Le Deal du moment :
SSD interne Crucial BX500 2,5″ SATA – 500 ...
Voir le deal
29.99 €

 

 Dires et faits de Barkios

Aller en bas 
AuteurMessage
Aymeric de Brochant
Humain
Aymeric de Brochant


Nombre de messages : 714
Âge : 33
Date d'inscription : 22/02/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 35 ans
Taille
: 6 pieds
Niveau Magique : Non-Initié.
Dires et faits de Barkios Empty
MessageSujet: Dires et faits de Barkios   Dires et faits de Barkios I_icon_minitimeJeu 19 Jan 2017 - 17:48

2ème jour de la 3ème énéade de Barkios, 9ème année du 11ème cycle.

Revenu de ses escapades septentrionales, et de son escale en pays lourmelois, Aymeric avait découvert Castel Tolbioc en proie à la rumeur. De retour de Sainte-Berthilde, son frère Evrard avait rapporté le succès de son entreprise, et l'annonce de l'ascension du jeune Louis à la tête de l'Atral. D'Odelian émanait le bruit des armes, et de la levée de l'Ost par le benjamin des Berdevins. Enfin, on avait appris, non sans émoi, cette étrange nouvelle venue d'Etherna : Jérôme y avait abandonné son titre au profit de son frère. C'est sur ces entrefaites que le marquis convoqua son conseil restreint.

Se retrouvèrent ainsi, sous les hautes voûtes du château noir, Aymeric et ses comparses : Evrard, son cadet, l'increvable père Bréguet, chapelain, archiviste, et cartographe du marquis - sans oublier la vénérable caution morale de cette assemblée -, Adèlphe le scylléen, argentier de sa Grâce, le bon Geoffrey de Clairséant, à qui l'on avait remis le sceau du marquis, et sans oublier inénarrable Léonard de Montsoupir, qui, quand il ne témoignait ses assiduités à la veuve dont l'avait pourvu Aymeric, servait ce dernier pour toute sorte de besogne, pas toujours respectables.

Une tête cependant manquait à l'ensemble pour qu'il fut complet : cette tête reposait sur nul autre corps que celui de Jérôme de Clairssac, le baron d'Etherna, seigneur de Froissart et d'Hiviène, régent d'Oesgard, et sénéchal de Serramire. Du moins, d'aucuns de ces titres là semblaient en proie à la sécheresse, et Aymeric, devant les menées dissolues de son vassal, avait décidé d'ajouter de nouvelles prérogatives à la liste de celles dont l'ancien baron se dessaisissait. Depuis qu'on lui avait ordonné de remettre l'Oesgardie dans le droit chemin, Clairssac n'avait eu de cesse de courir la Péninsule, et de siéger dans tous les castels, fors ceux d'Oesgard. Le père Bréguet l'avait vu à Diantra, sous les voûtes de Sainte-Deina ; le lieutenant Heinrich avait aperçu son émissaire dans le Langecin. Tout juste marié, Jérôme ne semblait guère avoir l'esprit à la gestion : qu'à cela ne tienne! Aymeric lui en ôterai la charge. « Ainsi ai-je décidé que mon frère Evrard jouirait désormais du sénéchalât, lui qui n'a jamais cessé de porter les armes pour moi, et a si bien veillé aux réformes de l'Ost à mes côtés »

Car telle était la plus grande préoccupation du marquis : sa troupaille. Cela faisait plus de deux mois qu'il avait veillé à sa transformation, dont la dernière pierre d'assise venait d'être posé à Lourmel tantôt. Excepté un goût coupable pour l'uniforme, Aymeric ne chérissait pas ses armées pour son seul plaisir, et lorsqu'il avait ordonné sa réforme, c'était avec une idée particulière derrière la tête : « La guerre, bons amis, voila ce pourquoi je vous sollicite. La guerre contre les ligards, contre les ennemis du Roy .»

L'annonce eut secoué une assemblée populeuse : pour ces hommes accompli, le mot avait été accueilli presque avec un soulagement. Après tout, pour quelle autre raison le marquis aurait-il tant œuvré, des mois durant, au profit de l'Ost, sinon pour mettre ce dernier en marche ? Avec un automatisme tout militaire, le frère du marquis, et tout frais sénéchal de Serramire, déroula : « L'Ost est prêt à marcher, Aymeric ; chaque jour voit de nouveaux ladres, cadets du pays, routiers en mal d'or, et nombre de vétérans des légions rejoindre les rangs. Les colonnes serramiroises, de Brochant et de la Verse s'entrainent sans relâche, et bientôt pourrons nous aussi compter les penons lourmellois. Semper Dux! »

Eut-il été si enjoué, si d'aventure le marquis ne l'avait bombardé sénéchal ? Ou bien s'agissait-il de son humeur naturelle, de sa propension à l'audace et à la rodomontade ? Fut-il attendri par ce discours vibrant de zèle, Aymeric n'en oublia guère avoir affaire à son cadet au sang chaud ; il toisa derechef son argentier, désireux d'entendre le second confirmer les dire du premier. « Sire, les dires de votre frère sont vrai, mais... hésita-t-il, avant de reprendre, devant l'insistance de son maître : de grâce, s'il vous faut entreprendre guerre, menez la brièvement, et rondement. Nous entretenons nombre de braves, sire, et au moment de combattre, il nous faudra les payer pleinement. Or l'impôt tarde à venir, aussi ne saurais-je que trop vous dissuader de marcher de suite. L'été fut généreux, nos greniers croulent sous les denrées, et d'ici la fin de l'automne, vos gens feront encore une récolte. La mauvaise saison passée, il nous restera du grain en suffisance, même pour guerroyer. Vous savez mieux que moi les dangers d'une campagne hivernale, Sire, attendez le printemps.
- Le scylléen dit vrai Sire, lui emboita Clairséant, aussi étrange que cela puisse paraître. Qui plus est, nous sommes entourés de voisins aux dents longues : au Sud, le Berdevins masse ses armées lui aussi ; à l'Ouest, les dieux savent seulement si la rébellion n'éclatera dans l'Atral. Pourquoi s'en aller porter la guerre dans l'avosne gelé, quand elle gronde au pas même de votre porte ?
- Là! J'ai entendu votre conseil, et il me ravit l'esprit, car moi-même n'aurait pu mieux le formuler. Apprenez, mes bons amis, que j'entends porter le conflit sur les terres ligardes au printemps venu ; quant à nos voisins, rien n'est plus simple : j'attends d'eux qui me suivent dans cette entreprise. Ne s'agit-il pas là d'une guerre pour le Roy ? Aussi apprenez cela : je veux qu'avant l'hiver, nos troupes défilent ici-même, après quoi j'inviterais mes voisins les marquis à jurer devant la DameDieu de mener à mes côtés leurs ostes vers Diantra, de livrer à la justice du Roy ceux qui s'y soumettrons, et de pendre les autres. Je gage qu'il seront ébaudi par une telle idée. Ne l'êtes vous pas vous même ? »

Un murmure approbateur vint clore cette première réunion.


Revenir en haut Aller en bas
Aymeric de Brochant
Humain
Aymeric de Brochant


Nombre de messages : 714
Âge : 33
Date d'inscription : 22/02/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 35 ans
Taille
: 6 pieds
Niveau Magique : Non-Initié.
Dires et faits de Barkios Empty
MessageSujet: Re: Dires et faits de Barkios   Dires et faits de Barkios I_icon_minitimeLun 30 Jan 2017 - 19:37

9ème jour de la 5ème énéade de Barkios, 9ème année du 11ème cycle.

Le cours tranquille, et pourtant ô combien martial, de cette préquelle à la GUERRE qu'était le mois de Barkios, fut bien agité, quand, tout droit filant de l'Atral, une missive vint troubler la routine belliciste de Castel Tolbioc. Le vélin, envoyé par une ouaille du marquis à la cour de son voisin, était fort lapidaire, et pourtant lourd de sens. C'est que sur ce papelard avaient été couchées d'importantes nouvelles : rien de moins que la venue du Chancelier royal, l'ineffable Cléophas d'Angleroy, au concile berthildois, qui devait voir décerner le trône marquisal au jeune Saint-Aimé.

Or, il se trouvait que par son déplacement et ses paroles, le mervalois s'en allait en acontre des menées d'Aymeric. Pire! il s'apprêtait à lui couper sous le pied l'herbe même que le marquis semait depuis des mois. La guerre, voila de quoi il était question. La guerre qu'Aymeric avait pressenti, la guerre qu'il préparait, la guerre qu'il allait mener : cette guerre là-même, le Chancelier entendait la lui dérober. Et pour la remettre entre quelles mains ? Celles d'un jeune gandin de vingts ans. Il était malaisé de savoir si tout cela n'était qu'une colossale stupidité, ou une avanie terrible. Allons donc! Aymeric avait défendu le Royaume contre les puysards, maté les marches rebelles à l'autorité du Roy, et l'on choisissait comme héraut de la couronne le fils même d'un des pourceaux qui avait voulu l'usurper ? "Il me provoque, ce pédé ?" aurait alors lâché le marquis, à la faveur de la solitude. Il apparaissait que Serramire devait une fois de plus essuyer les insultes suderones en remerciement de ses actes de bravoure.

Un mal arrivant rarement seul, on apprit également les démêlés ayant pris place à la cour du marquis d'Odelian. Ce dernier avait, à la suite de l'exil volontaire que s'était infligé Jérôme, décidé de faire ni plus ni moins que main basse sur la baronnie. Forçant le cadet des Clairssac à plier le genou, Gaston avait étendu la main loin dans les terres voisines. Trop loin, peut-être ? La rumeur grondait de par le pays ethernan, et il se disait, ça et là, que certains ne rechigneraient pas à la révolte. Et, la nature ayant horreur du vide, Aymeric pressentit alors déjà que son voisin berthildois, celui là même que l'on excitait à la guerre, ne se tournât vers un tout autre objectif que le médian. Or Aymeric, s'il désirait naturellement récupérer, à l'instar des berthildois, les fiefs vassaux qui lui avaient été soutirés par l'ascension en cour des Berdevins, ne perdait pas de vue son autre ennemi : la Ligue. Une querelle terrienne autour d'Etherna saperait assurément toute union contre le médian, et les ligards, si leurs voisins nordiques venaient à porter le glaive l'un contre l'autre, pouvaient couler de beaux jours.

Oncques mais! Puisqu'en tout pays du Nord, on semblait vouloir doubler le marquis à la guerre, celui ci allait répondre. Puisqu'on lui forçait la main, Aymeric allait donc agir, et il le fit savoir sans tarder. Réunissant son conseil restreint, Brochant délibéra à nouveau, si bien qu'à la fin de la journée, moult enseignes s'échappaient des portes serramiroises, pour gagner tout le pays, et au-delà. Jusqu'aux plus petits vassaux, on annoncerait ceci : l'ordre était donné de fourbir les armes durant l'hiver, d'enhardir les troupes plus encore, et de constituer une réserve extraordinaire à destination de l'effort de GUERRE. Enfin, chacun était convié à gagner la cité de Serramire au dernier jour de l'automne, pour la fête des morts, afin d'assister au grand défilé qu'organiserait le marquis pour présenter aux siens le nouvel ost, fruit de ses réformes.

Revenir en haut Aller en bas
 
Dires et faits de Barkios
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Faits hauts et Faits longs [Walther Hohenburg]
» La voie de l'Ange [Barkios an 10]
» [Libre] Rencontres impromptues
» Séance de Diète de la Ligue Péninsulaire - Barkios, an 9
» Les fils de la marionnette. {2ième ennéade de Bàrkios} [Pv Ssenmad]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Duché de Serramire :: Duché de Serramire-
Sauter vers: