Le plus grand risque est de ne pas prendre de risque du tout [Gaël][Terminé]

Beaurivages, Fin de la 4ième ennéades de Karfias, An XI, Cycle XI

La princesse poussa un peu plus son cheval lorsqu’elle aperçut au loin la citadelle de Beaurivages. Voilà quelques jours qu’elle chevauchait, et elle devait avouer qu’elle avait tenté de mettre la plus grande distance entre elle et Griffon de Langehack. Cette homme insipide qui l’avait traité comme une moins que rien. Un marché avait cependant était conclu. Ne restais qu’à voir si la balance des pions se mettrait en place… Elle n’avait pas un doute sur les intentions du seigneur de Sorault, mais ne rester qu’à voir si il était réellement l’homme d’action qu’il proclamait être. Elle poussa son pur-sang un peu plus et arriva finalement aux portes de la ville où elle ralentissa pour ne pas tuer un passant. Pas qu’elle ne se souciait des humains, mais disons qu’elle avait eu assez de problème avec ces êtres ces derniers jours et dieu sait qu’elle avait hâte d’enlever ces vêtements de mercenaire pour finalement rassembler à une femme de son rang. Elle rejoignit finalement le port pour apercevoir trois navires de sa flotte accoster au quai et elle soupira de soulagement.  Enfin un semblant de confort pour les prochains jours. La princesse marchande descendit rapidement de son pur-sang tandis que quelques soldats de sa milice se déployèrent près d’elle pour faire un chemin à leur maîtresse parmi la marée d’humain qui s’activait sur les docks. « Poussez- vous! Faites place à la Princesse d’Uldal’Rhiz. » Pas très subtile me direz-vous. Mais à ce point elle n’en n’avait plus rien à faire…. Qu’un autre humain essaie de s’approcher un peu trop d’elle et il verrait à qui il a affaire. Quant à la populace, elle pouvait bien aller prévenir le seigneur des lieux, Mara s’en foutait éperdument. Elle tendit les rênes de sn cheval à un soldat qui la regarda avec inquiétude. La princesse marchande qui chevauchait seule? Il s’était définitivement passé quelques choses mais voyant l’air furieux de la demi-elfe il ne posa aucune question et suivit cette dernière alors qu’elle montait sur le pont d’un de ses navires et entra dans ses appartements.


Maralina se cala contre la porte en humant le parfum de fleurs fraîche qui régnait dans la pièce. La décoration élégante, et assez couteuse de ses appartements la rassurait. Elle avança rapidement avant de se laisser tomber dans son fauteuil. Quelle expédition que ce fut! Elle était épuisée d’avoir chevauché sans arrêt, mais était rassuré que rien ne lui était arrivé. La demi-elfe vit un de ses esclaves approcher doucement d’elle, l’air effrayé. Elle lui fit signe de remplir la baignoire et la pauvre âme s’exécuta sans dire un mot. La princesse trempa dans la baignoire pendant ce qui semblait être un moment, l’eau chaude la relaxait et l’aidait à mettre ses pensées en ordre. La princesse marchande était attendue en Sybrondil pour la 5ième ennéade, là où elle négocierait face à face un marché avec la comtesse. Tâche excitante, mais qui semblait assez risqué vu les différent événements qui s’était passé dans les dernières années avant la péninsule et la principauté. Mais si cela était une façon de s’enrichir et d’agrandir son réseau, elle le ferait sans réfléchir. La princesse sortit finalement de l’eau parfumée et se fit habillée par son esclave. Mettant une de ses robes favorites. Des atours certes énormément provocateur dans cette partie du monde, mais elle n’en n’avait que faire, elle voulait se sentir elle-même. L’esclave venait tout juste de terminé de la coiffé lorsque quelqu’un cogna à la porte. Un soldat de sa milice fit finalement son entré avant de tendre une lettre à la marchande. « Une missive importante du … » Mara lui fit rapidement signe de se taire et attrapa la lettre avant de l’ouvrir.


Maralina soupira en déposant la lettre sur son bureau. Le seigneur de Beaurivages, Gaël de Laval, l’invitait dans ses palais. Un autre! En espérant que ce dernier était plus accueillant que le dernier seigneur qu’elle avait visité dans le  marquisat! Elle fit signe à son soldat d’aller préparer une escorte. Cette fois, elle ne serait pas prise au dépourvu.  Maralina sortit sur le pont du navire et descendit du navire avant d’être rapidement encadrés par une escorte armée. Les habitants de Beaurivages  s’enlevèrent de leur chemin lorsqu’il voyait ce spectacle hors du commun. Des soldats, habillés de pied en cap, avec les armoiries de la maison Irohivrah. La marche fut rapide et sans embuche, ils traversèrent rapidement les portes du palais seigneurial avant que les grandes portes s’ouvrent devant eux. Maralina s’y engouffra rapidement, suivi de son escorte. Un héraut hurla son nom et son titre, sui du nom de son hôte. Mara cacha sa surprise lorsqu’elle fut face à un jeune homme blond. Ces yeux bleus trahissait son innocence, le pauvre n’était définitivement pas une menace. La princesse ne lui sourit pas, garda son air glaciale et  fixa le jeune homme qui était en face d’elle, tentant tant bien que mal de déterminer à qui elle avait vraiment affaire. Au bout de quelques secondes, elle lui fit un sourire charmeur et leva légèrement la tête, fière. « Merci de m’accueillir dans votre demeure monseigneur. » Elle avança d’un pas pour se trouver un peu plus près de Gaël, avant de continuer; « Puis-je vous demander qu’es qui me vaut cette invitation dans votre demeure? »

Gaël de Laval était un jeune homme blond qui ne devait même pas avoir vingt ans encore. Maralina pouvait voir l’inexpérience sur son visage et dans son sourire. Il l’accueilli comme il se doit avant de lui faire un baisemain et lui révéler qu’il voulait négocier un contrat commercial entre la seigneurie et Thaar. La demi-elfe haussa un sourcil, légèrement perplexe. Décidément, le jeune seigneur n’avait aucune idée à qui il avait affaire. Certes elle voulait élargir son marché, mais elle ne pensait pas que Gaël aurait pu lui donner ce qu’elle désirait réellement.  Elle suivit le regard du seigneur pour réaliser qu’il faisait signe à ses valets bedonnant d’escorter ses soldats afin qu’il puisse profiter de la soirée. Un des lieutenants tenta de s’approcher, mais elle lui fit un signe d’arrêter avec sa main et se retourna légèrement pour lui dire; « Tout ira bien. Allez en profiter »  Le soldat lui fit un signe de tête avant de lui dire en Oliyan « Nous serons prêt si il se passe quoique ce soit » La princesse approuva d’un signe de tête et les soldats se reculèrent et se mit à suivre les différents valets dans le salon qui leur était assignés. Quant à Maralina, elle dépassa Gaël et son conseiller sans leur adresser un regard et entra dans le petit salon en faisant virevolter la traîne de sa robe. La pièce était magnifiquement décorée donnant sur les luxuriants jardins intérieurs. La mélange de l’air salins avec les différents parfums des fleurs embaumait les lieux, faisant en sorte de rendre l’espace accueillant.  De nombreux fauteuils confortables ornaient les lieux, tandis que d’immenses tapisseries habillaient la pièce. Maralina prit quelques secondes pour admirer les œuvres d’art. Décidément, les humains avaient une vision différente de la beauté, mais les tapisseries étaient tout simplement magnifique et impeccablement faite.  La demi-elfe fut sortie de ses pensées alors que son hôte entrait dans la pièce suivi de son conseiller, ou du moins celui qui semblait être son conseiller. Mara alla s’asseoir sur un des fauteuils et attendit que son hôte fasse de même.


Elle se cala dans le fauteuil en croisant les jambes et posa nonchalamment ses avants bras sur les accoudoirs. La demi-elfe regardait Gaël sans dire un mot, observant ses moindres mouvement, tentant de déterminer quel approche prendre avec le jeune homme. Ce dernier semblait fortement intimidé par sa présence. Comme si  il voyait une sang-mêlé pour la première fois de sa courte vie. Avantage en soi, il se baserait sur son expérience lors des pourparlers. Elle lui fit un sourire en coin avant de lui adresser la parole; « Pour commencer, veuillez accepter ma gratitude pour votre accueil. Mon voyage fut loin d’être le plus confortable. » Valait mieux éviter de mentionner le nom du seigneur de Sorault. Après tout, n’était-elle pas dans la même salle que le seigneur qu’il voulait destituer? Elle déplaça son regard vers le conseiller du jeune homme qui se tenait non loin de la porte. « Malheureusement pour vous, je crois que vos connaissez pas très bien l’Estrévent comme vous le dites si bien. Je ne peux signer de contrat ou d’accord commercial par moi-même sans l’accord des autres princes et princesses marchande. Nous pouvons en négocier plusieurs, mais je ne pourrais rien vous promettre avant mon retour à Thaar dans quelques ennéades. » Maralina prit un moment de silence pour observer leur réaction avant de se lever pour aller un peu plus près du seigneur. Elle lui fit un sourire charmeur avant de continuer; « Par contre, je peux avoir un accord avec vous que si vous voulez faire affaire avec mes propres commerces.  Sans l’ombre protectrice de la principauté. » Elle se cala contre une colonne en croisant les bras. Défiant légèrement le jeune homme devant elle. Certes faire affaire avec Thaar était beaucoup plus prestigieux, mais Mara avait une flotte extraordinaire et ses réseaux ne cessaient de grandir. Maralina était une femme d’affaire hors du commun et si elle pouvait étendre son commerce, cela ne ferait que l’arranger. Elle décroisa les bras avant de plonger son regard bleuté dans celui de Gaël. « J’ignore si vos conseillers vous ont renseigné sur mon sujet avant mon arrivée, mais disons que mes commerces sont loin de faire le bonheur des hommes de la péninsule. » Avait-il seulement une idée qu’elle contrôlait une grande partie des commerces des esclaves et des bordels de plusieurs villes?  Probablement que le jeunot n’avait pas entendu parler de sa violente altercation avec la précédente princesse, ainsi que la destruction de l’empire de cette dernière. Cette violente querelle lui avait donné le trône d’Uldal’Rhiz et sa place comme princesse marchande de Thaar.  Tout cela pour dire que ce ne fut pas un événement de tout repos dans la cité des vices.


La princesse attrapa une coupe de vin qu’un des serviteurs lui tendait, avant de porter le nectar doré à ses lèvres. Elle savoura le goût fruité du breuvage avant de planter son regard dans les yeux bleutés de Gaël. Mara lui fit un sourire amusé avant de lui lancer; « Alors dites-moi, que voulez-vous marchandé? » Elle reprit une gorgée de sa coupe en ne lâchant pas le seigneur des yeux, attendant impatiemment son offre.

Maralina regarda le manège de Gaël, et lorsque ce dernier s’approcha d’elle en lui tendant un raison, elle l’attrapa avec ses lèvres en lui jetant un regard amusé. Est-ce que le jeunot croyait réellement la séduire ainsi? La demi-elfe était prête à relever le défi. Elle le regarda marcher de long en large pour finalement tourner autour d’elle. S’il n’avait pas eu l’air si innocent, peut-être aurait-il pu passer pour un prédateur qui tournait autour de sa proie. Mais le pauvre ignorait  que c’était lui la proie. Le jeune seigneur s’arrêta finalement devant elle, la dominant de toute sa taille et planta son regard dans le sien avant de s’exclamer;


«Tout commerce fait mon bonheur, qui plus est quand il se fait avec d’aussi nobles personnes… Mes hommes m’ont exposé les faits suivants, il semblerait que vous fassiez dans les lieux de débauche. Je ne sais quelles autres activités vous pratiquez. Mais je suis certain qu’il y en bien d’autres. Pour ce qui est de ces lieux, j’ai peut-être une offre pour vous. Nous en avons également quelques-uns sur nos terres. Des bordels, comme disent ceux qui les fréquentent. Je ne me le cache pas, les hommes payent pour ce genre de services, surtout dans le Langecin. C’est un fait, point. Partant de là je vous offre le monopole dans la Seigneurie de Beaurivages, éventuellement la baronnie de Missède si vos retours sont bons et j’irai jusqu’à vous offrir le monopole dans tout le Marquisat une fois mon mariage avec son héritière célébré. Tous les bordels du Langehack seront à vous. Il me semble que cette offre est généreuse. En négociation comme en amour, il faut parfois savoir se donner sans commune mesure, mais cela… vous devez déjà le savoir très chère.»


Maralina ne put s’empêcher de hausser son sourcil droit, légèrement surprise. Venait-il de lui proposer le monopole sur le  Langehack? Bien sûr seulement si son mariage avec sa fiancée fonctionnerait. Mais quelle était les chances?  Elle savait très bien que Griffon de Langehack était prêt à tout pour lever une armée pour se saisir du marquisat. S’il y avait un contestataire, il en aurait probablement d’autres... Mais pourtant, il était là, se tenant bien droit devant elle, tout fier de son offre, avant de lui demander s’il avait son attention. La princesse reprit rapidement sa contenance, et eut un sourire amusée. Il avait voulu la déstabiliser, c’était maintenant son tour de jouer. Elle attrapa un raisin de la grappe qu’il avait dans les mains et le porta à ses lèvres, toujours en souriant. «Vous aviez déjà mon attention, mon cher. Mais je dois avouer que cette offre me prend par surprise » Elle eut un regard amusé et fit un pas pour se rapprocher de lui. La princesse soutenait son regard alors qu’elle se rapprochait dangereusement de lui; « Si vous voulez un conseil, ne mélangez jamais amour et affaire. Votre cœur risque gros dans ce genre de marché.»  Un serviteur entra dans la pièce avec un plateau contenant des rafraîchissements. Maralina attrapa une coupe, avant de porter le breuvage a ses lèvres sans lâcher le châtelain des yeux. Elle lui sourit avant de continuer; « J’accepte votre offre, soyons honnête, le monopole de votre seigneurie et éventuellement Missède est fortement attrayant. Par contre, vous comprendrez que j’ai certaines appréhensions.» Elle contourna Gaël sans lui jeter un regard avant de se retrouver devant la fenêtre ou il se trouvait quelque instant plus tôt. Elle mit ses mains a plats sur le  rebord de cette dernière, faisant semblant d’apprécier la vue. La demi-elfe se retourna pour faire face à Gaël et lui lança un regard séducteur; «Les troubles de la péninsule ne cessent de nous inquiéter. Une guerre éclate après l’autre, nous avons l’impression qu’il y a trahison après trahison. Des duchés se font mettre sous tutelle royale et soyons honnête, le fait que la marquise soit dans un couvent et loin de me satisfaire. Votre marquisat est instable. Vous pouvez me faire l’offre que vous voulez; mais quel certitude ai-je qu’un régent ne s’emparera pas du marquisat? Ou qu’un autre de vos seigneurs décide de séduire votre fiancée sous votre nez? Et que ces derniers décident d’arrêter mes affaires.» Elle s’approcha dangereusement de lui et ne put s’empêcher de sourire, en voyant sa respiration s’accélérer. Le pauvre semblait vraiment la désirer. «Soyons honnête, le chaos n’est jamais bon pour les affaires. Comment allez-vous me garantir qu’aucune lutte de pouvoir n’interféra dans nos affaires? »


Toujours souriante, la princesse prit une gorgée du nectar. Son premier point était sur la table. Elle voulait des garantit. Les garantit que peut-importe ce qu’il se passait elle ne perdrait absolument rien des investissements. Il était temps de mettre son deuxième point sur la table; Mara se rapprocha de Gaël en ayant une lueur amusé dans son regard; « Ma prochaine question  sera assez direct; que voulez-vous en échange? »

« Comment savez-vous cela ? Qui vous a dit qu’elle se trouvait dans un couvent ? »


Maralina ne put s’empêcher de sourire alors que Gaël la repoussait légèrement de son index. Il avait rapidement perdu son sourire. Ses paroles avaient touché juste. Elle allait le mettre au pied du mur, si ce jeunot croyait avoir main mise sur elle avec son jeu de séduction, il faisait affaire avec la mauvaise personne. Elle l’avait toujours dit, les gens étaient stupides et ne faisait que suivre le plus fort. Gaël avait du potentiel pour être un dirigeant, mais il lui manquait l’expérience, chose que Maralina avait. La demi-elfe se cala contre le mur, fière de son coup, et se croisa les bras en ayant un air amusé. Gaël se retourna et ordonna à son sbire de quitter la pièce.  Il attrapa une coupe de vin et en bu tranquillement de gorgée avant de s’approcher de la princesse marchande pour continuer à déblatérer. Il était définitivement beau parleur, et très loyal à sa maison, Mara n’en n’avait aucun doute. Le châtelain se calma finalement avant de reprendre sur le monopole qui lui offrait et les sécurités qu’elle demandait. La demi elfe secoua la tête en contournant le seigneur pour aller s’assoir sur des fauteuils. Elle releva légèrement sa robe en croisant les jambes et se cala dans le fauteuil. Elle refusa de lâcher son regard amusé sur Gaël. Il lui demanda finalement Ys et tenta de la défier en mentionnant le coup qu’elle avait fait pour s’emparer de Uldal’Rhiz. La princesse ne put s’empêcher de se mordiller la lèvre inférieure en souriant. Si seulement il savait ce qu’il s’était réellement passé… Elle le laissa terminer son monologue et ne répondit pas tout de suite. La demi-elfe voulait peser ses mots, trouver les bons termes. Elle s’accota sur l’accoudoir et soutenant sa tête à l’aide de son index, toujours avec le sourire aux lèvres. Une expression de défi pouvait se lire dans ses yeux.


Au bout de quelques secondes, elle secoua la tête en souriant; « Pour commencer mon cher, je n’ai pas orchestré aucun coup. Amshet a eu l’audace d’envoyé des assassins pour éliminer ma personne et ma famille entière pour prendre contrôle de mon empire.  Tout ce que j’ai fait était par justice. » Si on disait que la vengeance était un plat qui se mangeait froid, celle que Maralina avait planifié était définitivement congeler… La précédente princesse marchande croupissait dans les cachots de son domaine familial à Thaar comme esclave. À croire que la vie est cruelle et traître parfois…  Elle se cala contre le siège et mit ses doigts les uns contre les autres. « Quant aux informations que je possède, ne vous inquiétez pas mon seigneur, disons que les espions de l’Ithri’Vaan sont doués. Croyez-vous seulement que j’organiserais un voyage en péninsule sans rien savoir de la région ou je me trouve? »Elle pencha légèrement la tête sur le côté, toujours en souriant. Dans sa furie, le jeune homme semblait s’être embourbé dans ses mots, lui proposant le libre impôt pour 10 ans, tant et aussi longtemps qu’il serait sur le trône, mais tenta de rectifier le tir en lui demandant un impôt annuel et une visite sanitaire de ses bordels. « Quant aux impôts, votre première offre est celle qui m’intéresse. Libre d’impôt pour les premières dix années de votre règne, mon seigneur. Ne vous inquiétez point, je doute que quelqu’un ose vous attaquer alors que vous avez un discours si passionné! Oh… mais ne vous en faites pas, vous pourrez faire les visites que vous voulez lorsque vous voudrez! J’ai une très bonne réputation au sujet de mes bordels et j’espère que vous viendrez vous-même les essayer.» Elle se leva pour se rapprocher de Gaël avant de prendre son index droit pour lui lever légèrement la tête afin que leurs deux regards bleutés se rencontrent. Il négociait avec passion, mas en négociation, mieux vaut laisser tous vos sentiments de côtés.


« Vous comprendrez que prendre contrôle des bordels existant ne se feront pas rapidement, et peut-être pas de la façon les plus… disons facile. » Elle enleva son index de son menton, jouant toujours avec la proximité qu’elle avait créé. « Je veux votre support total, peu importe ce qu’il arrive. Mais n’ayez crainte, je ne mettrais pas vos villes à feu et à sang comme je l’ai fait dans l’Ithri’Vaan.» Venait le temps d’attaquer sa sordide demande d’Ys. Elle lui tourna le dos et avança de quelques pas pour se rendre dans le milieu de la pièce, tentant de laisser le pauvre seigneur respirer.  La demi-elfe attrapa la coupe qu’elle avait déposée sur la table un peu plus tôt et la porta doucement à ses lèvres avant de se retourner. « Quand à mes limites, mon cher Gaël. Elle n’existe pas. On m’a élevé en me disant que les seules limites que j’avais été celles que je me créais et je crois que dans les presque cent dernières années j’ai bel et bien prouvé qu’il n’y avait pas de défi assez grand pour moi. » Elle prit une gorgée du liquide rougeâtre en observant la réaction de l’humain devant elle. Allait-il réaliser qu’elle était loin d’avoir le même âge que lui? Elle lui sourit avant de continuer; « Je vous l’ai dit tout à l’heure, que vous négocier avec mon empire et non Thaar. Vous me demandez quelques choses que je ne vous donnerais jamais en échange de votre monopole. Soyons honnête, vous surestimer votre seigneurie, mon cher. » Elle ne mentait pas. Une cité de l’Ithri’Vaan contre une seigneurie et une baronnie? Il pouvait toujours rêver ! La tâche n’était pas difficile en soi, Kavina, la princesse de Ys, avait disparu depuis un certain temps, et prendre le contrôle de la cité marchande serait beaucoup plus facile que prendre Uldal’Rhiz.  Lui donner une cité lui conférerait beaucoup trop de pouvoir en Estrévent. Il n’était pas marquis encore, et beaucoup de chose pourrait arriver dans un court laps de temps. Qui sait, si Griffon de Langehack plaçait ses pions plus rapidement que les siens, peut-être que cet humain condescendant se retrouverait marquis… Non, définitivement, c’était quelques choses qu’elle ne lui donnerait jamais. Son ton avait été ferme, il comprendrait rapidement qu’il allait trop loin dans ses demandes. La princesse marchande était prête à faire affaire avec lui, mais elle n’aurait aucun scrupule à prendre les bordels de sa seigneurie sous un prête-nom s’il avait des attentes irréalisable. Après tout, elle avait l’avantage, s’était lui qui cherchait à faire un marché; pas elle. La demi-elfe ne le lâcha pas du regard, en prenant une autre gorgée de vin.  « Et si je peux me le permettre… Quel est cette petite faveur que vous voulez? »

Spoiler:

La princesse marchande regarda le jeune homme s’approcher d’elle et commencer à lui murmurer à l’oreille. Définitivement, elle lui donnait un point pour l’effort…  Jusqu’à ce qu’il commence à lui mordiller l’oreille. Cela ne dura que quelques secondes, assez longtemps pour qu’elle le sente. Ah bon, le jouvenceau voulait jouer au jeu de la séduction? Il était tombé sur la mauvaise personne – après tout c’était elle la princesse marchande d’Uldal’Rhiz. La demi-elfe mit sa main sur le torse du jeune homme avant de le repousser légèrement, laissant son oreille se remettre de l’assaut du jeune homme. Elle le regarda avec son sourire amusé. Croyait-il seulement qu’il réussirait à la déstabiliser ainsi? Elle avait eu affaire  à beaucoup d’homme comme lui dans sa longue vie, et un jeune homme ne l’intéressait pas. Surtout lorsque l’on regardait les dernières conquêtes de la princesse marchande… Un seigneur ne l’intéressait pas. Ces gens-là venait et partait – qu’es qui lui disait que ce jeune homme réussirait à survivre aux attaques que le Langehack s’apprêtait à subir? La demi-elfe planta son regard dans le sien avant de s’exclamer; «Attention mon seigneur, je doute que votre fiancée apprécie vos tentatives de séduction sur une autre femme. » Ce n’était pas faux. Quel âge avait la pauvre duchesse? 14-15 ans? À cet âge on peine à réaliser que le monde est  rose, alors qu’en vrai, le monde n’attends que le moment pour détruire son prochain. La jeune duchesse aurait un dur retour à la réalité lorsqu’elle découvrira les conquêtes de son fiancé, et si cette dernière découvrait qu’il avait eu le malheur de tenter d’avoir une aventure avec la princesse marchande, cela pourrait ruiner ses plans et lui mettre des bâtons dans les roues. Tout le monde savait que le venin d’une femme jalouse était le poison le plus mortel.  Elle lui jeta un regard amusé avant de  se rapprocher de son oreille en déposant ses mains à la taille de Gaël ; «Et je doute que vous pourriez me satisfaire… » Un peu de provocation ne lui ferait pas de mal, et ramènerais définitivement le jouvenceau à la réalité. Elle relâcha son emprise avant de se retourner pour attraper un des raisins avant de le mettre rapidement dans sa bouche en croquant le fruit rapidement, clairement amusé par le seigneur de Beaurivages. Il semblait si innocent, mais apparemment il cachait bien son jeu, elle suivrait définitivement ses actions de l’autre côté de l’Olienne. Ceux qui tenterais de prendre sa place aurait bien de la misère.


Alors le petit seigneur souhaitait aller dans la cour des grands… Il n’avait pas tort. Ys était morte. La princesse marchande avait disparu depuis des lustres, et les commerçants s’attaquaient aux uns les autres sans que personnes ne s’en occupe vraiment. Après tout, ce n’était qu’Ys. Si Gaël voulait ouvrir des comptoirs il n’avait pas besoin de son aide. Mais il avait besoin de ses contacts.  Elle haussa des épaules ; «Très bien, si vous voulez ouvrir vos commerces dans la ville je ne m’y opposerais pas. Par contre, vous devrez prendre la ville comme les autres. En utilisant vos habiletés de marchands » Ce n’était pas faux, elle ne pouvait rien faire à cela. Maralina avait conquis Uldal’Rhiz et Thaar à l’aide d’une poigne de fer. Si le seigneur de Beaurivages devenait un problème, elle et les autres princes marchands n’auraient pas de problème à le déposséder et à réduire ses efforts. De toute façon, prendre une ville en partant de peu ne se faisait pas du jour au lendemain. « Je veux une ristourne de 15% sur les comptoirs que vous ouvrez. » Elle eut un moment de silence avant d’ajouter; «Vous savez comme moi que laissez un péninsulaire agir à sa guise sur nos terres ne se feront pas gratuitement. » Elle se retourna pour lui être dos à lui et en attrapant un autre raisin. « Ne vous inquiétez pas je ne vous laisserai pas vous aventurer dans la gueule du loup sans aide, vous aurez accès à ma flotte pour l’importation si nécessaire, et quelques contacts qui vous aiderons à démarrer votre marché. » La demi elfe se retourna pour lui faire face. « J’ose espérer que vous compreniez que j’exige transparence avec tous mes associés. Et si les termes de ce contrat venaient à être exposés au grand jour, celui-ci serait annulé sur le champs. » Elle lui fit un sourire « Après tout, vous savez comme moi que je n’ai pas réellement besoin de votre aide pour m’imposer dans le Langehack» Ce n’était pas faux, elle aurait pu s’installer sous un faux nom. Elle s’avança vers lui et plongea son regard dans le sien; «Est-ce que nous avons finalement un marché? » Ne restait que la faveur…  «Pour ce qui est de la faveur, vous pouvez essayer de la demander… Rien ne m’empêche de refuser»

Oh! La remarque avait heurté le jouvenceau et ce dernier avait tenté de montrer les petites griffes qu’il avait en retournant la faveur à la princesse marchande. Maralina ne put s’empêcher de sourire lorsqu’il répliqua à la remarque. Il avait du cran mais il lui manquait l’expérience. Maralina se croisa les bras en le regardant, amusée. Ce n’était pas une remarque sur son âge avancé qui la heurtait. Après tout, elle avait l’air d’avoir quoi? Disons l’apparence d’une jeune femme début vingtaine et elle se doutait bien qu’elle n’aurait toujours pas changer quand l’homme en face d’elle serait mort. Il accepta toutes ses conditions, de son aveuglement pour la prise de Beaurivages et de Missède jusqu’à la ristourne des marchands méssidois qui oseraient débarquer a Ys. Maralina souri alors qu’elle savait pertinemment ce qui se passerait en Ithri’Vaan pour ces commerçants malhabiles. Ne restait qu’à voir comment il se débrouillerait dans la principauté. Elle attrapa le verre de vin que Gaël lui tendit et porta le liquide a ses lèvres alors que le marché était finalement clos. Venait maintenant le moment de la fameuse faveur!


«J’aimerai vous demander beaucoup de choses Princesse mais ce ne serait pas réaliste. Alors voilà, si vous posez le pied dans ce pays pour y faire affaire, je vous demanderai de signer un document reconnaissant Son Excellence Linaëlle de Lancrais comme Duchesse, enfin maintenant Marquise légitime. Même dans un couvent, celle-ci n’en reste pas moins la dirigeante du marquisat et son couronnement n’a toujours pas été remis en cause. Mais au cas où elle resterait dans le couvent à la fin de l’année, le document n’aura plus aucune valeur.»


Maralina ne put s’empêcher de sourire. Elle l’avait vu venir celle-là et le pauvre avait eu l’idée de le demander comme une faveur. Pensait-il réellement qu’elle aurait dit oui? Les princesses n’en n’avait que faire de la politique péninsulaire et  bien que la princesse marchande n’ait eu son poste qu’il y a quelques ennéades de cela, elle savait pertinemment que jamais ce document tiendrais la route devant un monarque ou quelconque noble péninsulaire qui tenterais de prendre le marquisat. La princesse haussa les épaules en souriant, il avait bien fait de donner une date de péremption, mais elle l’avait dit un plus tôt. Il lui demandait une faveur, elle était libre de refuser ou d’accepter. Surtout que le marché était déjà conclu. Elle porta doucement le verre de cristal contre ses lèvres et prit la dernière gorgée de vin avant de déposer élégamment le verre sur la table basse. La princesse marchande s’avança alors doucement vers le seigneur de Beaurivages et planta son regard azure dans le sien, un sourire amusé aux lèvres. «Vous savez autant que moi je vais refuser cette faveur. La principauté ne se mêlera plus jamais au jeu politique de la péninsule. Surtout après la guerre d’Ydril. » C’était évidemment faux, mais le seigneur de Beaurivages n’avait aucune façon de le savoir.  Elle déposa sa main sur la joue du jeune humain et lui fit un sourire enjôleur. «Toutes mes félicitations pour votre mariage à venir mn seigneur. J’espère que votre tendre fiancée vous comblera. » Elle lâcha le blondinet avant de se diriger vers la porte. Elle s’arrêta un moment avant de se retourner vers Gaël.  «Mes commerçants débarqueront dans quelques ennéades pour prendre le contrôle de certaines maisons. Ils ne feront point de vague, mais j’ose espérer que les termes de notre contrat seront respectés.  Au plaisir de faire des affaires avec vous mon seigneur.» Aucune révérence, aucun signe de tête qu’un sourire amusée aux lèvres alors qu’elle poussait la porte pour sortir de la pièce. Ses affaires à Beaurivages étaient terminées. Il ne restait qu’à élaborer le plan parfait pour prendre le contrôle. Ses gardes se regroupèrent autour d’elle alors qu’elle sortit de la pièce et la conduisent vers son navire pour la suite de son périple. Elle avait beaucoup de projets en tête… et avait bien l’intention de les conduire à terme.

-Fin du RP-