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 L'insoumise

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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeMar 11 Avr 2017 - 20:53


ATTENTION HALDïīīīïNNN !!!

Du coin de l’œil, Ungrim avait pu apercevoir le corps de renforts, mené par le vieux Barbedrue. De justesse, le capitaine avait pu s’écrier, le prévenir et lui faire faire volte-face, avant que l’ancien ne mette en pièce ses deux assaillants. Une fois ceux-ci mis en pièces, le bouc de Thanor et sa cohorte se remirent en marche pour rejoindre le front. Le capitaine finit alors d’assurer ses troupes, avant de venir à la rencontre de Barbedrue :

- Bienvenue à Toi Barbedrue, tu arrive pile à temps, bientôt nombre de ces créatures seront sur nous. Nous devons à tout prix tenir ce front, et la crête là-haut. J’y ai déjà placé quelques hommes, elle sera facile à défendre. Si tu as des arbalétriers ou des spécialistes de la distance, les placer là-haut avec quelques boucliers de plus serait suffisant à nous assurer le maintien de la zone. Quant au front, la bataille sera dure, mais le terrain leur retirera l’avantage du nombre. Ils devront rétrécir leur front pour nous combattre. Mes hommes répandent déjà de la pois, quand un trait de feu illuminera le ciel, nous devrons nous replier jusqu’à là-bas. Ainsi les ingénieurs feront brûler ces horreurs !

Soudain le bruit d’un cor, et de nombreux cris, résonnèrent à l’avant de la formation.

- Les voilà ! Je te laisse les commandes de la ligne de boucliers, je vais accompagner les armes lourdes !

Il empoigna alors fermement l’avant-bras du bouc, et fit un signe de tête assuré, avant de s’ajouter au front, avant que ne déferle sur eux les hordes corrompues. Rapidement, les boucliers frais des Barbedrue se mélangèrent à ceux des Marteaux-de-Givre, formant un mur d’acier hérissé, semblant impénétrable, du moins pour une formation classique, car les horreurs corrompues qui leur faisaient face ne comptaient pas se laisser impressionner !

Rapidement, les premières ombres apparurent, plus nombreuses encore que ce qu’escomptait les officiers, courant droit sur le front, comme si celui-ci était désarmé, déferlant telles des bêtes enragées. Il ne fallut qu’une poignée de secondes pour le que fracas des os brisés et le tintement de l’acier se fassent entendre, le bruit des premier corps inanimés chutant lourdement sur le sol se rajoutant à ce brouhaha naissant. Les sauvages percutèrent le mur d’acier avec une violence inouïe, faisant trembler celui-ci, malgré la vaillance et la force des barbes qui le composait. Mais l’impact coûta cher à la horde, qui vit la quasi-totalité de sa première vague se faire décimer en quelques poignée de secondes, les vaillantes barbes faisant pleuvoir à l’unisson les coups, appuyés par les arbalétriers.

La plupart des jeunes barbes furent enthousiasmées par la victoire facile, certains en rirent même, mais il n’eurent droit en retour qu’à un rappel à l’ordre de la part des thanes :

- C’est pas l’moment de rire et de se déconcentrer, bougres d’imbéciles, ce n’était qu’un petit groupe d’éclaireurs, un test ! Regardez voilà la suite ! Il pointa alors du doigt une masse sombre qui émergeait du bois. Voilà ce qui était probablement la force principale qui approchait à vive allure.

- Capitaine, c’est moi ou ces chose ont un bélier ?!?

- Nan tu ne rêves pas ! Serrez les rangs et enfoncez vos foutus pieds dans le sol tels des racines, ça va percuter ! Arbalètes, dégommez-les !

Le Thane et les armes lourdes vinrent alors se plaquer contre les boucliers, le front se resserrant en un seul rangs compact, les armes lourdes tenant les pointes en avant. Le vieux Barbedrue, lui, semblait surmotivé par l’arrivée de ces troupes, prêt à en découdre et beuglant toutes sortes d’ordres et d’insultes à l’encontre de ses adversaires. Cela en était presque réconfortant, les vétérans tel que lui dopant le moral des jeunes barbes présentes ! Puis le moment fatidique arriva. La pluie de carreaux avait beau avoir fait de nombreux morts, cela n’avait en rien ralenti la progression des sauvages, et bien vite, les premières troupes s’abattirent sur le mur d’acier. Le combat s’engagea alors, les coups s’échangeant, créant un véritable chant d’acier qui s’entrechoquait, une macabre symphonie, annonciatrice de mort. Soudain, le front des sauvages s’écarta, le bélier adverse surgissant, simple tronc massif, poussé par six ou huit de ces ignobles créatures.

Tout le courage et la ténacité des barbes n’eut pourtant pas raison de l’élan adverse, le bélier enfonçant le front, le séparant sur son flanc gauche, isolant ainsi tout juste un quart des nains de leurs compagnons. Leurs répugnants adversaires profitèrent de cela pour s’engouffrer dans la brèche, le combat rangé se transformant ainsi en une série de duels, ou de combats à la forme anarchique. Ungrim et une dizaine de barbes environ se retrouvaient donc coincés ainsi, formant dans l’urgence un demi-cercle pour le tenir.

- Reformez un front ! Tous sur une ligne en arc ! Tenez bon, nous ne nous laisserons par emporter facilement par des crevures !

Rapidement, deux adversaires firent face à Ungrim, le premier utilisant une sorte de lance rudimentaire et rouillée, le second un grand marteau, dont le poids seul aurait suffi a briser des os s’il tombait sur un dawi. La portée ne se montra pas réellement être un avantage, le Thane brisant d’un mouvement la hampe de son ennemi avant d’abattre son marteau en plein centre de son visage, projetant son adversaire un bon mètre plus loin. Le second moulina sauvagement, tentant d’écraser sous son imposante arme le capitaine. Mais le poids pouvant se montrer tant un allié qu’un ennemi, son mouvement fut trop lent, et d’un coup sec, Ungrim projeta sa hache en angle, tranchant le poignet du sauvage, avant d’envoyer la tête de son marteau à la rencontre de la tempe de adversaire, ponctuant ses coups de :

- Tiens, rien de tel pour te remettre les idées en place salopard ! Haha ! Kazuk kazuk kazuk !

Mais il déchanta vite, quand il vît les premiers corps de ses confrères joncher le sol. Des amis à lui pour certains… L’anarchie et le flot de sauvages, qui semblait infini, l’empêchaient de voir comment Haldin tenait son front. Il espérait juste qu’il était en meilleure posture que lui, et qu’ils parviendraient à se rejoindre rapidement. Il dut cependant rapidement reprendre ses esprits, un nouveau challenger lui faisant déjà face, celui-ci étant armé d’une paire de haches. Le Thane fut le premier à donner l’assaut, faisant pleuvoir les coups, le sauvage parant ou esquivant chacun d’entre eux avec une souplesse impressionnante, avant de commencer à répliquer à son tour. La rapidité des coups était invraisemblable, et cela, mêlé à la brutalité avec laquelle l’horreur les distribuait, en faisait un combo plus que mortel… L’un deux perça la défense du Thane, l’entaillant au visage, et un filet de sang commença à s’échapper de la plaie. La créature sembla se délecter de cette vision, créant ainsi un créneau d’inattention, dans lequel Ungrim s’engouffra. D’une bourrade d’épaule, il déséquilibra son adversaire, avant d’enfoncer sa hache de l’épaule au sternum, sectionnant presque le bras d’un seul coup.

La créature morte, il tourna son attention partout autour, cherchant la meilleure zone pour frapper. Il remarqua alors un bleu aux prises avec deux ennemis. D’un pas puissant, il s’élança alors. Mais les quelques secondes qui les séparaient furent de trop. L’une des créatures se jeta sur la jeune barbe, et déchiqueta sa gorge de ses dents odorantes et jaunâtres, mais acérées. Ugrim se laissa alors emporter par la rage, et il projeta sa hache, celle-ci volant droit en avant, le dos de l’une des créatures stoppant sa course meurtrière. Peut-être était-ce la mort de son confrère qui attira l’attention de la seconde bête, qui se retourna alors, avant de prendre la tête du marteau d’Ungrim en plein visage.

A peine avait-il écrasé la bête qu’il cherchait déjà un nouvel ennemi, même si ce fut l’ennemi qui le trouva en premier. C’est une douleur vive qui le prit soudain au mollet gauche, un sauvage ayant planté la pointe de sa lance dans la chair de celui-ci. Ungrim tomba à genou, et en se retournant, vit la créature armer un nouveau coup en direction de sa tête. Était-ce la fin ? Au bout de plusieurs secondes, la créature ne frappa pourtant pas, et s’effondra soudainement. Deux dawis surgirent alors de l’arrière. Il s’agissait de Zarnir et Skorri, deux des jeunes soldats du clan.

- Thane Ungrim ça va ?

- Ce n’est rien, une jambe me suffit pour bouter hors ces engeances répugnantes. Où sont les autres ?

- Baradin, Morgrim et Valma sont là-bas avec deux Barbedrue, Athrandor et Vimelda sont morts, ainsi que deux soldats Barbedrue, nous avons perdus la trace de Gantor…

- Il est mort. Nous devons aller chercher les autres et refermer la brèche.

- Seigneur ! Là-haut !

Le signal des ingénieurs arriva alors, en un carreau flamboyant qui transperça le ciel.

- C’est le signal ! Vite, allons les récupérer et partons, on va se regrouper à l’arrière avec Haldin ! Normalement, il devrait reculer pour former un nouveau front plus loin… Enfin espérerons-le !

Le petit groupe rejoignit alors le reste des survivants du flanc, avant de commencer a reculer tant bien que mal, Ungrim ayant juste le temps de récupérer une torche pour transmettre l’envoi du signal au bon moment à ses arbalétriers. Ils formèrent alors un triangle et commencèrent à enfoncer les rangs adverses aussi vite que leurs blessures leur permettaient, nourrissant l’espoir qu’Hadlin et le reste des troupes ait pu se replier et former un front. Car les huit survivants du flanc gauche ne pourraient pas former un front solide bien longtemps…


Dernière édition par Ungrim Marteau-de-Givre le Sam 15 Avr 2017 - 19:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeSam 15 Avr 2017 - 9:18




Front - Flanc Est - 8ème minute

- Je te laisse les commandes de la ligne de boucliers, déclare un Ungrim trop envouté par le combat.
- À vos ordres cap'taine, répond un Haldin déconfit par le rôle qui lui a été inopinément imputé. Si éleveur de chèvres il fut, et dresseur de galioth il est, c'est que l'autorité naturelle qui se dégage de ce Dawi, est faite de tendresse et de confiance, non pas de pouvoir acerbe et répressif. Et c'est dans cette optique que doit commander un chef de troupe, quel que soit le nombre d'hommes ou de bêtes...
Le Grommtrommi se doit d'inculquer exemple et courage, de la sorte insuffler aux jeunes le stoïcisme du roc qu'ils représentent.
Eh oh z'avez les oreilles bouchées les p'tits mômes, c'est pas parce que l'ancien rêvasse que la jeunesse doit faire de même, alors un peu de nerf, c'est en crête que ça s'passe, toi, toi, toi, entonne-t-il en les désignant un à un. Un sourire jaunâtre et sincère se dessine sur son visage encrouté de sang, barbouillé de crasse. Les nains qu'il a désignés, pour la plupart arbalétriers, sont au nombre de dix, maigre renfort certes, mais leurs torses sont bombés de coriace témérité. Ils se rejoignent donc un par un puis le groupe s'élance vers les hauteurs à la rencontre des ingénieurs, qui sont sensés par le démarrage d'un feu à distance, couper retraite et renforts aux ennemis.
Boucliers, formation !, improvise le Bouc de Thanor plutôt habitué à ses directives constituées d'onomatopées, guidant les ruminants à travers bois et broussailles. C'est qu'il se débrouille bien, car les hommes répondent à ces ordres comme s'ils formaient à tous une seule entité.



en Crête - Non loin des engins de guerre - 37ème minute

Plus haut, à quelque centaine de mètres, après de brèves explications, les six dawis prennent place parmi ceux-là qui défendent déjà les engins. Au pied des gigantesques machines, quelques blessés traînent au plus proche du défendable et souffrent autant, même plus que les autres, de blessures voire de morsures sûrement déjà infectées, et la fièvre qui peu à peu s'installe...

Des directives brisent l'air glacial. Ce sont les ordres réfléchis d'un ingénieur de Thanor, que tous connaissent chez lui par sa gentillesse profonde, son dévouement sans bornes, grand ami des membres du Haut-Conseil, et important acteur lors d'une Malenuit trop nauséeuse...
Tireurs, soyez prêts à en découdre à notre façon, pourfendre ainsi ceux qui nous ont offensés... C'est un nain redoutable qui parle, aux accents de sa ville, un œil trop similaire à celui de Morek et de son clan, les Tête-de-Fer. Il se retourne vers eux, qui sont désespérément trop peu nombreux, dawis de plusieurs horizons, et il entame l'explication tactique de la défense :
Nous réaliserons un premier tir de défense ensemble, mais au moment où je rejoindrai le combat, vous serez livrés à vous même, soyez disciplinés et coordonnés. Chantez si l'envie vous en dit, mais soyez co-or-do-nés.

En effet je rejoindrais le combat pour y souffler les ordres et très certainement tailler dans le lard de ces cochons infectes. Cochons car ils puent l'animal. Oui, l'animal... Infectes car vos narines ne sont point mensongères...

À chaque moment propice, la ligne de boucliers s'abaissera à mes ordres, nos casques à quarante centimètres du sol. À vous braves tireurs de faire mouche. Nous compterons trois secondes avant de nous relever et mettre en pièce ces crevures abjectes, alors soyez rapides, si vos dents ne veulent pas tâter un peu de mon front.
Puis prononçant d'un khuzdul irréprochablement juste et mélodieux il demande bénédiction..

Aux ancêtres Tête-de-Fer, aux Mânes de tout Clan, Dawis, la mémoire ne s'estompera jamais, gravée par le sang, l'histoire est notre, soyons dignes par vos grâces... Le temps se fait lourd, quelle sensation de gravité étonnante se fait dès lors ressentir, mais la voix qui les a rassurés, maintenant les effraies...  Là ! Vous les voyez...? En joue mes braves, soixante degrés pour le premier tir, et point de tremblement fébrile ! At Dawi ! Pour les prochains tirs, à quarante-cinq degrés mes bons guerriers. Et il commence à courir vers l'infanterie, la hache érigée au vents froids des Terres de l'Est, et elle trépigne d'impatience devant ce sang chaud dont elle sera abreuvée.



Flanc Est - 43ème minute

Plus loin, plus bas dans ce dénivelé de terres et de pierres peu grises, au bout du couloir naturel qui juxtapose le ruisseau, les guerriers voient venir les ombres et le bruit, grognements et japements indésirables. En face d'eux la horde plus ingénue que intimidée arrive à flots incessants et se lance alors contre le mur qu'a érigé le Capitaine, composé de lui-même et des nains de tous Clans confondus. À ce moment Haldin prie pour leur succès, lorsqu'il voit un puis deux dawis tomber à terre dans la mêlée. Mais ils remportent bien assez rapide et courageusement les premières confrontations, car ce n'est qu'une première vague de sauvages trop pressés, trop affamés...

Tandis qu'en crête les nains se démènent et essuient une première vague docile qu'ils élimine en de courts instants ; plus bas déjà ils se font rentrer dedans par une deuxième vague de sauvages indisciplinés, mais définitivement enragés, et cette fois-ci plus nombreux, beaucoup trop... Les odeurs infectes de peaux en putréfaction s'approchent inévitablement, et lorsqu'il ne reste aux nouveaux assaillants plus que trente mètre à parcourir :
- Capitaine, c’est moi ou ces choses ont un bélier ?, demande un soldat ahuri.
- Serrez les rangs et enfoncez vos foutus pieds dans le sol tels des racines, ça va percuter ! Arbalètes, dégommez-les !, entend alors Haldin parvenir de devant, ces soldats qui justement serrent leurs rangs en s'approchant inexorablement des boucliers. Puis il hurle, car la situation le veux et il ne sait pas faire autrement, tant la guerre l'a envouté et le sang grisé. Deglinguez-moi ces bâtards, vous avez entendu !? Enfoncez vos pieds dans l'sol ! Soyez pas légères les filles, pesez de tout vot' poids ! Les Barbedrue en possèdent des plus beaux de béliers ! C'n'est qu'un agneau ça !

ANU DRUNG KAZAK NU !


Les sauvages sont étonnement armés d'une arme plus conséquente et destructrice que leurs haches rouillées et leurs bouts d'os rongés. C'est à dire un bélier plus que belliqueux, volontairement enragé et mesurant plus de deux mètres de haut, la moitié de large. Il se rue sur les nains compactés, percute le front et ouvre un sillon énorme dans ces nains qui volent de toute part en éclats. Suite à cela il serait difficile pour Haldin d'être attentif au détachement du petit groupe armé qui se retrouve dans la mêlée, car lui aussi se sent débordé de toute part par les assaillants... Les minutes que vit alors Haldin sont longues, à combattre, à lutter pour sa vie, arrachant la leur à ces sauvages rabougris... Mais ils tiennent bon, le Bouc mène les boucliers avec brio comme un bloc uni, et ce malgré les blessures, pour certaines fatales. Les nains perdent du terrain sans avant fracasser crânes et mâchoires...

Le signal !, s'exclame Haldin quelques instants plus tard lorsqu'il ont réussit à reformer un front digne de ce nom et que nombre d'ennemis jonchent le seul désormais encombré de corps poilus... Lorsqu'ils se rendent compte que plus loin une dizaine de dawis désespérés tentent de se frayer un chemin, les boucliers poussent, et poussent encore  en anéantissant l'ennemi, pour permettre aux survivants de les rejoindre dans le combat.



les Cieux - quinzième minute de l'heure suivante

Lorsque Haldin et Ungrim ce sont rejoints, un trait de feu traverse le ciel, lancé par le Capitaine des Rancuniers qui prévient ainsi les arbalétriers que la retraite est imminente et qu'il est temps d'ébranler leur tactique implacable.
Une nuée de flèches enflammées suivent à l'appel, elles traversent les cieux sans pour autant atteindre les astres, et redescendent vertigineusement vers la poix que Ungrim et ses nains ont antérieurement répandue au bout du couloir naturel que l'infanterie quitte avec précipitation.



Vallée de la Nérania, non loin des portes d'Almis

Lorsque les derniers sauvages coincés entre le feu et les guerriers sont évincés, le corps d'armée rejoint prestement les machines de Thanor qui trônent, puis les soldats ou tireurs qui les défendent. Les dawis s'observent et certains se cherchent. Ils sont peu nombreux, beaucoup sont morts, mais les combats font encore rage ailleurs. Aussi, un certain nombre de nains valides s'en vont sous le commandement de Ungrim, rejoindre le Roi et les combat. Haldin bien évidemment se précipite vers eux dans la descente, sans avant jeter en arrière un regard aux grandes constructions de son ami ingénieur, et qui trônent en attendant, espère-t-il, patiemment leur heure...

Pourvu que le Roi soit encore parmi nous, pense-t-il rageusement lorsqu'il aperçoit plus bas, une bestiole des plus dangereuses se ruer vers les tentes... En effet, au moment même où ceux-là s'en descendent rejoindre le combat en aval, le carreau de Morek siffle sa fureur en direction du Makragnos, sur lequel un Hadrek, quand même Grand-Roi du Zagazorn, fait sur l'animal ce qui se rapproche le plus à du rodéo...

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Hardrek Poing-de-Fer
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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeDim 16 Avr 2017 - 14:53


Quelle sombre magie animait le chaman ? Quel pacte obscur avait-il noué avec les séides de Dun Eyr pour se retrouver ainsi animé par une force à nulle autre pareille ? Simplement vêtu de fourrures et armé d'un vulgaire bâton, l'Alpha tenait pourtant la dragée haute au roi, alors que ce dernier se trouvait équipé du nec plus ultra en matière d'armement nain. Les coups s’enchaînaient sans discontinuer, le bois raclant contre le métal du bouclier et déviant le tranchant de la hache, obligeant Hardrek à adopter une approche précautionneuse. Ayant échoué à terminer le combat dès le premier assaut, le vieux dawi savait que désormais la fatigue jouerait un rôle primordial, le premier des deux adversaires qui ferait une erreur devant le payer immédiatement de son sang.

L'Alpha ne ménageait pas ses efforts, harcelant son adversaire de multiples assauts tout en crachant et en bavant des injures, la folie brûlant dans son regard. D'épaisses gouttes de sueur coulaient de sa chevelure crasseuses sur son visage crispé par la haine, traçant des sillons plus clairs sur sa peau recouverte de poussière, contournant les croûtes sanguinolentes qui parsemaient ses joues. Tout dans cet être empli de haine se concentrait sur la mort et la destruction, il ne restait dans le chaman aucune lueur de cohérence, aucune étincelle rappelant le dawi qu'il avait un jour dû être. Tout en le laissant s'échiner à tenter de briser sa garde, le roi admis en son fort intérieur que tuer cette créature abjecte serait en réalité faire preuve de pitié à son égard.

Comme souvent à la guerre, le destin se joua sur un détail. Tandis que les deux adversaires bataillaient férocement, d'autres nains s'occupaient du makragnos. Blessé par un moyen qu'Hardrek ne vit pas, trop concentré sur son duel, le monstre reptilien se cabra en rugissant de rage, propulsant en l'air ses cavaliers. Mais alors que le roi réussit à bien réceptionner sa chute en se laisser rouler au sol à l'impact, le chaman tomba brutalement sur son épaule gauche qui se brisa dans un craquement horrible à entendre. L'ouverture ! L'ouverture qu'il attendait ! Se relevant le premier, Hardrek chargea son adversaire qui s'était péniblement remis en garde, sa bouche muette d'injures désormais crispée dans un rictus de douleur. Avec un bras quasiment inutilisable, l'Alpha ne pouvait plus manier son bâton aussi efficacement et il lui fallut reculer pas à pas face au déluge de coups qui pleuvait dorénavant sur lui.

Bien décidé à en finir, Hardrek laissa glisser son bouclier le long de son bras pour se désengager des sangles, puis le jeta brusquement à la tête de son adversaires. Surpris, l'Alpha para le coup de justesse, son bâton se relevant pour écarter le projectile et laissant le bas du corps exposé. Car Hardrek n'avait pas attendu de voir le résultat de son jet, fonçant lui aussi en avant en brandissant sa hache à deux mains pour porter un terrible coup sur la cuisse non protégée de son adversaire. Affaibli et temporairement aveuglé par le bouclier, le chaman ne put rien y faire et le tranchant de la lame s'enfonça profondément dans sa chair, venant racler l'os.

Un affreux hurlement de douleur jaillit des lèvres craquelées du dément, alors qu'il tombait à genoux. Son arme désormais inutile s'échappa de ses doigts gourds et roula au sol, tandis que son regard haineux se plantait dans celui du vainqueur. Même à la porte de la mort, il semblait encore  défier son ennemi.


Retourne à ton créateur, engeance ! rugit Hardrek en brandissant sa hache au-dessus de sa tête avant de l'abattre de toutes ses forces.

L'Alpha ne fit rien pour parer le coup, tout au plus un  léger sourire ironique naquit sur ses lèvres juste avant l'impact. Ultime satisfaction à l'idée d'avoir emmené avec lui tant de combattants dans la mort, ou l'âme de l'ancien dawi se réjouissait-elle d'être enfin libérée de sa folie meurtrière ? Nul ne le saura jamais car la hache du roi lui trancha le crâne en deux jusqu'à la mâchoire, faisant jaillir un geyser de sang et de matière cervicale. Lentement, le corps sans vie s'affaissa, déclenchant des gémissements bestiaux dans la bouche de ses séides qui au loin avaient assisté à la scène. Sans meneur, la horde allait perdre le peu de cohésion qui lui restait.
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Guzandrakka
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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeLun 17 Avr 2017 - 9:54




Le sang des morts innondait les plaines de l'Almion. Du sang de nain.
Dans la terrible mêlait qui opposait d'anciens frères, Thorgrel ressentait toujours un profond malaise à ôter la vie à une barbe, fusse t'elle aussi hideuse que celle du viandard aux canines pointus à qui il venait de balafrer le faciès. Les Dieux avaient choisis aux hasards dans ce tourment que fût la Malenuit et il ne pouvait imaginer les souffrances endurés par ceux qui avaient décider d'abandonner toute trace de nanité. Sous les coups vengeur du Père-Créateur, leurs esprits furent brisés et ils choisirent la voix de la Déesse Ourse.
Aucunes joies ne viendraient étreindre sa Forgevie une fois la bataille terminé.  

De sa position, entouré par ses guerriers, le Thane Poing-de-Fer n'avait perçut la charge du Makranog. Aussi fut il fort surpris de voir la puissante baliste de Thanor décocher un de ses traits en direction du Nord. Il avait suivit le projectile du regard et distingua enfin la bête.
Celle ci ce fît empaler à l'épaule et hurla, rageuse.
Il avait souhaiter rejoindre les rangs des soldats qui en vinrent à la lame avec le reptile, plus encore quand il perçut son aïeule se lancer au combat. Ordonnant de rallier le Grand-Roi, les Faucheurs furent à ce moment débordé par un groupe de sauvageons enhardis qui vinrent se projeter sur leurs murs de boucliers de concert. Invectivant l'ennemi, il dût reprendre sa place, ses bottes d'aciers ferrés manquant de le faire patiner dans la boue rougeâtre qui rendait le pas glissant.
« Thorgrel ! A Gauche ! » Aboya le Fier-Marteau.
Un mastodonte à la peau curieuse et aux muscles déformés venait de percer une brèche dans les rangs des Ciseleurs de Gundran. D'ici, il ne pouvait juger décemment de la nature de cet adversaire. Semblant en tout point à un ours à peau humaine, seul une barbe hirsute noirâtre rappelait le nain qui dormait en lui.
La haine accumulé jusqu'ici se réveilla alors brutalement dans le nain. Une telle engeance ne pouvait être laisser en vie, sa simple vue relevait d'une insulte à la race entière. Quand celle ci en vint  à écraser d'un simple point le dénommé Gundran, le Wyrmdrengi quitta le rang en pressant deux guerriers de le refermer.
Chargeant, lèvres retroussés et dents serrées, l'abomination lui tournait le dos et il était décidé à l'abattre d'un seul coup. Grimpant à la hâte sur un rocher, il bondit aussi loin que faire ce pouvait, hache dressée. Mais le monstre doté de sens qui lui était inconnu, bâti des bras et vint faucher Thorgrel en plein élan. Il s'écrasa non loin, stoppé par deux cadavres entassés. Alors le golgot vint à sa rencontre, ayant à peine eu le temps de se remettre, il para son poing du haut de son arme. Le coup le fît plier sous la force. D'un revers pourtant il emporta trois doigts, semblables  en tout point aux larges saucisses filetés tant appréciés dans l'Enclave. Une esquive  droite l'empêcha de finir comme Gundran, mais l'abomination elle aussi utilisa son revers et projeta une nouvelle fois Thorgrel, le séparant de son casque. Il sentit le goût métallique du sang naître dans sa bouche. Son nez brisé formait une bosse convexe inquiétante. Rampant dans la fange, il cherchait à tâtons le manche de son arme, sentant arriver le pas lourd de son ennemis.

«Pignebouc...» La mort venait à lui quand le ciel fut zébré de flamme.
Les bourrasques attisèrent un brasier vivace d'on s'échappa les cris terrifiés des membres de la Horde. Le colosse de chaire releva un instant la tête et dans ses yeux la même peur du feu. Cela suffit. Le Wyrmdrengi avait retrouvé sa hache et sans attendre, trancha net la poche ventrale de son adversaire. Les  organes se répandirent au sol, charriant une odeur pestilentiel. Le monstre ne dut sentir la vie s’échapper de lui et tomba net, manquant d'écraser le Poing-de-Fer.
La rage l'étreignant toujours, Thorgrel hurla à tout va tandis qu'il réduisait en charpie la montagne de muscle corrompu. Sous la couche sanglante qui le recouvrait, on ne distinguait plus que l'émeraude de ses mires.

La Horde était en déroute. Les sauvageons semblaient désorientés. Le Makranog lui avait perdu la vie sous les coups répétés des haches des nains. La bataille était gagné, mais à quel prix ?





9ème ennéade de Barkios d'Automne
9ème année du 11ème cycle.


S'en suivit alors un siège des plus silencieux. Les Portes d'Almis toujours closes, le restèrent.

Les morts de la Horde furent brûler, un brasier qui illumina tout du jours et de la nuit suivante. Les guerriers tombaient sous leurs coups eux furent récupérés et ont renvoya leurs dépouilles dans leurs cités respectives. Il y eu un grand rassemblement en leurs honneurs mais les chopes furent levées sans clameur.
C'est dans cet esprit revanchard que l'attente s'installa dans le camp des nains des cités du Sud. Et ô combien elle fût longue.
On tenta à plusieurs reprise de venir à bout des portes dans un premier temps. Mais l'éboulis rocheux qui leurs servaient de gangue protectrice rendirent les assauts blancs. Les machines de guerre avaient payés un prix lourd elles aussi contre la Horde.
On décida donc d'affamer les Almiens. La Cité devait être pleine et les récentes champignonnières ne pourraient pas longtemps combler les ventres.
Ainsi on mit en place un ravitaillement lourdement protégé qui avait pour destination Lante. Le temps ne s'améliorait pas, les premières neiges recouvrèrent les cimes à l'approche de la fin du mois et avec elle naquit une nouvelle tension. La patience était pourtant un trait commun aux nains, mais en cette neuvième ennéade, tous souhaitaient en finir.

La capture d'un groupe d'Almien en fuite annonça le changement en approche. Les fanatiques furent questionnés sans douceur. Si la majorité de leurs dires étaient teintés de haine, on releva néanmoins une information. En effet, ils affirmèrent être partis à la poursuite du Morgagrund, le Marteau Ancestrale. Mais aucuns ne révéla le sort de son porteur.

C'est à la veille du passage du mois de Verimios, que le grand-cor résonna dans la vallée de l'Almion. Thorgrel se précipita alors sous la tente du Grand-Roi ou se trouvait déjà l'Ancien Barbedrue, la Voix de Thanor et les Thanes des clans Marteau-de-Givre et Fière-Main.
«Père ! Le peuple d'Almis s'en vient à nous, les portes sont ouvertes ! »
De la Perle du Nord déferlait un groupe de nain ayant abandonné les armes et se traînant les uns les autres. Du promontoire on pouvait observer les brancards tractant les faibles et les blessés.

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Hardrek Poing-de-Fer
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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeLun 17 Avr 2017 - 13:47


Après la défaite de la horde, les jours s'écoulèrent dans un morne ennui. Les tentatives de créer des brèches dans les robustes murailles d'Almis ayant échoué, l'armée royale dut se résoudre à affamer les assiégés, stratégie nettement plus lente. Certes, la furie des combats avait éloigné les monstres et les gobelins, mais beaucoup de dawis se languissaient de leurs cités du sud, de leurs familles et de leurs clans. Toutefois, Hardrek resta intraitable et la qualité d'organisateur de Morek permit de maintenir ouvert le flux d'approvisionnements depuis Lante. Le mois se trouvait quasiment achevé lorsqu'enfin les portes d'Almis s'ouvrirent pour laisser passer une cohorte épuisée et affamée. Vaincu, les insoumis venaient rendre les armes et s'en remettre à la justice royale.

Qui sont vos chefs ? demanda le Grand-Roi d'une voix lasse lorsque la foule arriva jusqu'à lui.

Plusieurs prêtres furent brutalement poussés en avant, la plupart d'entre eux portant la robe des adeptes de Mogar mais le roi remarqua aussi la présence de quelques autres cultes. Malheureusement, Dun Eyr ne se trouvait pas dans le tas, ce rusé bâtard ayant réussit à fuir avec les plus fanatiques des siens.


Nourrissez-les, ils tiennent à peine debout. Que le reste des almiens rentrent chez eux, des patrouilles les accompagneront pour récupérer toutes les armes... et je dis bien"toutes" ! Si des caches d'armes sont trouvées après cette fouille, les contrevenants seront pendus séance tenante.

Le roi se tourna vers les siens.

Thorgrel, Morek, veillez à ce que l'armée prenne ses quartiers en ville et utilisez nos pour réserves pour réapprovisionner à minima les étals des marchés. Pas de violence, pas de spoliation. J'annoncerai demain ma décision concernant les rebelles, prévenez la population de devoir se rendre au grand temple de Mogar pour m'y entendre.

~~~~~

Le lendemain, Hardrek fit à son tour son entrée dans la ville, entouré de ses gardes et humblement suivi des principaux prêtres rebelles. La population le regardait d'un œil inquiet, ne sachant trop sur quel pied danser. Les premières décisions du roi paraissaient plutôt conciliantes, mais peu de dawis pensaient que leur rébellion serait aussi aisément pardonnée. Sans mot dire, le roi marcha jusqu'au temple de Mogar, jetant parfois un regard aux immenses voutes creusées dans les entrailles de la montagne pour abriter le saint des saints : l'autel où reposait le Morgagrund. Mais l'autel était désormais vide, Dun Eyr ayant emmené le marteau légendaire lors de sa fuite.

Un trône avait été installé devant l'autel, et le roi s'y assit. Devant lui un triple cordon de gardes lourdement armés le séparait de la foule qui emplissait lentement le temple. Près de huit cents paires d'yeux le fixaient avec appréhension,  le roi sachant que la moitié des nains présents avaient tenu les armes contre lui. L'autre moitié s'était contenté de suivre les ordres sans chercher à se rebeller contre l'autorité des fanatiques. Lorsque chacun eut pris sa place, la voix rauque du vieux dawi s'éleva :


Almis a lourdement failli. Non seulement avez-vous refusé la décision de l'Althinkalan, mais vous avez porté le fer contre vos frères de Thanor en attaquant fort Rikkazund. Pire encore, vos manigances ont lancé contre les clans fidèles au trône des hordes de sauvageons, ces infâmes engeances de Brissea. Je ne peux pardonner de tels crimes.

Un frémissement d'inquiétude parcourut la foule.

Voici mon jugement : tous ceux qui ont porté les armes contre leur roi seront bannis séance tenante du Zagazorn. Vous n'emporterez que ce que vous pouvez porter sur votre dos, et vous serez accompagnés jusqu'à la frontière des Wandres. Au delà, votre sort reposera entre vos mains. Si toutefois certains acceptent de faire publiquement acte de contrition et de prêter -sur l'honneur des mânes de leurs ancêtres- allégeance au trône ; alors leur bannissement sera commué en un exil à Lante, Thanor ou Kirgan. Dans dix ans, ceux-là pourront revenir à Almis si leur comportement a été exemplaire.

Hardrek avait longuement réfléchi au sort qu'il ferait subir à ces fanatiques. Les tuer tous n'était pas plus acceptable que de les garder au sein du royaume, aussi préférait-il les envoyer affronter les sauvages du sud. Il se doutait  que bien peu survivraient dans ces contrées ouvertement hostiles, toutefois leur sang ne tomberait pas sur lui et les villages wandrais frontaliers s'en trouveraient d'autant affaiblis. Quant aux dawis qui jureraient fidélité aux trône, une décennie de surveillance permettrait de vérifier que leur foi en Mogar s'était bien éteinte.

Ceux qui n'ont pas porté les armes pourront rester à Almis, mais devront payer le prix du sang en mémoire des morts de cette guerre. Pour chaque guerrier tombé parmi nos rangs, les habitants d'Almis devront verser une somme de dix souverains d'or qui ira à la famille des défunts.

La somme était loin d'être négligeable. Si elle ne consolerait pas de la perte d'un proche, au moins éviterait-elle à des veuves ou à des orphelins de se retrouver dans la misère.

Enfin, reste vos chefs. Vous êtes bien plus coupables, car ce sont vos mains qui ont guidé ces événements, faisant de vous la cause principale de cette guerre fratricide. Honte à vous ! Par fanatisme, vous avez placé des doctrines religieuses au-dessus de l'autorité du trône, cherchant à ébranler nos fondations millénaires pour créer une théocratie comme en ont connu les drows. En châtiment, vos mains seront tranchées puis vous serez emmurés vivants sous cet autel. Puisse les Dieux avoir pitié de vos âmes.

La dizaine de condamnés pâlit en entendant le verdict. Hardrek savait que leur mort par inanition serait cruelle, mais il ne pouvait se permettre d’apparaître comme un roi faible face à ceux qui levaient l'étendard de la rébellion. Il lui fallait agir avec eux comme avec une vipère, c'est-à-dire en tranchant la tête.

Tandis que les gardes faisaient évacuer le reste de la foule, le Grand-Roi se perdit dans ses pensées. L'insoumise se trouvait vaincue, le royaume enfin pacifié... désormais il lui fallait s'atteler à une tâche bien plus malaisée encore : rendre au Zagazorn sa grandeur.
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Ansgar Fière-Main
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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeMer 19 Avr 2017 - 10:15


Lorsque le verdict fut prononcé par le Grand-Roi, dans ce lieu si symbolique qu’il en aurait pu être ironique, Ansgar esquissa son premier sourire depuis des mois. Un vent avait soufflé dans le hall du Temple de Mogar. Un vent nouveau, qui avait comme soulevé les barbes de tous les Dawis présents, et fait reluire leurs yeux au plus profond de leurs orbites. Pas seulement le vent du changement, mais le vent de la justice. La justice si longtemps cherchée, à présent trouvée et appliquée. De nombreux Fils d’Ikthor ne purent cacher leur satisfaction plus longtemps, et dans les rangs des Fière-Main et de leurs clans alliés, ils discutaient déjà de quel façon ils allaient défigurer chaque statue se trouvant dans ce lieu autrefois sacré, maintenant épicentre de leur dégoût.

Les Nains ayant assisté au lourd jugement des prêtres retournèrent à leurs pénates, laissant le temple presque vide. Cependant, il y avait toujours le Roi, et les prêtre condamnés. Ansgar ne pouvait pas passer à côté de la présence de ces traîtres pour adresser sa requête au puissant Hardrek. Aussi, c’est accompagné des membres de son propre clan, ainsi que de représentants de ses clans amis, qu’il marcha à la rencontre du Grand-Roi. Certains de ses Nains s’étaient déjà armés de marteaux et de burins, tandis que d’autres avaient confectionné des échelles avec lesquelles ils iraient taillader le visage du dieu déchu. Ansgar s’arrêta près du Nain pour lequel il s’était battu, et fit une profonde révérence.

« Grand-Roi. Au nom des Fière-Main, des Creuse-Montagne, des Brisebocle, des Courte-Epée, et de tous nos amis et alliés, je rends grâce à votre jugement. Aujourd’hui, j’ai vu un Dawi rendre la justice contre les suppôts de Mogar, le destructeur de ma Cité. Les remerciements seraient peu de chose pour vous exprimer la gratitude des miens. Aussi, s’il est quelque chose à laquelle vous souhaiteriez que je m’attelle, j’obéirais sans hésiter. »

Les prêtre mogarites lancèrent des regards tantôt haineux, tantôt abattus sur Ansgar et ses claniques. Les plus jeunes leurs rendaient ces œillades meurtrières, trop déçus de ne pas les avoir rencontrés sur le champ de bataille pour exprimer le fond de leur pensée à leur égard. Le chef du clan Fière-Main termina alors en clamant :

« J’ai néanmoins une requête à vous soumettre… Cet endroit est l’incarnation-même de ce que nous avons combattu, et un affront fait à tous les Nains. Les statues représentant le Père nous narguent de leurs yeux de granit, et leurs armes nous menacent de leur ombre grandissante. Avec votre permission, Grand-Roi, mes Dawis et moi-même pourrions défigurer une bonne fois pour toutes ces idoles, et en finir avec tout cela. »

Si les prêtres se mirent à protester avec véhémence, les nombreux suivants d’Ansgar, surtout ceux armés de burins, grognèrent leur approbation. Les plus fanatiques se complaisaient même dans la détresse des Mogarites qui, poings liés, ne pouvaient les lever pour laver l’affront. Ansgar était face au Grand-Roi, Hardrek Poing-de-Fer.

Et il attendait une réponse.
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Morek Tête-de-fer
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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeJeu 20 Avr 2017 - 23:06




Morek n’était pas un nain heureux. Non pas que le bonheur ait une importance immense dans la psyché de ce personnage, mais le siège d’Almis avait été une épreuve pour la patience du nain. Il était particulièrement en colère contre lui-même. Ne pas avoir réussi à créer une brèche d’entrée dans la cité et le besoin de s’en résoudre à attendre était pour lui une honte presque insoutenable. Il avait fallu toute la philosophie de Barbedrue pour arriver à empêcher que la colère ou la folie de Morek ne déborde devant cette impasse. D’autant que des otages Thanoriens se trouvait enfermés dans la cité d’Almis. Il était sans nouvelle de ces fils de Thanor qui avaient été capturés à fort Rikkazund et amenés de force à Almis. Un siège mettait leur vie encore plus en péril. Morek était pour sa ville et ses habitants protecteur comme une mère dragonne perrelin. On ne l’avait pas élu à la tête de Thanor pour qu’il reste les bras croisés à attendre que les séquestrateurs se rende. Les autres ne pouvaient pas comprendre.

Les dégâts de la horde sur les béliers avaient été importants et les tours de balancier étaient trop complexes pour avoir été ramenées. Et en plein hiver, en construire sur place était presque impossible. Chaque jour que les Dieux faisait, Morek était allé jusqu’à la porte pour étudier les dégâts réalisés sur les matériaux sous le coup des expériences des ingénieurs de Thanor. Chaque jour il avait arraché des petits cailloux ou des morceaux de ferraille de la porte pour les ramener jusqu’au camp et pratiquer sur eux de petites expériences.

Lui avait proposé que l’on entame un travail de sape. Mais l’on avait décidé d’attendre, de ne pas épuiser leurs forces dans un tel œuvre. Il avait également pensé à faire venir du matériel bien plus efficace de Thanor. Mais au final on avait décidé de mettre sa patience à l’épreuve. Il en était presque devenu malade. Un simple regard sur l’insolente porte fortifiée de la cité était pour l’ingénieur une insulte presque insoutenable. Il ne s’emportait jamais bien sûr, il ne grondait jamais, il ne rougissait pas. Il était toujours aussi constant de froideur. Chez lui la rage était toujours froide, d’une froideur glaciale et inquiétante, mais qui rayonnait dans une certaine mesure de sa personne. On ressentait qu’une force considérable était retenue. On sentait que le fait de se trouver devant un problème dont la solution était pour lui claire et simple mais impossible à mettre en place en raison de l’absence de moyen d’exécution était une injureà sa logique et à son intelligence.

Il se creusait donc la tête deux fois plus que d’habitude. Ses absences étaient plus longues. Les parchemins qu’il griffonnait étaient plus long qu’à l’habitude. On sentait que pour maitriser la situation il couchait sur les feuilles un nombre effroyable d’idées, de concepts, de formules, de chiffres, de dimensions. Toutes avaient pour vocation de préparer des objets ou des procédures qui garantirait, à la prochaine fois que Thanor se retrouverait sollicitée par le royaume pour un problème du genre, de résoudre ce dernier en moins de temps qu’il ne fallait pour le demander.

L’insolence d’Almis pesait sur la voix de Thanor d’une manière presque plus perceptible que pour le reste des nains du haut commandement. Le roi et son fils, Haldin, et les autres, tous semblaient prêts à prendre leur mal en patience. Lui seul semblait entrevoir que cette situation grotesque était un demi échec. Faire un siège ? Et pourquoi pas jouer cette guerre aux dés ?

Naturellement il se savait de mauvaise foi. Il savait que la probabilité que la solution du siège serait la plus payante et la moins couteuse était d’environ trois cinquième. Pour cette raison toute rationnelle, il n’avait pas discuté l’ordre, il appliquait avec rigueur l’attente qu’on avait demandé. Mais tout en trouvant cette solution logique, il se désolait intérieurement de ne pas pouvoir donner les moyens aux troupes royales d’entrer séance tenante dans la ville, de voir la porte tomber lourdement et de pénétrer avec le grisement du travail bien fait dans la ville apeurée par la puissance et l’inarrêtabilité de ces derniers.

En attendant il tenta d’occuper son esprit à des plans nouveaux, à la logistique de ravitaillement du siège et à gérer sa cité à distance, via les nombreux corbeaux qui allaient et venait depuis la capitale industrielle du royaume.

Finalement Almis se rendit. Au grand damne de Morek, qui aurait bien aimé parvenir à convaincre le haut commandement de le laisser expérimenter une sape de la porte de la ville. La scène n’était pas belle. Les nains étaient au final une sorte de ramassis d’affamé. Mais Morek n’avait aucune peine à cette vue. Il n’avait du cœur que pour les amis, pour les ennemis, son cœur était plus dur que la lonsdaléite.

On donna des ordres pour fouille circonstanciée de la ville et pour son approvisionnement en denrées. Naturellement la victoire avait un goût amer. Une victoire sans combat, sans travail, sans autre force que celle de l’épuisement, c’était une drôle de guerre, une drôle de victoire. Mais une victoire quand même. Morek n’était pas un nain attaché grandement à la gloire. Le but avait été atteint, et seul cela comptait in fine. Mais par les Dieux, qu’il se sera bien ennuyé en attendant… Heureusement que la nature avait encore bien des secrets demandant sa réflexion avancée.

Il ne fallut pas plus d’une heure à Morek et aux autres pour organiser le ravitaillement de la ville. Thorgrel et le siens s’occuperaient des fouilles et de la sécurité et les Thanoriens s’occuperaient de la mise à disposition des vivres et de leur distribution ordonnée et efficace. Morek tout en donnant des ordres par çi par-là passa également beaucoup de temps intellectuel à analyser la ville, sa disposition, ses défenses -si l’on pouvait appeler cela ainsi- et faire une liste ordonnée et complète des dispositions à prendre pour mettre Almis totalement hors d’état de se nuire.

Mais surtout il était en recherche, avec ses plus fidèles nains et naines de la geôle où leurs compagnons Thanoriens avaient été jetés. Ils finirent par trouver réponse. La prison de la ville était presque désertée. Il n’y avait plus aucun geôlier… Evidemment. Personne ne voudrait prendre la responsabilité de pareille infamie.

Les cellules puaient, et ils comprirent bientôt pourquoi. La première cellule était occupée par un cadavre. On n’avait même pas eu l’honneur de recouvrir ce dernier. Le corps à moitié putrifié se trouvait sur sa couche, on distinguait nettement malgré les traces de la mort, les mutilations qu’il avait subi à fort Rikkazund. Morek fit le constat avec une froideur inquiétante. Les autres nains de Thanor étaient légèrement sous l’effet du choc. Morek s’approcha de son camarade et dévisagea l’indéviseagable. Il ne comptait pas oublier ces morts, les premiers Thanoriens à être morts sous sa responsabilité de Voix. Avec une froideur presque robotique il s’accroupit et étudia avec attention les cadavres.

A la cinquième cellule le visage du nain s’était quelque peu changé. On pouvait voir que sa lèvre inférieure était plus pincée. Il ne put s’empêcher de prendre son épieu et de l’enfoncer avec un cri rageur dans le mur. Sous la force de l’impact ce dernier s’enfonça de quelques centimètres dans la pierre, fendillant cette dernière au passage. Le cri rageur de Morek, qui pourtant n’était pas de ceux à se laisser aller à ce genre de comportement fut suivit par d’autres cris rageurs parmi les Thanoriens inspectant la prison.

Finalement un silence de mort -c’était le mot- retomba. Et l’on put entendre un rauquement. On se précipita. Quelqu’un était vivant !

On continua à chercher mais cette fois à toute vitesse. A la septième cellule, Morek trouva enfin le vivant. On accéléra alors la manœuvre et en quelques minutes on inspecta les cellules restantes pour voir s’il ne restait pas d’autres survivants. Un autre mort et les trois autres survivants. A l’entrée de la dernière cellule, Morek reconnut instantanément le nain.

« - Ranulf…

- Morek ? Notre Voix… » La voix était rauque et le regard voilé.

Il se précipita aux chevets du nains. Il était salement amoché. Les multiples fractures étaient mal reconditionnées. Plusieurs plaies étaient infectées. Mais il était vivant. Il respirait aussi doucement que lourdement. Plusieurs soigneurs furent très rapidement au travail pour tenter d’aider leurs frères nains.

Il conserva sa main dans la main du nain tenant fermement cette dernière, comme pour ne pas la laisser échapper, dans un mouvement fraternel et paternel à la fois.

« - Nous sommes là Ranulf… Ils ont perdu… Vous êtes libres… En héros.

- La cohorte ?

- Nous nous occupons d’eux Ranulf, soit calme. Tu as bien travaillé fils de Thanor... » Fit la voix froide et mécanique du nain.

Morek accompagna les quatre nains survivant tandis qu’on les évacuait sur des civières vers le camp de base en dehors d’Almis. Ils survivraient peut-être. Il revint ensuite en ville pour voir comment la distribution de nourriture se déroulait. Ces gens avaient arrêté de nourrir les siens, trop préoccupé de sauver leur propre peau. Almis était décidément un beau nid à cafard. Il fallut tout le professionnalisme de Morek et tout son goût pour l’ordre et la discipline pour continuer à suivre scrupuleusement les ordres du grand roi et assurer la distribution de nourriture. L’indicible sentiment d’injustice faisait entre sa voix dans son esprit.

Une fois qu’il eut inspecté la distribution et donné quelques ordres pour améliorer un peu cette dernière, il s’en revint à la prison. Plusieurs des siens étaient à l’œuvre pour évacuer les cellules. Des sacs de chanvre pour le transport des cadavres avaient été sortis des réserves et l’on avait placé les cadavres en piètre état dans ces sacs. On les placerait dans des sarcophages de métal pour le retour à Thanor après un traitement d’embaumement sommaire. Les Thanoriens avaient refusé la moindre aide de la part de leurs frères des autres cités. C’étaient à eux de s’occuper de cette prison et de cette triste besogne. Les autres avaient visiblement compris les enjeux et les avaient laissés tranquille.

Morek passa une demi-heure en silence avec les morts. D’autres s’étaient joints à lui. Avant de partir, Morek entonna avec les autres un champ ancien, sérieux et profond. Il rappelait l’honneur et l’exemplarité des morts, la fierté de ceux qui étaient encore là de les avoir connus.

Mais les choses devaient continuer. Alors que la nuit était tombée au dehors, Morek regagna le cœur d’Almis pour voir où l’on en était. Les ordres avaient tous été respecté. Les vivres distribués, les gens repus et les armes confisqués, la ville dormait maintenant en paix.

Heureusement que Morek n’était pas en charge de cette opération, les choses auraient pu être plus expéditive. Il n’était pas connu pour faire les choses à moitié. Il soumettrait au grand roi le protocole qu’il conseillerait pour voir la ville protégée, mais pas assez pour tenir un nouveau siège royal. Si par hasard les choses évoluaient encore. En attendant, vu que les choses étaient en ordre, il retourna à sa tente. Il avait besoin de fermer les yeux quelques heures…

Le lendemain le grand roi fit son entrée dans Almis. On attendit quelques temps que le grand roi prenne une décision que l’on pensait rapide sur la traitrise d’Almis et des siens.

Le jugement du roi était équilibré. Morek ne trouva rien à redire. Il prévoyait déjà l’épaisseur du mur devant servir à isoler les responsables d’Almis et avait calculé le nombre de pierre nécessaire, estimé le temps de construction et imaginé un système à double décalage dans la poste qui pourrait permettre une meilleure isolation phonique et éviter qu’on entende l’agonie de ces rats. Ils ne méritaient pas qu’on entende leurs jérémiades… Si Morek n’avait pas su se tenir, il aurait déjà envoyé sa liste de course à l’un de ses suivants, mais il resta sobrement à attendre la suite des évènements.

On proposa de commencer à démonter des temples. Pourquoi pas ? Mais de toute manière, l’esprit de Morek n’était déjà plus là. Il imaginait quoi dire aux veuves des morts. Et surtout, à quel projet il pourrait bien atteler sa ville à son retour. Car maintenant que Thanor était de retour dans un royaume ressoudé, il faudrait réfléchir à des moyens de démontrer la gloire du Royaume, et si possible au passage la gloire de sa fidèle capitale industrielle.
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Haldin Barbedrue
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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeDim 23 Avr 2017 - 18:06




Neuvième Année du XIe cycle
Vallée de l'Almion
Siège d'Almis

Haldin s'est enfermé dans un mutisme sans nom, souvent son regard se perd ou perce l'air, à la recherche d'autres toiles, d'autres râles. S'il ne rêve pas de Thanor alors jongle-t-il entre philosophie des actes et mélancolie de la guerre. Deux cent vingt et un ans on vu vieillir le nain, à son journal s'ajoute en ces jours la rancoeur, vérité serait de dire quelle est amère... Seulement, parfois marmonne-t-il dans sa barbe, questionnant les Mânes, à la recherche de conseils et d'apaisement...
- Puissions-nous pardonner nos frères... S'ils sont fautifs, ils ne sont pas seuls coupables...

Les esprits vagabonds sautent d'un passé trop sanglant à un futur trop timide. Les blessés sont ce qu'ils sont, pour la plupart des survivants ou des rescapés, mais certains sont estropiés et ce jusqu'à leur mort. Amputés par-ci, défigurés par-là, le sang dawi a été offert en sacrifice à un dieu qui depuis bientôt plus d'une décennie les a reniés, où est-ce inverse ? ...

D'aucuns se balancent déjà sur une corde fragile, trop fragile et qui menace de rompre à tout bout de champ...
C'est aussi cela que l'on voit depuis les remparts d'Almis, un champ de tentes fertiles qui ont poussées et maintenant fleurissent de milles feux. Des ces deux se dégagent chaleur mais aussi divines odeurs alléchantes qui parfois sont charriés par un vent vicieux, et qui mumure aux habitants assiégés qu'en bas les denrées pullulent... En deçà des remparts, la viande, même si elle est dure, parfois presque rance, elle fume et dégage une odeur qui à elle seule pourrait nourrir un régiment... Voilà en effet plusieurs jours que sont ravitaillés depuis le Sud, ces nains coriaces qui apres avoir affronté la Horde, assiègent leur frères rebelles.

Les guerriers sont armés de patience, mais les journées sont longues, et les énneades défilent dans une succession de bourrasques et de blizzard incessants... Les temps sont durs pour ces dawis cruellement éloignés des leurs, et qui attendent péniblement que s'ouvre les portes puis que Dun dépose à leur pied le Morgagrund. Mais pour l'instant le traître se terre et laisse dépérir avec lui une cité entière, cité qu'auparavant les nains appelaient fièrement l'Insoumise... L'inébranlable Almis, celle-là même qui a tenu bon aux assauts incessants de machines Thanoriennes, maintenant se pourleche les babines. On pourrait alors parler d'Almis l'affamée...
À l'intérieur les nains se tassent, car oui ils sont serrés dans leur calfeutrage beaucoup trop téméraire...

La faim n'a point laissé le temps au mycélium de se développer pour une production optimale. Ce champignon qui pouvait peut-être prétendre sauver cette population, du moins prolonger significativement le siège, se voit en quelques jours à peine, décimé, dévoré, et de petits groupes commencent déjà à vouloir s'éclipser en douce...

Enfin, les nains effrontés qui ont voulu résister au courroux du roi légitime ont ouvert les portes et ils se trainent, dociles. Ils ont la noirceur dans l'oeil, et sous ce dernier des cernes épouvantables ont été dessinés par les carences et la fatigue, premier châtiment de leur traîtrise. Mais à présent, quel sera leur sort ?, s'interroge le peuple.



Premier jour de Vermios d'Hiver
Temple de Mogar, à Almis

- Traîtres !, pensent-ils à l'unisson, lorsque les guerriers progressivement investissent les lieux. Honte à eux, dévots de folie et d'horreurs, condamnent les nains du Zagazorn lorsque leurs pas foulent les marches du temple. 'Voyez ben où mènent les extrêmes !, déclarent les nains soulagés.

Lorsque toute la ville et l'armée sont présents, la foule divisée en deux groupes distincts, la sentence de leur suzerain est prononcée. Bannissement pour certains meurtriers, exil pour les repentants, exécution pour les impardonnables... On parle de profaner les temples, défigurer les idoles, ainsi symboliquement écraser sous le sabot les suppots de Mogar. Et avec ça les voix s'élèvent. En effet les nains sont blessés et il faudra laisser couler plusieurs générations avant que la cicatrice à peine recousue, ne se soit estompée...

"Notre Roi est quelqu'un de clément" murmurent-ils tous dans la foule.

"Moi, Grand-Roi, j'aurais incendié non seulement la force armée et les religieux, mais tout Almien présent ici ou ailleurs. Je pense à Gromgrund... "

"Et à Rikkazund, Grand-Roi ! ! Ils sont inexcusables !"
, s'écrie un arbalétrier non loin de son suzerain.

"Oui ! Et ici face aux sauvages, tout ces morts et ces frères abattus... Est-ce le pardon qu'ils méritent ? Ils sont tous responsables ! Tous !"
"En commençant par ce Dun ! Où est-il d'abord ?"


- Dawis, la colère et la tristesse peuvent être assimilés à notre cycle de vie... Il est normal de ressentir cette haine, comme le ferait un jeune Garaz innocent. Lorsque la haine ce sera fait rancœur, soufflez tant que vous voudrez, comme l'Altrommi tout juste adulte, fougueux et plein d'avenir. Viendra la tristesse du Langktrommi qui en a subi, qui en a vu des vertes et des pas mures... Elle s'accrochera à vos gorges, cette tristesse, et si elle vous extirpe des sanglots, pleurez vos frères sans résistance... Pour clore l'épisode comme une vie de Grommtrommi accompli, ce sera une amère réminiscence, une pierre en plus implantée au Zagazorn, et avec elle la stabilité d'un royaume soudé. Les châtiments sont justes pour les instigateurs, le pardon le sera tout autant pour ces dawis, un jour égarés... Nous sortons tous aujourd'hui, grandis, aguerris dirons d'autres... Puis il ajoute à voix basse aux jeunes de son clan : Allez tous en paix, et si je vois, pute de con, la moindre incivilité de votre part, je vous pincerez habilement la couenne didiou !
Haldin est sans l'ombre d'un doute, de ceux qui pleurent. Non seulement est décédé Ranulf ce soldat qui, à Fort Rikkazund avait littéralement donné sa vie pour lui... Plusieurs Barbedrue ont périt pendant ce dramatique événement, certains même qu'il avait vu grandir et mûrir... Dès lors les visage de ces dawis resteront gravés dans son sourire affable et ses rides vertigineuses...



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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeLun 1 Mai 2017 - 15:59


Flanc Est, dernières heures de l’attaque.

Les flammes traversèrent les cieux avant de s’abattre sur l’ennemi, transformant la passe en un enfer, éclairant le front de mille feux meurtriers. Le gros des sauvages périt dans les flammes, ou suffoquèrent, coincés dans la fournaise. Les rares survivants furent promptement mis en pièces par le front commun reformé par Ungrim et Haldin. Devait-on rester et garder la zone, ou porter renfort au reste des troupes ? La question fut vite réglée par le vieux Lorgrund :

- Penses-tu vraiment que toutes une armée à besoin de quelques barbes blessées et fatiguées pour s’en sortir ? On tient tout juste debout, et le roi nous à ordonné de garder les machines, telle est notre mission, et tenir cette zone constitue un point de repli sûr pour les autres.

- Tu as raison Langktrommi, je vais regrouper ce qu’il reste des troupes et faire l’état des forces.

- Reste là, vu ton état tu n’ira nulle part, et regarde ta jambe, tu arrives à peine à marcher seul, dans les rangs tu étais obligé de prendre appui sur tes camarades pour frapper dignement, alors reste assis, et cela est un ordre ! Thane ou pas j’ai promis à Snorri de veiller sur toi jeune Barbe, alors reste là, je me charge du reste.

- Qu’il en soit ainsi ! Je comprend pourquoi mon père t’a nommé grand maître tacticien, tes paroles reflètent la sagesse. Pardonne encore ma fougue, au fond je pense que parfois je ne suis encore qu’un simple capitaine…

- Seul le temps et l’expérience offrent la sagesse Ungrim,mais reste confiant, tu as maintenu l’unité malgré les difficultés, et cela peu de barbes l’auraient fait. Le sang des Marteaux-de-Givre coule dans tes veines, et tu l’honores. Belegar et Thorgrim, puissent-ils festoyer à Mogankordum, seraient fiers de toi.

Leçon d’humilité prise, Ungrim prit alors place sur une caisse de munitions, dictant ses ordres à la volée sur les différentes recrues qui passaient. Finalement, petit à petit, les cris et le chant de l’acier s’estompèrent, laissant place à un morne silence, marquant la fin des combats.



Lendemain de l’assaut, tombée du jour.

Tous s’étaient réunis, Rancuniers et Marteaux-de-Givre sur les ordres d’Ungrim, formant une colonne, partant depuis le flanc Est. Ils avaient passé la journée à préparer un bûcher, des torches, et avaient réussi à réunir ça et là quelques instruments de musique. A l’avant se tenait Ungrim en tenue d’apparat, marchant à l’aide d’une canne ornée d’une tête de bélier, sa blessure l’empêchant de marcher sans appuis. A sa suite venait de Snorri, Gardien du souvenir du clan, les membres du Thring le suivant quelques pas derrière, puis les officiers avec les tambours.  

Trois chariot, qui avaient été réquisitionnés, formaient le cœur de la procession. Sur ceux-ci se trouvaient les corps de Valma, Gantor et Athandor, Gnutrommi tombés au combat, le reste des instruments et des barbes formant la queue du convoi. Les dernières lueurs du jour tombèrent, alors que s’allumèrent les torches tout au long de file, et que ce furent mises en berne les bannières du clan, symbole de deuil. Alors la procession entama une marche du flanc à leur camps de base, ramenant les corps de leurs frères et sœur tombés. Alors qu commença la marche, les premiers coups de tambours résonnèrent, les notes des cors s’élevant dans les airs. Tous entonnèrent alors les mêmes notes rauques, un chant qui aurait paru incompréhensible au commun des mortels, mais lourd de sens pour les nains qui l’entendaient.

Le convoi traversa ainsi la quasi-totalité du grand camp de base formé par l’armée. Les nains qui croisaient leur chemin s’arrêtaient naturellement, baissant la tête et frappant leurs poitrines du poing, pour saluer dignement les morts dans leur dernier voyage. Finalement la procession arriva, et ce fut l’un des Rancuniers qui s’avança, Alfray pour être plus précis, le caporal ayant un talent pour le chant, car son travail de soigneur, presque de religieux en quelque sorte, l’avait souvent conduit à ces tristes cérémonies. Alors il entonna son chant, d’une voix puissante, bienveillante et mélodieuse. Clôturant ainsi la procession et la cérémonie, les barbes partagèrent ensuite maintes choppes et contant des histoires à la gloire de leurs morts.


Almis, Discours du Grand-Roi.

Le Thane Marteau-de-Givre se tenait aux côtés des autres membres du conseil de guerre, écoutant attentivement les paroles de son suzerain, hochant silencieusement la tête en signe d’approbation, partageant l’avis du Thane Fière-Main sur le démantèlement drastique des temples, le dieu Père étant devenu probablement la chose que détestait le plus Ungrim.

Il rejoignit ses troupes, aidant à faire évacuer les lieux, et calmer fermement les éventuels dissidents avant d’être rejoint par Lorgrund, le vieil ami de son père, et fidèle conseiller :

- Le sort en est jeté, mais tu sais comme moi que nous devrons bientôt repartir en guerre, contre nombres de menaces qui couvent au sein de la nation, et nous sommes trop affaiblis pour le moment.

- J’ai prévu de rallier plusieurs clan mineur sous ma bannière. Les discussions étaient déjà en cours avant notre départ. Une fois de retour à Kirgan, je réunirai le conseil afin de sceller par les mariages et l’honneur ces alliances. Ainsi les Marteaux-de-Givre seront suffisamment nombreux pour mener à bien ces missions.

- De qui s’agit-il ?

- Les Crachefers ainsi que les Front-de-Cuivre, ou du moins ce qu’il en reste, accepteraient de nous rejoindre à condition que l’on scelle par quelques mariages notre alliance quelques une de leurs jeunes naines c'était épris de trois de nos guerriers mais surtout l'honneur. Plusieurs Barbes ont également demandé à rejoindre les rangs, chacun pour des raisons qui leurs sont propres. On m’a même rapporté que plusieurs Almiens chercheraient à laver leur honneur en œuvrant par les armes pour le bien de la nation, après s’être vus souillés à cause des fanatiques. Cela pourrait se montrer être une option, même si cela reste à faire passer en débat avec le conseil. Enfin j’ai fait mander plusieurs candidats potentiels pour grossir les rangs des Rancuniers. Les Rancuniers étant presque tous des nains ayant perdu leurs Clans, je compte leur proposer de les accueillir au sein du nôtre.

- Je vois. Je pense qu’une réunion du conseil pourrait permettre d’accélérer le processus, en faisant partir quelques messagers par-ci par-là.

- En effet. Mais nous verrons ça plus tard. Je dois rejoindre le conseil de guerre, ainsi nous saurons ce qu’il adviendra pour la suite.
 
 Il tourna les talons. Le Thane se rangea alors au côtés de Thorgrel, l’interpellant quant aux événements à venir.

- Ainsi fut rendu le jugement le l’Insoumise, et le Royaume réunifié. Le Roi à bien parlé, et ses décisions bien pesées, il fera un parfait suzerain pour le Zagazorn. Chacun va maintenant s’en retourner à ses tâches. On m’a dit que les troupes de Thanor préparent leurs retours. La guerre civile terminé, le travail incombe maintenant aux clans d’artisans et d’ingénieurs pour rebâtir la nation.

Le dawi marqua alors une pause, puis, après avoir poussé un soupir, reprit :

- Mais tu sais comme moi que nombre de braises menaçantes fument encore partout, et qu’il faut les écraser avant que ne brûle à nouveau le feu de la menace. Entre les sauvages qui rôdent encore, le Kobolds et Gobelin enhardis par la guerre civile, les barbares voisins, et Dun Eyr en fuite avec  la relique et ses fidèles, ce sont maintenant des tâches de longue haleine qui attendent nos clans guerriers. Je sais que nombre d’entre-nous pleurent leurs morts, moi le premier, mais malgré la douleur, nous devons repartir et à nouveau faire chanter l’acier pour le bien de la nation...


Dernière édition par Ungrim Marteau-de-Givre le Mar 2 Mai 2017 - 14:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeMar 2 Mai 2017 - 13:36

9ème jours de la 9ème ennéade de Barkios
9ème année du 11ème cycle.


Les bourrasques froides balayaient les contreforts de l'Almion, les morts étaient toujours entassés dans la plaine, préservés de la décomposition par les gelées nocturnes. Le petit peuple s'activait en contre bas, depuis la reprise de la Cité, l'on avait jamais vu tant de nain dans cette partie du monde. Les olifants aux divers symboles flottaient eux aussi dans le vent, ils recouvraient le largue linteau de la grande porte. Divers convois c'étaient déjà rendu en aval, à n'en point douter ceux ci rentraient chez eux et rapportaient avec eux les machines de mort.
Un balais qui semblait parfaitement orchestré et auquel il avait porter un grand intérêt.
L'instant était parfait.

L'insoumise - Page 2 236346Insoumisedrag

Celui-qui-dupe, toisait ainsi de son perchoir dans la brume, le peuple de voleur à qui il portait tant de haine. Une haine puissante qui influait ses émotions, jusqu'à atteindre un paroxysme grisant. Il tirait une profonde satisfaction de ce ressentit, car il agissait sur lui tel un moteur.
Depuis les lointains jours, jamais il ne c'était sentit aussi vivant. Un sensation qu'aucuns de ses frères n'auraient put lui insuffler, aussi ce tenait t'il loin d'eux par choix.
Quittant la cime, il déploya ses largues ailes et piqua droit vers le sol. Le crépuscule tombant projeta son ombre sur une colonnade de barbus en partance pour le Sud.
Il les entendis hurler son nom dans leurs langues guttural, la peur qu'il ressentit le fit frémir d’excitation. Ouvrant largement la gueule, il condensa son souffle et envoya une décharge sonore puissante qui fit exploser chariots et charretiers.
La panique avait saisit les bêtes qui s'enfuirent en créant un chaos sans nom, désarçonnant leurs cavaliers, piétinants les blessés. Mais lui qui était le Songombre n'en vit pas plus, ses ailes le portant droit en avant.

Les cors des nains résonnaient de leurs pâles puissances, quand il fondit en direction de la grande porte. Un nouveau souffle sonique vint faire éclater le linteau, l'édifice s’effondra en suite dans un éboulis qui emporta avec lui nombres des gardes postés aux pieds des jambages.
Il riait, riait de leurs surprises et de leurs faiblesses face à lui tandis qu'il s'éloignait à nouveau pour retrouver un perchoir décent. Bientôt le petit peuple s'agglutina au dehors, courant en tout sens tel des enfants, poussant des cris en le pointant du doigt.
Se délectant de la tension qu'il venait de faire naître, il fit déploya ses ailes et se redressa sur ses pattes antérieurs. Ainsi debout il avait la stature d'un dieu vengeur venu tourmenter les siens.

Le silence c'était installé jusqu'à que les bois s'animent  des crissements du fer. Apparut alors, à la lisière des sapins, une horde gobelines aux crocs acérés.

L'insoumise - Page 2 482133Insoumisegob

Sous le couvert des arbres on pouvaient distinguer leurs formes frêles, certains étaient vêtus d'acier nain. Ils semblaient être des milliers, des centaines de milliers, leurs cris aigus résonnants et invectivant les barbes qui tenaient la cité.

Celui-qui-dupe se rassit alors et les piaillements cessèrent net.

Au centre, les rangs goblinoïde s'écartèrent. Un nain était poussé en avant, son corps meurtrit couvert de lourde chaîne, il était chauve et rasé à blanc, une couronne d'épine ornait son crâne ensanglanté.
Un de ces geôliers lui fit ployer le genoux sans douceur avant de le frapper sur le crâne. Quand le prisonnier releva du menton, il s'exprima d'une voix éraillé mais que tous purent entendre comme ci celui ci se trouvait en face de chacuns.

« Mes frères...Mes fils....Mon peuple...»
Il s'interrompit un instant, brisé par la tristesse, jusqu'à qu'un gobelin belliqueux le rappel à l'ordre d'un coup dans le dos.
« Je suis Garmin Parvusson...Le Vengeur...»
Nouveau coup de bâton, sur les bras.
« Le Seigneur des Fantasmes m'ordonne...de vous transmettre avertissement. Il ne porte aucunes ...revendications. Vous...mon peuple....voleurs...de l'oeuf.»
Chaque mots avaient une emprise sur ceux qui les recevaient, dressant l'échine, glaçant le coeur.
« Votre...votre fin...est proche. Votre temps....arrive à échéance...Les portes des Derniers Halls vous...serons refusées et le Gardien du Pont...noiera vos étincelles...Acceptez...votre destin.»

A ces mots, on jeta une cagoule sur la terre du malheureux avant de le rouer de coups. La horde hurla à nouveau à l'unisson d'une joie malsaine, brandissant les armes en l'air tandis que Garmin était rapatrié sous le couvert des arbres.

Celui-qui-dupe prit son envol et disparut dans les nuages. Il piqua à nouveau et fondit sur les nains. Tous s'attendirent au choc brutal et dans le laps de temps ou ils détournèrent le regard face à la mort, le dragon avait disparut.
Les gobelins eux aussi n'étaient qu'un vague souvenir entre les arbres.
Seul les éboulis de la Grande-Porte prouvait encore de la venue du Songombre en ces lieux.

_________________
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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeLun 8 Mai 2017 - 14:52



Nul joie ne vint teinter la prise de l'Insoumise.

Le Khaton témoignait des ravages du siège et des nombreux dilemmes qui avaient assailli le peuple Almien déchiré. Les fanatiques de Dun Eyr étaient en fuite, mais on lisait partout les traces de leurs présences en ces lieux. L'endroit avait était le point névralgique de la reprise des profondeurs durant le Kharogan, on y avait rebâtit les premières forges, on y avait construit des lieux de vies solides et remit sur pieds les premières échoppes. Il ne restait plus rien de cela.
L'endroit avait était transformé en véritable place d'arme. Des murs d'éboulis avaient été érigé sauvagement afin de bloquer certains accès, de nombreux baraquements étaient eux capitonnés. Au centre l'on trouvait même une estrade de bois, tachée de sang séché et recouverte de dents de toutes tailles.
Cette vision désolante lui laissait un goût toujours plus amer en bouche. Combien de vie sacrifié pour les lubies d'un fou ? Bien trop au goût du Poing-de-Fer qui avait la fâcheuse impression de rejouer une partition d'une ritournelle sanglante et éternel, celle de la guerre.

Suivant les ordres, il avait envoyé une partie des troupes dans les sous terrains, mandant que l'on fouille jusqu'au Boyaux Scellé qui marquait la frontière avec la vermine qui proliférait toujours dans le monde du dessous. L'autre partie l'accompagnait dans le Khaton et la foule de nain présents mettaient en branle un camp de fortune tout en investissant les lieux. Ce manège dura jusqu'à que l'on sonne l'annonce de l'intervention du Grand-Roi.

Le Thane Poing-de-Fer s'en vint alors aux cotés de son père. Ayant à peine prit le temps de laver le sang qui le recouvrait il y a peu, Thorgrel ce retrouvait toujours acharné de sa lourde armure d'acier.  Le silence c'était fait dans l'assemblée tandis que Hardrek annonçait ses décisions, sa voix rocailleuse se répercutant avec force sur les murs de la Perle du Nord. Ce fût un jugement sagace et clément, car seul les réels coupable payer aujourd'hui le prix de leurs trahisons de leurs vies. Grognant satisfait, il observa d'un silence respectueux les annonces de la Voix de Thanor et de l'Ancien Barbedrue. Le Thane Marteau-de-Givre semblait porter un regard tout aussi attentif que le sien aux paroles échangés. Ce fût l'intervention du Thane Fière-Main qui le fit sortir du rang. S'il comprenait les motivations qui poussaient le Marteau Flamboyant à faire tel requête, il redoutait les conséquences qu'un tel acte pouvait avoir sur les enfants de la montagnes.


« Notre combat en ces lieux n'eu qu'un seul but Thane Fière-Main, celui de punir les coupables et ils se trouvent aujourd'hui ici, à genoux. Almis ne pouvait perdurer sous le joug des fanatiques, car ceux qui nourrissent le terreau de la colère doivent s'attendre à en récolter le fruit. Ces lieux en jour semblant si hostile  sont aussi un foyer pour certains, un héritage pour tous. Celui de notre peuple. Il nous faut pouvoir le toiser en face, sans honte, afin de ne jamais reproduire les erreurs qui nous incombe à tous. Tout comme Ikthor le Puissant, nous resterons à jamais les fils du Père-Créateur.»

Sachant que ces derniers mots lui attireraient sans doutes l'inimités de certains, il restait convaincu que les nains ne possédaient pas le luxe de sa ranger sous la bannière d'un fanatisme quel qu’il soit, aux risques de voir leur Royaume replonger dans le chaos.

Sous estimant l’acharnement de la main du destin, une explosion sonore se fît entendre au loin. Les regards se redressèrent, la surprise se lisant sur tout les visages. Un instant plus tard, une nouvelle décharge se fît entendre et résonna dans toutes la cités, faisant trembler la montagne même. Les cornes sonnèrent dans le Khaton et furent accompagnés des cris d'alarmes. Un sentiment de malaise grandit dans les tripes du Poing-de-Fer, il croisa le regard du borgne Bolgrim qui semblait prit du même mal. Tout deux avaient déjà entendu pareil bruit et jamais ils ne l’oublieraient.

On prit en charge les prisonniers et le mouvement de panique fût contenu par les nombreux soldats présents. Le Temple de Mogar se trouvait au second niveau, mais Thorgrel se fraya à toute rapidité un chemin en direction du Khaton. Un nuage de silice s'était répandu dans l'air, fumant des restes de la Grande-Porte détruite. Rejoignant une meurtrière sur une tour de garde, il contempla l'extérieur et la haine lui dévora les entrailles.


«Naragdrakka...» souffla t'il véhément tandis que lugubre spectacle se déroulait dans les plaines de l'Almion. Ne désirant détourner le regard de sa Némésis, il sursauta quand il entendit clamer à ses oreilles la voix plaintives du précédent Grand-Roi nain. Sachant qu'il s'agissait la d'un des artifices du dragons, il écumait pourtant de rage, transpercé par les mots impies de la bête.

Quand le maléfice s'estompa, c'est toute la cité d'Almis qui retrouva souffle.Fier-Marteau vint le rejoindre peu de temps après, le guerrier semblait désorienté et ne dit mot.

« Va prévenir les barbes, je m'en vais prévenir le Grand-Roi. Nous rentrons à Lante.»
« Qu'as tu en tête Wyrmdrengi ?»
« Il me faut rencontrer le Zagazkroni du clan Poing-de-Fer. Il me faut des réponses Bolgrim.»

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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeSam 20 Mai 2017 - 9:19

Le roi avait laissé monter la discussion entre ceux qui souhaitaient démolir les statues de Mogar et ceux qui rechignaient à laisser s'accomplir ce qui pouvait s'apparenter à un outrage. Depuis des années, la société naine était fracturée en plusieurs blocs : certains rejetaient avec haine les enseignements du Père, d'autres au contraire s'y réfugiaient, d'autres encore adoptaient une attitude de neutralité hostile. Lorsque les regards se tournèrent vers lui pour entendre sa décision, le vieux dawi avait pesé le pour et le contre. Il ne pouvait ni rejeter en état la demande des Fière-Mains et des clans qui souhaitaient se venger, ni s'aliéner ceux qui redoutaient ou priaient encore le Coléreux.

Je ne cracherai pas au visage d'un Dieu, fusse-t-il aussi cruel envers ses enfants que Mogar.

Une lueur de déception apparut dans l'oeil de ceux qui tenaient des burins. Pour éviter que la déception ne devienne colère, le roi reprit :

Mais je n'oublie ni ne pardonne les évènements passés. Des dizaines de milliers de dawis sont morts durant le Voile, chaque famille y a perdu des enfants ou des parents chers à leurs coeurs. Moi-même j'ai perdu ma femme et cette blessure ne se refermera jamais.

L'assistance semblait suspendu à ses lèvres, chacun sentant que les deux plateaux du jugement se trouvaient bien remplis. Le respect du à une divinité équilibrerait-il celui du aux défunts ?

Voici ma décision : aucune statue ne sera profanée dans ce temple, aucun ornement dérobé. Mais les galeries menant à ce lieu seront murées et des runes de protection installées afin qu'elles ne puissent être réouvertes. Mogar a détourné son regard de notre peuple, qu'il reste seul dans ce temple perdu sous la montagne à contempler la foi perdue de ses fidèles.

Chaque jour, Hardrek ressentait la nécessité d'équilibrer ses décisions. Il avait choisit de ne pas laisser s'accomplir les profanations par souci de paix religieuse, mais il compensait en scellant le temple symbole de la lutte contre le trône royal. "La politique est l'art de choisir la moins mauvaise solution", lui avait un jour dit l'ancien roi, et désormais le suzerain du Zagaron comprenait pleinement ce que cette phrase impliquait.

Le roi s'apprêtait à quitter les lieux lorsque des cris d'alerte arrivèrent depuis l'extérieur. Cette fois, il ne put pas aller voir par lui-même de quoi il en retournait. Être un monarque absolu ne signifie absolument pas que l'on peut faire ce que l'on veut, en l'occurence dans cette situation les principaux thanes insistèrent pour qu'il reste en sécurité. Frustrant pour le guerrier qu'Hardrek demeurait au fond de lui-même, mais compréhensible... après tout, sa vie ne lui appartenait plus, elle appartenait au Zagazorn. Lorsqu'enfin les principaux dignitaires revinrent et lui rendirent compte, le roi en resta abasourdi. Un dragon ? Garmin ? Des gobelins ? Tout cela semblait marqué du sceau de la félonie, la seule certitude étant qu'il ne pouvait rester inactif face à la provocation.


Garmin ne peut pas avoir survécu, mais si tel est le cas il faut le libérer. Ungrim, Ansgar, essayez d'en apprendre plus sur le prisonnier que vous avez vu. Petite pause Thorgrel, mène les recherches sur ce dragon auprès des érudits. Qui est-il ? Que cherche-t-il ? Quelles sont ses faiblesses ? Ses pouvoirs ? Petite pause Morek, voici un défi à ta mesure ! Rejoins les forges de Thanor, et conçois y des armes aptes à percer la cuirasse d'écailles de ce monstre.

Pour sa part, Hardrek savait devoir rejoindre Kirgan pour y lancer les projets nécessaires à la reconstruction du Zagazorn. Il aurait aimé partir à l'aventure, affronter ce dragon, laisser sa hache trancher le cou reptilien de ce monstre, mais il appartiendrait à d'autres de mener ce combat.
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MessageSujet: Re: L'insoumise   L'insoumise - Page 2 I_icon_minitimeLun 29 Mai 2017 - 5:32




La guerre est loin désormais, pour ce nain qui s'en rentre à la maison. Il est temps pour lui de profiter des années, l'espère-t-il en tout cas, de paix et de grandeur qui s'annoncent pour le Zagazorn.

Mais très vite une explosion le détrompe.
Dans la cité un mouvement de masse, contenue mais effrayée, se déplace aux effrois. Ceux qui ont vu racontent, ceux qui n'ont rien vu, se laissent tout raconter.

"Il... Il paraîtrait que Garmin le Vengeur soit fait prisonnier par une vile Horde Gobeline..."
Parvusson... Est-il seulement vivant ?se demande le peuple.
"Tout le monde a entendu les détonations... Mais peu sont ceux qui l'ont entraperçu... La Bête... Le Songombre... Ces écailles noires mordorées...
Il est maître de la Horde, maître de leur mouvement...
Il s'est exprimé par la bouche de Garmin, le Vengeur, le Voilé..."

Le Dragon...
"A Dévoilé sa Rancœur... Dénoncé le Peuple Voleur... A prévu la fin des nôtres..."
C'est lui le Vengeur, désormais...
Haldin a tout vu, tout entendu, par l'interstice d'une meurtrière. Après que le maléfice se soit estompé, il s'aggripe à la roche, la boule au ventre.



Les questions de situations et de hasards de la vie, sont parfois sans réponse, on croirait alors la chance artiste, l'aléa taquin, le destin maître de cerises sur gâteaux...
C'est en effet depuis la même meurtrière qu'avait quelques jours auparavant, Dun ricané devant le siège de la cité. Il avait été pris d'un mal, puis après son réveil avait organisé sa fuite, terrorisé.
Haldin avait collé son front contre la pierre glacée à l'endroit même où le Prophète avait posé le sien.
La roche qui composait l'ouverture mais aussi la pièce troglodyte dans laquelle se tenaient certains dawi, était reliée d'un seul bloc à la cité entière, comme une sculpture géante, un travail de fourmi.
L'espace d'une fragilité il avait vu Dun faire ce même geste, il avait ressenti tous les dawis présents dans Almis, à chaque niveau de la cité, sur une centaine d'étages et de générations... Pendant moins d'une seconde, qui avait pour lui duré une éternité, il avait vu, compris, ressenti des milliers d'esprits, les Mânes, mais aussi les Râles et la Douleur de la Pierre et du Souvenir... Les images avaient traversé tous ses sens, défilant comme defilerait les souvenirs devant une mort imminente. Il y avait dans ces images beaucoup de suspens, il y avait dans ces lignes, beaucoup de fil à retordre.
Puis il avait vu l'oeuf.
Et en effet, c'était en terre dawi qu'il se trouvait. Son peuple avait volé l'oeuf.
Puis il s'était évanoui.
Plus tard il avait dénoncé sa fragilité comme étant celle d'un vieillard abasourdi. Seulement il s'était passé un évènement inexplicable, qu'il ne raconterait sans doute jamais...



Derrière le Bouc, Morek, était en tête du funèbre cortège, composé de leurs frères décédés. Il se laissait déjà distraire par des images - pour lui -heureuses mais aussi très techniques, de flèche assez légère, tout autant aérodynamique, et qui pourrait transpercer écailles et chaires reptiliennes... Il avait beaucoup de travail et de préoccupations devant lui.

Devant Haldin, l'horizon.
Haldin à l'instar de son bien aimé Morek, se laissait distraire lui aussi, par des images, celles-ci faites de feu et de sang... De pleurs... Ils rentrait tous à la maison. Mais pour combien de temps ?

- Oh fan da Loune... Jamais je n'me reposerais don' en paix !, avait-il soufflé sans humour. Et il avait chantonné pour lui seul d'une voix éraillée, r'joindre sa femme, ses bêtes, sa maison, tralala lalali...

Il savait cependant que ce ne serait pas le cas.
Impulsif, il s'était rendu à Lante en faisant un passage éclair à Thanor. Certes il avait mal mangé, avait chevauché des heures durant sans s'arrêter, mais il avait pu voir sa Mirzou, partager sa couche comme un jeune bélier de guerre ; goûter à une de ses merveilleuses potées, avant de repartir le cul en selle en direction de Lante.


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