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Sujet: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Jeu 22 Aoû 2019 - 16:09
Eté - Panahos de la 4e ennéade de Karfias 17e année du Onzième Cycle Berges du Royaume de Naélis ~ Fin de l'après-midi
- Terminus !
Naélis - la Cité était encore à une journée entière de navigation de votre position. Une journée que vous économiseriez bien volontiers. Malgré les efforts de sa jeune reine, l’expérience vous avait récemment prouvé que la seule Cité extérieure à avoir gardé contact avec l’Anaëh était aujourd’hui loin de vous offrir la moindre sécurité. Les yeux et les oreilles Thaaries avaient constaté votre départ, et une fois loin des Principautés, les accords qui avaient garanti votre survie au sein de la Cité d’Or ne tenaient plus. Et là il ne s’agissait plus simplement de transiter. Avant votre départ vers les frondaisons d’Anaëh, une bonne nuit de sommeil était de mise… et peut-être était-ce là un excès de prudence de ta part, mais cette nuit, tu te sentais bien plus à l’aise à l’idée de la passer dans un environnement entièrement contrôlé par quelqu’un qu’il te semblait plus ou moins connaître.
- Alors Nakor…tu soupires, tes yeux se levant en direction de la forteresse du FirmamentComme on se retrouve ?
Les voiles s’abaissent. Tes frères et sœurs te rejoignent. Vos regards à tous se dirigent vers la terre. Plus que quelques coups de rames, et vous entameriez la dernière étape de votre pèlerinage. Plus que quelques heures d’un soir et d’une nuit à attendre, et vous fileriez droit vers les frondaisons de votre foyer. En attendant, ce serait là l’occasion parfaite pour ton nouveau camarade humain de te prouver à quel point l’amitié des elfes comptait pour lui… et surtout l’occasion pour lui de te voir t’endetter d’un service. Voilà qui rendrait les choses plus ardues au jour où ton fort intérieur te pousserait à lui refuser quelque chose, mais finalement, Nakor était peut-être excentrique… et grandiloquent… et grossier… et bruyant… et… enfin… Nakor avait beaucoup de défauts, mais il était tout sauf malveillant. D'ailleurs, beaucoup de ses défauts n'étaient finalement que le contrepoint d'une trop candide gentillesse. Alors avec un peu de chance, il en aura assez appris sur ton peuple et toi au cours de votre dernière entrevue pour qu’au jour de la rétribution, il sache se faire raisonnable.
Du moins tu l’espères.
Quelques coups de rames, c’est ce qu’il te fallut monnayer pour que tes frères et sœurs mettent pied à terre. Votre bagage était léger pourtant, mais la barque à bord du navire qui vous a enlevé à la Cité Vaanie ne l’était pas beaucoup moins. Et surtout, il avait fallu composer avec une passagère de plus, qui elle était tout sauf un poids plume. C’est donc avec un peu plus d’exercice que tu ne l’avais prévu dans les bras que tu t’étais retrouvé à conduire la petite procession en direction de ce qui fut autrefois une Citadelle abandonnée.
- Je sais que vous êtes tous impatients de retrouver la forêt, mais malheureusement, se mettre immédiatement en route ne serait pas raisonnable.tu offres à tes amis une moue désoléeIl vaut mieux pour nous que nous limitions les campements dans les territoires Naélisiens. Je connais le Magistère de l’Aurore. À moins qu’il ne soit de particulièrement mauvaise humeur, nous devrions pouvoir obtenir une nuit.
Sur ces mots tu te détachais du reste du groupe, t’approchant de l’entrée des donjons de la Citadelle, et des sorciers qui en gardaient l’entrée. Un poing sur le cœur, une main dans le dos, tête baissée tu t’inclinais, en bon Daranovan, en guise de salutations.
- Pardonnez-moi messieurs, tu entames, d’un ton à la fois affable et rigoureux, la navire vous ayant amené s’éloignant à l’horizon Artiön Laergûl, accointance de sieur Nakor. tu diriges une main vers ton groupe, posté en retrait Mes camarades et moi avons besoin de l’asile pour cette nuit. J’espérais que le Magistère puisse nous faire cette faveur.
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Ven 23 Aoû 2019 - 22:17
Les gardes en place ce jour là, deux magiciens humains de l'immatériel virent arriver tranquillement un grand elfe, une espèce de colosse impressionnant pour ceux de son espèce et avec de belles manières. Une voix sûre et un accent impeccable. Danis, le plus vieux des deux, avança d'un pas et s'inclina aussi avançant devant lui le poing droit fermé qui vint s'appuyer sur sa main gauche paume ouverte. Un salut appris chez les peuplades zurthanes où il avait passé une grosse partie de sa vie pour développer son art magique avant de venir au Firmament. Nakor obligeait les membres de sa guilde à se tenir au courant du mieux qu'ils pouvaient, des événements du monde et des grands noms. Ainsi, Artiön fut reconnu. Si le roi elfe pensait passer inaperçu en ne donnant que son nom, il serait déçu. Danis répondit donc, après avoir regardé son compagnon de garde
"Seigneur Laergûl, invitez vos amis à se rapprocher et n'ayez crainte. Nous allons faire prévenir le Magistère de votre présence. Il est actuellement dans nos murs et aime venir accueillir en personne chaque arrivant. Nous vous invitons à passer les grandes portes pour y trouver repos et sécurité."
En effet, le hall d'entrée du château était un long couloir impressionnant, mettant à l’abri les voyageurs, autant du soleil que des intempéries, des attaques extérieurs et des pillards du désert. Personne n'approchait plus depuis longtemps de l'Aurore avec des intentions belliqueuses. Certains avaient essayé. Ils n'étaient plus là pour s'en vanter. Et une armée de mages surentraînés n'était pas pour invité à ce genre d'idées. Ils restaient cependant tous à l'affût, même avec les visiteurs de passage. Cependant, dans cette situation, le roi elfe n'était clairement pas un ennemi. En tout cas les deux gardes humains le pensaient. Ils firent prévenir le grand maître et c'est le pauvre Jean qui fut chargé de cette mission. Il monta donc chercher le Magistère en se doutant que tout aller encore déraper. Il montait toujours avec une furieuse confiance en lui, en se disant que plus jamais cela ne serait pareil. Mais à chaque fois, il perdait totalement le contrôle de lui-même devant le puissant archimage et agissait exactement de sorte à déchaîner sa fureur. Après un moment difficile pour Jean, Nakor partit en dévalant les marches de son grand escalier. Le vieux fou se demandait pourquoi le roi elfe s'était présenté ainsi, sans crier gare, aux portes de sa forteresse. Pour demander protection? Etait-il en danger? Une simple visite de courtoisies? Il en aurait rapidement le coeur net. Arrivant en bas du grand escalier, il longea l'immense et long couloir, croisant quelques mages d'un pas hâtif.
"Ont-ils au moins laissé entrer le roi? Qui était à la porte aujourd'hui? Alanin? Darnok? ... hum non, c'était au tour de Danis et Sora. L'ont-ils au moins reconnu? Ho bon sang ... pas d'impair ..."
Le dernier virage puis le couloir était parfaitement droit, avec une hauteur sous plafond impressionnante, des voûtes antiques magnifiques, de grandes portes donnant sur différentes pièces importantes : bibliothèques, salle de réunion, salle d'entraînement, poste de garde. Il y avait aussi des chaises sur les côtés du couloir, proche de l'entrée principale afin que les visiteurs puissent attendre tranquillement le vieux timbré lorsqu'il était disponible. En son absence, c'était au secrétaire personnel de Nakor de décider. La moitié du temps, Eric l'humain obséquieux mais efficace, l'autre moitié du temps, Alfirin l'elfe taciturne mais fidèle et sincère.
"Ha, le voilà!"
Nakor apercevait au loin la silhouette impressionnante du roi elfe et il pouvait la reconnaître sans trop de problème. Il chercha donc à reprendre contenance, se tenant droit, arrêtant de courir, il passa la main libre dans sa barbe, l'autre tenant son bâton récupéré à la va vite avant de quitter son bureau. Il y avait d'autres gens avec Artiön. Une délégation officielle? Une visite d'état? Que se passait-il donc. Un léger sourire sur le visage, il restait quelques mètres à parcourir. Nakor s'apprêtait à parler, il prit une inspiration et allait élever sa main droite afin de démarrer son salut quand il glissa sur une fine flaque d'eau. Le mouvement de sa main aidant, il fut déséquilibré sans rien pouvoir y faire. Ainsi donc, pendant qu'il tombait au sol, mais avant le choc, il eut simplement le temps de lancer
"Fichu foutu bon sang de ..."
Et il s'étala au sol, les bras devant, de tout son long. Cela devait faire au moins vingt cinq ans que cela ne lui était pas arrivé. Il n'avait eu de cesse de choir devant les grands de ce monde sous le règne du roi Ultuant et le démarrage de Trystan. Parfois en glissant sur sa propre barbe, parfois en se prenant les pieds dans des racines ou en ne parvenant pas à se sortir de ronces. Il se redressa alors, tapota sa robe et ne put retenir en voyant quelques mages au loin qui tentaient de fuir
"Hey, hey ... heyyyyy vous la bas! Si j'attrape l'imbécile qui a laissé une flaque d'eau ici ... houuuuu"
Et bien sur, il mima avec force de mouvement des mains, une gorge qui se serre. Il souffla ensuite longuement et se retourna. Il se souvint alors qu'il y avait des invités. Il sembla même avoir un petit hoquet de stupeur comme s'ils étaient apparus par magie
"Qu'est-ce que ... "
Il se racla un peu la gorge, posa sa main sur sa barbe et s'inclina comme si rien d'absurde ne venait de se produire. Usant de son plus bel elfe, il prit enfin la parole
"Aran Lin Artiön, je suis ravi de pouvoir vous accueillir ici, à l'Aurore. Sentez-vous chez vous, sous ma protection et celle de ma guilde."
Nakor s'inclina ensuite à direction des autres elfes accompagnant Artiön. Se redressant complètement et sans avoir aucune information supplémentaire sur les raisons de leur venu, il ajouta alors, en elfe toujours
"Puis-je savoir ce qui vous amène ici? Avez-vous besoin de repos? Je vous offres le gîte et le couvert avec plaisir."
Le sorcier ne savait pas si ces elfes venaient après un long voyage et avaient besoin de repos, après une attaque, pour une visite de courtoisie, pour des renseignements sur une affaire magique. Allaient-ils donc rester? Dans tous les cas, il avait proposé évidemment une chambre et un repas, les invitant subtilement à rester au moins un peu si jamais leur idée était autre. La moindre des choses. Les questions et l'inquiétude de Nakor étaient sincères.
T'sisra Do'ath
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Ven 23 Aoû 2019 - 23:41
Été, Panahos, quatrième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle.
Comme à son habitude, l’archimage perdit le contrôle de ses émotions et explosa d’une joie tonitruante. Le vieux bougre en siffla même d’une traite le verre de vin que la noiraude venait de refuser. Quand bien même sa réaction fut un peu trop explosive, T’sisra se fendit d’un sourire amusé et c’est avec les yeux rieurs qu’elle opina du chef. Nakor avait retrouvé sa bonne humeur, c’était le principal.
Puis l’on toqua à la porte de son bureau. D’un coup d’un seul, sa joie s'envola et le vieil homme s’était fâché. Et en découvrant que Jean venait à nouveau le troubler, sa folie prit le pas sur sa raison. La noirelfe glissait l’ouvrage nisétien contant les chroniques d’Arsan IV dans son sac sans pouvoir détacher ses yeux de la scène surréaliste qui se déroulait dans l’encadrement de la porte. Le roi des elfes venait d’être annoncé et ce vieux siphonné du bocal en avait perdu ses moyens au point de secouer le pauvre Jean dans tous les sens. Évidemment, la noirelfe retint soupir de désarroi. Pourquoi faillait-il que les elfes de l’Anaëh, qui plus est ceux représentant leurs grandes instances, débarquent maintenant ?
Se redressant pour rejoindre prestement le pauvre Jean, la noiraude s’arrêta une seconde pour lui demander si tout allait bien. Puis, l’invitant à marcher un peu pour que le jeune mage puisse se remettre de ses émotions, ils entamèrent la descente des escaliers. Escaliers dont Nakor lui avait l’historique lors son ascension d’ailleurs. Cependant la discussion avec Jean tourna vite autour de ces nouveaux invités, et il finit par se répandre en justifications, expliquant qu’il avait simplement voulu annoncer la venue d’Artiön Laergûl, le fameux roi des elfes mais que… Quelque soit l’invité, quelque soit l’annonce, même le dîner, Nakor réagissait de toute façon toujours de la même manière !
Ils arrivèrent à hauteur du couloir, T’sisra était en train de remonter le moral de Jean et de lui expliquer qu’il devait absolument faire fi des accès de colère de son maître pour ne plus en souffrir quand…
"Fichu foutu bon sang de ..."
Ayant reconnu la voix et craignant une nouvelle colère, Jean arrêta maladroitement l’invitée d’un geste pourtant anodin : Il lui avait barré la route en posant sa main sur son poitrail. Le regard de la noiraude oscillait entre cette main et le visage de Jean qui, après une seconde de silence gênant, se répandit en plates excuses. Ceci fait, la noirelfe passa la tête à l’angle du couloir, imitée par le secrétaire dans la foulée. Nakor était en train de se redresser, avec plus ou moins de mal, car il venait de s’étaler proprement au milieu du couloir. La nécromancienne pouffa d’un rire discret tandis que Jean blêmissait à vue d’œil.
"Hey, hey ... heyyyyy vous la bas! Si j'attrape l'imbécile qui a laissé une flaque d'eau ici ... houuuuu"
Les jeunes mages, certainement responsables de la sottise courraient vers eux, et en passant l’angle le plus jeune des trois jeta son éponge trempée dans les mains T’sisra.
- Ahem… Jean, ce n’est pas vous qui prendrez pour ça. Ce n’est pas de votre faute. Pas la peine de pani...
- Ne lui dites rien ! Je... J'ai pas fait exprès et je… Je…
Il tourna les talons et se mit à courir en direction des escaliers pour les remonter quatre à quatre. Et la noirelfe commençait à se demander à quel point vivre à l’Aurore ne rendait pas tout simplement les gens complètement fous. Dans un haussement d’épaules, elle s’engagea dans le couloir. Il lui suffisait de marcher calmement, puisqu’après tout elle était en armure et portait une arme particulièrement inhabituelle, de quoi inquiéter une garde royale, surtout au vu de sa couleur de peau.
Tout en s’approchant silencieusement, elle tendait l’oreille. Le vieux fou maniait la langue des oreilles-pointues avec aisance et elle n’en fut même pas surprise. Si elle ne comprenait rien de ce qui se disait, un son se détacha en revanche. Des syllabes qu’elle avait entendues de la bouche de Jean : « Artiön ».
Faisant un pas de côté, elle découvrit Noruì Anurrim. Bien sûr, elle aurait dû être surprise. Cependant, ses sourcils dessinés expressément pour afficher l’agacement et la colère au moindre froncement s'adonnèrent ce qu’ils faisaient de mieux. Sans crier gare, elle jeta l’éponge qu’elle avait encore en main, rebondissant mollement sur le poitrail du menteur, en éclaboussant son drapé bleu au passage, et surprenant l'attroupement par la même occasion.
- Vous m’avez menti. Dit-elle en dressant un index accusateur à l’attention de l’elfe. Menti.
Si ses colères avaient beau être sourdes et froides, le visage de T'sisra trahissait un agacement certain.
_________________
T'sisra en bikini :
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Sam 24 Aoû 2019 - 1:21
Un nom. Il ne fallut pas plus d’un nom pour que les grandes portes de la forteresse de s’ouvrent, et qu’il vous soit donné de pénétrer la gueule béante de l’Aurore. Etrange architecture à tes yeux que celle te la Citadelle abritant la Guilde de Mages. Non sans être réminiscente des dessins des forteresses des humains du Sud-Ouest, elle avait quelque chose de différent. Une extravagance que ne connaissaient pas les châteaux de la Péninsule. Du moins, pas l’image que tu en avais. C’est l’œil scrutant murs, plafonds et habitants ; les oreilles se mouvant à la recherche des sons ricochant de pierre en pierre et l’esprit à l’écoute des essences qui vous entouraient que tu avançais, ta suite à moitié confuse non loin de toi. La vérité venait d’éclater. Certains… certaines découvraient ainsi qui tu étais, et dans l’heure tu leur devrais des explications. Mais avant cela…
Les guerrières, plus habituées que ne l’étaient tes camarades masculins à côtoyer Cirïye et Miresgal les invitèrent à prendre place assise, puis avec un peu plus de timidité proposèrent à Lirunwen de les rejoindre. Au même moment, non loin dans ton dos, Aegden et Lyorindel s’étaient comme faits tes gardes face à l’inconnu. Virìn elle aussi choisit de partager ce moment entre femelles, et après avoir quelque peu piétiné, s’allongea face au groupe de femmes. Et dans tout le calme dont étaient capables des elfes enfin délivrés de l’oppressante atmosphère de Thaar, et avec toute l’espérance de sylvains à qui l’on avait promis de pouvoir fermer les yeux et dormir sur les deux oreilles, vous attendîtes. Bien peu de temps s’il en est. À défaut de se dévoiler avec la plus grande des prestance, Nakor à son arrivée t’arracha un sourire. S’il avait reconnu durant votre première entrevue avoir souvent été victime de son empressement, eh bien il semblerait que la vie ne compte pas cesser de lui faire la leçon de sitôt. Mais le voir ainsi plein d’énergie restait quelque chose d’à la fois insupportable – tu plains les pauvres mages de l’Aurore – et d’incontestablement attendrissant. Une fois de plus, ta main droite au cœur et ta main gauche au dos tu salues, rapidement suivi par tes frères et sœurs, chacun selon la bienséance de leur Cité Mère.
- Mes plus sincères remerciements Magistère.tu te relèves de toute ta hauteurMais il serait malvenu de ma part de vous imposer ma…
Tes sourcils se soulèvent haut, et tu n’as pas réellement le temps – ou l’envie – de réagir autrement alors que se dessine une silhouette dont le souvenir est encore vif dans ta mémoire. Aurais-tu même désiré l’oublier de toute façon, que le grimoire accroché à ta ceinture aurait rendu les choses bien compliquées. T’sisra, elle, est plus vive dans ses réactions. Et à peine fut-elle à portée que ton drapé fut – justement ? – puni.
- C’est vrai. ton léger sourire ne disparaît pas, et ton calme reste total Et tu n’es pas la seule. ton regard va chercher celui de Nakor, sa question devenue l’occasion parfaite de laisser exploser la vérité L’installation des Eldéens autour de Sol’Dorn, peut-être la position la plus proche de nos frontières maintenant que la forteresse de Yutar n’est plus était préoccupante. Au cours des dernières ennéades, mes frères et moi sommes donc partis sous couverture pour Thaar afin d’en apprendre plus, et de potentiellement négocier une alliance avec les forces en présences afin de nous protéger tous de la menace d’une nouvelle invasion. tes pupilles s’assombrissent un instant Autant dire que la journée que nous avons partagé T’sisra, n’a pas été la plus épuisante du lot. ta manière même de rouler l’Oliyan à travers ton fort accent d’Ouest-Anaëh laissait imaginer quelle charge psychologique ces quelques deux ennéades et demi de mensonge avaient pu être Mais contre toute attente, nous avons au passage retrouvé deux des nôtres, qui nous avaient été dérobées à la frontière, et Lirunwen tu désignes l’elfe de la paume de la main qui arrachée avant la naissance à son foyer nous a confié désirer le retrouver.
Tu offres à celles qui rentrent à bon port un regard dont la tendresse bataille avec la dureté de tes traits avant de d’abord te retourner vers le Magistère, puis du coin de l’œil, t’assurer avoir toujours l’attention de T’sisra.
- Il nous reste encore presque une ennéade de marche avant de rejoindre la frontière d’Anaëh, et je tenais à ce que les miens puissent se ressourcer avant cette dernière étape.le coin gauche de tes lèvres se soulève légèrementJe ne peux qu’encore vous remercier, Nakor.
Tu t’éloignes de deux pas du Magistère pour te positionner plus proprement face à l’Eldéenne aux cheveux noirs, lui intimant tes regrets d’un hochement de tête.
- Qu’une seule personne à Thaar ait su la vérité, et c’étaient non seulement nous tous qui étions en danger, mais aussi nos Cités qui voyaient grandir le risque de perdre leur Aran. Je ne peux pas sincèrement dire être désolé de t’avoir menti. Par contre, j’espère que tu voudras bien me croire si je te dis que malgré le tumulte, j’ai beaucoup apprécié le court moment passé en ta compagnie.
Mais pour autant, tu ne t’attristerait pas non plus le moins du monde qu’elle décide de t’en porter rancune. La rancune de T’sisra n’était après tout pas de celles qui mèneraient l’Elda à vos portes.
- Je me permets, au nom de l'engagement que j'ai pris auprès de vous Magistère, de vous confier tout cela. Je vous fait cependant confiance pour en garder, tant que possible, le secret. L'Anaëh n'est pas encore prête à partager son Roi... et j'aimerais autant que Thaar ne murmure pas nos craintes à l'oreille d'Elda.
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Sam 24 Aoû 2019 - 11:50
La situation ridicule s'étant dissipé, Nakor avait reprit ses esprits et salué le roi ainsi que sa délégation. Le seigneur elfe rendit ses hommages au sorcier mais fut coupé. Une éponge volante vint s'écraser contre le colosse sylvain. Dans un hoquet de stupeur lui faisant rentrer la tête dans les épaules et plier ses genoux, les bras ballants, il lâcha
"Qu'est-ce que ... ?"
Mais la voix derrière lui se fit entendre avant qu'il ne puisse même se retourner. Et cette voix? C'était celle de T'sisra. Nakor allait lui hurler une question sifflante sur son équilibre mental afin d'éclaircir sur le champ la raison de ce jeté d'éponge mais il n'en eut pas le temps. Dans un Oliyan roulant, Artiön prit la parole et expliqua la raison de sa venue ici à l'Aurore et la raison pour laquelle la drow semblait accuser le roi de mensonge. Ce dernier employa un mot qui fit tiquer Nakor. Ainsi la journée qu'il avait partagé avec T'sisra n'avait pas été la plus épuisante. Le Magistère roula des yeux en affichant une petite moue significative sur son visage mais il parvint à se retenir de lancer un petit mot d'esprit. Attirant ensuite l'attention sur trois elfes qui n'étaient pas initialement membres de leur expédition, l'Aran Lin reprit en elfe à l'attention de Nakor A ce moment là, l'archimage pu enfin reprendre la parole en elfique
"Je vous en prie Artiön, c'est un plaisir de vous recevoir ici en ami. Je vais faire préparer sur le champ un dortoir où vous pourrez tous vous reposer tranquille et un bain chaud pour vous délasser en paix. Je vous retrouverai avant que le repas ne soit servi."
Et le mage s'inclina humblement tout en reculant de quelques pas. Artiön reprit alors la parole, essentiellement pour s'adresser à la nécromancienne. Nakor manqua de marcher sur le pied d'un elfe et l'évita de justesse. Balbutiant dans sa barbe, il lança
"Chère Madame ... "
Puis, atteint d'un horrible doute, il se demanda l'espace d'un millième de seconde, si l'elfe devant lui n'était pas un mâle. Il se retourna alors pour écouter ce qu'il se disait et cette fois ci, il ne pu s'en empêcher, se mettant à glousser, il dit tout haut
"Quel gourgandin!"
En riant doucement. Puis, se rendant compte qu'il n'était peut-être pas tout à fait de bon ton de traiter un aussi puissant seigneur elfe de coureur de jupon, il s'enfonça une fois de plus la tête dans les épaules en regardant à gauche, à droite et ainsi de suite, comme pour voir si quelqu'un l'avait entendu. Mais ce n'était pas sa faute! C'était celle du roi. Voilà que c'était la deuxième fois qu'il lançait un sous entendu entre lui et la drow. Pour se sortir de ce mauvais pas, il ne restait plus que, comme d'habitude, faire comme si de rien ne s'était passé et reprendre la discussion avec sérieux. En elfe d'abord
"Le secret sera conservé en ces murs, soyez-en certain."
Puis en langue commune pour que T'sisra ne soit pas mise de côté.
"De ce que j'en sais, le conseil théocratique de Sol'Dorn est en difficulté. Les drows ont décidé d'encercler la cité et de mener un long siège. Du haut de ma tour, je craignais déjà la raison pour laquelle ce mouvement tactique était effectué. Mon avis est que le Puys s'est rendu compte qu'entre la consolidation du conseil marchand de Thaar et l'émancipation de Sol'Dorn, ils se retrouvent privés de leur ancienne hégémonie. Trop de défaites récentes. Amblère en Oesgard, le fort Yutar, l'Aduram, Naelis. Ils ont peut-être réfléchi à une politique sur du plus long terme : reprendre le contrôle total de tout l'Ithri'Vaan pour ensuite penser à plus grand ... l'Eda vengeur!"
Les propos de Nakor étaient sombres comme l'étaient les idées des plus hautes instances drows sans doutes. L'archimage voyait dans les mouvements politiques actuels des drows, une envie de conquête de tout l'Ithri'Vaan afin de pouvoir mieux se lancer ensuite dans d'autres batailles. Nisetis n'était plus viable, sans Sol'Dorn et Thaar, il ne leur restait plus que leur vieux volcan maudit. Peste soit de l'envie d'en découdre de tous ces fous. Et s'il craignait cela d'un point de vu extérieur en tant que Magistère du Firmament, il imaginait aisément les inquiétudes d'Artiön et du peuple elfe. Sans crier gare, il claqua des doigts et l’eau sur le sol, dans l’éponge jetée par son amie drow et sur le corps et les vêtements du roi se réunirent, comme absorbées par les forces arcaniques du vieux fou. Il fit un mouvement sec de la main et la bulle d’eau qui s’était formée s’envola le long du couloir pour aller se jeter dehors, sur la terre devant le château. Mais au même moment, Danis qui avait invité la délégation elfe à entrer, se pencha pour voir si tout allait bien à l’intérieur et se prit la boule d’eau en pleine face. Il poussa un cri de stupeur au contact de la masse d’eau froide. Nakor se retourna donc et dit simplement
"Ho Danis … mais enfin, n’avez-vous pas passé l’âge de jouer dans l’eau ? Allez plutôt préparer un dortoir avec neuf bons lits voulez-vous ! Et faite préparer les bains."
En effet, le château possédait de nombreuses grandes salles. Il ferait donc privatiser une de ces pièces afin que les elfes puissent dormir entre eux tranquillement. Il y avait aussi une grande salle servant de thermes. Les gourgandineries y étaient formellement interdites mais la vapeur s’échappant des piscines ainsi que la haute température de l’eau permettaient de dénouer les muscles les plus endoloris.
Ssol'riss Ulnen
Drow
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Sam 24 Aoû 2019 - 13:20
J’avais intégré assez facilement le groupe d’elfes depuis le départ de Thaar et j’avais appris à en connaître certains au fil de discussions. Aucune n’avait été très longue ni très profonde et j’avais tendance à m’effacer naturellement devant de vrais elfes, même si on continuait de me soutenir que j’avais le droit d’être là avec eux. Il y avait toujours le Menteur quelque part dans mon esprit qui me rappelait ces dernières années qui avaient été tout sauf ennuyeuses, mais non, j’avais pris une décision et elle ne l’impliquait pas le moins du monde. Cette décision allait me mener jusqu’à une forteresse qui était en fait là pour servir à un groupe de mages menés par un archimage au nom de Nakor. Je n’avais strictement aucune idée de qui il était ni de ce à quoi il ressemblait, mais à priori Noruì avait décidé de l’endroit pour y passer au moins une nuit. J’étais déjà discrète en temps normal alors dans ces conditions je n’avais pas d’autres choix que d’être complètement silencieuse, à tout observer comme si c’était la première fois que je posais les yeux dessus, ce qui était généralement vrai.
Noruì se rendit aux portes pour annoncer sa présence et on lui accorda le droit d’entrer assez facilement, nous laissant la possibilité d’explorer un hall d’entrée gigantesque qui ne m’était pas très impressionnant uniquement parce que j’avais passé ma vie dans les Soieries et la folie des plus riches marchands du monde. Mais les plus riches marchands du monde n’avaient pas de magiciens à longues barbes qui se laissaient vaincre par des flaques d’eau – enfin, peut-être que certains si, pas ceux que je connaissais en tout cas – et c’était finalement sur lui que mon attention toute entière se porta. C’étaient ses gestes qui m’avaient attiré, mais ce fut son elfique qui allait retenir mon attention. Je ne comprenais pas tout, il me manquait un peu de vocabulaire spécifique et de ce qui ressemblait à des formules de politesse, alors que ma mère avait veillé à ce que je comprenne au moins un peu sa langue natale. Seulement lui m’était inconnu et je n’allais pas demander à ce qu’il m’explique ce qu’il me manquait.
Surtout que l’explication allait venir après que cette… hybride ? Après que cette hybride lui jette une éponge accompagnée d’un reproche dans une langue que je comprenais bien. Il lui avait menti, et je comprendrais bien vite qu’il en avait été de même pour moi.
J’écoutai Noruì – ou plutôt, Artiön – d’un air absent, il fallait que la surprise vienne de celui qui s’était montré le plus chaleureux, celui que j’avais cru le plus honnête. Deux était dans le vrai, et ceux qui lui avaient ordonné de venir à moi étaient dans le vrai, et j’avais échoué. Artiön n’était pas un artiste, pas seulement, et j’avais échoué. Ou peut-être pas ? J’avais ordonné à Un et Deux d’agir à mon départ, de prévenir ceux au dessus d’eux, je m’en étais voulue depuis que j’étais partie, mais la révélation me plongeait dans un tel doute que je ne savais plus si je voulais avoir réussi ma mission ou pas. Mais au final, il n’avait menti à la servante du Menteur qui n’avait pas su voir au travers des mensonges, celle qui ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Lirunwen, elle, avait aussi été touchée par ce mensonge mais elle comprenait pourquoi, elle avait fait la même chose. Mais c’était quand même vexant, d’apprendre tout ça maintenant, quand il était trop tard, quand le choix de retourner à Thaar n’était pas vraiment un choix.
Je pris sur moi pour faire de la réalité qu’il venait d’énoncer ma réalité. C’était compliqué de choisir entre deux menteurs, mais un seul des deux allait me ramener en Anaëh.
Parce qu’il venait d’utiliser le mot en elfique au milieu d’une phrase en Oliyan je me penchai sur mes souvenirs et sa signification. Il ne pouvait pas être le roi des elfes, quand même, si ? Tout était complètement surréaliste, et comme pour me confirmer que les lois de l’univers n’avaient plus de prises sur ce même univers, le magicien Nakor allait confondre Aithruïn – ou quelque soit son nom, alors que la situation expliquait encore un peu plus comment il m’avait repoussé lors de cette fameuse soirée – avec une elfe. Déjà bien silencieuse je m’étais simplement figée, écoutant mais ne comprenant rien à ce qu’il se passait, il allait me falloir un peu de soutien si on espérait que je fonctionne à nouveau alors que mon regard s’était perdu quelque part dans un mur et que mon visage n’affichait sûrement aucune émotion remarquable.
T'sisra Do'ath
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Sam 24 Aoû 2019 - 15:19
Été, Panahos, quatrième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle.
En son for intérieur, la noiraude grondait. Surtout depuis les explications de Noruì, ou Artiön, peu importait vraiment désormais. Nakor lui avait confié quelques secrets lui paraissant déjà lourd à porter, et maintenant, elle devait aussi composer avec un voyage royal sous couverture. Se pinçant l’arrête nasale, la noirelfe réfléchissait d’ores et déjà à un moyen de se sortir ce souvenir de la tête à moins que le garder en sécurité dedans fut possible aussi ?
L’archimage finit par reprendre en oliyan pour faire part de ses craintes concernant le Puy et ses avancées militaires. Et si ces craintes pouvaient être justifiées, elles lui paraissaient tout de même difficilement concevables.
- Le fanatisme est une arme à double tranchant. Si elle peut rassembler un peuple, elle peut aussi le diviser. Je m’étonne que Sol’Dorn n’ait pas été tout simplement rayée de la carte. Tenir un siège n’est pas dans les habitudes eldéennes, et rien qu’en interne la situation doit être intenable. Expliqua la puysarde en jetant un œil à Nakor. Les têtes dirigeantes du Puy vont devoir donner à leurs armées une croisade pour se défouler, sans quoi, il risque fortement d’y avoir un nouveau schisme. Elle marqua une pause, prenant une grande inspiration avant de continuer. Thaar n’est pas une cible, elle concentre bien trop d’intérêts politiques et économiques à l'échelle du monde. Leur faire une guerre militaire, ce serait attirer le courroux d’une Péninsule plus unie que jamais, celle du peuple nain et sans aucun doute que l’Anaëh en profitera. Quant à une guerre économique, je plains sincèrement celui ou celle qui devra expliquer aux armées qu’elles devront rester sur le pied de guerre sans bouger ou sagement rentrer à Elda. D’autant que tenir un siège aussi loin du Puy a dû grandement impacter leurs finances. Non, les Princes Marchands n’ont pas grand-chose à craindre, je pense.
Son regard sembla s’accrocher dans le vide tandis qu’elle relevait l’index avec un air un peu plus grave.
- Ils ont besoin d’un exutoire plus qu’autre chose, une cible facile. Naélis par exemple. D’autant que les Princes Marchands doivent regretter le temps où ces terres leur appartenaient, et je suis certaine que le Puy et Thaar seraient tout à fait capable de trouver un terrain d’entente à ce sujet. Enfin… Vu la taille du Royaume et son emplacement stratégique, tout monde doit lorgner dessus et la Péninsule en premier. Donc... À voir.
Envoyant paître ces idées d’un geste de la main comme on chasserait une mouche, la noiraude revint à Artiön.
- J’exècre le mensonge. Ne me mentez plus jamais, Noruì… Enfin, Artiön. Remarquez, c’est aussi ma faute, je n’aurais pas dû baisser ma garde et placer ma confiance aussi rapidement dans un inconnu. Mais… Je vous apprécie, alors je jure que si vous me faites le coup encore une fois, roi ou pas, je vous mets mon poing dans la figure. Levant l’index encore une fois elle s’empressa d’ajouter une chose de plus en regardant Nakor et l’elfe à tour de rôle. Et je ne veux rien savoir de plus des déboires entre l’Elda et l’Anaëh, ça ne me regarde pas et je ne veux rien connaître à ce propos.
La daedhelle s’inclina légèrement pour saluer l’attroupement.
- Et maintenant, s’il n’y a rien d’autre, je vais reprendre ma route. J’ai encore beaucoup de chemin à faire avant d’arriver au Zagazorn.
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Sam 24 Aoû 2019 - 18:51
La scène était complètement surréaliste. Un humain, un elfe et une drow vivaient une rencontre fortuite, s’étonnant pour l’un, rejetant pour l’autre, des vérités qui n’étaient finalement pas bonnes à dire. Ou plutôt, des vérités qui n’auraient finalement même pas dû être. Sur le visage de T’sisra, dans la pulsation de T’sisra, la colère était évidente. Quel étonnement, quand ton attitude était d’une rageante impassibilité ! Mais toujours allant de son excentricité, c’est autre part que Nakor s’était décidé à déchaîner les émotions. L’atmosphère dramatique d’une scène entre une Eldéenne exilée et un Roi rentrant au foyer ne semblant pas particulièrement pour lui plaire, c’est la sourde colère d’un soldat que Nakor provoqua. Un elfe roux aux épaules larges et droites mais à la svelte carrure, danseur étoile qu’il était tant pour l’Amant que pour la Dame Sauvage s’offusqua en silence. Le corps léger mais puissant fit un pas en arrière, pour mieux apprécier de son regard courroucé l’indélicat magistère. S’il aimât les femmes, une femme il n’était pas. Ainsi conservant en son cœur et dans son profond silence l’irritation de ceux appréciés pour ce qu’ils ne sont pas, se contenta-t-il de s’exprimer par le visage, et de faire barrière de la distance. Des camarades proches quant à eux auraient pu s’en amuser, mais difficile d’en faire autant quand dans le peu d’histoire commune, cette erreur avait souvent été moquerie.
L’offre de séjour est généreuse. L’attitude de l’hôte du soir pourrait être fâcheuse.
Quant à toi tu ne peux que tu plier aux étranges frasques du mage, dont aujourd’hui tu foules les pavés de la demeure. Son monde, ses règles, que tu les apprécies ou pas. Ici il n’y a qu’une chose que tu ne pourras pas pardonner : la méchanceté.
- Ça secoue hein ? une voix claire murmure à une elfe visiblement désarçonnée Ah... elle reprend dans une langue que son interlocutrice comprend probablement mieux Désolée qu’on ait eu à te mentir. Pour nous c’était une affaire de vie ou de mort. la blonde au visage doux sourit tendrement Si ça peut te rassurer, ceux que nous sommes ne change rien à qui nous sommes.
Puis comme de retour à Thaar tu t’étais retrouvé à nouveau homme politique, mis face aux conjectures d’êtres craignant le Puy au moins autant que toi. Conjectures pour beaucoup plus éclairées que les tiennes, et peut-être pour les dernières plus éclairées encore que ne pouvaient l’être celles de membres du Conseil de Thaar trop effrayés pour penser droit. T’sisra avait raison, attendre n’était pas drow. Il n’avait jamais été question d’étouffer ce qu’ils pouvaient trancher. Ils étaient toujours venus la rage au ventre, bélier face à votre mur, espérant le briser, sans réelles stratégies de retraite qui les protège quand la porte refusait de céder. Et sans que tu n’arrives à mettre le doigt dessus, c’est ce qui t’inquiétait. Avec Celimë proche, tu avais craint que cette rage refoulée ne se déferle de Sol’Dorn vers Anaëh. Mais Naélis était finalement une proie bien plus facile. Sans la forêt pour la protéger. Encore vérolée de l’intérieur. Dotée d’une bien moins grande force de frappe que celle de vos armées… si sa Cité ne tombait pas, au moins ses campagnes pourraient facilement se trouver dûrement touchées… mais là-dessus, avais-tu véritablement le moindre pouvoir, quand les tiens étaient trop occupés à tenir en équilibre votre propre monde en plein chamboulements ?
- Pour te refaire le coup il m’en faudrait déjà l’occasion. tu oses la plaisanterie, espérant dédramatiser la situation Je ne pense pas à nouveau quitter l’Anaëh de sitôt, et même si je t’apprécie moi, tu es probablement capable d’imaginer les conditions qu’il te faudrait respecter si tu voulais y entrer. mais tu as une pensée pour Harald, ce chef de guerre Dawi avec qui les tiens eurent l’occasion de mener l’enquête il y a peu Mais si tu pars pour le Zagazorn, peut-être que d’une manière ou d’une autre les dawis nous permettront de nous revoir.
Tu t’inclines enfin en réponse aux amères salutations de la drow, en même temps qu’une Virìn interloquée, les yeux posés sur la scène faisait part d’un grave miaulement, peut-être aussi un au-revoir.
- Bon voyage. J’espère que l’Oliya nous sera aussi douce qu’à toi.
Tu fais un pas en arrière en direction de Nakor, soupirant de lassitude par la même occasion.
- Un bon bain nous fera du bien à tous. tu jauges tes frères et sœurs avant de lorgner en direction de l’intérieur de la Citadelle Est-ce que cela vous dérangerait de continuer plus amplement nos conversations après que nous nous soyons rafraîchis ?
Un bain. Il n’y avait rien de mieux qu’un bon bain. Et maintenant que tu avais été tenté, la poisse et le sel accumulés au cours de votre voyage en mer devenaient difficile à ignorer.
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Sam 24 Aoû 2019 - 21:15
Le magicien n'avait pas vu l'éventuel réaction de l'elfe qui se trouvait derrière lui. Etait-ce une femme, un homme, les deux à la fois, le vieux fou n'en avait finalement cure. Il avait là, dans son couloir, un roi elfe en train de se disputer avec une nécromancienne drow. Si cela dérapait, tout le monde lui mettrait cette histoire sur le dos. Mais T'sisra savait se maîtriser tout en tranchant avec ses mots. Les propos de la drow étaient intéressants et Artiön semblait même d'accord. Mais justement, ne serait-ce pas là le plus gros coup à jouer des armées drows et de leur nouveau Trium Virat : faire croire des choses qui n'en étaient pas avant de planter un grand coup de couteau inattendu dans le dos d'adversaire inattentifs et donc misérables. L'archimage s'inquiétait aussi pour Naelis, mais depuis de nombreuses années déjà. La cité se trouvait toujours sur la route séparant les drows du Puys de la Péninsule humaine et de la forêt elfique. Et T'sisra avait beau dire, le siège de Sol'Dorn était effectif et sans raison apparente. Elle lança ensuite un avertissement et le vieillard ne put rien trouver d'autre que :
"Mais enfin ... mais ce n'est pas moi! Je n'ai rien fais!"
Comme un enfant énervé qui se faisait prendre la main dans le sac tout en ayant l'effronterie de dire le contraire. Mais voilà qu'elle s'en allait déjà. Artiön glissa un petit quelque chose au vieux fou. Ce dernier posa une main discrète sur le bras du roi pour lui glisser à l'oreille
"Non, bien au contraire. Il faut que j'aille dire une dernière chose à mon amie drow avant son départ. Je vous retrouve plus tard. Reposez vous bien."
Et Nakor hurla sur place
"Eriiiiiiiiiiiiiiiiiiic!"
Un sorcier humain se montra alors, en sortant de derrière une porte non loin de là.
"Oui Magistère? - Amenez nos invités aux bains et dans leur dortoir. Ils ont besoin de repos. Faite ensuite préparer un repas elfique! Merci. - A vos ordres Magistère."
Puis s'inclinant avec respect et circonspection, ce qui tranchait radicalement avec le caractère de Nakor, il invita d'un geste, la troupe d'elfe à le suivre. Il leur indiquerait le dortoir qui était en préparation pour eux et les bains, non mixtes, du château.
"Veuillez me suivre je vous prie."
Et pendant ce temps, Nakor lança à T'sisra
"Attendez moi!"
Et le magicien la rattrapa d'un pas hâtif pour se mettre à son niveau. Il passa alors son bras droit sous le bras gauche de la drow et d'un sourire naïf, ajouta
"Un appui pour le vieillard que je suis."
Et gardant un peu de jovialité, continua sur sa lancée
"Bienvenue quelques instants dans ma vie ... rarement stable et calme n'est-ce pas? On finit par s'y habituer. Mais quelle surprise de voir que vous vous étiez déjà rencontrés."
Et enfin, devenant un peu plus sérieux, il termina ainsi alors qu'ils venaient de franchir les grandes portes et qu'ils se dirigeaient vers les écuries.
"Je suis navré pour le désagrément T'sisra, vraiment. Notre discussion était déjà assez lourde pour en rajouter ensuite. Il y a une dernière chose que je voulais vous dire avant de vous laisser vous en aller. C'est à propos de Cécilie. Je ne pourrai vous aider à comprendre exactement ce qui la frappe que si j'entre en possession de ce qui a crée le mal d'origine. Son mystère réside à coup sur dans le focalisateur qu'elle devait portait sans arrêt sur elle. Vous la connaissez mieux que moi. Cela pourrait être n'importe quel objet inanimé. Un collier, une bague, un livre, un bracelet ... que sais-je encore. Si c'est l'artéfact responsable de ce qui lui arrive, c'est en lui que sont inscrits les mots magiques, les symboles et les explications nécessaire pour vraiment comprendre ce dont elle souffre. Sans ça, nous n'aurons qu'une mince idée, sans doute déformé de ce qui lui arrive et donc ... une idée déformée de ce qui peut lui venir en aide. En passant de l'artéfact initial à son corps, le sortilège a pu subir des modifications qui nous détournerons du sortilège d'origine. Il ne faut donc pas seulement se fier aux symboles qui apparaissent sur elle mais à ceux d'origine. Je ne sais pas si ce maudit objet se trouve encore en sa possession mais c'est une pièce nécessaire du puzzle."
Le vieil homme ne pouvait plus vraiment cacher son inquiétude. Il se permit alors de faire une chose qu'il faisait rarement, il enserra T'sisra de ses vieux bras et la serra contre lui en lui glissant à l'oreille
"Prenez soin de vous mon amie! Promettez le."
Le magicien n'était rien d'autre qu'un vieux sentimental, que pouvait-on y faire?
T'sisra Do'ath
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Dim 25 Aoû 2019 - 11:57
Été, Panahos, quatrième ennéade de Karfias, an dix-sept, onzième cycle.
- Je préfère éviter les chaînes, accorda la daedhelle à Artiön dans un hochement de tête avant de commencer à se diriger vers la porte, et oui, peut-être que nous nous reverrons à la frontière du Lörn. Qui sait ?
Au milieu du couloir, elle leva la main en guise d’adieux et c’est sans se retourner qu’elle conclut :
- Et tâchez de voyager discrètement !
Arrivée à la porte, son regard se posa sur Virìn qui attendait sagement à sa droite, près de la salle d’attente. La noirelfe fit un pas vers l’animal pour venir lui flatter l’encolure avec un large sourire, avant de tourner les talons et de sortir du château.
Dans la cour de l’Aurore, la nécromancienne s’arrêta sur l’injonction de Nakor qui vint lui prendre le bras afin de l’accompagner jusqu’aux écuries. Toujours aussi intarissable, le vieux filou avait encore quelques précieux conseils à dispenser. Ainsi la noiraude écouta sans l’interrompre, tandis que ses souvenirs effroyables des Portes de la Mort lui revenaient. Elle doutait. Un doute affreusement lourd lui faisant craindre que la source de ce mal se trouve encore sur le territoire du Karkal abyssal.
- Pour une fois, j’ai très envie que vous vous trompiez Nakor. Parce que je crains de devoir retourner sur le territoire du Karkal pour vérifier vos dires. J’aimerais autant m’en passer, parce que je ne donne pas cher de ma peau face à une telle créature. Confia-t-elle dans un rire vite interrompu par l’étreinte surprise du vieux mage.
Se fendant d’un sourire, T’sisra ne put que lui rendre cette étreinte amicale.
- Prenez soin de vous mon amie ! Promettez-le.
- Je ferai attention Nakor, c’est promis. Et… Venir à bout d’une nécromancienne n’est pas si facile.
T’sisra laissa échapper un léger rire puis elle se dirigea vers sa mule pour grimper dessus.
- Et n’hésitez pas à tirer les oreilles de ces elfes, je crois qu’ils le méritent ! Plaisanta-t-elle en talonnant sa monture. Prenez soin de vous Nakor, et si les choses se compliquent ici, je vous en conjure prévenez-moi. J’ai des connaissances à Naélis et je ne les laisserai pas tomber !
La voyageuse finit par passer les portes de la cour, saluant les gardes en place au passage. Elle était partie.
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Dim 25 Aoû 2019 - 19:50
Tranchant totalement avec la manière de se présenter du Magistère, c’est un sorcier – du moins tu imagines tous les gens en ces lieux en être – faisant preuve d’une louable délicatesse dans ses faits et gestes qui vous fut appointé. Sans se presser, il adressa de courtes salutations à chacun des elfes présents, attendit qu’elles lui soient rendues, puis s’enquit sans plus tarder de la tâche qui lui avait été confiée.
- Attendez ! tu interromps votre guide Il faut d’abord que je m’assure de donner à Virìn un point d’ancrage. Sans ça elle risque de me suivre à l’intérieur du château… ce qui ne serait confortable pour personne.
- Les écuries ne sont pas bien loin. Si vous retournez vers l’entrée, elles seront sur votre droite. Pour le suite, je vous invite à en discuter avec notre palefrenier.
- Merci beaucoup. c’est à l’une des tiennes que tu t’adresses ensuiteEmlinel, tu me rejoins ici après que vous ayez fini votre visite ?
- Entendu. Je ne sais pas combien de temps ça durera, mais prends ton temps. La pauvre faïra est déjà assez excitée comme ça.
Sur ces mots tu te retournes, et prend direction contraire au groupe, la main doucement posée contre l’encolure de ta partenaire fauve. En arrivant, tu n’avais pas particulièrement fait attention, ni aux écuries ni à la cour, mais tu étais heureux de voir qu’à moins que l’on insiste pour l’enfermer, elle aurait assez de terrain pour se dégourdir un peu les jambes et expier l’excès d’énergie accumulé sur le bateau. Tu étais heureux aussi de voir que le fameux palefrenier qui s’occuperait de préparer la nuitée de la faïra était un elfe. Peut-être comprendrait-il plus facilement la particularité de ton lien avec elle.
- Bonsoir.plutôt que de t’incliner, tu salues l’elfe de la main, alors que tu t’approches, geste qu’il te rendMes amis et moi passons la nuit à l’Aurore. Et donc… Virìn aussi.
- Pas d’inquiétudes.l’elfe te souritJe m’en suis douté en vous voyant arriver. Je devrais pouvoir lui préparer un box tout douillet pour la nuit.
- Par contre elle…
- …Aura certainement besoin d’aller chasser, puis de place pour manger tranquillement. Les bois alentours ne devraient pas être bien dangereux pour elle, ce sont nos terrains, les chasseurs Naélisiens n’y mettent pas le pied. Pour la suite, elle n’aura qu’à revenir dans la cour, et je lui présenterai son box à ce moment-là.
- Tu entends Rìn ? tu souris à ta monture, tout excitéTu peux aller chasser ! Mais pas de folies, tu ne t'éloignes pas trop. tu pointes du doigt les bois visible depuis la courLà ! Et puis… tu te retournes vers le palefrenier… je suis désolé, dans mon empressement j’ai oublié de me présenter. Artiön Laergûl. Et vous ?
- Joris. Enchanté.
- Tu peux aller chasser, et quand tu reviens, c’est Joris qui s’occupera de toi, d’accord ?
Tu parles à la fauve sachant que de tes mots elle ne comprend quasiment rien. Ce sont les gestes qui comptent, les regards et les intentions. La confiance que tu essaies d’installer avec le palefrenier. La manière dont ton visage s’anime puis se referme en parlant des bois alentours. Ton souffle d’espoir alors que ta main balaie l’espace de la cour. Il te faut quelques minutes à discuter avec le responsable des écuries, quelques minutes à conduire le rapprochement entre la fauve et lui, pour que tu sois sûr qu’elle comprenne. Il s’assurerait de sa protection comme les Gardes-Félins le faisaient à Daranovar. Certes, elle ne trouverait pas le sommeil dans un espace aussi adapté que là-bas en Anaëh, mais tu fais confiance à l’entourage de Nakor pour faire de leur mieux pour qu’elle se sente bien. Ce n’est finalement qu’après que la Caëngal ait sprinté en direction des bois que tu t’autorisas à serrer la main de Joris, et à reprendre le chemin de l’intérieur du château.
- Alors ? une Emlinel inquisitrice t’accueille, les yeux tout rondsElle pourra chasser ?
- Oui. ton timbre laisse entendre ton soulagementLa pauvre en avait besoin.
- J’espère que le palefrenier sera plus agréable avec elle que le Magistère ne l’est avec ses ouailles. elle fronce les sourcilsToi qui a déjà eu l’occasion de discuter avec lui, il est vraiment tout le temps comme ça ?
- Si le palefrenier est désagréable avec Virìn, c’est à ses risques et périls ! tu gloussesQuant à Nakor, avec moi il a fait l’effort de se tempérer un peu. J’imagine qu’avec vous il en sera de même, mais de ce que j’ai pu voir jusque-là, personne ici ne semble vraiment lui en tenir rigueur.tu hausses les épaulesÀ moins que leurs pulsations ne mentent, ils semblent même plutôt heureux de leur sort.
- Décidément…elle hausse les épaules à son tour Les humains sont de bien drôles de créatures.
Ainsi la suite put se passer de la manière la plus triviale qui fut. La Citadelle de l’Aurore était grande, mais ses couloirs étaient loin d’être un dédale. Tu irais même jusqu’à dire que la disposition des lieux, contrairement à ce que tu avais pu voir des extravagants palais Thaaris, était d’une grande praticité. Les bains se trouvèrent en conséquence à une distance confortable de vos dortoirs, et vos dortoirs assez proche des pièces de vie pour que vous ne soyez pas isolés. Isolé, peut-être aurais-tu préféré l’être au moins le temps du bain, mais le simple fait de pouvoir te débarrasser définitivement de la crasse – tant psychologique que matérielle – des Principautés de Thaar t’était d’un suffisant soulagement. Fais comme chez toi ; t’avais dit Nakor. Difficile de faire comme chez toi sans ta tendre épouse pour partager ton bain, et sans ta fille pour pleurer son désir du sein maternel. Kaëlistravaë n’avait jamais été aussi belle que depuis sa grossesse. Preuve que la joie est le plus magnifique des habits.
Parlant d’habits, s’il fallait faire comme chez toi, au moins sur ce plan-là tu n’aurais aucun scrupule à prendre tes aises… du moins, plus ou moins. Aurais-tu véritablement été chez toi que tu aurais probablement erré quelques instants complètement nu, avant d’enfiler l’un des fameux sous-vêtements auxquels Edraëla t’avait aidé à donner vie. Ce qui dans ton cas n’était pas bien plus modeste que de la totale nudité. Ici, par respect pour ton hôte, une paire de collants au moins serait de mise. Ce n’est donc armée que de cela, ainsi que de ton focaliseur, d’une paire de bottines et la crinière en un maladroit chignon que tu gagnerais la Bibliothèque d’étude, afin d’attendre de manière constructive que les fumets du repas ne sonnent l’heure du rassemblement.
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Lun 26 Aoû 2019 - 22:08
Nakor fit de grands yeux lorsque la drow lui indiqua qu'elle avait une petite idée de l'artéfact dont il était question mais qu'il faudrait alors revenir sur les terres du Karkal Abyssal! Il fit de gros yeux avant de les fermer quelques instants puis de donner une étreinte amicale à T'sisra. Quel effroi que de penser à cette créature infâme issue des pires mythes antiques drows, parcourant les terres anciennes de l'empire dragon. Elle lui demanda enfin de tirer les oreilles des elfes et de la prévenir si des choses tourner mal dans ce coin du monde. Hochant doucement la tête avec une moue affirmative, il dit simplement dans sa barbe, sachant qu'elle entendrait
"Je le ferai ... promis! Ho oui."
Parlait-il des oreilles des elfes ou du danger grandissant qui pourrait frapper Naelis dans les années à venir. Parlait-il simplement de faire attention à lui. Nul ne le saurait. Il attendit un peu de voir T'sisra s'éloigner avant de se retourner en soufflant longuement
"Quelle folle vie! Ses surprises incessantes, ses hauts, ses bas ... houuuuuuuu!"
Fit-il au milieu de sa cours, les yeux grands ouverts en pensant à mille choses en même temps. Il pu voir que tous les elfes avaient quitté les lieux et rejoint leur dortoir privatif ou les bains.
"Ho, Eric. Nos hôtes sont-ils correctement installés mon ami? - Oui Magistère. Un de vos visiteurs étant particulièrement grand, nous leur avons fait préparer le dortoir pour douze. Ils s'y sentiront plus à leur aise. L'eau des thermes est à point comme toujours. J'y ai veillé moi-même. - Je ne doute pas que le pyromancien que vous êtes ai fait merveille avec la température."
Nakor et Eric gloussèrent en coeur. Si le calme du léger gloussement de Nakor était rare, qu'Eric puisse esquisser un sourire et rire à son tour était tout aussi rare. Même si le vieil archimage était un horrible bougon insupportable, les gens de sa guilde l'aimaient beaucoup, tous. Et pouvoir partager un peu de temps en privée avec lui était souvent prit pour un moment agréable et privilégié.
"Je vous remercie pour ces attentions. Que notre cuisinier en chef elfe GalGilen s'occupe de préparer un repas à la mode de nos convives ... faites lui savoir qu'il va servir un repas au roi elfe. - Oui Magist ... le roi elfe? - Le roi elfe. - Le roi ... elfe. Euu ... hum ... Oui Magistère."
Eric fit claquer ses talons entre eux avant de se retirer. Il venait d'une vieille famille humaine dont la lignée ancestrale n'avait connu que des grands guerriers. Il avait reçu une éducation militaire avant d'être rejeté pour sa maîtrise de la flamme. C'était un homme extrêmement efficace, que Nakor aimait beaucoup et dont il avait été le professeur lors de nombreux cours particuliers. Dans quelques années, il attendrait le grade de Maître en pyromancie sans problème. Sans pouvoir faire disparaître de son visage ridé, un sourire amusé, la barbe blanche remonta à son bureau afin de laisser à ses hôtes de passage, le temps de se relaxer. Il avait de nombreux papiers à remplir encore, des parchemins qui attendaient depuis trop longtemps sur son bureau. La guilde réclamait une gestion attentive et Nakor faisait du mieux qu'il pouvait.
"Il sera bientôt l'heure! Allons voir comment nos petits elfes se sentent en ces murs!"
Le vieux sorcier se leva et descendit les longues marches de son escalier, son bâton claudiquant au rythme de ses pas. Il longea le couloir de droite, en bas des escaliers et retrouva Eric sur le seuil de la salle à manger prévue et préparée pour accueillir les neufs elfes et Nakor. Huit d'un côté, huit de l'autre. Un bout de table pour Artiön et à l'autre bout, le vieux timbré. Il lui glissa alors à l'oreille
"Faite quérir nos invités je vous prie. Je les attendrai ici. Et que les mages affectés aux services ne soient pas des empotés est-ce clair? - Evidemment Magistère. - Attendez ... pas trop d'effets de jambes non plus hein! J'ai la petite impression que le roi aurait préféré continuer son voyage incognito. - Ho ... très bien."
Et le secrétaire personnel humain de Nakor s'en alla chercher les elfes. Le vieux maître de la tour resta sur le pas de la porte, lissant sa robe et son chapeau une dernière fois. Il entendit alors quelques pas et ses invités arrivèrent enfin. S'inclinant légèrement à leur arrivée, il usa de son elfe absolument parfait
"Je vous en prie, prenez place. J'ai fais préparer votre repas par notre meilleur cuisinier. Un mage elfe, spécialiste des arcanes de la vie. Il s'est, comme à son habitude, surpassé."
Et pour une fois, le vieux fou ne se forçait pas pour dire ce qu'il venait de dire. Le chef avait préparé un repas à la mode elfe avec des senteurs florales légère et subtiles mais profondes et gourmandes. Quelques épices, des sauces, des légumes, un pain elfique et d'autres bonnes choses encore. Lui qui ne mangeait plus depuis au moins quatre cent ans, il dégusterait le thé avec autant de plaisir au moins. Il se rendit alors compte de la tenu d'Artiön et fit tout son possible pour ne pas, une nouvelle fois, traiter le roi de gourgandin
"Artiön ... je ... je vous ai placé là, si vous le permettez. De mon côté, je m'installerai ici."
Et il s'inclina légèrement une nouvelle fois, laissant les elfes décider ensuite de leur positionnement. Une fois assis, il conserva la parole et s'exprima d'abord en elfique puis répéta en langue commune afin que tous puissent comprendre ainsi que les quelques mages, attachés au service du soir
"Je me nomme Nakor et je vous souhaite la bienvenue ici, chez moi, au sein du quartier générale de la guilde du Firmament. J'espère que la chambre est à votre convenance et que vous trouverez ici le repos nécessaire pour la suite de votre voyage. Ne vous gênez surtout pas, au besoin. Et je vous souhaite un bon appétit."
Et il frappa alors deux fois de ses mains, paume contre paume pour que le service s'opère. Les assiettes furent servies, certains plats furent aussi déposés sur la table, des carafes d'eaux et le tout, avec habileté. Le vieux bougon tourna la tête d'un côté, de l'autre et dit tout haut, les dents serrées
"Le thé je vous prie."
Avec un très léger agacement perceptible dans la voix. Il expliquait sans cesse qu'il était extrêmement bon pour la digestion, de boire chaud et surtout, c'était la seule chose qu'il prenait à table! Et voilà qu'il vit débarquer Jean. Un des mages humains de sa guilde, maladroit au possible et surtout qui perdait absolument tous ses moyens lorsqu'il était en présence du maître. Cela mettait les nerfs de Nakor à vif et il explosait régulièrement de le voir si niais alors qu'il aimait savoir ses sorciers forts, avec un esprit solide et vif. Le jeune magicien avait un plateau avec deux grandes théières ce qui était déjà un progrès. En effet, la dernière fois que Jean avait servi le thé, il n'avait pas prévu assez de contenant et Nakor s'était retrouvé sans rien dans son verre. Cela avait été alors la raison d'un théâtre assez surprenant. C'est donc sans rien dire pour ne pas le perturber, que le vieux fou hocha de la tête avec assentiment. Le verre d'Artiön fut rempli en premier puis les autres. La deuxième théière fut usée aussi et il put même remplir le verre de Nakor. Il avait donc accompli sa mission avec brio et se redressa aux côtés du Magistère pour reposer sur le plateau qu'il tenait dans les mains, la théière. C'est alors que l'archimage prit la parole en le regardant
"Un progrès notable mon cher Jean."
Puis tournant la tête vers l'assemblée
"Je vous félicite. - Ho ... merci Magis ..."
Mais il ne put finir sa phrase. Dans l'excitation d'un gentil mot de la part de Nakor, Jean fut rempli d'une joie immense et porta machinalement sa main droite derrière la tête pour la passer le long de sa nuque et de son crâne. Mais évidemment, cela fit perdre l'équilibre du plateau sur lequel les deux théières en métal étaient posées. Elles tombèrent au sol dans un vacarme assourdissant, rebondissants plusieurs fois avant de se stabiliser dans un silence d'autant plus effroyable. Jean était horrifié et regardait les contenants au sol. Nakor qui n'avait pas bronché, la tête bien droite regardant droit devant lui, c'est-à-dire en ayant Artiön en ligne de vu, se tourna très doucement. Le regard assassin, il prit une respiration et allait se mettre à hurler mais une fois encore, Jean prit les devants
"Mais ... mais ... ce n'est pas ma faute, je n'ai rien fais!"
Et il se cacha le visage des deux mains, se mit à pleurer comme un veau et quitta la salle en courant. Nakor se leva alors si prestement que son siège recula d'un mètre au moins sous l'impact et il ne put qu'hurler
"Non mais revenez ici bon sang!"
Puis il marmonna dans sa barbe alors que tous les mages s'étaient enfuis de la salle laissant les invités à leur repas.
"Quel pauvre fou celui là! Non mais c'est pas possible."
Il ramassa les deux théières, les posa sur la petite table prévue à cet effet et revint à son siège
"Je suis navré ... ce pauvre ère est incapable de garder son contrôle lorsqu'il se trouve en ma présence. Il faut le comprendre ... je l'ai sauvé de la noyade quand il était enfant. Mais pas une noyade par inattention. Non ... il était le plus jeune fils d'une famille de paysans dans le nord du Médian, en Péninsule. Lorsque je l'ai découvert, son père était en train d'essayer de le noyer, pendant que sa mère encourageait son fou de mari et maudissait son démon de fils. Vous le savez sans doute mais dans certaines régions de la Péninsule, la magie est encore, de nos jours, honnie par dessus tout. Un désastre contre lequel je lutte de toutes mes forces, accompagné de tous les mages de cette guilde. Enfin, tout cela pour vous dire qu'outre le fait que cela a supprimé toute confiance en lui, le pauvre garçon me voit comme un espèce de sauveur."
Nakor fit la moue et se saisit de sa tasse de thé et invita d'un geste ses invités à reprendre leur repas. Il ne savait pas vraiment pourquoi il avait livré cette histoire mais une chose était certaine. Le pauvre Jean ne craignait pas le Magistère pour sa folie et sa tyrannie permanente. Non, aucun mage ici n'était forcé de rester en ces murs. Ils restaient tous car ils étaient bien ici, libre d'enseigner, d'apprendre aussi, de partager et d'aider partout où le besoin s'en faisait sentir pour démontrer qu'il était possible de dépasser les différences de races et vivres unis, dans la paix et la tranquillité. Voilà les missions principales de la guilde du Firmament et voilà la raison pour laquelle, tous les sorciers vivant à l'Aurore n'avait pas envie d'en partir. Nakor y jouait simplement le rôle du vieux patriarche, expert en magie et capable de protéger comme personne ce lieu si singulier, lieu qui n'aurait jamais vu le jour sans sa folle ambition de créer un lieu ouvert à toutes les races. Aujourd'hui, après plus de vingt ans d'existence, il ne savait d'ailleurs plus qui protégeait les autres : lui et ses mages ou ses mages et lui. Un elfe prendrait-il cette situation en ombrage comme l'avait fait Cécilie six ans plus tôt? Ne feraient-ils aucun commentaire? Peu importait pour Nakor finalement.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Mar 27 Aoû 2019 - 14:44
Ce n’était pas la Grande Bibliothèque de Tethien, encore moins celle d’Alëandir, mais pour autant parmi les ouvrages rassemblés par le Firmament se trouvaient quelques perles manuscrites. Absorbé par la difficile lecture d’un traité en langue Oliyanne relatant de ce que Lòmion appellerait l’individu éthéré, que tu décrirais comme les arcanes vitales, et désigné par le manuscrit comme l’aura, c’est avec une bienheureuse surprise que tu constatas – l’odeur s’étant faite tout sauf discrète – l’imminence de l’heure du repas. Les arômes familiers t’arrachèrent un sourire, et les oreilles tendues vers l’entrée des lieux, contrairement à tes yeux toujours plongés à ta lecture, tu attendis que l’on vienne t’en détacher.
Le secrétaire ne tarda pas, et ainsi tu te vis emporté auprès de tes camarades et aux côtés de votre hôte, autour d’une table qui avait dû demander bien trop d’efforts. « Sentez-vous chez vous » qu’il avait dit… et bien face à un pareil festin vous ne pourriez pas lui reprocher de ne pas faire en sorte que ce soit le cas, du moins à un détail près : un Nakor bien plus révérencieux que tu ne l’aurais imaginé. Sans broncher, offrant même à l’Archimage un petit sourire complice, tu le laisses vous placer tes frères et sœurs et toi, et l’écoute presque solennellement s’introduire lui ainsi que son petit monde.
- Vous n’auriez pas pu mieux faire heru Nakor. Emlinel entonne de sa voix claironnanteJ’ai l’impression de ne pas avoir eu droit à un fumet pareil depuis une éternité !
De véritables plats elfiques, cuisinés par un véritable cuisinier, avec de véritables produits que l’on pourrait trouver en Anaëh. Rien qui ne soit endémique, tu ne le crains, cependant ce serait quelques peu hypocrite de votre part que de vous plaindre de conséquences directe de votre farouche défense de votre foyer. Alors intérieurement, tu te contentes de remercier les efforts de votre bienfaiteur, en essayant de ne pas trop t’amuser du virage à 180°, presque enfantin, qu’il avait opéré depuis que tu lui avais confié ses manières ne pas forcément être au goût des tiens. Sauf que ses manières restaient ses manières. Le Magistère du Firmament ne pourrait décidément pas rester calme si longtemps. Il faudrait bien que quelque chose, ou quelqu’un pousse son caractère explosif à refaire surface… et face à vos neuf visages trop surpris de la soudaine – mais trop prévisible – évolution de la situation, c’est ce qu’il arriva. Des plats appétissants durent attendre que se jouent de trop rapides actes d’une surréaliste comédie. Des esprits durent attendre que leur soit délivrée les secrets de l’intrigue jouée face à eux. Et contre toute attente, après que Nakor ait terminé de conter la tragique histoire de Jean, siffla un pouffement.
Goeol peinait à se retenir d’éclater de rire, et Emlinel malgré elle avait tous les maux du monde à ne pas se laisser emporter par son amie. Tes yeux trouvèrent les deux elfes, le coin gauche de tes lèvres remonta, et ce fut trop pour vous trois. La première éclata sans un rire sonore. La deuxième carillonna de gaieté. Toi, tu gloussas discrètement, sans même ouvrir la bouche. Quelques dizaines de secondes passèrent ainsi, après quoi tu fus forcé de prendre la parole, que Nakor n’en sorte pas trop courroucé.
- Veuillez nous excuser Nakor.tu retrouves un peu de ton calmeC’est juste que… la situation est tellement surréaliste.tu sirotes une gorgée de théLoin de nous l’idée de vouloir tourner au ridicule l’histoire de la vie de ce pauvre Jean, mais au final, l’écart entre le tragique de ses premiers jours et la.. ahem… "pétulance" de votre relation a quelque chose de tristement comique.enfin, tu reprends entièrement ton sérieux, tes sourcils même froncés par la réflexionReste que ce qui est le plus terrible dans cette histoire, c’est qu’avant que ses parents ne se rendent compte qu’il était mage, ce pauvre Jean avait bien dû trouver un maître quelque part.tu soupiresQue son premier professeur n’ait rien fait pour le protéger est probablement la chose la plus triste dans cette histoire. Pas étonnant qu’il se soit autant attaché à vous.
Sombre discussion dans laquelle vous vous lanciez sur un ton d’une outrageante légèreté. Faute à l’habitude. À celui qui fut mage, comme à vous les elfes, certains des torts de la Péninsule répressive n’étaient qu’une déplorable vérité que seul beaucoup d’efforts et beaucoup de temps ne parviendraient à changer.
- C’est important pour un garçon d’obtenir le respect de son père.
Et sur ces mots, tu prenais la première bouchée de ce qui s'annonçait comme une démonstration en bonne et dûe forme de ton appétit de Kerkand.
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Mer 28 Aoû 2019 - 15:54
Tout avait pourtant si bien commencé! Lorsqu'une des elfes prit la parole pour le féliciter, Nakor inclina la tête avec un plaisir non dissimulé quoi que sans aucun doute beaucoup trop obséquieux. L'inclinaison souriante d'un noble devant le roi qui fait tous ses efforts pour surjouer l'émotion que procure les félicitations. Le repas avait l'air véritablement délicieux et les convives appréciaient. Mais cet imbécile de Jean vint tout gâcher. Du moins, c'est ce qu'avait crains Nakor. C'est donc les yeux tournés vers sa tasse de thé, comme pour ne plus croiser le regard de ses compagnons d'un soir, qu'il entendit quelques pouffements puis des rires francs et sibyllins. Quel miracle était-ce donc là? Ici, dans cette salle ancienne du vieux château perdu de l'Aurore, la situation avait fait rire des elfes. Des elfes avaient ri! Et en sa présence, sans doute même à cause de sa réaction. Il venait donc de faire rire des elfes. Une joie intense et enfantine se vu naître dans le coeur du vieillard. Il ne pu donc doucement retenir un sourire qui s'ouvra si largement qu'il semblait aller d'une oreille à l'autre. Nakor gloussa aussi de bon coeur pendant qu'Artiön tentait de rattraper la situation. Il n'était pas nécessaire de prendre une telle précaution car finalement le mage semblait suivre le mouvement. Levant les deux mains, paumes ouvertes vers ses convives, il prit la suite en elfique puisqu'Artiön s'exprimait ainsi
"Nul besoin de s'excuser. Je préfère avoir à ma table des gens à leur aise et qui savent rire plutôt que des gens qui s'offusqueraient de peu de choses. Il faut l'avouer, tout cela est en plus, fortement risible vu de l'extérieur."
Pendant qu'il parlait, il attrapa son verre de thé pour le porter à sa bouche mais il était déjà vide et donc tout en échangeant, il retourna le verre au dessus de sa table, comme étonné qu'il n'y ai plus rien dedans.
"Le pauvre Jean est toujours dans tous ses états en ma présence et vous devez avoir raison ... il cherche mon approbation. Mais il manque encore un peu de contrôle. Quoi que, maintenant, il finit ses phrases avant de partir en pleurant."
En effet, autrefois, il bégayait quelques mots sans pouvoir finir sa phrase avant de s'enfuir. Il y avait donc du progrès. Les simagrées du vieillard continuèrent pendant son discours. Alors qu'il parlait au roi, il avait tourné la tête dans un sens, dans un autre mais n'avait trouvé aucun serviteur présent. Ils avaient tous fuis sous les hurlements de Nakor et les pleurs de Jean. Il avait ensuite balayait l'air devant lui de la main comme pour dire que cela n'importait que peu. Les invités reprirent leur repas et Nakor se permit de continuer à parler, leur donnant ainsi l'occasion de profiter du repas en l'écoutant. Poser des questions aux elfes les empêcherait de pouvoir goûter leurs assiettes. Il faisait donc un peu la discussion
"Un progrès en somme! Mais pour répondre à votre supposition Artiön et bien ... son premier professeur n'en était pas vraiment un. Ce brigand a été la source des ennuis de Jean mais n'a rien assumé du tout. Le magicien responsable de ce triste épisode est passé dans leur village et Jean n'arrêtait pas de regarder bizarrement l'arcaniste en question. Ils se sont alors rendu compte qu'il était apte à capter les flux énergétiques, souvent la première phase dans l'apprentissage chez les humains. En effet, comme la magie est crainte pour ce qu'elle peut faire, il n'y a pas de détection à proprement parler en Péninsule. Cela se fait souvent par hasard en se rendant compte qu'en présence d'un mage expérimenté, les enfants ressentent une bizarrerie qu'ils ne peuvent qualifier. On les suppose alors aptes à apprendre la magie. L'homme a été trouver les parents pour leur indiquer le possible talent de leur fils et ... cela a mit le feu aux poudres. Ils ont chassé l'homme qui n'a pas demandé son reste puis ont tiré Jean jusqu'à la rivière. Vous vous imaginez la suite ..."
Pendant tout son long discours, Nakor avait plongé la main droite dans sa barbe comme s'il fouillait dans une armoire sans fond. Il en avait ressorti une théière fumante et s'était servi un plein verre de thé avant de remettre le contenant dans sa barbe. Les convives en présence auraient sans doute ressenti un peu de magie mais sans pouvoir en définir ni le but ni les effets. Et comme si tout cela était absolument, parfaitement et totalement normal, le vieillard termina ainsi son intervention.
"Ainsi est la situation désastreuse de la magie en Péninsule. Enfin ... était-elle. Très lentement, dans certaines régions du monde des hommes, les choses changent un peu. Ma guilde y a oeuvré lourdement. J'ai obtenu des contrats avec plusieurs marchands et nobles de petits villages. J'ai envoyé mes mages aider à la construction de navires marchands, à la création de systèmes d'irrigation pour nos champs et enfin, la construction plus solide de places fortes pour des seigneurs sans aucune intention belligérante et de maisons pour les gens du peuple. J’essaie de montrer que même si la magie peut créer des horreurs sans nom, elle peut aussi être utile au monde, très utile. Mais ... j'imagine que je prêche des convaincus? Ho ... quelqu'un re-veut du thé?"
Nakor se rendait compte qu'il fallait peut-être resservir ses hôtes et qu'ils n'osaient simplement pas demander. Il était donc prêt à de nouveau faire claquer ses paumes deux fois de suite l'une contre l'autre pour faire revenir les mages de service ce soir là.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Mer 28 Aoû 2019 - 17:13
Tu refuses le second service de thé d’un signe de la main alors que tu manges avec appétit. Les thèmes de la crainte et de la lâcheté décorent les mots de Nakor, t’attristent sans vraiment réussir à atteindre ta bonne humeur, tout en t’offrant de contempler les progrès que le Magistère vous rappelait les Péninsulaires avoir déjà fait. Là-dessus tu ne pouvais que lui faire confiance, et espérer qu’il ne se fourvoie pas. L’optimisme de Nakor tu le partages, mais d’entre vous tu es probablement le plus critique… et le plus réaliste. Peut-être aussi le plus méthodique. À l’excès le vieux mage te dirait-il probablement. Mais cette discussion, vous l’aviez déjà eue, et elle ne semblait pas intéresser le moins du monde tes camarades, moins investis que toi dans les sphères des arcanes. Aegden en particulier ne demandait probablement qu’à ce que vous vous taisiez enfin.
- Ça nous en avons déjà discuté lors de notre première rencontre. tu dévores une bouchée de plus avant de reprendre.Ma position quant à l’utilité de la magie, vous la connaissez.
À défaut de thé, tu te sers un verre d’eau fraîche que tu bois par la suite avec bon cœur, allant même jusqu’à soupirer de satisfaction après l’avoir terminé. Ton regard se porte ensuite rapidement sur tes camarades, eux-mêmes entraînés dans des discussions parallèles à la vôtre.
- Par contre, considérations un peu plus immédiates. une nouvelle bouchée sépare ton intervention en deuxJe parle en toute ignorance, donc excusez-moi si le conseil n’est pas bien utile…ton visage se pare d’un sérieux teinté d’inquiétudemais j’ai longtemps été instructeur, et les comportements comme ceux de Jean ne me sont pas inconnus. tu lèves un sourcilDepuis que vous l’avez recueilli, vous avez déjà essayé d’être un peu moins… flamboyant avec lui ? Tout jeune adulte qu’il paraisse, il m’a tout l’air d’être un grand enfant cherchant désespérément votre protection. tu marques une pauseÉmotionnellement j’entends. Je suis sûr qu’un peu de patience et d’affection l’emmèneraient plus vite plus loin que des remontrances. tu termines ton premier plat sur ces mots, et nonchalamment, coupe ton discours pour une grande questionJe peux me resservir ?
Probablement le Magistère et les serveurs encore non loin n’imaginaient-ils pas qu’après une aussi lourde assiette tu te serves une autre aussi lourde assiette… ou peut-être qu’il s’y attendaient. Après tout, tu n’as pas la silhouette de quelqu’un rechignant à se nourrir, plutôt le contraire. Pour autant, les quantités que tu avalais faisaient toujours leur effet à ceux qui partageaient pour la première fois un repas avec toi.
- Enfin, je ne dis pas qu’il faille le conforter dans ses erreurs, loin de là, mais vu l’importance qu’il donne à vos gestes et à vos mots, peut-être que vous entendre dire qu’il est capable de mieux le motivera plus que de s’entendre faire dire qu’il a échoué. Du moins… tu soupiresenfin, vous savez mieux que moi votre relation avec lui. C’est juste que je n’aime pas voir les gens en situation de détresse.
Tes yeux lorgnent sur les assiettes à ta gauche, puis sur les plats et les boissons en grandes quantité sur la table. Tes pupilles partent chercher des ombres mouvantes dans les couloirs auxquels elles ont accès. Et tes sourcils se froncent, perplexes.
- Vos mages ne nous rejoindront pas pour le repas finalement ?
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Jeu 29 Aoû 2019 - 12:06
Pendant que Nakor écoutait son invité principal, il observait évidemment le comportement de chacun. Si certains avaient de petites conversations personnelles, appréciaient les plats et cherchaient à identifier leur constitution, Artiön se remplissait la panse avec un plaisir non dissimulé. Un soupir de satisfaction après un long verre d'eau bu d'une traite, des bouchées enchaînées entre deux mots. L'archimage se doutait bien qu'avec un corps comme le sien, il fallait nourrir son homme mais il n'avait pas vu de bons mangeurs de la sorte depuis longtemps. C'était un vrai plaisir qui laissa un sourire sympathique sur le visage ridé du vieux timbré. Et alors qu'il parlait de Jean, du lien que le sorcier devait entretenir avec lui, il se coupa pour demander s'il pouvait se resservir.
"Ho mais ... évidemment! Tout cela est pour vous et s'il en faut encore, n'hésitez pas! Personne ne quitte l'Aurore en ayant faim, foi de Nakor!"
Le mage gloussa un peu et comme s'il perdait immédiatement patience, frappa avec force les paumes de ses mains, l'une contre l'autre, deux fois de suite. Trois mages vinrent enlever les plats vides et en remirent un en place au cas où les invités étaient envieux de se resservir encore.
"En ce qui concerne mon lien avec ... non mais ça ne vous dérange pas de vous affaler sur moi vous!"
La table, rectangulaire, offrait quatre places de chaque côté et un siège à chaque bout, occupés par Artiön et le Magistère. Une sorcière humaine, pour attraper le plat qui était entre les deux elfes les plus proches de Nakor, mais pour ne pas déranger les hôtes, s'était presque allongée sur la table, en passant par dessus l'épaule du vieux fou. Elle lui avait donc cachée la vue quelques instants. La remarque du maître fit rire la jeune femme qui s'en alla sans dire un mot de plus, le plat entre les mains. Nakor la regarda s'en aller en ajoutant
"Quelle gourgandine celle là!"
Puis hochant rapidement de la tête de droite à gauche par petits coups, comme pour nier cette situation, il reprit
"Euu ... oui Jean! Mon lien avec Jean est singulier. Je l'ai gardé auprès de moi plusieurs ennéades en Péninsule, avant de rentrer à l'Aurore. Je me suis occupé de lui comme un petit fils. Je l'ai aidé, accompagné, soutenu. En grandissant j'étais souvent là, à ses côtés pour l'aider, lui donner ses conseils, l'encourager, le féliciter de ses réussites, le faire philosopher sur ses difficultés et ses petits échecs. Mais ... est venu le jour où j'ai considéré qu'il était en âge de prendre part à des missions à l'extérieur de ces murs, pour le compte de la guilde. Il s'est mit une pression folle sur les épaules, comme si c'était son premier test de confiance. Mais la mission a mal tourné, ils se sont fait poursuivre par des brigands Zurthans et des esclavagistes drows. Un des mages est mort en route et ils étaient à bout lorsqu'ils sont arrivés aux abords de l'Aurore. Je les ai vu arriver, ensanglantés et poursuivis par une trentaine d'ennemis."
Devenant légèrement plus sombre qu'habituellement, Nakor revivait la scène intérieurement
"J'ai déchaîné mes pouvoirs dans une fureur folle. Voir ces chiens, mettre en péril mes mages ... il ne reste pas même des cendres d'eux."
Sans s'en rendre compte, Nakor avait fermé son poing autour de son accoudoir et le serrait tant qu'il y eut des bruits de craquement. Il prit un grand souffle et termina
"Depuis lors, même si cela a renforcé le lien entre les membres du Firmament et moi-même, Jean ne s'est jamais vraiment pardonné. J'ai essayé depuis, des séances de méditation très poussées, beaucoup de discussion, de l'encouragement encore. Mais ... il suffit que je bougonne un peu et ... il revient quelques années en arrière."
Puis, avec un petit sourire mais sans aucune moquerie
"Nous ne sommes pas des elfes certes, mais les émotions négatives peuvent perdurer longtemps et être très fortes aussi chez les humains. En tout cas, je vous remercie sincèrement pour votre sollicitude à son égard. Je le lui dirai, cela le touchera j'en suis certain."
Et le vieux mage inclina doucement la tête avant de finir sa tasse de thé. Une question étrange vint alors de la part du roi elfe.
"Mes mages?"
Et reprenant alors place bien au fond de son siège, ses deux mains le long de ses accoudoirs, il reprit la parole
"La guilde du Firmament compte parmi ses membres, tous magiciens bien sur, quarante quatre humains, trente six elfes et vingt sept drow. Il m'est impossible de faire manger en même temps, dans une même salle, cent sept sorcières et sorciers. D'abord parce que chaque membre se voit attribuer une tâche interne afin d'assurer le fonctionnement de la guilde pour plusieurs heures par jour. Ainsi, s'il fallait faire à manger pour tout le monde en même temps, ils seraient tous cuisiniers. Ensuite je n'ai aucune salle assez grande pour faire rentrer tout le monde au même endroit. J'ai donc séparé les tours de garde, d'enseignement, d'étude, de ménage, de cuisine et de repas. Différents groupes mangent à des heures décalées, des groupes toujours mixtes en ce qui concerne les races de notre monde. Certains ont mangé avant nous, d'autres en même temps que nous dans une autre salle et d'autres après nous."
Si la guilde fondée par Nakor, Célindel et Y'Shahinn n'avait réuni à son ouverture qu'une quinzaine de membres, elle avait bien grandi et après prés de vingt ans d'existence, elle était bien installée et surtout, avec un nombre assez conséquent de membres. Puis, d'un air un peu espiègle après voir expliqué le fonctionnement de sa guilde, Nakor ajouta
"Mais si vous souhaitez rencontrer mes mages, d'ici une heure, tout le monde aura terminé et son service et son repas. Nous pourrons aller dans la grande bibliothèque et je vous les présenterai avec plaisir. Mais je ne veux rien vous imposer, la fatigue de votre voyage est peut-être grande déjà?"
Et, comme s'il se surprenait lui même, après un petit hoquet de stupeur il ajouta
"D'ailleurs ... que diantre faisait en plein Ithri'Vaan, le roi elfe lui-même? Les espions sont partout en nombre et si quelqu'un vous avez reconnu, vous auriez pu être en péril malgré vos forces respectives évidemment. Je suis étonné!"
La question était réelle, qu'est-ce qu'il fichait là finalement? Les conseillers du Trône Blanc avaient laissé le roi partir? C'était étonnant.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Jeu 29 Aoû 2019 - 14:05
Tu ne t’étais pas attendu à ce qu’à ta question Nakor réponde de cette manière. En apprendre un peu plus sur la Guilde du Firmament t’était par contre beaucoup plus agréable que tu ne l’aurais pensé. Tu es un guerrier. Dire que tu ne te méfies pas des drows et des hommes serait un grand mensonge, mais tu es un guerrier perceptif, et même avant de poser le pied au sein de l’Aurore, tu t’y étais su en sécurité. Oh, bien sûr, si tu tenais à pinailler, il y a probablement un million de choses que tu pourrais reprocher à la structure, mais le fait est que de te retrouver dans un environnement où humains, elfes et drows étaient capables de se côtoyer sans que rien ne dégénère avait quelque chose d’extrêmement soulageant… d’idyllique même. Le même genre d’idylle que celui que tu tenais à obtenir pour ton peuple, et pour lequel tu te battais.
- Ce serait avec grand plaisir ! tu risMais j’imaginais juste que ces chaises-là ne resteraient pas vides.
À l’appeler ton ami, tu ne t’y avancerais pas. Pas encore. Il en faut beaucoup pour obtenir ce genre de choses de ta part. Mais pour le peu que tu savais de lui, Nakor derrière son exubérance se dévoilait de plus en plus en tant que quelqu’un en qui tu pouvais mettre ta confiance. Un allié fiable et une personne juste. Le défenseur d’une cause derrière laquelle tu pourrais te ranger, à condition que l’on te laisse la liberté d’avoir ton mot sur la manière.
- En parlant de fatigue, Goeol intervient, brute de décoffrage comme à son habitudesi ça ne vous gêne pas heru Nakor, je pense que nous autres allons vous laisser discuter tranquillement avec Artiön. son regard se tourne vers toiS’il fallait attendre qu’il ait fini de manger, nous serions tous partis pour une nuit blanche ! ses yeux retrouvent ceux de NakorC’était délicieux. Merci encore.
Là-dessus, huit elfes las rangèrent leurs couverts, se levèrent et saluèrent les deux attablés avec une méthodique précision toute militaire, te laissant seul avec le Magistère et une question bien difficile.
- Ce n’est pas raisonnable, je sais…tu soupires, signe qu’il t’en coûte de l’avouermais je ne suis Roi que depuis peu. Par contre, j’ai été chef de guerre pendant près de quatre siècles. Sortir d’Anaëh était chose difficile pour nous tous, mais nous ne pouvions pas rester dans l’ignorance des mouvements drows alors que Sol’Dorn est dangereusement proche de nos frontières. Il nous fallait nous renseigner par nous-mêmes. Et en tant que chef de guerre appelé à prendre les décisions par la suite, je ne pouvais pas simplement abandonner mes hommes à l’Ithri’Vaan. Me déplacer avec eux, c’est autant leur prouver qu’ils peuvent compter sur moi pour les guider que la preuve que je leur fais confiance pour me protéger. tu lèves les yeux au cielEn tant qu’Aran par contre, j’admets la chose être beaucoup plus risquée. S’il avait dû m’arriver quelque chose, ce n’aurait pas été simplement un bataillon perdant son chef, mais tout un peuple ayant perdu sa figure unificatrice… seulement comme je vous l’ai dit, je ne suis Roi que depuis peu. À part Milynéa, vous, et maintenant T’sisra, personne à l’extérieur de l’Anaëh ne sait ni mon visage, ni mon nom, ni mes responsabilités. C’était mon occasion d’en jouer. tu te ressers nonchalamment une copieuse assietteEt quelque part, partir moi-même était une manière de prouver à mes frères qu’il n’y a rien que je ne ferais pas pour eux.tu soupiresJe suis certains qu’à mon retour, ils ne manqueront pas de me rappeler comme ce n’était que pure folie, qu’en tant que Roi je me dois d’être plus responsable que ça, que chercher des alliés hors d’Anaëh est une hérésie… mais au fond je sais qu’ils en seront touchés.
Penser aux tiens, à ton devoir d’Aran, aux sacrifices que tu serais prêt à faire pour eux. Tu veux être un Roi protecteur. Quoi qu’il t’en coûte. Et il se lit à ton mélancolique sourire, l’amour que tu as pour ton foyer, et pour tous ceux qui y vivent.
- Je suis certain que si le futur devait donner raison à T’sisra, vous en feriez de même pour protéger Naélis.
Et là tes yeux s’assombrirent, parce que conforté comme tu l’étais dans ton complexe de victime ; certain que tu étais que les drows ne pouvaient jamais en vouloir qu’exclusivement à l’Anaëh, tu n’avais pas vu l’évidence du danger couru par Naélis, par l’Aurore, et par l’Archimage-même qui te faisait face. Et ce danger… s’il venait à se concrétiser, tu avais presque honte de ne rien pouvoir face à lui.
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Dim 1 Sep 2019 - 20:09
Artiön mangeait, riait et parlait. Il semblait pleinement à son aise et cela faisait plaisir à voir au Magistère. Mais voilà que les compagnons de voyage du roi elfe semblaient justement vouloir aller trouver le repos. L'un d'eux se leva et prit congés avec de belles précautions langagières. Nakor se leva de sa chaise et inclina la tête sur leur départ militaire. Les huit elfes s'étaient levé d'un seul homme et avaient tous eu les mêmes mouvements, en même temps. Une quasi chorégraphie. Pendant ce temps, l'Aran continuait de manger. Son estomac n'avait donc pas de fin. Il prit alors le temps de répondre à la dernière question du sorcier. Après de longues explications pendant lesquelles Nakor avait doucement hoché de la tête, Artiön ne fut pas en reste et lança une dernière remarque. Le regard perçant de l'archimage plongea dans celui du roi des sylvains en restant silencieux. Il était plongé dans des images mentales, des émotions et le souvenir de quelques personnes qui vivaient à Naelis et qui étaient chères à son coeur. Alors que le temps s'écoulait, le vieux fou fini par parler dans un souffle, ouvrant à peine les lèvres
"Oui ... vous pouvez en être certain."
Puis comme s'il revenait un peu sur terre, il continua d'une voix plus forte, plus sereine et surtout, avec un regard présent.
"Je comprends votre position, il est difficile de changer après des siècles d'habitudes acquises n'est-ce pas?"
Cela pouvait presque sonner comme une pointe d'ironie
"Mais vous ne pouvez plus agir sans que vos choix entraînent votre peuple tout entier derrière vous. Cela doit être lourd à porter. Je n'ai connu qu'un seul autre roi sur le Trône Blanc. Dyarque de Lanthaloran. Il avait envoyé ses meilleurs généraux à l'époque où nous avions fondé l'Alliance de la Lumière avec le roi nain et Trystan de Diantra."
Nakor se souvenait, tout en parlant, de comment il avait joué les intermédiaires et avait négocié avec Rima Marcil, général des armées elfes et le roi nain directement afin que la réunion des trois races puisse avoir lieux.
"Il me semblait donc qu'il n'était pas dans les coutumes des elfes que le roi parte sur le champ de bataille. Ce qui n'est pas le cas chez les humains depuis de nombreuses générations. Lorsqu'une guerre éclate, le roi est présent sur le champ de bataille, il mène les troupes et donne directement les ordres. Il n'est pas en première ligne évidemment, mais il n'est pas loin. Je peux donc, de mon point de vu, vous comprendre."
Et devenant plus sombre, il continua alors qu'Artiön était encore en train de manger
"Plus que vous ne le pensez d'ailleurs. Lors des combats, je préfère être en première ligne. Parce que mes pouvoirs me le permettent mais aussi, parce que je veux pouvoir protéger les gens qui ont besoin de mon aide. Si les drows oeuvrent pour finir par prendre Naelis en la frappant de plein fouet ... et bien c'est toute ma guilde qui ira soutenir la cité pour la défendre. Nous ne pourrions pas faire face seuls, mais nous pourrions aider à tenir les murs jusqu'à ce que des renforts arrivent ... si des renforts venaient."
Le mage avait en tête, le nombre incroyable d'entrelacs qu'il existait entre les différents nobles du royaume péninsulaire, l'exception du royaume de Naelis, sa chère Glinaina et ce peuple, aux abords du monde drow qui était le dernier rempart avant que les humains mais aussi les elfes sylvains soient en danger. Une position stratégique oui. Nakor continuait à espérer que les elfes du Puys se contenteraient de reprendre tout l'Ithri'Vaan puis de stabiliser leurs forces pendant des décennies. Mais ce n'était qu'un doux rêve.
"Souhaiteriez-vous prendre un peu l'air avant d'aller vous reposer? J'aimerai vous montrer la grande bibliothèque."
Nakor invitait Artiön à venir, en effet, il avait fini son dernier plat et semblait repu. Le magicien souhaitait lui montrer la grande bibliothèque après les deux premiers services. Ils y trouveraient presque tous les magiciens de la guilde en train d'étudier, certains s'entre aidant, d'autres travaillant seuls dans les alcôves implantés tout le long de l'immense bibliothèque. Evidemment, celle d'Alëandir n'avait rien de comparable mais pour une modeste guilde au fin fond du monde civilisé, il y avait de quoi être impressionné. Des volumes traduits dans les trois langues à chaque fois, traitant de l'histoire de chaque peuple et bien sur, des volumes sur tous les styles de magie. La magie du feu, de l'eau, de l'air, de la terre, des traités sur les pouvoirs de guérison, la magie de la vie, la magie de l'immatériel, les religions, le pouvoir des prêtres, des gardiens et des avatars. Même un livre épais sur les runes naines. Les alcôves avaient toutes de beaux fauteuils confortables, de quoi illuminer les tables afin que la lecture puisse se faire même après la tombé de la nuit et un parquet ciré d'une propreté impensable. S'ils entraient, chaque magicien se lèverait sur le passage de Nakor pour saluer le Magistère avec révérence, les humains, les elfes et les drows sans distinction. Le Magistère connaissait nommément chaque membre de sa guilde et s'enquerrait souvent des progrès des uns et des autres.
"Car j'imagine que vous partirez tous des l'aube? La route est encore longue jusque chez vous et vous devez être pressé de retrouver les vôtres afin d'apaiser leur crainte quand à votre santé."
En effet, les conseils royaux devaient être dans tous leurs états de savoir leur roi à l'extérieur et peut-être en danger, voir pire.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Lun 2 Sep 2019 - 15:32
Déjà à satiété, grignotant plus que tu ne mangeais, tu entendais le Magistère du Firmament d’une oreille qui se voulant attentive, restait distraite par la naturelle mollesse des instants d’après un bon repas. Certainement ainsi privé de tout semblant de sévérité, Nakor te trouverait-il plus agréable, et réciproquement. Peut-être en réalité n’avais-tu pas besoin de tout cela pour te découvrir des raisons de bien t’entendre avec l’Archimage… parce que mine de rien, votre bagage culturel mis de côté, vous vous ressembliez beaucoup. Tous les deux des instructeurs et des protecteurs extrêmement dévoués, n’hésitant que peu à prendre des risques pour les causes qu’ils jugent dignes. À la différence près que là où Nakor était motivé par un empressement tout humain, tes pulsions étaient modérées par le tempérament plus calculateur de ta race.
- Il faut aussi dire que les elfes n’ont jusque-là jamais eu d’hommes de guerre pour Roi.ta paume s’ouvre vers l’extérieur en même temps que tu fais ta déclarationDonc naturellement, la question de si se présenter sur le champ de bataille doit ou pas faire partie de ses prérogatives ne s’est jamais posée.tu croises les bras devant ta poitrine fièrement bombéeDans mon cas, si nos armées devaient être déployées pour un conflit majeur, il serait hors de question que je ne les accompagne pas.finalement, héritier de Lanthaloran et pas d'Alëandir, tu restes un Caranthìr plus qu'un DyarqueDans la théorie, mes frères et sœurs diront probablement que c’est aussi déraisonnable de ma part que d’être parti pour Thaar, mais je reste certain qu’après avoir élu un Commandant des Armées, et après m’avoir élu moi, sachant mon tempérament, ils s’attendront à ce que je me batte. J’ai été assez longtemps Chef de Guerre pour savoir l’effet que notre présence peut avoir sur le moral de nos troupes, et sur la fierté de notre peuple.
Enfin totalement repu, contemplant l’instant de silence s’étant installé entre vous deux, ta mémoire rejoue les derniers mots de Nakor, n’en prenant pleinement conscience qu’à ce moment… et te forçant l’air plus sombre encore que celui du vieil homme.
- Nakor… tu confies doucement, faute d’avoir la voix assez grave pour assombrir ton timbre Croyez-moi quand je dis que j’aurais aimé pouvoir m’ériger en tant que votre allié… je vous le dois bien, mais avec le climat actuel…
Le fait que tu te sois donné la peine d’utiliser l’Oliyan en gage de sincérité. Pas besoin d’en dire plus, le reste ton visage le laissait comprendre. Tu es l’Aran. Tu as le pouvoir de déplacer les armées et de pousser les tiens à la bataille… mais tu n’en as pas nécessairement la volonté. Pas quand les retombées des dernières guerres avaient ravivé la méfiance des tiens. Les humains étaient aux yeux de certains devenus des monstres au même titre que les drows… c’étaient les humains après tout l’origine de leur existence. Combattre pour les Naélisiens, ç’aurait été risquer leur vies pour des monstres, leur offrir une chance de les poignarder dans le dos, se rendre vulnérables… Encore une fois. Tu aurais aimé pouvoir te présenter comme un allié de Nakor, ne serait-ce que le symbole sur la poitrine du vieux mage témoignait de son affection – aussi étrange que soit la manière dont elle s’exprimait – pour vous. Seulement il s’agissait de convaincre un peuple. Pas juste toi. Alors tu préférais ne pas en parler, baisser les yeux et espérer passer à autre chose. Nakor ne pouvait pas imaginer ton soulagement lorsque le sujet passa à la bibliothèque.
- J’en sors justement !un large sourire naît soudainement sur ton visageDu moins, je me suis permis d’y faire un tour avant le repas. Sacrée collection que vous avez rassemblée.
Tu ranges tes couverts, te lèves, et range ta chaise, ton regard hésitant entre le visage du Magistère et ce qu’il restait sur la table, le questionnant silencieusement quant à la manière de réagir face à tout cela. Pour autant que tu sois Roi, tu avais l’habitude d’être de ceux qui débarrassent la table en fin de repas.
- Pour ce que j’ai pu en apercevoir sans personne pour m’y guider, je ne peux qu’imaginer ce que vous pourrez m’en montrer.tu réarranges nonchalamment la ceinture de tes collants et tapote de la main sur ton ventreMais oui, nous partirons demain dès les premières lueurs… alors peut-être qu’il vaudrait mieux nous dépêcher de débarrasser tout ça, histoire que vous n’ayez pas à trop presser la visite.
Aujourd’hui était ta chance d’avoir une bonne nuit de sommeil avant la traversée. Bibliothèque ou pas, si les choses prenaient trop de temps, tu ne la manquerais pas… et même si tu devais la manquer, quelque chose te dit que l’heure venue, Nakor t’enverrait au lit sans hésitation.
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Sam 7 Sep 2019 - 10:16
Le roi donna quelques explications sur son comportement mais aussi sur celui de son peuple face à la possible présence d'un roi sur le champ de bataille. Les précédents maîtres de la forêt n'avaient pas été des hommes de guerre voilà tout. Des mages, des érudits, mais pas des combattants formés à l'affrontement direct. Le vieillard nota mentalement cette information. Ainsi donc, Artiön allait sans doute forcer les elfes à modifier leurs habitudes séculaires dans des circonstances nouvelles. Cela serait vécu sans doute, comme une petite révolution. Ainsi, à des moments clés de leur histoire à venir, les immortels devraient forcer leur nature au changement. Cela amusa presque Nakor que ce fait soit venu de l'intérieur de la forêt, amené par un des leurs. Puis le roi sembla comprendre les différentes allusions auxquelles le magicien faisait référence. Le regard légèrement fuyant mais à l'aide de la langue commune, il chercha presque à s'excuser de ce qu'il savait déjà être une réponse négative. Les yeux d'un bleu perçant, le Magistère lui, ne lâcha pas du regard l'Aran. Et retenant quelques vilaines pensées, passa à autre chose. Ainsi allait le monde et les amitiés, souvent cordiales quand tout allait bien mais finalement dans un seul sens. Le lien était encore bien mince voir inexistant pour le moment. Finalement, à vouloir briser un cercle que personne ne voulait rompre, Nakor ne s'échinait-il pas à l'impossible? Peu importait. Nakor bondit sur ses pieds, poussant sa lourde chaise et reprenant son bâton en main
"Allons allons, ne vous en faite pas, le dernier tour de repas arrive et cette salle va être utilisée à notre suite. Ceux qui ont servi vont aussi débarrasser pour venir enfin manger tranquillement et à leur guise. Venez donc, ne vous en faite pas. Aller, laissez, laissez."
Le mage invitait, avec force de moulinet de sa main droite, Artiön à le suivre et à quitter la salle. Il décida de donner quelques explications sur le petit trajet le long des couloirs menant à la grande bibliothèque principale.
"Lorsque j'ai acheté le château au seigneur Hereon de Naelis, c'était une ruine. Avec les deux personnes qui m'ont aidé à fonder cette guilde, nous avons d'abord rénové la structure principale de l'édifice et la tour centrale. Il nous fallait un bureau à chacun, au moins trois grandes pièces pour accueillir des gens des trois races, un lieu pour manger et surtout, une bibliothèque! Quel magicien pourrait s'en passer? Par nature, les mages humains, elfes ou drows sont curieux, envieux d'en savoir toujours plus. Et chance a joué pour nous : il y avait, déjà existante, une immense bibliothèque. Des rangées et des rangées de livres, un étage supérieur et des alcôves servant de lieu de lecture. Les livres étaient poussiéreux, en mauvais état globalement mais la structure était là. Les premières missions furent uniquement des missions d'excursions pour emprunter des livres originaux et d'en faire des copies. Certaines bibliothèques ont pu nous vendre des ouvrages, d'autres, nous en céder. Les membres venaient ensuite avec leur propre collection et petit à petit nous avons pu fournir notre revu."
Alors qu'ils approchaient de la grande porte, le vieux fou continuait tranquillement comme s'il servait de guide.
"Nous savions que nos confrères nains étaient d'abord en voie d'extinction et surtout, souhaitaient garder le secret sur leur pratique réelle. J'ai pourtant eu la chance de recevoir une délégation naine voilà quelques années. Le Thane principal du Zagazorn, qui tentait de remettre de l'ordre après le terrible Voile, m'avait fait ce cadeau par sympathie. Il y avait dans la délégation, des runistes! Des runistes Artiön!"
Les yeux de Nakor pétillaient.
"Je leur ai demandé de nous faire une démonstration de leurs talents. Après quelques tonneaux de bières, ils ne se sont pas fait prier longtemps. J'avais alors à l'affût, toute ma concentration la plus intense. J'ai ensuite rédigé un gros volume personnellement sur ce qui me semble être le fonctionnement de leur magie. Non pas comment ils la mettent en oeuvre mais quel est son effet, son utilisation et ses objectifs. Ce que j'ai pu ressentir des mouvements arcaniques en eux et autour d'eux. J'en suis plutôt fier. Puis avec les années ... le nombre de membres allant grandissant et bien ... nous avons été obligés de mettre plusieurs mages à la copie! Et désormais, voilà!"
Même s'il avait bien noté qu'Artiön s'était rendu à la bibliothèque, il ouvrit, tout fier, les grandes portes de la bibliothèque. Elle était bien pleine, des livres partout mais aussi des mages, en tenue moins formelle, ça et là, par petits groupes ou seul, en train de lire des ouvrages et de faire un peu de magie. Les regards se tournèrent vers l'entrée et tous les mages sans aucune exception, humains, elfes et drows, se levèrent d'un seul homme des fauteuils et bancs sur lesquels ils se trouvaient et s'inclinèrent en lançant, en coeur
"Salutations Magistère."
Le vieux fou était toujours extrêmement dérangé par ce genre de manifestation. Il se passa la main droite derrière la tête tout en souriant en bêtement et en répondant
"Euu ... oui ... merci. Je vous en prie, ne faites pas attention à nous."
Les mages retrouvèrent leur place et Nakor avança dans la bibliothèque.
"Nous avons presque tous nos ouvrages en quatre exemplaires. Trois exemplaires ici dans la bibliothèque centrale et un à l'étage supérieur, proche des dortoirs, dans une bibliothèque de taille plus abordable. En effet, nous avons atteint un nombre de membre si élevé qu'il n'y avait plus assez de place ici. Nous avons donc fini de rénover les ailes du château, déplacé les dortoirs puis ouvert une nouvelle salle de travail. Nous avons aussi quelques salles d'entraînement sous le regard des mages enseignants et évidemment, les extérieurs!"
Et arrivant proche d'une table éclairé d'une lanterne aux reflets verts où deux drows, un elfe et trois humains se trouvaient, Nakor sembla se souvenir de quelque chose et repassa en langue commune
Nakor inclina rapidement la tête en direction des cinq autres puis revint à l'humaine
"Comment s'est déroulée la séance de cette après-midi ma chère? - Les combats des mages hydromanciens Magistère? - Mais non, pas du tout! Les soins sur les mages après les combats de pyromanciens! - Ho oui ... cette après-midi oui! Et bien, nos sorciers de flammes approchent doucement des températures capable de faire fondre la pierre et ... - Mais non enfin! Les soigneurs Alana, les soigneurs! - Ho ... les soigneurs ... haaa oui! Nos six soigneurs seront bientôt largement capable d'étendre leurs sortilèges de guérisons à au moins deux ou trois patients. Les brûlures ne laissent plus de trace et ils parviennent à utiliser moins de leurs propres forces pour le même effet de guérison. - Parfait! Je vous remercie."
Puis Nakor quitta la table, heureux d'avoir entendu ce qu'il voulait. Reprenant en elfe pour Artiön
"Désolé du contre temps mais ... Alana répond toujours deux ou trois fois à côté de la plaque. Je crois qu'elle entend mal d'une oreille. Ce groupe de six fait tout de même parti de mes meilleurs formateurs en magie. Soin, Immatériel, Feu, Eau, Air, Terre. Chacun sa spécialité et nos apprentis ont toujours été extrêmement content des leçons qu'ils donnent. Alana s'avère être la plus ancienne membre des six, c'est donc toujours à elle que je demande des comptes pour ..."
Et un mage passa en courant et bouscula le vieux fou
"Non mais ho! ... Jean! Jean? Revenez ici tout de suite! Je vous ai vu. Mais ... pfff. Laissez tomber. Enfin que disais-je déjà. Oui! Nous avons finis par obtenir des ouvrages assez diverses et maintenant la guilde fonctionne bien. Je lui espère encore du développement mais soyons déjà heureux qu'elle existe, qu'elle perdure et s'installe dans le paysage mondial lentement. L'Ithri'Vaan sait qu'il ne faut pas trop venir nous chercher querelle, les humains passent des contrats avec nous que ce soit à Naelis, Thaar ou dans toute la Péninsule ... enfin presque! Je m'assure enfin, personnellement du lien avec les nains et les elfes pour le moment. Votre académie regarde ma guilde d'un oeil un brin désobligeant si je puis me permettre et les nains ... et bien s'ils savent l'intérêt de notre existence, ils ne veulent pas se faire voler leurs petits secrets. Ce que je peux tenter d'essayer de comprendre."
Puis Nakor se mit à glousser alors qu'ils arrivaient à l'autre porte de la bibliothèque.
"Nous arrivons ici de l'autre côté du bâtiment principale qui enserre circulairement ce lieu de savoir. Les lanternes sont faites à l'aide de cristaux de roche lumineuse. Aucune flamme ici, jamais! Trop de bois et de papier."
Quelques jeunes magiciens qui regardaient Nakor par le dessous, sur leur table, lui lancèrent un petit sourire et le vieillard, en papy gâteau, leva la main pour la secouer dans leur direction, un gentil sourire sur les lèvres. Un coucou de grand père. Cela le fit glousser encore. Vieux fou! Le temps s'écoulait, ainsi Nakor termina, après leur discussion
"Aurez-vous besoin de quelques vivres pour votre dernière étape? Une escorte de protection? Envoyer un message? Je reste à votre disposition."
Cela sonnait aussi comme un au revoir et une bonne nuit. Il sentait le grand roi las de son voyage et en digestion de son lourd repas. Il aimerait sans doute aller retrouver les siens avant une bonne nuit.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Lun 9 Sep 2019 - 13:26
C’étaient ce genre de remarques qui faisaient que tu conservais un brin de méfiance envers le Magistère du Firmament. Aussi bienveillant se voulait-il, Nakor restait un humain conditionné par six siècles et demi de vie selon les valeurs de sociétés humaines. Et les sociétés humaines étaient toutes dangereuses d’une manière ou d’une autre. Toujours le sourire au visage, mais en ton for intérieur quelque peu gêné, tu ne peux que te demander ce qu’ont pu penser ces runistes après qu’un Arïn ait profité de leurs joyeuses dispositions pour tenter de percer des secrets dont tu les sais extrêmement jaloux…
Le reste heureusement fut beaucoup moins sombre. Tu retrouvais les burlesques rapports de Nakor avec sa guilde dans toute leur splendeur, en équilibre fois quelque part entre le désespoir et le rire et libéré des sentiments contradictoires par des titres d’ouvrages attirant régulièrement ton attention. Le florilège de mots d’oliyan, d’elfique et de péninsulaire voguant tout autour de vous se mêlait aux discours de Nakor, qui t’en devenaient par la même occasion d’autant plus difficiles à comprendre. Entre fatigue et omniprésentes distractions, c’est avec tous les maux du monde que tu t’appliquais à au moins entendre ce que te disait le vieil élémentaliste.
- Si vous considérez l’ignorance comme étant désobligeante. tu ris doucement, en retard que tu es sur la discussionNotre Académie n’a même pas la moindre idée de l’existence du Firmament. Moi-même, c’est seulement après notre première rencontre que j’ai su, et pour le coup, je n’ai su exactement où était l’Aurore qu’après en avoir parlé avec les marins qui nous y ont accompagnés. tu soupiresMême vous au final, les elfes vous ont déjà vu – et pas forcément sous le meilleur angle d’ailleurs ! – tu rajoutes, amusémais ils ne vous connaissent pas.
Tes sourcils se froncent dans une soudaine réflexion, et puis tu bâilles. Quelques secondes de silence flottent entre Nakor et toi jusqu’à ce que tu te souviennes que là n’était pas la dernière question du magistère.
- Pour ce qui s’agit des vivres et de la protection, nous saurons nous débrouiller, ne vous inquiétez pas de ça. Nous sommes des militaires après tout.l’un de tes sourcils se lèveMais j’ose avouer que je ne serais pas contre être accompagné par un représentant du Firmament. Les gens de la campagne Naélisienne seront certainement rassurés si un visage connu accompagne le groupe d’elfes qui traverse leurs terres.
Tu bâilles une seconde fois, et là tes yeux commencent à se faire lourds. La digestion prend le meilleur sur toi, et avec le sommeil venant s’annonce la fin de ta visite et les prémices de ton départ. Tu offres un sourire affable et content au maître des lieux, dont les pas ont naturellement en te voyant, pris la direction des dortoirs. Ainsi c’est non loin de ceux-ci que sonna l’heure de la séparation. Ta main se tendit vers le vieux mage, attendant qu’il la serre, mais avant qu’il ne le puisse, toi-même las de ces formalités, tu t’es baissé, a passé tes bras dans son dos, prenant garde de ne pas lâcher ton focaliseur, et tu as pris le vieux mage contre toi. Et là d’une comique étreinte, tu en as fait une encore plus ridicule : car gêné de l’inconfort de ta position accroupie, tu t’es pris à arracher les pieds du vieil homme du sol.
- Merci pour tout Nakor.tu déclares d’une voix ensommeilléeJe te le revaudrai.
Et après ces mots, un amical sourire est la dernière chose que tu offres au vieux mage avant d’ériger ton dos entre barrière entre vous, et de partir profiter de ta dernière nuit avant la fin du voyage.
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre] Mar 17 Sep 2019 - 19:01
Nakor écouta avec attention les réponses d'Artiön. Il était amusant de voir comment les elfes pouvaient arranger la réalité à leur sauce. Par exemple, le Magistère avait bien pris la peine de ne jamais prononcer le nom d'Y'Shahinn qui était pourtant son deuxième bras droit dans la guilde. Et il était pratiquement certain que les professeurs d'Alëandir verraient d'un mauvais oeil que des humains, des elfes et des drows apprennent ensemble la magie. L'ouverture que l'on trouvait ici au Firmament était unique au monde et il y avait encore du chemin à parcourir avant que cela puisse se propager ailleurs. Il haussa alors simplement les épaules préférant ne pas répondre. Il avait de toutes les façons était trop occupé par ses questions à Alana et son contact choc avec Jean le fuyard! Voilà que le grand elfe, puissant roi de la forêt était suffisamment fatigué pour que Nakor le guide jusqu'aux abords de son dortoir. Artiön demanda non pas des vivres mais un accompagnateur.
"Ho! Oui, bien sur. J'ai précisément sous la main, celui qu'il vous faut. Oui, héhé, oui."
Cela amusa le maître de la tour sans pour autant qu'il ne donne de nom. Le lendemain, c'est évidemment le magicien elfe Alfirin qui accompagnerait le roi elfe et sa petite troupe. Il connaissait les routes, connaissait les dangers et les gens et surtout, avait été profondément touché et blessé par le refus des gardes frontières de le laisser entrer en Anaëh pourtant son ancien foyer lorsqu'il était porteur d'un message du Magistère à destination de la Haute Prêtresse de Kÿria. Ils se débrouilleraient ensuite tous avec leurs fiertés respectives et leurs codes de comportement pour réussir à se parler ou non, se pardonner ou non. En tout cas, il n'y avait pas meilleur candidat pour cette mission. Ainsi, était venu le moment de se dire au revoir. D'abord tendant la main, l'Aran Lin se pencha pour serrer Nakor dans ses bras et arracha ensuite de terre le vieux fou. Il le comprima contre lui, ne se rendant sans doute pas compte de sa force et c'est un peu surpris et assez amusé que la barbe blanche tapota le dos de son camarade tout en poussant un léger hoquet de stupeur lorsqu'il ne pouvait plus sentir le sol sous ses deux pieds. Et pour couronner le tout, Artiön ouvra les bras après avoir lâché une très belle et gentille phrase. Sauf que la différence de marche était notable et Nakor s'effondra subitement d'une vingtaine de centimètres. Un nouveau hoquet de stupeur après avoir atterrit sur ses deux pieds. Il ne tomba heureusement pas par terre mais regarda le grand colosse de presque un cycle de vie, se retourner et avoir fait preuve là, comme ça, envers un petit humain barbu et rabougris par le temps, d'une si grande proximité. Un sourire sincère, partagé par Nakor et chacun se retourna l'un en faisant une promesse, l'autre en ne disant rien. Le vieux sorcier préférait les actes aux paroles et verrait bien, le jour où il en aurait besoin, si le roi elfe et d'autres encore, pourraient véritablement tenir parole. Rien n'était moins sûr mais telle était l'amitié, souvent dans un seul sens mais ne pouvant jamais exiger un retour. Malgré tout, le vieux nisétien remonta jusqu'à son bureau, un vrai sourire sur le visage, un visage calme et détendu. Une nouvelle surprise de la vie avec la visite de T'sisra et maintenant d'Artiön en simples amis bienvenus.
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Sujet: Re: Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre]
Le grand retour | Un pied-à-terre [Libre]
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