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| L'insoumise | |
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+3Morek Tête-de-fer Ungrim Marteau-de-Givre Hardrek Poing-de-Fer 7 participants | |
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Hardrek Poing-de-Fer
Nain
Nombre de messages : 281 Date d'inscription : 15/10/2010
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| Sujet: L'insoumise Jeu 19 Jan 2017 - 17:29 | |
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5ème énnéade de Bàrkios, 9ème année du XIème cycle
Un vent glacial soufflait en provenance du Nord, faisant se courber les arbres résineux qui survivaient dans ces contrées hostiles. D’épais nuages menaçants s’amassaient sur l’horizon, signes annonciateurs qu’une tempête de neige ne tarderait pas. Plus loin sur une colline, un loup solitaire lançait son rauque hurlement. Appelait-il ses congénères à la chasse ? Probablement, et malheur au troupeau qui serait la cible de la meute car seul le sang apaiserait les prédateurs. Le vieux mâle ou le jeune isolé qui tomberait sous leurs crocs nourrirait les loups pendant près d’une ennéade, jouant à nouveau le cycle cruel et éternel de la nature.
Aucun humain, aucun elfe ou aucun drow n’aurait imaginé pouvoir survivre dans ces conditions extrêmes, loin de toute civilisation et de la chaleur d’un foyer. Mais les nains étaient d’une toute autre trempe, leur résistance bien supérieure à ce que le climat pouvait tenter de leur infliger. Aussi résistants que la roche du Septentrion, il faudrait plus qu’un blizzard pour réussir à les arrêter.
Du haut d’une petite butte, le Grand-Roi du Zagazorn regardait la longue colonne entamer la remontée la vallée de la Nérania en direction d’Almis. Plusieurs milliers de guerriers venus de Lante, de Thanor ou même de fortins isolés avaient répondu à son appel lancé suite à l’Althinkalan. Combien de clans se trouvaient représentés dans cette armée ? Combien de barbes ? Hardrek lui-même n’en était pas sur, mais Morek aurait surement pu répondre à la question avec la précision qui le caractérisait. La Voix de Thanor pouvait faire preuve d’une rigueur quasi-maladive lorsqu’il s’agissait d’organisation, et la logistique d’une telle troupe constituait un défi apte à le motiver.
Se replongeant dans ses pensées, le Roi réflechit de nouveau à leur objectif.
Almis…
Almis ! La perle du Nord, cité quasiment détruite durant la Voile et envahie par les peaux-vertes, péniblement reconquis depuis. Almis l’insoumise, la seule des grandes cités qui n’avait pas fait allégeance au trône. Hardrek ne pouvait accepter de rébellion alors que son pouvoir s’avérait encore bien fragile, aussi était-il déterminé à ramener ses habitants à l’obéissance, par la force s’il le fallait. L’absence de nouvelles précises en provenance de cette région reculée du Zagazorn ne permettait pas de comprendre comment les prêtres de Mogar tenait là-bas le haut du pavé, mais l'aura de peur qui entourait leur prétendu prophète devait jouer pour beaucoup.
Dun Eyr, le sang des nains va-t-il devoir couler par ta faute ? marmonna le Roi en regardant vers le Nord, comme si son ancien ami pouvait l’entendre.
Qu’il paraissait loin le temps où les deux compères avaient affronté ensemble les épreuves du Voile, lorsque la rage de Mogar déferlait sur Kirgan pour noyer la capitale sous des flots de lave. Que restait-il de ce nain rieur dont la bonne humeur semblait inaltérable ? Quel drame avait donc pu le transformer en ce fanatique sanguinaire cherchant à promouvoir le règne d’un dieu assassin ? La main du roi se crispa sur le manche de sa lourde hache de guerre. Si Dun Eyr restait campé dans sa folie, seule la mort l’attendait. Et Hardrek se promit que par respect envers la mémoire de celui qu’il appela un temps « mon ami », il porterait lui-même le coup fatal.
Dernière édition par Hardrek Poing-de-Fer le Lun 23 Jan 2017 - 12:34, édité 2 fois |
| | | Ungrim Marteau-de-Givre
Nain
Nombre de messages : 19 Âge : 29 Date d'inscription : 07/01/2017
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| Sujet: Re: L'insoumise Dim 22 Jan 2017 - 23:13 | |
| Le vent soufflait, glacé et perçant, faisant frissonner nombres de barbes qui composaient la grande colonne, elle qui s’était créée et mise en marche suite à l’appel de Poing-de-Fer. Nombre de bannières flottaient au vent, arborant chacune les couleurs de son clan respectif, et celles-ci s’étendaient à perte de vue. Le pas était régulier au sein de cette armée, celui-ci faisant remonter aux nains la vallée de la Nérania, en direction d’Almis, « l’Insoumise », comme certains l’appelaient déjà. L’humeur oscillait entre maussade pour certains et joie pour d’autres, même si une partie des nains n’était pas en joie devant le fait de mener une marche, qui risquait de devenir sanglante, en direction de leurs frères et sœurs. D’autres se réjouissaient de pouvoir participer à la grande marche qui réunifierait la grande nation naine, que se soit par la parole ou le fer…
Le silence régnait dans les rangs des Rancuniers, qui marchaient, quelque part à l’avant de cette colonne guerrière, et chaque nain qui, d’habitude, était une troupe de nains bruyants, bons vivants, et va-t-en-guerre, ne produisait, cette fois-ci, pas le moindre son, mis à part celui de leurs pas, et de leurs équipements qui était secoué sous leurs enjambées. Ungrim, même s’il restait silencieux lui aussi, ne montrait pas de signe d’inquiétude, ou d’humeur quelconque, son regard ne trahissant pas le moindre sentiment. Il avançait, presque comme un golem, inflexible, mécanique, comme s’il se contentait de suivre la longue formation de nains. En levant la tête, il put voir qu’Hardrek les surplombait légèrement, les yeux tournés vers l’horizon, probablement perdu dans ses pensées. C’est à ce moment qu’Alfray, caporal et ami d’Ungrim, brisa le silence qui régnait, en posant une main sur l’épaule de son capitaine :
« A ton avis, capitaine, à quoi pense-t-il ? » « Je ne sais pas trop, rétorqua le nain sur un ton rauque, mais je ne voudrais pas être à sa place en ce moment. » « Tu sais, certains soldats d’autres compagnies disent que fut un temps, Dun Eyr, celui qui contrôle Almis, et le Roi, était ami. » « Raison de plus pour ne pas être à sa place, mais il est obligé de mener cette marche. Son pouvoir et sa place sont encore trop fragiles pour laisser grandir la menace d’une révolte. » « Tu as raison, même si cela ne m’enchante pas de lever mon arme contre mes frères dawis. » « Rien n’est joué encore, peut être trouvera-t-on une solution pacifique… Mais, même si ce n’est pas amusant ou toujours juste, nous sommes des soldats, et nous nous devons de protéger notre seigneur, surtout s’il a dessein de reformer notre belle nation. Peut-être qu’aujourd’hui le sang dawis coulera, peut-être que ce sera demain, peut-être même jamais. Mais sache que Throgrim, mon père, avait une confiance totale envers les Poings-de-Fer, et que Belegar, le père de mon père, les respectait tout autant. Alors s’il y a un clan que je suivrai jusqu’en enfer, c’est bien celui-là. » « Tu parles juste, Marteau-de-Givre, et regarde derrière toi, je ne suis pas le seul à le penser. »
Les paroles avait su gagner les oreilles des Rancuniers et des soldats alentours, qui fixèrent le capitaine, avec une sorte d’étonnement et d’admiration. Pour une fois, il avait su parler comme un chef, même si ce n’était pas là sa première intention. Le capitaine sourit alors, hochant la tête en direction de ses troupes, et appela son sergent auprès de lui.
« Haskeer, viens par ici. » « Qu’y a-t-il ? » « Gère les hommes, je vais partir plus avant dans la colonne, pour voir où nous en sommes. » « Très bien. Et au fait, bien joué, pour une fois tu as parlé comme un officier. » lui rétorqua le sergent en riant. « Comment ça pour une fois ? Attention sergent, sinon je vous taillerai moi-même la moustache avec mon arme pour insubordination. » répliqua le nain, en souriant et en accélérant le pas pour remonter la colonne. « Bien compris... Cap’taine ! » Le nain remonta alors le longue colonne plusieurs minutes durant, se frayant un chemin entre les sections de nains, les chariots de matériel, et les montures de guerre présentes elle aussi. Finalement, un étendard, qui flottait en tête de colonne attira l’attention d’Ungrim. Il le reconnut rapidement, comme n’importe quel nain aurait pu le faire, puisqu’il s’agissait de l’étendard des Poing-de-Fer. Sa tenue d’officier, le petit fanion aux couleurs des Marteaux-de-Givre qui ornait sa lance, en plus du fait qu’il soit connu parmi les anciens membres des troupes de Lante et de Kirgan, lui valut un accueil sympathique des gardes :
« Bonjour Thane Ungrim, vous semblez chercher quelqu’un, pouvons-nous vous guider ? » « Bonjour Sergent, oui, y a-t-il un officier supérieur près d’ici, j’aurais besoin de parler à un responsable. » « Bien sur, suivez-moi, le Thane Thorgrel est juste devant. »
Ils se frayèrent donc rapidement un chemin jusqu’à l’avant de la petite colonne, les soldats saluant le capitaine au passage, celui-ci leur rendant amicalement leurs saluts. Finalement, ils arrivèrent en tête de colonne, où se tenait Thorgrel. Le sous-officier aborda rapidement le Thane, informant celui-ci de la présence d’Ungrim. Il se retourna alors, scrutant le nain, et le saluant. Ungrim prit la parole en premier.
« Salut à toi, Thorgrel, fils d’Hardrek, comment te portes-tu depuis l’Athinkalan ? Je n’ai pas eu l’occasion de te recroiser depuis. »
Les deux échangèrent les salutations et formules de politesse classiques, avant qu’Ungrim ne prenne un ton plus sérieux et rocailleux, en baissant la voix.
« Les soldats ne prêtant plus attention à nous, dis moi maintenant, de Thane à Thane, au-delà des grandes paroles de l’Athinkalan, penses-tu vraiment que l’on pourra raisonner Dun Eyr et ses fanatiques ? Je m’efforce de maintenir la cohésion de mes troupes, en leur rappelant que cela est possible, pour maintenir le moral. Que la fracture de notre royaume est telle une maladie, et qu’il y a d’autres moyens de guérir que de faire couler hors le mauvais sang, comme dans une saignée. »
Il marqua une pause, avant de reprendre après un soupir.
« J’ai vu nombres de nains perdre la vie, des frères, des amis, même mon grand-père, Belegar, donna sa vie, en espérant préserver notre avenir. Mon père, Thorgrim, croyait lui aussi en cet avenir, ce qui a fait qu’il a répondu à l’appel d’Hardrek, pour mener la reconquête, ce qui d’ailleurs lui coûta la vie. Je n’émet pas de doute sur ton père, ou sur toi-même, vous prenez de bonnes décisions, et mes ancêtres respectaient votre clan, mais cette question reste là, et je me dois de transmettre la réponse à ceux qui me suivent, sinon, quel officier ou Thane serait-je ? Nous savons tous deux que c’est la route du sang qui guidera notre avenir, celui de notre race, mais le sang de qui ?» |
| | | Morek Tête-de-fer
Nain
Nombre de messages : 40 Âge : 123 Date d'inscription : 10/01/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 144 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: L'insoumise Mer 25 Jan 2017 - 0:35 | |
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Marcher en montagne… Voilà une activité d’humain ou d’elfe… Grimper des pentes, se frayer un chemin dans ces étendues enneigées et hostiles. Se battre contre un vent guttural et incessant. Il constatait comme chacun autour de lui que les cieux leurs étaient hostiles. Il n’avait pas peur. Il n’était pas effrayé. Il ne considérait pas même cela comme un problème. Cependant Morek ne pouvait s’empêcher de trouver cela bien imbécile de prendre des chemins de montagne alors que la solution la plus simple pour se rendre du point A au point B était de partir en ligne droite.
Toute cette rocaille n’avait qu’à bien se tenir. Quelques groupes des ingénieurs de Thanor et des clans miniers et en quelques années, la voie d’Almis à Thanor serait plus droite qu’un rayon lumineux. Là ils n’avaient pas le temps de procéder à l’excavation de sept millions de mètres cube de roches. C’était dommage… Mais logique.
D’un autre côté, cela aurait permis de paver une route aussi large que dix nains depuis Kirgan jusqu’à Diantra, en passant par Thaar. En gardant une marge confortable pour les dalles de pierres cassées en chemin et pour le dénivelé nécessaire à une telle entreprise. Son regard d’aigle se posa sur un détail qui ne lui allait pas dans le convoi. Il fit signe à l’un de ses acolytes de s’approcher.
« - Vous allez m’inter changer les deux chariots là bas et me les resserrer d’au moins vingt coudées... Immédiatement. Chaque coudée de perdue est un retard à l’arrivée. »
A peine l’ordre donné, Morek était déjà reparti à autre chose. Ses ordres ne souffraient de toute manière pas le non-respect. Chacun savait qu’il n’était pas nain à oublier grand-chose. Et s’il donnait parfois l’impression d’oublier, c’était qu’il en avait décidé ainsi, même si les autres n’en savait rien. Il était reparti vers l’avant de la colonne.
Il descendait et remontait la colonne ainsi jusqu’à dix à quinze fois par jour, donnant des instructions pour rebaliser le chemin, faisant préparer aux troupes de l’avant le passage des convois arrières. L’armée avançait ainsi selon deux flots presque invisibles pour l’œil discret, mais dans les faits des groupes de guerriers remontaient en permanence des arrières gardes vers l’avant-garde, doublant les convois plus lents chargés de matériels et de vivres. Une fois arrivés à l’avant-garde, il se mettait à la disposition des contremaitres pour préparer l’avancé des convois. Préparant le chemin jusqu’au passage des convois et attendant ensuite que ces derniers soient passés, donnant un coup de main si nécessaire. Puis remontant le flux. Et cætera.
Ce n’était pas un système inhabituel pour un convoi imposant en situation de franchissement. Il s’agissait d’une méthode parmi d’autre que Morek avait étudié avant d’en décider l’application. Les autres avaient été jugées moins efficace. Un rapport pouvait en être donné. Mais on s’était contenté de lui faire confiance pour éviter une explication de texte trop longue.
Il était remonté à l’avant-garde. Il se forçait par moment à s’arrêter pour saluer des guerriers. Il fallait bien ne pas paraitre en permanence comme trop distant. Après tout il représentait un nombre non négligeable de personnes dans le convoi. Et il fallait être… Aimable…
Lui n’était absolument pas content de la situation. Mais la situation qu’on lui avait rapportée de Fort Rikkazund avait tout changé. Le passage en force d’Almis sur des territoires sous la protection de Thanor était inexcusable. Les paramètres avaient changé. A la réception de la missive concernant Rikkazund, et devant l’affront qu’Almis avait fait à sa cité, le nain en avait tiré les conséquences. Il se faisait la remarque en lui-même que les prêtres d’Almis avaient certainement commis là la plus grande erreur stratégique qu’il aurait pu commettre.
Morek et Thanor avaient été les derniers remparts à une invasion en règle d’Almis par les nains soutenant la royauté. Il avait été de ceux défendant Almis au conseil, il avait été de ceux qui avaient défendu une levée de l’exil prononcé par le roi envers le prophète Dun Eyr. Morek avait fait le calcul très rationnel qu’une intégration en douceur de l’Almis dans le royaume se révèlerait d’une plus grande efficacité. Il avait même fait une estimation grossière de l’influence financière et démographique qu’une telle solution avait par rapport à une solution militaire.
Mais Almis en avait voulu autrement. En s’attaquant à Rikkazund et en forçant leur passage, ils avaient fait démonstration que leur volonté était belliqueuse.
Dans ces conditions Morek estimait qu’il serait plus efficace de mener une campagne militaire rapide, décisive et surtout sans grande compassion envers la cité. Changeant du tout au tout son arbalète d’épaule.
Rien ne le gênait en cela. Il n’était aucunement dans un esprit de vengeance. Mais les paramètres de l’équation politique avaient changé. Et le retour de balancier serait bien ennuyeux pour Almis. Sauf imprévu particulièrement improbable.
La Voix de Thanor avait envoyé un simple message au souverain roi par voie de corbeaux.
« - Grand roi ! Thanor attaquée à Fort Rikkazund par armée d’Almis. Nos excuses d’avoir douté de leurs intentions belliqueuses. Nous appliquons à accélérer vos ordres de mobilisation et de mise en place d’un convoi permettant de subvenir à une armée équipée. Seront prêts à intervenir dans deux énnéades sans faute. Convoi en partance pour le nord de Lante sous 5 jours. Assurerons couverture suffisante pour défense continue de Thanor durant opérations à Almis. Votre dévoué, Morek. »
Le convoi était arrivé avec un jour d’avance au point de rendez-vous.
Pourtant Thanor n’était pas prête à un tel remue-ménage en si peu de temps. La cité s’était mobilisée avec une énergie que l’on n’avait pas vue depuis le Voile, tant la nouvelle avait fait l’effet d’un coup de tonnerre. Une centaine de véhicule avaient été construits, les bêtes devant servir à tirer les chariots réunis et préparés. Les armes réaffutées, les guerriers recrutés et organisés. Des armes de sièges, normalement fixes, avaient été démontées et replacées sur des chariots mobiles, pouvant ainsi être emmenées.
Une quantité importante de nourriture avait été tirée des stocks stratégiques de la ville, conditionnées pour l’hiver et pour la route. Du combustible avait été stocké pour cuire la nourriture. Les divers produits nécessaires au fonctionnement de certaines armes de jets les plus sophistiquées avaient été réunies. Des dispensaires mobiles avaient été organisés, disposant des herbes et champignons médicinaux provenant des profondeurs des grottes et caves de Thanor et des hauteurs des plaines de la Basse Virnée.
Des machines devant servir au franchissement avaient été embarquées. Des matériaux de constructions rudimentaires, des outils pour les armes et la sape. On n’avait pas oublié grand-chose a priori.
Tout cela avait été emballé, empaqueté, numéroté, contingenté, classé par ordre de priorité et de poids, répartis dans les différents convois selon leur importance stratégique, le moment ou en aurait le plus probablement besoin et en répartissant la masse totale chargée sur des chariots de manière à ne pas avoir des chars plus lourds que les autres, ou au moins à ce que ces derniers soient clairement établis comme ceux demandant une force de traction plus importante et une attention plus vigilante.
Thanor s’était peut-être endormie sur ses fortifications… Ses nains n’étaient peut-être pas une armée de conquête bien vaillante, mais il fallait se méfier de l’eau dormante… Almis avait eu tort de faire passer Thanor parmi ses adversaires.
Le nain avait finit de remonter la colonne. Il vit le roi en proie à la réflexion. Il s'approcha en silence et se rangea à une distance respectueuse du souverain. Morek n'était pas de ceux à ne pas respecter les moments d'absence, sachant que ces derniers n'étaient que rarement une évasion mais bien le signe d'une forte réflexion.
Lorsque le souverain s’aperçut que Morek attendait ce dernier salua du coup de tête poli dont il avait l'habitude, peu habitué à s’aplatir en courbette, le respect étant de toute manière là.
" - Grand Roi... Nous approchons de la zone ou les escarmouches ennemies pourraient commencer... Je recommande de resserrer le convoi et d'adopter une posture plus resserrées et défensive, ainsi que d'entamer une réduction drastique des comportements pouvant attirer l'attention. Je pense en particulier aux feux et aux fumées. Oui... Aux fumées..."
Il s'approcha de quelques pas.
" - Avez vous choisi le chemin de notre fin d'itinéraire ? Ou souhaitez-vous encore en discuter ? Selon vos ordres et le chemin choisi nous adapterons notre organisation."
Il finit sur :
" -Peut-être devrions nous également prendre quelques instants de pause pour déballer une partie de l'équipement et rendre opérationnelle une partie des armes lourdes de bataille pour le moment non fonctionnelles car repliées pour transport. Notre avancée en serait ralentie, car elles voyagent mieux repliées, mais en cas d'attaque surprise des troupes d'Almis, nous pourrions réduire drastiquement les pertes liées à l'effet de surprise."
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| | | Haldin Barbedrue
Nain
Nombre de messages : 200 Âge : 233 Date d'inscription : 23/04/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 228 ans en l'An 18 • XVI Taille : Petite Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: L'insoumise Ven 27 Jan 2017 - 17:01 | |
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9° Année - XI Cycle Barkios•Automne 5e Ennéade C'est dans ma bulle que je traverse le Zagazorn en compagnie de mes frères d'ici, mes sœurs de là. Le Peuple Dawi réuni pour un nouvel essor, les petites jambes que nous sommes, dans un ultime effort, celui de résonner l’irraisonnable, contenir courroux et courroucés... Le fanatisme n'a jamais mené à bon, comment vivre une vie sans jamais vivre pour soi, question que je me pose lorsque mon bassin ondule agréablement accompagnant la démarche de ma monture. La bulle dans laquelle mon esprit vagabonde, ne m'épargne point des bourrasques. Ma barbe blanche soulevée par le vent glacial me renvoie d'avantage plus loin, encore plus au Nord, là où neige et tempête fricotent, engendrant un bien cruel blizzard. Il n'y a pas Peuple des Montagnes plus coriace, nous sommes sculptés dans la roche, forgés pour survivre aux intempéries que la vie jette au travers de nos pas...Présent parmi tant d'autres, surpris décidément par ce rassemblement, Haldin embrasse du regard la Vallée de la Nérania. Elle est remontée par une colonne vertigineuse, armée composée de milliers de nains. Dans sa mémoire la scène restera figée comme dans une peinture centenaire ; dans sa caboche de nain pas une miette de cette toile historique ne sera oubliée. Milos, le jeune Galioth que Haldin dresse encore, manifeste sa présence par un bruyant sifflement. La monture se déplace hâtivement, ainsi poursuivre le rythme qui lui a été imposé. Il a du mal à refréner sa puissance, faisant preuve d'une certaine fougue, l'animal tire, soulève la tête par à coups, répondant assez mal au mors. Le Bouc de Thanor prenant tout son temps, contraint sa monture à l'arrêt, tout en assimilant l'allure à laquelle avance la colonne. Comme il arrive à toute créature de ce monde, selon les différents degrés de perception, l'animal ressent les maux du présent, tout autant que celles de l'être : prenons par exemple la peur... Milos perçoit les affres du nain. Haldin ressent la nervosité de la bête. En proie à des sentiments les uns plus contradictoires que les autres, le Barbedrue soupire. La bestiole sous son poids respire rapidement. - Calmos Milôôôssss..., joignant le geste à la parole, le nain se laisse glisser sur le flanc de l'animal, atterrissant sportivement sur une terre dure et caillouteuse. De sa saccoche il sort une martingale, qu'il accroche de la sangle à la muserolle, avec l'adresse d'un cavalier aguerri. - Il est nécessaire, mon brave Milos, de corriger les défauts des jeunes..., murmure-t-il à l'adresse de Milos, comme un secret inavouable. Pour toute réponse le jeune Galioth gronde sourdement, bruit de tonnerre. Les bruits. Bruits de roues, de pas, de tant de poids, de nombreuses tonnes, cliquetis d'armures polies, martèlement d'un troupeau hétéroclite, soulevant poussière tout autant que bravoure. Les couleurs. Couleurs de bannières représentant Clans et Unités viennent donner une touche pittoresque au gris minéral des roches, au blanc glacial de l'horizon. Les odeurs. Odeurs de transpiration qui se mélangent, et qui fusionnent à celle des bêtes et de leurs défécations molles ou rondelettes.
Dans l'air un sentiment d'unité, presque palpable ; malheureusement un souffle amer vient aussi caresser visages, ébouriffer barbes et cheveux, haches et casques, mailles et masques...
Car le temps n'est pas à la gloire, et gare à ceux qui tenteraient de prouver le contraire. Si le sourire et la bonne humeur de certains est forcée, d'aucuns affichent un air morose, réalisant peu à peu l'imminence de l'arrivée. Beaucoup se posent quantité de questions, les uns doutent, les autres redoutent, mais aucun pas n'hésite à se mettre en face de l'autre, puis du suivant, et ainsi de suite jusqu'aux Portes d'Almis...
Il est nécessaire de préciser plusieurs choses... En premier lieu, les nains ici présents, ne sont point venus afin de guerroyer contre les leurs. En deuxième lieu, les barbes rassemblés viennent de fait, poser une seule et unique question à l'Insoumise. Si ce n'est pas pour l'amour, ultime supplique pour la paix. Mais le temps n'est plus aux colloques, La Perle du Nord en a laissé quelques traces sanglantes, là-bas à l'Est, et le Fort Rikkazund en a fait les frais. Aux yeux de Haldin la Perle a perdu de sa nacre, ne reluisant plus que par sa noirceur...
- Gromtrommi, le sang devra-t-il couler à tout prix aujourd'hui ? - Si le sang des nôtres est versé, ce sera par Sa faute, et uniquement par la sienne, Athbor.
Le Coléreux a pour idée d'achever sa besogne mortifère. Il est opiniâtre, nous serons résolus.
Traître à son Peuple, le prêtre qui commande ces lieux n'est qu'instrument ; le Morgagrund qu'il manie, n'est qu'arme.
S'il t'arrivait, Langktrommi, d'approcher le Marteau, jamais river les yeux sur lui sera le premier conseil que je me permettrais de te donner. Le premier étant de veiller sur toi et sur tes frères et sœurs. Aussi, s'il t'arrivait de lever les armes, suivre les tactiques et les ordres serait un bon conseil à ne pas oublier. Le sang coulera peut-être, certains le savent, beaucoup le craignent, mais il ne doit pas couler inutilement...
Le Sang des nôtres sera l'Amendement de nos Terres, l'Avènement de notre Puissance retrouvée, grâce à l'unité... Jamais il ne sera dit que les Nains auront plié genou face à la lubie d'un dieu déliquescent. Jamais, m'entends-tu ?
Avec une Poigne de Fer nous essuierons les affronts !
Son flot de paroles n'est que l'amalgame d'abondants ressentis, ceux de l'ombrage et des tourments.
- Autre chose, Langktrommi. N'en dis rien aux jeunes, ils méritent l'espoir, et si l'espoir triomphe ceci n'aura été que la diatribe d'un nain cynique...
Thane des Barbedrue, que les Mânes de nos Aïeux t'Accompagnent et te Protègent.
Le nain talonne une seule fois sa monture, remontant la colonne prestement, soignant quelque bête de bât boiteuse ou réprimandant quelque cavalier négligent. Éventuellement chercher réconfort auprès de son ami Morek. Peut-être ce dernier trouvera-t-il préoccupation plus immédiate à se mettre sous la dent, car seules les bêtes sont censées ruminer sans que cela ne les afflige...
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| | | Guzandrakka
Ancien
Nombre de messages : 2426 Âge : 33 Date d'inscription : 07/05/2014
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 177 ans Taille : 1.49 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: L'insoumise Sam 28 Jan 2017 - 15:42 | |
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Les ennéades étaient passés à un rythme fou depuis la fin du conseil des conseils. Le Zagazon possédait un nouveau Grand-Roi, les jours à venir seraient fait d'or et d'argent même si le chemin à parcourir restait encore tortueux. C'est dans une pièce feutré du Fort-Garmin que son père vint à lui accompagné des anciens du clan Poing-de-Fer. Surpris, Thorgrel resta néanmoins stoïque alors qu'on lui annonçait en ce jours son titre de Thane. Hardrek allait maintenant au devant de nombreuses responsabilités et il ne pouvait cumuler ces deux fonctions sans en léser l'une ou l'autre . Ainsi il accepta genoux à terre, hache retourné, de défendre son clan selon les formules ancestrales qui étaient de vigueur. C'était un grand honneur qu'on lui accordait, aussi important à ces yeux que celui qu'on lui fit en lui confiant le peuple de Lante. Aussi remplirait t'il son devoir comme il l'avait toujours fait. A peine avait t'il put célébrer l'éléction de Hardrek, que le peuple nain se devait de régler nouveau problème. Les nouvelles venues de Rikkazund et des frontières Est de la Haute-Virnée étaient bien sombre. Si l'absence des Thanes de la Nérania était déjà en soit un signe évocateur, quand ont appris dans les rangs du Grand-Thryng que les Almiens avaient agressé d'autres nains, la réaction ne c'était pas fait attendre, le Grand-Roi avait décidé de lever armée afin de leur faire entendre raison. Thorgrel ne voyait pas cela d'un bon œil, toutes les paroles prononcées dans la salle ovale furent ainsi balayé comme glissement de terrain et pourtant il ne pouvait en vouloirs aux siens, les nains de l'Ouest avaient dépassé les bornes.
Alors ils avaient quitté Fort-Garmin et traversé le Kirgion pour rejoindre la cité de Thanor, ils y étaient restés de nombreux jours afin de levé l'armée des clans et les machines de guerre. Morek Tête-de-Fer n'avait pas lésiné sur les moyens, lui pourtant bien plus modéré que les autres, mais encore une fois, il ne pouvait accepter que l'on s'en prenne aux nains d'on il avait la charge. Puis la route reprit, de Brisazilf, ils rejoignirent Lante afin de compléter les effectifs. A nouveau ils restèrent un long moment dans la Cité du Brissalion, Fort-Hardrek fût partiellement vidé de ses effectifs et on arma la cavalerie naine. Thorgrel laissa derrière lui son conseillé Olfdar, car même s'il n'était plus Roi, il restait le Protecteur des Plaines et se devait de garder un œil sur les affaires de la ville. Bolgrim Fier-Marteau était lui de la partie.
Puis la dernière étape du voyage conduis les trois milles nains aux Portes de la Nérania. On appelait ainsi l'entrée de la Vallée à cause des deux pics parallèle qui trônait en guise de jambage. Thorgrel chevauchait à dos de bélier accompagné de sa garde, il avait le regard sévère et gromellait constamement dans sa barbe. Tiraillé à l'extrême par la perspective de tirer la hache contre d'autres nains, son humeur était noir, à la limite de l'antipathique. La colonne armée c'était arrêter et on attendait maintenant les ordres du Grand-Roi, au loin, point de présence des Almiens. On vint alors l’interpeller, le Thane Marteau-de-Givre souhaitait venir tailler le bout de gras. «Baruk Ungrim, fils de Thorgrim. Tes doutes sont partagés, je n'ai moi même point désire de faire couler le sang des nôtres en ces lieux, mais nous ne pouvons tolérer de tels actes. Je connais le Prophète, il n'a pas toujours était ainsi, pourtant je ne pense plus qu'il soit possible de le raisonner.» Thorgrel glaviota pour appuyer ses dires. Il ressentait grande haine à l'encontre de ce nain qui se retournait aujourd'hui contre ceux qui lui avaient tendus la main. « Mais Dun Eyr est un seul nain, suivit sans aucuns doutes par d'autres possédant même vision, mais les Almiens ne la partagent pas tous. J'ai bon espoir que nous arrivions à leurs faire comprendre que le chemin qu'ils empruntent aujourd'hui et celui tracé par un fou. Rassure donc tes Rancuniers, descendant de Belegar, si le sang doit couler, il sera celui des seuls coupables.» Le fanatisme devait être combattu mais sans zèle et avec jugement. Aussi Thorgrel ne doutait pas que son Père prennent la bonne décision, mais il redoutait la fougue d'on était capable Hardrek, car il la partageait. Un instant il releva la tête et tenta de distinguer amont. Haldin des Barbedrue était présent, le Sage du Haut-Conseil serait une aide de choix quand le temps des négociations arriveraient. Il fit alors signe à Ungrim. « Joint toi à moi Thane des Marteau-de-Givre, remontons la colonne et allons rejoindre le Grand-Roi, nous ne devrions pas tarder à pénétrer dans la Nérania.» Thorgrel patienta le temps qu'on amène une monture à son homologue, puis commença a remonter la file. Quand il aperçut au loin le sentier qui menait a l'Almion, il ne peut s'empêcher de repenser une nouvelle fois au Kharogan et aux nombreux frères tombés sur cette même route.
Dernière édition par Thorgrel Poing-de-Fer le Sam 4 Mar 2017 - 16:45, édité 1 fois |
| | | Hardrek Poing-de-Fer
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| Sujet: Re: L'insoumise Sam 28 Jan 2017 - 20:24 | |
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Morek vint tirer le roi de ses sombres réflexions sur l’inconstance de l’amitié en lui demandant quelles précautions devraient être prises au niveau des équipements de siège, étant donné que l’armée se rapprochait chaque jour un peu plus de la zone sous contrôle d’Almis. Certes la cité elle-même se trouvait encore assez éloignée, mais de petits groupes de guérilla ou des fortins isolés pourraient se dresser sur leur chemin. La Voix de Thanor proposa des mesures de sécurité qui ralentiraient l’avancement de l’armée afin d’en renforcer les capacités de défense.
Cela serait sage en temps habituels, mon ami, mais cette campagne est bien particulière et la vitesse doit prôner sur la prudence. D’ailleurs, il est temps de réunir un conseil de guerre tant que nous le pouvons encore. Je veux que nous soyons tous bien au fait de nos objectifs avant d’avancer plus avant au Nord.
En quelques instants, les adroits dawis de Thanor en charge de l’intendance installèrent une tente de commandement sous laquelle Hardrek et les principaux Thanes se retrouvèrent autour d’une carte et de chopines bien remplies. Haldin Barbedrue fut également invité à y participer, son grand âge et sa sagesse étant gages de bons conseils en ces temps troublés. Après s’être humecté le gosier d’une large gorgée de bière, Hardrek prit la parole :
Thanes, Almis est notre objectif. Cette cité, sous la férule des fanatiques de Mogar, a rompu la paix du Zagazorn en attaquant Fort Rikkazund et en refusant de participer à l’Athinkalan. Cette campagne militaire a comme objectif de ramener toute la vallée de la Nérania dans l’obéissance à la couronne et d’y affaiblir suffisamment le pouvoir que les prêtres y ont illégitimement pris pour s’assurer qu’ils ne seront plus sources de troubles à l’avenir.
Le roi regarda les barbes qui l’entouraient. La carte déployée devant eux montrait la région dans laquelle ils allaient pénétrer. Sans doute plus d’un Thane se demandait-il en cet instant le prix que la guerre exigerait d’eux et de leurs clans.
Soyez assurés, Thanes, que certains à Almis n’hésiteront pas à faire couler le sang des dawis pour conforter leur pouvoir. Ce sont ces rebelles qui portent la responsabilité de l'assaut sur Fort Rikkazund, mais je refuse de me résigner à commencer mon règne par un massacre. Chaque dawi qui tombe sous les coups de ses frères est une perte pour le Zagazorn dont nous mettrons longtemps à nous relever. Nous possédons un avantage militaire certain grâce à notre nombre, et je remercie chaque clan qui participe à cette expédition pour sa loyauté. Cet avantage, je compte l’utiliser pour limiter les effusions de sang. Moins d’une décennie a passé depuis le Voile, nous devrions être occupés à nous renforcer et non pas à nous entretuer.
L’attention augmenta dans la pièce. Aucun dawi ne pouvait envisager de se battre contre ceux de sa race sans ressentir une pulsion de dégout. En Péninsule, les humains ne s’embarrassaient pas de tels préjugés, mais ces longues-jambes ne comprenaient rien à la notion d’honneur.
Voici mes ordres : à partir d’aujourd’hui, nous accélérons notre marche pour arriver aussi vite que possible devant les portes d’Almis. Je veux prendre Dun Eyr et ses séides de vitesse, les empêcher de se préparer à notre arrivée ou même d’apprendre que nous marchons vers le Nord. Thane Marteau-de-Givre, Thane Elrum, je charge vos clans d’assurer l’avant-garde. Dispersez vous en un large arc de cercle, il y a surement des postes avancés almiens sur notre route, neutralisez-les et empêchez quiconque de prévenir Almis de notre approche ou de la taille de notre armée. Thane Fière-Main, vous les suivrez de près par la route afin d’aller leur apporter un soutien si une position ennemie s’avérait trop coriace. Acceptez les redditions, mais ne laissez en aucun cas échapper vos adversaires. Le sang qui hélas coulera lors de ces combats évitera que se produise un massacre amplement plus terrible par la suite. Nous vous suivrons à quelques heures de marche avec le gros de l'armée, qui reste sous le commandement du Thane Poing-de-Fer.
Hardrek avait longuement réfléchi aux Thanes à qui il pourrait confier une mission aussi cruciale pour la réussite de son plan. Le clan Marteau-de-Givre avait maintes fois prouvé sa valeur martiale à Kirgan et lui était farouchement fidèle, ce qui le désignait d’office. Les Fière-Main étaient eux reconnus pour la qualité de leurs armures, en faisant malgré leur petit nombre un bataillon de choc d’infanterie lourde apte à faire tomber une position solidement fortifiée. Quand au clan Elrum, dont le Thane s’était un temps élevé contre lui lors de l’Althinkalan, Hardrek souhaitait ainsi montrer à tous qu’il ne leur tenait pas rigueur du passé et qu’il accordait sa confiance à tous ceux qui lui juraient loyauté.
Ainsi organisée, l’armée avancerait en éliminant sur son chemin toute capacité de détection. Et si un espion s’approchait par les flancs ou l’arrière pour tenter de les dénombrer, il lui faudrait ensuite faire un large détour pour éviter les trois clans en l’avant-garde. Thorgrel étant seigneur de Lante et ayant déjà une belle carrière militaire derrière lui, il constituait un choix cohérent pour mener le gros des troupes en cohésion avec Morek pour la logistique. Sur la carte, le doigt d’Hardrek suivit l’itinéraire prévu pour l’armée et s’arrêta sur Almis. Si son plan fonctionnait, son armée y arriverait alors que Dun Eyr les croirait encore occupés à amasser des troupes dans la région de Lante.
Les prêtres de Mogar sont peut-être prêts à mourir pour leurs idéaux, mais je doute que tous les dawis d’Almis soient aussi fanatisés qu’eux. Si nous arrivons par surprise devant leurs portes en alignant une supériorité numérique qui rendrait vaine toute résistance, ils accepteront de mettre bas les armes et nous éviterons une bataille certes victorieuse mais dont nous garderions tous un gout amer en bouche. Mes conditions envers Almis ne seront ni cruelles ni drastiques : la cité sera occupée par une force militaire fournie par Lante, en charge de veiller à la paix dans cette région le temps que les Thanes locaux soient en mesure de l’assurer par eux-mêmes. La liberté de culte sera préservée, seuls les plus hauts prêtres responsables des troubles seront bannis.
Le roi avait choisi de ne confier qu’à Lante la sécurité militaire d’Almis, craignant que les soldats en provenance de Thanor ne soient tentés de mener eux-mêmes des représailles. La cité maritime prônait souvent la paix mais l’histoire avait montré que face à la trahison ils ne reculaient devant aucun obstacle pour obtenir leur vengeance. Haldin, membre honoré du conseil de Thanor, avait lors de l'attaque de Fort Rikkazund faillit tomber entre les mains des almiens. Quant aux soldats ayant protégé sa fuite, ils avaient été cruellement humiliés et torturés.
Voix de Thanor, votre cité a été trahie par les almiens alors que vous n'aviez eu envers eux que des gestes d'amitiés. Quelles réparations demandez-vous pour ce grave préjudice ?
Certes, Hardrek n'était pas responsable des événements de Fort Rikkazund, mais la tradition du Zagazorn faisait aussi porter au Grand-Roi le rôle de juge dans de telles affaires risquant de dégénérer en d'impitoyables vendettas. Peu de races peuvent s'accorder d'un honneur bafoué, les nains encore moins que les autres tant leur rancune se révèle tenace. Mieux valait trancher immédiatement le nœud gordien et voir ce que Morek, probablement conseillé par Haldin, allait exiger.
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| | | Morek Tête-de-fer
Nain
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| Sujet: Re: L'insoumise Mer 1 Fév 2017 - 2:04 | |
| Morek intégra l’ordre du grand roi sans résistance. Les deux solutions étaient de toutes manières possibles, et les variables indépendantes entrant en jeu pour déterminer laquelle des deux était la meilleure étaient impossible à quantifier. Au final la décision à prendre était intrinsèquement arbitraire et empirique.
« A vos ordres. Nous allons réunir le conseil… Je fais également passer vos ordres concernant l’avancée du convoi. »
Morek s’éclipsa quelques minutes, donnant des ordres pour qu’on retrouve et fasse remonter en première ligne les principaux protagonistes de cette expédition. Il fallut une petite dizaine de minute pour réunir le petit groupe de barbes, qui s’était dispersé au sein du grand convoi. Morek salua ceux qu’il n’avait pas encore vus. Il s’approcha d’Haldin. Les loups de Basse Virnée avaient l’habitude de chasser en meute. Les nains de Thanor n’étaient pas très différents. Et Haldin était plus qu’un ami pour Morek, c’était le doyen du conseil et une référence pour sentir l’humeur des nains Thanorien. Car Morek dans sa froideur technocratique, n’était pas toujours à même de sentir les émotions de ces comparses Thanoriens.
Haldin, s’il était non moins original dans sa catégorie comparée à Morek, était plus philanthrope que ce dernier. Morek acceuillit le nain avec un signe de la tête et l’ébauche d’un sourire. C’était si rare de voir cela que c’était la preuve qu’Haldin disposait d’un statut particulier dans le cœur si froid de Morek.
Entrant dans la tente de commandement qui avait été montée en prévision du bivouac nocturne, Morek constata que des bières les attendaient. Il en prit une choppe par principe, mais il n’avait pas soif. Il laissa le roi boire et parler. Les objectifs de la campagne militaire étaient clairs. L’exécution serait plus aléatoire, car ces mots pouvaient cacher bien des réalités. Selon le niveau ‘d’affaiblissement’ que l’on souhaitait infliger à Almis.
Morek présupposait rationnellement que si l’ennemi avait attaqué à Fort Rikkazund, la campagne était militaire de leur côté également. Si la stratégie du choc était possible dans le cas présent, il ne paraissait pas évident que la raison soit à la source du raisonnement des Almiens. Car il fallait bien avouer que l’attaque du fort et la prise d’otage de nains de Thanor ne répondait à aucune logique stratégique. Aucune. C’était même un suicide autant politique que militaire. Car avec le poids industriel de Thanor dans leur rang, Lante et Kirgan n’avait aucune difficulté à engager une campagne loin de ses bases logistiques.
Il était amusant de voir que le royaume recomposé était d’ores et déjà complémentaire dans le rôle que les cités pouvaient y jouer.
Le grand roi précisa qu’il ne souhaitait pas faire couler le sang. C'était peut-être un peu tardif. Mais au moins jouait-il son rôle. La diplomatie permettait de limiter le sang versé. A ce stade des opérations, avec une invasion en règle, on pouvait au mieux espérer choquer suffisamment les esprits pour espérer une reddition pacifique. En espérant que les Almiens fassent preuve de mesure et que les royalistes fassent preuve de retenue. La Voix estimait les probabilités faibles. La possibilité d’une issue par le haut était suffisamment probable pour ne pas être considérée négligeable, mais il ne comptait pas trop dessus. A ce stade de toute manière, il n’était pas l’auxiliaire diplomatique du grand roi. Ce dernier n’avait pas besoin de lui dans ce rôle, c’était clair. Et il ne cherchait pas à l’être. Il s’agissait de plus clairement d’une rivalité entre le grand roi et le prophète Almien qui transcendait leurs rôles de pouvoir et portaient sur les deux dawis.
Il fallait apprendre les limites de son influence. Et si Morek souhaitait conserver une influence et peut être même une amitié auprès du Grand Roi, il fallait apprendre à ne pas présager justement de ces dernières. Rester respectueux.
Il décida d’accélérer la marche de l'armée. Cela en revanche serait plus laborieux. Il fallait réfléchir à un stratagème pour améliorer la cadence d’avancée des engins de siège. Cela ne se ferait pas tout seul. Morek réserva là encore son jugement, puisqu’on ne lui avait pas demandé son avis. Mais il craignait qu'à trop tirer sur la corde, les guerriers de Thanor et principalement les artilleurs n'arrivent sur le champ de bataille Almien épuisés. Changeant brusquement d'avis après avoir étudié à toute vitesse la question dans sa tête, il prit la parole entre deux sorties du roi.
« Grand Roi, nous ferons notre possible pour pousser encore nos hommes à accélérer. Je salue Kirgan et de Lante, dont les guerriers sont époustouflants de vigueur. Pour autant Grand roi, et vous Seigneur Poing de fer, il me semble que vous êtes avec le temps habitués bien plus à l'infanterie ou l'infanterie montée et moins au matériel d'artillerie. Nos balistes, nos convois de matériels pour les tours de sièges et pour les autres machines de jets. Tout cela est déjà proche de la vitesse maximum. Surtout par un chemin aussi mauvais que celui que nous empruntons. Si vous souhaitez accélérer au delà d'un dixième de notre vitesse actuelle, je ne disposerai pas de suffisamment d'hommes pour assurer un roulement entre l'avant et l'arrière garde et le convoi va s'étirer en longueur jusqu'à se scinder en deux. Oui... En deux...
C'est naturellement une possibilité, mais dans ce cas il faudra savoir que l'artillerie de siège, le génie et les sapeurs n'arriveront environ que...»
Il marqua une demi seconde de pause.
« Selon toute probabilité, environ huit heure après le gros de la troupe devant Almis. Plus quatre heure de préparation sur place pour être opérationnels. Soit une demi journée au total. »
Il prit un intérêt certain à constater la répartition des rôles militaires qu’organisait le grand roi. Morek était un politicien, comme tous les nains du conseil de Thanor, mais il était peut-être le plus technocrate de tous les politiciens du conseil de Thanor. Lui voyait dans chaque affaire politique un problème d’ingénierie sociale. D’où son besoin de se reposer sur l’avis bien plus sociable d’amis comme Haldin.
Morek ne courait pas après les médailles, et ne voyait dans le combat aucun honneur particulier. C’était au final un très mauvais guerrier nain. Il voyait le combat comme un problème à résoudre, et dont la solution la plus simple était la meilleure. Non il n’était pas le guerrier nain au code si honnorable. Le meilleur combat était celui le plus court possible pour Morek. Celui qui finissait dans un temps record, et en fournissant le moins d’effort possible, par la neutralisation, si possible permanente, de son adversaire. Il avait inventé de très jolies solutions à cet épineux problème. Mais l’assemblée ne les auraient pas toutes trouvées ‘honorables’. Là encore il fallait savoir se taire sur ses réelles pensée.
Le grand roi confirma la stratégie de la surprise et du choc. Morek se gratta derrière l’oreille. Il jeta un regard en coin à Haldin signifiant : ‘pourquoi pas ?’.
Il fut très amusé -si l’on pouvait réellement parler d’amusement- de constater que Thanor ne participerait pas à l’occupation. La raison ne fit guère de doute à l’esprit de Morek. La Voix et le conseil de Thanor paraissaient-ils donc si impitoyables que l’on ne souhaitait pas les voir participer à une telle tâche ? Il est vrai que Thanor rendait les coups de manière parfois disproportionnée. Mais on ne pouvait pas en vouloir à la cité de ne pas faire dans la dentelle. Il fallait aussi savoir se faire respecter.
Après ils savaient aussi respecter des ordres. Mais bon… Puisque le roi en avait décidé ainsi… Justement il respecterait ses ordres. Après tout ils avaient d’autres chats à fouetter que de garder Almis. Si le roi souhaitait réellement imposer la corvée à Lante seule, cela n’était pas réellement un problème pour Morek. C’était pour partie illogique, mais l’arbitraire n’avait besoin d’être logique. Il tenterait de trouver une explication au conseil un peu moins inconvenante que le manque de confiance de leur roi envers leurs troupes. Il prétexterai que Thanor faisait déjà un effort suffisant sur le ravitaillement… Pour ce qui était de la liberté de culte, lui s’en fichait. De toute manière il espérait bien damer un jour le pion aux Dieux à l’aide d’une équation… Si ce n’était pas lui, alors un de ses descendants. Alors de là à leur consacrer un culte… Mais là encore, il ne souhaitait pas le dire. Et faire partie de la société naine avait ses nécessités, y compris dans la liturgie. Sa compagne lui avait interdit d’en faire la moindre mention à quiconque.
On posa la question de savoir ce que Thanor voulait pour le fort Rikkazund.
« Thanor n’attend rien d’Almis ou de vous. Grand roi… Je souhaite simplement le retour de mes nains à Thanor… Et la justice pour eux s’il ont été maltraités… Oui… Maltraités… Il ne s’agit pas ici d’apprendre à une autre race à nous respecter. Là j’aurai conseillé que l’on déploie un exemple de notre fureur. Mais là il s’agit de la folie de nos frères. Nous devons être compréhensifs… Oui… Compréhensifs… Almis va déjà payer son affront de son indépendance… Ne demandons pas trop… Qu’en penses-tu Haldin ? Penses-tu que cela soit suffisant ? Oui… Suffisant. »
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| | | Haldin Barbedrue
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| Sujet: Re: L'insoumise Jeu 2 Fév 2017 - 19:01 | |
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- Bouge don', couillon d'la lune, s'écrie Haldin, sans plus prêter attention au nain qui, en travers de sa route essaye tant bien que mal de rajuster sa selle.
Sans avant marmonner que de nos jours les jeunes sont aussi adroits qu'un cabri nouveau né, il s'élance dans une folle cavalcade et pousse un rugissement animal. La colonne semble s'être arrêtée. Il est temps pour lui de la remonter, ainsi rejoindre Morek qu'il n'a toujours pas revu depuis nombreuses heures, affairé qu'il est à gérer le rythme des troupes et des machines dans une sublime rotation que lui seul maîtrise.
À lui de crier à tue-tête, alors que Milos accélère de plus belle - trop heureux de galoper - à l'adresse de toutes et tous :
- Mes sœurs et mes frères, marchons encore et toujours, allons nous faire entendre, sous nos bannières accueillir nos cousins ÉGARÉS, et MONTRONS-LEUR, LE CHEMIN !, puis de rajouter dans sa barbe : s'il est toutefois encore temps...
Le Maître Éleveur de Thanor disparaît entre deux guerriers, laissant derrière lui clameurs d'espoir plutôt que cris de haine. Haldin sourit comme un parent le ferait devant un fils plein d'avenir. Ces quelques graines semées auront-elles le temps de germer et qui sait, de calmer quelques ardeurs parmi les plus opiniâtres ?
Les visages blafards défilent sous ses yeux grands ouverts. Les airs sont hagards, les regards sont bavards...
C'est tout juste s'il arrive à temps devant une tente que Morek et plusieurs autres s'apprêtent à pénétrer. À l'intérieur de celle-ci le Grand-Roi patiente sûrement ; d'autres Thanes et Éminents Nains doivent faire de même, tirant sur leurs brûle-gueules, le tabac bien tassé. L'heure est à l'organisation, le Conseil de Guerre va commencer.
D'un geste de la tête rapide mais explicite La Voix invite Le Bouc à le suivre à l'intérieur. Haldin saute de sa monture, mais avant de s'engouffrer à son tour à la suite de son ami, il s'empare sans demander son avis, des prochaines minutes d'un jeune nain désœuvré. Tout autour d'eux des petites tentes protectrices en prévision du grand froid nocturne.
- Il s'appelle Milos. Tu peux l'attacher vers là-bas, si si, vers là-bas. La longe, pas trop longue, et attention à sa queue, elle est nerveuse. Bon bon.
Il toise quelques instants le nain perplexe, alors qu'une froide brise s'insinue entre les mailles pour certains et les cuirasses pour d'autres.
- Eh... Mon garçon. J'ai une vingtaine d'amandes dans la sacoche... Oui, celle-là, celle de droite. Mange-les si tu veux, ça donne des forces, et merci... Je te voyais tellement perdu... Mais le travail c'est la santé, comme qui dirait... Haldin s'approche de l'entrée et fait volte-face. Si tu l'veux bien, desserre-lui don' la sangle d'un ou deux crans. Puis il disparaît dans cette tente que lui-même a aidé à assembler lors des préparatifs, choisissant les meilleurs tissus, les bois les plus solides et les cuirs les mieux tannés.
La pièce qui se cache sous la toile est sobre, quelques peaux dispersées décorent et réchauffent l'atmosphère à sa façon, alors que brûle un feu sous une marmite déjà bien fumante. Sur une table centrale, les choppes de bières martèlent la table à mesure que les nains s'abreuvent, le liquide se répand sur la surface boisée ainsi que dans les barbes et les mentons de ces êtres assoiffés. Haldin n'est pas là par hasard, car sa gorge desséchée le fait souffrir. Il ne peut réprimer un sourire en rentrant, l'odeur du houblon chatouillant agréablement ses narines. Certes sa peau d'ours posée confortablement sur ses épaules, ne peut rivaliser avec les armures brillantes et polies, mais le poil est long et soyeux, et dansent à chacun de ses pas.
- Mes frères, je vous salue tous, dit-il en mettant trois secondes un genou à terre avec la fluidité d'un Garaz et l'aise d'un guerrier. Alors qu'il achève d'une traite sa première bière et s'apprête à se resservir, le Grand-Roi s'exprime, tout en dépliant une Carte du Territoire sur la table. Certains observent le grand parchemin avec attention, d'autres le survolent des yeux et tendent l'oreille. Les ordres sont expédiés avec la concision renommée du Roi, et son charisme habituel. Il est vrai que question tactique je n'avais eu ni le temps ni l'envie de m'y attarder, trop occupé que j'étais à soigner Quatre Jambes par-ci, gronder Petites Jambes par-là. Je laisse de ce fait, soin aux fins stratèges, tel que Hardrek et ses loyaux capitaines, de préparer leur approche politique et martiale. Je ne suis pas un de ces pions importants... Utile. Juste utile mais point indispensable.
- Voici mes ordres : à partir d’aujourd’hui, nous accélérons notre marche pour arriver aussi vite que possible devant les portes d’Almis. Je veux prendre Dun Eyr et ses séides de vitesse, les empêcher de se préparer à notre arrivée ou même d’apprendre que nous marchons vers le Nord.
Au Roi de confirmer sa façon de voir les choses, dans l'optique de surprendre Almis. Mais derrière les yeux calculateurs de son ami, Haldin avait perçut plus tôt un léger désarroi, jusqu'à ce qu'il réfléchisse et dégote par la force de ses méninges d'autres possibilités, d'autres probabilités. Aux dernières paroles du Roi, Morek signifia au Bouc un ''pourquoi pas'' muet qui fit rire intérieurement le nain. Mais il savait aussi que les conseils de Morek deviendraient des ordres au sein même du conflit, lorsque le temps viendrait à manquer, et que le pragmatisme et la réactivité seraient des aptitudes avec lesquelles jongler.
Lorsque son ami l'invita à donner son avis quant à Thanor et aux réparations pour le préjudice de Rikkazund, Haldin s'éclaircit la voix d'une lampée mousseuse, et revint au préalable sur quelques points.
- Les conditions de notre Roi envers Almis sont sages.
Aussi, les méthodes sont compréhensives, dans la mesure où certains Almiens baisseront les armes pour une réédition mais...
Mais où d'autres n'hésiterons pas à le faire.
En vue des circonstances et des événements passés, nous ne pouvons avoir diverses déductions. Rikkazund n'est plus, la Porte de Thanor si j'ose dire, envolée, claquement de doigt, brûlée par nos soins, afin de couvrir la fuite de nos défenseurs.
Sa voix devient aussi grave que celle d'un tonnerre prophétique...
Sachez tous que certains braves soldats ont sacrifié leur honneur... Sachez qu'ils ont été rasés puis torturés. Le Sang a déjà commencé sa Fuite Mortelle... Oui... Nous devons arriver vite... Très vite... Ploc... Ploc, le Sang coule... Nous sommes le Garrot...
Puis se radoucit enfin, avec un accent de conclusion.
Les Nains de Thanor, ne sont point vengeurs, seulement blessés. Récupérer les Dawis enlevés par les Almiens est le meilleur dédommagement possible. Le déshonneur pèse déjà assez sur leurs épaules maudites...
Oui, maudites épaules et maudite souche, avilie par Mogar...
Bon, et maintenant j'ai soif bordel !
Raclement de gorge.
Mmmhh...
Lorsqu'il esquisse un sourire, des airs de Knublstubi viennent un court instant balayer les deux cent vingt et un ans de Haldin.
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| | | Ungrim Marteau-de-Givre
Nain
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| Sujet: Re: L'insoumise Dim 5 Fév 2017 - 13:32 | |
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« Joins-toi à moi, Thane des Marteau-de-Givre, remontons la colonne et allons rejoindre le Grand-Roi, nous ne devrions pas tarder à pénétrer dans la Nérania. »
« Avec plaisir. J’étais justeùent curieux de voir les plans pour la suite des opérations. Je te remercie également pour tes sages paroles, elles sont celles d’un digne dirigeant, je les rappoorterais avec plaisir aux miens ! »
Les deux nains patientèrent alors, le temps qu’un soldat apporte une monture à Ungrim, avant que le duo de Thane ne commence à remonter la file en direction du commandement. Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent sur un petit promontoire, où était établi une tente. Ils déposèrent leur montures, avant de pousser les pans, et de pénétrer dans le QG de campagne improvisé. Plusieurs dirigeants se tenaient déjà là. On pouvait aisément reconnaître Morek Tête-de-Fer, la Voix de Thanor, Haldin Barbedrue, membre du Haut-Conseil, et plusieurs autres Thanes, en plus de la présence du grand roi.
« Mes seigneurs. » Ungrim s’inclina d’un mouvement assuré la tête, avant de diriger son regard vers le roi. « Grand roi.»
Il s’installa ensuite autour de la table, près des Thanes Elrum et Fière-Main, avant de prendre une des chopes mises à disposition et de se délecter de son contenu. Il était réconfortant de savourer une bière de qualité. Les conditions de marche et la distance parcourue ne faisant que rendre cette pause tactique plus agréable. Le roi s’avança alors, dépliant une grande carte, qu’il installa sur la table, avant de commencer à détailler la suite des opérations.
« Thane Marteau-de-Givre, Thane Elrum, je charge vos clans d’assurer l’avant-garde. Dispersez-vous en un large arc de cercle, il y a sûrement des postes avancés Almiens sur notre route, neutralisez-les et empêchez quiconque de prévenir Almis de notre approche ou de la taille de notre armée. Thane Fière-Main, vous les suivrez de près par la route afin d’aller leur apporter un soutien si une position ennemie s’avérait trop coriace. Acceptez les redditions, mais ne laissez en aucun cas échapper vos adversaires. »
Le Thane dégagea alors sa cape de ses épaules, pour libérer ses bras, et ainsi porter une main à sa barbe en scrutant la carte. Il prit ensuite la parole, dès qu’Hardrek eu terminé :
« Il en sera fait ainsi. S’il est possible, mes troupes et moi éviterons de faire couler le sang. C’est d’ailleurs là que mes martelliers se montreront utile ; une frappe bien placée peut aisément mettre hors d’état de nuire, sans pour autant risquer une blessure mortelle ou trop grave.» Il prit alors un ton presque ironique. « A condition de bien s’en servir, évidemment... » Il rit alors vaguement, avant de reprendre un ton plus sérieux. « Mais pour en revenir au fait, la plupart des avant-postes indiqués sur la carte ne devraient pas poser de soucis. Ils ne sont probablement même pas tous occupés, le soucis sera de les atteindre rapidement malgré le terrain escarpées, mais je pense que ça devrait aller. Nous réfléchirons également à une approche, pour les quelques passages au dessus de l'eau, vu qu'il semble indiqué ce des poste avancés se trouve à l'extrémité. Et même si d'autres avant postes non répertoriées ont été dressés, il sera facile de les encercler, et quelques cavaliers bien placés devraient pouvoir, sans mal, rattraper les éventuels fuyards. Le seul souci se situera probablement ici… » Il pointa alors du doigt un poste fortifié, qui semblait bien placé, et selon la carte, plus grand que les autres. «Selon les plans, il est en bord de falaise, ce qui oblige une approche frontale. Le seul autre accès semble être ce pont à l’arrière, mais il n’y a apparemment aucun accès, mis à part traverser le poste. Et sachant que c’est le dernier avant l’arrivée à Almis, il faudra probablement s’attendre à une forte résistance, et une garnison probablement plus importante. Enfin, je m'y attend, vu sa position favorable, il serait stupide de le laisser à l'abandon...»
L’assemblée constata le problème épineux qui leur faisant face. Si un seul défenseur réussissait à fuir, et bloquer, ou même détruire le pont derrière lui, s’il s’agissait d’un pont de bois, il n’aurait que quelques heures à chevaucher avant d’arriver à Almis pour donner l’alerte. Et vu la vitesse de déplacement de l’armée, Almis aurait au moins une journée pour se préparer à l’assaut, ce qui pourrait se montrer gênant, car plus l’armée met de temps à arriver, plus les prêtres pourraient galvaniser les foules et les troupes pour les pousser à l’affrontement. Ungrim demanda alors une carte un peu plus petite, et fit mander, une table pour s’y installer, avant de reprendre la parole.
« Dans tout les cas soyez assurés que nous ferons notre possible pour préparer le terrain. J’invite également mes confrères Fière-Main et Elrum à se joindre à moi, nous pourrons ainsi étudier plus en détail la stratégie à adopter. L’assemblée ici présente pourra alors se concentrer sur d’autres problèmes. J’invite également le seigneur Tête-de-Fer à se joindre à nous, peut être son inventivité et son esprit ingénieux nous permettront-ils d’optimiser notre progression, et de créer une stratégie à laquelle nos adversaires ne s’attendront pas. »
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| | | Guzandrakka
Ancien
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| Sujet: Re: L'insoumise Mar 7 Fév 2017 - 18:24 | |
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Les mots échangés furent sages et les ordres donnés clairs. Thorgrel, les mains posés sur le manche de sa hache, patientait dans un recoin de la tente de commandement. Comme il l'avait espérer, l'Ancien Barbedrue prôna la clémence pour les Almiens et c'était la honorable geste. Et pourtant, le Wyrdremgi savait que le sang coulerait bientôt, car il en était ainsi quand on suivait la voix des haches et des marteaux. Il adressa alors prière silencieuse à Ikthor le Puissant en le conjurant d'inspirer la clairvoyance des guerriers afin qu'ils ne cèdent pas à la haine tant reproché aux fanatique Mogarite.
Le Thane Marteau-de-Givre fût alors un constat lucide de la situation et semblait prêt pour le branle-bas de combat, les clans Elrum et Fière-Main l'étaient tout autant. Le pragmatisme légendaire des nains ne s'appliquait jamais mieux qu'en temps de guerre et le Grand-Roi avait demandé de jouer sur la vitesse, ce premier conseil de guerre touchait donc déjà à sa fin. C'est à contrecœur qu'il laissa le privilège de la bière aux anciens, l'esprit déjà trop tourné vers les futurs affrontements. Néanmoins ceci n'était que partie remise. S'adressant à tous il s'était déplacé en face de son père tout en faisant serpenter un doigt sur la carte déployé « Nous utiliserons la même formation que lors du Kharogan, la cavalerie avancera de tête, trois cavaliers de front, rangs serrés. Viendra en suite une partie l'infanterie lourde astreinte à la protection du convoi en formant un cercle fermé autours de ses flancs. L'initiative sera aux ingénieurs de Thanor quand à la meilleur façon d'agencer les machineries dans celui ci. L'arrière sera alors fermé par le reste des forces. Cette route ne m'est pas inconnu mais elle est traître, ses passes se piègent facilement, il nous faudra redoubler de vigilance.» Les gobelins eux même avaient réussis à bricoler de bric et de brac de mortels embuscade, que pouvait-on donc espérer de la part de nain revanchard se sentant acculés ? Sûrement rien de bon. « Même si je porte de fort doute à ce sujet, nous ne sommes pas à l'abri d'une maraude gobelines. Les chiens des éleveurs de Basse-Virnée et du Brissalion qui suivent nos pas seront de précieux alliés contre les grobis.» La Nérania recellait toujours en son sein moulte de ces engeances verdâtre.Resserrant les sangles de son casque taillé dans l'os puis portant la hache à l'épaule. « Le village de Gromgrund ce trouve à moins de deux heures de marche, si l'avant-garde ne croise pas de résistance avant, nous pourrions y faire rapide halte et ainsi levé le voile sur le silence des clans Marteau-de-Fer et Brûle-Hache. Le Thane Kazadröm était absent lors de l'Athinkalan.» C'était sombrement qu'il avait clôturer sa tirade, un sous entendu que personne ne souhaitait envisager mais d'on la question demeurait : Étaient t'ils tous passés dans le camp adverse ? Si c'était le cas, les premiers combats arriveraient plus tôt que prévu. Mais Thorgrel doutait réellement de cela, n'ayant par le passé jamais décelé un quelconque fanatisme dans leurs rangs. «J'en va maintenant à la coordination des guerriers, Grand-Roi, j'attendrai le signal de marche en tête de colonne. Anciens et Thanes, que les sept soient avec nous.» C'est sur cette dernière recommandation aux sept fils de Mogar additionné d'une révérence de la tête que le Thane Poing-de-Fer quitta la tente.
L'agitation gagna bientôt toute la colonne qui se restructurait avec les premiers ordres. Un jeune Altrommi à la barbe rousse s'approcha alors, engoncé de son armure. Il tendit d'un bras solide l'étendard du clan à Thorgrel qui le saisit en grommelant un remerciement. En selle sur son bélier caparaçonné , le Wyrmdrengi s'en allait à la guerre.
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| | | Hardrek Poing-de-Fer
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| Sujet: Re: L'insoumise Ven 10 Fév 2017 - 14:55 | |
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Une fois le conseil de guerre achevé, les clans destinés à assurer l’avant-garde prirent sans plus tarder la route du Nord, tandis que le reste des troupes se plaçait dans la formation indiquée par Thorgrel avant de suivre à son tour l’étroit chemin menant à la cité rebelle. Hardrek ne se mêla pas de ces affaires, toute intervention de sa part ne pouvant qu’affaiblir l’autorité dont son fils devait faire preuve vis-à-vis de l’armée. Par moments, le roi se prenait à regretter l’époque où il pouvait lui-même mener les dawis à la bataille, sans se soucier de sa sécurité. Ces temps là se trouvaient révolus, le Zagazorn ne pouvait se permettre de perdre son souverain fraichement désigné.
Après quelques heures de marche, l’armée arriva en vue du village de Gromgrund, que Thorgrel avait indiqué comme constituant leur première étape. A la surprise générale, ils n’y trouvèrent que quelques éclaireurs laissés là par les clans de l’avant-garde. Des Marteau-de-Fer et des Brûle-Hache, nulle trace… rien… que dalle... le village se trouvait totalement désert. D’un certain côté, cela constituait une bonne nouvelle car ils disposaient d’un endroit où bivouaquer pour la nuit sans avoir à se battre. D’un autre côté, l’absence de deux clans importants de la région ne manquait pas d’inquiéter les Thanes : s’étaient-ils repliés sur Almis pour participer à la défense de la cité ? Se trouvaient-ils dans les environs prêts à mener des combats d’arrière-garde ? Ou avaient-ils été chassés de chez eux par les séides de Dun Eyr ?
Trop de questions, trop peu de réponses.- hrp:
Post court, mais Hardrek n’aura pas grand-chose à faire dans l’immédiat.
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| | | Guzandrakka
Ancien
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| Sujet: Re: L'insoumise Dim 19 Fév 2017 - 17:57 | |
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Dans Gromgrund, plus une barbe qui vive. Thorgrel était resté à ses portes un long moment, contemplant le spectacle. Moins d'une année c'était écoulée depuis la reprise de ces lieux à l'engeance verte et voila qu'à nouveau la demeure ancestrale des Marteau-de-Fer se retrouvait abandonné. Accompagné de quelques uns de ses guerriers, ils avaient fouillés prestement les bâtisses qui jalonnait le chemin de la Grandsalle. Partout l'on pouvait voir les traces du combat, le sang séché recouvrait encore les moellons. Pourtant, point de corps gisant, point de squelettes laissaient aux bons soins des bêtes, subsistait uniquement les vestiges d'un colossale bûché d'on le vent charriait toujours les cendre. Quand ils arrivèrent à la demeure du Thane, même amer et brutal constat. Le Wymdrengi songea un instant à quelques sombres magies, ou bien pis. Levant les yeux au ciel, il resta un long moment ainsi, tentant de perçer la couche opage de nuages qui formaient un patchwork menaçant dans le firmament. « Fouillez les greniers et les forges, ne laissons rien à porter des mains de ceux qui retourneraient vivres et armes contre nous. » Crachant un lourd glaviot au sol, il se doutait néanmoins de la fructuosités de ces recherches. «Jortan, va, le Grand-Roi doit savoir. Dit lui que nous devrions laisser ici un contingent de guerrier vaillant, ils couperont toute chance de fuite à ceux qui échapperaient au gros de nos forces et empêcheraient ces mêmes fuyards de trouver refuge dans les mines.» Le soldat caparaçonné dans sa lourde armure s'en va au pas de course sans demander son reste, remontant aval toute afin de porter son message. Aux nains qui le dévisageaient sous leurs visières d'acier il fît signe. «Partons maintenant, l'avant-garde doit avoir dépassé le premier fortin.» Resserrant la sangle de son casque orné d'os, il remit pied en selle, saisit l'étendard et reprit sa place à la tête de colonne. On ne sonna point cor, l'ordre de marche fût transmis par les capitaines qui le relayèrent jusqu'à l'arrière.
***
Ce fût véritable prouesse que celle de coordonner nains et machines sur telle route. La discipline naturel du peuple des montagnes combiné à la sagacité tactique des ingénieurs de Thanor rendirent néanmoins le trajet fluide. Ils dépassèrent l'avant poste de Barakner, celui la même qui avait vu ce jouer terrible combat contre le Kroak et sa foule de belluaire gobelin. Adossé à son mur principal, un détachement réduit de soldat gardait la dizaine d'Almiens qui avaient occupé les lieux. Enchaînés, réduit au silence par le baillion, ils avaient bien peu fier allure. L'un semblait avoir perdu un bras dans la rencontre, on l'avait cautérisé et bandé. Thorgrel parcourut rapidement leurs faciès, il pouvait toujours distinguer la flamme fanatisé dans certaines des mires. Quel futur pour ces nains à l'esprit pervertie par la violence ? Une question qui resterait pour l'instant sans réponse. Une scène qui se répéta par trois fois en avant quand ils atteignirent Durazghal, Mhornazund et Ruvalkghal. Les clans de l'avant-garde eurent aussi leurs lots de blessés, un forgeron avait perdu sa jambe, un autre se retrouvait l’œil crevé, deux jambes brisés pour un guerrier et un long coma en prévision pour celui qui se retrouvait allongé, une partie du crâne enfoncé. Le Wyrmdrengi accueillait ces nouvelles stoïquement car il avait imaginé de ces rencontres, un bilan bien plus lourd. Les ordres étaient respectés, les soldats retenaient leur courroux.
Leur voyage jusqu'à l'Almion dura trois jours. L'armée naine avançant à rythme soutenu et avec rapidité malgré la topologie du terrain. Les nuits furent redoutées car la Nérania était peuplé de bêtes féroces appréciant chasser une fois les rayons du Zarath disparus. Les guerriers n'étant pas de garde dormirent haches en main, vêtus de leurs mailles. Des conditions drastiques, qui auraient sans aucuns doutes fait pâlir de fatigue, Longues-Jambes et Oreilles-Pointues. Mais les nains étaient fait d'un tout autre acier. Juché sur son bélier de guerre, Thorgrel portait du regard loin en avant. Les Portes d'Almis étaient à peine visible d'ici mais on devinait déjà leurs contours. Le sentier c'était ouvert sur un terrain plus large toujours strié de conifère. La région qui tenait son nom de la cité qu'elle abritait dans ses entrailles n'avait pourtant rien d’accueillant. Les frimas venus de l'Océan Nordique balayaient le décor, la neige n'avait pas encore gagné l'aval mais elle était bien présente en amont. La Perle du Nord ne se retrouvait que rarement délivré de sa prison de glace, car on avait érigé son entrée à même le flanc des montagnes. Il restait à l'armée moins d'une demi journée de marche pour atteindre son but. L'avant-garde devait quand à elle déjà s'y trouver sous le couverts des taillis. Le Gardien des Plaines leva alors son poing ganté d'acier, faisant stopper la colonne. Distribuant quelques ordres afin d'informer les soldats de la suite des événements, il se rendit au grand galop en direction de l'endroit qu'occupait son aïeul. Inclinant la tête en se frappant le cœur du poing. «Grand-Roi, les portes d'Almis sont en vues. Nous les atteindrons avant la fin du jour. La route avant est dégagé, nous venons de recevoir le dernier rapport de l'avant-garde. Il nous faudra redoubler de prudence tandis que nous approcherons de la cité , la quarantaine captifs ne représente qu'une infime partie des forces du Prophète. Nous n'avons pas encore eu à faire aux Almiens.» Des interrogatoires furent mené, mais aucuns des fanatiques de Dun Eyr ne prononça mots. Thorgrel le ressentait, tout les rouages du plan de leurs frères ennemis n'avaient pas encore été dévoilé. Il soupçonnait même le Prophète d'avoir placé dans les fortins ces plus fervents suiveurs, ceux d'ont il était sûr que jamais il ne trahirait sa cause. C'est dans une réflexion morne que le Thane Poing-de-Fer se plongea en attendant les directives de son père.
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| | | Hardrek Poing-de-Fer
Nain
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| Sujet: Re: L'insoumise Lun 20 Fév 2017 - 15:25 | |
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Almis, enfin ! Resserrant autour de lui son épaisse cape en fourrure d’ours afin de moins ressentir la glaciale morsure du vent, le roi regarda d’un œil morne les derniers kilomètres les séparant de la cité rebelle. Terrée contre la paroi de la montagne tel un animal acculé, ses lourdes portes ostensiblement fermées et ses remparts déserts, Almis paraissait selon les dires des éclaireurs aussi morte que les principaux villages traversés sur la route. Il ne s’agissait toutefois que d’une apparence, et nul au sein de l’armée ne doutait que des centaines de dawis se tenaient derrière les remparts, observant probablement les arrivants par de discrètes meurtrières à angle oblique. Amis ou ennemis ? Telle était la question qu’il restait à trancher.
Lorsque Thorgrel le rejoignit pour obtenir de nouvelles directives, Hardrek eut un petit sourire de satisfaction. Son fils se révélait à la hauteur de ses espérances, menant l’armée d’une poigne ferme et sûre. Engoncé dans son armure complète qu’il portait avec l’aisance donnée par l’habitude, le nouveau Thane du clan Poing-de-Fer avait fière allure. « Sa mère serait tellement fière de lui », se dit le vieux nain en repensant à sa défunte femme, avant de chasser cet accès de mélancolie bien peu adapté à la situation présente.
Dès que l'armée sera en vue de la cité, envoyez un héraut ordonner aux habitants d’ouvrir les portes et de se tenir prêt à accueillir leur souverain légitime. Indiquez-leur quelles sont les conditions que j’ai édicté lors de notre dernier conseil de guerre.
Lors de ce conseil effectué avant de pénétrer dans la vallée de la Nérania, Hardrek avait rappelé son intention de résoudre pacifiquement la querelle avec Almis, respectant ainsi sa promesse faite lors de l’Althinkalan. Il en découlait des conditions fort peu léonines pour la cité rebelle, conditions que jamais le roi n’aurait envisagé d’accorder s’il ne s’était agi de dawis aux côtés desquels il avait autrefois combattu.
Si les portes s’ouvrent, envoyez tout d’abord des éclaireurs vérifier qu’il ne s’agit pas d’un piège avant que nous n’avancions nous-mêmes. Puisse la sagesse leur conseiller de se rendre sans combat, cela épargnera à eux comme à nous bien des souffrances inutiles.
Dans le regard des dawis l’entourant se lisaient la lancinante question : et si les portes ne s’ouvrent pas ? Si les prêtres crachent dans la main ainsi tendue ? L’atmosphère sépulcrale entourant Almis ne laissait hélas guère espérer un accueil chaleureux, quel que soit le nombre des étendards qui seraient plantés devant leurs portes.
S’ils refusent ou ne répondent pas… eh bien Almis devra être considérée comme hostile et traitée comme telle. Les ingénieurs de Thanor installeront leurs armes de siège et commenceront le bombardement dès que possible afin d’ouvrir une brèche dans les défenses. Que les runistes préparent des sortilèges de protection et que les guerriers affutent leurs armes. Nous avons l’avantage numérique, toutefois prêtez attention à des attaques éclairs venues des flancs ou de l’arrière. La région est propice à l’exécution de telles raids et à leur place, je ne m’en priverais pas.
Sans doute Thorgrel y aurait-il pensé de lui-même, mais Hardrek se méfiait de son vieux comparse Dun Eyr et craignait que le Prophète ne leur garde en réserve un sale tour issu de sa caboche trop souvent cabossée. Cela sans compter que des gobelins rodaient encore dans la région, ces sales peaux-vertes pouvant envisager de profiter des conflits entre nains à leur avantage.
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| | | Morek Tête-de-fer
Nain
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| Sujet: Re: L'insoumise Sam 25 Fév 2017 - 0:21 | |
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L’arrivée sur Almis s’était déroulée en bonne et due forme. La marche s’était réalisée avec un tempo digne des expéditions les plus épiques. Déplacer une telle masse de nains et de matériels sur une si longue distance et dans des temps aussi court… Fallait-il qu’ils soient motivés… Morek n’était certainement pas heureux. Il ne l’était que rarement. Tout au plus jugeait-il le résultat comme tout à fait conforme à ses prédictions les plus optimistes. Ce qui rangeait jusque-là l’expédition dans la catégorie des projets optimisés. Ce qui était un compliment à son endroit mais également à l’endroit de tous les autres nains participant à cette aventure.
Morek prit ses ordres, qui étaient simples : mettre en branle la machine bien huilée qu’était l’artillerie Thanorienne. Là par contre, il était content. Car le matériel n’avait jamais vu l’épreuve du combat. Ainsi l’on validerait aujourd’hui en conditions opérationnelles les plus importantes améliorations qu’ils avaient prodigué au matériel. Il n’était pas inquiet sur tout cela, pour autant il était intéressé par l’application concrète de ce qui n’avait pour le moment été testé qu’au fond de galeries soigneusement étudiées.
Thanor n’avait pas ramené des centaines de machines de siège. Cela n’était ni pertinent ni pratique. Ils n’avaient pas non plus ramené ce qu’ils avaient de plus puissant en réserve. Mais la ville d’Almis n’était pas non plus un modèle de fortification naine. La reconquête de la ville par les dawis était récente. Et les plaies dans ses fortifications avaient été réparées avec hâte et peu de moyen. C’était visible de loin. La porte et ses fortifications ne ferait pas le poids longtemps.
Le lieu de mise en place de l’artillerie fut rapidement choisi. Deux pans de montagne faisaient parfaitement l’affaire. Outre le fait qu’ils seraient protégés des armes de jets d’Almis, les capacités de ces derniers étant bien inférieurs au matériel de Thanor, les deux lieux étaient suffisamment lointains pour permettre une défense séparée et/ou un tir de barrage sur l’une ou l’autre des positions si elles devaient être prise par un hypothétique ennemi.
La mise en état de marche des armes de siège serait quelque peu longue. Il fallait dire que l’on n’avait pas préparé au préalable le déballage des machines. Un choix stratégique que Morek respectait, mais qui nécessitait à présent un peu plus de travail. Il fallait débâcher, placer sur cale, démonter les roues et armatures de transport, replacer sur leur guide de recul, et préparer la colonne de rappel de recul.
Morek était là encore dans l’applicatif. Les procédures étaient connues, écrites et rappelées sur le matériel. Des petites plaques métalliques parfaitement polies s’exposaient au pâle soleil d’automne le long des machines, tantôt sur un bras, tantôt sur un pivot, explicitant en quelques mots les opérations les plus simples, rappelant ainsi les procédures plus complexes et évitant les accidents ou les erreurs les plus ennuyeuses.
Il y aurait peu d’erreur. La chose avait été bien répétée, les artilleurs de Thanor connaissaient leur boulot. Et les ingénieurs qui les accompagnaient avait encore la mémoire bien fraiche de la préparation au déplacement et de l’emballage de ces engins.
Dans quelques heures, les engins seraient prêts, et les ogives s’élanceraient vers la porte sur demande du Grand-Roi.
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| | | Haldin Barbedrue
Nain
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| Sujet: Re: L'insoumise Sam 25 Fév 2017 - 20:01 | |
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Le sommeil a été court, et les effluves remuent encore les ivres souvenirs de la veille, c'est à dire quelques heures plus tôt. Une bourrasque fouette son visage, vieux parchemin sur lequel les intempéries passées sont lisibles, sont quantifiables. Haldin passe une langue nonchalante sur ses petites dents jaunes, enlevant des restes de viande imaginaires. Afin de rincer un gosier bien trop sec, réveiller un système en dormance, une bière des plus fraîches se voit avalée, et coule agréablement dans un tube digestif accueillant.
- La joie des bulles, marmonne Haldin, une grimace de contentement quelques secondes sur son visage.
La bière, tassée dans son corps, l'enfonce de plus en plus, alourdissant sa masse concentrique ; rajoutant de la sorte un poids rassurant à celui de son corps. Mais en plus de le rapprocher agréablement du sol et du présent, la bière permet l'envol de l'esprit, d'un esprit libre, d'un esprit clairvoyant.
Il est tôt, très tôt. Le village abandonné de Gromgrund - investi pour la nuit, afin de se protéger péniblement du froid et des bêtes sauvages - se réveille doucement. Mais les Nains qui se manifestent en ces lieux, n'appartiennent hélas pas au Clan ancestral des Marteau-de-Fer. Non, bien au contraire. Les Nains qui s'activent sont de fait, ceux prônant la Paix, malgré leurs armures et leurs lames cent fois aiguisées.
Mais ceux-là qui brillent par leur absence, que sont-ils advenus ?
Ennemis : ils se terrent derrière la roche almienne, affûtant leurs armes fratricides, prévoyant de faire partie d'une génération bien trop éloignée des Mânes... Amis : seules les cendres d'un sidéral bûcher témoignent de leur vie passée, la folie fanatique les ayant chassés, voire éliminés. Il est possible d'imaginer toute sorte d'acte turpide... Que penser dans la sottise et l’adversité.
Ces questions resteront malheureusement en suspens, mais les interrogations restent, elles, toutefois nombreuses.
Que s'est-il passé dans ces caboches écervelées ? Probablement des connexions ont étés sectionnées, des neurones ont été lésées : par les secousses peut-être ?
Quelle est la force de la parole ? Une force incommensurable est très certainement en jeu. La force d'un Dieu infanticide, avec pour alliée, la folie d'un charismatique, l'exaltation d'un être ayant une vue trop basse. Une folie à ce qu'il paraît, plus que contagieuse : accaparante, sinueuse même, telle une brume acerbe, pénétrant les moindres recoins d'esprits trop malléables, trop étiolés par une Malenuit encore tangente.
De Gromgrund à Almis en passant par Durazghal, Mhornazund et Ruvalkghal, s'annonçait un voyage indubitablement éprouvant pour d'autres peuples, peut-être même pour d'autres dawi douillets d'Ithri-Vaan, mais certainement pas pour Haldin, fils d'éleveurs, enfant de la terre et des intempéries.
- Les Almiens ont entamé une guerre sanguinolente, Langktrommi, prononce à l'adresse d'un blessé, le Barbedrue d'une voix lente et morne. Mais il est temps d'avancer mon frère... Ton sacrifice n'aura pas été vain, détrompe toi... Laisse couler tes larmes et puissent nos Manes écouter ton liquide plaidoyer...
Il détourne le regard du bandage. Le forgeron à qui il manque une jambe, a triste mine. L'horreur est incrustée encore une fois dans l'histoire du petit peuple, la roche est souillée, l'honneur baffou ... Le vieux dawi qui toise le blessé et caresse le bandage du bout des doigts se retourne alors en prononçant un "en selle" presque inaudible, un poing sur le cœur crispé, et une boule cagneuse au ventre...
Le voyage séparant l'armée de sa destination dure trois jours, et le Bouc en électron libre se délecte de chevauchées effrénées, poussant le jeune galioth au bout de ses forces et de ses capacités. Talonnant à tout va, Haldin file en avant, furie des montagnes, vieil homme affligé, embrumant son esprit par l'alcool, et son corps par l'effort physique poussé à l'abusive maltraitance de muscles déjà bien âgés...
Au bout de ces trois jours, la bête que représente Haldin dans sa folingue chevauchée, est calmée. Calmée aussi la monture qui ne tente plus d'emporter son cavalier sans cesse en amont. Il faut dire que pour aller plus loin il faudrait pénétrer Almis, et le galioth, qui ressent les spasmes mentales dont sont assaillis tout un chacun - alors que Hardrek le Grand-Roi prononce résolument ses directives - renâcle bruyamment, tourne et tourne, pantomime d'une expectative beaucoup trop lente à venir. La guerre ou la paix sont imminentes... Mais la décision ne repose que sur un seul être, celui qui se terre derrière son autoproclamée muraille, là ou l'insanité est dorlotée...
La colonne s'est enfin arrêtée et personne n'a loupé l'Ancien, impétueux personnage, celui-même qui ne s'est jamais arrêté que pour boire, rarement béqueté, souvent dialogué à tue-tete...
En descendant de sa monture, il est pensif alors que son regard semble percer la roche almienne, pénétrant d'avantage la neige et ses montagnes, creusant, fouillant la terre afin d'y trouver réponse satisfaisante... La Perle du Nord est proche, devant les yeux plissés de certains... La Perle du Nord, acculée contre la roche, quelque peu agrippée à la falaise... Almis nous observe.
Haldin est ivre, sa vision troublée, son jugement altéré.
- Moi. Ça s'ra moi l'messager. L'Héraut. Le aaeh... Le Grommtrommi, ivre, également honoré membre du Haut Conseil. Voui. De Thanor. le Héraut. Pas le héros...
Un rire sonore suivi d'un rot tout aussi bruyant s’échappe de ses lèvres, laissant une discrète trace de mousse dans un recoin de sa moustache blanche.
Majesté frère Hadrek, le nom du Grand-Roi n'est pas entièrement prononcé, que Haldin vomit sur son souverain.
Plusieurs régurgitations brunâtres. Le Héraut a le temps de se présenter aux portes d'Almis, que Haldin arrive enfin à tenir debout ; debout, ainsi que tous les autres nains dans l'attente beaucoup trop angoissante d'une réponse, d'un terme final...
Le temps n'est sans doute pas propice aux rires ni aux élucubrations, néanmoins le vieux sage parle.
- Crois... Queuh j'ai trop bhu ma parole didiou. Faudra vraiment pas s'bastonner aujourdhoui. Enfin... Pas... D'suite. D'sitot. J'aih l'enclume martelée quoi... Moi j'peux vraiehment pâ... Non non... Plus trop jeune. Et puis quoi... Les gueguerres du genre... S'bien un truc d'longues jambes..., éructe-t-il grassement.
Pendant que continue l'allocution insensée plus qu’encensée de notre protagonsite, plus loin le Hérault pénètre dans Almis. Un peu plus en retrait, entre le messager et l'avant-garde, un éclaireur rebrousse chemin afin de tenir informé le Roi. Les Dawis trépignent à l'unisson.
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| | | Ungrim Marteau-de-Givre
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| Sujet: Re: L'insoumise Lun 27 Fév 2017 - 22:45 | |
| Enfin, l’écho du bruit sourd des pas cadencés se rapprochait, laissant deviner l’arrivée du reste des troupes de la grande armée. Cela fut confirmé par les éclaireurs, envoyés pour surveiller les arrières de l’avant-garde. L’infanterie pourrait enfin quitter le couvert des sous-bois qu’ils avaient rejoint à leurs arrivée. D’après les rapports, il faudrait encore une petite heure pour que les premières troupes arrivent et se déploient, ce qui laissait le temps à l’avant-garde de se rassembler pour réintégrer leurs bataillons respectifs. C’est ce moment qu’Haskeer choisit pour prévenir Ungrim de la situation, le Thane étant perché sur un rocher à l’orée du bois, ce qui lui offrait une superbe vue sur la Perle du Nord, ou du moins, sur ce qu’elle était devenue… Assis, l’air pensif, ils semblait comme plongé dans une torpeur, la seule chose indiquant qu’il n’était pas pétrifié étant ces grandes bouffées qu’il tirait sur sa pipe, recrachant ainsi une quantité de fumée suffisante pour y cacher sa tête. Finalement, apercevant son sergent du coin de l’oeil, le dawi descendit du rocher, s’époussetant et jetant les morceaux de mousse qui s’étaient pris dans sa maille. Il engagea le premier la conversation :
- Sergent, au rapport. - Les éclaireurs annoncent l’arrivée des troupes dans moins d’une heure chef. - Bien. Occupe-toi de rassemblé les Rancuniers, je m’occupe du reste du clan. Fais également avertir les troupes d’Elrum et Fière-Mains. - Bien. Tu semblait pensif Ungrim, tout va bien ? - Probablement un peu fatigué de la marche forcée et des combats menés pour arrivé ici. Ce n’est rien, un peu d’herbe à pipe et une lampée de Barbe-Tempête, et ça ira mieux ! - Je n’en doute pas, mais si jamais, ces nains avec lesquels nous nous sommes battus, aucun n’est mort, même si certains resteront estropiés pur bien longtemps. Ce fut un mal nécessaire comme tu nous l’as dit… - Je sais, je sais. Sur ce, je vais remettre les troupes en marche, fais-en de même. Allez au boulot, on doit être en ordre de marche pour leur arrivée ! - Bien Cap’taine, j’y vais de suite !
Les officiers se séparèrent alors, vacant à leurs occupations, mais Haskeer avait frappé pile. Ungrim répudiait encore le fait d’avoir du lever ses armes contre ses frères…
* Partie rétro *
Une fois les préparatifs terminés, les troupes se mirent en marche, le clan d’Elrum se joignant à celui d’Ungrim pour se déployer en un grand arc de cercle, les troupes des Fières-Main se joignant à eux, même si un peu plus lente. Les cartes étaient exacte. Les avant-postes étaient tous là, sauf l’un ou l’autre, qui n’avaient pas survécu aux méandres des raids peaux-vertes, ou des nains sauvages, ou toute autre menace… Les forces jointes vinrent à bout de la plupart des petits postes qui jalonnaient la route, respectant scrupuleusement la consigne de ne tuer personne, même si, malheureusement, aucun de ces petits postes n’avait jugé bon de déposer les armes, même en étant encerclés. Certains assauts furent néanmoins sanglants : un guerrier avait vu ses deux jambes se faire briser, un autre devrait vivre le poidds d’une vie sans sa deuxième jambe… Même si le plus lourd devait avoir été frappé par Ungrim lui même : son ennemi tentant de l’embrocher sur son épée, il n’eut d’autres choix que de riposter à coups de marteaux… Le malheureux, qui tenta d’éviter l’impact à l’épaule en se baissant, reçut la masse d’acier en pleine tête, et s’effondra, une partie du crâne enfoncé. Les soins apportées par Dallog, le médecin de l’unité, et quelques autres soignants venant des différents corps d’armées, permirent néanmoins d’éviter la mort du fanatique dawi, même si pour lui, un long coma était à prévoir…
L’avancée se passa sans grandes encombres les deux premiers jours, les postes avancés et les ponts fortifiés tombant rapidement sous les assauts éclairs de l’avant garde. Le fait que les unités lourde frappent de front laissait le temps aux cavaliers et aux tirailleurs de lancer des assaut flanqués, ce qui, la plupart du temps, se montrait fatal pour les troupes adverse… Mais comme l’avait prédit le Thane Marteau-de-Givre, c’est le dernier fortin, qui fermait l’étroit corridor, qui se montra le plus ardu à prendre. La où les garnisons précédentes se comptaient entre quatre et huit nains, les observateurs en avaient compté une quinzaine pour celui-ci, sans compter ce qui ce trouvait probablement à l’intérieur des bâtiments, et donc hors de vue.
Mais les dawis avait prévus le coup, et la réunion tactique tenue avant le départ allait maintenant prouver toute son utilité. Le contournement semblait cette fois impossible, le poste étant au bord d’une falaise, et ne comptant sur ses arrières qu’un pont, dont l’accès se faisait en traversant le fortin. Mais les stratégies créées par membres de la réunion étaient audacieuses. Les troupes s’étaient vues réparties des pièces d’une petite baliste avec leurs plans. Ils se placèrent donc hors de vue du poste, avant d’en commencer le montage. Cela ne fut pas simple, mais au prix de deux heures d’efforts, elle fut en place. Les nains continuèrent donc à mettre en branle leur plan. Celui-ci consistait à tirer plusieurs traits auxquels étaient reliés des cordes de l’autre coté, pour les accrocher solidement dans la falaise, les arbres ou n’importe quel appui, et faire ainsi traverser les les unités légères pour arriver par l’arrière et prendre en tenaille le fortin, et coincer les éventuels messagers. Sur les huit traits tirés, seuls trois firent mouche. L’inconvénient de ne pas avoir de spécialiste avec soi… Néanmoins cela suffit à faire passer les troupes et leurs matériels. Le reste des troupes partit alors prendre position, avant de commencer leurs assauts quelques minutes plus tard. Malgré quelques blessés plus ou moins grave, le plan marcha à merveille. Les tirailleurs coinçant la troupe de messagers qui fuyait vers leur capitale. Ils frappèrent ensuite l’arrière du fortin, enfonçant les portes qui étaient restées juste fermées, sans verrouillage. Les défenseurs, malgré le fait qu’ils soient une bonne vingtaine, ne tinrent pas bien longtemps face au flot de nains qui les assaillaient.
Le fortin pris, et le tribu de sang payé, la route d’Almis était ouverte !
* Fin de la partie rétro *
L’heure était passée, et comme prévu, les premières troupes passaient, se mettant en position, celles-ci étant reçues par les troupes d’avant-garde qui faisaient leurs rapports. Ungrim donna les consignes a ses troupes, qui réintégrèrent leur bataillon, avant de prendre le chemin des unités de commandements pour mettre en marche la suite des opérations. |
| | | Guzandrakka
Ancien
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| Sujet: Re: L'insoumise Sam 4 Mar 2017 - 21:15 | |
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« ...l'Ancien Barbedrue je te dis.» « T'as le cabochard qui vrille mon bon Ulnir.» « Mais puisque je te dis que le gendre de mon troisièmes cousin du coté de ma matronne était de service pour les Marteleur-d'Acier ! Il a tout vu, tout ! Du dégobillage propre des vieux soiffards, qu'il a dit, qui en avait plein la tente.» « Par le gueuloir de Girdon, qui donc prépare la bectance ?! » « Sûr qu'elle poque la carne.» « On dirait du Galioth, du genre qu'à calancher y a trop longtemps déjà.» « C'est Arok Gorcerouge derrière les dronons ! » «Voila qui répond à la question, allons lui dire trois mots a ce trollar. Qu'on ira point ce cassoner avec l'Almien sans meilleure pitance ! » « Fermez donc vos clapes les cognars , vous enfournerez pas mieux, on est loin des joufflus de vos bavettes ici. »
Les broutailleries des guerriers cessèrent dans l'instant. Bolgrim Fier-Marteau n'était pas du genre à être contredit, surtout par ceux qui le précédaient autant en âge, qu'en expérience. De son pas lourd et de son unique œil, il parcourait le campement provisoire installé devant les portes d'Almis. La nuit était tombait maintenant, les soldats se relayaient dans un ballet codifié, entre temps de repos et surveillance renforcée. Le vent soufflait avec force entre les pins mais le ciel restait quand à lui opaque, menaçant de ténèbres et dépourvu de toutes lueurs. L'hiver approchait à grand pas et avec lui la rudesse qui le caractérisait en Zagazorn. Le guerrier borgne ne tarda pas à pointer le bout de sa barbe prêt du feu de camp des Faucheurs. L'ancien régiment Kirgien avait connu moult titres, après leur passage dans les geôles wandraises, ils devinrent les gardes royaux de Lante. Aujourd'hui revenus à l'essence de leur fonction, ils accompagnaient toujours de leur loyauté sans faille le Wyrmdrengi. Thorgrel dégustait lui aussi la même viande aux relents acres, il mâchonnait sans penser et déglutissait à coup de lampées houblonnées. Élevé dans le creuset des batailles, façonné pour la guerre, la nourriture même en avait le goût.
«Approche Bolgrim, approche. Que dise les barbes ? » «Rien qui ne vaille la peine d'être répété Wyrdremgi. Ils jactent des talents de Gorcerouge.» «Ils en viendront à le louer si nous nous éternisons ici. Bientôt il ne restera que l'écorce des arbres à additionner au gruau.» «Les choses vont s’accélérer Thorgrel. Le héraut de ton père est revenu sans aucune réponse. Les Almiens se terrent dans leur montagne, ils ont décidé de jouer la carte du temps. Mais ils surestiment la patience du Grand-Roi, bientôt les portes tomberont.» Thorgrel vida d'une traite la lourde chope de bronze à ces mots. Il fixa son regard dans celui de ses braves, tous étaient vêtus de leurs armures complètes, prêt à prendre les armes. Fier-Marteau n'avait pas tord, voila une demi ennéade qu'ils patientaient et les fanatiques de Dun Eyr venaient de répondre par le silence à la sommation. Morek Tête-de-Fer aurait alors tout le loisir de démontrer l'utilité de sa profession.
Les discutions allèrent ensuite bon train, elles avaient pour principal sujet la future rencontre avec leurs frères ennemis. Le Gardien des Plaines ne pouvait chasser de son esprit la répulsion éprouvée encore aujourd'hui à l'idée de lever de l'arme contre d'autres nains. Néanmoins cela ne l'empêchait pas d'aiguiser le fil de sa hache. Un cor sonna, une note forte et brève qui se dilua dans les rafales. Les dawis relevèrent du front, cherchant distinguer la source. Il y eu un moment de flottement dans les rangs, aucuns signaux ne correspondant à ce coup de cornante. Puis on put entendre des cris et le crissement du fer. Les Faucheurs c'étaient relevés, toisant les ténèbres, prêt à en découdre. Surgit alors des ombres une masse informe, puante et hurlante. Elle fonça droit en direction du feu, sa folle course stoppée net par le tranchant du Wyrmdrengi. « Par ma barbe, depuis quand les ours en viennent t'ils à s'attaquer à tout un Throng. » Grommela Bolgrim le borgne sous la surprise. S'approchant de la masse de fourrure afin de retourner le cadavre, Thorgrel grogna d'un dégoût familier. S'il avait été nain un jour, on n'en distinguait plus que la barbe et le nez proéminent. De longs crocs sortaient aux commissures de son sourire carnassier, son regard fou figé dans un dernier rictus funèbre. « Les engeances de Brissea, faites sonner l'alerte ! Aux armes dawis ! Aux armes ! » Cette fois ci les cors résonnèrent clair et fort et on reprit leurs appels sur tout le front, puis ce fut le chaos.
***
| Uz'gûl-Ar reniflait l'air bruyamment, il trépigna d'un pas nerveux en sentant les odeurs que lui charriait le vent. Beaucoup de viande, de la viande morte, de la viande vivante, de la viande à chasser. Il était l'alpha, celui-qui-guide la Harde. Marteau sans-dents avait déjà donné à manger aux siens et il avait promis plus, beaucoup plus. Aujourd'hui était venu le jour. Grommelant un chapelet de sons informes que septs cents gorges reprirent l'unisson, il frappa la terre de son bâton-signe. « Felekaz bund sigir ! » Articula t'il difficilement d'une voix éraillée qui n'avait plus rien de nanienne. Et la Harde s'en va en avant, s'en va à la ripaille, s'en va chercher le sang.
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| | | Hardrek Poing-de-Fer
Nain
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| Sujet: Re: L'insoumise Dim 5 Mar 2017 - 15:28 | |
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A la nuit tombée, Hardrek s’était retiré sous sa tente afin de prendre un peu de repos. Aucune réponse n’avait été donnée à la clameur du héraut, les murailles de la cité restant désespérément muettes et vides de toute barbe. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : Almis refusait de se soumettre à la décision de l’Athinklalan, refusait d’accueillir son roi pour s’accrocher à sa folle rébellion, refusait la main tendue pour choisir la guerre. D’une certaine façon, Hardrek s’en trouvait presque apaisé, constatant que son opinion sur le fanatisme dément des fidèles du Coléreux se trouvait confirmée par les faits. Le sang allait couler, du sang dawi, du sang d’anciens alliés, mais le roi se sentait désormais en paix avec sa conscience. Ce sang ne salirait pas ses mains, seul Dun Eyr et ses séides portait la responsabilité de l’inévitable affrontement.
Le son des cornes d’alarmes tira le roi du sommeil dans lequel il avait lentement commencé à sombrer. L’alerte ? Almis passait-elle à l’offensive ? Sautant à bas de sa couche, il hurla qu’on lui amène son armure et ses armes, l’ancien général des armées de Kirgan réapparaissant d’un coup sous les dorures de la couronne. Trop d’années avait passé sans que sa hache ne puisse transpercer les chairs et briser les os, il ne refuserait pas le défi de Dun Eyr !
Armé en guerre, Hardrek sortit comme une furie de sa tente, ses yeux plissés cherchant à percé l’obscurité transpercée par les feux de camps. Grande fut sa surprise en voyant les soldats de l’armée aux prises avec des êtres semblables à des ours, engoncés dans d’épaisses fourrures et brandissant pourtant des armes de facture naine. Le sang du roi se figea un court instant lorsqu’il comprit que les assaillants ne venait pas d’Almis, mais qu’il s’agissait de ces dawis sauvages, rendus fous par le Voile et retournés à l’état de vulgaires bêtes carnassières. La horde jaillissait de partout autour du camp, dévalant les pentes des montagnes en une charge désorganisée et brutale. Nulle stratégie politique, nulle tactique militaire ne guidait ces déments, seule la soif de sang et de chair les guidait.
Un de ces monstres fonça sur lui, son regard empli d’une haine primale se fixant dans le sien. Levant son bouclier, le roi dévia le coup de massue avant d’abattre sa hache sur son adversaire à la jonction entre le cou et l’épaule. Un flot de sang jaillit alors que le nain s’effondra en hurlant de douleur, mais déjà Hardrek s’en désintéressait pour passer au suivant. La pointe d’une lance jaillit de l’obscurité et vint riper bruyamment contre son armure. Fort heureusement, l’armement médiocre des sauvages ne pouvait percer le métal forgé par les meilleurs artisans du clan Fière-Main. Agrippant d’une main la hampe de l’arme, le roi fit traction et attira à lui le sauvage qui tentait de s’en dépêtrer, lui fracassant la tête d’un coup violent de sa propre lame.
Avisant le désordre autour de lui et craignant que tout ne dégénère en mêlées individuelles aussi meurtrières pour un camp que pour l’autre, Hardrek mugit :
Formations de défense ! En carré autour des feux !
Face à la furie de la horde, la discipline martiale de l’armée constituerait le meilleur rempart. Obéissant à son ordre, des dawis s’organisaient déjà, les arbalétriers se plaçant près des feux derrière une rangée de hallebardiers protégés par leurs lourds boucliers. Bien éclairés alors que leurs adversaires se trouvaient aveuglés par la lueur des flammes, les tireurs commencèrent à faire pleuvoir la mort sur les rangs des assaillants qui chargeaient sans organisation, s’empalant sur les hallebardes ou abattus par les redoutables carreaux. Avisant les guerriers du clan Marteau-de-Givre qui se regroupaient eux aussi pour organiser leurs défenses, Hardrek interpella leur Thane :
Ungrim ! Prends tous les soldats que tu peux trouver en chemin et va protéger les armes de siège ! Les Almiens pourraient profiter du chaos pour quitter leurs murs et tenter de les détruire !
De nouvelles vagues d’assaillants jaillissaient de la nuit et venait se ruer à l’assaut des carrés nains, telle la marée tentant de submerger les rochers. Se plaçant en première ligne pour motiver ses troupes, Hardrek fut rapidement attaqué par la vague des sauvages et dut se concentrer exclusivement sur le combat, tranchant les chairs avec une ardeur qu’il ne se connaissait plus depuis des décennies. Il lui fallait espérer qu’Ungrim accomplirait sa mission et que les autres fronts tiendraient bon.
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| | | Morek Tête-de-fer
Nain
Nombre de messages : 40 Âge : 123 Date d'inscription : 10/01/2016
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| Sujet: Re: L'insoumise Mar 7 Mar 2017 - 1:06 | |
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Morek n’était pas de ceux qui dormaient beaucoup. Il dormait même peu. Très peu. Trop peu…
Et pourtant il n’était pas occupé. Il fallait dire que le reste de Thanor nécessitait du sommeil, et par conséquent était en train de prendre un repos bien mérité. Lui avait fait ses quatre heures et demi de sommeil tout à fait standard. Certains dans le camp fumaient leurs pipes et des volutes de brûle gueule flottait dans l’air. Certains autres affutaient leurs haches. La plupart prenaient néanmoins un repos bien mérité. Les jours avaient été durs. Et Morek avec eux car il n’avait pas épargné grand-chose aux Thanoriens. Il fallait dire que Thanor n’était pas à la pointe du militaire en comparaison de Lante. Thanor était une forteresse d’industries, elle n’était pas expérimentée comme pouvait l’être les nains de Lante. Morek se rendait compte au cours de cette expédition à quel point la technologie et les machines de Thanor n’étaient pas nécessairement un avantage pour ce genre d’expédition. Il avait été déçu d’être à la traîne.
Alors oui, la logistique était aussi assurée par Thanor, et pour cela, il fallait bien dire qu’ils étaient certainement très appréciés. Mais en des termes purement militaires, il était presque évident que Thanor n’aurait pu mener une telle expédition seule. Finalement l’union faisait encore et toujours la force. Voilà ce que l’on pouvait retenir de cette maigre expérience. Cela et le fait que des géants de bois et d’acier se frayaient mal un chemin au travers des montagnes et qu’il fallait du génie pour amener de tels engins devant les portes d’Almis en un seul morceau et dans un tel temps. Il était heureux que personne ne leur soient tombés dessus plus tôt. Il n’aurait pas donné beaucoup de chance à ses troupes.
La nuit était claire, et il était très rare que Morek passe son temps à regarder les étoiles. Pourtant il les connaissait toutes. Absolument parfaitement. Il savait retracer sans se tromper un ciel étoilé. Il avait en tête la position angulaire précise -placée sur une projection polaire tridimensionnelle hémisphérique- des douze milles trois cent cinquante-cinq étoiles répertoriées dans les archives naines. Et pour cause, le couronnement de son apprentissage, son grand projet pour passer à l’âge adulte avait été de construire l’une des plus subtiles mécaniques possibles : il avait reconstitué sous la terre, dans la grande salle voûtée au centre du quartier de son clan, un objet permettant de projeter au plafond de cette salle voûtée l’état exact du ciel que l’on pouvait voir quatre cent mètres plus haut, en surface.
Il avait passé un temps infini à définir les mouvements de cette horloge comme nulle autre, de ces milliers de petits miroirs, de ces milliers de petits prismes, de ces milliers de petits mécanismes permettant de former avec précision l’angle de chacun des rayons lumineux. Lui-même s’était surpris en réussissant ce tour de force. Ce qui lui avait donné l’envie de faire encore mieux et de tenter de réaliser le perpetuum mobile qui lui servait d’épieux et qu’il sortait en lieu et place de la hache d’honneur pour les grandes réceptions. Histoire de bien montrer qu’il n’était pas un nain ingénieur comme les autres...
Il était assis à côté de son ami Haldin.
Ils partageaient le silence que l’amitié pouvait parfois combler sans problème. Morek fumait peu, mais en cet instant il partageait parfois quelques bouffées avec son ami. Peste soit de ce dernier qui fumait décidément des mélanges bien étranges et assez capiteux. Ça n’était pas du brûle gueule de jeune. Mais c’était de circonstance. Haldin racontait des histoires. Il avait toujours des histoires à raconter. C’était extraordinaire. Il aurait pu avoir plusieurs millénaires d’histoire à raconter. Mais Morek ne savait jamais faire la part de l’histoire véritable et de la fiction. Le berger était un vieux sage, et comme Morek, s’il était difficile à première vue de le déceler, il y avait une sagesse profonde dans ce dawi. L’originalité était parfois le brut de fonderie des meilleures pièces de métal.
Là ils pouvaient voir la voûte céleste pour de vrai. Et cela était tout de même plus beau que ce qu’il avait réalisé dans la caverne artificielle. D’autant que plus au nord, on pouvait voir au loin que l’horizon était d’une couleur quelque peu zébrée de couleurs. Plus au nord les aurores boréales devaient se déchaîner. Ce soir ils n’y auraient pas le droit, mais c’était dommage. Il aimait bien ces phénomènes-là.
Il fut interrompu dans ses pensées par le son du clairon. Il fut sur ses deux jambes en moins d’une seconde, avec la nervosité qu’on lui connaissait.
« - Haldin vieux frère… Je crois que tu vas pouvoir ajouter une histoire à ta panoplie… Ça ne me dit rien de bon… »
Au loin, dans les flammes d’un feu de camp plus proche de l’extérieur du périmètre, il vit la scène de l’ours fou. Il détermina en moins de temps qu’il ne faut pour l’exprimer que la probabilité qu’il ne s’agisse pas des prémisses d’une attaque était en deçà de l’acceptable. Il donna un coup de coude à son second, lui montrant la scène au loin. D’une voix d’une froideur presque inquiétante, il dit avec simplicité :
« - Tout le monde debout, et aux armes. Immédiatement. »
Il ne fallut pas longtemps pour que les cris et le brouhaha caractéristique d’un problème tactique de premier ordre montent des bordures du camps. On appelait aux armes. C’était naturellement la logique même. Selon toute probabilité, il devait soit s’agir d’un subterfuge des Almiens qui auraient usés d’une sortie non cartographiée, soit d’une attaque externe de créatures camouflées.
Morek retourna avec un calme presque indécent vers ses caisses. Il appuya sur deux glissières pour faire sauter deux taquets, basculant la porte de bois et sortant avec précaution un morceau de bois entrelacé de fer qui formait un parallélépipède presque parfait long comme un demi bras. Il appuya sur quelques recoins du quadrilatère qui firent pivoter des pièces. Tout en s’exécutant, il avait sortit de la caisse un sac qu’il prit sur son dos et se mit à marcher avec calme vers la bataille.
Il fit un signe à ses acolytes maintenant enfin réveillés.
« - Kaldrek ! Repointez immédiatement l’artillerie légère sur l’avant-centre de la bataille, cent mètre avant le premier feu. Oui… Du premier feu. Nous sommes trop loin pour prendre les ordres du commandement. Dès que vous serez en position, vous tirez avec un feu nourri, oui nourri, sur toute la largeur possible. On va essayer de leur couper la retraite et de réduire leurs renforts. Olgar et les autres, à vos armes et avec moi, nous rejoignons les premières lignes. Sur deux rangs et en quinconce. Kaldrek, dès que les autres seront debouts, vous les mettez sur l’artillerie lourde et vous repositionnez en plein sur la porte de Thanor, s’ils font une sortie pour profiter de l’attaque en cours : vous me les pulvérisez… C’est clair ?
Pour le reste, lancez l’attaque que si nécessaire, comptabilisez les projectiles. Ne dépensez pas les projectiles lourds sans raison, nous en avons besoin contre Almis. Du sang froid tout le monde. Je compte sur vous. Oui. Sur vous. Défendez les armes de siège à tout prix. Nous allons chercher du renfort pour tenir cette position et aider avec nos armes de jet en première ligne. Que tout le monde tienne sa position et tout se passera bien. »
Les dawis de Thanor n’avait pas vu la guerre depuis longtemps. Mais ils étaient bien entraînés, ils étaient depuis longtemps parfaitement au courant de ce qu’ils allaient devoir faire, et Thanor les avaient entraînés à défaut d’être réellement dans des conflits.
Morek fit ordre de marche vers le lieu où se trouvait le grand roi. La priorité absolue était de veiller à la protection du dawi. Il connaissait à peine ce dernier, mais il ne doutait pas qu’il ne soit tenté de se lancer dans la bataille, et à ce stade, s’il devait être emporté, cela serait tout simplement dramatique. Mathématiquement et politiquement, c’était mauvais. Donc il fallait s’assurer que ce paramètre-là n’était pas variable.
Tout en s’avançant vers l’endroit où il savait être Hardrek, il vit derrière lui là où il avait laissé les ingénieurs de Thanor que les arbalètes lourdes commençaient à faire feu sur la racaille qui les assaillaient. C’était le moment crucial, car en comprenant d’où venait ces pics vengeurs tombant du ciel les assaillants pousseraient plus fort vers l’artillerie de Thanor. Et il pouvait déjà voir au loin que sur le flanc est, certains commençaient à contourner les premières lignes pour tenter de fondre sur l’artillerie. Lui continuerait en direction de la tente de Hardrek. Il ne doutait pas que les Thanoriens les garderaient à distance, mais il leur faudrait vite de l’appui.
Le roi devait avoir pensé la même chose, car tandis que lui fonçait vers le Grand roi avec ses compagnons, il croisa Ungrim qui visiblement avait eu l’instruction d’aller aider à la protection des armes de siège. Morek l’intercepta et lui dit d’une voix forte mais aux sonorités presque mécaniques.
« - Ungrim, si l’on t’envoie aider mes hommes, c’est parfait. La première ligne va vite être débordée, et mes hommes ne feront pas le poids, mets-toi à quelques mètres à l’est de leur position, les ennemis seront là-bas dans quelques minutes et je crains pour leur sécurité. »
Ils en restèrent là. Pas le temps de raconter leurs vies. Pendant ce temps, Morek continuait à déployer son arme. Elle prenait habituellement moins de temps à être mise en position opérationnelle, mais là il la sortait seulement de son rangement. Le quadrilatère avait totalement changé de forme, à force de mécanismes basculés, de bouts de métal déployés, de structures dévoilées, le bout de bois et de métal initialement parfaitement lisse était devenue une arbalète aux formes étonnantes.
Il sortit de son sac un carcan et en retira une dizaine de flèche qu’il chargea sur le dessus de l’arbalète. Ses autres acolytes ne disposaient pas d’un modèle aussi recherché, mais ils étaient prêts depuis longtemps. Au loin, il vit Thorgrel et certaines des troupes de Lante se battre non loin d’un feu de camp. A trois cent mètres environ. Le long de la pente dévalaient des nouveaux ennemis, leurs ombres bien visibles. Morek eut un sourire un peu carnassier, presque inquiétant. La tentation était trop forte, même pour cet esprit rationnel. De plus il était logique de tester le matériel pour s’assurer que dans la pénombre sa mémoire ne l’avait pas trompé et qu’il avait de tête et dans le noir réalisé un montage parfait.
Il n’en doutait pas, mais l’excuse était suffisante pour le régisseur général de son esprit qui approuva la rationalité de cette pensée. En moins de quatre secondes, il s’immobilisa. Il était à présent en joue. Le temps s’arrêta quelques poignées de fractions de seconde tandis que sa joue droite venait épouser le bois à moitié chaud de l’arbalète et le froid glacial du métal. Son œil gauche eut le temps de se fermer tandis que le haut de son corps s’immobilisait. Trop loin pour viser la tête. Trop difficile de viser le cœur. On taperait donc au hasard. Pas couché donc trop de tremblement. Prévoir une cible semi statique. Vent de travers léger, impossible à estimer avec précision, donc augmenter la force du jet, limiter le retour du ressort principal. On arracherait sûrement un membre ou on ferait un gros trou, la flèche transpercerait sans s’arrêter ou éclaterait au contact. Ce n’était pas bien grave…
Il avait choisi sa cible, un ennemi qui s’était arrêté à quelques mètres de la ligne de Lante et qui gueulait vers l’arrière, sûrement pour encourager ses troupes. Parfait… La cible était parfaite. Il plaça le trièdre de visé quelques millimètre au-dessus de la cible et attaqua la procédure finale.
Tourner la gâchette droite pour confirmer au mécanisme principal qu’il fallait engager le ressort secondaire. Du pouce remonter le limiteur de couple. Accrocher ensuite du pouce gauche le sélecteur de coup et le variateur de la flèche. L’arme était parée.
Faire remonter la cible au-dessus du trièdre de visée et se placer à sa droite vu qu’on tirait vers le nord-ouest. Doigt sur la gâchette principale. Venir épouser cette dernière sans appuyer.
Procédure terminale : faire redescendre le trièdre de visée jusqu’au haut de la cible vu la distance. Expirer doucement pour assurer le tremblement et le mouvement de lancé. Commencer à appuyer sur la gâchette et sentir cette dernière devenir de plus en plus dure...
Vérification finale. Finir tranquillement d’appuyer sur la gâchette, puis sentir le coup partir dans l’épaule droite, avec un sourire un peu indécent. Une seconde plus tard et constater que les flammes du feu de camp avaient montré un nuage de sang, d’os et de cartilage à l’endroit où se trouvait quelques instants plus tôt l’épaule de l’ennemi. Ce dernier roula à terre. Il n’encouragerait plus grand monde…
Morek desépaula avec lenteur l’arbalète. C’était un coup presque optimal. On aurait pu espérer le cœur ou la tête. Mais à cette distance et dans le presque noir, c’était improbable. Il avait tout de même un petit sourire qui disparut instantanément tandis qu’il faisait signe à ses compagnons Thanorien. Ils étaient eux aussi parmi les fines gâchettes de Thanor et n’avaient pas à rougir de leurs exploits. Mais s’ils connaissaient les prouesses de leur Voix, ils restaient toujours aussi surpris de constater que Morek n’était pas que chiffres et calculs sur des plans.
« - En avant mes petits… »
Ils étaient presque à la tente du grand roi qui visiblement était très occupé à ordonner des mouvements de troupe. Il ne lui restait plus qu’à remonter le mécanisme, ce qui l’occupait à présent.
« - Grand roi… »
Dit-il sur un ton qui était presque celui de la conversation.
« - J’ai ramené avec moi nos tireurs d’élites. Votre position est-elle protégée ? Avez-vous vu du mouvement venant d’Almis ? Oui d’Almis… Si ces derniers voulaient faire du vilain, cela serait maintenant ou jamais…»
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| | | Ungrim Marteau-de-Givre
Nain
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| Sujet: Re: L'insoumise Lun 13 Mar 2017 - 22:55 | |
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La soirée était calme, le vent soufflait à peine, faisant ainsi chanter les feuilles hautes perchées dans les arbres dans un bruissement irrégulier mais mélodieux, agrémenté de quelques hululements de hiboux se préparant à partir en chasse. Un maigre filet de nuages traversait le ciel, voilant en partie la lune, qui brillait de mille feux, tel l’astre nocturne quelle était. Assis contre un rocher, Ungrim observait l’Insoumise, qui se dressait devant lui, perle du nord, qui ne serait bientôt plus qu’un champ de ruines, si les Almiens refusaient d’entendre raison et d’ouvrir les portes au roi.
La seule lumière émise était celle de la pipe d’Ungrim, qui rougeoyait à chaque fois que le nain insufflait la fumée de cette herbe de caractère achetée avant le départ, le crépitement de l’herbe qui se consumait venant se rajouter au bruit ambiant du sous-bois. L’espace d’un instant, le nain ferma les yeux, profitant d’un peu de calme, même s’il ne parvenait pas à trouver un véritable sommeil. Mais rapidement des bruits de pas vinrent troubler son moment de calme, et il ouvrit alors les yeux, tentant de savoir de qui il s’agissait, mais la pénombre ne lui permit pas de reconnaître cette silhouette. Il entreprit alors, sans bouger de son assise, de connaître la réponse, simplement en posant la question.
- Halte là, identifie-toi, dawi.
Il n’y eut aucune réponse. Alors le capitaine se releva doucement, faisant sauter les boucles qui bloquaient des armes à leurs ceintures par sécurité, avant de réitérer son ordre sur un ton plus ferme.
- Je suis le capitaine Ungrim Marteau-de-Givre, et je te donne l’ordre de t’identifier !
La pénombre laissait entrevoir une silhouette plus nette à mesure qu’elle se rapprochait. Il s’agissait bien là d’un nain, tenant une arme à la main, et semblant ne pas porter de véritable armure, mais plus un amas de cuir et de peaux divers. Cela ne présageait rien de bon. Il tira alors une dernière fois sur sa pipe, suffisamment fort pour créer un peu plus de lumière, avant de constater qu’il ne s’agissait pas là d’un nain comme les autres. Il expira alors un vaste nuage de fumée, avant de reprendre la parole :
- T’es qui toi bordel ?
Il eut juste le temps de finir sa phrase que des cris résonnèrent à travers le bois, et que la créature à forme nanique ne se jette sur lui, coutelas en avant. Étant pris par surprise, Ungrim n’eut pas le temps de dégainer, et le combat s’engagea avec un net déséquilibre, mais il en fallait plus pour impressionner un Marteau-de-Givre, Thane de surcroît !
L’ennemi attaquait de façon précise. On voyait qu’il avait l’habitude du combat, et que ses coups n’étaient pas donné pour blesser, mais bien pour tuer. Les premières poignées de secondes furent dédiées à repousser l’assaut, avant qu’Ungrim n’engage la contre-attaque, bloquant le poignet de son adversaire d’une main, et le rouant de coups de poings dans les côtes de l’autre. Cela perturba à peine la créature, qui tenta de mordre Ungrim à l’épaule. Mais le nain gardait toujours sont armure sous sa peau de Baerog, ce qui ne lui valut aucun dommage. Il profita alors de la situation pour bloquer son adversaire, le charger sur son épaule, et se jeta en arrière, fracassant alors son ennemi au sol, avant de rouler pour se dégager. La manœuvre avait sonné l’ennemi, permettant ainsi au nain de dégainer l’une de ses hachettes de lancer, et de la projeter sur la créature qui se relevait déjà, la tête de celle-ci stoppant la course mortelle du projectile. Le capitaine récupéra alors son arme, avant d’examiner son adversaire. Il comprit vite la menace. Des nains sauvages, ou du moins ce qu’ils étaient devenus, rendus fous par l’exil et le voile. Retournés à l’état de bêtes sauvages ! Il se rua alors vers le campement où étaient installés ses guerriers, qui organisaient leur défenses tant bien que mal dans la surprise.
- Lorgrund ! - Ungrim, mon ami, j’espère que tu ne nous en veux pas, on à commencé sans toi ! Il marqua la fin de sa phrase par un coup de marteau qui fracassa le crâne d’un sauvage qui le chargeait. Et toi bougre d’imbécile, relève ton bouclier, tu exposes trop ta tête ! Le vieux nain, grand maître d’armes du clan, ne se gênait pas pour distribuer des coups de pieds au cul aux jeunes guerrier, qui essuyaient pour la première fois un assaut surprise. -Vous avez bien fait, j’ai pu moi aussi commencer dans mon coin, j’ai perdu ma pipe à cause ses salopards ! - Alors rendons leurs dans le sang ! Haha, YAAAAHHHH ! Il mena alors les marteliers sur le flanc, pour commencer à former un front uni avec les autres groupes. - Bien dit, Marteaux-de-Givre, en formation de l’enclume, formez le front ! Rancuniers, vous serez le marteau, faites le tour et battez-les comme fer ! Khazukan Kazakit-ha !
Les autres guerriers reprirent alors en cœur, frappant l’acier de leurs armes sur le sol ou sur leurs boucliers maculés de sang :
-Khazuk ! Khazuk ! Khazuk !
La formation se mit alors en place, les boucliers se dressant sur le front, et les armes lourdes se plaçant sur les flancs, juste avant que le reste de la première vague de sauvages ne vienne s’écraser sur le mur d’acier des fiers dawis. Les coups de grandes haches et de marteaux commencèrent alors à pleuvoir sur les nains, mais ceux-ci tenaient bon. Ils savaient que la mise en place serait rapide, et que s’ils flanchaient, ils risquaient gros. Les guerriers tenaient bon, ripostant tant bien que mal, rendant coups pour coups à leurs ennemis, même si les créatures ne semblaient pas ressentir la moindre douleur ou gêne quant aux blessures que les guerriers leur infligeaient. Mais quelques minutes suffirent pour que les Rancuniers frappent le dos des sauvages, les bloquant ainsi entre le marteau et l’enclume, et les aplatissant dans le fer à chaud, les battant jusqu’à ce qu’ils soit froid ! Ungrim regroupa alors les troupes.
- Tous avec moi, on se replie vers la zone principale, on est trop isolés ici. Haskeer ! - Oui capitaine ? - Prends les Rancuniers et va soutenir les autres troupes de l’avant-garde, après on se regroupe près de la tente de commandement ! Exécution ! - Bien chef ! Vous avez entendu ? Avec moi ! Ils s’éloignèrent alors au pas de course. - Quant à nous, en marche, on doit se regrouper avec le reste des troupes, allez au pas de course, les boucliers sur les flancs, et les armes lourdes devant, allez !
La colonne se mit alors en marche, rejoignant rapidement le point de rendez-vous, et commençant à s’organiser, avant qu’Ungrim ne soit interpellé par le grand roi :
- Ungrim ! Prends tous les soldats que tu peux trouver en chemin et va protéger les armes de siège ! Les Almiens pourraient profiter du chaos pour quitter leurs murs et tenter de les détruire ! -Bien grand roi, mes Rancuniers sont partis soutenir les groupes isolés de l’avant-garde, ils devraient bientôt arriver ! Je vous confie leurs commandements, nous partons immédiatement ! Allez Marteau-de-Givre, en avant !
Ils se remirent alors en colonne, se dirigeant vers la zone où les ingénieurs de Thanor s’étaient installés, ramassant au passage les soldats isolés ou blessés pour les emmener derrière le rempart qu’ils allaient former pour protéger les ingénieurs. Ce fut au final tout juste une trentaine de Dawis valides, et une dizaine de blessés plus ou moins grave, qui arrivèrent alors à mi-chemin, Morek interceptant Ungrim :
- Ungrim, si l’on t’envoie aider mes hommes, c’est parfait. La première ligne va vite être débordée, et mes hommes ne feront pas le poids, mets-toi à quelques mètres à l’est de leur position, les ennemis seront là-bas dans quelques minutes et je crains pour leur sécurité. - Ne vous en faites pas seigneur Tête-de-Fer, nous ne les laisserons pas tomber sous les coups de nos ennemis. Allez rejoignez le roi, vous devez organiser les défenses et la contre-attaque !
Ils reprirent alors chacun leurs chemins. Pas vraiment le temps de faire la causette en même temps… Il fallut alors quelques minutes de plus pour arriver sur place, la colonne ayant pu ramasser quelques bleus, visiblement séparés de leurs unités. Une fois sur place, ils mirent alors rapidement hors combat les quelques sauvages déjà sur place, avant d’installer les blessés près des armes de sièges et de commencer à organiser la défense :
- Bon, on a que très peu de temps avant qu’ils ne reviennent. Lorgrund, va avec les ingénieurs, et coordonne un feu de soutien. Prend un tiers des hommes valides et renforce leurs lignes. Moi et les autres, on va se mettre en avant à l’est, comme nous l’a conseillé Morek. - Ungrim, tu ne tiendras jamais avec si peu de barbes. Un front complet, tu en es conscient ? - Je sais, mais le gros de l’assaut va venir de là-bas, et tu dois garder la route arrière sûre pour garder les blessés et les engins de siège. Une fois les renforts arrivés, tu pourras nous rejoindre et on en finira avec ses salopards ! Allez, maintenant va, et partage la moitié de la Barbe-Tempête entre tes gars et les ingénieurs, vous allez en avoir besoin ! - D’accord, mais fais attention, on a besoin de nains courageux vivants, pas de héros mort !
Il s’en alla alors, et Ungrim regroupa autour de lui le reste de ses troupes plus ou moins valides :
- Brigga, de combien de barbes disposons-nous, et quell est notre armement ? - J’en compte dix-neufs boucliers, vingt-trois si ceux_là sont encore capable de combattre. La Karinriken pointa du doigt plusieurs blessés que l’on était en train de bander. - Bien, Baradin, les armes lourdes ? - Trois lanciers et hallebardiers, deux manieurs de grandes haches, cinq arbalétriers et six martelliers. - C’est peu, nous sommes à peine plus d’une trentaine… Mais ils va falloir tenir ! En route, sur le flanc est, on va se mettre en place à quelques centaines de mètres dans ce corridor. Si on les attire là ils dévieront tous sur nous car c’est le passage le plus rapide pour arriver ici, et la fougue du nombre les poussera à se jeter face à notre mur. On pourra les tenir plus facilement, vu la faible largeur de la zone et la configuration du terrain.
Il désigna alors une zone, où il savait qu’une petite rivière passait sur la gauche, empêchant les contournements rapides de ce côté, et où le promontoire rocheux commençait à se former et fortement s’escarper avant de s’aplatir au sommet, ce qui ferait une position de choix pour les arbalétriers. - Capitaine ! Un ingénieur arriva alors à la hâte. - Qu’y a-t-il ? - Si vous vous placez au milieu du couloir, on pourra vous appuyer avec quelques balistes légères, du moins le temps que l’ennemi soit au contact. On peut également préparer un tir de catapultes, pour faire s’effondrer une partie de la falaise, et ainsi permettre un repli pour vous et vos troupes. Une fois prêt, je tirerai un carreau enflammé vers les cieux. Faites-en de même quand vous voudrez que l’on tire, mais attention, nous viserons la sortie du corridor pour la boucher en y déchaînant l’enfer de nos nouveaux projectiles inflammables ! Nous ne pourrons cependant pas tirer plus de huits projectiles, c’est-à-dire le stock de sûreté des quatre machines que nous mettrons en branle. Le reste du stock est réservé pour l’assaut sur Almis, nous ne devons pas l’utiliser sans ordres du commandement. Ainsi les sauvages seront coupés de renforts, et vous pourrez mettre hors-jeu ceux qui seront coincés entre vous et les flammes, optimisant ainsi le tir de barrage. Vous devrez donc marquer la zone. Je vais vous donner des seaux de poix, répandez-les et enflammez-les, ainsi nous saurons comment compenser et tirer. Mais vous devrez partir de suite après, nous commencerons le tir trente secondes après les feux. Sinon vous devrez passer par le cours d’eau, et avec vos armures, vous perdrez l’avantage et risquerez de vous faire massacrer, ou de couler à pic dans les trous d’eau ! -Ha, les tactiques de Thanor, tout en finesse et en longues tirades pragmatiques ! Vous ne seriez pas un cousin de Morek ? Ne vous en faites pas, contentez-vous de viser juste c’est le plus important ! Maintenant, dépêchez-vous de mettre ces fichus machines en position de tir, j’entends les cris du reste de cette horde bestiale. Dawis, prenez vos armes et la poix, et mettez-vous en formation, ils seront sur nous dans quelques minutes à peine ! Allez, en position à l’entrée de la route ! Les arbalètes, je vous veux sur le bout du promontoire pour un tir de soutien, et je veuc trois boucliers et une hache avec eux en protection ! Exécution !
La colonne se mit alors en marche. Le combat à venir s’annonçait comme l’un des plus durs le vie de ces Dawis.
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| | | Haldin Barbedrue
Nain
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| Sujet: Re: L'insoumise Ven 17 Mar 2017 - 20:42 | |
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- ... que les cœurs étaient tendres cependant que nos mèr... - Haldin vieux frère… Je crois que tu vas pouvoir ajouter une histoire à ta panoplie… Ça ne me dit rien de bon…, lâche Morek alors que le clairon sonne, bruit prophétique. - Ça ne me dit rien de mieux..., répond Haldin à son cher ami. Le premier n'a pas le temps de donner des ordres que Haldin est déjà loin à plus de trente mètres et file en direction des cris. La guerre vient tout juste de commencer...
À coup de hache j’écorche, j'arrache à cette terre, l'infamie de notre cycle, la turpitude de notre race. À mes yeux, ce pourrait être ce qui se rapproche le plus d'une insulte faite aux Dawis... Un nain sauvage... Qu'est-ce que cela, à part un affront du Dieu Créateur, la Souillure de Brissea qui vient narguer nos Mânes et nos Mœurs...!?
Le début de notre cycle n'a eu point de miséricorde envers nous. Des frères sont morts, des mères aimantes, des sœurs aimées, des pères encore... Pourquoi sont-ils morts, qu'auraient-ils voulu aujourd'hui ? Je me permet de croire qu'ils auraient voulu laisser - à leur enfants, petits enfants, Dawi voulant vivre dans la paix et dans l'espoir, devant vivre dans la honte et le désespoir - une vie productive et artistique, la réussite d'une œuvre magistrale, la défense imparable d'un territoire, la joie de vivre en paix, la gloire de vivre ensemble, et que sais-je encore !
Mais la limite est franche... Nous parlions tout à l'heure d'une engeance maligne, vilenie du même acabit que Dun et ses apôtres... C'est à dire la contradiction même de notre race, contradiction des plus imagée, pardi... Attendez que je vous en parle, vous décrive ces images qui sans cesse reviendront hanter mon esprit...
Dun et séides, ces fous fanatiques ressemblent au moins un tant soit peu à moi et mes frères, notre race faite de roche et d'honneur, mais ceux-là... Ceux qui s'attaquent à nous, ces voilés, ces démons... Ceux-là sont des êtres faits de haine et de rancœur, voyez-vous des nains devenus animaux, autrement dit sauvages... Sauvages... Sommes-nous donc que cela... Uniquement des bêtes destinées à vivre dans l'avilissement...?
Ils... Ont des peaux pâles, des barbes sales et hirsutes... Des cris gutturaux qui sont roté par leurs gosiers... Des apparences abjectes rivalisent avec l'odeur nauséabonde qu'ils dégagent, odeurs de tripes et de viandes pourries, encore collés aux peaux qui les couvrent... Leur regard est absent, un œil de volaille ou d'amphibien, cet air que je déplore depuis que j'en ai eu vent, depuis qu'il m'a été donné d'en voir par mes propres yeux...
Je leur fonce dessus, près à en éliminer un bon nombre. Aucune bouche ne pourra contredire la force et l'adresse d'un Grommtrommi Barbedrue... Aucune bouche non plus, ne sera épargnée, face à la fougue du Bouc, certes vieux, délavé dirons-nous, mais encore vigoureux.
Malgré sa force et son courage, n'oublions quand même pas le dernier coup de Haldin... Un coup de trop... Un coup de masse sur enclume, résumé particulièrement bien par des grimaces incessantes, bref, une gueule de bois monumentale... Les courbatures le font souffrir, mais il est fils de l'élevage et de la terre, bien que dernièrement de la politique et des villes : le nain n'est malgré tout, que très peu rouillé et il se déhanche comme le ferait un danseur d'Arcam.
À le voir virevolter parfois plus énergiquement que sa propre hache, parfois poussant, mordant, le dawi hurle et ouvre la chaire autant qu'il plonge dans le tas. Droite, gauche, la hache s'élance d'en-bas, girouette d'en-haut, le sang fuse par giclées lorsque la lame lacère membres et visages ; par flux abondants lorsque certaines veines ou artères sont bien sectionnées, ou tranchées net ; le vieux membre du Haut Conseil de Thanor, saigne à blanc ces semblants d'ours...
- Aaarghhhkadaazzzzuuuuund ! Yahhhh ! Crevures abjectes !, beugle-t-il plus d'une fois.
Retourne chez ta mère, saloperie !, ponctue le Bouc après chaque coup, après chaque éventration.
C'est que pour un nain de son âge et de sa trempe, se battre n'est pas un acte dicté par l'honneur ou la gloire, mais il me semble bon de préciser, qu'aucun dawi n'attend quelque chose de ces concepts bien trop mal placés pour la circonstance... Haldin comme tout un chacun présent, se bat la rage au ventre, détruisant une maligne création.
Comme pour répondre aux tergiversations, Haldin regarde à la ronde, crache à terre sur un cadavre de ces monstres révoltants mais révolus :
- Nous nous battons pour une Zagazorn Naine, nous nous battons pour une Zagazorn réunie, la Nanie de nos Enfants et de nos Frères. Alors zouuuu guerriers, zouuu, la guerre ne sert pas à montrer nos bijoux et nos grelots.
À croire que monter sur nos galioths nous rendrai plus grands et plus forts ? La hache au devant brandie... Comme un gland érigé...! Non... La hache c'est le marteau... Le marteau c'est l'outil de l'honneur ! Nous serons toujours forts par nos actes... Mais aussi par nos pensées, nos idéaux et nos devoirs. Et il est de notre devoir, de rendre nos terres justes et sensées !
Braves guerriers... Aujourd'hui encore je fais partie des vôtres... Et après notre victoire, s'il m'est donné l'occasion de lever à nouveau les armes contre un dawi, Mogar sera prévenu... Je lui écorcherait les couilles !
Alors guerroyons mes lurons... Guerroyons...
Et il avance, la tête bien haute, le torse bombé, presque ridiculement ; la hache qui se balance, presque dangereusement ; la mâchoire crispée et du sang collé un peu partout sur son corps, presque un langage subliminal, exprimant à tous ceux qui le comprendraient : aujourd'hui je suis en guerre, aujourd'hui je retourne à l'envoyeur ses âmes damnées.
- Tout ce sang sur votre figure me renvoie dix ans en arrière..., entonne une connaissance de notre protagoniste, elle aussi tout autant encrassée de sang et de terre. - C'est cela, c'est cela..., répond Haldin à son interlocuteur. Il lui sert le bras d'un geste amical et s'en va en avant, la tête pleine.
Cependant le Grommtrommi se permet des souvenirs allègres. Mirza nue, se prélasse avec lui dans leur couche... Nous n'avons point procrée, mais Dieux et Déesses, que j'ai apprécié nos étreintes et nos caresses, nourriture de mon âme...
Elle est mon cuir protecteur, plus romantique serait pour vous d'entendre dire être pour quelqu'un la ''prunelle de ses yeux''. Hélas elle n'a rien d'une prunelle, ma Mirza : ma douce et tendre est rêche et dure, mais bonne et pure.
J'espère être assez vite de retour et caresser son buste massif... J'espère bientôt retrouver dans mes bols ses gruaux que j'apprécie tant. Les raisins secs qu'elle y met, ce petit ingrédient qu'elle troque discrètement aux contrebandiers des quartiers Est de Thanor, où les tapis les plus beaux y sont achetés, venus directement de Thaar ou de Sol'Dorn...
Il arrive enfin là où ses pas sont sensés l'emmener, car dans l'émotion du combat, sous la surprise de bestioles, il a quitté son ami, celui pour qui il donnerait sa vie, Morek bien évidemment... Il pense savoir que ce dernier serait aux défenses des engins qu'il a laborieusement apporté jusqu'aux portes d'Almis. Mais il connaît mal son ami, semble-t-il, lui et ses tireurs sont au service de leur Roi...
Suis-je bête... Eh puis merde, c'est un grand garçon la Voix...
En avant, à l'est, guère loin des engins, Haldin aperçoit un front composé de quelques nains... Il s'élance vers eux d'un pas décidé. Il n'a point de discipline martiale, ni de maîtrise de l'art de la guerre, nonobstant il sait manier sa hache comme tout nain qui se respecte, mais il sait par dessus tout se rendre utile.
Lorsque les nains rassemblés remontaient la Vallée de Nérania, qu'ils chevauchaient ensembles afin de venir plaidoyer : Haldin avait bien précisé, son front contre celui d'Ungrim, que seuls les jeunes Barbedrues pour le respect devaient le vouvoyer ou le flatter de titres encombrants, mais nous étions ici en guerre, et si sa peau était en danger, s'il commençait à l'appeler avec un seigneur le bouc de thanor, la flèche aurait bien le temps d'embrocher l’œil du malheureux vieillard ! Et de fait...
- ATTENTION HALDïīīīïNNN !!!, s'écrie la voix en aval d'Ungrim, Commandant des Rancuniers, et qui vraisemblablement dirige le petit corps d'armée maigre en barbes, mais abondants de courage.
Le nain fait volte-face lorsque arrivent devant lui deux de ces créatures, qui très certainement en annonce d'autres... Plus rapide que la langue d'un crapeau saisissant l'insecte, le front percute les dents, tandis que le bras envoie valser le deuxième sauvage. Tourne et vole dans les airs une hache plus trop brillante, et s'abat au coin de la hanche sectionnant une zone sensible. Il s'empare de nouveau de son arme avant de la placer brutalement dans un genou adverse. Le premier est mort. L'autre hurle.
- Appelle tes copains, monstre.
Il se lève et récupère la hache prestement, cette fois-ci en s’écriant : - J'ARRIVE CAP'TAINE !
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| | | Guzandrakka
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 177 ans Taille : 1.49 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: L'insoumise Mer 22 Mar 2017 - 16:42 | |
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La Harde vint, véritable torrent incarnant quintessence de brutalité sauvage. Sous le couvert des astres ils s'étaient répandus en troupe plus ou moins disparate. Tournoyant, griffant, mordant, raclant chaque fois que la chaire était à porté. Les premières lignes c'étaient organisés promptement, l'air résonnait des vrombissements stridents des cordes d'arbalètes et des chocs de l'acier. Un sons curieux se fît entendre non loin, Thorgrel releva la tête et distingua la Voix de Thanor, rependant la mort avec bien moderne machinerie. Un choc brutal le ramena au présent, un sauvageon de trois toises de larges venait de se jeter de tout son poids sur le mur de bouclier dressé. Les Faucheurs formaient un carré maillé défensif d'on le Wyrmdrengi faisait entièrement partit. Ils tinrent bon, les plus véhéments des guerriers invectivant à haute voix, déversant la haine contre ces sombres ennemis. Un bouclier se leva à sa gauche lui ouvrant une brèche calculé. D'un réflexe mécanique, Thorgrel envoya sa hache dans un arc de cercle par celle ci. Il sut qu'elle atteint son but d'instinct quand la résistance molle de la chaire se fit sentir. Coup sec tiré en arrière, hurlement guttural, le Nain fou venait de perdre un bras. Si tôt fait l'arme revint à son porteur et le mur de bouclier se referma. « Ils poquent presque autant que la carne qu'on à enfourner !» Railla l'un des guerriers, rieurs au dessus de la mêlée. «QUI A DIT CA ?» Hurla un autre à l'intérieur de la formation. C'était Arok Gorcerouge le faisandeur et dispenseur de repas, qui par le hasard des choses, c'étaient retrouvé mêlé au groupe d’artisans que protégeaient maintenant les nains de Thorgrel. Tout le monde le reconnut à sa voix puissante et son accent particulier des montagnards du Septentrion. Personne ne lui répondit, par crainte de son courroux légendaire. «Flanc gauche !» Eructa Bolgrim Fier-Marteau alors qu'il réduisait en pulpe un bien laid faciès. Il fut aspergé de sang et des dents aiguisés vinrent se ficher dans sa barbe. Une dizaine d'engeances arrivaient à grande allure, certains courant tel des chiens, les quatre fers au sol. Ils adoptèrent la même tactique les précédent, usant de leur inertie pour faire flancher le mur.
Ils réussirent.
Trois des Faucheurs basculèrent en arrière sous l'impacte. Tumar Hurle-Rage périt, le crâne défoncé, Azghan Barbefer fut désarmé et tomba sur le ventre alors que deux sauvageons se jetaient déjà sur lui pour lui déchirer les chaires, quand à Broïn Trois-Écus il fût piétiner par la charge, son bouclier servant de dernier rempart à la mort. Thorgrel fit signe à deux de ses frères d'armes de resserrer le rang tandis qu'il prenait la direction de la brèche à quelques pas. Ce fût la cohue, quatre autres nains périrent car ils n'étaient point doter d'armure, des machinot et un messager qui servirent de bectance dans l'instant. Trop attirer par leurs faims, les engeances en vinrent à la ripaille alors que les masses et corbins des guerriers leurs fendirent le crâne. La brèche fût comblé et le carré se resserra.
Arok Gorcerouge, la barbe tachée de tripaille, maniait lui un hachoir de boucher et déversait sa rage en coupant les membres des cadavres. Le Wyrmdrengi saisit alors cette viande avariée et fraîche, de dégoût il lança un morceau au dessus des lignes, qui fût suivit du regard par un sauvageon ayant stoppé sa course. Aussi morbide et que peu ragoutante, la diversion fonctionnait néanmoins relativement bien et les non-combattants du carré des Faucheurs se mirent alors à la tâche, dispersant les appâts dans les directions qu'indiquaient les guerriers. Thorgrel était entre temps revenu à sa place initial, il dégoulinait de différent fluide, le crâne rougit par le sang. «Serrer, à droite ! Loin des pentes. Au centre !» Hurlant ses ordres, le groupe prenait maintenant la direction du gros des forces qui c'étaient agglutiné prêt des machines de guerre. La confusion avait servit les sauvageons et ils avaient faits nombres morts. Mais la discipline martiale naine ferrait à terme la différence. Tentant d’apercevoir un faciès connu, il distingua les gardes du Grand-Roi, son Père, ainsi que plus loin l'Ancien Barbedrue et le Thane Marteau-de-Givre.
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| L'Alpha n'avait pas quitté sa position. Il toisait de son perchoir la foule de frère mordant partit à la bectance. Ses instincts primaires lui hurlaient de se jeter à son tour dans la mêlée, de prendre part à pleins crocs à ce banquet sanglant. L'odeur du sang en devenait presque insupportable pour lui. Il luttait en labourant la terre meuble de ses bras, refréné par les reliquats d'une intelligence antérieur, celle la même qui lui valait d'être l'Alpha. Un sombre savoir coulait en ses veines, celui des traces de pouvoir. Dans cet entreras de sens aiguisé, la magie circulait toujours en lui. Il l'utilisait de façon brutal, la contraignant parfois au péril de sa vie sans qu'il n'en prenne conscience. Galvanisé par la Déesse-Mère, il était partit en quête à l'Est et avait sur sa route rencontré un frère, terrifiant de splendeur et partageant le même goût pour la chaire. Par le sombre savoir il l'avait lié à lui, tatouant sur son corps les marques de l'asservissement.
Uz'gûl-Ar avait attendu que les nains se regroupent avant de l'appeler à lui. Écartant les bras, fouettant l'air de son bâton signe, il hurla à la Lune et son cri se porta par dessus les cimes. On l'entendit dans toute la vallée. Le silence lui répondit dans un premier temps, mais le nain continuait à hurler, s'époumonant, crachant, bavant. Puis on lui répondit. Les conifères tremblèrent et chutèrent dans son dos, la terre elle même raisonna, avant que n'apparaisse Deux-Cornes. Il avait la peau grise, la langue pendante et il fit raisonner à nouveau son hurlement lugubre. L'Alpha vint se ficher entre les excroissances de son dos et désigna l'aval. «BUND SIGIR ! BUND SIGIR ! » Vociféra t'il par dessus les bourrasques qui foutaient son visage fou, tandis qu'il chargeait en direction des machines de guerres.
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- Deux-Cornes:
LE MAKRAGNOS Nom - Nom Elfique - Nom Nanique : Makragnos - Velthin - Makranog. Habitat : Montagnes, plaines, forêts et landes sèches.
Région :- Zagazorn
- Wandres
- Anaëh
- Péninsule
- Terres Stériles
- Ithri'Vaan
- Aduram
Type : Reptile carnivore.
Taille et âge : - 5m de haut – 7m de long
- Longévité moyenne : 90ans
Description : Véritable monstre reptilien, le Makragnos est redouté sur toute la surface de Miradelphia. Caparaçonné dans une armure d'écailles aussi résistantes que le roc, il se sert principalement de ses deux cornes pour empaler ses proies. Carnivore, il ne rechigne jamais un quelconque bout de viande mais favorisera les proies les plus grosses qui le nourriront pendant quelques jours. S'il est réellement craint, il n'en reste pas moins rare dans la nature. Les Makragnos sont en effet solitaire et ne tolère leurs congénères que pendant les brèves saisons de reproduction. Ils sont capables de parcourir de nombreux kilomètres sans fatiguer et dispose donc d'un territoire immense. D'une intelligence primitive, il n'est réellement agressif que s'il se sent menacé. Leurs robes s'adapte aussi en fonction de leurs lieux de vie, ainsi montagnard sera teinté de gris et un forestier lui, teinté de vert.
Densité dans la nature : Rare.
Mode de défense : Cornes, griffes, crocs, queue.
Composant Notable : Les cornes sont particulièrement recherchés par les alchimistes qui prétendent en tirer un fort pouvoir régénérant. Plus globalement toutes les parties d'une carcasse de Makragnos se réutilisent que ce soit pour l'artisanat, la guerre ou l'art.
Domptable : Non.
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| | | Ansgar Fière-Main
Nain
Nombre de messages : 9 Âge : 80 Date d'inscription : 20/10/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 204 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: L'insoumise Jeu 30 Mar 2017 - 12:23 | |
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Ansgar regarda par-dessus son bouclier, du dernier œil encore capable de voir à la fois la beauté du monde et sa plus aberrante horreur. Au loin, il voyait les ruines de ce qui fut l’un des joyaux du Grand Royaume, et l’espoir de tout un peuple à sa reconquête. Mais il y discernait aussi les hordes de barbares et de fanatiques qu’elle vomissait de ses entrailles, beuglant leurs mensonges et leur haine à la face des braves et des vertueux. Assez de ce spectacle. Ansgar rentra la tête derrière le mur de boucliers que son maigre clan relevait. Ils étaient une vingtaine, tous en armures rutilantes, que le soleil aurait transformé en feu incandescent si les portes de l’hiver n’étaient pas déjà si proches. Leurs boucliers larges devant eux, ils tenaient dans l’autre main une petite pique, dont ils se servaient pour frapper l’ennemi par les interstices de leur muraille métallique. Le thane du clan regarda tour à tour ses deux fils. Hamdin attendait avec résolution que s’épuise le barbare derrière son grand pavois, avant de lui planter une pique dans les jarrets. Thorald, quant à lui, semblait plus fiévreux. Il avait l’air d’aimer la tâche contre-nature qui lui incombait, de supprimer ainsi la vie de ses semblables. Ansgar en prit immédiatement ombrage, et commença à tonner : « Je ne veux nulle allégresse, et nul hourra lorsque ton arme frappe l’ennemi ! »Thorald lança un regard étonné à son père, qui s’empressa de lui faire une bourrade d’épaule, avant de revenir à sa position initiale. « Tu as face à toi des Nains dans l’erreur. Ils restent cependant des Nains. Tu devrais pleurer pour chaque vie que tu prends, pas te réjouir. »Et sur ces paroles qui prônaient la tristesse et le déchirement, Ansgar planta sa pique dans l’estomac d’un des va-nu-pieds descendu d’Almis, comme pour rappeler que s’il était difficile à effectuer, le devoir restait le devoir, et que les Nains devant eux devaient mourir, quoi que fussent les sentiments des Fière-Main. Une fois le fanatique tombé à terre, Ansgar retira sa pique, et utilisa le bas aiguisé de son bouclier pour l’abattre sur sa nuque, la lui brisant dans un craquement atroce qui fit tressauter Hamdin. Le rempart métallique qu’opposait le clan tenait extrêmement bien face à la fureur des Nains d’en face. Même en tentant de charger les boucliers, les Mogarites ne parvenaient pas à faire reculer les Fière-Main. Un des membres du clan beugla : « Mon thane ! Ils faiblissent ! »Ansgar porta alors une voix puissante à ses guerriers, levant sa pique en l’air. « On pousse ! »Comme un seul Nain, les Fière-Main prirent chacun trois inspirations, puis poussèrent leur mur dans un gigantesque « Hou ! » qui semblait faire trembler le sol sous leurs pieds. Pris de cours, les rangs des barbares devant eux se disloquèrent un peu, lorsque leurs guerriers titubèrent devant l’assaut imprévu. Les Fière-Main en profitèrent pour frapper à l’unisson de leurs piques encore couvertes du sang des premiers morts, et tel un hérisson de fer, transpercèrent les imprudents. La fureur de Mogar semblait abandonner certains Nains, qui reculaient devant l’infranchissable mur d’acier. Ansgar entonna dès lors un chant de guerre monocorde, que ses guerriers reprirent en frappant du sol avec le bas de leurs boucliers, chantant solennellement et avec une lenteur mélancolique, les paroles rendant hommage à Kirgan la Ruinée. Au pied des montagnes Aux ruines du foyer Le jour se lève Après la nuit
Mon armure d’or Ma hache que j’honore Réveillent la fureur Dans tous les cœurs Et malgré leurs mots, malgré la beauté de leur chant, leurs adversaires ne leur témoignèrent aucun respect. Car sitôt le chant à moitié terminé, une nouvelle charge vint s’abattre sur le mur infranchissable. Elle priva le clan d’un guerrier, mais les barbares en face de dix des leurs. Et devant la folie de l’affrontement, Ansgar maudit une nouvelle fois le nom du dieu de tous leurs calvaires. Le nom du traître. Du vil destructeur. « Honte à toi, Mogar... »
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| | | Hardrek Poing-de-Fer
Nain
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| Sujet: Re: L'insoumise Jeu 30 Mar 2017 - 21:23 | |
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Après le choc du premier assaut, l’armée royale s’était ressaisie, contrant l’ignoble férocité de la horde par leur supériorité tactique et matérielle. Fermement campés en carrés, masses de métal hérissées de hallebardes et crachant de mortels carreaux, les dawis taillaient dans les chairs de ceux qu’un jour lointain ils avaient pu appeler frères. N’ayant aucune notion d’attaque coordonnée, les sauvageons se ruaient en masses informes sur les rangs de boucliers sans véritablement parvenir à les rompre. Déjà, leur flux faiblissait, nombre d’entre eux abandonnant l’assaut des carrés défensifs pour traquer les isolés n’ayant pas encore pu s’y mettre à l’abri. Les hurlements de ces malheureux retentissaient par moment dans la nuit, arrachant des grognements de colère à leurs alliés qui ne pouvaient courir à leur secours sans risquer de briser leurs formations.
En première ligne, Hardrek taillait la chair et l’os avec une vigueur renouvelée. La colère, la peur et la tension qui l’habitaient depuis le Voile pouvaient enfin se libérer, chaque sauvageon tombant sous ses coups lui donnant un sentiment de purification alors qu’il vociférait le noms des anciens rois comme pour les invoquer sur le champ de bataille. Nimrak ! rugit-il en défonçant un crâne recouvert de poux, appelant aux mânes d’un des premiers rois connu. Jortan ! Un coup de bouclier en plein visage, puis un revers de sa hache pour trancher une gorge crasseuse. Le hallebardier à sa droite vint empaler un autre sauvageon qui menaçait le flanc du roi. Jormin ! Un coup de pied en pleine poitrine repoussa un assaillant qui se prit un carreau en pleine tête avant d’avoir le temps de se relever. Garmin ! Son dernier adversaire s’effondra mort à ses pieds.
L’ennemi s’épuisait-il ? Tout le laissait à penser car les combats diminuaient d’intensité, mais alors que les armes commençaient à s’abaisser et les mains à se dénouer, un hurlement guttural, primal, bestial retentit plus loin dans les sommets enneigés. En écho, le pas puissant d’une lourde créature se fit sentir, et aucun dawi ne put sans blêmir quelque peu voir apparaître le titan cuirassé qui les chargeait, un sauvageon bavant et crachant juché sur son dos.
Un makragnos ! Cria un arbalétrier en tirant sur le monstre, vite imité par les autres. Sans effet notoire au demeurant, les carreaux se trouvant déviés par les épaisses plaques osseuses du reptile qui lui conférait un blindage quasi-impénétrable. Le makragnos ressentit-il ces agaçantes piqûres d’insecte ? Probablement, car se détournant quelque peu de sa trajectoire initiale vers les machines de guerre, il chargea en grognant le carré royal, le sol tremblant sous son poids.
Dispersion ! ordonna Hardrek, conscient que la seule masse du monstre briserait la formation défensive. Se faisant, les dawis allaient perdre leur avantage tactique vis-à-vis des autres sauvageons qui réapparaissaient déjà, mais le danger que leur faisait courir le reptile dépassait de très loin cette considération. Le flot de barbes se fendit face au makragnos, qui réussit toutefois à envoyer un violent coup de cornes dans un groupe de hallebardiers trop lents à se mouvoir, les faisant gicler en l’air avec la force d’un ouragan. Sur le dos de la créature, le sauvageon continuait à hurler et à cracher d’incompréhensibles paroles, comme en extase devant la folie qu’il venait de déchaîner.
Leur chef ! Toute horde à son chef, tout serpent sa tête, tout fort ses fondations. Aucun dawi ne pouvait dompter un makragnos, et cela seul désignait l’Alpha comme la source du pouvoir des sauvageons.
Hardrek cria aux soldats de sa garde détourner l'attention du reptile, espérant que son appel serait entendu malgré le fracas du combat, tout en commençant à courir pour contourner le monstre. Écartant d’un coup d’épaule un sauvageon qu’il envoya bouler dans un feu de camp, le roi vit que plusieurs dawis obéissaient et s’en prenaient de face au monstre, sans considération pour les risques pris. Avisant la queue du reptile qui balayait le sol, le vieux nain sauta dessus, s’aider des os saillants pour trouver des prises et aider son avancée. Le sang fouetté par l’adrénaline, vaguement conscient de n’être plus guidé que par la folie du combat, le Grand-Roi du Zagazorn escalada le makragnos, se retrouvant sur le dos du monstre qui dévorait avec entrain un nain, sous les hurlements enthousiastes de l’Alpha qui, tout à sa joie destructrice et à son envie de chair, ne vit pas apparaître son adversaire derrière lui.
Crève, charogne ! rugit le roi en abattant sa hache sur le crâne non protégé du dompteur, assuré de pouvoir ainsi se débarrasser de la seule autorité qui pouvait encore imposer une relative cohérence à la horde. Et sans doute cela aurait-il mis fin à la bataille s’il s’était agit d’un adversaire de moindre envergure, mais l’Alpha pivota à la vitesse de l’éclair et para le coup de son lourd bâton qui virevoltait entre ses doigts aussi adroitement que les lames des meilleurs épéistes elfiques. D’un moulinet, il envoya le bout ferré de son arme en pleine poitrine du roi, faisant crisser le métal et entaillant légèrement son poitrail.
Repoussé en arrière alors que l’Alpha se redressait pour lui faire face, le roi se demanda quelle magie honnie pouvait ainsi animer le sauvageon, et donner à un simple bâton la force de pénétrer la meilleure armure forgée par le clan Fière-Main. Rendu prudent par ce premier coup, Hardrek se mit en garde, déviant une nouvelle attaque de son bouclier avant de tenter de trancher le jarret de l’Alpha qui esquiva aisément. Sous eux, le makragnos semblait décontenancé, ressentant toujours la présence de son maître, mais n’arrivant plus à savoir s’il devait lui obéir ou s’il devait simplement se laisser guider par sa faim. Restait à espérer que les autres commandants de l’armée sauraient employer à bon escient ces quelques secondes d’hésitation.
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| | | Morek Tête-de-fer
Nain
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| Sujet: Re: L'insoumise Dim 2 Avr 2017 - 13:40 | |
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Nulle réponse de la part du grand roi. A peine Morek était-il arrivé que ce dernier se précipita vers les premières lignes. Morek ne leva pas les yeux au ciel mais nota le détail pour la suite des évènements. Si effectivement le grand roi souhaitait participer directement aux batailles, cela serait un danger à provisionner pour le futur. C’était également un danger immédiatement. En conséquence Morek lui emboita le pas, restant toujours à environ une dizaine de mètres derrière ce dernier.
Rapidement il fut clair que la situation allait se tasser. Mathématiquement les nains commençaient à avoir le dessus. Dans l’esprit de Morek, beaucoup de gens semblaient idiots. Il avait appris à modérer ses pensées à force de pédagogie de sa compagne et à force de voir que dire ces choses à l’oral pouvait défaire même les meilleures amitiés. Mais là tout de même, il ne parvenait pas à s’en empêcher. Ces ennemis étaient idiots. Très très idiots. Cela ne changeait rien à leur détermination à tenter de les tuer, mais cela leur avait valu l’étiquette des ‘idiots’ dans l’esprit de Morek.
Outre le simple fait que les idiots n’étaient clairement pas organisés, il était également certain que leur tactique – si l’on pouvait utiliser ce mot – relevait simplement de tenter de les user grâce à des vagues successives. Cette tactique ne fonctionnerait qu’un temps car il était certain que les nains auraient vite le dessus sur une bataille d’attrition. En attendant il fallait garder le grand roi vivant. Ce dernier se battait avec l’intensité d’un jeune guerrier. Morek conserva une distance raisonnable de son grand roi, conservant une pause détendue et cherchant à analyser la teneur et la dangerosité des ennemis lui fonçant dessus. Il donna ordre à ses nains de se diviser et d’aller appuyer les autres lignes. Lui se débrouillerait très bien ici. Il ne conserva que trois nains, qu’il laissa tirer à leur bon vouloir et aller appuyer directement le roi. Lui conservait ses carreaux précieusement. Il devait être là au cas où les choses tournaient mal autour du pouvoir central.
Il remit son œil sur le système de visée et conserva à l’œil le grand roi. A un moment donné, un assaillant arriva plus vite que prévu jusqu’au grand roi, ce dernier n’avait pas encore extrait sa hache de sa dernière victime et ses gardes étaient occupés. Morek estima que la probabilité qu’il puisse sortir sa hache avant que l’assaillant n’arrive à portée était trop faible pour être acceptable. D’autant que le statut d’enchâssement de la hache et de la facilité de la retirer du cadavre était un paramètre libre et inconnu. Inacceptable. Le coup parti donc dans la nuit noire, passant à quelques dizaines de centimètres du nain et allant se ficher dans le front de l’assaillant. Au final le grand roi plaça un coup de pied vengeur dans l’assaillant pour le repousser et l’empêcher de porter un coup. Le coup n’aurait donc pas été nécessaire. Mais mieux valait prévenir que guérir.
Il y eut un bruit d’animal… Voilà que les bébêtes s’y mettaient aussi. Apparemment un makragnos fonçait sur les belles machines de guerre de Morek. Forcément c’était ennuyeux… De nombreux halbalétrier faisait tomber une pluie de carreau sur le monstre. C’était aussi inutile et gaspillant que de jeter de l’huile sur le feu. Et cela eut le contre coup de détourner le monstre vers le grand roi. Morek auraient quelques mots à échanger avec ses nains après la bataille. Comment avaient-ils pu considérer qu’attirer le monstre vers le grand roi était une meilleure idée que de laisser les armes de sièges prendre le coup ? Il fallait qu’il révise le sens de leurs priorités, tous ingénieurs qu’ils étaient.
Il y avait un nain sur le dos de la créature sans aucun doute. Il devait s’agir du fait. Et le nain-roi fou qui allait maintenant à l’assaut de la créature ! Et par derrière de plus. La bataille sur le dos de la créature faisait rage, et Morek n’était plus capable de tirer la moindre conclusion sur l’issue de ce combat. Il ne pouvait non plus aider son grand roi tant les mouvements étaient erratiques. Morek eu quelques instants la vision de botter les fesses de son supérieur. S’il devait mourir dans cette folie, Morek s’en voudrait à jamais. Quelle idée de se laisser prendre par la folie du combat… Tout cela n’était pas rationnel. Cela agaçait Morek au plus profond de son âme.
Avec un soupir exaspéré, ce qui lui arrivait rarement, Morek baissa son arme et se mit à courir d’un pas leste vers les machines de guerre. Il fallait clairement qu’il prenne les choses en main pour arriver à calmer le jeu de cette créature idiote. Et pouvoir aider son maitre. Il arriva à la baliste la plus proche. Le carreau n’était pas remonté, mais les nains de Thanor s’afféraient à la recharger. Morek fit signe au tireur qu’il prendrait sa place à la visée. Il connaissait chacune de ses machines comme s’il en était lui-même le constructeur. Il les avait inspectés jusqu’au moindre boulon avant de donner son accord pour qu’elles participent à l’expédition.
« - Dites aux autres responsables de se tenir prêts. Et de resserrer autour du combat des chefs. Nous allons immobiliser la créature, à eux de l’achever. Oui, de l’achever. »
Il avait dit cela à l’intention du nain que Morek avait viré du viseur. Ce dernier parti séance tenante distribuer l’information.
Ils disposaient peut-être de cinq minutes avant que Morek ne soit prêt à tirer. Morek ferma les yeux. Il devait calculer à toute vitesse et sans se préoccuper de l’extérieur. Il s’autorisa à regarder la créature au loin avec détachement pour estimer la distance.
Il referma les yeux. C’était la baliste numéro 24. Elle semblait être placée sur un sol stable avec une inclinaison de quelques degrés sur l’avant gauche. Peut-être sept ou dix degrés ? Impossible de savoir avec précision. Cela impacterait un peu la stabilité au tir de l’arme. Le ressort faisait un bruit de crissement caractéristique. Il restait encore de la marge mécanique à la rupture, sans aucun doute. C’était un ressort qui avait huit mois, il avait dû voir une cinquantaine de cycle de chargement déchargement. Il était au tout début de sa vie type. Tout allait bien de ce côté-là.
L’inspection avant transport n’avait révélé aucune anomalie dans le bois. Le gond du bras démultiplicateur gauche avait un serrage moins fort que la normale, il se souvenait de ce détail lors de ses discussions avec l’ingénieur en charge de l’inspection. Il se souvenait avoir vérifié avec force de détail le visuel du gond, et la ferrure supérieure semblait avoir été parfaitement réalisé, il avait donc supposé qu’il s’agissait d’un problème de tolérance ayant conduit à un jeu après de l’emboutissage du rivet central. Cela aurait un impact sur le lancer, léger, mais vers la droite. Il constaterait trop tard, il fallait donc faire avec, et retenter le tir au pire des cas.
De la taille du reptile il pouvait en déterminer, par homothétie par rapport aux crânes qu’il avait déjà vu, une idée de l’épaisseur à transpercer. Trois à quatre pouces d’os au point le plus large. On prendrait donc cinq pour assurer une marge au calcul. Il faudrait prendre une hypothèse sur le module d’élasticité de l’os cortical de la bête… Il prendrait également pour hypothèse que cette dernière était homogène, ce qui serait une marge supplémentaire. Il prendrait pour hypothèse un os aussi dur qu’un os nain. Il ne connaissait pas la valeur pour cette créature. Donc cinq millions huit cent un mille cinq cent neuf livres par pouce carré et demi. Il s’autoriserait à enlever le ‘et demi’ du calcul, pour simplifier. Comme il s’agissait d’un matériau peu rigide, il pouvait s’autoriser à prendre un centième de cette valeur comme limite ultime à la rupture. Soit cinquante-huit mille quinze. Le carreau avait une masse de vingt-deux livres, à une demi livre près. Elle était vérifiée systématiquement et rectifiée au besoin. Vu la distance, vu la masse, vu le vent, vu l’air froid, et vu la trajectoire que Morek semblait la plus probable pour aller taper dans la bestiole il ne restait plus qu’à calculer la vitesse de sortie la plus adéquate.
Il fallait donc aller aux deux tiers de la compression du ressort au moins pour obtenir le bon résultat. Il donna cet ordre aux préparateurs. Il se concentra ensuite sur le tir. Quatre minutes avaient passé, et les autres nains avaient déjà bien entamé la bête. Il fallait maintenant donner le coup final.
Il visa l’œil de la bête. L’avait-elle vu ?
Le coup parti…
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