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| Les cavaliers du désastre | |
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+4Ruthger de Lourmel Jérôme de Clairssac Sangarah d'Orneyad Aymeric de Brochant 8 participants | Auteur | Message |
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Aymeric de Brochant
Humain
Nombre de messages : 714 Âge : 33 Date d'inscription : 22/02/2014
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| Sujet: Les cavaliers du désastre Jeu 26 Oct 2017 - 11:26 | |
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4ème jour de la 3ème énéade de Favrius, 10ème année du 11ème cycle.
L'aube aux doigts de rose avait dévoilé à la campagne ancenoise une fabuleuse procession. Guère soucieuse des primevères qui pointaient à travers le gel, la horde nordienne avait traversé d'un trot léger la lande, laissant derrière elle un sillon boueux qui n'appelait qu'à devenir sanglant. Les frimas du printemps encore jeune arrachaient des panaches de vapeur aux hommes et aux bêtes ; mais si le froid les éreintait, l'ardeur, elle, les ébaudissait. On fredonnait ça et là de vieilles comptines de reîtres pressés de porter le tumulte chez leur voisin :
Le printemps vient, debout vauriens! La neige a fondu sur les morts, Et tout ceux qui traînent encore, Portent la guerre aux grands chemins.
Exalté par la mélopée, le marquis rayonnait. Si l'homme s'était depuis longtemps figuré que les pires champs de bataille se trouvaient dans les alcôves des palais, il n'en goûtait pas moins de mener la chevauchée. Elle faisait appel aux instincts les plus profonds de sa race nordienne, lui donnait un sentiment de plénitude et de jeunesse. Connait-on sensation plus légère qu'au moment de partir en guerre ? Le moral était au beau fixe, tandis que chacun causait gaillardement en selle.
« Que nous vaut ce détour, mon oncle ? La grand'route nous eut mené prestement à Ancenis! - C'est bien pour cela que nous l'avons quittée, Nestor! La trouée de Mons est la voie la plus courue pour traverser l'Ancenois, et à n'en pas douter, nous y serons attendu! - Redoutiez vous d'y livrer bataille ? - Certes oui! Nous aurions l'avantage de l'ardeur, mais c'est là un défilé long et étroit jusqu'aux fortins de Forges et du château-sur-le-Ner! Richard de Mons est peut-être un vieil homme, mais pour avoir frayé en acontre des Héldirois si longtemps, je gage qu'il ait appris leurs tactiques de brigands. - Le vieil Abriel non plus n'est pas un tendre, mon oncle! - Je gage que la mort l'a attendri, mon neveu! Le seigneur s'en est allé rejoindre l’aqueuse demeure de Tari aux champs pourpres, j'ai oui-dire. Or s'il était un preux, Abriel était plus renommé pour ses faits d'armes sur le champ de bataille que dans les couches! Il n'a laissé aucun héritier, mais une pléthore de frères. - On s'y bat pour la succession ? - Ma foi je ne sais, mais ce ne serait guère surprenant! Et quand bien même! Nous n'aurons besoin d'exploiter leurs troubles, si notre bon ami Jérôme mène son affaire rondement. »
Alors qu'il traversaient la lance olysséenne, le jour d'avant, Aymeric avait en effet envoyé le maréchal de Clairssac sur la route de Mons à la tête d'un détachement restreint. Là où il redoutait d'être pris en embuscade, le marquis cherchait ainsi à confirmer les craintes de ses ennemis. Puisqu'il serait attendu sur la grand'route, il avait chargé son capitaine d'y causer le plus grand tumulte : on bouterait le feu à chaque masure, on chasserait le bétail de manière à noyer le ciel de poussière. En bref, on ferait croire aux hommes d'Ancenis qu'Othar lui-même se baladait non loin de Mons, tandis que le marquis, profitant de la diversion, attaquerait Néris. On avait adjoint aux forces de Clairssac les gaillards d'Avron, dont la rustauderie ferait merveille dans cette entreprise.
Cependant que l'on causait, la troupe franchit la passe menant aux abords de Néris. Du haut de ce large col, qui à l'extrémité du Grimself faisait plus office de marchepied vers l'ancenois que de frontière, on pouvait voir au loin la bourgade et le fleuve, tandis qu'entre l'ost et sa destination s'étendaient paisiblement ces oliveraies dont l'ancenois s'enorgueillit tant. Des effluves de thym et de lavande parvinrent aux narines des hommes : avec ce col, on venait de quitter définitivement le Nord du royaume.
« Sentez vous cela ? C'est l’odeur de la victoire! SUS! », s'époumona le marquis.
Les premières fermes isolées firent les frais de la vindicte nordienne : déboulant dans la pente, les brutes sanguinaires entreprirent leur sordide besogne. Les flammes, bien vite, furent invitées à la fête. Les oliveraies s'embrasèrent, et de leur bois encore humide de rosée se dégagèrent d'épais panaches de fumée.
De Néris, à quelques heures de marche de là, la vision du col livré en proie à l’appétit nordien fit certainement son effet.
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| | | Sangarah d'Orneyad
Humain
Nombre de messages : 63 Âge : 105 Date d'inscription : 24/07/2017
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Ven 27 Oct 2017 - 11:58 | |
| 3e jour de la 3e ennéade de Favrius, 10e année du XIe cycle. Le capitaine Kaelig restait droit, mais l'inquiétude se lisait sur ses traits. L'invasion des nordiens près de Mons le poussait à vouloir rejoindre Forges pour protéger sa ville natale. Mais Faraj le tempéra. Le Chevalier Gurvan d'Anetz s'était déjà rendu à Forges depuis une ennéade pour soutenir la petite garnison. Il avait eu pour ordre de convaincre la ville minière de se rendre en cas d'attaque directe. Mais Faraj ne savait pas ce que Mons déciderait de faire face aux envahisseurs, et le Seigneur de Néris ne pouvait représenter que sa Châtellenie à présent. Et c'est maintenant tout ce qui lui importait. Par précaution, et surtout en prévision de leur avancée, Kaelig dû partir avec une centaine d'hommes jusqu'au Sud de Castel sur Ner, afin d'éviter tout débordement sur les terres de Néris. 4e jour de la 3e ennéade de Favrius, 10e année du XIe cycle. Les fumées noires du Nord alertèrent en premier les habitants de Néris. Avant même qu'un patrouilleur ne revienne au triple galop dans la ville, Faraj et les siens comprirent qu'une attaque se portaient également chez eux. L'incompréhension du Seigneur laissa place à la colère, et fit mander le chef de la troupe d'Erac accueillie depuis plusieurs ennéades. Il pensait avoir la protection du Duc, et voila qu'on saccageait pourtant ses terres.
- Pouvez-vous m'expliquer ceci ? Balança-t-il au militaire Eracien. Pointant le cachet de Renaud sur la missive qu'il avait envoyé à Néris, son regard s'embrasa en sentant que la situation présageait le contraire de leur accord.
- Vous aller prendre une partie de vos hommes et accompagner mon fils labas, décida-t-il enfin. Il donna le parchemin à Sangarah qui se tenait près de lui, dans la salle du château. - J'ose croire qu'il s'agisse d'une erreur. Je veux que cela cesse immédiatement. Aucun village, ni même un seul arbre ne pourrait être attaqué ni menacé d'avantage.
Sangarah s'équipa et rassembla rapidement un contingent de cent-cinquante chevaliers, en plus des hommes qu'auraient choisi l'éracien. La formation quitta au galop les murs fortifiés de Néris, en se dirigeant droit vers le col et les premières fermes en proie aux armées du Nord. - La diversion:
Je considère qu'il a fallu une douzaine d'heures pour que la nouvelle d'une invasion par la trouée au nord de la baronnie ne parvienne à Néris. Le départ de la centaine d'hommes se ferait donc la veille au soir de l'attaque sur Néris.
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| | | Jérôme de Clairssac
Humain
Nombre de messages : 1159 Âge : 47 Date d'inscription : 10/01/2012
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Ven 27 Oct 2017 - 15:45 | |
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3e jour de la 3e ennéade de Favrius, 10e année du XIe cycle
Alors qu'il chevauchait auprès des troupes qui ne lui appartenait pas, Jérôme se demandait encore ce qu'il faisait la, et en quoi sa présence pouvait servir le Marquis. Il chevauchait tout en pensant à Aline, son épouse, qu'il avait laissé à Froissat. La troupe avait traversé Etherna, puis Olyssea quand Aymeric convoqua l'ancien Baron à venir le voir sous sa tente. Ce fut la qu'il comprit ce que l'on attendait de lui, le Marquis lui rappela une chose qu'il avait complètement oublié, à savoir son titre de Maréchal des Armées du Nord, voila quelque chose qui voulait dire quelque chose, c'était certain. Il lui fit également l'honneur de lui remettre un commandement, ainsi qu'une mission qui l'éloignerait de son suzerain. Lorsqu'il entendit ce qu'il devait faire, il se demanda tout de même furtivement si ce n'était pas la une manière de se débarrasser de lui, mais il devait arrêter de voir les choses du mauvais côté, et positiver en profitant de la chance qui lui été donnée.
Jérôme revint à sa tente, qui se trouvait au milieu des troupes de Froissart, Rouilly et La Ferté-Gauvain, ou il appela les Capitaines à venir le rejoindre. Il leur expliqua sa nomination, et fut surpris de la joie réelle que les officiers démontrèrent, alors qu'ils passaient sous les ordres d'un autre. Il fallait dire que la réputation de Jérôme n'était plus à faire, et que ses nombreuses victoires, et surtout le fait qu'il n'avait jamais perdu, jouait grandement en sa faveur. Il y avait également une autre chose, plus insidieuse qui était en train de se produire. En effet, personne ne le remarquait encore, mais une aura, invisible pour l'instant, commençait à se développer autour de Jérôme, en plus de son charisme habituel lié à sa réputation militaire. Othar avait sans doute décidé de jouer un tour à cet homme qui n'était rien pour lui, mais qui mettait en avant ses valeurs. Jouer avec cet être qui appréciait de plus en plus la guerre, alors qu'il était censé être un fidèle de Néera était un jeu intéressant pour la divinité. Cette aura envoutait les hommes de guerre qui se trouvaient la sans que personne ne s'en rende compte, les obligeant à suivre ce guerrier jusqu'au bout du monde s'il leur avait demandé. Jérôme se rendit ensuite auprès de Thomas d'Avron, le Seigneur du château du même nom, et lui expliqua qu'il avait été mis sous ses ordres également.
Le plan d'Aymeric était simple, la route la plus directe et la plus vraisemblable pour attaquer Ancenis était le passage de la route de Mons. Il avait donc demandé à son vassal d'y porter le tumulte, de bruler et faire parler de lui afin de faire croire que l'armée venait par la, comme tout semblait vouloir le démontrer, alors que lui même mènerait le gros des troupes par un autre passage, qui l'amènerait sur le châtellenie de Néris. La troupe avait donc taillé la route pour devancer le Marquis de Serramire. Ils ne devaient pas attaquer l'ennemi, ni se faire prendre par elles, sauf à être en large supériorité. Le but était juste d'attirer l'attention. Les cavaliers, rapide comme le vent entrèrent dans la baronnie en longeant la route, tout en ne restant pas dessus pour éviter de se faire remarquer, au moins au début. Cela dura un peu, jusqu'à être certain qu'une garnison ne soit pas présente pour les attaquer. Des éclaireurs étaient envoyés en amont afin de vérifier tout cela. Lorsqu'on fut certain que la voie était libre, on s'enfonça dans les terres jusqu'au premier village. Jérôme n'aimait pas de trop le pillage, il préférait épargner si ce n'était pas nécessaire. Cela lui avait valut le titre de juste, et aussi quelques grincements de dents de ceux qui voulaient piller. Cette fois, il dû se faire violence, puisque ses ordres étaient strictes. Il était tôt le matin, la brume commençait tout juste à se lever et s'ils n'avaient pas été repéré avant, il était à parier que ça dormait encore
"Messieurs, je vous demanderais d'épargner les femmes et les enfants. Nous sommes certes en guerre, mais nous restons des hommes, et non des brigands sans foi, ni loi. Sinon, brulez tout sur votre passage, éparpillez le bétail, tuez le, vous êtes libre"
Un hourra monta de la gorge des soldats, les yeux brillant en avance de ce qui allait se passer. Les villageois, malchanceux, n'avaient pas été prévenu, l'on commençait à voir des portes s'ouvrir suite aux cris qui avait retentit. Jérôme se tourna vers Thomas
"Messire, après vous"
Puis après qu'il eut donné l'ordre, Jérôme s'élança, suivit par ses cavaliers. Bien qu'étant obligé par ses suzerain à rester à l'arrière lorsqu'il était Baron, il avait décidé de se porter en première ligne depuis la bataille d'Amblère. Cela n'avait pas plu du tout à guillaume, ni à sa soeur Mathilde, et encore moins à Aline, mais il se sentait encore plus vivant dans l'exaltation du combat. Alors certes, il ne prendrait pas un plaisir immense à frapper des villages, ce serait le cas s'il y avait des batailles de plus grande envergures. Le village serait le premier d'une longue liste
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| | | Ruthger de Lourmel
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Sam 28 Oct 2017 - 21:08 | |
| « Je m’ennuie, Bottier. »
Ruthger était juché sur Pèlerin, son canasson, avec le coude sur le pommeau de sa selle. Il avait le regard pointé sur le village qu’il avait à charge de saquer, et voyait ses hommes courir après les donzelles ou affronter des paysans maigrelets armés de fourches et de désespoir. Il n’avait pas donné d’ordre particulier, sinon qu’une partie du pillage lui reviendrait personnellement, et ce même s’il ne souhaitait pas y prendre part.
« Nul honneur ne s’acquiert per la rapine et le larcin. Je brûle de mirer des hordes d’Ancenois sur le champ de bastaille ! »
Le pauvre Bottier, quant à lui, était à la fois crispé et intimidé par tant de violence. Il avait beau connaître ce genre de pratique, il restait lui-même un serf bien démuni face à une telle débauche. Se voir à la place de tous ces infortunés le mettait extrêmement mal à l’aise, et ses jointures se raidissaient sur la bride qu’il avait passée à son mulet.
« Messire… Si vous n’aimez point cela, pourquoi le faites-vous ? »
Ruthger lança un regard sarcastique à son comparse, haussa les épaules en regardant en l’air, et dit d’un ton enjoué :
« Per la gloire du riche marquis, Gontran ! Serve-toi de ta maudite teste, bon sang ! »
Le serf trouvait cela étrange que quelques secondes plus tôt, son maître en dictasse l’exact contraire… Il n’était définitivement pas homme à comprendre la noblesse. Point qu’on le lui demandasse.
« Merdasse ! »
Bottier évita une pierre qui lui était lancée. Ruthger vit alors une espèce d’énorme moine, véritable force de la nature au crâne plus lisse qu’un galet de rivière, foncer sur eux avec une lame vengeresse. Il y reconnut un Othraïte, et en aurait mis sa main au feu. L’occasion était trop belle…
Le chevalier dégaina son épée, et talonna sa monture, qui partit en avant. Il ne fallut qu’une enjambée pour qu’il parvienne à hauteur du clerc, et abaisse la lame dans un coup remontant. Le moine para à la vitesse de l’éclair, cependant, n’ayant pas pris en compte la soudaine ruade du cheval, prit tout de même la pointe de la lame dans le visage, qui lui ouvrit une plaie béante du nez jusqu’au front. Il s’effondra en criant de douleur, son poing toujours serré contre la garde de son arme, l’autre appliquée sur l’horrible blessure.
Ruthger descendit alors de cheval, et frappa dextrement la nuque du fervent. Le bruit des os brisés retourna l’estomac de Bottier, tandis qu’un sourire de satisfaction se dessinait sur le visage propret du chevalier. Ce dernier retira alors sa lame après deux essais, et un coup de pied au corps du moribond, puis entreprit de l’essuyer sur sa bure.
« Ha ! Je n’ai plus l’ennui en teste, céans ! »
Ruthger rengaina son arme, et se tourna vers le village une nouvelle fois. On avait réuni les femmes et les enfants dans une maison, que l’on avait barricadée. L’un des sergents de la bande s’approchait avec une torche. Le chevalier soupira, et leva une main.
« Halte-là ! Point sur cette bicoque ! »
L’homme s’arrêta en plein élan, et regarda son maître avec des yeux de merlan fris. Ruthger indiqua alors la maison du chef de village.
« Les hommes mûrs furent déjà bien assez, Sigfrud. Plus une souillure sur mon nom et celui de mon pater. »
Le sergent d’arme acquiesça, et se dirigea vers la maison du chef. Ruthger réfléchit alors rapidement, et se tourna vers un autre de ses hommes.
« Toi. Ouvre les gonds, prends tous garçons et marmousets, qu’ils nous suivent dans notre périple. Nous mirerons bientôt si leur seigneur est bonne âme, et souhaitera ardemment les recouvrer. »
A cette dernière phrase, Bottier sentit son sang se glacer d’effroi. Une ombre légère passa dans son dos, faisant se hérisser chaque poil sous sa tunique.
C’était comme si la main de Tyra elle-même l’avait retourné.
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| | | Renaud d'Erac
Humain
Nombre de messages : 712 Âge : 47 Date d'inscription : 31/12/2016
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Lun 30 Oct 2017 - 8:24 | |
| Dès lors d'un compromis fut trouvé avec Faraj, le Châtelain de Néris, Renaud avait fait envoyer une centaine d'hommes afin d'aider la garnison, et aussi pour s'assurer de la bonne volonté du Seigneur. C'est que Renaud, tout en étant prêt à pardonner, et à récupérer des terres sans coup férir, était un peu paranoïaque, et qu'il pensait que l'on complotait partout contre son autorité sur le Duché. Il désirait donc s'assurer de la châtellenie, et voir si elle accueillerait les troupes eraciennes, ou non. Celles-ci furent bien traitées, et elles pénétrèrent sans aucun soucis Néris, fidèle à l'engagement de son Seigneur. Des pigeons faisaient bien entendu partit du voyage afin de pouvoir tenir un échange avec le Duc d'Erac. C'était le Capitaine Aymar qui dirigeait cette belle troupe, et ce fut lui qui grommela dans sa barbe quand on le tira de son sommeil avec une bien mauvaise nouvelle. De la fumée, et d'après les premières informations parvenues à la cité, pas n'importe laquelle. Il s'agissait de celle de villages qui brulaient, et d'un de Néris, qu'est ce que c'était que ce bordel. Alors certes, il était au courant pour l'arrivée des troupes nordiques par Mons, mais il ne s'expliquait pas que Néris, sous protection ducale, se retrouve avec une armée qui l'agresse. Non noble, et l'un des rares officiers de ce rang tiré du peuple, Aymar avait reçu quelques bribes rudimentaires d'éducation, surtout sur la façon de se comporter face à un noble, sans non plus ramper. Il bougonnait dans sa barbe, maudissant tous les Dieux quand on lui dit que le châtelain désirait le voir, il se doutait bien qu'il n'allait pas au devant d'une discussion plaisante. C'est donc le visage fermé qu'il présenta quand il arriva devant le Seigneur des lieux. Il essaya d'être affable et de ne pas montrer son caractère de bon vieux soldat
"Sire, ce doit être un malentendu, peut être que le message du Duc n'est pas arrivé jusqu'aux Seigneurs du nord. Nous allons dissiper ce malentendu, je m'y rend en personne"
Aymar ne savait pas que Renaud avait tout simplement oublié, à moins qu'il ait quelque chose derrière la tête, d'aviser ses alliés. Il s'équipa en vociférant à dix autres soldats de le suivre. De toute façon, il n'y avait pas besoin d'être nombreux pour dissiper un malentendu, et si les troupes nordiques décidaient de ne pas honorer l'alliance avec Erac, il serait mieux que les hommes tiennent la cité en attendant des nouvelles de leur Duc, que de se jeter en plaine pour affronter une grosse armée.
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Mar 31 Oct 2017 - 13:00 | |
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En quelques instants, le col avait été le théâtre du plus vigoureux des pogroms. S'élançant dans la pente, à travers les oliviers, la soldatesque s'évertuait avec zèle à appliquer les ordres de son marquis : passer l'ancenois à la torche et au glaive. N'y avait-il plus saine motivation pour un troupier que de porter le dégât à l'ennemi ? On s'y adonnait céans non sans joie. « Qu'il est bon, Evrard, s'exclamait le marquis veillant sur ses ouailles, de voir ses hommes si justement ébaudis! Eux qui avaient été si tristement privés de maraude en Oesgardie, les voila bien récompensés. N'ont-il pas l'air heureux et épanouis ? »
Cependant, les fâcheux s'étaient amoncelés dans la plaine, désireux de faire cesser la kermesse nordienne. Bientôt, on vit montrer aux cieux un copieux panache de poussière, signal antédiluvien d'une cohorte en approche. Du haut du col, Aymeric scrutait, soucieux, l'horizon qui bientôt vomirait des cavaliers devant lui. On sonna le rassemblement des troupes ; le pillage attendrait. « Dois-je ordonner aux hommes de remonter en selle, Aymeric ? » lui souffla son frère ; c'est qu'on était désireux d'éviter l'affrontement en campagne. De son côté, le marquis lorgnait l'avancée de l'ennemi. Lorsque la troupe entreprit de remonter la longue pente menant au col, on put alors les dénombrer. Un sourire vorace accompagna ce recensement : c'était là du menu fretin que le seigneur de Néris leur envoyait, on se délecterait de ce hors-d’œuvre.
Un geste univoque adressé au cadet des Brochants fit éructer à celui-ci les ordres de bataille. Si admirer jusque là les hommes baguenauder de masure en masure avait été un spectacle bucolique, le ordonnancement en lignes était quant à lui un chef-d’œuvre de précision. Peste, cette oste là n'avait rien à envier aux vieilles légions d'antan! Après plusieurs années de campagne, ainsi qu'un an de paix dédié aux manœuvres, la troupe se mut telle un seul homme. Les gens de pieds et de traits formèrent leurs lignes, tandis que la cavalerie gagnait les ailes, prête à charger. Que les ancenois s'en viennent! On saurait les accueillir.
Les cavaliers continuaient leur sempiternelle remontée vers le col ; en haut, on encochait viretons et dondaines. Les pavois furent fichés dans le sol, les hallebardes dardées vers l'ennemi. Derrière les lignes, Evrard s'époumonait à grand renforts d'ordres, tâchant de surmonter les bravades gaillardes des troupes, dont le nombre écrasait celui des renforts venus de Néris. Les gens de traits armèrent ; en face, la coterie cessa alors son ascension. Un signe du marquis fit retenir leur tir aux troupes. C'est qu'en contrebas, les cavaliers, en sus de la bannière de Néris, avaient dressé celle aux armes du Duc Renaud. « Qu'est-ce que cette diablerie ? » cracha un Evrard privé de son tumulte.
Cette diablerie, en effet, surprenait le marquis, qui n'avait eu de nouvelle du duc depuis la fin de l'hiver. L'homme avait-il mis à profit le temps imparti par la saison froide pour s'attirer les faveurs des seigneurs de l'ancenois, et soustraire sa proie à notre héros du jour ? Ce dernier désirait en avoir le cœur net ; avisant quelques gens d'armes à ses côtés, parmi lequel était le cadet d'Estenhausen, il s'avança au devant de la troupe ennemie. « Plaise à ces coquins de nous tendre quelque guet-appens, je te charge de me venger et et les étriller jusqu'au dernier, mon frère », lança Aymeric alors qu'il traversait les lignes en compagnie de sa garde de fortune.
Se portant au devant de l'ennemi, le marquis pouvait mieux voir encore les bannières flottant au dessus de ces hommes. À cent pas de ceux-ci, il s'arrêta finalement, et leur hurla ces quelques mots : « Bonnes gens de Néris! Je suis Aymeric de Brochant, marquis de Serramire et sénéchal de sa Majesté le Roy Bohémond Ier! Je suis venu ici pour ramener ces terres sous l'autorité de son Sire et en bouter tout rebelle ; que ceux qui désirent se rendre approchent! »
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| | | Vadomar von Gratz
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Mar 31 Oct 2017 - 15:03 | |
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Doromar n'est pas un homme raisonnable, loin de là, c'est même ce que l'on appel, un bel enfoiré. Point la sa faute, il nait trois minutes en retard. Trois petites minutes, à peine le temps de poser un étron et toute une vie de remord devant lui. Oui, car Gordorick le lui rappel, jours après jours, lui est le grand, il est le petit, lui est l'héritier il et le cadet.Et pourtant, est ce la vraiment sûr ? Père n'a jamais prit position, Père a toujours laisser plaçer le doute entre eux, qui siègera donc à Essenburg une fois que Père s'en sera aller ? Telle est la putain de question. Le temps viendra ou la réponse sera aussi clair et limpide que l'eau qui serpente en aval des montagnes pour rejoindre la Mer Olienne. Une réponse insicive, accérée comme un poignard qui finira par se planter dans une bonne couche de gras. Celui de Godorick. Ou le sien. Mais il ne pourra en rester qu'un. Seule certitude. Mais pas aujourd'hui. Non, pas aujourd'hui.
« Sus ? Qui veut t'il donc qu'on suce ? Je sucerai personne moi. » « Moi non plus.»
Godorick trouve que c'est de belles paroles, un beau jour, une belle époque. Il fait froid mais rien à voir avec les grelas de cet hiver. L'Ancenis s'étend non loin, ils vont bientôt goûter l'acier, son acier et celui de son petit frère bien sûr. Il est la, a ses cotés, comme toujours. Il le scrute comme un serpent, non, comme un vautour, oui, un putain de charognard. C'est un idiot, pourtant c'est son sang, le même que le sien, il l'aime, il le déteste, il le haït, il le chérit. La confiance entre eux existe, parfois ils n'ont même pas besoin de se parler pour se comprendre et pourtant, il le sait, il le voit, il le ressent. A sa façon de se mouvoir, à sa façon de faire, de parler, de suréagir, toujours une main non loin d'un coutelas. Bordel, mais pourquoi ?! Il n'a pas demandé à naître en avance, il n'a pas demandé à être le préféré de Père, c'est comme ça, c'est tout, c'est les dieux qui ont choisis et qui est t'il pour remettre en cause la parole des dieux ? Sûrement pas un de ces foutus prêtres à la mort moi la verge. Non, il est l'héritier, c'est tout et cela suffit. Un jour, il devra le combattre, le vaincre et le faire retourner à la boue. C'est bien triste, mais c'est comme ça. Seule certitude. Mais pas aujourd'hui. Non, pas aujourd'hui.
« On y va. Il charge à l'avant. » « J'appel les bouffeurs de lisiers. Y sont entrains de se demander qu'est ce qu'on fait la. Ou qui ils doivent suçer, au choix. » « Aye, réunis les. »
Les bouffeurs de lisiers en question étaient la vingtaine d'homme venu d'Oësgard et accompagnant les jumeaux. Certains étaient chevaliers comme eux, mais la majoritée, rien que des reîtres perchés sur le dos de mulets mal dégrossis. Il y avait même un vulgaire mercenaire, un homme taciturne les ayants suivis de la lointaine Estrevent. Tout un ramassit de joyeux lardeurs aux lames étincelantes, venus chercher la gloire et surtout, la richesse aux cotés des Oursons. Oui, c'était ainsi qu'on surnommait Godorick et Doromar, bien sûr, jamais en leur compagnie, bien trop risqué.
Tous étaient la sous les ordre de l'Ours, le Gros Seigneur d'Essenburg. Ce dernier avait gardé son imposant derrière dans sa forteresse. Trop heureux qu'il était de l'avoir enfin récupéré. Mais eux ce trouvaient ici, loin de l'Oesgard, loin de chez eux. Les cris de leurs gorges se mêlèrent bientôt aux cris des milliers d'autres s'élevant sur la route de Néris. Ils se mêlerènt à la foule, dévastant, pillant, écrasant et rependant la mort sur leurs chemins.
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| | | Sangarah d'Orneyad
Humain
Nombre de messages : 63 Âge : 105 Date d'inscription : 24/07/2017
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 28 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Mer 1 Nov 2017 - 11:19 | |
| La chevauchée fut rapide la première partie du chemin. Sangarah devait prévenir un maximum de dégâts, alors que les envahisseurs saccageaient déjà tout sur leur passage. Il serrait les dents. La présence du Capitaine Aymar et sa garde s'avérait primordiale pour clarifier la situation, tant les Nordiens étaient entrés avec zèle sur le territoire. Lorsque les lignes adverses furent plus nettement en vu, formant des rangs ordonnés, les cavaliers de Néris purent ralentir leur progression, éprouvant la pente qu'ils négocièrent jusqu'au col, en tâchant de ne pas fatiguer les montures inutilement. L'armée qui les scrutèrent pouvait les écraser sans mal par leur nombre. Et si Sangarah ne pensait pas devoir se battre aujourd'hui, il espérait qu'en cas de replis, les siens ne seraient pas de trop pour couvrir une retraite sûre.
La troupe s'arrêta enfin, sur plusieurs lignes espacées, laissant la poussière retomber lentement sur leur passage. Lorsque le Marquis s'avança avec sa garde, Sangarah sortit le parchemin du Duc qu'il garda en main, et s'adressa au Capitaine Aymar se tenant à ses côtés. - Veuillez m'accompagner, Capitaine.
Le Chevalier de Néris et une poignée d'hommes se détachèrent pour avancer à la rencontre du Marquis, maintenant une distance respectable entre eux. Il fallait élever la voix pour s'entendre, mais ils pourraient se distinguer aisément.
- Je suis Sangarah d'Orneyad, fils héritier du Seigneur de Néris: Faraj d'Orneyad ! Fit-il en réponse au Marquis. A mes cotés le Capitaine Aymar, au service de Son Altesse le Duc Renaud d'Erac !
Sangarah déplia la missive qu'il tenait et la montra en évidence. - J'ai ici le cachet du Duc, signant sa promesse que la Châtellenie de Néris bénéficie de sa protection !
Il n'en dit pas plus pour le moment, attendant de pouvoir soit se rapprocher d'avantage, soit transmettre le papier assez explicite, ou même que le Capitaine Aymar n'intervienne à son tour si nécessaire pour appuyer ses dires. |
| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Mer 1 Nov 2017 - 15:15 | |
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Un silence de plomb accueillit les déclarations du jeune inconnu, qu'on toisait du haut de la pente. Le ladre, hésitant, semblait peu désireux de s'avancer en ambassade, et se tenait à cent pieds du marquis, trahissant par là même le peu de foi qu'il accordait à sa protection invoquée. Craignait-il que son papelard ne le protège d'un coup de glaive ? C'était ma foi fort sensé, tant il est vrai que dans le Nord, la plume demeurait bien souvent inférieure à l'épée.
Si cette pudibonderie était légitime, elle agaçait pour autant le marquis, qui finit par se lasser de ces atermoiement de jeune pucelle. Puisque le jeune gandin au nom exotique semblait vouloir négocier, autant y aller tout de go ; Aymeric, d'un pressement léger des talons, entreprit de descendre la pente. À mesure qu'il approchait, il put dévisager mieux encore l'inconnu qui lui tenait tête, et dont le teint trahissait des origines estréventines.
« Aux dernières nouvelles, entama-t-il alors qu'il s'approchait de Sangarah, le vieil Abriel avait, à défaut de fils, nombre de frères ; comment se fait-il qu'un étranger se targue aujourd'hui d'être le fils d'un nouveau châtelain, au nom venu droit d'Estrévent ? » Il tourna la tête, s'adressant alors au capitaine en livrée eraçonne. « Et que vaut au Duc de s'acoquiner avec cette mauvaise race levantine, au moment même où je marche pour lui libérer ses baronnies, sans même m'en informer ? »
D'un signe sec, il tendit la main pour recevoir le vélin qu'avait brandi le jeune Sangarah.
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| | | Renaud d'Erac
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Jeu 2 Nov 2017 - 7:48 | |
| Aymar avait prit soin de rester aux côtés de Sangarah afin d'entendre ce qu'il disait, et il l'entendit puisque la troupe s'arrêta assez loin de l'ost nordique, et aussi qu'il cria pour se faire entendre. Le capitaine eracien en sourit intérieurement, même s'il pouvait comprendre les précautions prises en vu du nombre qui leur faisait face. Quand l'homme qui se disait marquis, qu'Aymar ne connaissait que de nom, et n'avait jamais vu, s'avança, il talonna sa monture pour montrer qu'il ne faisait pas dans es braies
"Votre excellence, je n'ai pas mandat à discuter les ordres du Duc. Je sais qu'aujourd'hui Néris est dirigé par Faraj d'Orneyad, et que son fils Sangarah, ici présent dit vrai. Le châtelain à reconnu que c'était une grossière erreur, et une félonie que d'avoir tourné le dos à Erac, et il a décidé de reconnaitre mon Duc comme suzerain d'Ancenis. De ce constat, Néris est sous la protection de mon Duc, Renaud d'Erac, elle n'offrira pas de résistance. Son altesse à vu une opportunité à avoir une tête de pont, et évitant des sièges longs et fastidieux"
Aymar faisait la un long discours pour lui, qui préférait les actes, mais il se devait d'être convaincant. Renaud ne voulait pas non plus que ses terres de jurés soient complètements ruinées après le passage des osts nordique, même si un exemple ne faisait pas de mal. Il comprenait aussi la frustration qui devait être celle du Marquis vu la taille de son ost, de ne pouvoir leur offrir le pillage que tout soldat attend avec impatience, surtout quand il a une supériorité écrasante
"Votre excellence, les autres fiefs n'ont pas eu la sagesse du Seigneur de Néris, vous aurez tout le loisir de rendre la justice du Roy en abattant votre courroux sur leurs têtes. Je sais aussi que le Duc dErac vous sait gréé de vos efforts pour lui rendre les terres, il vous porte une grande une grande considération"
Voila, il avait dit ce qu'il pensait devoir dire, Sangarh saurait se défendre tout seul.
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Jeu 2 Nov 2017 - 8:38 | |
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Le marquis leva un sourcil circonspect à l'écoute de l'eracien. Cet homme s'était escrimé pour défendre son hôte actuel, ainsi que les menées de son duc. Aymeric, cependant, ne pouvait s'empêcher de voir ce qui transpirait de ses paroles : les rats avaient commencé à quitter le navire ancenois, et le jeune Renaud s'était mué en joueur de flute pour guider ceux-ci dans son escarcelle, voyant là un moyen subtil d'épargner à ses futures vassalités les affres de la guerre. Peut-être même pensait-il bien faire, facilitant par là l'offensive du marquis ? La triste vérité, cependant, était que Renaud encourageait ses futurs vassaux à la sédition ; quand bien même fut-elle en acontre de ses ennemis. Aymeric ne put s'empêcher de penser à Flourens, ce bon chevalier dont la fidélité n'avait eu d'égal que la mauvaiseté de sa cause. Plus cet homme s'était rasséréné dans son allégeance pour l'ennemi, plus l'avait-il admiré.
Point n'était besoin dès lors de dire que cas faisait le marquis du jeune Sangarah et de son paternel, qui venaient de montrer tout deux la nature traîtresse même de leur race. « La considération de son altesse le Duc Renaud à mon endroit ne semble suffisante pour qu'il daigne me prévenir de ses menées secrètes, et préfère s'entretenir avec... » Il toisa le jeune Sangarah, un rictus de dégoût grimant son visage en pensant que c'était là l'engeance qui remplaçait la maison multi-séculaire de Néris, par la bonne grâce du Duc. « Quelque mauvaise race abâtardie d'estrévent. »
Pressant les flancs de sa monture, il se rapprocha au pas de l'héritier de Néris, pour lui ôter des mains la missive scellée du faucon des ducs d'Erac. Dans un silence de plomb, l'homme déchiffra le vélin, qui traduisait en substance ce qu'avait annoncé le capitaine eracien auparavant. Se désintéressant enfin du papier, Aymeric reporta son regard froid sur son commensal à la peau cuivrée. « Jure-tu, si tant est qu'un mulâtre de ton espèce sache ce qu'est l'honneur, que ton père m'ouvrira les portes de sa cité, et donnera le gîte et le couvert à mes hommes ? »
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| | | Vadomar von Gratz
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Jeu 2 Nov 2017 - 9:57 | |
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« Le gîte et le couvert ! Aye ! »
Godorick hurle à poumons pleins. Il est situé non loin de l'échange entre les grandes têtes de ces lieux. Sa naturelle fierté l'a poussé à ce rapprocher du Marquis, il ressent le besoin d'être vue en bonne compagnie, d'être remarqué, d'être admirer même. Alors il a tendu l'oreille afin lécher les moindres gouttes de prestiges qui découlent de cet brève entrevue devant les portes de la cité. Tout ne lui parvient pas, c'est normal, mais cela lui suffit. Il à le lob qui pendouille d'ailleurs et ça lui fait un mal de chien mais il est en vie et cela lui suffit. Il a faillit perdre la tête pardieu ! Un vil bêcheur de betteraves en colère lui à presque fendu la trogne en deux avec sa fourche peu de temps auparavant. Presque. Parce qu'il est mort et lui est en vie. Parce qu'il l'a découpé comme une bûche, de large en large, d'un bon coup de claymore. Du sang, partout, il aime ça.
« Le couvert et le gîte ! Aye ! »
Doromar à un temps de retard, comme toujours, mais lui aussi à décidé de hurler. Il se tient non loin de sa grasse moitié, dans son ombre, comme toujours, mais en vie. Lui ne saigne pas, il a dévalé la route sans anicroches, à vrai dire, il n'a même croisé personne. Tout le monde à fuit en le voyant arriver, quel vision doit il donc être pour ces pauvres serfs ! Un vrai cavalier de la fin du monde, un vrai cavalier du désastre. Cet pensée le fait frissonner, il aime causer la terreur. Dans ce beau rassemblement d'hommes bardés d'acier et à la fier allure, il lance de méchante œillade à qui le toise un peu trop longtemps, il n'aime pas être toisé. Il redoute qu'on devine l'excitations qui se cache sous ses lèvres quand il scrute le sang qui coule des oreilles de son frère. Il a tout vue, il était la. Une seconde, toute petite seconde, toute toute petite seconde de moins et il devenait l'unique et seul héritier du trône de Père. Mais le mangeur de foin était trop lent. Dommage.
Les deux fils Von Gratz se tenaient à l'avant de leur procession. Véritable statue identique possédant chacun une claymore balancée sur leurs larges épaules, la mine sombre. Dans la cavalcade, un reitre était mort, chutant de sa monture pour aller se fracasser le faciès contre un rocher. Les survivants eux se tenaient le dos droit, le port altier au possible, sachant que les regards allaient se tourner dans leurs directions. Ils essayaient d'avoir l'air le plus noble possible aux cotés des Oursons; ils essayaient la de ce donner un air qu'ils ne possédaient pas, car personne n'étaient dupes concernant leurs manières et leurs origines. Ils étaient des chiens de guerre, barbouillés de sang et de viscère, les poches récemment remplis des pillages de gens de bonnes familles.
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| | | Sangarah d'Orneyad
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Jeu 2 Nov 2017 - 16:22 | |
| Le Marquis s'avança encore, assez prêt pour que les interlocuteurs se dévisagent franchement. Sangarah aurait bien répondu à la question qui lui fut adressée, mais il comprit qu'elle était sans doute rhétorique, lorsqu' Aymeric se tourna aussitôt vers la Capitaine Aymar. Ce dernier ne manqua pas de confirmer ce qui était inscrit en toute lettre sur la missive que tenait Sangarah. Le Chevalier de Néris ne quitta pas le regard du Marquis, qui n'hésitait pas à l'insulter. Il n'en était pas étonné, ni même vexé. Toutefois, il réprima un froncement de sourcils plus prononcé encore qu'il ne l'était déjà. Il connaissait les railleries qui avaient égrainées son enfance. Bien qu'il en fût grandement préservé une fois qu'il y avait répondu avec zèle, il avait d'abord dû fendre un nombre non négligeable de lèvres et de pommettes pour ne plus les entendre de ses propres oreilles. On avait ensuite dit de lui qu'il était impulsif et colérique. Il avait dû apprendre la distance face au mépris, qui se lisait encore dans certains regards. L'épée qu'il maniait avait tout de même fini par gagner le respect chez ceux ayant d'abord connu la crainte de ses poings. Cela faisait longtemps, mais il reconnu aisément ce sentiment étouffé qui chatouillait ainsi son nez et le faisait palpiter.
L'écrit fût lu, parlant pour lui-même. Sangarah récupéra la missive, qu'il prit le temps de replier et de ranger dans une poche, sans quitter la face du Marquis. Il aurait voulu lui tourner le dos et le laisser la, en guise de réponse, avec son arrogance et son mépris suintant. Mais au lieu de condamner les vies que son père s'était évertué à préserver, Sangarah resta droit, en hochant imperceptiblement la tête. Et d'une voix sûre, il répondit avec calme.
- Je le jure. |
| | | Thomas d'Avron
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Mar 7 Nov 2017 - 6:47 | |
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La terrifiante cavalerie d'Avron s'avança aux côtés de leurs frères du Nord, tandis que Thomas, par respect au sieur de Clairssac, s'avançait avec lui. Aymeric avait bien fait les choses; le jeune homme avait une allure qui était non sans rappeler celles des chevaliers de l'Ancenois, avec une figure altière, solide, mais beaucoup moins rude que celle de bien des seigneurs des Trente. Autant les soldats peinaient à contenir leur excitation, Thomas, quant à lui, n'était pas très comfortable. Et pour cause...
"A vos ordres, monseigneur. Mais je permettrais une mise en garde, mon ami. L'un des chevaliers de Mons porte le lys à son écu comme je le porte moi-même sur mon égide. Et certains des chevaliers ancenois ont déjà croisé le fer avec de terrifiants ennemis; tout comme nous le fîmes à Amblère."
En d'autres termes, il fallait frapper vite et fort sur les cibles vulnérables, et éviter les confrontations militaires directes. Hélas, cela n'allait pas être aussi simple, et en bon vétéran, Thomas le savait bien.
La charge des seigneurs serramirois frappa le village de plein fouet. Et les fils d'Avron, bruyants et brailleurs, résonnant sous leurs casques d'un autre monde, rendaient presque l'attaque irréelle, à l'instar d'un cauchemar dont les pauvres villageois ne pouvaient se réveiller. Les hommes cassèrent, brûlèrent ce qu'ils ne pouvaient prendre, et à maintes reprises, Thomas d'Avron se surprit de désarmer les villageois ancenois qui avaient décider de prendre leurs fourches ou leurs épées rouillées pour défendre leurs maigres ressources. Et soudain d'entendre :
"Messire, je reconnais votre écu ! Vous êtes un Chevalier du Lys d'Or ! De grâce, monseigneur... "
C'était l'un des gardes du village, qui avait miraculeusement survécu à la charge, et s'était réfugié entre deux établis de forge, et l'exclamation de l'homme suffit d'attirer l'attention de Thomas pour l'arrêter sur ses pas.
"Comment as-tu reconnu cet écu, garde ?" fit Thomas en pointant son épée sur le pauvre diable.
"L-le Chevalier au Lys porte le même."
"Au Lys, dis-tu ? Parle, mon ami, et je te promets la vie sauve."
"Oui, messire. C'est un drôle de chevalier, qui a quitté son manoir pour raconter à qui veut la saga des braves du Lys d'Or; je l'ai souvent vu gambader sur son destrier, et je connais les histoires... Vous combattiez pour nous, n'est-ce pas ? Vous n'allez certainement pas me tuer, non ? Que faites-vous donc dans ce village, à frapper des gens inno-"
"Et maintenant que tu parles trop, mon gueux, je regrette de t'avoir demandé de l'ouvrir. Vos seigneurs ont abandonné le Roi lorsqu'il avait le plus besoin de vous; c'est à celui qui envoie tes gages que tu dois adresser tes reproches, et point à son bourreau. Donne-moi son nom."
Le garde trembla, stupéfait par une telle dureté, lui qui avait pensé atteindre le coeur de l'ancien garde. Pendant quelques instants, il tenta de chercher refuge dans les durs et graves yeux de Thomas, mais il n'y trouva guère amitié ou compassion, si ce n'est une apparente impatience. Baissant alors les yeux, résigné, il cracha le morceau.
"Edouard de Mons, le cousin du seigneur de Mons," lâcha finalement le garde. Thomas se détourna de lui un instant, choqué par une telle révélation.
Edouard... Thomas sortit de la hutte en tenant la main de l'homme, et entouré de ses propres avroniens, lui lâcha la main et lui intima de courir le plus loin possible du village désormais fumant et condamné. Il fallait passer au suivant, maintenant. Mais c'est alors qu'au loin, l'on entendit le bruit d'un cor. L'un des Cornus jura.
C'était la troupe ancenoise... Thomas intima à ses fidèles de faire la jonction avec Jérôme, la boule au ventre. Car même si les femmes et les enfants avaient été épargnés, les avroniens étaient zélés, car sa route était jonchée de cadavres de vilains et de miliciens égorgés. La diversion aurait marché sans même avoir eu à massacrer ces hommes qui furent jadis les siens. - HRP:
Je suggère de continuer le front de Mons sur un topic différent, histoire de ne pas trop s'éparpiller.
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Mar 7 Nov 2017 - 16:48 | |
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Une rumeur de déception parcouru l'ost au retour de son marquis. De bataille, il n'y aurait point ; encore moins de pillage. On reçu l'ordre de remonter en selle pour gagner la ville de Néris, qui venait de se rendre, ou plutôt était d'ors et déjà passé à l'ennemi avant même que l'on ne tire au clair la moindre lame. « De vrais preux! », éructait-on dans la foule. Ah ça! Pour sûr, les bousiers du marquis faisaient contre mauvaise fortune bon cœur ; c'était pour le moment tout ce qui leur restait.
« Néris nous accueille les cuisses grandes écartées, mes bons! Allons donc honorer la belle! », hurla le marquis à ses hommes, qui se chargèrent d'y répondre par des rires gras. « Doux mais fermes, comme avec les pucelles », lui avait autrefois confié le routier Cosimo, quant à sa manière de mater la canaille ; Aymeric, lui, jugeait l'analogie appropriée avec les cité conquises. Car en vérité, la conquête était le seul fait du bon vouloir de ses défenseurs, et il eut été malvenu de froisser ceux-ci, devenus la première tête de pont des armées nordiennes dans l'ancenois. Le marquis, toutefois, ne pouvait s'empêcher de penser à la vitesse dont avait fait preuve le seigneur de Néris à tourner casaque. Retourner sa veste était un exercice difficile ; d'aucun y excellait là où d'autres lui demeuraient imperméables. Il exigeait une véritable souplesse ; or pour qui en jouit, il n'est guère difficile de retourner son tabard à nouveau. Quand on a pris le coup de main...
La race du nouveau seigneur, prompte à la fourberie par sa nature même, encouragea ainsi le marquis à la méfiance. C'est donc qu'il ordonna qu'on établisse un camp propre en ordre à l'extérieur de la ville ; point ne serait question d'envahir les auberges de celle-ci. Cela épargnerait à la fois le ressentiment local, tant il est vrai qu'une armée étrangère fait pousser bâtards et cocus plus vite que la chienlit ne s'installe ; d'autre part, on se mettrait à l'abri des éventuels revirement de l'énigmatique Faraj. À cet effet, Aymeric lui-même prit ses quartiers sous sa tente de commandement, et non au château du seigneur local.
Ces précautions ne devaient cependant empêcher la soldatesque de jouir de l'hospitalité de la cité méridionale ; à tour de rôle, les escadrons s'en vinrent ainsi tout du long de la journée honorer la générosité locale, si bien qu'on craignit vite que le bourg n'eut plus de putain au con qui ne soy plus sy moult sèch. De son côté, le marquis avait fait rester à ses côtés le jeune Sangarah ainsi que l'envoyé du Duc. Une dois ses quartiers pris à l'extérieur de la ville, il fit alors mander le seigneur Faraj, pour s'entretenir avec lui.
Quand ce dernier arriva finalement, le marquis le fit installer à sa table, où se tenait alors ses vassaux et capitaines ; comme on approchait du midi, la valetaille apporta le manger, que l'on désirait frugal, comme il se doit en campagne. « Dites moi, bon seigneur, entama le marquis après avoir avalé une bouchée, comment se fait-il que vos voisins de l'ancenois, chatouilleux sur l'honneur comme je les connais, n'aient d'ors et déjà décidé, apprenant votre duplicité, de venir châtier le tourne casaque que vous êtes et par là même purger leur pays de votre race ? »
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| | | Sangarah d'Orneyad
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Mer 8 Nov 2017 - 10:18 | |
| L'Ost Nordien s'était donc installé aux abords de la ville. Nombre de soldats purent arpenter les rues et les tavernes de Néris, sous l'oeil dubitatif de la milice locale. Le Marquis, quant à lui, décida de convier Faraj sous sa tente. Le Seigneur à la canne rejoignit son fils auprès du Marquis, alors qu'une poignée de nérissois se tinrent à l'extérieur. Sangarah gardait le visage fermé, tandis que son père arborait un air plus fatigué qu'à l'accoutumé. L'homme à la barbe grise salua modestement de Brochant, ainsi que l'ensemble de ses officiers et vassaux, avant de s'installer à sa table. Il accueillit les premiers mots acerbes du Marquis par une impassibilité qui tranchait avec la crispation de son fils. - Je me posais la même question, lorsque j'appris que la Baronnie avait trahis son serment envers Erac. Comment se fait-il qu'un Conseil de régence ait accepté le parjure du Baron ?Faraj écarta ses mains, posées sur la table, feignant l'incompréhension. - J'ai toutefois été maladroit lorsque j'ai voulu le leur rappeler il y a peu. Ils ne m'ont point écouté, car je fus perçut comme parjure à mon tour, en ayant directement reconnu la suzeraineté d'Erac avant celle d'Ancenis. Mon souhait premier était qu'Ancenis retourne à Erac. Or, devant l'entêtement du Conseil de régence, j'assume la position de Néris.Il tint le regard d'Aymeric, qui devait sans doute le mépriser au plus haut point étant donné même ses origines. - Comment appel-t-on un homme qui persiste à suivre un traître, Votre Excellence ? |
| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Mer 8 Nov 2017 - 11:10 | |
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« Je l'appelle loyal, cet homme là! » C'était sans appel, mais non sans ironie, que le marquis avait asséné son assertion. Lui-même, il y a plus de dix ans de cela, avait alors appelé son propre père, le seigneur de Brochant, à prendre les armes contre son suzerain, le duc Merwyn le Fol. Il avait fallu attendre que ce dernier n'offre lui-même le prétexte légitime aux seigneurs serramirois pour se rebeller, quand il avait aboli le duché de Serramire, lors des ineffables accords de Versmilia, pour qu'enfin on prenne les armes.
« Il ne vous appartenait guère de décider de la suzeraineté de la baronnie ; dois-je vous rappeler que votre hommage, si tant est que vous l'eussiez rendu, allait à la jeune Bathilde, et à nul autre ? » C'était là naturellement une question rhétorique. « Vous avez méjugé de vos droits et outrepassé votre rôle de vassal, vous substituant au jugement de votre suzerain ; peut-être l'avez vous fait en raison de son jeune âge ? D'idéaux chevaleresques ? » Le marquis se demanda ce qu'un zurthan pouvait bien connaître à la chevalerie ; il se garda cependant de le dire. « Peu me chaut, en vérité, de même que vos motivations importent peu à vos voisins, qui vous voient désormais à raison comme le tourne casaque que vous êtes. »
Il guetta les réactions de son invité, qui auparavant s'était montré des plus placides. Rompant le silence, il reprit sa diatribe d'un tonitruant « Oncques mais! », appuyé d'un poing sur la table, « je ne suis point venu dans l'ancenois pour y distribuer la justice de sa baronne, mais bien pour ramener le pays sous l'autorité du Roy et de son duc. Je laisserai le soin à la jeune Bathilde de vous pardonner ou non votre parjure le moment venu ; ce qu'il l'importe, au demeurant, reste de chasser de sa cour son mauvais parent Raymond, la tête de pont de la traîtresse Blanche dans l'ancenois. Adonc, renseignez moi : avec quelles forces Raymond tient-il la cité ? Si j'y porte le siège, qui de Mons, d'Aspremont ou de Berdes viendra m'en déloger ? »
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| | | Alanya de Saint-Aimé
Ancien
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Mer 8 Nov 2017 - 19:27 | |
| Les yeux aussi moroses que le ciel guettait les restes de la grande marche du Nord. Pour sûr, la baronne n’y trouva là rien de glorieux. Les chaumes ravagés en contrebas, fumantes, laissaient un goût amer à la première fortune des gens de l’ost. Le Corbac – maudit soit-il ! – avait fait son œuvre dans l’Ancenois ; non pas qu’elle trouva le plan dénué de sens, mais il lui répugnait avant tout de lui donner raison. C’était d’ailleurs Odias qui avait fait les frais de son mauvais jour, alors qu’ils avaient pris la route plus tard que les troupes ; le brave seigneur se frottait encore les tempes du mal de crâne qu’elle lui avait collé, jurant par les Cinq que la victoire, le filou Marquis ne l’aurait pas aisément. Mais les Dieux avaient répondu à sa demande à la mesure de sa piété : l’on eut vu quelques pauvres âmes gisantes mais rien qui ne prédisait une grande bataille. Pour sûr, il n’y en avait point eu, de grande bataille ! On lui avait offert le gîte, le couvert et le bon seigneur s’était même penché pour lui offrir son cul. Les sourcils froncés et la mine déçue, la petite délégation qui la protégeait avançait dans la bouillasse. Ils étaient bien bons les Ancennois, parce qu’avec la petite dizaine de marauds qu’elle se collait, il n’aurait pas fallu qu’ils croisent la route de l’armée ennemie.
Les doigts en charpies, abimés par les rennes de cuir, elle se trouvait contrainte à enfiler sous ses gants un bandage couvert d’onguent. Foutre-Othar qu’on ne lui ai pas donné pour vocation la médecine parce que le remède d’apothicaire la démangeait plus qu’il ne semblait la guérir. Mais bon, c’était certainement là un charme de la guerre : l’on se retrouvait à pourfendre son voisin en claudiquant à cause de ces foutues cloques au pied. Il lui tardait de rentrer chez elle ; si l’hiver l’avait rendu folle à rester enfermée dans le castel d’Alonna les Trois-Murs, maintenant elle aurait donné sans mal tout ce qu’elle avait sur elle pour y revenir. Et c’était comme cela à chaque fois ! L’on ne s’y ferait donc jamais, à s’en aller loin des siens ? La seule bonne chose – et non des moindres – qui lui était arrivée depuis son départ, c’était d’avoir retrouvé son frère. Fulcran chevauchait fièrement, et s’il demeurait son cadet, elle ne le reconnaissait plus. Sûr, peut-être moins impétueux, il avait tout du preux – même le succès lui avait-on dit ! Et bien que de le retrouver fût un soulagement infini, il lui rappelait amèrement la friponnerie du Corbeau. Non content d’avoir obtenu son hommage, il avait pris en garanti le pauvre blondinet. Et bien qu’elle se convint du contraire, elle l’aimait assez pour faire profil bas le temps qu’il fallait.
D’ailleurs, l’ironie de sa situation atteint son paroxysme quand, cordialement invitée à manger avec son bon suzerain, le bellâtre sauta les pieds dans un plat qu’elle ne connaissait que trop bien. Ah que ce fût beau de voir le minet porter en avant sa bonne foi au mépris de son serment. Elle se retint de rire, mais la grimace qui habillait ses lèvres ne cachait rien de l’amusement qu’elle tira du petit – et bien trop bref – échange ; il n’y avait dans ce Royaume plus testard bonhomme que le Brochant lorsqu’on touchait à la vassalité. Le gamin l’apprit à ses dépens, pour sûr on ne l’y reprendrait plus ! Elle écoutait parler bien discrètement en vérité. Il n’y avait rien qu’elle aurait pu dire à ce moment-là. Et quand bien même s’y serait-elle osée que son charmant Aymeric l’aurait prestement rabroué. Il n’aimait pas qu’elle empiète sur ses plates-bandes, alors comme les chiens, il pissait sur ce qui devait lui revenir de droit.
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| | | Sangarah d'Orneyad
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Jeu 9 Nov 2017 - 22:23 | |
| Les paroles du Marquis ne sonnaient pas creuses aux oreilles du Châtelain. Depuis la réunion du Conseil, il avait eu le temps de mesurer les conséquences de sa manœuvre. Il était plus aisé de comprendre ses erreurs après les avoir commises, et en l’occurrence, Faraj avait lésé la jeune Bathilde, alors que ce n'était pas elle qu'il jugeait responsable de la situation de la Baronnie. A trop vouloir rassembler, il avait fini par créer la scission.
Faraj acquiesça doucement, l'air songeur, avant de répondre au sermon d'Aymeric de Brochant. - Si j'ai commis une faute, je m'appliquerai à la réparer, quand Bathilde prêtera serment d’allégeance à Erac. Je ne souhaitais pas la mettre en porte-à-faux. Faraj se souvenait des dernières paroles du Haut Prêtre Orderic. Il assumerait mais tâcherait de rester juste.
Lorsque fût évoqué Raymond et les combats à venir, Faraj réfléchit un instant. - Je pense que la garnison d'Ancenis peut vous opposer 9 000 hommes, dont près d'un tiers de métier. Jusqu'en début Favrius, l'ancenois ne semblait pas disposé à s'organiser dans son ensemble. Mons et Aspremont me donnaient l'impression de subir l'attentisme d'Ancenis, résignés. Toutefois, je ne sais guère si des liens se sont fait depuis ces trois dernières ennéades, en vue de vous recevoir. Un siège d'Ancenis-la-ville pouvait s'avérer long. La Cité se portait économiquement bien, et son armée n'était aucunement diminuée.
- Concernant Berdès, je crois que leur intérêt premier reste leur indépendance économique. Je les vois mal se porter au secours de Raymond.
Faraj regarda Aymeric. Il avait bien peu d'information à lui transmettre, en définitive.
- Si vous proposiez une issue aux Châtellenies, il se peut fortement qu'elles renoncent à s'opposer à vous, ajouta-t-il avec espérance. |
| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Mar 14 Nov 2017 - 12:50 | |
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Aymeric leva un sourcil circonspect à l'écoute des déclarations du moricaud. Faraj cherchait-il à l'enfumer ? Il venait d'aligner tant d'ignorance que le marquis vint à en douter. L'homme lui annonçait que l'entièreté des troupes ancenoises campaient à sa capitale - oubliant par là même ses propres hommes, restés au bercail - avant de vanter le séparatisme potentiel des vassaux de Mons et d'Aspremont. Si cela s'avérait, le siège d'Ancenis serait bien aisé, tant il est vrai qu'une pareille troupe serait promptement affamée. Des bourgeois de Berdes, le zurthan avançait la veulerie ; oubliait-il seulement comment ces même chouans avaient pris les armes au nom de la vieille maison d'Ancenis, lors de l'usurpation par Arthur de Melasinir ?
De cet état des lieux peu commode, Aymeric ne savait quoi penser ; mais c'était de cet étrange seigneur de Néris que le marquis se méfiait de plus en plus. L'homme, en sus d'être d'ors et déjà un traitre, continuait de louvoyer quant à ses forfaits, sans que l'on n'eut su dire s'il fut bellement oublieux de tout honneur ou simplement fat. Or Aymeric, s'il se méfiait des tourne-casaque, redoutait tout autant les imbéciles, dès lors qu'ils se trouvaient (supposément) à ses côtés. Il ne montra toutefois rien de son ressentiment à l'endroit du zurthan, au moment de répondre à celui-ci : « Je l'espère tout autant! Las, je connais les gens de l'ancenois, leur bellicisme et leur orgueil ; leur offrir une reddition généreuse sonnerait à leurs oreilles comme acheter leur honneur, et tant que leurs châteaux tiendront bon, ils les défendront bec et ongles, déclara le marquis. C'est pourquoi nous les éprouverons un peu! »
Une rumeur hardie fit écho à cette annonce. Le revirement du seigneur de Néris avait mis une halte à la chevauchée ; on accueillit avec entrain la reprise de celle-ci. « Marcherez vous à mes côtés ? »
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| | | Sangarah d'Orneyad
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Mer 15 Nov 2017 - 8:52 | |
| - Hrp:
Mille excuses. Erreur du joueur dans l’interprétation hâtive des chiffres concernant les armées d'Ancenis.
Faraj se saisit d'un verre sur la table et se versa de l'eau. Il écouta la réflexion d'Aymeric en comblant sa soif. Si ce dernier pensait les autres Châtellenies aussi indéfectible, c'est sans doute qu'il n'avait pas perçu leur embarras lors du Conseil. Toutefois, cela n'était qu'une perception tout à fait subjective. Aymeric se fiait logiquement à la réputation de la Baronnie, et se méfiait d'avantage du Seigneur qu'il espérait sûrement pouvoir garder à l’œil. Faraj reposa le verre, qu'il poussa devant lui à la question du Marquis. Il posa un regard sur Sangarah, avant d'y répondre avec franchise. - Mon fils marchera à vos côtés. Mais il ne prendra aucunement part aux massacres d'innocents, comme les fermes isolées que vous avez saccagé à votre arrivé.Il pouvait supporter le mépris et les insultes à peine masquées du Marquis à son encontre, mais il tolérait moins la lâcheté qu'il avait laissé, si non ordonné d'exprimer à ses hommes. On pouvait reprocher au Châtelain couardise et traîtrise, pendant que des chevaliers abattaient des paysans armés de fourches et de râteaux par surprise. Parce que ceci, certainement était considéré comme acte de bravoure. |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Ven 17 Nov 2017 - 14:15 | |
| Jérôme entra dans le village, mais à part frapper ceux qui l'attaquaient, il ne prit pas grande part à ce massacre qui n'était pas un challenge tellement la populace était lasse et livrée à elle même. Les soldats, eux, ne se firent pas prier, et rapidement, l'on entendit des cris d'horreurs ou de rage selon que c'était un villageois ou un soldat. Ensuite, la fumée se joignit aux festivités, alors que les torches étaient jetées sur les toits en paille des chaumières. C'est que le village était petit, choix délibéré puisque c'était le tout premier à subir l'ire des armées nordiques.
Tout se passait à la perfection, même si ce n'était pas au gout de l'ancien Baron, tout, jusqu'à ce qu'un cor se fasse entendre au loin. Jérôme fit faire volte face à son destrier et il se porta à la sortie du village pour voir ce qu'il se passait. Au loin, une bande armée se mettait en place afin de les attaquer. Se pouvait il que Mons ait décidé de défendre ses terres, et que son réseau d'espionnage soit si bon ? c'est que les éclaireurs envoyés par Jérôme n'avait rapporté aucune armée, et qu'une armée, ça se dissimulait certes, mais difficilement. Il retourna immédiatement au sein du village, sa monture tournant en rond alors qu'il criait
"On se retire, aller, vite, on s'en va"
Le cor avait figé la troupe qui avait vite compris, en voyant leur chef revenir, qu'il se passait quelque chose. Les capitaines crièrent à leur tour pour regrouper tout ce beau monde. Une fois cela fait, alors que déjà, la bande armée adverse s'approchait, l'on entendit le fracas des sabots qui partait dans la direction opposée. De toute façon, le travail était terminé. En effet, lorsque les troupes ancenoises arrivèrent, il était trop tard pour sauver le village, la surprise avait toutefois de taille, quand les femmes et les enfants s'étaient précipités vers les soldats d'Ancenis, sans avoir été molestés, chose incompréhensible pour eux lors d'un pillage.
La troupe montée, et rapide vu la tâche à accomplir, galopait vers le sud. La triste besogne qu'on leur avait confié avait débuté, et les ordres étaient de mettre le chaos avant de rejoindre l'ost principal de Serramire. Jérôme aurait voulu rester plus longtemps pour fixer cette armée, mais sa troupe était modeste, et si on les avait trouvé au premier assaut, que se passerait il s'ils s'enfonçaient dans la châtellenie qui était sur ses gardes ? Il décida donc de continuer sur sa lancée, mais en entamant immédiatement la route qui ramènerait ses hommes avec le gros des troupes. Il se dit aussi qu'il faudrait frapper plus rapidement, et repartir immédiatement. Les hommes comprendraient, même s'ils seraient déçu de ne pas se livrer à plus de pillage, faute de temps
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| | | Aymeric de Brochant
Humain
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| Sujet: Re: Les cavaliers du désastre Dim 19 Nov 2017 - 21:34 | |
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« Bien étrange ce zurthan, Aymeric. Ceux que j'ai connu étaient tout son inverse : prompt à la rapine et peu soucieux de la gueusaille. - Semblable aux nôtres, en somme », avait répondu tout bas le marquis au chuchotement que son frère lui avait adressé. Lui aussi, la réponse du seigneur l'avait surpris,non qu'il se soit attendu à une jubilation mauvaise venant du moricaud, à l'évocation de futurs massacre. Les démonstrations vertueuses laissaient toutefois un goût curieux dans la bouche d'Aymeric : qu'avait à prouver un tourne casaque en faisant montre de mansuétude à l'endroit de la roture, et ce publiquement ? Qu'on ne se méprenne, le marquis ne nourrissait pas d'amour particulier pour la pillerie, cependant c'était là le lot de la guerre, et seul un fol s'en serait détourné par pudibonderie, ou par un zèle trop fort envers la DameDieu.
Les élucubrations du nouveau seigneur, en sus, avaient ôté son hôte d'un soucis. Aymeric se méfiait comme de la peste de cet arriviste zurthan, et naturellement, s'était apprêté à lui demander des gages de sa bonne foi. Voila que le drôle lui proposait tout de go son propre fils : c'était fort commode. Le marquis inclina le front d'un air bienveillant. « Soit, seigneur, je respecterais votre souhait et ne demanderais à votre fils quoi qu'il puisse estimer dommageable à votre honneur ou au sien. » Ah ça! On irait plus loin encore, et tiendrait le gandin à bonne distance de tout ce qui pourrait ressembler à une lame ancenoise. Des troupiers, le marquis en avait en suffisance, mais des otages ? C'était là une denrée rare ; pas question d'envoyer ces denrées battre la lande brette au poing.
« Nous prendront la route après demain ; que tes écuyers et tes compagnons aient leurs propres montures, jeune Sangarah. Nous t'attendons à l'aube. » D'un geste, le marquis ordonna à ses valets d'emporter avec eux la vaisselle éparpillée. « Bon retour en vos murs, seigneur Faraj ; je prie les Cinq que notre prochaine rencontre se fasse en de plus heureuses circonstances. »
Chacun prit alors congé du marquis, sauf ses plus proches capitaines, avec qui il s'entretint encore longuement des prochains mouvement de troupe.
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