Nombre de messages : 244 Âge : 224 Date d'inscription : 04/05/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 52 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: IIe Concile de Diantra Mer 11 Déc 2019 - 11:30
Note aux intéressés:
cette lettre que vous recevez n'est qu'à titre indicatif et n'exige pas de reponse. Je double posterai pour lancer officiellement le RP et les élections à la date IRL choisie par le staff.
Entité
Modérateur
Nombre de messages : 1686 Âge : 824 Date d'inscription : 14/01/2008
Sujet: Re: IIe Concile de Diantra Lun 20 Jan 2020 - 0:48
1er jour de la quatrième énnéade de Barkios, de l’an 17 du XIème cycle
Elwan Losne, Grand-Mestre de Diantra
Jamais il n’aurait cru un jour franchir à nouveau ces portes, revoir cette table ovale ou monter sur cette estrade branlante au pupitre rutilent. Presque sept années s’étaient écoulées. Sept années de plus pour le Grand-Mestre aux mains tremblantes, au dos voûté mais à l’esprit encore clair. Là oui ! Les ambitieux de son ordre avait bien tenté de le dissuader de mener lui-même ce Concile ; il fallait avouer que la tâche était éprouvante. Il s’y était refusé, non par fierté mais parce que tel était le serment qu’il avait prêté aux Rois. Aussi jeune était Bohémond l’Infant, il le servirait avec la même abnégation qu’il avait servi toute sa vie. Peut-être même y mettrait-il plus de cœur cette fois. Ses yeux papillonnèrent un instant pour observer les colonnades de Chambrevert. C’était probablement la dernière fois qu’il viendrait en son sein pour y présider pareille assemblée. Alors, nostalgique comme pouvait l’être un vieux monsieur, Elwan Losne inspira profondément. L’air frais d’un hiver doux vint lui caresser l’intérieur, provoquant une vilaine quinte de toux.
Il y avait des choses qui ne s’amélioraient pas avec le temps et chez les hommes même les plus vaillants, la santé s’amenuisait avec l’âge. Peut-être que ses œillades noisettes enviait un peu cette assemblée. La plupart était de braves garçons, et si certaines têtes lui rappelèrent quelques souvenirs, d’autres lui étaient pour le moment étrangères. Pourtant toutes lui remémoraient ses jeunes années. Ah ! Il en aurait bien profité d’avantage, mais le temps avait pour lui ce défaut : l’on ne le voyait jamais courir. S’agrippant fermement à son lutrin, il refusa catégoriquement qu’on lui apporta une chaise. C’était là le privilège de ces gens d’importance, dont irrémédiablement il ne faisait pas partie. Sa Majesté avait convié en son foyer tous les Pairs de son glorieux royaume et aucun ne manqua à l’appel ce jourd’hui. Exceptionnellement, en retrait de la grand table, les co-Régents de fortune avait été conviés à assister en silence ecclésiaste les tractations. Elwan pesta. Le progrès qu’on lui avait dit ! Les choses de son temps étaient bien plus rigides, et les lignées fort bien stables ; à ces gentilshommes d’en tirer des conclusions. Et plutôt, lorsque tous furent agréablement installés, il se racla la gorge, caressant délicatement sa barbe parfaitement démêlée.
« Au nom de sa Majesté le Roy Bohémond Ier, de la maison Phiiram… hm hm ! Je proclame l’ouverture du Concile de Diantra qui réunit en ce jour les Pairs du Royaume ci-présents ». Il toussa encore, tant et si bien qu’on lui apporta un petit gobelet d’eau qu’il se refusa de toucher pour le moment, essuyant plus l’écume de ses babines. « Moi, Elwan Losne, Grand-Mestre de Diantra, m’engage à présider cette illustre assemblée et à garder ma neutralité quoiqu’il advienne et résulte de ce Concile ». Ci proclamé, il avala une large lampée. Le liquide quoique froid, lui donna la force de porter sa voix chevrotante avec la même puissance d’antant.
« Mes seigneurs, vous vous engagez ici et maintenant à respecter les paroles de tous et chacun. Hm, hm , hm ! Devant les Cinq, en vous asseyant à cette tablée, vous avez promis d’agir dans la Bienveillance et la Justesse, hm hm ; seul l’avenir du royaume sera d’intérêt ». « Hm… Hm… Tout ce qui sera décidé céans sera écrit et officialisé dans le Traité de Diantra. Sire Francesco di Castigliani, Dame Constance de Vallois, vous attestez de la véracité des propos tenus, et agrémenterez de votre sceau la ratification de notre bon Chancelier Sire Hubert ». Une nouvelle quinte de toux grasse l’éprit, et cette fois on lui soumis un crachoir où il jeta une glaire épaisse.
« La mort du Brochant a laissé dans notre cœur à tous un vide immense qu’il nous faut combler ». Un regard compatissant alla vers le garçon qui lui ressemblait tant. Son fils, sans doute. « Aussi, comme sept ans en arrière, que celui qui veuille la Régence se lève ». Il termina son godet cul-sec.
_________________
Ombre fugace Maître de ton destin
-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D. Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/
Louis de Saint-Aimé
Humain
Nombre de messages : 668 Âge : 36 Date d'inscription : 01/08/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 26 ans Taille : 1m93 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: IIe Concile de Diantra Lun 20 Jan 2020 - 20:26
À l’horizon, la timide clarté de l’unique étoile du matin laissait poindre les prémices d’un jour nouveau jusqu’aux lucarnes de son alcôve. Des ténèbres aux fortifiantes réverbérations du soleil, Louis n’avait pas manqué une seconde de ce muet spectacle. Réveillé à l’heure même où les sacs à vin s’assoupissaient dans les venelles de Diantra, Louis s’affairait à refréner l’angoisse qui le harassait toujours. Quelques heures, à peine, totalisèrent le repos qu’il avait tant espéré la veille et il maudissait silencieusement son impuissance face à cette importune situation. Lui qui avait fait montre d’une confiance immuable et d’un aplomb infrangible au cours des dernières ennéades, s’était fragilisé en l’espace d’une simple et unique journée. Et d’aucuns ne pouvait l’ignorer, à l’homme qu’on savait si avenant et prompt à la bonhomie, n’était plus que l’ombre des tourments qui le ravageaient. Tant de réflexions pour une question si courte : « As-tu les épaules pour la Régence, Louis? ». Or, après avoir soupé de l’évidence même de son inaptitude à résoudre cette énigmatique colle, pour se départir de cet involontaire talion, Louis avait tenté tout ce qu’il put. Il avait mangé, bu, s’était battu et avait respecté sa femme deux fois avant de s’éteindre dans sa couche, éreinté à outrance. Un éphémère répit qui, à la fin, comme mentionné plus haut, fût fort bien trop concis.
Ce ne fût qu’une fois au chevet de l’autel, dans la chapelle même où il s’était entretenu avec la femme forte d’Érac, quelques journées auparavant, qu’il trouva force nécessaire à l’endiguement de la chienlit de sa psyché. Les genoux en terre et les poings mariés l’un à l’autre, une minute à peine lui suffit pour voir ses maux expiés par sa litanie matinale. À se livrer à pareille oreille que celle de la Sainte Néera, il sentit un poids s’ôter de sur ses épaules, lui permettant enfin de boire le calice jusqu’à la lie. S’il ne pouvait encore affirmer être en mesure de se rendre au concile l’air frai et reposé, sa tête, quant à elle, était bien sereine.
***
Louis avait les traits tirés par l’éreintement mais, à voir la mine des autres, il se consola que d’autres aient pu souffrir à peu près des mêmes préoccupations. Après avoir salué solennellement d’un hochement de la tête les pairs qu’il n’avait su croiser au sein de la capitale, il porta son attention envers le grand mestre, dont il ne sut réprimer l’ombre d’un sourire après l’avoir entendu pousser l’une de ses célèbres quintes de toux. « Moi qui croyais qu’il aurait calanché dans le mois … L’opiniâtreté de ce vieillard n’aura de cesse de m’étonner. », se dit-il à lui-même, après avoir odit l’oraison au ton chevrotant du vénérable mestre. À contrario du concile dernier, l’ordre du jour ne tenait que sur un point. Peu de temps s’en fallut pour que le barbon enjoigne les plus fidèles serviteurs du Roi à se dresser en Régent qu’ils souhaitaient devenir. Chose qu’il fit après avoir consulté silencieusement ses commensaux, quittant le confort de sa cathèdre en patientant qu’on lui octroi la parole, brisant de facto la glace le premier.
« Bon Seigneurs, si je me dresse ici-bas, c’est dans l’espoir que vous puissiez m’accorder l’insigne honneur d’accepter ma candidature à la Régence de notre très bon et très pentien Roi. » Il guetta la réaction de chacune des têtes présentes, avant de poursuivre en s’adressant à eux solennellement, le regard s’en allant quêter celui de chacun d’eux à tour de rôle. « De quoi serait fait un "bon" Régent ? Je vous le demande! Un homme droit, évidemment. Vertueux, me direz-vous! Expérimenté, qui soit prêt à faire des concessions, capable d’abnégation! Mais surtout … qui a autant à cœur la prospérité du Royaume que celle de notre jeune Roi. Tous autant que vous êtes, êtes habités de ces vertus. » Derechef, son regard planait d’une bouille à l’autre, s’arrêtant sur Renaud. « À maintes reprises tu t’es dressé, arme au poing, à l’appel de tes voisins et de ton souverain! S’il est une chose dont je suis sûr, c’est que le Roi ne peut compter sur pareil vassal pour venir à sa défense. » Lentement, il en vint à Arnaud, qu’il ne connaissait qu’à peine, mais dont il couvrait d’ores et déjà d’une proximité certaine. « Duc de Serramire, allié et bon ami, tu te poses là où siégeait ton père, il y a sept années, lorsqu’il fût déclaré comme l’allié le plus près de notre Altesse. Et je le vois en toi, tu as a cœur de poursuivre l’œuvre de ton père ; aussi il t’a légué tous ce qu’il y avait de meilleur en lui pour que tu parviennes à tes fins. Le Roi s’en voit très certainement grandit de te savoir à ses côtés. » Enfin, son attention coula sur Félipé, duquel il reprit une distance respectueuse dans le ton, tant il ne le connaissait que peu. « Et vous, Duc de Soltariel, n’avez-vous point fait preuve de sacrifice dans le redressement de vos terres laissées en souffrances par l’ancienne Duchesse exilée ? S’il en avait l’âge, le Roi saurait sans doutances vous remercier au centuple, d’avoir fait preuve d’autant de bienveillance envers ces terres qui sont vôtres! » On eut cru qu’il aurait bouclé son harangue en terminant au Langehack … Mais il n’en fit rien. Il ne put décemment pas se prononcer envers un homme dont le prénom ne lui disait rien. S’eut été mal connaître le bougre du Berthildois, que de le croire capable d’une telle vilenie. Il marqua alors sa dernière pause avant de reprendre, le ton plus posé et moins passionné. « Je ne peux prétendre posséder l’ensemble de ces qualités : personne ne le pourrait. Mais mon cœur, mon cœur … est bienveillant. S’il est une chance que vous m’accordiez ici ce jourd’hui votre consort, je saurai faire honneur au legs d’Aymeric en prenant la charge de Régent et aurai à cœur de fournir le meilleur de moi-même pour le bien du Royaume, pour le bien du Roi. »
Il se laissa choir dans sa cathèdre, le cœur cherchant à s’arracher à la cage de son poitrail. Son souffle était contenu, mais à l’œil averti, on pouvait décemment apercevoir que le cervidé en avait arraché pour contenir son tourment. Sur le coup, lever l’acier contre les faquins du Médian lui avait semblé moins éprouvant que de faire l’étalage de ses ambitions au restant du Royaume. Du reste, il avait franchi le point de non-retour et avait gagné, au détour de sa tirade, réponse à sa question.
Il avait les épaules d’un Régent. Il en était désormais persuadé.
Francesco di Castigliani
Humain
Nombre de messages : 244 Âge : 224 Date d'inscription : 04/05/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 52 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: IIe Concile de Diantra Mar 21 Jan 2020 - 21:22
Félipé n'avait eu de cesse d'admirer secrètement, tel un enfant, la somptueuse salle du conseil dans laquelle on les avait réuni pour y choisir le futur protecteur du Royaume. De cette Chambrevert, pour sûr, il n'en avait entendu que des échos par l'entremise de son cadet qui y siégeait régulièrement pour le meilleur et pour le pis. Mais là, d'y être enfin, le mit dans une joie difficilement contrôlable au point qu'il se perdit quelque temps dans ce décorum issu des rêveries d'Ultuant tirées de ses voyages dans les forêts interdites d'Anaëh. La lumière elle-même semblait être toute droit sortie de ces contrées ou la nature communiait avec la pierre et formaient une harmonie parfaite. Sans-doute que ces colonnades aux apparences trompeuses de troncs d'arbres eurent finies de le convaincre d'avoir voyagé à mille lieux du Palais des Dômes.    Adoncques était-ce ici, en ce lieu mythique du Palais, que serait donc choisi le futur représentant du Roy. Là, Félipé jeta un œil à l'Amiral et encore co-régent pour les minutes et potentielles heures à suivre. Icelui ne le lui rendit point et se contenta de garder un sérieux à toute épreuve, frôlant presque l'hermétisme le plus total. Quid alors de la dame Constance du Vallois se tenant de l'autre côté du jeune suzerain ? Elle non plus ne lui sembla point être la plus avare en sourires et en mots. Etait-ce donc le destin qui attendait sournoisement les dirigeants du Royaume; celui de toujours tirer une gueule de dix pieds de long ?    Trêve d'âneries. L'heure était au choix ce jourd'hui. Et celui-ci ne tarda guère à se faire annoncer par le plus increvable des Diantrais en la personne même de ce vieux crouton défraîchi de Grand Mestre Archiviste du Palais. Toujours là, toujours vivant. Elwan Losne avait autant de prestance et d'assurance qu'un homme de la Trésorerie Royale. Le temps ne fut pourtant point long avant que le premier candidat sorte de sa réserve pour annoncer sa candidature.    Louis de Saint-Aimé. Sans trop de surprise, Félipé émit un léger sourire narquois, sachant éperdument que l'homme se serait tôt ou tard levé. Et mieux avait valu tôt que trop tard de toute évidence. C'était en cela qu'il s'était inquiété quelque temps, espérant que les mots reçus de l'épouse, dressant un certain portrait de son mari n'aient pas cachés un homme de peu de conviction attendant le dernier moment pour se lancer ou attendant simplement que les autres l’élèvent comme le sauveur tant attendu. Car de sauveur, le Royaume n'en avait cure. Là donc, le Marquis du Berthildois s'adressa à eux un par un, vantant leurs mérites et n'hésitant aucunement à revenir sur des passés douloureux tel que le procès à l'encontre de la duchesse Tibéria. Force fut de constater que le bon sire sut trouver les mots et tirer la corde sensible. Félipé, émeut par ce passage, n'hésita point à demander la parole à son tour pour répondre à son commensal.    – Soltariel n'a guère oublié ce que vous fîtes, messire Louis, le jour où il fallut juger l'épouse du traître Franco di Celini, lâcha-t-il.Nul n'ignore plus ce jourd'hui tous les maux que ce dernier vous causèrent lors de votre reconquête des terres félonnes du Médian. Nul n'ignore non plus quel homme se dressa pour que justice soit faite et que la trahison soit punie ! D'autres n'ont eut le même courage que le vôtre ; d'autres ne peuvent se targuer non plus d'avoir le même sens de la loyauté que le vôtre dont Sa Majesté n'a que trop besoin.    Un œil rapide et non innocent envers le sieur d'Erac et le Duc de Soltariel redonna toute son attention à son voisin de Berthilde.    – Le futur Protecteur du Roy doit prendre les bonnes décisions et ne point se perdre dans de filandreuses cabales, rajouta-t-il le plus sérieusement du monde. Il doit aussi être juste et suffisamment éclairé pour ne point céder aux premières criées au Loup. Aux vues, messire, de votre passé et de ce que j'ai pu apprendre sur vous, je ne puis voir en vous que l'homme dont notre suzerain a besoin pour mener son Royaume jusqu'à sa majorité. Levant ainsi toute ambiguïté quant à son choix, Félipé leva la main.    – Pour toutes ces raisons, Soltariel vous apporte son soutien.
Arnaud de Brochant
Humain
Nombre de messages : 91 Âge : 34 Date d'inscription : 25/10/2019
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 23 ans Taille : 1m78 Niveau Magique : Eveillé / Néophyte.
Sujet: Re: IIe Concile de Diantra Mer 22 Jan 2020 - 23:59
A l'autre bout de la table, le jeune duc de Serramire se tenait silencieux, et semblait finalement assez peu concerné par ce qui se tramait en ces lieux. Son regard oscillait distraitement d'un bout à l'autre des colonnades de Chambrevert, se perdant dans les méandres du temps. Bien des hommes avaient marqué leur époque par leur passage entre ces murs ; c'était ici, disait-on, que le roi Ultuant avait ordonné l'incendie des quartiers pestiférés de la ville, l'un des moments chauds - si l'on peut dire - d'un règne sans éclat ; elle avait accueilli ensuite les mignons du Bâtard Aveugle, ces conseillers indignes qui n'avaient su éviter la désastreuse révolte des quatre barons ; l'Ivrey et son épouse se l'étaient arrogée par la suite, avant que le royaume ne soit emporté dans la tourmente et renaisse de ses cendres sous la main ferme d'Aymeric de Brochant. C'était là que les Pairs, sept ans plus tôt, avaient élu le père d'Arnaud à la Régence du Royaume. Et il surpassa tous ceux qui le précédèrent, songeait le Corbin avec une conviction qui n'était sans doute pas exempte de piété filiale. Las ! Face à un tel constat, le second Concile de Diantra accoucherait inévitablement d'une déception. Quel qu'il soit, le prochain Régent n'aurait jamais l'envergure de son prédécesseur.
Tout le monde ne partageait pas, cependant, le pessimisme d'Arnaud. Du reste, le Corbin ne manifesta guère de surprise à voir Louis de Saint-Aimé proclamer son souhait de récupérer la charge. Il avait fortuitement appris, quelques jours plus tôt, les intentions du marquis ; il eut pu s'en émouvoir, mais tout ceci le laissait de marbre.
En veux-tu vraiment, Louis ? T'es-tu déjà lassé de tout ce que tu as conquis, le trône du Berthildois et les cuisses de la Broissieux, pour jeter ton dévolu sur cette catin vérolée qu'est Diantra ? Ceux qui succombent aux charmes de cette ribaude font rarement de vieux os.
Lui-même s'était fait une raison ; la régence, il n'y toucherait pas même avec un bâton. Sa place était à Serramire où il rentrerait bientôt, loin de ces flagorneurs cupides, loin des relents fielleux qui empuantissaient la bonne ville de Diantra. J'ai suffisamment reproché à mon père ses absences ; ce n'est pas pour suivre le même chemin. Du reste, il était suffisamment lucide pour savoir à quoi l'aurait exposé une ambition affichée : les Pairs lui auraient opposé son jeune âge, tout comme ils auraient rechigné à ce qu'un fils succéda au père à la charge de Régent - c'eût été créer là un très dangereux précédent.
« Je me prononce également en faveur de Louis de Saint-Aimé », déclara sobrement Arnaud peu après que le duc de Soltariel se fut déclaré dans le même sens. « Pour toutes les raisons déjà évoquées. »
Point n'était besoin de s'embarrasser de beaux discours, alors que déjà la messe semblait dite : trois pairs sur cinq avaient parlé, et sauf à ce qu'un nouveau duché sorte des entrailles de la terre, Louis de Saint-Aimé avait rallié la majorité des suffrages. Un bref instant, toutefois, Arnaud croisa le regard du Régent en devenir, et il eut cette pensée : tu m'as fait une promesse il y a un mois, mon ami, et j'ose croire que tu sauras t'en souvenir le moment venu, car ce moment arrive.
Renaud d'Erac
Humain
Nombre de messages : 712 Âge : 47 Date d'inscription : 31/12/2016
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 31 ans Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Re: IIe Concile de Diantra Jeu 23 Jan 2020 - 11:25
Le jour J était arrivé, le Concile allait s'ouvrir, et enfin l'on saurait qui allait devenir Régent. Les pairs arrivèrent les uns après les autres, et ils s'installèrent aux places qui leur avaient été attribué. C'était le second auquel Renaud participait, mais il avait murit, et il était devenu plus sage, si l'on pouvait dire cela. Toujours empli de mille questions, il écouta le Grand-Mestre faire son discours pour ouvrir le Concile. Un seul point à traiter, chose qui fit sourire le Duc d'Erac quand il repensa au précédent, où Aymeric avait évincé l'intégralité des questions à traiter une fois qu'il avait été nommé Régent, faisant un pied de nez aux pairs du Royaume.
Belle question qui venait d'être soulevée en demandant aux pairs lesquels voulaient postuler. Ce fut l'incompréhension pour Renaud, qui le cacha bien évidemment, voyant la le titre offert aux seuls pairs, et donc inaccessible pour un fonctionnaire royal. C'était la une étrange coutume qui se profilait en péninsule, mais soit. Il fallait maintenant décider s'il désirait le titre. Allait il se lever ou pas ? au fond de lui il savait que ce n'était pas ce qu'il voulait, mais sa paranoïa à savoir si le futur Régent ne serait pas néfaste pour Erac le travaillait énormément. Si la logique était respectée, et dont l'ancien Concile avait démontré ne pas être le cas, il pourrait sans doute recueillir le vote d'Arnaud, et de Griffon, ce qui lui offrirait la place. D'un autre côté, Neyrelles avait énoncé la volonté de Louis de devenir Régent, et il fallait bien avouer que le Marquis n'avait jamais manqué à sa parole, et qu'il semblait homme d'honneur. Il regarda donc Louis, et il n'attendit pas longtemps avant que celui-ci ne se lève pour postuler. Renaud misa donc sur cet homme, en espérant qu'il n'était pas du style à tromper son monde. C'était donc décidé, il suivrait en même temps le conseil de son épouse, qui avait rapporté que Louis ne serait pas ingrat. Il avait donc décidé de ne pas se lever, et la encore ce fut une surprise que d'entendre le Duc de Soltariel s'exprimer, n'attendant même pas de savoir s'il y avait un autre candidat. Quelle ironie de l'entendre flatter Louis, alors que tous savaient l'aversion qu'il avait pour l'engeance sudiste. Arnaud suivit le pas, sans doute emporté par le discours du soltarii, donnant lui aussi son vote à Louis. Renaud se rappela l'allocution d'Aymeric qui retourna le vote de Louis en sa faveur une fois le désaveu de Roderik, mais il savait qu'il ne désirait pas le titre, et que Louis était sans doute le meilleur candidat. Il n'était donc plus temps de voir si un autre pair, se limitant désormais à Griffon et lui même, voulait le titre. Il fit echo au laïus de Louis, qui avait rappelé qu'Erac avait rejoint la campagne contre ses propres vassaux, puis s'était rallié aux troupes royales pour marcher sur Merval.
"Erac sera toujours présent pour aider le Roy et ses voisins."
Puis, ne le lâchant pas du regard, il se prononça
"Beaucoup de vertus qui sont tiennes Louis, personne ne peut le contester. Tout cela m'amène à te soutenir également, bien entendu. Je me prononce en ta faveur pour devenir Régent"
Il ne manquait donc que Griffon, qui allait donné, ou non, l'unanimité à Louis
Griffon de Langehack
Humain
Nombre de messages : 345 Âge : 27 Date d'inscription : 22/07/2018
Sujet: Re: IIe Concile de Diantra Sam 25 Jan 2020 - 13:53
Griffon s’était assis dans son siège en regrettant qu’il n’y ait pas de quoi boire, il n’aurait pas refusé une coupe de vin, langecin si possible mais il n’aurait pas craché sur un bon hautvalois. Il n’avait pas très bien dormi et ses traits tirés le montraient mais ça valait sans doute le coup, du moins l’espérait-il. Le marquis avait passé sa nuit à prier dans la cathédrale de Sainte Deina dans l’espoir que la DameDieu leur accorde un conseil rapide et surtout unanime, pour une fois que le royaume était en paix depuis quelques années, il craignait que des divisions ne reviennent et c’était bien ce genre d’évènement qui pouvait en faire naître tout un tas ; et si en plus la décision était sage alors que demander de plus ? De nouveaux conflits armés ne couvaient sans doute pas, pas encore, mais il en fallait finalement très peu comme l’histoire avait pu le montrer.
Il regarda ses pairs l’un après l’autre, se demandant qui allait se lever et surtout ce qu’il allait dire pour tenter d’emporter cette élection et sa question fut bien vite répondue. Il laissa l’autre marquis faire son discours qu’il avait sûrement préparé. Le fait qu’on ne parle pas de lui ne l’étonna pas, après tout que dire ? Griffon se doutait que même son cousin n’aurait pas eu grand-chose à dire étant donné que les accomplissements d’un chevalier, puis d’un châtelain, ne remontaient pas à de si augustes oreilles. Le discours avec lequel lui répondit le duc de Soltariel fit hausser un sourcil au langecin jusqu’à ce que ce dernier ne dévoile sa conclusion. Ce qui était bien dommage mais en soit ce n’était pas si grave, Griffon avait demandé à Néera un conseil unanime et pour le moment il semblait que cette dernière l’ait exaucé. Puis ce fut au tour de Renaud et il sembla que la déesse l’avait bel et bien entendu. Alors il se racla la gorge, encore une fois il eut apprécié un gobelet de vin, ne serait-ce que pour se désaltérer.
« Mes seigneurs, comme le silence de notre régent à mon sujet l’a si bien fait remarquer, vous ne me connaissez pas. Je ne veux en tiens pas rigueur, comment le pourrais-je ? Sans doute les faits d’arme de vos chevaliers accaparent sans cesse votre attention pour que vous n’ayez pas remarqué ceux d’un noble d’importance moindre par les terres mais au nom illustre venant d’une autre contrée. Bien qu’étant un inconnu pour tous, si ce n’est pour mon cousin, je tiens, aujourd’hui, à vous remercier. Notre bon roy, puisse la DameDieu lui accorder longue vie et sagesse, va avoir besoin de nous, peut-être plus que ses ancêtres de par son jeune âge et voir que nous sommes tous d’accord me réconforte, cela me fait penser que notre futur est plus éclairé que certains ont pu le penser. Ainsi c’est avec un plaisir non dissimulé que j’offre également mon soutien à votre candidature, Louis de Saint-Aimé. Je léverais bien un verre à cette Concorde mais je crains que ce ne soit pas possible tout de suite. »
Entité
Modérateur
Nombre de messages : 1686 Âge : 824 Date d'inscription : 14/01/2008
Sujet: Re: IIe Concile de Diantra Dim 26 Jan 2020 - 15:55
Elwan Losne, Grand-Mestre de Diantra
Bien accroché à son pupitre, le vieil homme tâcha de rester silencieux. A vrai dire, la levée du Cerf de Berthilde ne l’avait guère étonné ; s’il en croyait ses yeux, c’était, avec Renaud d’Erac, le seul rescapé du dernier Concile. Ils avaient tous deux à présent autant d’expérience que souhaité pour le rôle et bien que la causette attirait ses esgourdes vieillies, il savait que les choses iraient bien mieux qu’il y a sept ans. Le Régent Brochant s’était assuré d’une paix précieuse que chacun s’était appliquée à maintenir. Là, pour sûr, il ne reconnaissait aucun esprit trop avide de pouvoir comme le fût le Corbin de son temps. Tâchant de camoufler une vilaine quinte dans sa manche, il ne put s’empêcher de sourire tout de même. L’exploit du Serramirois laisserait sa trace et il semblait improbable qu’aucun homme n’arrive plus à l’égaler tant dans sa filouterie que dans sa bonne politique. Mais qui était donc Elwan Losne pour juger de ces choses ? Là, oui, sa longue vie lui avait permis de connaître des choses insensées et il espéra, au plus profond de son petit corps acariâtre, que ces jeunes gens vivent au moins la moitié de tout cela.
Sitôt Griffon de Langehack tût, le vieil homme tenta de redresser un peu la voûte de son dos, glissant une nouvelle fois ses doigts dans sa barbiche parfaitement lisse. Si les verres de ses petits binocles lui permettaient de bien voir, ils ne l’empêchaient guère de vaciller de temps à autre. Les affres de l’âge ! Alors serrant dans ses doigts tremblants les bordures de l’écritoire – non sans soulagement -, il adressa un dernier regard vers la co-régence qui venait de prendre fin.
« Adonc, Messieurs, qui êtes réunis ce jour de Grâce de Barkios de la dix-septième année de notre Cycle, vous avez parlé. C’est de façon unanime que déclare par les présentes charges qui sont miennes, Louis de Saint-Aimé protecteur de notre bon Roy. Puisse les Cinq le guider avec sagesse dans l’exercice de la régence ».
Le Berthildois perdait certes beaucoup à ce moment-là, mais nul ne douta dans Chambrevert que le Royaume – lui – s’en trouvait grandit.
_________________
Ombre fugace Maître de ton destin
-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D. Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/