien là le plus terrible car attaché à ses convictions, il avait certainement dû éconduire quelques cocottes pomponnées plutôt que de leur offrir une vie qu’elle ne méritait pas. Peut-être n’était-il pas l’homme d’une seule femme ou d’une seule terre. Et lorsqu’il aimait – à n’importe quel niveau – il donnait pour sûr tout ce qui pouvait l’être sans concessions. C’était un trait d’âme qui leur était bien différent. La baronne, aussi sauvage fût-elle, ne prenait pas peur de tricher pour réussir. Plus que son cousin elle désirait posséder, bien qu’elle n’eut pas non plus la folie des grandeurs. Elle n’en demeurait pas moins plus attachée que lui à l’envie elle-même. Tout cela demeurait superstition. La Lance Serramiroise n’était venu à elle que peu de temps auparavant et elle n’avait eu tout le loisir de découvrir avec sureté l’homme qu’il était devenu. Toutefois elle nourrissait l’étrange espoir qu’il n’avait point changé de trop ; il représentait l’enfant qu’elle eut été et l’innocence tristement perdue. Un brin de fraîcheur dans cette tempête de malheur qui semblait s’abattre sans pitié sur sa frêle personne depuis son ascension au trône de la baronnie. Parfois elle en venait à se demander si quelques sorciers ne l’auraient pas maudite, elle et sa terre. Mais las de réfléchir à son sort, elle s’assit prestement autour de la table libérée de son fardeau sans ménagement. L’écuyer demeurait dans son coin, un peu penaud de la remontrance qu’il avait subi. C’était un jeunot qu’elle n’avait jamais vu encore, avec de drôles de gambettes maigrelettes qui ne semblaient plus finir. Les godets étaient tant remplis qu’elle eut peur de s’en saisir sans faire tomber la moindre goutte. Il était bien piètre échanson.
« Votre frère vous a fait mauvaise presse mais avez-vous seulement tenté de démentir la rumeur ? ». Elle esquissa un sourire plus franc et lança un bref regard au Marquis. « Son Excellence a certainement de jolies dames à vous présenter d’ici à notre départ. Vous avez prouvé votre bravoure et votre agilité au tournoi, profitez donc de votre popularité pour plaire à ces Dames cher cousin ». Elle eut un petit rire et croisa les mains. Elle ne doutait pas du talent de son parent pour attirer la donzelle, il lui fallait à présent non pas conquérir la fleur pour un soir mais entretenir le brasier assez longtemps pour convaincre la petite d’un mariage. Là, elle ne pouvait donner de meilleur conseil que de se référer à un homme. Elle ne touchait que fort peu aux soucis du cœur, elle en avait déjà tellement à s’occuper pour elle-même. Sa poitrine se serra un peu mais elle fit mine de rien, poursuivant le bavardage avec une décontraction somme toute feinte. « En parlant de jolies Dames, j’ai été attristé de ne point voir votre épouse lors de l’ultime joute. Est-elle souffrante ? ». Si la voix était de miel, la baronne s’apprêtait à aborder un sujet on-ne-peut-plus sérieux, et elle espérait que son cousin l’épaulerait dans sa démarche. « J’aurais aimé bavarder en sa compagnie de mon jeune frère. Il semblerait qu’il vous ait fait bonne impression à tout deux ». Et le sourire se transforma en rictus, les mirettes pétillantes. Elle se risqua à se porter le verre à ses lèvres, et avala une gorgée du liquide âpre. C’était un vin amer et chauffé par l’été. Un vin de circonstance.
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