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| Le souvenir commence avec la cicatrice | Louis de Saint-Aimé | Fini | |
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Isandre d'Ambrois
Humain
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| Sujet: Le souvenir commence avec la cicatrice | Louis de Saint-Aimé | Fini Jeu 28 Déc 2017 - 20:17 | |
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Le souvenir commence avec la cicatrice
En ce 5ème soir de la 3ème ennéade Mois de Bàrkios An 10 du 11ème cycle
La guerre, Isandre en avait lu et entendu moult récits mais en aucun cas n’avait-elle eu droit à voir cela de ses propres yeux. A y réfléchir une seconde fois, jamais n’aurait-elle accepté d’accompagner son père, même si celui-ci ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Bien qu’elle ne participait pas aux batailles et escarmouches, l’Ambroise se devait néanmoins de se rendre utile. Plongeant dans ses compétences, en sachant qu’aucun enfant n’était à garder, -quoi que- , Il n’y avait finalement que ses talents de guérisseuse qu’elle pouvait exploiter au mieux aux côtés des prêtres, qui ne refusaient point un peu d’aide supplémentaire. On était cependant bien loin des blessures classiques qu’elle avait pour habitude de soigner. Pourtant Isandre ne se laissa pas impressionner, et certainement pas dégoûter, à la vue du sang. Poussée par sa soif d’apprendre, la jeune femme essaya d’en tirer un maximum de connaissances. Laissant les cas compliqués aux prêtres de Néera, la jeune femme s’occupa plutôt des blessures mineures, même si celles-ci pouvaient s’avérer être bien plus difficiles à soigner que prévu : les hommes ne supportant pas d’être pris en charge par une femme.
Pendant que sa fille s’octroyait un moment de repos bien méritée dans l’une de leur tentes, Théodomar lui, était installé autour de l’un des nombreux feux de camp, le regard perdu dans les flammes. Entouré d’une partie de ses hommes, il n’aperçut même pas le seigneur de Villay s’installer à son tour. Leur lien de parenté n’était pas bien compliqué ; Pierric de Villay avait épousé la petite sœur de Théodomar, Elize. Ils avaient tous deux eu trois enfants dont un fils, Eudes, qui avait accompagné son père dans cette campagne.
Pas un seul mot ne fut échangé entre les deux seigneurs qui préféraient largement se regarder en chien de faïence. Encore des copains comme cochons avant de partir en compagne, il en était devenu tout autrement depuis que le seigneur de Laraus avait trépassé durant la bataille de Valdrant. Kerthan Vosker avait pour charge l’imprenable petite seigneurie nichée dans les montagnes au sud-est du Marquisat de Sainte-Berthilde et n’avait ni femme, ni enfants. Il s’était pourtant dit qu’il épouserait une Kelbourg après la guerre mais malheureusement, il en serait autrement. Le pauvre homme avait péri, laissant ainsi une seigneurie dont la valeur n’était plus à prouver derrière lui, sans aucun héritier direct.
En quoi cela pouvait-il bien intéresser les deux seigneurs présents autour de feu me direz-vous ? Eh bien, si les Vosker était connu pour leurs unions consanguins, le petit Kerthan était né d’une coucherie entre un Letiano un peu éméché et une ravissante jeune petite noble du nom de… Clarisse d’Ambrois. Décédée en couche au Castel de Laraus, il fut décidé que l’enfant grandisse auprès de son père. La reconnaissance de celui-ci était un sujet trop épineux, surtout entre deux hommes qui semblait croire que la seigneurie devait dorénavant leur revenir, et de droit. Théodomar étant le frère ainé de Clarisse, il s’estimait privilégié face à Pierric, qui n’était que l’époux de la sœur. Des tensions se sont alors créées au fil des jours qui suivirent le décès de Kerthan.
« Isandre ? » « Oui ? Que se passe-t-il ? » « Nos pères sont en train de se chamailler comme des gosses… encore une fois. » « Par Néerra… » Soupira-t-elle avant de se lever en toute hâte.
Le trajet ne fut pas bien long. Fille comme fils étaient désemparés devant ces insultes que s’envoyaient ces deux-là. De jolis noms d’oiseaux qu’Isandre aurait préféré ne pas entendre. Son regard se promenait sur les hommes qui les entouraient, se poilant littéralement de la situation.
« Se disputent-ils encore au sujet de Laraus ? » « Il semblerait… » « Les hommes… je vous jure… Ils ne sont bons qu’à… » « Qu’à quoi ? » Répondit Eudes un peu vexé. « Pardon. Mais, sérieusement. Les hommes sont… »
Isandre s’arrêta soudainement de parler, la voix coupée par la scène qui se déroulait devant elle : un homme s’était permis d’intervenir pour cesser la querelle. Et cet homme n’était pas n’importe qui, c’était le Marquis. Mais son excellence était bien plus qu’un simple suzerain aux yeux d’Isandre… C’était le petit Louis. Le si petit bonhomme qui avait, depuis leur dernière rencontre, bien grandit. Il était dorénavant régent du Berthildois, du moins, jusqu’à ce que le Roy lui accorde son titre tant convoité, c’était d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle le Berthildois était parti en guerre ; pour offrir une justice aux hommes tombés aux champs pourpres mais aussi pour que le petit Louis puisse avoir son titre de Marquis.
Le regard cobalt d’Isandre ne pouvait se détacher de lui tant le flot de souvenirs venait s’emparer d’elle. Heureusement que celui-ci était occupé à calmer ses deux vassaux, s’il s’était aperçu de la manière dont elle le fixait, sans doute se serait-il demandé si elle ne se préoccupait pas trop de sa récente blessure... alors qu’en réalité, la seule chose que la jeune femme se demandait à cette instant précis était un simple : se souvient-il de moi ?
- PNJ utilisés:
Le seigneur d'Ambrois et de la Combe, père d'Isandre : Théodomar IV d'Ambrois Le seigneur de Villay, oncle par alliance d'Isandre : Pierric de Villay Le chevalier de Villay, fils du seigneur de Villay et cousin d'Isandre : Eudes de Villay
Dernière édition par Isandre d'Ambrois le Ven 5 Jan 2018 - 23:36, édité 7 fois |
| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Le souvenir commence avec la cicatrice | Louis de Saint-Aimé | Fini Ven 29 Déc 2017 - 4:00 | |
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Irrésolu, un homme à la barbe drue et aussi foncée que les abîmes, s’approcha de Louis dans l’espoir d’obtenir de lui un peu de son attention. « Votre Excellence, il me faut vous entretenir d’une problématique … »
« Hmmh ? » Trouva simplement à répliquer le régent, alors qu’il palabrait de tout et de rien avec l’un de ses comparses. « Oui … En fait, nous avons quelques difficultés avec le dernier chargement de boustifaille … » « Parlez sans ambages, par pitié! Il fait nuit noire et j’entends bien trouver mon pagnot avant d’être assaillit de ridules. » « Bien … C’est qu’il n’est jamais arrivé. Le carrosse, le chariot, enfin, qu’importe dans quoi est transporté la becquetance, n’est jamais arrivé au campement, monseigneur. » « Comment ?! Et vous considérez ce problème comme d’un menu souci?! Il m’effrois de penser ce qu’aurait été le problème, eut été d’une catastrophe! Enfilez vos vilaines bottines, enfourchez le plus preste des canassons et filez au triple galop afin de prospecter chaque recoin de la route empruntée par nos ravitailleurs. Je vous veux au rapport au plus tard aux matines. » « Mais Monsieur le régent, comme vous l’avez dit, il fait bientôt nuit noire … »
Louis quitta son rôle de bon suzerain et s’approcha du colporteur de mauvaise nouvelle afin de lui agripper le col et de le bousculer contre le montant de bois d’une des tentes. Les dents serrées, l’air grave et les sourcils froncés, Louis ajouta alors en un ultime avertissement : « Des gens ici se donnent corps et âme afin de préparer le siège qui délivrera le Médian de ces félons une bonne fois pour toute. Nous ne pouvons guère nous permettre d’essuyer un manque de ravitaillement alors que le premier rocher n’a pas même été catapulté. Alors pour une fois, vous ferez preuve d’abnégation et sacrifierez de vos heures de sommeil pour nos hommes. Faites preuve de courage et non point de couardise, fichtre! » Termina le régent, en relâchant sa poigne d’acier du col du misérable, tout en le repoussant sèchement.
« Ne manquez pas à vos obligations, autrement vos semblables sauront et votre séjour pourrait se voir plus désagréable encore qu’il ne s’annonce. »
La menace se montra efficace, car pour le peu qu’il vit, Louis aperçut l’homme partir les jambes à son cou afin de piquer les sangles d’un percheron encore harnaché et prêt à la monte. Louis se montrait de nature bonne et cordiale, mais lorsqu’il était question de couardise, ou pis encore, de lâcheté au détriment des siens, la chose avait la vilaine manie de venir le chercher profondément et même, de lui lever le cœur. À se côtoyer si longuement, chaque journées durant, le terme frère d’arme ne devenait-il point aussitôt plus profond que simples camarades de baston? Était-ce naïveté de croire que n’importe qui d’autre aurait dû réagir autrement, qu’en ce cas précis, une autre bleusaille aurait pris l’initiative de pallier la problématique ? Pourtant, l’adage –le gras, c’est la vie- concernait toute la soldatesque et du plus futé au plus corniaud, tous savaient que sans nourriture, l’effort de guerre se verrait prestement freiné.
Alors, la mine dépitée, tâchant de reprendre contenance, Louis se retourna vers une flambée généreuse, se consommant là, non loin d’où il se trouvait. Et au grand dam de sa bonne humeur, une querelle éclata : aussi flamboyante que l’était l’âtre sauvage qui ravageait le sol rocailleux. Sauf que cette fois, la chose n’avait rien d’anodine, plus qu’un quignon de pain ou d’une cuisse de poularde, le nerf des hostilités méritait la pleine attention du régent. En retrait, Louis se tenait dans l’ombre du spectacle et joignit l’assistance en leur intimant silencieusement, de taire leur salutations afin qu’il puisse en catimini, observer.
À la fin, cette querelle était inévitable et serait sans doutances, une fois retourné à Cantharel, l’une des problématiques imminentes à traiter. Pourtant, il n’en restait pas moins que le moment était inopportun et nocif à soulever. Car les hommes avaient besoin de tout, excepté la vision de deux hommes qui se morigénait à propos de leur droit de noblesse. Sans plus tarder, Louis sorti des ombres afin de faire cesser sitôt les coups de feu, tranchant d’une voix portante. « Il suffit! Vous n’avez pas même terminé cette guerre que vous vous préparez à en commencer une autre. Nous aurons tout le temps du monde pour traiter cette question et plutôt que d’en discutailler à foison, sachez que j’aurai le dernier mot à ce sujet, ainsi vous saurez qu’il est vain d’en débattre entre vous. »
Un silence de macchabé s’était du coup instauré alors que Louis cracha ses invectives, mécontent de constater les écarts de comportements de ceux qui se devaient en quelque sorte, de montrer l’exemple. Il sonda du regard l’assemblée et tomba nez à nez avec Isandre, qu’il ne sut reconnaître sur le coup. Mais son regard perçant, au travers les ténèbres crachées des flammèches de l’âtre, piqua sa curiosité au vif. À tous coups, ils se connaissaient et plutôt que de tenir au pas du sang bleu, il préféra s’éloigner d’eux.
« Il ne sera plus jamais question de Laraus en ce campement. Nous nous entendons ? » En termina le cerf de Saint-Aimé, d’un regard entendu entre eux trois. Puis, les laissant à leurs affaires, il les quitta pour retourner embrasser les ombres, cette fois à la quête d’une dame, une femme aux billes cobalt.
« Excusez-moi, mais … Vos yeux me sont familiers. Nous nous connaissons ? »
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| | | Isandre d'Ambrois
Humain
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| Sujet: Re: Le souvenir commence avec la cicatrice | Louis de Saint-Aimé | Fini Ven 29 Déc 2017 - 8:09 | |
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Sa demande pouvait paraitre anodine, mais après tout, à quoi devait-elle s’attendre d’autre de la part d’un jeune homme qu’elle n’avait plus côtoyée depuis maintenant onze années ? Pourtant les bons souvenirs ne manquaient pas mais ils s’avéraient être plus ancrés dans le cœur de la belle Ambroise que dans celui du petit Louis. Mais petit, il n’était plus, du haut de sa vingtaine d’années, le cerf des Saint-Aimé montrait là toute la prestance de l’homme qu’il était devenu. Pouvait-elle seulement lui en vouloir de ne point se souvenir de celle qui savait si bien s’occuper de lui lorsqu’il n’était encore qu’à l’âge de l’insouciance ? Une pensée vint alors l’arracher à sa soudaine tristesse : Et Eléonore ? Se souviendrait-elle de tous ces moments partagés ? Encore plus jeune que le cerf présent, là, devant elle, sans doute n’aurait-elle-même plus le souvenir de ce regard cobalt qui la regardait si tendrement les soirs d’orages. Alors que Louis, lui…
« Votre excellence. » Commença-t-elle doucement, offrant sa plus belle révérence, maîtrisant ainsi ses émotions qui étaient sur le point de trahir son irrésistible envie de le nommer par son petit nom d’autrefois… N’eut elle point le temps de répondre à sa question qu’ils furent déjà contraints de se laisser ; non loin de là se trouvait un homme que trop affublé d’insultes pour la soirée, bien trop vexé pour laisser sa fille gambader à sa bonne guise en compagnie de ce jeunot qu’était leur suzerain.
« ISANDRE ! PRESTE ! »
Mais malgré l’appel, la jeune femme ne put décrocher son regard perçant du petit Louis, que trop gênée par le comportement irresponsable que son père venait d’offrir en spectacle aux hommes du camp.
« Veillez excuser mon père, mon seigneur. La fatigue fait de lui un homme bien peu fréquentable ces derniers jours. » « ISANDRE ! P-R-E-S-T-E ! »
Un pas en arrière, une autre révérence et la voilà partie rejoindre son père, laissant ainsi le Marquis en devenir seul et sans aucune réponse à sa tendre question. Mais pouvait-elle vraiment se permettre de ne point écouter les attentes de son parent ? Les convenances n’auraient point aimées le fait qu’une femme se permette d’ainsi désobéir à son paternel pour rester en compagnie d’un homme, quelle que soit son identité, quel que soit son rang et quelle que soit leur relation.
Ces retrouvailles, pourtant, éveilla bien plus que de joyeux souvenirs dans le cœur d’Isandre. Car à l’époque de leur dernière rencontre, la jeune adolescente qu’elle était, ressentait un amour passionnel pour un homme aujourd’hui disparu. Le souvenir estompé d’Argon lui revenait dorénavant en pleine face. Et c’est ainsi, cheveux au vent et regard baissé, que la jeune femme, dos au petit Louis, s’autorisa de tristes pensées. De retour sous la tente, l’oreille inattentive aux jérémiades de son vieux bouc, Isandre s’attela à préparer son lit. Elle avait fini par soupçonner que l’une des raisons principales de sa présence ici était de dorloter le vieux crouton qu’il était devenu. Après tout, Théodomar n’était plus si jeune du haut de ces 56 ans.
« Tu ne devrais pas participer à cette campagne. » « Ha ! Comme si j’en avais le choix ! » « Bien évidemment que tu l’as. Crois-tu vraiment que le Marquis ait besoin d’un vieil homme tel que toi qui s’en va batailler avec sa canne plutôt qu’avec son épée ? » « Mesures tes mots, jeune fille ! » « Eh bien, Père, sachez que je ne suis plus si jeune que cela. » Répliqua-t-elle plutôt sèchement, utilisant ces mots tranchants pour faire valoir l’une de ses plus vieilles demandes. « Qu’en est-il de mon potentiel époux ? » « Pfah ! Il te suffit de voir un jeune homme pour penser au mariage ! » « Je ne pensais certainement pas Louis, père, mais cela n’empêche que je commence vraiment à me faire vieille. » « Tant mieux que tu ne penses pas à Louis ! Ce petit faon commence à m’exaspérer à se pavaner tel un cerf qu’il n’est pas encore ! J’ai besoin de toi, tu le sais bien. » « Je sais, père. » « Eh bien qu'il en soit ainsi. »
Isandre ne répondit rien, se contentant de le recouvrir de l’une des nombreuses peaux dont il avait besoin pour la nuit. Soufflant ensuite sur la flamme des nombreuses bougies, elle prit soin de nommer les gardes et s’en alla quérir sa propre tente.
Le regard à nouveau baissé, la tête ailleurs, Isandre revint rapidement à elle suite à une bousculade à laquelle elle ne s’attendait pas.
« Pardon. Je ne vous avais pas vu. » Prononça-t-elle machinalement, ne souhaitant en aucun cas vexer quiconque qui serait susceptible d’aller se plaindre au seigneur d’Ambrois. Mais quelle ne fut pas sa surprise de tomber nez à nez avec le petit Louis. Si surprise qu’elle en laissa échapper un « Lou ? » avant d’immédiatement se reprendre et de s’excuser au plus preste pour cette maladresse.
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Le souvenir commence avec la cicatrice | Louis de Saint-Aimé | Fini Ven 29 Déc 2017 - 20:46 | |
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Ce fot-en-cul de Théodomar … S’il s’était mis en tête de courroucer le cervidé, d’ores et déjà l’un de ses pieds était enfilé dans la bonne voie. Et que lui tourne le dos celle qui avait piqué sa curiosité, n’allait guère améliorer sa situation. Aussi préféra-t-il le laisser fuir à bon compte, même s’il lui avait carotté l’énigmatique ensorceleuse, car le voyant quitter céans le bouquet de flammes, il esseulerait son imminent rival. Alors, le calme et la quiétude qu’apportait le crépitement incessant des brandons pouvait derechef régner en maître.
En guignant la belle qui se dérobait à lui, un sentiment plus dominant encore que le précédent –lorsqu’il la vit pour la prime fois- le prit de plus belle. Louis s’octroya un opulent moment de réflexion, s’égarant des ragots gaulois et des autres clabaudages salaces pour faire le point. Après ce qu’il venait de vivre, entre l’écart de comportement d’un de ses hommes, la querelle de deux potentiels seigneurs et le regard perçant, voir même hypnotisant d’une jeune donzelle, avait de quoi l’épuiser! Puis les flammes du bûché de fortune alluma ses lanternes, faisant de facto, le lien avec Théodomar. Damedieu … C’était donc elle, la fillette qui prenait soin de lui, alors qu’il n’était pas plus haut que trois pommes. Toute suite, des tensions qui jusqu’à maintenant pesaient à ses épaules en fardeau, se voyait amoindries et le laineux, doux et savoureux souvenir d’icelle renaquit d’outre-tombe.
Il se souvint d’elle, alors que son paternel le traînait lui ainsi que ses convives, en d’interminables conquêtes de ses garennes. Il avait souvenance de sa gentillesse, de son empathie, de son dévouement mais surtout, de son abnégation pour lui, alors que personne ne lui avait demandé quoi que ce soit. De l’amour, assurément, lui insufflait à l’époque d’agir ainsi, mais le plus fascinant c’est qu’elle calquait la moindre des attentions pour Louis, à tous les autres enfants. Comme le torrent d’une rivière déliée d’un barrage, des passages d’Isandre en sa mémoire affluaient de parts et d’autres. Certes, dans la majorité de ces songes du passé, Louis jouait rôle de la victime, mais dans tous les cas, Isandre se montrait bonne, attentionnée et plus encore, une confidente des plus précieuse.
« Et c’est là que j’l’ui ai dit : Hey ! Tu voudrais pas astiquer ma pine, que j’ôte ton casque à corne?! » Gueula un des soudards, le gosier bien plein de nourriture à moitié mastiquée, entraînant du coup l’assemblée à s’esclaffer comme des bons … Et un Louis qui ne comprenait ab-so-lu-ment que dalle et qui préféra plutôt, prendre la poudre d’escampette dans l’espoir de retrouver sa jadis gardienne.
Déambulant au travers les rangs de tentes, cherchant à qui mieux-mieux au travers les ténèbres, celle qui lui apporterait un brin de lumière, force était d’admettre qu’elle s’était volatilisée. La lune seule, s’occupait désormais de guider les âmes errantes : on n’y voyait point à deux pas et ce n’était guère pour simplifier la tâche au régent. Heureusement, chaque histoire possède son lot de fortune, octroyant au cerf une rencontre fortuite qui saurait l’accommoder.
« Pardon. Je ne vous avais pas vu. » Lança la jeune dame, le regard léchant le sol soit de honte, soit de fatigue. Une paluche pourtant, docile et sereine, vint se nicher sur l’épaule frêle de la juvénile gaffeuse. Et avant qu’elle ne daigne soulever son délicat petit nez, Louis répondit sitôt fait : « Je ne vous connaissais pas si godiche! » « Lou? » En dépit des mots qu’il aurait pu lui témoigner, ses bras larges s’écartèrent afin de l’étreindre sans demander autorisation. Que s’eut été de son titre de Marquis ou d’ami précieux, il s’accorda cet écart de comportement et profita de sa présence pour lui faire comprendre comme elle lui avait manqué. La chose dite et bien dite, il s’éloigna légèrement, non sans un sourire avenant et emportant avec lui le bout de ses doigts qu’il pressa entre les dix siens. « Je suis navré, plus que quiconque vous méritiez d’être reconnue. » Louis pressa le bout de ses doigts d’une accolade plus candide, plus à la mesure de leur rang de sang bleu et des yeux, espérait qu’elle lui offre son pardon.
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| | | Isandre d'Ambrois
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| Sujet: Re: Le souvenir commence avec la cicatrice | Louis de Saint-Aimé | Fini Ven 29 Déc 2017 - 23:10 | |
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Il y a onze années de cela, c’était elle qui encerclait les enfants de ses grands bras. Aujourd’hui, aussi soudain qu’inattendu, c’était au tour de Louis de s’octroyer le privilège « d’être le plus grand » et de l’enlacer tendrement. Il y avait entre eux aucune gêne, aucune réelle frontière car il y avait tout simplement aucune ambiguïté. Là où ce geste pouvait être mal interprétée par plus d’une, aussi bizarre soit-il, Isandre y retrouva plutôt toute la tendresse qu’elle lui avait apporté durant son enfance. Finalement soulagée qu’elle ne soit pas complètement oubliée, c’était agréable de le retrouver et de se savoir toujours autant appréciée, malgré leur différence de rang. Par cette tendresse, il lui fit comprendre qu’elle avait sans doute apporté un peu de soleil durant son enfance, mais lui se devait de savoir qu’il fut l’un des nombreux rayons du sien. Sur quoi, elle n’hésite pas et se permit le même geste. C’est à cet instant qu’elle remercia Néerra de leurs octroyer ce petit moment d’intimité, cachés entre les nombreuses tentes du campement Berthildois. Au grand jamais n’aurait-elle pu s’exprimer ainsi en présence de son père, ou même de quiconque d’autre. Car à ses yeux, l’homme qu’elle enlaçait restait le petit bonhomme qu’elle avait toujours connu, mais au regard d’autres, il était avant tout un Marquis et célibataire, qui plus est. Là où les convenances l’avait empêchée de rester auprès de lui, un peu plus tôt dans la soirée, cette fois-ci, il n’y avait quiconque pour attester de quoi que ce soit, alors pourquoi ne pas en profiter et s’autoriser de si belles retrouvailles ?
A ses excuses, la jeune femme ne put répondre qu’un franc sourire, laissant ses doigts se laisser emporter par ceux du petit Louis.
« Cela fait si longtemps… et vous n’étiez encore qu’un enfant à l’époque de notre dernière rencontre. » Lâcha-t-elle finalement, sur un ton tendre qu’on lui prêtait souvent. « Ne vous en voulez pas, Votre Excellence. Si mon père ne m’avait pas mandé ainsi, je n’aurais point hésitée à vous réciter la foule de bêtises que étiez capable de faire à neuf ans, cela vous aurait forcément guidé sur la bonne voie. » Se permit-elle de le taquiner, tout en espérant qu’il soit resté le même. Car pour rappel, onze ans s’étaient écoulés. Autant de temps pouvait vous changer n’importe qui… Elle-même ne se considérait plus la même jeune femme qu’à ses quinze années. Quel homme était donc devenu ce brave petit bout ? Sans doute n’aurait-elle point de réponse tout de suite concernant sa personnalité, autant elle pouvait déjà se faire une idée physiquement. On ne pouvait le nier, Louis était devenu un homme grand et plutôt bien bâti. On pouvait aisément deviner que ce fut par la voie des armes qu’il avait décidé de tracer sa route, devenant ainsi chevalier avant qu’il ne devienne le digne successeur de son Molosse de père.
Son visage avait également beaucoup changé -et heureusement, me direz-vous-, là où son regard resta le même, la pilosité du jeune homme, plutôt fournit depuis le début de la campagne le vieillissait légèrement, lui apportant ainsi la maturité nécessaire à son statut de régent du Berthildois. Il était donc bien loin d’être un petit faon comme l’avait décrit Théodomar.
La guerre, cependant, ne lui avait pas apporté qu’une simple barbe mais également bon nombre de blessures. Celles sur son visage attestaient d’un rude affrontement et Isandre, en bonne vieille gardienne, ne pouvait s’empêcher de s’assurer de la bonne guérison de celles-ci. D’une main, qui se libéra de celle de Louis, l’Ambroise vint tendrement agripper son visage, le penchant légèrement pour ainsi avoir la possibilité d’examiner toutes les plaies.
« Votre Excellence… est-ce que vous avez pensé à vous faire nettoyer vos plaies ce jourd’hui ? Non pas que cela me regarde… mais si vous désirez éviter une quelconque infection, il vaut mieux penser à nettoyer régulièrement. »
Le tendre moment étant passé, il laissa dorénavant place à l’inquiétude et la jeune femme ne pouvait s’empêcher de penser au bien-être de celui qu’elle avait tant choyé fut une époque. Se remémorant soudainement toutes les blessures qu’il s’était infligées, Isandre voulu le taquiner une nouvelle fois mais se retint au dernier moment. Il y avait des choses sur lesquelles on ne pouvait rire, et la guerre en faisait partie. Certes, bon nombre d’hommes l’appréciaient, la considérant comme un simple divertissement, un moyen de vengeance ou que sais-je encore ; mais l’Ambroise se doutait bien que Louis ne pouvait se figurer parmi ceux-là. S’il était là, à guerroyer, c’est qu’il y était contraint, elle ne voyait aucune autre raison possible… A moins qu’il ait changé à ce point, ce qu’elle n’espérait pas.
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| | | Louis de Saint-Aimé
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| Sujet: Re: Le souvenir commence avec la cicatrice | Louis de Saint-Aimé | Fini Sam 30 Déc 2017 - 2:01 | |
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Fichtre, le clair-obscur des torches et flambées éparses ne lui avait guère servit, lui qui crut le moment juste pour ne pas faire remarquer ses quelques estafilades. Point qu’il en tira de la honte, mais il en avait soupé de ces regards réprobateurs, venant à chaque occasion poignarder sa crédibilité de Régent. Que voulait-il de plus, qu’un suzerain qui participait à la bataille, aux côtés de la roture, faisant fi de son rang et des privilèges qui s’y rattachaient ? Ne pouvait-il point saigner, comme tout être normal ? Enfin quoi, tout le monde désormais pouvait bien y voir que son sang n’était pas plus bleuté que le leur, pardi! Et encore, cela ne sembla leur suffire.
À son faciès, des cicatrices il n’en restait désormais plus que les vestiges. Bien qu’elles furent closes, plus fines et qu’elles empruntaient le houleux chemin de la guérison, en quelques endroits de son visage, plusieurs reflets coloriés –bien que discrets- en teintaient le relief. Les douces caresses des jointures de son plus redoutable ennemi visèrent juste! Car plusieurs ennéades s’étaient écoulées et, à défaut de s’être débarrassé de la douleur, certaines marques plus tenaces que la mauvaise herbe persistaient envers et contre tous. Ce qu’elle ignorait en revanche, c’est que sous sa cotte de maille, sommeillait de plus hideuses balafres. Un souvenir de Valdrant qu’il aura avant longtemps, réussi à oublier.
« Il me plait de constater que vous avez su rester la même. Votre bienveillance naturelle suit de près votre sillage. Quant à votre question, si elle en est véritablement une, nulles inquiétudes à ce sujet, mes gens ne me laissent guère occasion de quitter le confort de mes appartements avant d’inspecter avec scrupules l’état de mes meurtrissures. » Assura le jeune Louis, un sourire affable affiché à son minois.
Ses billes de jade se déplacèrent sur la silouhette présentée devant lui, sans une once de gêne. Il désirait admirer la femme qu’elle était devenue et constater les traits qu’elle avait emportés avec elle dans l’adolescence. Ses mires, indubitablement, ses bonnes manières et … son attraction pour l’ébène. Du plus loin qu’il se souvint, elle s’était toujours affublée de ces sombres teintes, se tenant –pour les fois il la vit- à l’écart des pigmentations plus vives. Quelle que fusse la raison qui la portait à arborer d’aussi tristes étoffes, Louis n’en avait cure. Car au fond, elle était mignonne et force était d’admettre, que ponctuée de jais ou point, elle était adorable.
« Me tiendriez-vous compagnie, si je vous le demandais ? Je me suis senti tout juste revigoré d’une énergie seconde et, la nuitée à peine ne s’est amorcée. Alors, dites-moi ? »
Ainsi, c’est à son bras qu’elle put s’y ancrer afin de déambuler ci et là dans le vaste et large campement militaire. Au travers les dédales de tentures, il leur fallut nombres de minutes pour fausser compagnie au barnum nocturne, mais enfin, ils trouvèrent un endroit propice à la prospérité du calme. Quelques carrioles seulement abritaient certaines bleusailles, ainsi qu’une dizaine de chevaux dociles, s’abreuvant à grande lampées dans leurs boxes improvisés.
« S’il m’est possible d’être totalement franc, Isandre … Rien au monde en ce moment ne saurait me rendre plus jouasse que d’avoir de vos nouvelles, néanmoins … Je ne peux taire ma curiosité, voir même ma cuisante envie de vous questionner quant à votre rôle en ce campement. Votre paternel aurait-il omit de vous expliciter les atrocités auxquelles vous vous exposez, ici ? » Louis patienta un instant, question de voir comment allait-elle réagir, lorsqu’il toisa ses mires d’un bleu azuré.
« Vous savoir ici à mes côtés entretient comme peu de choses ma bonne humeur, seulement … Je doute être en mesure de museler mes inquiétudes quant à votre sécurité. Ne seriez-vous point plus à vos aises, si vous retrouviez le confort de votre castel, mon amie? »
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| | | Isandre d'Ambrois
Humain
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| Sujet: Re: Le souvenir commence avec la cicatrice | Louis de Saint-Aimé | Fini Sam 30 Déc 2017 - 18:34 | |
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« Père n’a point omit de m’expliquer ce que je verrais ici, Votre Excellence, au contraire, il m’a emmené en campagne pour que je sois l’une des témoins privilégiés de toutes ces atrocités que l’on peut y rencontrer. »
Isandre se doutait bien qu’un tel sujet viendrait tôt au tard sur le tapis. Une femme en compagne, cela ne pouvait être que soit une chef de guerre telle que la Comtesse d’Arétria ou encore la Baronne d’Alonna : toutes deux en charge de leurs pays ; ou alors, cela ne pouvait être que l’une des nombreuses catins qu’on voyait souvent gambader seins nus sur le camp. Isandre n’était rien de tout cela : simple fille d’un vavasseur du Marquis, il n’y avait finalement aucun échelon plus bas si ce n’est la cousine germaine au 4ème degré d’une noblesse sans terre.
Mais à une question, il fallait bien une réponse. Malheureusement, l’Ambroise elle-même avait du mal à cerner les décisions de son père, elle ne pouvait décidément qu’interpréter celles-ci. Se devant d’y répondre intelligemment, sans détériorer -la déjà très faible- réputation qu’avait Théodomar auprès du cerf, la jeune femme prit soin de lui divulguer son point de vue, espérant que cela suffira à soulager les inquiétudes du Marquis.
« Nous avons perdus ce que nous avions de plus cher lors de la guerre civile qui envoya bon nombre de Berthildois en Oësgard. J’y ai perdu un fiancé mais également un frère ainé. Là où pour moi, ce n’était qu’un frère, pour Père, c’était son seul héritier mâle. Depuis le décès d’Agelric, Père n’a cessé de me former à la gouvernance d’une terre, si petite soit-elle, tout en refusant pertinemment tout option d’épousailles de peur de voir son héritage quitter la lignée des Ambrois. Ce n’est qu’en l’an 5 de notre cycle que nous pûmes reprendre espoir en accueillant un nouvel héritier mâle au sein de la famille, un héritier qui pourra reprendre les rênes des seigneuries familiales d’ici une quinzaine d’années. Et là où je pensais enfin être libérée de toutes ces potentielles obligations, il s’avère que Père se trouve être un homme extrêmement prévoyant. »
L’Ambroise fit une légère pause, le temps de laisser son regard voguer jusqu’aux prunelles émeraude de son interlocuteur.
« Je le soupçonne de craindre pour sa vie. De ne pas être capable de former son seul fils lorsque celui-ci sera en âge de l’être, alors il a décidé de me former moi, pour que je puisse un jour lui transmettre tout ce savoir. Et... parmi les connaissances requises pour devenir un bon seigneur, l’art de la guerre y est bien important, vous ne croyez pas ? »
Soupirante, Isandre délaissa ainsi le joli regard de Louis pour se remettre à fixer l’horizon.
« Alors oui, au départ, je n’étais point très enthousiaste à l’idée de l’accompagner en campagne, de me confronter à toutes ces horreurs et surtout de craindre constamment pour ma sécurité. Mais depuis, j’ai changé d’avis. Je me rends compte que les femmes peuvent se rendre utiles et notamment en terme de soins. » Se permettant un petit rire, amusée de ce qui allait suivre, Isandre s’autorisa d’ajouter : « et même si les hommes sont trop fier pour l’avouer, ils sont bien content de se faire soigner par une femme plutôt que par un prêtre ne possédant aucune délicatesse. »
A question posée, réponse fournie, Isandre se voyait être extrêmement touchée que le petit Louis s’inquiète tant pour sa sécurité. « Vous pouvez cesser de craindre pour moi, Votre Excellence. Je dirais même que c’est à moi, dorénavant, de craindre, à chaque instant... pour vous, Louis. »
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| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Le souvenir commence avec la cicatrice | Louis de Saint-Aimé | Fini Sam 30 Déc 2017 - 19:39 | |
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Les secrets et les astuces reliées à la guerre seraient donc bel atout pour le seigneur en devenir ? Louis tout à coup, eut désiré qu’on lui en touche quelques mots avant qu’on lui ait confié les bottines de la régence, car ce jourd’hui, pas plus qu’hier, Louis ne pouvait guère se targuer d’en maîtriser les subtilités. Veinard qu’il fût –ou point- c’est de la pratique que Louis put approfondir ses connaissances en la matière. Bellement entouré d’une flopée de conseillers, les décisions à prendre ne pouvaient qu’en rares occasions s’avouer être les mauvaises. Un jour peut-être, aurait-il la possibilité de diriger de lui-même et qui sait, d’imposer son savoir-faire à ces éloquents conseillers.
« Toute suite, il me déplaît de vous contredire, mais je ne partage guère votre avis quant à la question du savoir-faire d’un Seigneur en rapport à la guerre. J’entends qu’il semble être naturel pour ceux qui gouvernent d’arborer également le chapeau du chef de guerre, mais en aucun cas la chose fût déclarée essentielle. D’un bout à l’autre du pays Berthildois subsiste des hommes qui ont mûri au travers la guerre et qui enchaîne à leur expérience nombres de batailles. C’est de ces hommes, conçus à cet effet qu’il faut s’entourer. Aliénor d’Arétria s’est certes montrée intrépide à vouloir tenir entre ses dix doigts les rênes de son ost –alors que ses compétences en la matière étaient discutables-, mais en rien la chose se montra essentielle. » Point un sermon, mais pratiquement, afin qu’elle comprenne que, si elle désirait, elle pouvait tout aussi bien servir l’intérêt de ses terres les miches chaudement posées au siège de son paternel. Mais enfin! Elle faisait bien ce qu’elle désirait, le cerf de Sainte-Berthilde n’allait tout de même point cracher sur de l’aide si bonnement offerte et qui plus est, d’une qualité sans pareille.
Leurs pas ralentirent, jusqu’à ce qu’ils arrivent à l’endroit désiré : une carriole dont l’assise était disponible à l’arrière du char. Tout bonnement, d’un geste leste de la main, il l’invita à s’y asseoir et à son tour, de venir la rejoindre. Ainsi disposés, ils pouvaient librement observer l’horizon qui pointait vers la lumineuse et imposante Christabel.
« La fierté aura raison des hommes. » Assura-t-il d’un demi-sourire, comme si le fait le concernait un peu aussi. « Hélas, ce n’est qu’une fois qu’ils sont percés d’une flèche ou d’un carreaux d’arbalesterie qu’ils s’en rendent majoritairement compte. Au moins pouvons-nous nous compter chanceux d’avoir au Berthildois des femmes suffisamment forte de caractère pour insister et faire fi de leurs caprices. » Son sourire cette fois s’étira un iota de plus, s’amusant lui-même de ce constat, alors qu’il se remémora un ancien souvenir de sa compagne.
« J’ai souvenance de cette fois d’ailleurs, ou vous aviez sût tenir tête à mon paternel, alors qu’il vous accusa d’avoir fait tomber d’un pommier un fruit sur sa caboche. Il vous en avait coûté cher à l’époque … Mais j’ai toute suite sut que vous étiez de celles qui ne supportait les injustices et qui avait à cœur la sécurité de vos petits protégés. À mon souvenir, c’était Grégoire qui avait lancé la pomme dans les airs et qui avait ricoché sur mon père, n’est-ce pas ? » Plus qu’un rire cette fois, un rictus légèrement étouffé s’échappa d’entre ses lèvres, comme s’il lui plut de se moquer un peu de feu son père, lui qui ne riait qu’une fois tous les cycles…
« Et de cette-fois où vous vous étiez glissée dans ma tente, alors que mon père interdisait quiconque d’y pénétrer, quand nous campions dans la vaste forêt de Saint-Aimé. Les ratons et les ours guettaient et juste à m’imaginer l’un d’eux tenter de faire passer leur vilaine patte sous le pan de la toile … J’étais terrorisé! Je crois bien m’être endormi dans mes urines, fichtre. Heureusement que vous étiez-là, tout de même. »
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| | | Isandre d'Ambrois
Humain
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| Sujet: Re: Le souvenir commence avec la cicatrice | Louis de Saint-Aimé | Fini Sam 30 Déc 2017 - 23:48 | |
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Leur discussion sur les arts de la guerre fut bien vite mise à la trappe, et c’était tant mieux ainsi. Isandre n’avait en réalité aucune réelle opinion sur ce qu’elle venait de raconter, la manœuvre n’était que de le détourner de l’initiative de son père ; ce qui était chose faite, dorénavant.
Assise aux côtés du Marquis, le regard d’icelle ne pouvait se décrocher de la cité flamboyante qui se trouvait devant eux. La vue aurait pu être des plus romantique, magnifique, si ce n’est magique. Mais l’Ambroise sentit l’air s’alourdir brusquement lorsque le petit Louis lui rappela à quel point elle aimait défendre les injustices.
A la lueur des deux lunes, quiconque aurait pu aisément distinguer que ses pupilles se mirent à miroiter. Comment pouvait-on bien se croire assez apte à défendre les injustices quand on se trouvait assis là, devant la plus indéfendable d’entre elles : une cité assiégée?
L’oreille n’entendit aucun bruit, aucun son venant de cette belle imposante qui malgré la nuit noire entendait bien faire savoir aux dieux qu’elle existait bel et bien. Mais Isandre n’avait pas besoin d’entendre pour imaginer. Ses yeux serpentèrent entre les ruelles pour finir sur la plus haute partie de la ville ; le Castel où se cachait un homme, du même sang que l’ogre du Médian, du même sang que celui qui n’hésita point à arracher milliers de vies plongées dans leurs sommeil, du même sang que tous ces nobles qui s’estimait posséder droit de vie ou de mort sur les âmes que pouvaient abriter une cité. Des centaines, des milliers… tous se retrouvèrent au creux d’une main qui pouvait les faire prospérer mais aussi périr d’un simple geste. Après un bref aperçu d’un seigneur du même sang… bleu que n’importe quel autre noble, Isandre se voyait dorénavant parcourir les remparts. Ces hommes, armés, fixant l’armée de milliers d’autres soldats campant là, à quelques centaines de mètres de leurs « chez-soi ». Que pouvait donc bien se cacher derrière ce courage extrême dont ils nous faisaient le spectacle ?
De l’honneur ?
Mais de l’honneur pour quoi ? De l’honneur pour qui ? Pourquoi l’honneur pour soi était-il si tabou ? Pourquoi pas honneur à la vie ? Isandre en avait vu des atrocités durant cette campagne, non pas seulement des blessures légères comme profondes mais également bon nombre d’injustices. Des pillages de villages, des paysans dont le souffle fut fauché. Pour qui? Pour quoi ? Quelques babioles ? De la nourriture ? Qu’avaient-ils donc fait, ces gens, pour mériter cela ? Si ce n’est que de vivre paisiblement sur la terre d’un félon, vivre au creux d’une main gangrenée ?
- Défendre les injustices… Vaste blague désormais.
Se disait elle, elle qui devait normalement se trouver dans le camp libérateur, celui des sauveurs ou des gentils, appelez cela comme vous le voulez. La réalité en était malheureusement bien éloignée.
Le regard finit par tomber, laissant son ouïe reprendre le dessus sur son imagination. La voix de Louis revint la quérir d’un long voyage, celui-ci semblait bien plus emprunt à la joie qu’icelle. Néanmoins, le voir ainsi sourire, ou même rire, ne pouvait apporter que du baume au cœur meurtri de la belle Ambroise. Il sut même lui arracher un léger sourire lorsqu’il évoqua l’épisode de la forêt.
« Pourquoi croyez-vous que je m’habille si sombrement ? C’est uniquement pour pouvoir me faufiler là où je le désire. » Répliqua-t-elle, enchainant sur les joyeusetés que le petit Louis avait entamées.
Cette conversation fit surtout comprendre à Isandre que l’enfance était un bien précieux, qu’il fallait la savourer à pleines dents, ne pas en perdre la moindre miette, car une fois celle-ci achevée, on se retrouva vite à l’envier à nouveau, tant les épreuves de la « vie adulte » pouvait vous détruire le plus robuste des hommes.
L’Ambroise, à l’écoute de ses souvenirs, se mit à repenser aux siens. Se levant soudainement, ses mains vinrent agripper l’un des poteaux tenant le toit de la carriole. Se laissant légèrement tomber, son regard ne se tourna point cette fois-ci vers la cité, mais vers le ciel étoilé.
« Vous souvenez-vous également des constellations que je vous avais apprise, votre Excellence ? » Le questionna-t-elle alors, se remémorant toutes ses apprentissages. Mais quelle que soit la réponse qu’elle obtiendrait, Isandre n’en serait point satisfaite. L’Ambroise voulait revivre cela avec le grand Louis qu’il était devenu. « Venez ! Suivez-moi ! » S’enjoua-t-elle en lui agrippant l’une de ses main, l’entrainant par l’échelle menant au toit. Sans doute avait il comprit là où elle voulait en venir, couchée de tout son long, dos au toit, regard tourné vers le ciel, bras tendu vers celui-ci, reliant de ses doigts de nombreuses étoiles colorées que comptait ce beau ciel étoilé.
Dernière édition par Isandre d'Ambrois le Mar 2 Jan 2018 - 21:55, édité 4 fois |
| | | Louis de Saint-Aimé
Humain
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| Sujet: Re: Le souvenir commence avec la cicatrice | Louis de Saint-Aimé | Fini Dim 31 Déc 2017 - 2:00 | |
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Le mot « justice » était en vérité un fin caméléon, prenant à chaque énoncée une nouvelle forme ainsi qu’une interprétation différente. En bout de ligne, la justice d’un était l’injustice de l’autre et en rares occasions seulement icelle se retrouvait unanime pour tous. Ici, d’innocentes âmes seront forcés à l’exil jusqu’au Royaume de Tari, alors qu’en vérité, icelles n’avaient de rôle à jouer dans cette rixe opposant le Nord et le Médian. Christabel couvait de fol dingos de félons qui sans se soucier un moindre instant de sa populace, en sacrifierait la totalité pour une chance, unique et minime de résister au brutal assaut du septentrion. En ce fait établit, se devaient-ils d’obtenir l’absolution pour leurs crimes, que pour la seule et bonne raison qu’ils usaient d’innocentes personnes en guise d’égide ? Bien évidemment que non et pour le prouver, même le plus bon, bienveillant et cordial des nobles s’était engagé à enrayé une bonne fois pour toute ces fils de chacals, qu’importait le coût d’un côté comme de l’autre des camps.
« Adoncque! Seriez-vous à temps perdu de ces siphonneux de larrons ? Il me sembla aussi; j’avais peine à comprendre votre abnégation en ce qui attrayait vos atouts. Discrète et charmante à la fois, deux qualités prédominantes pour cet estimable métier. » Dit-il en pince-sans-rire, le coin des lèvres retroussé en guise d’amusement.
C’est que la chose avait un peu d’ironie, puisque d’une part c’était incontestable : l’Ambroise avait tout pour plaire à l’œil et, c’était bien connu, les plus adroits resquilleurs trompaient leurs proies par de beaux sourires et d’inspirants roulement de hanches. D’une autre part, elle faisait généralement profil bas, ce qui rehaussait son côté furtif. Mais de la voir seulement procéder à un vol à la tire, cela était impenssable et la blague venait principalement de ce fait. Car avant de la voir s’adonner à d’aussi malhonnêtes entreprises, il serait plus plausible d’affirmer apercevoir la Damedieu se dandiner le derche. Un gloussement plus tard, elle l’entraîna à la cime de la carriole, là où s’exposa plus librement une toile infinie de lucioles célestes.
D’une humeur enfantine ou nostalgique, elle se laissa aller et s’étendit de son long sur le bois du char, afin de pouvoir librement épier ces lointaines lanternes lumineuses. Louis, quant à lui, préféra s’asseoir et cramper son cou vers les cieux, respectant une certaine distance entres eux. Voilà sans doutances une différence du petit et du grand Saint-Aimé ; le respect infini qu’il maintenait envers la gente féminine. Et heureusement pour elle, elle pouvait se compter chanceuse de profiter de l’actuel Louis, car avant son passage aux Trois-Murs d’Alonna, c’est sans équivoques qu’aurait débuté et se serait achevé leur conversation en d’interminables baragouinages. « En quelles circonstances aurais-je désapprit ces brillantes leçons? »
Ainsi, le cerf leva le doigt vers les cieux, y dessinant à peu près un croquis avant d’annoncer d’un timbre de voix incertain : « Voilà la casserole … Et le lièvre, il me semble. Oh, et la louche! » Tenta-t-il vainement d’énoncer, comme pour se sortir d’un embarra qui n’avait guère lieux d’être. Non, dire vrai, il n’avait pas le moindre souvenir de ces croquis célestes. À bien y penser même, s’était-il seulement attardé à les admirer, depuis leur dernière rencontre ?
« Cela me semblait bien intéressant à l’époque … Aujourd’hui hélas, j’en viens à me demander si je n’ai pas perdu mon temps à les réciter. » Sitôt dit, il se soumit inconsciemment à introspection brève et concise de soi-même. À peine, il venait de questionner la raison de sa venue sur le champ de bataille. N’aurait-il lui-même pas eut intérêt à le faire, lorsqu’il était temps, plutôt que d’admirer la voûte céleste ? Subtilement, son poitrail se souleva en un soupire las, puis du coq à l’âne il affirma :
« Vous faites bien de vous préparer à gouverner, Isandre. Car les Dieux souventefois, nous cachent une destinée qui nous échappe. Et avant que l’aube ne vienne, on vous propulsera Seigneure de vos terres, alors vous serez contrainte à être fin et parée, car vos gens n’en attendront pas moins de vous. »
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| | | Isandre d'Ambrois
Humain
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| Sujet: Re: Le souvenir commence avec la cicatrice | Louis de Saint-Aimé | Fini Dim 31 Déc 2017 - 18:11 | |
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Isandre éclata d’un franc rire. Non pas un rire moquer, mais un rire des plus cristallin à l’énonciation des sois-distantes constellations qu’elle lui aurait apprise. L’Ambroise se doutait un peu que ses enseignements ne lui avaient point marqué l’esprit. A son souvenir, celui-ci préféra s’amuser à inventer des formes célestes rocambolesques, telles que des armes, des chevaliers ou encore des animaux en tous genres plutôt que de retenir ce qui aurait pu lui servir. Se relevant, la jeune femme vint s’asseoir aux côtés du grand Louis, à bonne distance. Ses jambes, pendouillant dans le vide, vinrent se croiser sous sa robe de laine sombre.
« Vous n’avez point perdu votre temps, Votre Excellence. Cela vous aura néanmoins permis de vous évader, le temps de quelques heures. Mon but premier n’était pas de faire de vous un savant, mais de vous apprendre à savoir reconnaître quelques-unes d’entre celles qui auraient pu vous servir à vous guider la nuit. » Isandre fit une légère pause, souriante à souhait avant de se permettre une boutade : « du coup, si d’aventure vous vous perdiez, essayer donc de retrouver la constellation de la louche pour vous guider. »
Mais trêve de plaisanteries, voilà que le Marquis se voulait à nouveau sérieux. La jeune femme le regarda studieusement, essayant de comprendre pourquoi il était soudainement si las.
« Je connais l’importance de cette préparation, Votre Excellence, c’est bien pour cela d’ailleurs que je ne rechigne point à la suivre. Je sais à quel point la destinée pour nous être défavorable, je l’ai déjà croisée à de nombreuses reprises et sans doute la croiserais-je maintes fois encore. Mais je ne peux m’empêcher d’espérer que celle-ci se montre enfin plus clémente et m’accorde ce que je désire réellement. » Enchainant directement, sur un ton qui se voulait bien plus doux. « Mais j’ai cette impression que vos mots ne sont point là uniquement pour me conseiller… Que vous arrive-t-il, Louis ? »
Tristement, un sourire s'étira pour la rassurer. Louis n'avait jusqu'à maintenant profité d'aucuns moments de confidence. Et pour cet homme, qui avait pris pour habitude d'alléger le fardeau qui pesait en son cœur en se livrant à sa cadette, la chose se montra pénible. « J'exècre le fait d'être dans l'obligation de me tenir là, en chef de guerre, alors qu'aucune autre envie me plairait d'avantage que de faire cesser séance tenante ces massacres. »
Isandre avait vu juste, il n’y avait pas que son propre cœur qui était meurtri à cause de ces atrocités. Mais savoir que celui de Louis souffrait autant que le sien lui rendait soudainement la nuitée bien moins agréable.
« Ne portez point tout ce fardeau sur vos épaules, Louis. Ce n’est pas comme si l’on vous avait laissé le choix de participer ou non à cette guerre. La fonction de régent est bien moins indépendante que celle de Marquis. Vous devez vous efforcer de l’obtenir et au plus preste pour justement avoir enfin le choix de vos actions. Vous pouvez aisément commander vos hommes, mais ceux-ci sont loin d’être de simples marionnettes. Vous ne pouvez espérer qu’ils suivent vos idéaux comme vous ne pouvez espérer non plus que le sénéchal du Roy partage votre fadeau.»
« Tout ce que vous me dites fait son sens, ceci je le sais. Et vous n'êtes d'ailleurs point la première à tenter de pallier à ce malaise qui me tenaille depuis les premières avancées militaires. Je dois simplement apprendre à vivre avec les choix que j'ai empruntés. Au final pourtant, des innocents mourront et pour cela, je ne peux hélas rien n'y faire. La guerre, vous me direz, n'est jamais dissociée de cette fatalité ... J'ai quand même préservé quelques espoirs, lorsque Beltrod s'est rendue. À cette époque je m'étais dit : et si tout le Médian en faisait autant ? » Louis étira les lèvres, en un sourire niais. « Cela aussi, j'en tenté de la préserver avec le temps. Mon innocence de jeune garçon. »
C’est en l’écoutant attentivement qu’Isandre eut enfin l’une des réponses qu’elle cherchait depuis si longtemps ; jamais ne sera-t-elle prête à gouverner une terre, quel que soit sa taille si de telles décisions étaient à prendre. « Vous ne pouvez point sauver tout le monde, personne ne le peut si ce n’est les dieux. Mais au moins, une fois Marquis, vous pourrez privilégier la voie diplomatique à celle des armes, et emprunter cette dernière qu’en cas de stricte nécessité. Mais surtout, Louis, ne perdez point complètement votre innocence, je vous en prie, c’est ce qui fait sans conteste de vous un bon régent, et donc un bon Marquis en devenir. »
Louis n'en trouva que peu à rajouter, si ce n'est qu'un sourire débordant de sympathie. Elle avait beau tenir sur ses épaules l'équivalent d'une once de ses responsabilités, il n'en resta guère moins qu'avec ce détachement, ses conseils s'en voyaient d'autant plus avisés.
Ils continuèrent encore de discuter aussi librement qu’ils pouvaient se le permettre avant de se quitter respectivement, consacrant ainsi le restant de la nuit à un repos bien mérité.
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