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| Les mystères du désert. (Shan Mhudad) | |
| | Auteur | Message |
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Tao
Humain
Nombre de messages : 20 Âge : 124 Date d'inscription : 01/09/2016
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| Sujet: Les mystères du désert. (Shan Mhudad) Sam 18 Mar 2017 - 21:58 | |
| RP non conforme au BG actuel
Ce Rp a été écrit à une époque ou le contexte de Miradelphia n'était pas le même qu'aujourd'hui. Il décrit des éléments d'univers, des personnages et/ou des évènements qui sont susceptibles d'avoir été modifiés par les refontes successives. Nous le laissons à la disposition des lecteurs curieux, mais les BG actuels et le jeu récent priment sur son contenu.
Date estimée : 1ere ennéade, Julas, an 9:XI
Hiver, Julas, première ennéade de Verimios, an neuf, onzième cycle.
A plusieurs lieues de Sol Dorn se trouve l'ancienne cité d'Essalia. Ancienne, puisque qu'aujourd'hui, elle n'est à peine l'ombre de ce qu'elle était auparavant, il y a des siècles de cela. Murs troués, sur lesquels la végétations lézarde et reprend ses droits, des ruelles désertes, des habitations qui tombent en poussière et d'autres aux entrées effondrées. C'est le sort réservé par les vents du désert aux lieux abandonnés, aujourd'hui très certainement habités par quelques créatures animales. Et pour Essalia, rien n'est plus vrai, hormis le côté légendaire qui s'ajoute à sa réputation. En effet, depuis déjà une bonne décennie, les habitants du delta évitent cette cité à tout prix. La rumeur sur la malédiction qui prend la vie de ceux qui y passent est tenace, et le peu qui s'y sont risqués n'auraient jamais été retrouvés, ou alors a quelques dizaine de mètres, aux abords de la ville, complètement exsangues. Quand certains avancent la théorie d'une multitude d'esprits mauvais et avides de sang, ayant pris possession des lieux après qu'un rituel sombre ait échoué, d'autres racontent que c'est une forme féminine et fantomatique qui rôdent dans les ruelles à la nuit tombée, en pleurant sans cesse, jusqu'à trouver une proie a qui aspirer sa vitalité.
∴ ∴ ∴
Pour les gens du Nord du monde connu, le désert est un endroit où règne une chaleur intenable, une véritable fournaise. Mais cela n'est qu'en partie vraie, car si le sable renvoie la chaleur très rapidement, il ne la retient donc pas longtemps. Et cette nuit, un manteau de constellation avait enveloppé le désert. Les vents s'étaient tus, mais cela n’empêchait pas le froid de s'installer. L'amplitude de température entre la période diurne et nocturne commençait à se faire sentir.
Et dans la nuit, se détachait une ombre des étendues sablonneuses, laissant dans son sillage une trace facile à suivre. Le petit brin de voyageuse se dirigeait vers les premiers signes de végétations, et en direction de la ruine qu'était Essalia. Elle ne connaissait très certainement pas la région, parce que personne ne s'aventure par ici, à cause cette légende morbide et effrayante. La jeune femme n'était pas chaudement vêtue, quelques tissus couvraient son corps, et encore, seulement en partie. Elle trimbalait son baluchon, qui balançait par dessus son épaule, avançant pieds nus, et à un bon rythme. Elle se hâtait d'atteindre les murs de la cité, cela ne faisait aucun doute, avançant à l'aide de son bâton de bois. |
| | | Shan Mhudad
Humain
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| Sujet: Re: Les mystères du désert. (Shan Mhudad) Mar 28 Mar 2017 - 0:56 | |
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Il faisait froid lors des nuits dans le désert. Assez pour parfois en frissonner. Le marchand approchait d’Essalia. Mais il n’y entrerait pas, non; qui serait assez intrépide pour y mettre le pied? Cette cité marquait pour certains la fin ouest de la Zurthanie, bien qu’elle n’ait jamais été officiellement délimitée à la connaissance de Shan. Ce qui était sûr, c’est qu’elle marquait la fin du désert. Pas une fin directe, mais quelques brins d’herbes commençaient à se faire apercevoir à mesure qu’on approchait la cité et le sable disparaissait peu à peu.
Shan avait l’habitude de s’y rendre directement, puis de passer au sud et de longer l’Oliya jusqu’à Thaar. Il se tenait bien-sûr toujours à plus d’une cinquantaine de mètres, mais avait une bonne vue d’ensemble sur l’ancienne ville. C’était un chemin relativement stratégique puisqu’aucun brigand n’osait approcher Essalia, à cause de la légende – bien que Shan n’eut jamais de preuve de sa véracité – et ces bandits rôdaient également très rarement près du grand fleuve, plusieurs navires marchands y naviguant régulièrement.
Bien que l’hiver puisse faire des ravages dans le nord de Miradelphia, on ne sentait que très peu ses effets en Ithri’Vaan et en Zurthanie, si ce n’est une différence de quelques degrés; et puis, la saison froide venait de commencer. Mais lors de ce voyage-ci, c’était différent. Pas la température, non, son déroulement. Alors qu’il tournait en direction du sud-ouest, il vit une silhouette, apparemment de femme, entrer dans la cité. Semblant oublier ou ignorer tout ce qui avait été raconté depuis longtemps par beaucoup de personnes ou simplement trop fortement piqué par la curiosité, il décida de s’approcher.
Jamais le Zurthan n’avait vu l’entrée de la vieille agglomération de bâtiments à moitié en ruines, car elle était toujours dissimulée du point de vue duquel il passait à côté. S’approchant, à cheval, malgré la marchandise qu’il transportait, de plus en plus près de ce qui semblait être le point d’entrée, il y arriva finalement quelques minutes à peine après avoir passé un moment dans la lune.
Mais il s’arrêta net, d’abord car la femme n’était plus là, mais il fut stupéfait par le silence qui régnait sur les lieux et ne fut capable que de laisser ses yeux ouverts après avoir débarquer de sa monture. Il n’osait point faire un seul pas, mais hésitait encore plus à retourner sur ceux-ci. La mystérieuse ambiance qui l’entourait et qui s’étendait devant lui le fit pencher pour le retard de la livraison des biens qu’il commerçait. Prudemment, il avança de quelques minuscules enjambées jusqu’à se trouver au niveau des murs. Mais qu’allait-il trouver en suite, il n’en savait rien…
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| | | Tao
Humain
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| Sujet: Re: Les mystères du désert. (Shan Mhudad) Mer 29 Mar 2017 - 20:34 | |
| Hiver, Julas, première ennéade de Verimios, an neuf, onzième cycle. Face au point d'entrée, une arche à demi effondrée dont la pierre semblait aussi vieille que le désert lui-même, le jeune zurthan pouvait observer le poids des siècles passés. L'allée centrale de la ville était silencieuse, son sol sablonneux parsemé de petites touffes d'herbes folles et d’arbustes ci et là. On pouvait distinguer quelques ruelles sur les cotés qui se perdaient dans la pénombre des maisonnées endommagées. En effet, aucune bâtisse pouvait prétendre au parfait état, certaines étaient littéralement éventrées et d'autres effondrées, pour les plus abîmées. Mais la plus part n'étaient pas si amochées que cela, bien que les entrées de telle ou telle maison ait été condamnées soit par l'homme, il y a sûrement longtemps de cela, soit par quelques éboulis. L'atmosphère, doublée des rumeurs sur l'endroit, tiraillait l'esprit du connaisseur, et épaississait le voile de mystère qui entourait la ville, s'infiltrait dans ses pierres et courrait dans ses ruelles. Et on entendait, de temps à autre, un sifflement doux, sûrement du fait de la brise, car elle soufflait avec une grande douceur dans l'enceinte de l'ancienne cité, comme si elle ne souhaitait, pour rien au monde, réveiller le mal qui dormait ici, et terrifiait, à défaut de tuer, ceux qui passaient par là. Et l’œil de l'homme à la peau foncée accrocha une silhouette dans le lointain, qui se détachait de la pénombre. Quelqu'un, ou quelque chose, venait de passer d'une maison à l'autre, sans un bruit ni une hésitation. Était-ce la forme féminine qu'il avait aperçu plus tôt ? ∴ ∴ ∴ La petite brune s'adossa au mur de la bâtisse qu'elle venait de pénétrer, pour s'y laisser glisser lentement. S'asseyant finalement en tailleur, le bâton appuyé contre le mur et longeant son bras enroulé autour, Tao prit une profonde inspiration et ferma les yeux. Le calme et le silence, à l'abri du vent froid du désert. Voilà le genre de moment qui se traduisait en un bonheur bien senti et apprécié par la jeune femme. Elle ne connaissait pas les rumeurs qui planaient et enveloppaient les lieux d'une aura aussi mystérieuse qu'effrayante, ainsi, sereine, elle laissa son esprit vagabonder dans l'imaginaire et les souvenirs des siens. Cela ne faisait que quelques jours qu'elle avait quitté son foyer pour affronter seule l'entendue du monde connu, mais ils lui manquaient déjà. Elle ne savait ni où elle allait, ni pourquoi elle avait choisit ce chemin, mais elle sentait être sur la bonne piste. Tao avait foi en ses croyances. |
| | | Shan Mhudad
Humain
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| Sujet: Re: Les mystères du désert. (Shan Mhudad) Mer 10 Mai 2017 - 22:40 | |
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Étrangement plus poussiéreux à l’intérieur qu’à l’extérieur, l’endroit sentait la solitude. L’air était sec, mais la nuit et le vent apportaient une désagréable fraîcheur. Marchant toujours d’une prudence calculée, il regardait les alentours à mesure qu’il avançait dans la rue en pavés.
Mais plus il s’éloignait de l’entrée, plus il se souciait de son chariot contenant ses babioles marchandes. Il finit donc, trop inquiet, par retourner le chercher. Il tenait toujours, à la même place, avec le calme cheval attendant patiemment son maître. Shan décida de le monter et de retourner dans la cité en ruine.
Si la fatigue l’attirait vers le sommeil, la curiosité le tenait facilement éveillé. Le silence régnait dans cet endroit abandonné; seul le son des sabots de son cheval faisait écho sur les murailles, contrastant avec le calme de la nuit. Soudain, un bruit différent le fit sortir de ses pensées. Un espèce de frottement de bois ou de quelque chose d’autre contre de la roche. Shan s’approcha de l’endroit d’où venait le vacarme – du moins « vacarme » par rapport à l’impressionnant silence qu’il y avait –, mais ne vit aucun signe de quoi que ce soit.
Peut-être était-ce un simple animal, mais il y avait également la possibilité que ce soit une véritable personne. C’est pourquoi le marchand demanda, avec une voix forte et curieuse, presque craintive : « Y’a quelqu’un? » Cette question résumait parfaitement ses interrogations; le reste, il le pensait. Comble d’insouciance, Shan entra dans le bâtiment d’où lui semblait venir le bruit. Mais la lumière de la lune ne suffisait plus à éclairer les alentours. Il alluma un bout de bois qu’il trouva sur le sol et qui lui fit office de torche après y avoir enroulé un morceau de tissu. Bon, ce n’était pas l’idéal pour qu’elle dure longtemps, mais cela était suffisant.
Le nombre de pièces lui était inconnu, mais il n’y en avait certainement pas des tonnes. Et soudainement un autre bruit parvint à l’oreille du marchand, plus proche, beaucoup plus proche, probablement même à l’intérieur du bâtiment.
Et il continua d’avancer tranquillement et se résolut à trouver ce que diable il se passait.
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| | | Tao
Humain
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| Sujet: Re: Les mystères du désert. (Shan Mhudad) Lun 15 Mai 2017 - 9:52 | |
| Hiver, Julas, première ennéade de Verimios, an neuf, onzième cycle. Tao laissait son esprit vagabonder ci et là, entre les pensées accordées à ses proches et son village, et son imagination débordante quant aux citées de la côte. Le silence, seul maître de ces lieux frais et balayés par les vents, berçait la jeune femme qui serra un peu plus son bâton entre ses mains. Se sentir loin de foyer ne lui était pas une chose agréable, au fur et à mesure des jours passés à marcher dans le désert, son estomac s’était noué. Quitter son foyer, ses racines et ses repères lui avait été une chose difficile. Mais quel autre choix avait-elle eu ? Il arrive un jour, où nos responsabilités nous rattrapent, que l’on soit prêt où non. Afin de retrouver un semblant de paix intérieure, elle se mit à faire faire le vide, inspirant par le nez, et expirant tout aussi lentement par la bouche. Elle faisait fit de ces tracas qui la tourmentaient, elle s’abandonnait à sa simple conscience. Du moins elle essayait, car on approchait dans la pénombre, et pas particulièrement discrètement. « Y’a quelqu’un? » Demanda une voix dont le ton oscillait entre force et hésitation.La ville ne semblait pas si déserte finalement. La martialiste se redressa sans un bruit ni hâte, poussant sur ses jambes avec une force mesurée. La voix était proche, et suivie du léger son que faisait une botte sur le pavé. Elle ne bougeait toujours pas, parfaitement immobile, elle écoutait. Il y eut un moment de flottement et de silence, avant que la lumière ne se propage sur les murs du couloir. Rien ne servait d’attendre plus longuement, la personne qui entrait finirait de toute façon par la trouver. Tao se mit à avancer, tenant son bâton long d’une main, en direction du couloir. Dans une brève hésitation, elle quitta la pièce pour le couloir. L’homme à la peau sombre se tenait à deux bon mètres devant elle, il venait d’entrer dans la bâtisse en ruine. Elle inclina la buste avec un sourire en guise de salut. Il devait être d'un de ces peuples du désert, mais il semblait mieux habillé que ceux qui lui avait été donné de rencontrer par la passé. _ Bon nuit. Dit-elle pour entamer la discussion. |
| | | Shan Mhudad
Humain
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| Sujet: Re: Les mystères du désert. (Shan Mhudad) Sam 24 Juin 2017 - 4:56 | |
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En tournant un coin, le Zurthan avait aperçu la jeune femme en face de lui. Il la scruta de haut en bas tellement elle était magnifique. Avec sa coiffure exotique, sa bande de tissu entrelacée autour d’elle en guise de vêtement et ses yeux rondelets, elle ne semblait point venir d’une quelconque région que Shan ait pu connaître. Elle était d’une minceur infinie, mais ses os ne déformaient pas sa peau lisse, lisse comme si elle s'était roulée dans une mer de sable.
Mais l’émerveillement de Shan fut vite brisé par les paroles de l’étrangère. Malgré sa douce voix mélodieuse, l’erreur dans « Bon nuit » le laissait perplexe. Voulait-elle dire « Bonne nuit », fort probablement que non. Le Zurthan interpréta donc « Bonsoir » et sut immédiatement que la communication serait difficile. Ils n’avaient visiblement pas la même langue maternelle ou, du moins, certainement pas le même dialecte.
Il essaya de s’exprimer en oliyan, espérant ainsi se faire comprendre par son destinataire : « Bonsoir, quel est votre nom, que faites-vous ici ? Je vous ai vu et… je vous ai… suivi. Par curiosité, bien entendu ! Il est rare de voir quelqu’un traîner dans ce coin. Vous semblez être venue vous… ressourcer ? »
Shan n’avait cependant pas oublié qu’il lui fallait livrer sa marchandise à Thaar et il ne souhaitait guère rester beaucoup plus longtemps dans cet endroit morbide.
« Sur ce, je dois partir, dit-il en reculant légèrement. Donc à moins que vous n’ailliez quelque chose à mentionner, je vais quitter ces lieux qui sont d’un calme… angoissant. »
Un courant d’air froid, très froid, marquant l’hiver global qui étreignait Miradelphia, entra soudainement dans la bâtisse, ce qui fit frissonner le marchand. Il n’eut jamais un aussi grand frisson depuis la nuit des temps. Mais au moment où il allait remonter sur sa monture, un autre coup de vent le fit changer d’avis. Tout annonçait que le temps allait se refroidir encore et encore jusqu’à ce que le soleil se lève.
« Ah, et puis je peux bien retarder mon voyage d’un jour, déclara Shan, en retournant s’adosser contre le mur intérieur de la maison. Il serait bien de faire un petit feu, pour se réchauffer avant que l’aurore ne nous gèle, ne pensez-vous pas ? »
À cet instant, il regretta légèrement de ne pas avoir appris la magie élémentaire du feu, au lieu de celle de l'eau. Mais cet pensée fut rapidement chassée.
Même si Shan ne connaissant pas du tout la femme, il ne voyait pas comment elle aurait pu posséder une quelconque arme, à part le bâton qu’elle avait déjà, puisqu’elle portait seulement une tunique.
Toujours accoté sur le mur, les fesses au sol, le marchand se demanda finalement s’il avait vraiment fait la bonne chose en entrant dans cette cité en ruine.
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| | | Tao
Humain
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| Sujet: Re: Les mystères du désert. (Shan Mhudad) Dim 8 Oct 2017 - 5:02 | |
| Hiver, Julas, première ennéade de Verimios, an neuf, onzième cycle. Tao observait son interlocuteur de pied en cap, tandis que lui faisait de même à son encontre. Elle se contenta d’arborer un léger sourire, puis elle se pencha un peu vers l’avant en l’entendant parler. - Bonsoir, quel est votre nom, que faites-vous ici ? Je vous ai vu et… je vous ai… suivi. Par curiosité, bien entendu ! Il est rare de voir quelqu’un traîner dans ce coin. Vous semblez être venue vous… ressourcer ?- Tao, répondit-elle en hochant la tête, toi ?La zurthane pencha lentement la tête sur le coté, sans quitter Shan des yeux. Se ressourcer ? Ici ? Étrange idée. - Je viens me reposer. Je fais un grand voyage, expliqua-t-elle en opinant du chef, très grand voyage. Mais d’abord, je marche vers Thaar.La jeune femme désignait la direction approximative de l’Ouest de la main, tandis que la brise portant la fraîcheur du désert s’engouffra dans la maison en ruine. - Sur ce, je dois partir, dit-il en reculant légèrement. Donc à moins que vous n’ailliez quelque chose à mentionner, je vais quitter ces lieux qui sont d’un calme… angoissant.La jeune femme arqua un sourcil, puis opina du chef. Il semblait a peine arrivé qu’il souhaitait déjà repartir. Il entamait une discussion sans vouloir la continuer. Drôle de type. Elle l’observait tourner les talons et quitter la bâtisse, ou plutôt la ruine qu’il en restait. Tao se contenta d’hausser les épaules, puis retourna s’assoir contre le mur où elle s’était posée quelques instants auparavant. Mais le son des bottes fit écho à nouveau. Décidemment, l’homme était une véritable girouette. - Ah, et puis je peux bien retarder mon voyage d’un jour. Il serait bien de faire un petit feu, pour se réchauffer avant que l’aurore ne nous gèle, ne pensez-vous pas ? Déclara-t-il en faisant de nouveau irruption, allant s’installer près du mur lui aussi.Tao acquiesça en se redressant. - Oui, tu dis vrai. Concéda-t-elle avec un sourire. Toi, tu viens avec moi ? Nous allons chercher des branches et des herbes sèches dans les rues.« Tao ? Quel nom curieux », pensa-t-il. Lorsque Shan sut qu'elle se rendait elle aussi à Thaar, il éprouva une légère joie. Pas comme si c'était sa meilleure amie d'enfance, mais simplement un petit moment où il était heureux de pouvoir continuer le voyage pour en apprendre plus sur une personne aussi particulière. Et ils partirent ensemble chercher des brindilles et bouts de bois dans les rues et ruelles de la vieille cité. Il y avait autant d'herbes sèches dans les rues que de gouttes d'eau dans un lac. Et la recherche de branches était de la même manière une quête fructueuse. - Vous vous rendez à Thaar également ? C'est chouette ! S'exclama-t-il.La petite brune opina du chef, suivant l'homme à la peau noire dans les ruelles, trimballant toujours bâton. - Oui, je vais Thaar. Grande ville du pays des sables. Les anciens disent qu'on voit la grande mer, et des bateaux très grands. Tao prendra peut-être un bateau ! S'exclama-t-elle, visiblement très heureuse.- Je ne sais pas si je vous l'avais déjà dit, mais je m'y rend également pour un voyage commercial, disons... Je dois livrer une commande à un autre commerçant thaari.- Oooh... Une « commande ». Répéta-t-elle avec de grands yeux ronds. Qu'est-ce que c'est ?- Plutôt confidentiel pour le moment... Mais c'est simplement car c'est sous contrat. Il n'y a rien de bien important.La jeune femme ne semblait pas vraiment comprendre de quoi il retourna, mais elle fit tout comme et se contenta d'hocher à la tête une nouvelle fois, alors qu'elle se penchait pour ramasser une petite branche. - Comment c'est toi ?- Comment quoi ? S'interrogea-t-il à haute voix en fronçant un peu les sourcils. Désolé, je n'ai pas bien compris...- Moi, commença-t-elle tapotant son poitrail du poing, Tao. Toi ?- Ah, d'accord ! Dit le Zurthan en souriant. Moi c'est Shan, c'est mon NOM. Répondit-il en insistant sur le mot « nom ».Shan trouvait qu'il ne maîtrisait pas bien l'olyian, mais la femme qui se trouvait devant lui maîtrisait vraisemblablement encore moins cette langue. Il prit une branche au sol et une poignée de brins secs. Puis, regardant ses bras et ceux de le femme, il se dit qu'ils auraient assez de combustible pour faire un bon feu, sans toutefois ne pas avoir besoin de retourner en chercher pendant la nuit. - Êtes-vous prête à faire le feu ? Demanda-t-il. Je commence à avoir froid.- Oui, Tao retourne à l'abri avec toi. Viens !Elle prit le chemin de la ruine où ils s'étaient rencontrés plus tôt dans la nuit, filant au travers des ruelles d'un pas leste, rapide mais surtout silencieux. La lune était haute dans le ciel, trônant au milieu d'un tapis d'étoiles, et l'on y voyait assez bien ici bas. La caravane du marchand attendait toujours près de la bâtisse en miette. La mule de bât était paisible et ne se souciait pas des deux zurthans qui rentraient se mettre à l'abri. Quelques minutes plus tard, l'un comme l'autre étaient agenouillés devant un feu de camp qui prenait difficilement. Tao frottait énergiquement deux silex entre eux, leur faisant cracher de petites étincelles sur l'herbe sèche, et soufflait de temps à autre dessus. - Le feu ne semble pas très bien prendre, dit-donc. Pourtant le bois est on-ne-peut plus sec ! Ah... si seulement je m'étais spécialisé dans l'élémentaire du feu au lieu de l'eau ! Réfléchit-il, encore à haute voix. Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider ?Tao releva le nez en souriant, écartant les mèches de cheveux qui tombaient en travers de son visage. - Patience, patience... Dit-elle avant de se remettre à la tâche.- D'accord. Dit Shan, sans plus.« Ce n'est qu'un tas de brindilles sèches, quand même, pensa-t-il, pourquoi est-ce si long ? »[/color] A force de souffler dessus, tout doucement, les premières flammèches apparurent. Tao se redressa d'un coup, tapant dans ses mains. Ca y est ! Elle ajouta donc quelques autres brindilles, puis une ou deux branches, prenant soin de ne pas étouffer le feu naissant. - Le feu prend. C'est bon !Elle s'assit, les jambes en tailleurs, attrapant son baluchon de jute d'une main. - Toi, Shan, tu as faim ? Tu manges ? S'enquit-elle en sortant une miche de pain dudit sac.Le Zurthan regarda les grandes flammes finissant par jaillir des brins d'herbe secs et des branchages. C'était tellement hypnotisant, comme à chaque fois d'ailleurs. « Tu as faim ? » : le mot faim la lui donna, ou lui rappela qu'il l'avait. - Certainement ! Dit-il d'un ton enthousiaste avant de voir que le pain comportait quelques taches de moisissures.« Ce n'est pas grave, se dit-il, je les éviterai, j'ai trop faim. »Les nouveaux compagnons s'assirent par terre, puis partagèrent la miche de pain. Shan commença à creuser un trou dans le sol, terreux. Il y posa un petit bol de bois. - Voulez-vous voir ce que je sais faire ? Demanda-t-il d'un ton très amusé.Et sans attendre la réponse il écarta les doigts de sa main et les pointa vers le bol. Après quelques secondes de concentration intense, de l'eau apparut de nulle part dans le bol, jusqu'à le remplir à ras bord. Bien-sûr elle n'était pas apparue, mais Shan avait réussi à concentrer assez de particules d'eau présentes dans l'air pour en créer un liquide. Tao se fendit d'un sourire et applaudit de suite avec la candeur d'une enfant, les yeux pétillants. - Magie de l'eau, très joli ! Affirma-t-elle en opinant du chef. - Oui, j'ai appris la magie pendant longtemps, depuis que je suis jeune. Répondit-il, surpris de la voir si enjouée face à une si petite manifestation de la magie.Et, encore avec la même posture, en quelques secondes il fit geler l'eau pour la faire devenir une glace très pure, transparente. La jeune femme applaudit à nouveau, visiblement amusée des tours que lui offrait son comparse. Et sous le tonerre d'applaudissement, un autre bruit sourd retentit. Léger, mais régulier. - C'était quoi, ça ? Demanda soudain Shan. Et le bruit se fit entendre de nouveau par les deux personnes, qui avaient arrêté toute chose, même le fait de respirer, pour pouvoir écouter silencieusement l'intriguant son, qui devenait lentement de plus en plus fort. Tao regardait autour d'elle, sans vraiment comprendre d'où provenait le bruit dans l'immédiat. Puis, derrière eux, le sol poussiéreux se mit à trembler au rythme des légers coups. Le bruits provenaient de sous la partie du sol faite de lattes de bois, cela ne faisait plus aucun doute. La jeune femme sauta sur ses deux pieds, son bâton en main, puis jeta un oeil interrogateur à Shan. Lorsque Tao sauta, un bruit creux résonna, témoignant la présence d'une sorte de cave ou de sous-sol. Mais il était loin d'être assez courageux pour aller voir, surtout que le seul équipement de défense qu'il avait était probablement son poing ou, au pire, une torche. - Je vais être honnête, commença le Zurthan, j'ai trop peur pour aller chercher ne serait-ce qu'une porte menant à ce sous-sol... Que fait-on ?Le grincement qui suivit coupa court à toute tentative de recherche. Dans le fond de la pièce, une trappe se souleva dans une envolée de poussière. De là, les deux voyageurs pouvaient observer un visage humain les toiser avec un air patibulaire. - Qu'avons-nous là ? Interrogea la voix d'un autre homme qui barrait la sortie.Le bougre avait profité de la surprise pour s'avancer. Il était vêtu de simples frusques de tissus, mais sa lame courbe, en revanche, semblait de bien belle facture. « Zut, des bandits. » Se dit Shan.- Bonjour, messieurs. Articula-t-il d'un ton plutôt hésitant. Que faites-vous ici ? Demanda-t-il en levant sa torche - qu'il avait préalablement allumée à l'aide du feu - pour examiner le visage des deux hommes.- Et poli avec ça. T'entends ça ? Demanda le brigand a son comparse qui s'extrayait de la trappe.- Oh ça oui, je l'entends. J'ai bien cru entendre parler de richesses aussi.- Je l'confirme. Moi aussi je l'ai entendu.Le marchand grogna à l'idée que les deux hommes peu recommandables aient pu les entendre durant toute leur discussion. - Qu'est-ce que vous voulez, vous deux. Demanda Shan de façon rhétorique.- Il est a qui l'mulet dehors ?- Hein ? Y'a un mulet dehors ? Rétorqua Shan en faisant semblant de ne pas savoir. Laissez-moi voir ça.Le marchand jeta un vif coup d'oeil à Tao, pour voir comment elle semblait vivre la situation. Et la jeune femme était calme, observant l'homme qui s'était extirpé de la trappe. Elle tenait son bâton comme on le ferait avec l'un de ceux qu'on utilise pour marcher, tandis l'interlocuteur de Shan répondait. - Ah, s'il est à personne, alors il est à moi. Quelle aubaine ! Ironisa-t-il en gardant sa lame pointée dans la direction du zurthan.- Qu'est-ce qu'ils ont nos voyageurs alors ? De l'or ? Des vivres ? S'enquit l'autre en jetant un œil au feu.- En tout cas, pour des prédateurs, vous ne devez pas trouver beaucoup de proies par ici. Quelle chance vous avez eu de nous trouver... Dit le marchand, tentant de garder son calme. Je déteste la violence, mais je refuse de vous donner quoique ce soit sans que vous ne le méritiez. Alors j'ai une idée : si vous trouver de l'eau et que vous réussissez à la faire bouillir avant que le feu là ne s'éteigne, je... vous... donnerai cinq souverains, si vous m'aurez laissé me rendre chez moi à Thaar pour prendre l'argent. Sinon, vous devrez repartir les mains vides et aller chasser ailleurs. Marché conclu ?Alors il se tourna nonchalamment vers l'autre bandit, sans plus se soucier de celui qui gardait la porte. Dans cette position, Shan put voir le regard de Tao, et espéra ne pas avoir fait de bêtise. Il y eut comme un moment de flottement, puis les deux hommes s'esclaffèrent ensemble, et l'écho de leurs rires résonnait dans le silence de la nuit. - C'est un drôle celui-là ! S'exclama l'homme près de l'entrée, qui pointait toujours sa lame en direction de Shan.- Moi j'ai une meilleure idée ! Intervint l'autre, s'approchant toujours plus de Tao qui ne bougeait pas d'un poil. Disons qu'on garde la donzelle là, et ton mulet. Et qu'on t'emmène jusqu'à chez toi, pour que tu nous remettent ta cassette de souverains, ça irait ?- Ah... Mais oui, en voilà une bonne idée. Qu'est-ce que t'en pense ? Demanda le premier en regardant Shan droit dans les yeux.- Oohhh, non, vous ne garderez personne ! Répliqua Shan. Tant pis, je vous avais proposé cinq souverains, mais vous semblez plus vouloir faire du mal que faire de l'argent. D'où venez-vous, pour vous en prendre comme ça à des innocents !- Olah... Mais d'ici mon p'tit père. Cet endroit c'est chez nous. Et tu sais ce qu'on dit d'ssus ? Que personne en r'sort jamais. Alors couche toi sur l'sol tout de suite ! S'époumona le brigand en levant sa lame courbe d'un air patibulaire.Le marchand fut entraîné dans la colère de l'homme. Et renvoya la balle tout aussi fort. - Oui, et quoi, vous êtes deux habitants ! C'est quoi l'histoire, t'es né dans ce pauvre trou ?!Sans plus de cérémonie, le brigand envoya une bourre-pif bien senti en direction du Zurthan. Il en avait marre, et il en avait terminé avec les plaisanteries. Dans le même temps, son comparse s'élençait sur Tao. La situation dérapait, comme on pouvait s'y attendre. Shan ressentit bien le coup, surtout qu'il n'en avait jamais éprouvé la douleur car il était loin d'être du type bagarreur. Il poussa un cri, mêlé de colère, puis répliqua avec la torche qu'il enfonça dans le flanc de son adversaire et qu'il laissa appuyée juste assez longtemps, en le poussant vers le mur intérieur, du côté de la porte, pour que ses vêtements commencent à s'embraser. L'homme devant le Zurthan ne put offrir aucune résistance, étant déjà torturé par la souffrance. Puis, le marchand jeta un très vif coup d'oeil à sa comparse derrière lui pour voir dans quel elle se trouvait. Au moins, Shan en aurait surement le temps, compte-tenu de la situation dans laquelle son nouvel ennemi se trouvait : tortillé de douleur, une main sur sa brulûre. Et de son côté à elle, la situation était complexe. Quand le brigand s'était jetée sur sa proie, pour l'attraper, la jeune femme avait fait un pas coté. Leurs bras s'était retrouvés l'un dessus et l'autre dessous, épaule contre épaule, tous deux se regardaient droit dans les yeux, Tao aussi surprise que son agresseur. La zurthane s'employa a faire basculer son adversaire vers l'avant, forçant sur ce bras musculeux qui ne lui appartenait pas, et aidant son adversaire à trébucher en appuyant son talon sur le bout de son pied. L'homme se retrouva par terre, le nez dans la poussière, tandis que Tao lui tenait le bras par le poignet désormais, et dans une posture qui lui était inconfortable et douloureuse, se sortir de cette situation ne lui semblait pas simple. Aussi il commençait déjà à grogner. Pour Shan, il était temps de se recentrer sur son combat, car l'homme, fou de douleur, profita de leur proximité pour riposter. Et c'est par le cou que le brigand l'attrapa, avant de lui envoyer un coup de genoux dans son entrejambe. Ce fut comme s'il recevait tout le courroux des dieux. Une effroyable et indescriptible douleur s'empara de Shan, qui était paralysé et attristé de voir ses bijoux abattus d'une manière aussi violente. L'épreuve était telle qu'il laissa échapper sa torche au sol; cet embout de bois représentait probablement son dernier espoir. Il resta ainsi, couché au sol, pendant quelques secondes, mais l'homme devant lui ne s'était pas déplacé, comme s'il savourait la souffrance du Zurthan. Ce dernier profita de cette occasion pour rapidement se relever, puis frapper son adversaire à la tempe. Il donna à ce coup toute la force qu'il put, et y rajouta la colère et la volonté de sortir de cet endroit. Complètement sonné. Le malandrin bavait sur le sol, peinait à pousser sur ses mains pour ne serait ce qu'en décoller le torse. Un coup à la tempe bien senti pouvait vous coucher un homme comme un fétu de paille, voire le tuer. Et pour son collègue, la situation n'était guère mieux, Tao lui avait déboîté le bras par un effet de contorsion du poignet et de levier. - Partir ! Partir ! Scanda-t-elle en filant droit vers la sortie. Toi tu cours avec Tao vers Thaar ! Vite, vite ! |
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