[Forges de lave] Trame de l'Hydre :: La mort à ses priorités | Vals

Automne - 1er jour de la 4e ennéade de Favrius
11e année du XIe Cycle

Portant encore son armure garnie de trous, les forces au plus bas, mais le moral encore haut, Krish passa dans le dortoir où les cas les plus préoccupants avaient été allongés. Certains, soignés par magie, étaient tranquillement assis et parlaient entre eux, seulement gardés là pour vérifié qu'aucune séquelle imprévue ne serait à déplorer. D'autres erraient encore dans une demi conscience, leurs blessures tout juste stabilisées. Avant que la cérémonie funéraire n'ai lieu, la daedhel avait prit quelques instants pour venir saluer ses gars, mais c'était aussi un gars en particulier qu'elle venait voir.

Installé au fond de la salle, Valsrik reposait sur une couche près de celle de Ferhya. L'ancienne C'nrosienne était encore maintenue en stase magique le temps que les trous des très nombreux pics de glace qui lui avaient transpercer la poitrine et le ventre ne se situent plus que sur des organes dont elle n'avait pas forcément besoin pour vivre. Au moins, ça ferait une paire d'oreilles indiscrète en moins.

En approchant, Krish ne savait pas à quoi s'attendre de toute façon. Elle n'avait pas pris le temps de trouver le toubib chargé de son cas particulier et venait le vérifier par elle même.

Le pire était passé. Ton flanc te faisait toujours souffrir le martyr, ta respiration n’était toujours pas stable, mais au moins le sommeil était loin. Tu étais éveillé. Capable de reprendre, si ce n’est que partiellement, possession de tes sens. D’autres n’avaient pas eu la même chance.
Même parmi les flammes n’ayant pas été mises face à leur dernière épreuves, tu étais loin d’être le plus à plaindre. Il suffisait de voir un peu Ferhya pour s’en rendre compte. La pauvre Cn’rosienne  n’avait rien à envier au ventre du Vatna lui-même… tant son corps devait être creusé de galeries. Mais elle survivrait. Elle était trop forte pour ne pas y survivre. Tu ne pouvais pas autant en dire de certains de tes camarades de chambre. Les Repentis étaient forts, tu le reconnais, mais parfois, fort ne suffisait pas. Ce ne serait qu’une question de temps avant que dans son dernier soupir, les viscères de l’un s’affaissent sur eux-mêmes. Les guérisseurs finiraient bien par abandonner l’autre en constatant que son état ne s’améliorait pas, pour s’occuper de ceux ayant encore une chance de se relever en état pour prendre part à de nouveaux combats. Leur fierté, aux estropiés les plus graves, les pousserait d’ailleurs certainement à refuser plus d’attention. Parce que ce n’était pas leur vie qui comptait, mais la victoire finale pour laquelle ils avaient pris le risque de la sacrifier.

Et pendant qu’eux luttaient contre la mort, tu n’avais plus qu’à lutter contre la douleur… et l’ennui.

- Heureux que tu aies suivi mon conseil… et que tu aies évité de mourir Même si je doute que tu l’aies fait de ton plein gré.

Tu tousses derrière ton sourire, cherche une assise un peu plus confortable, et dirige à nouveau ton visage vers celui de la dernière arrivée. Un étrange contact qu’est le tien, surtout lorsque la fatigue prend le pas sur ton jeu d’acteur. Tes oreilles sont alertes, tes narines vibrent quelque peu, mais tes yeux, sans être aveugles, paraissent comme éteints. C’est une sensation désagréable pour beaucoup, et la raison pour laquelle tu t’efforce habituellement de fixer les formes floues dansant devant toi : cette manière que tu as de porter attention entière aux gens sans que tes pupilles ne sachent les fixer. Mais pour l’instant, Krish se contenterait de ce qui t’est naturel.

- Comment ça s’est passé après que j’aie été mis hors jeu ?

- J'ai trouvé un autre mage pour protéger mes arrière, mais il était moins efficace, alors j'ai du faire en sorte de finir rapidement la bataille. " sourit-elle en s'asseyant au bord du lit, prenant cependant garde à ne pas trop peser sur le matelas raide pour ne pas faire bouger de trop son occupant.

- J'ai une nouvelle qui va te plaire et une qui va te déprimer, tu veux laquelle en premier ? " obtempérant, elle commença par celle que désirait le mage pour finir par déclamer les deux. " J'ai obtenu l'appui des prêtres d'Uriz en menaçant Kel'Zora, la femme qui a faillit t'avoir... Qui est aussi ma belle sœur en passant. mais bref. On a donné un dernier assaut combiné avant que les rebelles ne se rassemblent. On a prit la plupart des fuyards en tenaille et c'était réglé. Les Prêtres de Zhak'Bar sont arrivés un poil trop tard. " et " J'ai laissé la Haute-Prêtresse vivre et j'ai demandé une Ordalie contre elle pour demain matin. J'ai aussi enjoins les eldéens à m'accompagner pour demander légalement des comptes à notre cher triumvir... Enfin si je suis encore en vie bien sûre. " Elle haussa les épaules. " On en parle autant que tu veux, mais d'abord, dis-moi comment tu te sens. "