Chronique d'une rencontre inattendue [Elia/Nehril][Terminé]

Arkuisa, 3ième ennéades de Karfias, An 11, Cycle 11

Les quais grouillaient de monde. Les matelots déchargeaient les différentes marchandises, pendant que certains exclamaient leur bonne humeur en se chamaillant et en rêvant des plaisirs que Naélis pourraient leur partager. Maralina descendit rapidement du navire suivit de près par Nehril. Ce nouveau mercenaire qui avait gagné si rapidement sa confiance. Après leur rencontre Thaar, elle n’avait pu le laisser partir. Il était une perle rare, valant plusieurs des hommes de sa milice. Le but de leur expédition était simple; trouver une façon de que la princesse marchande pousse un peu plus son commerce à Naélis. Sa rencontre imprévue avec le roi l’avait quelque peu surprise, mais au moins avait été concluante. Cela faisait déjà quelques jours que la princesse marchande et son escorte était arrivée. Le voyage arrivait déjà à sa fin, mais Mara ne put s’empêcher d’aller voir les quelques maisons de passe qu’elle avait dans la cité bien entendu.  Mais aujourd’hui Mara voulait faire une visite assez discrète et avait demandé à Nehril, seul, se sentant assez en confiance pour faire la visite sans d’autres hommes. Après tout, ce promenez sans protection dans une ville que l’on ne contrôle pas ne semblait pas l’idée la plus intelligente. Nehril et elle s’engagèrent rapidement dans les rues grouillantes d’activités. Des marchands tentaient tant bien que mal de vendre leur marchandise, pendant que certaines femmes tentaient d’attirer le regard des hommes qui pensait. Maralina regarde les pauvres courtisanes rouler des hanches avant de se retourner pour attraper le regard du mercenaire, légèrement amusé. Décidément, ses femmes en avaient beaucoup à apprendre sur le jeu de la séduction! Les hommes étaient de si captivante créature, quoi que facile a accrocher si votre danse assez sensuelle! Les deux acolytes continuèrent leurs marches, tentant tant bien d’éviter les regards.


Maralina vagua à ses occupations, tentant de suivre Nehril, pendant qu’il se frayait un chemin dans la populace. Jusqu’à ce qu’un homme ose lui agripper solidement le bras. Sous le coup, elle se retourna vivement, son regard bleuté prêt à affronter la personne qui avait osé la sortir de ses pensées. Un homme grand et le teint basané s’était maintenant agrippé à sa taille et se tenait qu’à un souffle d’elle. La princesse, légèrement dégouté par l’affront qui venait de se passer ouvra la bouche pour appeler Nehril, après tout, n’étais-ce pas pour la protéger qu’il s’était déplacé ?!  Avant même qu’un son ne puisse sortir de ses lèvres, son agresseur lui susurra à l’oreille : « Mara Irohivrah! Comme cela fait longtemps! Tu n’as toujours pas changé avec les années! Toujours aussi attirante! » Son ton mielleux, ne laissait rien au hasard. On pouvait facilement voir que ce dernier était toujours sous le charme de la demi-elfe. Il se rapprocha dangereusement de son cou, comme pour venir déposer un voluptueux baiser, mais elle évita rapidement le contact. Jusqu’à ce qu’elle se rappelle de lui…. Ces yeux séducteurs, l’attitude dominante qui dégageait de lui. « Jennad? » demanda-t-elle, légèrement surprise. La colère qui l’habitait voilà quelques secondes se dissipèrent, lorsque ce dernier acquiesçât. « Je t’ai manqué? » demanda-il en souriant. Il se rapprocha un peu plus d’elle pour humer le parfum de ses longs cheveux noirs « Quand à toi, je peux dire que tu ne m’as pas quitté l’esprit ces dix dernières années… Tu n’as toujours pas changé! » Mara se dégagea de l’emprise de son ex-amant avant de reprendre de lui faire un regard peu amusé, voire hautain.  Non, il ne lui avait pas vraiment manqué.

Maralina se retourna vers Nehril, pour lui jeter un regard glacial. Comment ce dernier avait-il pu laisser l’homme la contrôler ainsi? Elle qui le payait une somme astronomique, il aurait pu faire quelques choses beaucoup plus rapidement! Ses yeux bleutés se reportèrent rapidement sur deux jeunes filles qui accompagnaient le mage Zurthan. Mara leva son regard pour jauger Jennad. N’étaient-elles pas un peu trop jeune pour lui?

Nehril vint finalement à son secours, si l’on pouvait appeler cela du secours. Cette situation n’aurait jamais dû arriver de toute façon! Pourquoi Nehril avait pris tant de temps avant d’intervenir? Elle qui le payait une pension hors du commun pour qu’il lui évite justement ce genre d’ennui. Nehril lui attrapa le bras et l’entraîna  près d’un étal, hors de la portée de Jennad. Elle jeta un regard frustré à son garde du corps avant de siffler entre ses dents ; « Pourquoi as –tu mis tant de temps Nehril! Je te paye pour me protéger, pas pour laisser tout le monde s’approcher de moi. » Elle retira son bras de la main rageusement de la poigne de Nehril qui la tenait toujours fermement « Il est un ancien amant… Cela fait plus de dix ans que je ne l’ai pas vu. Reste prudent, c’est un mage.  Nous parlerons de tout cela plus tard. » Leur conversation furent dérangé par Jennad qui s’écria;


« Mara, Allons! Oublions un peu tout ça! Que faites-vous par ici? Qu’est qu’ils vous attirent dans ce beau pays qui est Naélis? Puis, il y a dix ans à rattraper! Je me souvins de vous avoir offert mes services dans la magie et je remercie une nouvelle fois de votre air niveau argent! Je n’oublie pas cette gratitude! Une chose que je suis sûr! Vous n’avez pas perdue de votre beauté! »


Maralina secoua la tête, légèrement ennuyé, décidément certaines personnes ne comprenaient pas certains messages. Jennad se déplace et arriva tout près d’elle et Nehril, suivi de près par deux jeunes filles. La princesse regarda rapidement les deux petites avant de porter son regard sur son ancien amant; «  Je suis venue pour affaire, Jennad. Au cas où vous ne l’aviez pas entendu, je suis la nouvelle princesse marchande d’Uldal’Rhiz et de Thaar. » Elle se croisa les bras en ayant un air ennuyé; « En effet, Jennad, vous me devez toujours une faveur pour cela. J’espère que vous ne l’avez pas oublié. » Le magicien tenta de prendre sa main, qu’elle dégagea rapidement de son étreinte. « Un peu de tenu, mon cher. Ce qui s’est passé voilà dix ans ne veut pas dire que vous avez tous les droits. Mon garde du corps ici présent vous le rappelleras rapidement. »  La petite humaine la dérangea dans ses pensées lorsqu’elle s’exclama dans le langage des humains qu’elle était belle. Sa compagne lui répondit qu’elle était une femme puissante. Maralina souri avant de délaisser les deux hommes pour s’approcher des jeunes humaines. Elle se pencha pour se mettre à leur hauteur et porta son attention sur la petite aux yeux bleus qui s’était exclamer dans un péninsulaire parfait; «Et qui est-tu?» Si ce n’était des r qui roulait un peu plus que le reste, Maralina aurait u avoir un accent parfait.  Malheureusement, ce n’était pas comme si elle avait eu l’occasion de le pratiquer énormément dans les dernières années. La princesse observa la petite pendant quelques longues secondes, on pouvait lire la tristesse sur le visage de la petite humaine, comme si une tragédie s’était passée. Jennad décida de la présenter; « Son nom est Élia Courevent, je voyageais avec elle et sa mère et puis…» Maralina se releva avant de mettre son doigt sur les lèvres de Jennad afin de le faire taire. «Ce n’est pas à vous que je parle, Jennad, désobéissiez moi encore une fois et Nehril, ici présent s’occuperas de vous faire disparaître.» Le mage se renfrogna, alors que Mara se remettait à la hauteur de la dénommé Élia avant de plonger son regard bleuté dans le sien. Elle lui fit un sourire amusé avant de continuer; « Merci pour le compliment, Élia. Puis-je te demander ce que tu fais avec ce magicien? » Son ton état beaucoup plus doux que la normal, il y avait quelques choses qui attirait la princesse marchande vers l’humaine. Comme si elle se devait de la protéger ou de lui fournir certains outils. Cette fillette était une battante, elle le voyait dans ses yeux. En faites, elle se voyait dans la fillette, comme si il partageait une douleur que personne d’autre ne semblait comprendre.

La princesse marchande remarqua le voile de douleur lorsqu’elle prononça « mère ». Son ton sembla se briser avant qu’elle ne tente désespérément de reprendre le contrôle de ses émotions.  Maralina n’eut pas besoin de poser plus de question, il était clair qu’elle venait tout juste de perdre sa mère. Elle pouvait voir le vide dans le regard de la petite, et elle comprenait le vide, elle-même n’ayant jamais connu qu’es qu’était la chaleur maternelle. Elle remonta le menton de la petite avec son index et plongea son regard dans le sien avant de lui sourire; « Ne t’inquiète pas, je comprends ce que tu ressens. Je n’ai jamais eu le plaisir de connaître ma mère. » Elle remarqua le poing de la jeune femme qui se serra et elle lâcha son étreinte avant d’entendre Nehril qui lui disait qu’ils devaient partir bientôt car les routes n’étaient pas sûre. En effet, se promener sans grande escorte était un risque qu’elle était prête à assumer.  Élia décida finalement de lui tenir tête, ou plutôt de lui rappeler que son maître avait une dette envers elle et qu’il était beaucoup plus utile de l’avoir vivant que mort. Nehril répondit rapidement à la petite d’un ton assez sec, et soyons honnête, légèrement cruel. Mara envoya un sourire amusé à Nehril avant de se retourner vers Élia. « Ma foi, Jennad, vous avez  une apprentie des plus intéressante! » Le mage hocha la tête en regardant la princesse marchande. Il fallait croire que les menaces de Nehril avaient fonctionnés, car ce dernier n’ouvrait même plus la bouche.


La demi-elfe se retourna vers la jeune fille avant de lui dire; « Vous avez vraiment une personnalité des plus intéressante, Élia. Si jamais vous vous chercher un maître autre que pour la magie, n’hésitez pas à venir me voir à Uldal’Rhiz. » En effet, Élia avec cette aura autour d’elle et la princesse marchande reconnaissait son attitude à cet âge.  Curieuse et prête à tout pour apprendre. Dommage que son domaine était la magie et non les affaires, avec une langue qui n’avait pas peur de rien, surtout d’une Princesse Marchande, elle pourrait aller particulièrement loin. La demi-elfe regarda l’autre jeune fille avant que Jennad ouvre finalement la bouche; « C’est mon apprentie, sa famille voulait qu’on se marie, mais j’ai préféré lui laisser libre choix. » La princesse regarda Jennad en haussant un sourcil ; « Toujours aussi généreux Jennad… Vous n’avez pas changé avec les années!  » Mara reporta son regard sur Élia avant de remarquer au coin de l’œil, un groupe d’homme louche observer la scène. La princesse jeta un regard vers eux, avant d’en voir un approcher tranquillement, en tentant tant bien que mal de se frayer un chemin dans la foule. Le reste de la scène sembla se déroulée au ralentis pour la demi-elfe. Elle fit le mercenaire dégainé son épée avant de tournoyer son épée pour faucher Maralina et dans le cas échéant, Élia qui se trouvait entre les deux. Maralina attrapa les épaules de la jeune fille pour la faire pivoter hors de la portée de la lame qui s’abattaient sur elles. Elle évita la lame, non sans une égratignure. Le mercenaire réussis à toucher la demi-elfe au bras. Blessure superficielle certes, mais il n’allait définitivement pas s’arrêter là. La demi-elfe défia le mercenaire du regard pendant qu’une épée arrêta l’élan du coupe-jarret en faisant un son sourd.

La scène qui auparavant semblait se dérouler si lentement accéléra soudainement. Elle eut à peine le temps d’agripper Élia et de la mettre hors de portée de la lame qui s’abattait sur eux que son agresseur s’éleva dans les airs et fut secoués d’un côté à l’autre par une force invisible. Maralina se retourna rapidement vers Jennad et son apprentie qui décidément venait de la sauver. Nehril dégaina rapidement son épée pour arrêter quelques agresseurs tandis qu’Élia s’agrippait désespérément à son bras, presque figée par la terreur. Des tornades de sable arrêtèrent les autres coupes jarrets qui se jetaient désespérément sur eux. Il y en avait trop, ils ne s’en sortiraient pas sans rien faire. Mara se redressa, en tentant tant bien que mal de trouver une issue pour cacher la petite et dégainer sa propre lame, caché sous la jupe de sa robe. La petite humaine, à sa grande surprise, se mit à hurler à l’aide. Mais sa surprise ne s’arrêta pas là; les citoyens de Naélis semblaient beaucoup plus honnêtes que ceux de Thaar; la foule se souleva rageusement, émettant un rugissement hors du commun. Certains des assassins reçurent des fruits à la figure, tandis que d’autres se faisait ligoter par la populace. Mara, totalement sous le choc d’un tel branle-bas de combat, n’eut pas le temps d’admirer le spectacle qu’Élia l’attrapa par la main pour la fondre dans la masse.


Elle suivit Élia, qui totalement paniquée tenta de se fondre dans la foule. Au bout de quelques secondes de lutte acharnée, les deux jeunes femmes réussirent à sortit de la mêlé et accélèrent le pas. Au bout de quelques minutes de course acharnée, Mara attrapa l’épaule de Élia avant de lui dire ; « Arrête. C’est bon on les a semé. » La princesse marchande regarda derrière elle et en effet personne ne les suivaient. L’anarchie semblait avoir alimentés la ville. Des citoyens courraient de tous côtés, tentant de se mettre à l’abri ou tout simplement d’assister au chaos. Mara tenta tant bien que reprendre son souffle lorsqu’elle remarque une marchande qui lui faisait de grand signe d’entrer dans son échoppe. Maralina regarda autour d’elle pour s’assurer qu’aucune menace ne les suivait et attrapa rapidement la main d’Élia. « Suis-moi » Elles entrèrent rapidement dans l’échoppe de l’humaine, un arôme fleuri leurs chatouilla alors les narines. Décidément cette marchande était une herboriste. Mara ferma la porte derrière elle, avant de regarder pas la fenêtre par ses yeux bleutés. Mieux valait ne prendre aucun risque. La marchande observa la princesse de la tête au pied afin de finalement ouvrir la bouche : « Z’êtes la n’velle princesse marchande? Je m’attendais à q’que chose d’aute! » La princesse marchande haussa le sourcil, incertaine à si elle devait prendre la remarque comme une insulte ou non. L’herboriste lui fit signe d’approcher; « J’va vous soigner! On dirait po que le coup est ben profond. Mais vôs mieux pas prendre d’chance! »


La princesse marchande haussa les épaules et se laissa faire par la commerçante qui lui nettoya rapidement sa blessure avant de lui tendre une jarre remplie d’un liquide à l’odeur horrible. La marchande lui sourit en lui faisant un signe de boire; « Sa voh vous z'aider pour le mal! » La demi-elfe prit une gorgée alors que l’alcool lui chatouilla agressivement la gorge. C’était définitivement l’alcool le plus infecte qu’elle ait jamais eu à boire. Elle ne put s’empêcher de grimacer alors que la marchande s’affairait à faire quelques points habiles pour refermer la plaie et la bander solidement de linge propre. Pendant ce temps, Mara fit signe à Élia de s’approcher. « C’est bon tu n’as rien? » Elle mit sa main sur l’épaule de la jeune fille en la lui serrant légèrement. Tentant tant bien que mal de la rassurer. « Merci Élia, je crois pas que je m’en serais sortie sans toi. »

«Et bien ta mère devait être quelqu’un de très atypiques. J’aurais adoré la rencontrer»


La fillette n’avait pas tort; Face à la mort on était tous égaux – face au monde qui nous entourait par contre c’était une autre histoire. «Par contre, nous ne sommes pas tous égaux.  Le monde est stupide Élia. Lorsque tu t’en rendras compte que la stupidité des gens est sans précédent, tu pourras apprendre à les manipuler à ton avantage. Et seulement là, tu feras partie de l’élite. » Elle lui sourit en levant son visage de la jeune fille a l’aide de son long doigt effiler et  plongea son regard dans le sien «Et lorsque tu deviendras maître dans ce jeu, tu n’auras plus aucune limite.» C’était vrai. Elle avait prouvé a maintes reprise que le monde n’était qu’un troupeau de stupide mouton. Élia avait le potentiel de diriger le troupeau, il ne lui restait qu’un bon maître. «Lorsque tu voudras savoir comment faire, viens me voir en Uldal’Rhiz» Les deux jeunes femmes se firent interrompre par un vacarme hors du commun. Mara se leva rapidement pour apercevoir Nehril qui cassait tout le mobilier pour condamner la porte pendant que l’herboriste le regardait avec un visage ahuri. La princesse marchande haussa un sourcil alors que ce dernier ouvrait la bouche. Décidément ce dernier ne l’avait pas vu encore;


« Oui je sais, lâcha-t-il avec un air agacé. Vous n'avez rien à faire chez moi, je vais appeler la garde, par Tari mais vous êtes couverts de sang, vous êtes incroyablement musclé et gracieux bon sang ?»


L’herboriste marmonna une de ses paroles incompréhensible et Nehril continua avant de s’arrêter net lorsqu’il s’aperçut la princesse devant lui.


« Maralina, quelle coïncidence !»


Elle secoua la tête en ayant un regard amusé; «En effet Nehril, mais permettez-moi d’ajouter que vous êtes loin du incroyablement musclé et gracieux » Elle eut un sourire moqueur, puis ce dernier se transforma en un légèrement plus séducteur; «Quoi que je ne peux commenter ce que je n’ai pu voir de mes propres yeux – Qu’en pensez-vous chère dame? » Elle attrapa la pomme que son garde du corps lui lança et croqua dedans rapidement. En regardant l’herboriste qui soupirait de mécontentement en tentant tant bien que mal de cacher ses joues rouges. «Beh vous savez... Moé les z'hommes...» Décidément la princesse du mercenaire dérangeait la vieille dame. Quoique après avoir détruit son mobilier elle pouvait bien comprendre pourquoi.  «J’ai une meilleur idée, Nehril – Pourquoi ne pas nous expliquer qui était ces types? Aucune marque en particulier? Quelques-uns de vos anciens confrères peut-être? » Maralina se cala dans sa chaise en lui jetant un regard amusé, se rappelant des événements qui s’était produit il y a quelques temps à Thaar.

Maralina ne prit pas le breuvage que le demi-elfe lui tendit, mais l’herboriste n’hésita pas une seconde à le prendre en regardant Nehril droit dans les yeux, ce qui ne manqua pas d’amusée la princesse marchande. Décidément, son garde du corps semblait avoir une admiratrice. Bon, ce n’était pas la plus séduisante en ville, mais une admiratrice est une admiratrice. Maralina fit un sourire amusé à Nehril avant de lui dire en péninsulaire; « Eh bien, on dirait que quelqu’un d’autre vous a pris pour cible, Nehril. »  Elle soupira avant de continuer :


« Cela ne m’étonnerais point. Les Thaaris n’ont pas nécessairement une bonne réputation à Naélis, et le fait que je commence à agrandir mes activités dans cette ville doit en déranger plus d’un. » Maralina fronça les sourcils, peut-être devrait-elle utiliser un prête nom pour acheter les bordels de Naélis et en péninsule? Le roi s’était peut-être montré accueillant mais son attitude au début de leurs conversation n’avait laissé rien caché quant à son dédain pour les princes marchands. Nehril la sortie de ses pensées en proposant qu’elle ait cherché la protection du roi. La princesse ne put s’empêcher de sourire à la remarque. Elle se leva de sa chaise et alla observer discrètement la fenêtre. La rue était tranquille, comme si l’attaque qui venait de se passer n’était point arrivé. Elle secoua la tête avant de se retourner vers Nehril. « Je peux vous assurer que ce n’est définitivement pas le roi qui est derrière cela… Quant à sa protection, je lui ai déjà demandé. » La princesse eut un sourire amusé en repassant à sa rencontre dans l’arène avec Glenn, décidément s’était une journée qu’elle allait se rappeler pour un bon moment. La rencontre entre un roi et une princesse marchande n’était pas quelques choses que l’on oubliait si aisément.


Maralina secoua la tête lorsque Nehril lui proposa un verre et lui dit; « Non, et je ne crois pas que vous devriez boire plus, vous êtes toujours au travail. » Oui, elle avait une attitude de pimbêche avec son garde du corps, mais elle n’avait pas tort; elle le payait pour la protéger et à voir l’égratignure que l’assassin lui avait fait au bras il n’avait pas  totalement fait son travail. Elle eut un pincement au cœur en pensant à Rayvan, bien qu’il agisse en idiot, au moins personne ne s’était approché d’elle.  La demi-elfe secoua la tête pour remettre ses souvenirs en ordre. Non, Rayvan était mieux mort. Fin de l’histoire. Elle se retourna vers Élia qui était resté particulièrement silencieuse pendant la discussion entre les deux adultes. Elle se pencha pour se mettre à sa hauteur; « Tu vas bien? » La demi-elfe aimait bien cette petite, après tout elle lui avait sauver la vie. La princesse releva les yeux vers son garde du corps; « Je crois que nous pouvons partir. Nous devrions retrouver Jennad et sa compagne pour Élia. » Ce n’était pas vraiment une proposition, mais plus un ordre assez bien formulé pour que Nehril comprennent qu’elle en avait marre de l’odeur infect de l’échoppe de l’herboriste. Maralina voulait retrouver le confort de ses appartements, mais elle ne laisserait pas la petite humaine vagabonder dans les rues après ce qu’il venait de se passer. Elle se leva en tendant la main à Élia, et se dirigea vers la porte en jetant un regard amusé à Nehril; « Vous ouvrez la porte ou vous restez avec votre nouvelle compagne? » Demanda-t-elle à Nehril en désignant la vieille femme de la tête.

Sa réplique avait frappé directement Nehril.  Son garde du corps se redressa fièrement avant de vider son verre d’un trait et de le déposer, assez brusquement sur la table de bois, ce qui fit sursauter la pauvre herboriste. Décidément la pauvre femme n’était pas habituée à la rigueur que le mercenaire avait, ce qui fit légèrement sourire la princesse marchande.  L’œillade –comment dire – presque sensuelle de la part de l’herboriste ne sembla pas adoucir le caractère du demi-elfe, qui étouffa un juron avant de commencer à dégager l’entrée de l’échoppe. Une fois sa tâche faite, il se tourna vers les deux jeunes femmes avant de leur lancée de son ton froid habituelle : «Vous restez sagement derrière moi. Quand je vous dis cours, vous fuyez, et quand je dis à terre, vous étreignez le sol comme si c'était votre premier amant.» Marlina lança un regard tueur à son garde du corps. Il pouvait bien garder ces petites répliques pour lui-même…  La princesse marchande tendit la main à Elia, et cette dernière l’empoigna solidement. Voyant que la petite était toujours légèrement craintive. La demie-elfe se pencha pour mettre à sa hauteur et plongea son regard dans le sien. «Ne t’inquiète pas. Rien ne va t’arriver. Reste près de moi et on va retrouver ton maître et ta copine. » Elia acquiesçât rapidement et Maralina se releva pour faire signe à Nehril que c’était bon. Le petit groupe ne perdit pas plus de temps et sortit rapidement de l’échoppe, suivi de l’herboriste qui regardait toujours Nehril avec admiration. Maralina se retourna et lança une petite bourse bien remplie à la vieille humaine qui ne put s’empêcher de lui lancer un «M’ci» Mieux valait se montrer généreuse, surtout après que son garde du corps ait démoli la moitié du pauvre mobilier qu’elle avait.


Le petit groupe s’engagea finalement dans les rues de Naélis pendant que le soleil se couchait tranquillement. La ville était calme, comme si le brouhaha qui avait envahi les rues un peu plus tôt n’avait aucunement dérangé la ville. Au bout de quelques minutes, ils tournèrent dans une ruelle et tombèrent face à face avec Jennad et sa jeune apprentie. Nehril afficha une mine moqueuse avant de lui lancer;  «Vous vous êtes fait attendre Jennad. Je pensais que vous vous terriez dans une ruelle en vous assurant de ne pas tuer les rats qui vous rongez les orteils.» Maralina ignora la remarque de Nehril, elle comprenait au fond d’elle-même la remarque du mercenaire. Après tout, ces derniers auraient pu aider un peu plus pendant le combat. La princesse marchande se retourne vers Elia, et se libéra doucement la main. «Si un jour tu viens à Thaar. Viens me voir.» Elia avait du potentiel, avec un peu de pratique cette dernière pourrait facilement se joindre à l’Élite. La princesse marchande se retourna vers Jennad «Je m’attends à ce que vous la protégiez, Jennad. Essayer de faire un peu mieux que cet après-midi. » Une réplique cinglante, légèrement teintée de dégout pour le magicien. S’il avait vraiment utilisé ses capacités à bon escient, la princesse marchande n’aurait pas eu à se sauver comme une vulgaire incapable. Sans jeter un autre regard au trio, Maralina se retourna, faisant claquer la soie de sa robe pour se diriger vers le port, Nehril à ses talons. «Je pars pour la péninsule ce soir même. Naélis n’est pas sûr. Trouve-moi les responsables de cet acte barbare et reviens me voir à Thaar.» La Vaanie arrêta net avant de se tourner vers le mercenaire. «Évidemment, un bonus vous sera fourni. »


Cela ne prit que quelques minutes avant que le duo n’atteigne le port. Le capitaine les attendait déjà sur le pont de la caravelle. Il ne cacha pas sa surprise lorsqu’il vit que le mercenaire ne montait pas à bord. Maralina lui fit signe de partir et se retourna pour faire un léger signe de tête à Nehril. Comme un remerciement, ou plutôt un à bientôt, car elle savait pertinemment qu’elle allait revoir le mercenaire un de ces jours.

-FIN-