Un roi à Diantra [rp open bar]

En la dixième année du onzième cycle,
Troisième ennéade de Verimios - premier mois d'été,
Le septième jour...

Selon la coutume observée depuis des temps immémoriaux, le roi demeurait hors les murs de Diantra la veille et la nuit précédant son couronnement. Le jour venu, il s'asseyait dans la Cathèdre de Sainte-Deina, un antique siège de pierre conservé dans le grand temple, et, ainsi porté, pénétrait cinq fois dans la ville sous l'acclamation du peuple et des chevaliers - cinq fois pour les cinq dieux. Ainsi les hommes et les dieux reconnaissaient-ils son autorité sur la cité.

Bohémond étant encore trop jeune pour être couronné, Roderik ignorait ce que prévoyait la coutume lorsque le roi, un enfant de trois ans et demi, rentrait à Diantra deux ans après l'avoir fuie sous la poussée de l'une des pires rébellions qu'ait connu ce royaume.

Quoique le pouvoir royal ait été effectivement exercé en son nom à Diantra pendant un an avant que n'éclatent les troubles, Bohémond revenait aujourd'hui presque comme un étranger. Le peuple de Diantra, ce même peuple qui avait sur les mains le sang de Trystan l'Aveugle, l'avait oublié. Les hommes l'avaient oublié ; le clergé également. Une ancienne haute-prêtresse de Néera avait tenté de faire couronner un usurpateur ; quant à l'actuelle, elle n'avait jamais levé le petit doigt pour Bohémond, mais avait de bonne grâce accepté tous les cadeaux que les rebelles lui avaient servi sur les biens volés à la couronne. Autant dire que les retrouvailles du roi et de sa ville évoquaient un couple raté tentant de se rabibocher malgré l'infidélité chronique de l'un des conjoints. Cela serait douloureux, chargé de reproches, mais, d'une certaine façon, il faudrait trouver une place pour le pardon tout en prévenant l'infidèle que son écart serait le dernier.

« Place ! Faites place à Sa Majesté ! » s'égosillait un héraut apostrophant la foule à grands coups de postillons.

Il avait imaginé trouver une cité bruyante, Roderik la trouva étonnamment calme. Asphyxiée par la présence des compagnies royales, des ducs, marquis, comtes, barons et de leurs maisonnées, Diantra dégueulait de monde, à tel point que même dans les bouges les plus mal famés les nobles les moins aisés se mêlaient aux bélîtres. Diantra grouillait, oui, mais il régnait en la cité une atmosphère atone. Le soleil d'été avait beau irradier les places de sa chaleur, les visages étaient gris. Diantra ressemblait à cette épouse volage baissant tristement la tête au retour de son mari cocu ; honteuse, mélancolique, résignée. Mais les masses trouvaient malgré tout la curiosité de venir se précipiter aux abords de la procession qui traversait la ville et remontait la colline en direction du Palais Royal, tandis que d'autres observaient le spectacle du haut de leur fenêtre. Tout le monde espérait voir ce roi que l'on avait si mal aimé, si mal défendu. Peine perdue ; installé à l'abri dans un carosse aux rideaux tirés, le roi restait à l'abri des regards et de toutes les tentations crapuleuses. Seul apparaissait Roderik, chevauchant en armure complète au-devant du carosse, lui-même entouré d'une cohorte de chevaliers à la mine patibulaire. La procession regroupait les éléments de cette cour en exil qui s'était agrégée au fil du temps autour de Cléophas d'abord, puis de l'Arétan ; des Diantrais, des Scylléens, des Soltaris, des Mervalois. Tous de bons pentiens dont la loyauté avait été mise à l'épreuve ces deux dernières années. Désormais, où allait le roi était chez eux.

Au fur et à mesure de la grimpée, la foule passa de dense à clairsemée tandis que les espaces s'élargissaient. Les rues se faisaient moins encombrées, les masures cédaient le pas à des hôtels aux toits hauts et aux façades ouvragées, tandis que la mise des passants gagnait singulièrement en qualité. Les vieillards édentés qui tout à l'heure tendaient leurs bras décharnés vers le carosse royal avaient laissé place à des nobles en pourpoint ou armures, l'épée ceinte au côté et au regard circonspect. Il y avait là des Nordiens, beaucoup de Nordiens ; Roderik, qui n'en avait plus vu un seul depuis belle lurette, ne s'y trompait guère. Telle une ombre menaçante, ils se tenaient là en rappelant par leur présence que la reprise de Diantra était principalement de leur fait. Au cortège se joignirent peu à peu moult chevaliers et dames de tous bords, suivant le roi gravissant la colline.

Puis apparut la plus haute sphère, où s'élevaient majestueusement le Temple de Sainte-Deina et le Palais Royal des Dômes, dont les toits et les hautes tours crevaient le ciel d'un bleu azur sans nuages. Le Grand Chancelier du Royaume s'arrêta, imité par son escorte de chevaliers, par le cocher du carosse de Sa Majesté et par l'ensemble de la maisonnée du roi qui suivait la procession. Il prit le temps de contempler ces hauts édifices, lui qui découvrait Diantra pour la première fois. Faire face au Palais des Dômes, demeure des rois Fiiram, lui procurait la même sensation que celle d'un vieux mythe prenant subitement corps et vie sous ses yeux. Une façade encore noircie témoignait des affres de la rébellion mais, même défraîchi, même gardé par la soldatesque des marches du nord, le palais royal restait le palais royal.

Lentement, le carosse poursuivit sa route pour l'achever au milieu de la cour intérieure. Il s'immobilisa, ses roues s'enfonçant dans le gravier, tandis que Roderik descendait de selle. Le Grand Chancelier sentit peser sur lui tous les regards ; nordiens, médianais comme suderons ou purs diantrais, on le jaugeait tant qu'il dut réprimer un frisson. La porte du carrosse s'ouvrit, et un valet s'empressa de se jeter sous l'ouverture, à genoux et le dos courbé pour faire office de marchepied. Le roi Bohémond, silhouette minuscule à peine visible sous les étoffes blanc et or que le soleil faisait briller comme une nuée d'étoiles en plein jour, en descendit, tenant la main d'une superbe femme aux cheveux clairs, au teint sombre et aux rondeurs à damner un saint. Bohémond s'avança comme il le faisait souvent, avec une indifférence totale pour tout ce qui se passait autour de lui, comme si la nuée de nobles rassemblés aux quatre coins de la cour - et tenus à respectueuse et prévoyante distance - n'étaient pas venus l'observer.
Sans attendre de voir si l'auditoire appliquerait de lui-même le protocole, Roderik mit un genou en terre, ainsi qu'il convenait de le faire en présence de son roi.

Sa voix résonna alors dans la cour :

« Ce jour demeurera dans les chroniques comme celui où Sa Majesté est rentrée chez elle. Honneur à vous, messeigneurs, qui avez rendu cela possible, avec la Grâce de DameDieu ! Gloire à Bohémond Premier, le roi de tous les Hommes ! »

Le voyage s’était passé sans encombres ; Victoria avait opté pour une jolie croisière sur le fleuve Garnaad, préférant le roulis léger aux nombreuses vibrations qu’un voyage en carrosse pouvait bien offrir. Et puis, le Roy s’en allait à retrouver son Palais, son Chez-lui, il était urgent de se mettre en route et de perdre le moins de temps possible. Les récents évènements, qu’ils soient Soltaris ou Ydrilottes avait poussés la Comtesse à subir un emploi du temps des plus chargé. Ce voyage de trois jours était l’occasion de se reposer mais surtout à se préparer : Diantra fourmillait de nobles venus de tous les coins possibles et imaginables du Royaume, il y aurait des nordiens, des médianais et des langencins. Les rencontres allaient être fort nombreuses et elle espérait, fort intéressantes. Il y en avait une, d’ailleurs, qu’elle attendait avec impatience : son homologue missédois se trouvait également à Diantra. Une femme, célibataire surtout, qui pourrait se montrer être un parti envisageable pour son frère, Melkhart.  

L’arrivée à Diantra se fit en la septième journée de la troisième ennéade, à l’aube. Les nordiens et leurs ostes avaient déjà envahit la grande cité, offrant ainsi en spectacle toute la puissance nordique.

Une fois en ville, Victoria jeta un œil indiscret à chaque détail, à chaque blason qu’elle croisait. Et elle ne fut pas en reste : le nombre de maisons présentes était impressionnante. La haute ville, l’hôtel particulier, l’installation de ses bagages, tout se fit plus ou moins rapidement. La comtesse ne resterait que quelques jours et il était important de mettre chaque heure, minute ou même seconde au profit de différentes rencontres. Et puis le Roy bon sang ! Il était en chemin !

A la hâte, la voilà dorénavant dans la cour du palais, à attendre tranquillement l’arrivé du divin carrosse. Elle était entourée d’autres nobliaux et n’avait pas forcément cherché à se mettre au-devant, préférant au contraire rester en retrait. Accompagné de son fidèle serviteur, Gregorio et de son frère, Melkhart. Victoria laissa trainer discrètement son regard sur les visages présents.

« Quand croyez-vous que sa Majesté arrivera ?
- Très bientôt, j’imagine. » Répondit-elle avec un léger sourire.

Et l’attente ne fut effectivement pas très long : le carrosse arriva avec à sa tête un homme qu’elle connaissait dorénavant trop bien. Victoria ne put s’empêcher de grimacer à sa vue avant que son visage ne finisse par rayonner à la vue du petit Roy qu’elle apercevait pourtant difficilement vu le nombre de têtes qui se trouvaient devant elle.  

« Ce jour demeurera dans les chroniques comme celui où Sa Majesté est rentrée chez elle. Honneur à vous, messeigneurs, qui avez rendu cela possible, avec la Grâce de DameDieu ! Gloire à Bohémond Premier, le roi de tous les Hommes ! »

C’est en entendant ces mots que la situation s’éclaircissait : bon sang, il y avait décidément beaucoup trop de nordiens et pas assez de Suderons. Pas de comtesse d’Ydril, pas de Baronne d’Ysari, et la duchesse ? Ou était-elle ? Victoria se mit à la chercher du regard mais ne la trouvait décidément pas. Peut-être était-elle cachée dans la foule, sa petite taille ne l’aidant pas à se faire apercevoir. Néanmoins, Victoria espérait réellement ne pas être la seule représentante de ce sud si décriée par les Nordiens ; car en cas contraire, elle risquait fort d’être la cible constante de remarques désagréables.

C'était avec un curieux flegme qu'on avait vu Aymeric apprendre la nouvelle venue du Roy. Non qu'on connût l'homme agité, ou qu'il ne se préoccupât des préparatifs ; non, ce qui surprit le plus fut pour ses hommes de ne voir le Sénéchal se déplacer pour attendre sa Majesté Bohémond aux pieds du palais des Dômes. La chose, pourtant, ne devait étonner les plus attentifs, tant il est vrai que depuis son arrivée quelques énéades auparavant, le marquis s'était gardé d'occuper le palais royal - et dissuadant quiconque d'y siéger. L'homme avait établi ses quartiers au Fort de la Vaillance, l'antique redoute des ostes royaux, maintenant un sain cordon d'inviolabilité autour de la résidence des Roy, avec un dessein limpide : montrer à chacun qu'il n'était pas un conquérant de plus à venir honorer Diantra de sa présence. Eût-il siégé sur le trône, quand bien même pour préchauffer celui-ci, que chacun aurait craint légitimement de ne le voir s'en lever une fois le Roy revenu.

Cette précaution symbolique, toutefois, ne devait tromper l’œil attentif. Diantra remplie jusqu'à la gueule de nordiens trahissait en effet déjà la chose : la ville était passée entre de nouvelles mains. Qu'on désirât maintenir les apparences ne changeait rien aux faciès des troupes présentes - pour certain, trop présentes - dans les casernes de la cité aux cinq-cent-soixante-quinze tours, et en cela, le palais ne faisait exception. À ses abords, devant ses portes, sous ses nombreux dômes, la trogne de nordiens transparaissait à travers la livrée chargée du Baudrier d'Argent. De même qu'Aetius avait autrefois amené ses gaillards dans ses valises, Aymeric plaçait ses pions, privilège du sénéchal, dans les troupes diantraises.

L'ombre du marquis planait ainsi sur le palais des Dômes ; celui-ci, cependant, devait bien vite en voir la face même. Alors que l'assemblée s'épanchait en de copieuses génuflexions, un tonnerre de sabots se fit entendre au loin, bien vite suivi par l'arrivée fracassante d'un escadron de cavaliers, de fer tous vêtus. « Place! Place pour le Sénéchal! », gueulait-on à qui mieux-mieux, tandis qu'Aymeric, faisant irruption dans le sain périmètre qu'avait religieusement respecté la populace, se porta sans attendre au devant du carrosse royal. L'homme portait son harnois de guerre, en acier noirci selon la vieille mode serramiroise, mais n'était point cheffé. Le tumulte de cette arrivée contrastait puissamment avec la figure joviale qu'arborait Aymeric quand il mit pied à terre, et, sans ambages, alla étreindre le Chancelier. Cette bonhommie n'était pas feinte, quoiqu'elle cachât nombre d'arrière-pensées. Cela faisait près d'un an que le marquis avait quitté son voisin et ami, s'en séparant sur une dispute. Il avait nourri de la rancœur envers celui qu'il blâmait d'avoir déserté les siens en cédant aux sirènes du Mervalois ; par la suite, il avait amèrement regretté leur brouille, apprenant la mort de l'homme. Voila que Roderik, pourtant, refaisait surface, et point en simple appareil, mais nul autrement qu'à la manière d'un prince du Royaume, et chaperon de sa Majesté. Bien malin eût été celui pour savoir les pensées que nourrissait le marquis à l'endroit de son compère - aux yeux de la populace, c'était cependant l'entendre cordiale qui s'affichait. Ces deux hommes n'étaient ils pas les artisans de la restauration royale, l'un ayant rendu ses terres à Bohémond, l'autre l'y ayant ramené ? « Par la Malepeste, Roderik, s'entendit lancer le marquis alors qu'il desserrait son étreinte, la mort vous va à ravir. »

Son arrivée avait brisé la solennité du moment, aussi le marquis ne fut guère désireux de voir le flottement subséquent s'éterniser. « Ouvrez les portes! », ordonna l'homme, tandis que partout s'affairait la troupe, formant une haie d'honneur entre l'entrée du palais et un Bohémond que l'agitation avait plongé dans son mutisme si particulier. C'était une chose curieuse à constater pour le marquis ; quoiqu'il en eût vent, Aymeric observait ainsi avec intérêt l'apathie stupéfiée du monarque. Les yeux de Bohémond, placides, étaient semblables à ceux d'un animal faisant le mort - peut-être était-ce là la meilleure solution que l'enfant avait trouvé face aux tumultes d'un monde dans lequel il n'avait pas encore sa place. Sa Majesté ne réagit ainsi guère quand Aymeric lui prit la main droite, et, pour inciter son compère d'en faire de même, lui souffla ces quelques mots : « Accompagnez moi, mon ami. Mettre un Roy sur son trône est une rude tâche : elle mérite bien d'être faite à deux. »

« La mort vous va à ravir. » La remarque du Sénéchal, lancée avec légèreté alors qu’il étreignait le Chancelier, s’entendait aussi bien comme un trait d’esprit qu’une menace. Un frisson parcourut l’échine de Roderik, qui s’efforça de faire bonne figure tandis que le Sénéchal appelait ses hommes. Voyant les familiers du marquis se regrouper dans la cour et celui-ci prendre la main de Bohémond, Roderik savait parfaitement à quoi s’en tenir : il était en train de perdre le roi et ne pouvait rien y faire. Il avait su la chose inéluctable bien avant de se décider à venir à Diantra ; aurait-il dû demeurer loin du monde, entre quatre murs, gardant constamment un œil sur Bohémond et le tenant à l’écart de tous, amis comme ennemis, comme l’avait fait Cléophas ? Nenni. L’on ne pouvait rendre à Bohémond son royaume si Bohémond lui-même demeurait en-dehors ; cette décision, Roderik l’avait prise sitôt que le petit roi était passé sous sa garde. Il l’avait prise et en avait accepté les risques. Adviendrait que pourrait.

C’était à présent un drôle de spectacle auquel assistait la noblesse du royaume. Chaperonné par les deux derniers grands officiers de la couronne, Chancelier et Sénéchal, le roi traversait la haie des courtisans, des chevaliers et des hommes d’armes. La foule interpréterait cette scène comme elle l’entendrait : l’on pouvait y voir les prémices d’une future opposition à venir entre deux hommes ambitionnant auprès du roi une place qui ne pouvait revenir qu’à un seul – à moins que ladite opposition n’ait déjà commencé ? Ou l’on pouvait encore songer, à la vue de ces deux Nordiens entourant le roi, que débutait une ère nouvelle : celle de la domination des marches septentrionales sur le reste du royaume.

Renaud avait été avisé du retour du Roy Bohémond à Diantra. C'était l'effervescence, alors que ce jour s'annonçait comme l'un de ceux qui marquerait l'histoire. après avoir été chassé de son trône, et de sa capitale, le voila qui revenait, triomphant, même si son âge, et ses troupes, n'y étaient pour rien. Le Royaume n'était pas encore unifié, le sud étant sous occupation étrangère, et son ancien Régent ayant profité de sa jeunesse, et de sa faiblesse, pour se proclamer principauté. Un Régent ne faisant pas parti du Royaume, voila qui avait été coquasse. Enfin, il serait temps de remédier à tout cela maintenant que la première vague de rebelle, et non des moindres, avait été balayé, et remis sur le droit chemin. Fort de ses Seigneurs du nord, et de leurs grandes armées, il semblait que seul le temps manquait à la réunification totale du Royaume derrière son Roy légitime. Au moins celui-ci faisait maintenant l'unanimité au sein des Grands Seigneurs.

Fort de cette nouvelle, Renaud avait revêtu ses plus beaux atours, et il avait fait le chemin jusqu'au palais, en compagnie d'Ernest et d'une petite troupe d'escorte, ainsi que des principaux nobles l'ayant suivit jusque la. Il y avait du monde au sein de la cour intérieure du Palais, Renaud y ayant une place de choix vu son statut. Le carrosse arriva, et il vit les protagonistes descendre. L'homme qui descendit de cheval devait être le Grand-Chancelier, l'homme fort du moment, du moins dans l'entourage royal. Le Duc posa lui même son genou au sol, suivant l'exemple de Roderik, et il cria à l'unisson

"Longue vie au Roy Bohémond"

Fervent royaliste, Renaud voyait dans le retour du Roy à Diantra comme une première pierre au retour à la normale. Un Royaume fort, ou il espérait bien se hisser comme l'un des hommes forts, sur lesquels il fallait compter, et s'appuyer, et cela, malgré son jeune âge.