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 Voyage en terre inconnue. (Libre) [Terminé]

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T'sisra Do'ath
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MessageSujet: Voyage en terre inconnue. (Libre) [Terminé]   Voyage en terre inconnue. (Libre) [Terminé] I_icon_minitimeVen 26 Aoû 2016 - 18:19

Été, Panahos, septième ennéade de Karfias, an neuf, onzième cycle.


Étrangère, inconnue, vagabonde.
Une voyageuse vêtue d'une tenue de cuir, une tunique sans manche, dont l'abdomen avait été savamment renforcé d'écailles métalliques, un pantalon fait tout de cuir matelassé et dont quatre fines lamelles d'acier renforçaient la protection des aines et des tibias, des gants sans doigt et des bottes salies, suivait l'Oliya, arpentant la berge depuis déjà plusieurs jours. Elle était enveloppée dans une cape à la teinte sombre, ornée d'une fourrure de Ralir, agrémentée de plumes de corbeau, qui lui couvrait les épaules. Encapuchonnée, on ne distinguait que les contours de la partie inférieure de son visage. Sans aucun doute une étrangère, un peu perdue dans la région, se contentant de ne suivre que son seul repère : Le fleuve. Une voyageuse certes, mais une voyageuse armée, elle avait en sa possession une arme rangée dans son fourreau, dont le manche semblait atteindre trois pieds de long, et sans aucun doute pareil pour la lame.

Voyage en terre inconnue. (Libre) [Terminé] River-forest

Les paysages avaient défilés, pas après pas, heures après heures, jours après jours. Elle avait délaissé les Terres Stériles et l'Ithri'Vaan, le sable et la chaleur, derrière elle, pour venir fouler la verdure, se perdre entre les arbres et les forêts aux climats plus tempérés. Elle marchait le long de la rive Nord de l'Oliya, observant de temps à autre la berge Sud et la forêt de Naélis, dont elle avait entendu parler à plusieurs reprises au cours de ses études. D'aucun dirait qu'elle est maudite, alors que certains affirmeraient qu'elle n'est que simplement mal famée, ou fréquentée par des personnes peu recommandables. Quoiqu'il en soit, T'sisra se demandait de quel côté de la berge il valait mieux marcher, l'Annon n'était pas non plus très accueillant avec ceux de sa race, pas que l'Annon par ailleurs. C'est pour cette raison qu'elle prenait soin de ne pas voyager près de la lisière du territoire Elfique, ni sur la route, et qu'elle se contentait de la berge, proche de Naélis, au cas où il lui faudrait traverser dans l'urgence.

_Naukhel... Soupira-t-elle en en jetant un œil derrière, espérant au fond d'elle croiser une barge marchande remontant le fleuve.

Tout en continuant sa route, elle ne pouvait s'empêcher de repenser au Puy. Cela devait bien faire trois ennéades, et quelques jours, qu'elle avait fuit en compagnie de Balir. Toutes les possessions de son père devaient désormais être entre les mains de sa tante et... Ah son père... Elle l'aura sûrement dépecé pour s'en faire un manteau. Ce genre de pratique n'est, après tout, pas quelque chose d'étranger aux noirelfes.
Cette pensée lui laissait un sentiment étrange, un mélange de souffrance teintée d'animosité et de pitié salvatrice. Un tel sort pour son géniteur lui faisait mal au cœur, et d'un autre côté, sa mort lui procurait un profond soulagement, une véritable délivrance.
Délivrance qu'elle ressentait depuis qu'elle avait quitté le Puy, mais contrebalancée par la peur. La peur de l'immensité du monde, de ces endroits inconnus, de ses dangers et de ses peuples. Et cette crainte avait effacé celle de ses supposés poursuivants aux ordres de Chadra. Pire encore, qu'était devenu Balir ? Avait-il eu la chance de trouver de quoi remonter l'Oliya ? En tous les cas, il devrait être bien plus au Nord. Et elle avait pourtant tenue une cadence de marche impressionnante, sans succès, le rattraper était sans aucun doute du domaine de l'impossible.
T'sisra fit une halte quelques minutes, observant le soleil, qui d'ici une ou deux heures entamerait sa descente et embrasera les cieux nuageux. Elle était certaine que d'ici quelques ennéades, deux ou trois peut-être, la ville d'Oesgard devrait se dessiner sur la rive orientale. Bien qu'elle ne souhaitait pas y mettre les pieds, cette cité humaine était pour elle comme un phare dans le vaste monde, étant donné qu'elle avait été assez sotte pour ne pas prendre une carte avant de quitter le domaine Do'ath.
La daedhel porta ensuite son attention en direction du Nord, la route se trouvait à quelques minutes de marche, elle hésita quelques instants, même si caravane il y avait, voudraient-ils vraiment d'elle ?
La course décroissante du soleil la sortit de ses pensées, il lui fallait trouver un endroit pour passer la nuit. Un endroit pour reprendre des forces et manger un peu. Elle se demandait si la berge était une bonne idée, elle ne savait pas vraiment quels dangers rodaient en ces lieux.

Faire contre mauvaise fortune bon cœur. Elle se mit donc en quête d'un endroit pas trop inconfortable ou bivouaquer quelques heures. Arpentant la berge, la voyageuse finit par s'arrêter près d'un rocher de bonne taille. Elle se laissa aller contre ce dernier, prenant le temps de souffler. Dans cette position, elle regardait en direction de la route, c'était une bonne chose, elle saurait entendre quelqu'un approcher et ainsi se fondre dans la nuit qui tomberait d'ici peu.
Profitant des dernières lueurs du jour pour se réchauffer, T'sisra alluma un feu à l'aide de ses silex, après avoir récupéré branches et brindilles aux alentours. N'étant pas rassurée à l'idée s’arrêter, elle commençait à grignoter un bout de viande séchée qu'elle avait emmené, tout en restant attentive aux bruissements des feuilles et branchages de la forêt. Après quoi, elle sortit son grimoire, pour le parcourir machinalement, lire et relire des passages qu'elles déjà lus et relus, et écrits elle-même.
Alors que la pénombre s'emparait du monde, elle éteignit son feu, préférant ne pas attirer l'attention, et profitant ainsi de la nuit pour dormir quelques heures.
Et ce fut loin d’être un repos réparateur, chaque bruit forestier ou cri animalier la faisait sursauter, les sens en alerte, la main sur le fourreau de sa lame. Chaque jour et chaque nuit, elle prenait conscience de son insignifiance, de sa solitude et de sa faiblesse. Elle n'avait somnolé qu'une heure et demi à peine, mais dans la matinée elle avait pu en dormir cinq.
La jeune drow se redressa, éparpillant les pierres et les cendres de son feu pour ne pas laisser plus de trace qu'il n'en fallait. Elle dormirait à l'aube, lorsqu'elle sera trop fatiguée pour se réveiller au moindre son. Et c'est ainsi que la voyageuse reprit son chemin, s'éloignant de son campement de fortune dans la pénombre nocturne de la forêt, longeant la berge.


Dernière édition par T'sisra Do'ath le Dim 28 Aoû 2016 - 10:09, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Voyage en terre inconnue. (Libre) [Terminé]   Voyage en terre inconnue. (Libre) [Terminé] I_icon_minitimeSam 27 Aoû 2016 - 15:01

Été, Arkuisa, septième ennéade de Karfias, an neuf, onzième cycle.


Le bruissement des arbres, la douceur des rayons du soleil et la caresse du vent sortirent T'sisra de sa torpeur. Elle s'assit en poussant sur ses mains, grimaçant, le sol n'était pas très confortable, et une racine lui avait labouré le dos tout le temps de son sommeil.
En se relevant, elle défit sa cape un instant, afin de dépoussiérer cette dernière, dévoilant complètement sa tunique de cuir renforcée d'écailles métalliques, ainsi que les fines protections qui épousaient la forme de ses épaules. La voyageuse leva la tête au ciel, le soleil déjà haut, baignait son visage d'une chaleur agréable et sublimait sa chevelure noir de jais.
Après avoir remit sa cape sur ses épaules, et rabattu sa capuche sur son crâne, elle entreprit de grignoter un morceau de viande séchée et un champignon, issu des champignonnières du Puy.
Son regard se perdait dans les remous du courant de l'Oliya, laissant ses pensées aller et venir.

Elle avait marché toute la nuit, incapable de s'arrêter sans craindre de faire une mauvaise rencontre. C'est seulement à l'aube, alors que le soleil pointait au dessus de la cime des arbres, loin à l'Est, lessivée et à bout de force, qu'elle avait daigné faire une halte et s'endormir. Au vu de la position actuelle du soleil dans sa course, la mi-journée devait déjà être entamée. Il était temps de se remettre en route, elle n'avait toujours pas vu de barge marchande, ni aucune trace de Balir. En remontant le fleuve, il devait avoir au moins pris cinq ou six jours d'avance, difficile de tenir un tel rythme à pied. Engloutissant la dernière bouchée de son frugal déjeuner, la daedhel se remit en route. Déterminée à retrouver ce dawi, quoiqu'il lui en coûte !

La jeune drow filait à travers bois, bondissant de rochers en rochers, zigzaguant entre buissons et fourrés, heureuse de porter du cuir et non de la plaque. Elle progressait rapidement le long de la berge orientale, lorsqu'elle ralentit pour observer une barge marchande qui descendait le fleuve en direction de l'Ithri'Vaan. L'embarcation était lourdement gardée, elle comptait une douzaine d'hommes sur le pont, des mercenaires à n'en point douter. L'un d'eux, un jeune humain, brun, un visage innocent, sûrement une quinzaine d'années, lui fit signe, l'air amusé. C'était sans doute sa première expédition. T'sisra leva la main dans sa direction, lui rendant son signe, tout en se demandant quelle aurait été sa réaction si elle n'avait pas portée sa capuche.
Sans même s'en rendre compte, elle s'était arrêtée, et observait la barge s'éloigner. Pourquoi ce jeune garçon lui avait-il fait signe ? Une coutume de la région peut-être ? Ou une naïveté sans borne ? Un enfantillage ?
Elle secoua la tête, puis reprit sa course à travers bois.


Après plusieurs heures de cavalcades et de marches forestières, alors que la lumière du jour décroissait lentement et offrait un spectacle à couper le souffle, un pêcheur solitaire dans son embarcation approchait. Ou plutôt dérivait, étant donné que la rame qui lui manquait flottait à un ou deux mètres de la berge.

Voyage en terre inconnue. (Libre) [Terminé] A_boat_at_the_sunset_by_jjuuhhaa


_ Ola ! Voyageur ! Scandait le pêcheur. Voyageur !

Le pêcheur agitait la main tout en apostrophant T'sisra, qui avançait vers la berge avec précaution. Elle ne répondit pas de suite, attendant que la barque soit plus proche du bord, afin de ne pas hurler. Elle put aussi porter son attention sur ce vieil homme, il devait bien avoir cinquante ans, les traits burinés par l'âge et le labeur d'une vie difficile.

_ Ma rame ! Attrape ma rame ! S'exclamait le vieux en désignant le manche qui flottait à un mètre de la berge.

La jeune noirelfe, qui gardait sa capuche sur la tête de peur d'une réaction déraisonné de la part du pêcheur, descendit et avança jusqu'à la rame, l'eau lui arrivant au genoux. Refermant une main dessus, elle ne quittait cependant pas l'humain du regard, qui s'en voyait comme quatre pour approcher d'elle avec une seule rame.

_ Tiens la voila. Dit-elle en lui tendant sa propriété.

Le vieil homme se pencha pour l'attraper et bascula tête la première dans la flotte éclaboussant T'sisra au passage, qui balança la rame dans l'embarcation avant de plonger les mains sous l'eau pour tirer le vieil homme par le col.

_ Par les cinq ! S'exclamait-il alors qu'il était tiré hors de l'eau. Je me noie !

_ Arrête de gesticuler, tu as pied. Lâcha la drow en desserrant son emprise sur le col du pêcheur.

Tout penaud, le vieux bougon arrêta de s'agiter, se rendant compte que oui, il avait pied.
La daedhel l'aida à remonter dans son embarcation, tout trempé qu'il était, ce vieux débris maladroit ressemblait à un crapaud dégonflé en train d'escalader un caillou. Sans se faire inviter, elle monta dedans à sa suite, trempée jusqu'à la taille.

_ Ah beh... Merci bien ma p'tite dame ! Mais tu r'tournes pas sur la berge ? Demanda-t-il en retirant sa tunique de jute, dévoilant un torse aussi ridé que maigre.

_ Ramène moi jusqu'à la berge, je suis assez trempée comme ça vieil homme.

_ Eho ! Si tu m'avais donné ma rame correctement on en serait pas là !

T'sisra restait interdite, elle se demandait s'il était sérieux ou s'il se fichait simplement d'elle. Dans les deux cas ça ne l'amusait pas.

_ Enfin... Reprit-il en regardant ailleurs. Disons que le courant peut être traître parfois, une vaguelette et hop, la barque a basculée, j'suis tombé. Déclara-t-il le plus simplement du monde en fixant la rame dans le pivot. Où qu'vous allez d'ailleurs ? C't'un peu dangereux d'voyager seule par ici vous savez ?

_ Je remonte le fleuve vers le Nord pour...

_ Le Nord, le Sud... Vous savez ça veut rien dire ces conneries. C'est qu'du babillage de gens d'la haute ça. Parce que j'vais vous dire moi, depuis l'temps que j'arpente ce coin là, ben le Nord et le Sud, suivant l'endroit ou on s'trouve, c'est pas du même côté ! Eh ! Croyez qu'i' z'y pensent à ça les nobliaux dans leurs châteaux ? Eh bah non !

Une déclaration qui coupa le sifflet de T'sisra, ce type était bête comme ses pieds. Mais à ce point là, ça relevait tellement de l'impensable que ça en devenait merveilleux.

_ Alors où qu'elle va la dame ? L'interrogea-t-il à nouveau.

_ En Nanie, Lante.

_ Ah ouais, le Nord ! S'exclama-t-il en jetant son pouce par dessus l'épaule.

_ Oui, c'est bien ce que je disais...

_ Quoi ?

_ Non rien, ramez.

Le vieux haussa brièvement les épaules et se mit à ramer, alors que le vent soufflait un légère brise sur l'Oliya, une brise qui frigorifiait T'sisra, trempée jusqu'à la taille, bien qu'elle ne le montrait pas.
Elle observait la rive occidentale, les dernières lueurs du jour sublimait la région.

_ J'vous préviens, je vais pas plus haut qu'Oesgard, j'vous y dépose alors ?

_ Non ! Non. Déposez-moi plutôt sur la rive d'en face vous voulez bien ?

_ Mh... Moi j'veux bien. Mais pourquoi qu'vous voulez pas aller à Oesgard ?

_ Je n'aime pas les villes, je préfère les forêts.

Le vieil homme siffla d'incrédulité. T'sisra, quant à elle, se demandait si ce vieux avait toute sa tête, Oesgard se trouvait encore à plusieurs jours de voyage fluvial.

_ Eh beh... Z'avez pas froid aux yeux vous. Sachez quand même que parfois y a des embrumades dans les bois. Déclara-t-il d'un air grave et sérieux, comme s'il pesait chacun de ses mots.

_ Des embuscades ?

_ Exactement ! Z'imaginez si vous tombez sur une bande de noirauds ? Vont vous peler la couenne comme un lapin !

_ Ne vous en faites pas pour moi... Soupira-t-elle en roulant des yeux.

_ Bah c'est vous qui voyez, v'savez moi c'que je pense...

La drow ne prit pas la peine de continuer la discussion, préférant de loin le silence, tandis que le pêcheur ramait en direction de la rive orientale.
A peine l'embarcation avait touché terre, que la drow en sautait avec agilité.

_ Mam'zelle, j'm'appelle Giroud d'ailleurs ! Si vous passez un d'ces jours, mandez moi !

_ T'sisra. Et ça m'étonnerait que nos chemins se croisent à nouveau vieil homme.

_ Ben bizarre comme nom !

Sur cette affirmation, la noirelfe poussa quelque peu l'embarcation du pied, et s'éloigna de la berge en gratifiant "Giroud" d'un signe de la main, imitant le jeune garçon qu'elle avait vu plus tôt dans la journée.
Elle entendit le rire du pêcheur tandis que ce dernier lui rendait son signe, tout en faisait tomber sa rame à la flotte.

_ Nom d'une pipe en bois ! Voyageuse ! Voyageuse ! Beuglait-il en cherchant T'sisra du regard, qui avait déjà disparu dans la pénombre.


Dernière édition par T'sisra Do'ath le Dim 28 Aoû 2016 - 10:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Voyage en terre inconnue. (Libre) [Terminé]   Voyage en terre inconnue. (Libre) [Terminé] I_icon_minitimeSam 27 Aoû 2016 - 21:36

Été, Arkuisa, septième ennéade de Karfias, an neuf, onzième cycle.


Le crépuscule faisait son oeuvre, assombrissant le monde, et offrant un tout nouveau paysage, dans lequel les lueurs déclinantes semblaient comme des zébrures enflammées dans un ciel sans nuage, et se reflétaient dans l'eau sombre du large fleuve qu'était l'Oliya. Seul détail troublant, le vieux pêcheur qui essayait tant bien que mal de récupérer une de ses rames tombée à la flotte, et qui braillait comme pas possible.

La daedhel, encapuchonnée et emmitouflée dans sa cape, s'était fondue dans la végétation forestière de la berge opposée à la cité humaine, ayant repris sa progression, plus difficile qu'auparavant puisque le terrain était d'autant plus escarpé et difficilement praticable, sans oublier que son pantalons et ses bottes étaient encore bien humides. Un chance qu'elle résiste naturellement à la maladie mieux que les humains. Elle avança donc une bonne heure en direction du Nord, pour finalement arriver sur un terrain plus praticable, certes toujours aussi forestier, mais déjà plus plat et moins rocailleux que précédemment.

Voyage en terre inconnue. (Libre) [Terminé] Forest_stock_31_by_sed_rah_stock-d4ulh7e

Une vaste étendue de troncs éclairés à la lueur de la lune croissante se dessinait devant elle, l'impression étrange que cet endroit lui paraissait immense la prit aux tripes, elle regarda autour d'elle, sans pouvoir distinguer autre chose que des arbres. Elle n'avait plus de point de repère, ce qui devait arriver arriva : Elle était perdue. T'sisra ferma les yeux un moment, immobile, les sens en alerte. Elle ne sentait pas la caresse du vent, n'entendait pas le bruissement des arbres ni les cris des animaux nocturnes, en revanche, son cœur battait jusque dans ses oreilles. Elle finit par rouvrir les yeux, incapable se calmer, animée par une crainte mélangée à la colère de s'être perdue bêtement. La voyageuse se mit ainsi en route, suivant son instinct primal, et accéléra la cadence.

Les troncs semblaient sans cesse défiler à sa droite comme à sa gauche, quelque soit l'endroit où se posait son regard, ce dernier semblait aussi identique que le précédent, envahie d'un sentiment d'oppression elle couru encore et encore, toujours plus vite, toujours plus loin, perdant le fil du temps jusqu’à ce qu'enfin une odeur familière la stoppe nette dans sa course folle.
Humant l'air ambiant, elle reconnu sans possibilité de se tromper l'odeur de la fumée. Quelqu'un avait allumé un feu, elle humecta son index du bout de la langue et le brandit en l'air pour déterminer le sens du vent.

_ Trezen... Ol doer dal Trezen. Lâcha-t-elle dans un soupir de soulagement.

Depuis ce matin la brise nordique descendant des montagnes avait balayée l'Oliya, l'odeur venait donc forcément de là. Ou du moins elle l’espérait.
Filant de nouveau vers un but précis, elle ralentit quelque peu la marche, un feu de camp ne s'allume pas tout seul après tout. L'odeur était d'autant plus forte qu'elle approchait de l'orée de la forêt, descendant une pente douce à pas de loups. Elle retrouva l'Oliya, et pu observer au loin un feu. N'étant pas aussi bien lotie que ses pairs au niveau de la vision, elle ne distinguait rien de plus dans la pénombre.
La voyageuse entreprit une approche discrète, au moins pour jeter un coup d’œil de loin, et c'est ainsi qu'elle se mit à avancer lentement et avec précaution à l'orée de la forêt, couverte par les bruits du vent et ceux de la forêt, qu'elle se faisait un plaisir de retrouver à nouveau. Ragaillardie, elle se sentait pousser des ailes, une nouvelle volonté l'animait, tandis qu'elle s'approchait toujours plus camp, dans lequel elle distinguait deux formes grâce au feu, l'une allongée et l'autre assise contre une souche d'arbre.

T'sisra fit une halte, sous le couvert des arbres, elle avait besoin de faire une pause, elle avait couru trop vite et trop longtemps, et si danger il y avait, elle devait avant tout prendre le temps de manger quelque chose. Elle ouvrit donc son sac, sortit un de ses bouts de viande séchés, un champignon et sa gourde d'eau. Un repas frugal mais salvateur. Tout en mangeant, elle repensait à ce vieil homme complètement siphonné avec qui elle avait partagé une barque durant un peu plus d'une heure. Au fond d'elle, la voyageuse espérait que Giroud avait finit par récupérer sa rame sans se noyer, et pu trouver un endroit où dormir sans trop d'encombres, car bien qu'insupportable, ce pêcheur lui avait permis de couvrir une bonne distance sans se fatiguer outre mesure.
Au bout d'une bonne demie heure de halte, elle finit par ranger sa gourde dans son sac, puis se redressa, jetant un coup d’œil au campement de fortune où rien n'avait bougé, à ceci près que le feu était moins imposant. Signe que les silhouettes qu'elle distinguait dormaient sûrement. Levant les yeux au ciel, elle remarqua la lune bien haute dans l'immensité du ciel, un ciel noir emplit d'étoiles scintillantes et sans nuage, c'était tout bonnement magnifique. Mais il était temps de reprendre sa progression, et non de le perdre à contempler la nuit étoilée.
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MessageSujet: Re: Voyage en terre inconnue. (Libre) [Terminé]   Voyage en terre inconnue. (Libre) [Terminé] I_icon_minitimeSam 27 Aoû 2016 - 23:19

Été, Elenwënas, septième ennéade de Karfias, an neuf, onzième cycle.

Spoiler:

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T'sisra approchait du campement à pas de loup, une ombre dans la nuit, filant entre buissons et fourrés. Elle entendait deux ronflements distincts, celui qui s'était assoupi contre la souche aurait sans aucun doute dû monter la garde.
Leur campement était très sommaire, une peau de cuir servait de matelas à l'un, un feu de camp, deux sacs de voyages et... Beaucoup trop d'armes pour de simples voyageurs. Il y avait quatre épées de grande taille et de bonne manufacture, des dagues, des arcs et des carquois plein de flèches. Où avaient-ils trouvé tout cela ? Ou qui avaient-ils dépouillés ? Mais l'attention de la voyageuse fut rapidement accaparée par la cage de bois qui renfermait un louveteau d'une quarantaine de livres.
Se voulant aussi discrète que possible, elle avançait très lentement en direction du prisonnier, mais chacun de ses pas, chaque branche qui craquait lui semblait résonner dans toute la région.

_ Mmh... Ben bonne elle... Soupira le guetteur assoupi, avant de pousser un long râle et reprendre son léger ronflement.

La daedhel se figea, immobile, la sueur perlant à son front, dégoulinant jusque sur le bout de son nez, elle n'osait même pas tourner la tête de peur qu'un de ses os ne craque, et resta ainsi une bonne minute, au bout de laquelle le louveteau leva la tête vers elle. Il la regardait d'un air à la fois curieux et effrayé, et elle avec un crainte qui pouvait se lire dans ses yeux, s'il se mettait à japper, ce serait le début des emmerdements.
Elle fit donc un pas de plus, tout aussi lentement, et commença à se baisser.
La porte de la cage de bois était maintenue close à l'aide d'un nœud de corde, que la voyageuse, qui s'improvisait voleuse, défit lentement, mais sûrement, tandis que le louveteau agitait déjà la queue à l'idée de voir cette prison s'ouvrir.

Un claquement retentit, le guetteur assoupi venant de se gifler machinalement pour abattra un odieux moustique qui s'était mit en tête de le vider de son sang, ou du moins le plus possible. Il tourna la tête lentement, croisant le regard T'sisra avant de fermer les yeux... Puis de les rouvrir à nouveau, bouche bée.

_ Voleur ! S'exclama-t-il après une seconde en proie à la surprise, tandis que la pillarde refermait les mains sur le louveteau pour le tirer hors de la cage.

Ni une ni deux, la voyageuse bondit sur ses jambes, s'élançant dans une course folle en direction de la forêt au Nord. Ce qui en soit, n'était pas une excellente une idée.
Le guetteur réveilla son compagnon somnolant d'un grand coup de pied au cul, tous deux s'emparèrent chacun d'une des épées au sol, près de leurs sacs de voyage et se lancèrent à la poursuite du larron qui les avait soulagé de leur butin animalier.

_ Reviens ici ! Reviens ! Hurlait le guetteur.

_ Espèce de coureuse des remparts ! Surenchérissait l'autre.

T'sisra avait déjà une bonne trentaine de mètres d'avance sur eux, elle était leste et rapide, comparée à ces deux empotés à peine réveillés. Un fin sourire se dessina rapidement sur ses lèvres quand elle vit que ses poursuivants n'étaient plus visibles. Et c'est là où cette mauvaise idée allait faire prendre une toute autre tournure à ce sauvetage in extremis. En effet, à la vue d'une silhouette se dessinant dans la pénombre à quelques mètres devant elle, elle se figea nette. L'Annon avait une frontière avec le territoire elfique, et elle avait très certainement mis les pieds quelque part où elle n'aurait pas dû. Cela expliquait en fin de compte, pourquoi les deux gredins ne l'avaient pas suivie dans les bois.

_ Fuis petit loup... Lâcha-t-elle en déposant le louveteau au sol avec lenteur, sans quitter la silhouette du regard. Va-t-en !

Et ainsi commença une nouvelle cavalcade à travers bois, mais direction l'Oliya cette fois, plein Sud-Ouest. Tant pis si elle devait tomber à nouveau sur ces deux humains, mieux valait eux qu'une bande d'elfes enragés prêt à tout pour la dépecer.
Elle courait comme si elle avait eu Uriz aux trousses, filant aux travers des fourrés, griffées par les branchages, titubant de temps à autres et manquant de s'étaler de tout son long, et ce jusqu'à avoir les pieds dans l'eau.
T'sisra ouvrit grand la bouche, miraculée. Une barge marchande remontait lentement le fleuve en direction  du Nord, elle faisait de grand signe pour se faire voir et beuglant pour se faire entendre.

_ Il y a quelqu'un là bas ! Il y a quelqu'un ! Scandait une voix inconnue.

La voyageuse avait déjà de l'eau jusqu'à la taille, et continuait d'avancer, sans oser regarder vers la rive forestière d'où elle venait, en direction de la barge, depuis laquelle un des hommes lui tendait une rame qu'elle agrippa fermement. Elle fut hissée à bord par deux des gardes, des mercenaires au vu de leur accoutrement, armés jusqu'aux dents.

De l'espèce de cabanon en bois sortit un homme, un humain. Svelte, le cheveu brun et la peau bronzée, il portait des vêtements riches, dont les manches bouffantes lui donnait un air ridicule, et tenait une canne en bois ouvragée, dont la poignée semblait en argent et brillait ostensiblement à la faveur de la lumière lunaire.

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_ Qu'est-ce donc que cette interruption Messieurs ? Demanda-t-il d'une voix si grave qu'elle ne collait pas du tout à son physique fluet.
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