Sommaire:I. De l'histoire de l'Argonnois et de ses seigneurs
II. Géographie
III. Armée
IV. Religion
V. Rites, coutumes et traditions
VI. SpécialitésI. De l'histoire de l'Argonnois et de ses seigneursKelbourg et la trouée d'Enguerrand
La seigneurie de Kelbourg est une terre vassale du marquisat de Sainte-Berthilde. Seigneurie la plus au sud du Berthildois, ces seigneurs ont toujours solidement gardés la trouée d'Enguerrand - unique passage montagneux reliant le médian au nord, à l'ouest de la péninsule – C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on leur donne volontiers le qualificatif de « gardiens du berthildois ». De ce que l'on sait, ces gardiens ont toujours été incarné par un Kelbourg, nom de la maisonnée desdits seigneurs de ces terres. Le plus ancien, premier pentien à arpenter le pays d'Argonne, fut Audoin Ier. Depuis, sa descendance fut nombreuse et l'on ne déplora jamais la reprise de la seigneurie par une branche bâtarde où une famille rivale. Solidement ancré depuis maintes générations à présent, c'est Thibaud de Kelbourg, fils de Frédéric III, qui reprit la succession en l'an 8 du 11e cycle.
Si l'on appelle généralement les habitants du marquisat du nom « berthildois », notons que ceux du sud, vivant sur les terres appartenant à la seigneurie de Kelbourg sont plus communément appelés argonnois. La grande forêt d'Argonne en est la principale raison. Lieu de chasse privilégié par tous les seigneurs alentours, il n'en fallut pas plus pour qu'ils donnent à leur contrée ledit nom d'Argonne. On retiendra alors que ces habitants mettront toujours plus en avant leur appartenance à ce pays plutôt qu'au Berthildois, bien qu'ils y soient affiliés depuis maintes générations. Ainsi, nous retrouvons au sein de cette contrée plusieurs seigneuries vassales de Kelbourg : Anzème, Badefois, Villeroy et Hautségur. Si la stabilité entre ces cités règne aujourd'hui, il est à rappeler les multiples guerres et querelles de leurs seigneurs durant les derniers siècles. Ce n'est que grâce au jeu des alliances et aux interventions des marquis successifs que l'on réussit à apaiser les colères et enterrer les rancœurs. De facto, le sire Edouard d'Anzème est un cousin du seigneur actuel de Kelbourg, et Villeroy est aujourd'hui rattaché à la famille de Kelbourg de par le mariage entre Thibaud et l'unique héritière du feu Cédric de Villeroy, Hélène de Villeroy.
Sur une échelle un peu plus grande au niveau politique et historique, nous parlions précédemment du rôle de Kelbourg dans la défense de la frontière sud berthildoise. A ce titre là, l'argonnois est une terre où les traditions chevaleresques font véritablement parties des mœurs et où la défense du territoire est une priorité absolue. De facto, l'Argonne est un réservoir conséquent d'hommes d'armes et de chevaliers en tout genre. La compagnie d'Argonne en est une belle preuve et même si nous y reviendrons plus tard dans la partie dédiée, il est à rappeler qu'elle fut présente durant toutes les guerres du marquisat et que ces capitaines n'ont jamais fait défaut pendant les batailles. Pour cette raison, les prouesses martiales des argonnois leur ont valu une bonne réputation dans le berthildois et même dans le nord de la péninsule.
Une tâche noire est néanmoins à regretter dans l'histoire d'Argonne. Durant la guerre d'Atral, malgré les appels répétés de la marquise Arsinoé d'Olyssea, le seigneur de Kelbourg attendit la fin de la guerre pour rejoindre sa suzeraine. Prudent jusqu'à la fin pour rejoindre le camp qui aurait les plus grandes chances de triompher, il n'en risqua pas moins de devenir un félon si les circonstances ne lui avaient pas permis de remporter une bataille décisive non loin de sa cité. Les chroniques disent que Frédéric III aurait autorisé le comte d'Arétria, Hanséric de la Rochepont, à traverser ses terres lorsqu'il revenait d'Erac. Son fils aîné et actuel seigneur, Thibaud de Kelbourg, aurait alors fait faux bond avant la rencontre et emmené les troupes du comte dans un guet-apens solidement préparé. Si l'on ne revit jamais le comte d'Arétria après sa fuite, la victoire, si décisive soit-elle, permit à Arsinoé d'Olyssea de conserver ses titres. Grâce à cette trahison et à cette alliance de dernière minute, les Kelbourg entrèrent dans l'histoire du marquisat et gagnèrent ainsi les faveurs de la cour.
II. GéographieA l'image des terres marquisales, le pays d'Argonne est essentiellement parsemé de plaines et de collines verdoyantes. Ces terres sont le pilier même de l'économie berthildoise et de la seigneurie de Kelbourg, centré principalement sur l'agriculture et les plantations en tout genre. On les dénombre à parte de vue et l'on voit généralement apparaître dans les champs de longs murs en pierre, servant la plupart du temps à délimiter les possessions agraires de leurs maîtres. L'on retrouve au sein de ces verts pâturages bons nombres de petits villages, hameaux où fermes fortifiées abritant les maîtres des terres et leurs gens. Organisé de façon à ce que tous les villages soient reliés les uns aux autres, l'Argonne est par conséquent une grande toile de routes et de chemins. L'agriculture ayant fait les fortunes de certains grands propriétaires, il n'est pas rare également de voir de nombreux manoirs et des petites forteresses dans les campagnes où aux orées des bourgs.
Les terres d'Argonne sont également pourvues en bois et forêts disséminés aux quatre coins de la seigneurie. Le plus important, tant pour sa symbolique que pour sa richesse en faune et en flore, le bois d'Argonne est le plus grand et signe la frontière avec les terres marquisales de Sainte-Berthilde. Ce bois est le lieu de prédilection des seigneurs souhaitant chasser le cerf, le sanglier où toute autre bête méritant de finir dans une auge où sur un mur. L'autre principale forêt qui fait la fierté de l'Argonnois et celle d'Ennery au sud d'Anzème.
En ce qui concerne les principaux fleuves et cours d'eau à présent, le plus grand et important se trouve être l'Argonnoise qui provient de la trouée d'Enguerrand et qui traverse la contrée de part en part pour se jeter dans l'Eris au nord du bois d'Orly. Les autres fleuves sont la Veuze, la Torne, l'Erde, La Sarne et la Digne.
Notons également la présence d'un massif montagneux se trouvant à la frontière sud avec l'Erac. La trouée d'Enguerrand se situe au centre de cette longue chaîne aux monts vertigineux disparaissant la plupart du temps dans les nuages. Route sinueuse et escarpée, elle est entretenue par les hommes vivant dans la montagne et est généralement convoité par les brigands souhaitant s'attaquer aux caravanes de passage. De l'autre côté, sur tout le versant ouest se trouve la côte littoral faite de falaises et de quelques plages couvertes de galets. L'accès y est souvent difficile, à moins d'emprunter l'un des nombreux sentiers escarpés et accidentés. L'on accède d'ailleurs à l'île où se trouve la seigneurie de Badefois en passant obligatoirement par Chenay.
KELBOURG
Seigneurs: Thibaud de Kelbourg et Hélène de Villeroy.
Intendant: Henri de Kelbourg
Bourgs et villages: Boissy, Mandebourg, Poligny, Brigny.
Le castel de Kelbourg se situe au sud de la seigneurie et fait face aux montagnes et à la trouée d'Enguerrand, lieu d'où pouvait provenir toutes les grandes invasions. Dans un style purement défensif, le château est organisé de manière à pouvoir subir siège long de plusieurs mois. Et ce, grâce à ses puits donnant de l'eau de source venant directement des montagnes. La cité est entourée de larges douves, rendant presque impossible toute tentative d'assaut mené par des tours de sièges. Le castel n'eut d'ailleurs jamais à subir une seule attaque. Sa seule présence étant généralement un gage de sûreté. Les habitations se trouvent derrière la première enceinte fortifiée et sont dans le style nordique tout en colombages. De par les fortes pluies qui recouvrent le berthildois, les rues sont généralement détrempées et la boue enlise n'importe quel badaud assez intrépide. Dans cette basse-cour se trouve également les halles et plusieurs lieux privilégiés par les voyageurs et les habitants. Les édifices les plus défensifs se situent dans la haute-cour, véritable forteresse dans la forteresse. Le donjon et les monuments annexes sont suffisamment grands pour pouvoir accueillir plusieurs centaines d'hommes d'armes et même les principales familles nobles de la ville. Les plus hautes tours offrent un large panorama sur les terres alentours, y compris les routes venant d'Erac et de Sainte-Berthilde.
- Carte de la ville:
VILLEROY
Seigneurs: Thibaud de Kelbourg et Hélène de Villeroy
Régent: Charles de Kelbourg
Bourgs et villages: Blanbourg, Château-la-Motte, Villerande, Blanville.
Plus accueillante que sa voisine du sud, Kelbourg, Villeroy est une cité bien moins grande, mais beaucoup plus hospitalière et cosmopolite. Ici, les marchands et les étrangers aiment s'y retrouver et l'on ressent beaucoup moins les aspects défensifs. Bien qu'elle soit pourtant entourée par une enceinte fortifiée et des douves, Villeroy jouit de sa situation géographique frontalière avec les terres du marquisat. Elle bénéficie également d'un emplacement de choix lorsque les grandes chasses sont déclarées. Des seigneurs de tout le pays viennent en ses murs pour ensuite partir traquer la faune du bois d'Argonne. Pour cette raison, son économie se porte bien et dizaines de tavernes sont souvent pleines. La cité est également réputée pour sa fête de la bière où tous les grands brasseurs se retrouvent pour célébrer la fin des moissons (Cf : rites, coutumes et traditions). Néanmoins, Villeroy n'en reste pas moins un lieu stratégique et indispensable pour ce qui est de la défense du marquisat en cas d'invasion provenant du sud. La cité peut alors fournir l'espace nécessaire pour abriter les gens vivant sur ses terres alentours.
BADEFOIS
Seigneur: Dame Elise de Badefois
Intendant: Sire Robert de Chenay
Bourgs et villages: Chenay
Cité la plus au nord de l'Argonne, elle est également la seule à se trouver sur une île. Elle est reliée au continent par de nombreux navires marchands faisant les allers-retours pour ramener les denrées alimentaires que l'île ne peut pas se fournir elle-même. Bien que l'on n'y trouve essentiellement des marais salants et des cultures d'huîtres et de moules le long des côtes, la cité n'est pas autosuffisante et doit perpétuellement faire venir des provisions du continent. Elle est le lieu de passage vitale de tous les marins remontant ou descendant l'Eris. Sont port est le plus important de l'argonnois, même s'il ne rivalise pas avec ses voisins du nord tels que celui d'Eyrolles, la Toranne où Saint-Aimé. Badefois n'en reste pas moins une destination appréciée par les marins et ses occupants. Le climat est plus doux et ensoleillé que sur la côte, ce pourquoi les mentalités diffèrent avec leurs voisins du sud, exposés aux vents et fraîcheurs provenant des montagnes. Le castel, haut lieu de défense maritime, est dirigé par Dame Elise de Badefois, rare femme à diriger une seigneurie dans le berthildois. Elle est secondée par Robert de Chenay, homme de grand courage possédant une bonne connaissance de la marine et des terres alentours.
HAUTSEGUR
Seigneurs: Baudoin d'Hautségur et Sibylle d'Errançon
Intendant: Renaud de Castillon
Bourgs et villages: Castillon, Errançon, Emilion, Auzac.
Cité la plus au sud de l'argonnois, elle est à flanc de montagne et a nécessité des décennies de constructions pour voir le jour. Sa vocation est purement défensive et son architecture le représente bien. Réputé pour être imprenable vue le dénivelé qui l'entoure, elle est faite de la même pierre terne en granit que sa voisine de Kelbourg. Ce qui la rend particulièrement sombre et peu hospitalière de prime abord. Elle est pourtant une cité appréciée par les habitants vivant dans les montagnes et aux alentours. Elle surplombe la forêt d'Unvan et l'on raconte même que l'on peut apercevoir le lac Balgure par temps clair et à condition d'avoir une bonne vision. Elle est aussi suffisamment haute pour contrôler les divers cols montagneux des monts corbeaux. Bien que l'on ne déplora jamais aucune invasion par ses cols enneigés, Hautségur reste la première à pouvoir alerter les cités voisines en cas d'attaque. Son emplacement en pleine montagne et entouré par la forêt ne lui permette pas de cultiver. Elle doit par conséquent faire venir la nourriture de l'extérieur et plus généralement de Kelbourg. Son seigneur est Baudoin d'Hautségur, hardi montagnard et grimpeur émérite.
ANZEME
Seigneurs: Edouard d'Anzème et Anne d'Aubery
Intendant: Richard d'Aubery
Bourgs et villages: Aubery, Arcy.
Cité moyenne de l'Argonnois, elle n'en reste pas moins un lieu important pour l'économie du pays. En outre, ses terres agricoles s'étendent à perte de vue et font la richesse de ses lieux et de ses gens. Qui plus est, son emplacement proche de la côte, de Badefois et d'Eyrolles (plus grand port de Sainte-Berthilde) font d'elle un lieu indispensable pour le commerce marin. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'en dehors des grandes familles agricoles, on y trouve également bons nombres de grands marchands et de capitaines. Son économie est donc autant tourné vers la mer que la terre. Son seigneur, Edouard d'Anzème, actuel cousin du seigneur Thibaud de Kelbourg, possède une fortune colossale et participe généralement à financer les grandes manœuvres de l'Argonnois lorsque le marquis appelle le ban. Sa forteresse, faite en granit blanc, rappelle les interminables falaises qui bordent la côte berthildoise. Symbole de richesse et de la puissance familiale, elle est appréciée dans tout le marquisat pour être une cité agréable et belle.
III. ArméeLa compagnie d'ArgonneCapitaine: Thibaud de Kelbourg
Lieutenants: Henri de Kelbourg, Edouard d'Anzème et Baudoin d'Hautségur
La compagnie d'Argonne est le fer de lance de l'armée professionnelle. Elle réunie tous les grands, petits et moyens chevaliers suffisamment riches pour pouvoir se payer une armure complète, ainsi que les protections en plates pour le destrier. Derrière la rangée d'acier, on retrouve les serviteurs, hommes d'armes et couteliers de chaque seigneurs, où les cadets et bâtards de famille. Bien qu'il est toujours difficile de la réunir au grand complet, sa masse reste un atout majeur lorsqu'il faut charger où contourner une position ennemie. Semblables aux autres compagnies de cavaliers berthildois, celle d'Argonne est profondément soudée et déplore qu'on la regroupe avec d'autres. Généralement, les rivalités reprennent le dessus et l'hostilité empêche la bonne cohésion. Elle s'est particulièrement illustrée lors de la guerre d'Atral et la campagne de sgardie. Bien que son utilité fut à relativiser lors du siège d'Amblère, c'est elle qui a chargé au sein de la cité avec la cavalerie arétane.
La miliceCapitaine: Charles de Kelbourg
La milice argonnoise n'a pas à rougir devant celles des seigneurs voisins du berthildois. Bien que son défaut principale reste l'archerie dans lequel elle est loin d'exceller, elle possède néanmoins de bons piquiers, vougiers, hallebardiers et bretteurs qui forment de petites compagnies. Composée pour l'essentiel de paysans connaissant la besogne et sachant manier la faux, ces hommes ont de l'expérience et sont endurcis aux mauvaises conditions du terrain et du temps. Une grande cohésion règne au sein des rangs et les lieutenants et sergents d'armes – souvent vétérans et non nobles – assurent la bonne transmission des ordres et la bonne tenue des troupes
IV. ReligionLa religion pentienne est prédominante dans l'argonnois. On dénombre plusieurs centaines de chapelles et de temples de Néera dans les multiples bourgs, villages et cités de la seigneurie. Si la noblesse se laisse aller à quelques libertés lorsqu'il s'agit d'aller prier, la populace, elle, est fervente et pratiquante. De par l'importance que constitue l'agriculture au sein de l'argonnois, bons nombres de badauds prient et implorent la déesse Kyria pour que les récoltes soient bonnes. Pour cette raison, il n'est pas rare de voir les chapelles bondées lorsque vient le printemps. Le culte d'Othar est également présent, et ce, surtout dans la noblesse, qui se réuni régulièrement au sein des temples lorsqu'une guerre couve. C'est une façon pour eux de communier et de se retrouver avant que le ban ne soit appelé. Le culte de Tari n'est pas dominant, mais l'on ne peut pas dire qu'il est inexistant. Certains temples sont implantés dans l'argonnois, notamment à Kelbourg, et ces adeptes sont autant craints que respectés. Il n'y a néanmoins aucune place pour les cultes obscurs des puysards et autres supercheries d'oreilles pointues.
V. Rites, coutumes et traditionsLa fête des moissons : (été)
A la fin de l'été, chaque villages de l'argonnois organise et célèbre la fête des moissons. Les paysans troquent alors leurs faucilles contre des chopines et se rassemblent autour de longues et belles tables richement décorées. Bien sûr, si les récoltes sont bonnes, la fête bas son plein et les ménestrels et autres musiciens ambiancent les soirées. C'est généralement à cette occasion que les hommes demandent la main de leur future épouse et l'on ne se gêne pas pour fêter cela par la même occasion. Il est organisé également une messe dans les chapelles afin de remercier Kyria de sa clémence. Néanmoins, dans les mauvaises années où les récoltes sont moins bonnes, l'humeur n'est pas toujours à la ripaille et à la fête et l'on se contente seulement de célébrer sobrement les derniers jours de beau temps avant que l'automne ne s'installe.
La fête de la bière : (automne)
A l'automne justement se déroule l'une des fêtes les plus attendues de l'argonnois : la célèbre fête de la bière se déroulant tous les ans entre les murs de Villeroy. Fruit de la récolte de l'orge et du houblon ramassé dans les champs, la fête de la bière réuni non seulement les plus grands amateurs de ce précieux nectar jaunâtre, mais aussi les artisans qui viennent livrer leurs fûts pour les vendre et les faire goûter aux nobles qui font le chemin spécialement pour l'occasion. C'est durant cette fête que l'on retrouve plusieurs événements comme le concours du plus gros buveur où celui de la meilleur bière, de la plus belle barbe et plus amusant encore, celui de l'homme qui urinera le plus loin. Bien entendu, l'ambiance est festive et fortement alcoolisée durant ces journées et il n'est point conseillé de s'aventurer dans les ruelles la nuit tombée, sinon quoi l'on risquerait de tomber nez à nez avec des ivrognes en quête d'aventures.
Le salut aux morts : (hiver)
Chaque année, lorsque les premières grandes fraîcheurs arrivent, on célèbre les morts. Chaque village et cité procèdent de leur propre manière. Ainsi, aucun jour n'est véritablement fixé et l'on peut assister, si on le veut, à plusieurs cérémonies. Le but est de rendre hommage aux défunts partis à cause de la vieillesse, des épidémies où des guerres. Des grands bûchers sont dressés tout autour des cités et les hommes et femmes viennent se recueillir pour partager des anecdotes personnelles où des sentiments propres.
La fête des fleurs : (printemps)
Au printemps, les fleurs repoussent, les forêts redeviennent verdoyantes et pour cette raison, les argonnois - tout comme bien d'autres en péninsule – se rassemblent et célèbrent le retour des premières chaleurs. Au programme : fête avec des danses, des troubadours et d'autres artistes venant de divers horizons. A Anzème, Villeroy et Kelbourg, ils viennent égayer les badauds restés trop longtemps privés de lumière. Cette fête des fleurs est également appréciée par les jeunes couples désireux de s'unir. Une fois de plus, on sort les tables et les chopes !
VI. SpécialitésLa caste des tailleurs de pierres:Dans tout l'argonnois on retrouve d'innombrables carrières où l'on en extrait la pierre calcaire et le granit afin de les tailler. Les maîtres tailleurs d'Argonne, réputés dans tout le berthildois, s'emparent alors de ces blocs de pierre pour concevoir et construire les monuments et les fortifications du pays. Réuni au sein d'une caste, les plus grands tailleurs s'organisent eux-mêmes et répondent aux clients rapidement. Dans toute la péninsule on peut admirer les conceptions architecturales de ces maîtres. Bien évidemment, leurs prouesses résident essentiellement dans la construction de forteresses à unique vocation défensive. On est bien loin des murs finement travaillés et sculptés des manoirs sudistes. Néanmoins, le travail de ces hommes est à l'image de ce pays : brut et solide.
L'élevage des chevaux de guerre: Les grands espaces de l'argonnois où l'on ne trouve ni champ d'orges, de blés où de houblons, sont dédiés à l'élevage. Si l'on aperçoit beaucoup de vaches et de moutons (alimentation principale des argonnois), l'élevage d'équidés est aussi important et fait la fierté de ces propriétaires. Les chevaux élevés en Argonne sont solides et puissants. On dit même que la bière y est pour quelque chose. Toujours est-il que les chevaux, une fois adulte, sont de braves bêtes aux muscles bien visibles et capables de soutenir les cent kilos d'un homme en armure. Bien entendu, l'élevage de ces chevaux est l’apanage de la noblesse qui voit en cette activité, non seulement une source de revenu non négligeable, mais aussi le moyen d'être incontournable. Car lorsque vient la guerre, il est de bon ton de bien s'entendre avec l'un de ces éleveurs.