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 [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac

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Cilastiel
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MessageSujet: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeJeu 7 Mar 2019 - 11:58


8ème ennéade de Karfias
An 16:XI


Il faisait nuit et le ciel était couvert. Aucune des deux lunes n'éclairaient les rues de la cité de tous les crimes et pêchers. C'était comme si les Dieux eux-mêmes avaient voulu contribuer à ce qui allait advenir.
L'homme seul marchait dans les rues de ce quartier où beaucoup n'oseraient pas s'aventurer une fois le soleil couché. Mais lui n'en avait visiblement pas peur, comme s'il faisait partie de la menace planant dans la pénombre. A moins que l'effet de l'alcool n'altère son jugement ?
Se savait-il épié ? S'il avait la moitié de l'instinct de survie de sa tante, alors très certainement. Mais le filet qui avait été construit autour de lui n'avait mis que quelques jours à s'installer avant que ne vienne déjà se présenter à eux une occasion en or. Ce qu'il avait fait pour éveiller l'intérêt de ceux qui le suivaient dans l'ombre ? Il remuait un peu trop la boue dans laquelle une certaine personne avait marché...

Le demi-elfe tourna à un angle de rue. Les yeux qui l'observaient étaient de plus en plus convaincus qu'il était parfaitement inconscient de la menace qui pesait sur lui sinon il ne leur aurait pas faciliter autant la tâche. C'était une petite ruelle sans porte ni fenêtre pour s'échapper avec des murs bien trop haut pour parvenir à s'échapper.

Deux hommes arrivèrent en courant au bout de son chemin afin de lui bloquer le passage. Il pouvait toujours vouloir rebrousser chemin, il aurait le même comité d'accueil. Encerclé par quatre gaillards solidement armés et qui n'était que la partie émergée de l'iceberg, il était pris au piège et bien trop saoul pour parvenir à se battre correctement... Il se défendit comme un diable mais ne put arrêter la planche de bois qui vint frapper violemment l'arrière de son crâne puis le poing qui vint achever le travail.


~~~~~~~~~~~~


Personne n'aime les réveils brutaux ni ceux où les maux de crâne viennent nous pourrir la vie avant même d'avoir ouvert les yeux. Alors un réveil à coup de grand seau d'eau glacée alors qu'on a la gueule de bois et une bosse sur la terre... Zaahrian était trempé sur tout le haut du corps. Ses poignets étaient retenus par deux chaînes fixées au mur, le maintenant debout dans une position des plus inconfortables. Ils se trouvait dans un sous-sol creusé sous une maison. Il n'y avait aucune fenêtre ni aération donnant sur l'extérieur, ce qui garantissait une discrétion totale. L'air était fétide et humide. La pièce était éclairée par une unique torche tenue par un homme à la peau noire, aux cheveux blancs et aux yeux rouges comme le sang. Un autre sombre assez similaire s'éloignait de lui avec un seau à la main. Un troisième se tenait debout face à lui, les mains dans le dos et le sourire carnassier.

-Le voilà qui se réveille.

Découvrant le visage de sa victime, son sourire s'étira plus encore.

-Je suis enchanté de te rencontrer enfin en personne Zaahrian. Sois le bienvenu dans mon humble demeure. Désolé si ce n'est pas aussi accueillant que tu aurais pu le souhaiter mais j'ai ouïe dire que tu ne voulais pas que du bien à ma personne.


Dernière édition par Macabre le Jeu 30 Mai 2019 - 8:14, édité 3 fois
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Zaahrian Las'Danir
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeJeu 7 Mar 2019 - 17:20

Parfois, pour avoir le résultat escompté, il fallait être audacieux, voire stupide, selon les points de vue. Après de surprenantes retrouvailles avec une vieille connaissance et la découverte subséquente d’un lien de parenté, Zaahrian avait décidé non seulement de retrouver Macabre, mais aussi de la sortir de ses emmerdes, car c’est à cela que sert la famille. Le meilleur moyen pour y arriver consistait à retrouver les traces de ses crimes. Heureusement pour Zaahrian, dans la panoplie de meurtres en tout genre qui arrivaient à Thaar, ceux de sa tante se démarquaient des autres par leur aspect spectaculaire. Non seulement les gens s’interrogeaient sur la façon dont l’assassin avait pu entrer sans se faire remarquer, mais aussi sur la brutalité sordide des crimes. Les mises en scène frappaient l’imaginaire et plus les gens en parlaient, plus ça facilitait la tâche de Zaahrian.

Naturellement, à force de remuer de la merde, on finit par sentir mauvais et à attirer l’attention. Ce ne fut pas très long avant que l’assassin remarque qu’on le suivait. Au départ, il n’y prêtait pas trop d’importance. En fait, si ça lui indiquait une chose, c’est qu’il était sur la bonne piste. Du coup, il continua en se disant que le jour où il serait près de son but, ces hommes ne se contenteraient plus de le surveiller…

Après une soirée bien arrosée, Zaahrian reprenait le chemin vers sa maison. Peut-être qu’il n’aurait pas dû boire autant, mais il était de bonne humeur et la compagnie, fort agréable. C’était une nuit particulièrement noire, mais l’assassin savait où il allait. Il s’engouffra dans une ruelle si sombre qu’il voyait à peine devant lui. Il n’avait qu’une dizaine de pas à faire avant d’atteindre une avenue plus large et éclairée. Il pouvait en voir l’issue plus claire ainsi que le comité d’accueil qui l’attendait. Zaahrian se retourna, mais l’autre issu était également bloqué.

« Finalement, je suis vraiment sur la bonne piste ! »

Encouragé par les vapeurs de l’alcool, Zaahrian sortit son arme, prêt à se défendre. Peut-être qu’il réussit à en tuer un ou deux dans le processus, mais jamais il ne vit venir la planche qui s’abattit sur son crâne. La douleur l’aveugla et bientôt, tout devint noir.

Combien de temps passa ainsi ? Impossible à dire. C’est la morsure cruelle d’un seau d’eau jeté sans ménagement sur lui qui le tira de sa torpeur. Il ouvrit les yeux pour découvrir qu’on lui avait bandé les yeux pour le transporter ailleurs, sans doute un sous-sol vu l’humidité ambiante et l’odeur de moisissure qui imprégnait les lieux. Il devait leur donner une chose cependant, ils avaient réussi à trouver un endroit assez haut de plafond pour l’attacher debout, les poignets au-dessus de sa tête au point où il devait se mettre sur le bout des pieds pour s’éviter une dislocation de l’épaule. Honnêtement, il était presque impressionné. Quelqu’un se donna enfin la peine de lui dégager les yeux. La lumière de la torche aviva son mal de crâne, mais ça ne l’empêcha pas de constater la présence de trois drows. Il pouvait enfin mettre un visage sur l’homme qu’il recherchait. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à trouver un moyen de s’enfuir. Seul et attaché face à trois drows armés, c’était faisable ! Il faut être positif dans la vie.

« On ne t’a jamais dit qu’il ne faut pas croire les racontars? Détache-moi et je vais te prouver que je suis gentil comme tout, non? Oh, ça valait la peine d’essayer ! Dis, t’as pas une tisane, j’ai un de ces maux de crâne… »
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeVen 8 Mar 2019 - 15:41

Don'dar eut un sourire amusé face à la réaction de Zaahrian. Il allait nettement moins s'ennuyer qu'il n'aurait pu le penser. Face au danger, les gens avaient tant de réactions différentes. Les plus téméraires l'affrontaient en le regardant droit dans les yeux, sans ciller. Ceux-là, c'était à peine s'ils parlaient. A l'opposé, ils y avaient ceux qui faisaient dans leur froc... Soit ils étaient tétanisés par la peur et bégayaient au point d'avoir besoin de cinq minutes pour formuler une phrase, soit ils parlaient sans arrêt... Sa victime du jour était d'un tout autre genre. Ils faisaient partie de ceux qui lançaient des très d'humour en réponse à des questions des plus sérieuses. Cela démontrait une certaine force de caractère. Ce devait être de famille... Après tout, il avait mis du temps à briser son esclave et ne l'avait fait que parce qu'il ne pouvait pas la soumettre par des moyens conventionnels.

Le sombre eut un rire sardonique alors que l'assassin achevait de débiter ses âneries.

-Ah, Zaahrian... Mais ce ne sont pas des racontars, c'est toi-même qui l'a dit.

Il plongea sont regard dans le sien sans se départir de son sourire. Il n'était pas là pourtant le jour où le demi-elfe avait découvert son lien de parenté avec la petite elfe. Et, techniquement, personne ne l'avait entendu. Pourtant, il savait. Il attendit que ses mots fassent écho dans la mémoire du jeune homme.

-Eh oui. Elle n'était plus vraiment là et ne t'a écouté que d'une oreille distraite mais elle t'a entendu. Quand j'ai su que quelqu'un enquêtait sur ses crimes, j'ai cherché qui tu étais par des moyens conventionnels et quand je suis tombé sur ton nom... Je suis allé fouiller dans ses souvenirs. C'est la seule torture qu'elle ne supporte pas...

Tout en parlant de ce qu'il avait fait, il vint tapoter de deux doigts sa tempe. S'il n'en avait pas l'allure, il était un mage de l'esprit. Il n'était pas aussi puissant que certains de ses compatriotes, incapable de savoir ce que Macabre pensait vraiment, mais il maîtrisait suffisamment son Art pour faire ce qu'il voulait dans la tête de ses esclaves, dans la mesure où elles pouvaient le supporter sans devenir folles. Alors, quand il avait su qu'un Las'Danir le cherchait, il était allé vérifier si son ombre ne le connaissait pas. Il avait assisté à leurs deux rencontres mais c'était tout particulièrement penché sur la seconde. Il s'était repassé les dernières secondes plusieurs fois, ignorant les cris de la jeune fille, pour parvenir à comprendre ce qu'il avait hurler au mur de cette ruelle sombre.
De faire savoir à Zaahrian qu'elle avait souffert durant son exploration, il s'en moquait complètement. Lui-même se repaissait de sa douleur. Et au contraire, si ça pouvait le faire rager... Cela en deviendrait délectable. D'autant plus s'il comprenait que c'était de sa faute si elle avait dû endurer de telles souffrances.

-Elle n'a pas pris tes menaces de mort au sérieux. Moi si. Et comme je déteste les visites à l'improviste, j'ai préféré t'inviter à ma convenance. Tu ne m'en veux pas j'espère ? Demanda-t-il en feignant la politesse.
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeVen 8 Mar 2019 - 17:39

[blockquote]
Zaahrian n’était pas impressionné. Malgré l’inconfort de la douleur, il gardait ce petit sourire sur les lèvres de celui qui se moque éperdument de la situation et qui ne craint pas les conséquences de ses gestes. Face à lui, il avait le typique chef de guilde. Daeron et lui se seraient entendus comme des larrons en foire. Sans la moindre considération pour leurs petits jouets, ils les utilisaient jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien de bon à tirer. Quel plaisir il aurait à le tuer.

« Possible… Je dis tellement de choses dans une journée. On a essayé de me faire taire, plusieurs fois, mais sans succès. Certains disent que j’aime m’entendre parler, mais mes histoires sont tellement bonnes à raconter ! »

Donc il savait… Intéressant, car il était certain que personne ne l’avait entendu. Macabre devait donc s’être attardé un peu depuis les ombres, assez pour entendre la promesse de l’assassin. Puis, le drow l’avait appris par elle en utilisant la torture. Le regard de Zaahrian se durcit et son sourire se transforma en rictus sous l’effet de la colère. Si seulement il avait été plus près de lui, Zaahrian lui aurait volontiers assené un violent coup de pied ou mieux encore. Tordre le cou d’un homme avec ses jambes, il n’avait pas fait ça depuis longtemps.

« Oh non, pas du tout, c’est justement ce que je voulais, rencontrer l’homme derrière tous ces meurtres spectaculaires ! On ne parle que de ça en ville. Je suis peut-être le premier, mais certainement pas le dernier à s’y intéresser. Tu comptes ramasser tous ceux qui voudront savoir qui est derrière tout ça? J’espère que tu as beaucoup d’amis, car tu risques d’en avoir plein les bras très vite ! Donc, tu comptes faire quoi ? Me torturer jusqu’à me briser question de faire un exemple de ma personne ? C’est beau d’avoir de l’ambition… Daeron pourrait peut-être te donner certains trucs. Ah non, c’est vrai… je l’ai tué et je vais faire la même chose avec toi, mon grand. »

Nullement en position de parler, pourtant il lui tenait tête avec toute l’arrogance qu’on lui connaissait. Brave ou fou, la question était à débattre.
[/blockquote]
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeVen 8 Mar 2019 - 19:20


Alors que Zaahrian perdait son sourire, celui de Don'dar s'élargissait. Et l'entendre essayer de se débattre par les mots était un délice à son oreille. Le "mon grand" était même la cerise sur le gâteau. Le sombre se retenait de le prendre de haut tellement tout ceci était délectable.

-Je ne pense pas que l'on s'intéresse tant à moi qu'à mes clients. Je ne suis que l'intermédiaire entre celui qui a un crime à commettre et sa victime. Les mises en scènes, ils les demandent et je suis réputé pour ça. De toute façon, je repartirai bientôt en Elda, d'autres affaires m'y attendent.

Oui, il ne resterait plus longtemps à Thaar et Zaahrian n'avait pas assez avancé dans son enquête pour être en mesure de le trouver. Il lui manquait deux ou trois crimes pour y parvenir. Le sombre serait parti avant qu'il ne le découvre, pourtant, il avait déployé de lourds efforts pour le capturer et le conduire jusqu'à lui. C'était à se demander pourquoi...
Il aurait voulu remettre la suite de ses projets pour l'assassin à un peu plus tard, prendre le temps de torturer un peu plus sa proie avant de la soumettre à son bourreau mais puisqu'il lui tendait la perche...

-Je suis ravi que tu m'interroges à propos de ton sort. Car tu vois, tu as raison. Je vais faire de toi un exemple. Mais pas de la manière que tu crois...

Il sortit alors de derrière son dos une dague, le tenant du bout des doigts depuis le pommeau pour que la lame pende vers le sol. Cette dague, Zaahrian l'avait déjà vue, entre les mains ensanglantées de sa parente. Le sourire carnassier aux lèvres, le sombre tendit l'arme un peu plus sur le côté et une main apparut de nulle part pour en saisir la poignée. Don'dar lâcha alors prise, ramenant sa main dans son dos. Alors que l'ombre de son bras reculait, la cache de la petite elfe s'en alla avec lui et elle apparut à la lumière de la torche. Elle n'avait rien à voir avec celle qu'il avait rencontrée dans la forêt, ni avec l'assassin qu'il avait croisé deux ans plus tôt. Elle ne portait ni sa perruque, ni sa robe, ni ses gants. Elle cachait son visage en regardant vers le sol. Ses cheveux mal soignés et coupés n'importe comment formaient une masse autour de sa tête. Elle portait une chemise d'homme trop large et trop longue ainsi qu'une culotte d'homme. Comme si D'ondar lui avait refilé ses sous-vêtements usés. Il semblaient ne pas avoir été lavés depuis des cycles. Le bas de ses jambes ainsi que ses pieds étaient visibles et parcourus de plusieurs cicatrices. Un orteil ou deux n'étaient plus dans une posture très correcte et son tibia avait clairement fait l'objet d'une fracture ouverte mal soignée.

-Je ne crois pas avoir besoin de faire les présentation ? Même si je ne pense pas que tu aies été capable de la reconnaître si tu l'avais croisée dans la rue. Mal entretenue, les cheveux coupés… Sans parler de ça.

Don’dar saisit l’arrière du crâne de la jeune femme et tira subitement sur sa crinière ébouriffée pour faire enfin apparaître son visage à la lueur de la torche. Macabre ne cria même pas et n’afficha aucune réaction mais elle se garda bien de croiser le regard de Zaahrian. Elle ne voulait pas qu’il la voit comme ça. Elle voulait que personne ne la voit comme ça… La peau de son visage avait été scarifiée un peu partout, rendant ses traits difficiles à reconnaître. Mais il y avait pire encore. Une large entaille partait d’au-dessus de son oreille gauche pour rejoindre la commissure de sa lèvre en suivant le contour de sa pommette. De l’autre côté de son visage, un large lambeau de peau avait été arraché sur le bas de sa mâchoire jusque dans son cou, laissant un espace creux et rouge qui avait cicatrisé mais qui restait plus que sensible du fait de l’absence d’épiderme.
Si elle n’avait jamais eu le moindre intérêt pour son corps, le fait qu’il touche à son visage l’affectait bien plus qu'elle ne l'aurait pensé. C’était ce que les gens voyaient d'elle, ce dont les quelques personnes qu’elle avait connu se souvenaient… Mais il n’y avait plus rien à reconnaître de ses traits…
Sans un sanglot, une larme perla sur sa joue pour aller se heurter aux nombreuses cicatrices qui lui barraient le chemin. Don'dar la maintint dans cette position, la forçant à tourner le visage de manière à ce que son neveu constate bien l'étendue des dégâts. Puis, lorsqu'il fut rassasié de la réaction de Zaahrian, il la relâcha et elle détourna la tête pour se cacher à nouveau derrière sa chevelure.

-Oh fait, j'espère que tu aimes ta suite ? Puis il écarta les bras pour désigner l'endroit où ils se trouvaient avant d'ajouter. C'est la sienne !

La pièce était étroite et froide. Le sol était en terre battue rendue humide par endroits à cause d’infiltrations dans les murs. Rien de grave pour la stabilité de la maison au-dessus mais l’air ambiant était rendu plus désagréable encore qu'il ne l'était déjà. Dans un coin se trouvait une miche de pain à moitié moisie que des dents avaient pourtant croquées. Aucun verre n'était visible, la seule eau que cette pièce ait jamais reçue semblait retenue dans ce petit trou creusé sans le sol et servant de réceptacle à l’humidité des murs. L’eau qu'il contenait était probablement croupie avec un goût infecte. C'était là que la petite elfe vivait, loin de la lumière, dans une atmosphère putride qui aurait rendu n'importe quel humain malade à en crever en à peine une ennéade. Il croyait savoir et comprendre ce qu'elle endurait ? Il n'en avait aucune idée en réalité...
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Zaahrian Las'Danir
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeSam 9 Mar 2019 - 13:01

Deux ans, c’est le temps que ça lui avait pris pour rassembler les morceaux du casse-tête. Deux années de trop, apparemment. L’échec était cuisant, car non seulement il n’avait pas réussi, mais on l’avait pris de vitesse. Le voilà maintenant attaché dans ce trou sordide devant le maître du jeu en personne qui se délectait de sa victoire. Naturellement, il n’avait pas vu Macabre depuis leur dernière rencontre. Zaahrian s’en souvenait très bien. Il lui avait alors dit qu’il la comprenait mieux que quiconque dans ce monde, mais à ce moment-là, il n’avait pas la vision complète du tableau. Là, il la vit et son cœur se brisa. Entre leur moment de leur rencontre dans la forêt et leur retrouvailles en ville, il y avait déjà un monde de différence dans l’apparence de la petite elfe. Depuis, c’était tout un univers qui les séparait. Macabre était misérable. Daeron avait au moins la décence de les nourrir, de les vêtir et de leur mettre un toit sur la tête. Naturellement, les privilèges allaient au mérite : plus tu faisais verser le sang, plus tu en recevais en retour. Pour Macabre, il n’y avait rien de tout cela, juste un long et perpétuel abus afin de lui enlever toute volonté de se battre. Même s’il savait pourquoi ce drow lui montrait tout cela, Zaahrian ne put s’empêcher de tomber dans son piège. Don’dar voulait le mettre en colère. Il se délectait de la destruction qu’il causait autour de lui et cet enfant de chienne avait bien réussi son coup. La colère que Zaahrian éprouvait à ce moment égalait celle qui avait mené à la mort de Daeron. Cette même rage folle qui faisait bouillir son sang et voir rouge. L’assassin s’élança vers lui pour être arrêté par les chaînes et la douleur à ses poignets et ses épaules. Pourtant, ça ne l’empêcha pas d’essayer encore et encore dans l’espoir que ses liens se brisent et qu’il puisse les utiliser pour enlever la vie de ce bâtard.

« Tu es faible. » Cracha enfin Zaahrian. « Voilà ce que vous avez tous en commun, vous êtes si faibles que vous avez besoin d’utiliser la force des gens autour de vous à votre avantage pour vous sentir supérieur. J’ai une petite nouvelle pour toi, ça ne suffira pas à faire grossir ce que tu as dans le pantalon. Tu vas toujours rester une misérable larve incapable de faire quoi que ce soit par lui-même. Ça sera toujours elle qui tiendra le couteau, pas toi! Et tu sais quoi? Il suffit qu’elle croie un seul instant que c’est possible, juste un moment pour que tu sois un homme mort. Je suis certain qu’elle n’a jamais pensé qu’on allait se revoir et pourtant je suis là. Peut-être pas dans les circonstances voulus, mais le fait que tu m’as amené ici prouve une chose : j’étais assez près du but pour que tu aies peur de moi. »

Zaahrian sourit, mais il n’y avait rien d’amusé.

« Il n’y a rien de plus dangereux qu’une personne qui n’a plus rien à perdre. Pense s’y avant de faire quoi que ce soit de stupide... »
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeDim 10 Mar 2019 - 8:53


Décidément, l'attitude du demi-elfe amusait beaucoup le drow. Soit il était persuadé de ce qu'il disait et c'était bien triste tant il était éloigné de la vérité, soit il cherchait à lui faire perdre son calme pour le faire approcher auquel cas il échouerait. Car ce qu'il ne savait obtenir par la magie, il le déduisait, compensant avec son intellect. Or, il savait qu'il risquait la mort s'il se mettait à sa portée. La seule personne ici qui s'approcherait de lui serait justement la seule à qui il ne ferait jamais de mal... Parce qu'il était bien là pour la sauver, non ?
Lorsque sa victime eut fini son petit laïus, le sombre applaudit, donnant à son geste une lenteur sarcastique.

-Bravo. C'est ton analyse ? Elle est... Pitoyable. Mais je vais t'excuser parce que tu as l'esprit embrouillé par la colère et que c'était justement la réaction que j'attendais de toi. Tu es un peu trop prévisible. Heureusement, ça ne gâche rien à mon plaisir. Surtout que tu te trompes sur toi-même : tu as au moins une chose à perdre...

Tout en prononçant ces mots, ses doigts vinrent effleurer les cheveux de la petite elfe qui tourna presque imperceptiblement la tête pour le fuir. Mais elle n'avait pas le droit de le fuir. Sa réaction arracha malgré tout un sourire sadique au drow qui avait hâte de passer à la suite... De voir le sang couler, de sentir son odeur envahir la pièce et de découvrir le regard de Zaahrian lorsqu'il comprendrait qu'il avait perdu.

-Et puis tu minimises considérablement l'emprise que j'ai sur elle. Regarde bien cette porte, dit-il en désignant d'un signe de tête la grille plus que rouillée de la cellule où ils se trouvaient. Depuis combien de temps elle n'a pas été fermée selon toi ? Avec ses talents, elle pourrait partir sans que personne ne le remarque. Bon, certes, je la rattraperai, j'ai bien réussi à la reprendre aux elfes après tout. Mais elle n'essaie même pas... Elle m'est totalement soumise et, à ses yeux, je suis intouchable. Si elle levait la main sur moi, ça sonnerait probablement mon glas mais aussi le sien, sois-en assuré. Son crime lui serait tellement impardonnable qu'elle ne le supporterait pas...

Bien loin de l'attrister, cette idée lui apportait une grande satisfaction. Savoir que son oeuvre disparaîtrait avec lui dans un geste désespéré, c'était l'aboutissement parfait de tout son travail. Cependant, son sort n'était pas encore scellé.
Celui du demi-elfe en revanche...

-Et si nous éprouvions sa loyauté ? J'ai en tête un petit test qui me rendra doublement service. Puis, se penchant à l'oreille de son esclave, il lui chuchota un ordre que Zaahrian pouvait facilement deviner. Tue-le.

Un sanglot s'étrangla dans la gorge de Macabre. Si elle était persuadée d'avoir blessé ses amis elfes à maintes reprises, l'impression d'avoir commis ces actes elle-même était assez floue. Cette fois, c'était différent. Elle allait le vivre réellement et en direct. C'était une torture pire encore que les intrusions du sombre dans son esprit... Mais elle vivait dans la certitude de ne pas avoir d'autre choix que d'obéir à son maître. Alors, sans plus un bruit, elle s'avança vers Zaahrian sous le regard sûr de Don'dar. Une fois juste en-dessous de l'assassin, elle saisit son col et, à l'aide de sa dague, elle entailla le tissu pour le déchirer jusqu'en dessous des côtes et dégager son torse. Il pouvait essayer de lui parler pour l'arrêter, l'en empêcher d'accomplir la tâche qu'on venait de lui assigner, elle semblait ne pas l'entendre et ses gestes étaient mécaniques et dépourvus de toute émotion. Pourtant, de nouvelles larmes coulaient sur ses joues sans qu'aucun sanglot ne viennent perturber sa respiration. Si son visage était toujours caché sous une masse de cheveux, le demi-elfe pouvait voir des gouttes tomber de son menton pour rejoindre la terre battue.
Enfin, la tête de Macabre se redressa sensiblement et sa chevelure ébouriffée s'écarta lentement pour laisser apparaître ses yeux. Elle releva ses prunelles bleus claires sur le torse nu de son neveu et s'arrêta sur un point où elle vint appliquer la pointe de sa dague. La lame était à l'horizontal par rapport au sol, lorsqu'elle frapperait, elle sectionnerait l'aorte et il se viderait de son sang en quelques secondes. Ce n'était pas la mort la plus rapide mais Don'dar voulait qu'il ait le temps de réaliser qu'il avait échoué et qu'il sente la mort le prendre. Le métal contre la peau claire de Zaahrian, le temps se suspendit. La petite elfe attendait l'ordre pour enfoncer l'arme entre les côtes du jeune homme.

-Une dernière volonté ? En dehors de ce qui concerne ta mort imminente, bien sûr. Celle-là, tu n'y réchapperas pas.
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Zaahrian Las'Danir
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeDim 10 Mar 2019 - 19:27

« Oh, mais ce n’est pas de moi que je parlais... »

Zaahrian regardait Macabre. Dès le début, il avait su que les choses finiraient là. N’est-ce pas là le test ultime pour s’assurer de la loyauté de son assassin le plus efficace. Zaahrian n’avait pas eu à se rendre jusque là, mais il ne doutait pas un seul instant que ce genre de jeu sadique aurait été largement dans les cordes de Daeron. Du coup, il avait de la peine pour Macabre. Il avait promis de la libérer et la seule chose qu’il était parvenu à faire fut de rendre la situation pire encore. Il ne craignait pas pour sa vie — il flirtait avec la mort depuis assez longtemps pour ne plus en avoir peur — il redoutait que cet acte soit le point de non-retour pour Macabre. Si elle le tuait, la pauvre ne serait plus récupérable.

« Je suis désolé… Je n’ai pas été assez rapide. J’ai vraiment essayé. »


À mesure qu’elle approchait de lui, Zaahrian sentait son cœur accélérer dans sa poitrine. Peut-être qu’il avait peur finalement, mais il ne voulait pas supplier pour sa vie. Donner cette satisfaction à Don’dar le rebutait profondément, mais il y a certains réflexes contre lesquelles on ne peut pas faire grand-chose. Malgré un calme apparent, il tressaillit lorsqu’elle ouvrit sa tunique, dévoilant son torse barré de cicatrices. Entraîné à tuer, Zaahrian savait trop bien qu’elle ne choisissait pas pour lui la mort la plus rapide. En lui tranchant l’aorte, il allait se vider de son sang comme un porc et Macabre allait continuer à dormir dans cette cellule avec le sang de son neveu imprégnant le sol.

« Va te faire enculer, c’est tout ce que j’ai à dire. »


Et un sourire apparu sur son visage. Il fixait Macabre sans rancune ni crainte. Zaahrian a toujours su qu’il ne ferait pas de vieux os. Certes, sa liste de regrets était sans fin, mais le plus important et le plus cruel de tous fut qu’il ait manqué à sa parole pour Macabre.

« Si j’avais eu juste un peu plus de temps… Allez, un coup rapide. C’est tout ce qu’il faut. »
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Cilastiel
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeDim 10 Mar 2019 - 21:07

Macabre ne regardait pas Zaahrian mais elle l'entendait. Elle l'entendait s'excuser de ne pas avoir été assez rapide. Mais elle n'avait rien demandé... Au contraire, elle ne voulait pas qu'il la suive, qu'il essaie de la retrouver. Elle pensait qu'il n'y parviendrait jamais et souhaitait même qu'il en soit ainsi car elle savait qu'il n'en réchapperait pas... Qu'il meurt de sa main n'était presque pas surprenant après toutes les souffrances qu'elle avait fait endurer aux autres. Et voir son neveu se résigner à son sort la détruisait de l'intérieur...

Derrière elle, Don'dar se lassait de l'attitude de l'assassin qui devenait de plus en plus grossier. Il ne s'attendait pas à un supplique mais il était déçu de constater que sa victime n'avait même pas un mot intelligent ou une pensée aussi tendre qu'inutile à lui soumettre. Tant pis pour lui, son corps ne retournerait même pas à la terre.

-Quand ce sera fait, tu l'emmèneras pourrir dans les limbes, comme tu sais si bien le faire.

A ces mots, les yeux de Macabre se levèrent subitement pour croiser ceux de Zaahrian. Autour d'eux, les drows n'y virent rien, sa tête n'ayant pas bougé d'un iota et son visage étant encadré par la masse de ses cheveux. Elle ne s'attendait à ce que l'assassin comprenne le sens de sa réaction mais elle avait une idée... Un plan qui s'échafaudait dans sa tête à toute vitesse. Il était presque achevé lorsque Don'dar lui ordonna de le tuer après quelques secondes, via une phrase bien à lui.

-Lorsque tu les croiseras dans le royaume de Teiweon, dis à mes victimes que Don'dar Hladdahel les salut.

A ce moment-là, la lame de la petite elfe pivota d'un quart de tour avant de s'enfoncer dans le torse du demi-elfe immédiatement après. Il poussa un cri et elle soutint son regard surpris alors que la dague venait de le transpercer. Son maître l'interpréta comme une mélange entre le fait qu'elle soit réellement en train de le tuer et la découverte de la douleur que la mort pouvait provoquer. Mais Ciryië savait que c'était pour tout autre chose.

Elle retira la lame d'un coup sec et s'éloigna de deux pas, regardant le torse de Zaahrian saigner tandis qu'il sombrait peu à peu jusqu'à perdre connaissance. Il mourrait bientôt. Derrière elle, Don'dar s'approcha sans un mot et récupéra l'arme dans la main de son ombre. Le drow qui avait tiré le demi-elfe de son sommeil libéra ses poignets de ses chaînes et son corps inanimé tomba sur le sol.

-Tu sais ce qu'il te reste à faire. Dit le maître à son esclave avant de quitter la pièce, bien vite suivi par ses deux acolytes.

Il avait gagné. Une épine lui était retirée du pied et il renforçait son emprise sur Macabre du même coup. C'était parfait.
Seule dans sa cellule avec son neveu immobile au sol, elle s'approcha de lui et l'observa l'espace d'un instant. Tout était sa faute... Encore une fois. Elle faisait du mal... Rien de plus.
Mais il fallait faire vite.

Elle entendit la porte menant au sous-sol se refermer sur les trois sombres et elle se mit aussitôt à l'ouvrage. Elle mit Zaahrian sur le dos et, avec son propre sang, elle écrivit quelque chose sur son pectoral droit. Si tôt fait, elle enveloppa leur deux corps d'ombre et les fit disparaître dans le noir pour les emmener loin. Elle serait de retour d'ici quelques minutes. Et elle serait seule.
Seule dans une cellule imbibé de la preuve de son dernier crime...


~~~~~~~~~~~~~~


Le jour était levé et le soleil brillait fort et clair dehors. Pourtant, ses rayons n'étaient que tamisés dans cette pièce. En effet, toutes les fenêtres étaient recouvertes d'une sorte de papier jaunit par le temps. Il flottait dans un l'air un mélange de parfums indescriptible tant il était chargé de senteurs différentes. De multiples bouquets de plantes séchaient, savamment accrochés à des ficelles disposées çà et là. Une petite bibliothèque était bourrée à craquer de livres rangés d'une manière hasardeuse dans laquelle seul celui qui les avait arrangé de la sorte saurait s'y retrouver. Un recoin de la pièce était rempli d'étagères chargées de pots de toutes formes et tailles avec une étiquette collée dessus pour en désigner le contenu. Certains étaient même en verre transparent et laissaient voir à l'intérieur des choses pas très engageantes... Un lot de griffes dans celui-ci, des yeux dans celui-la, un embryon de ce qui aurait dû être un mouton par là...
Un établi était disposé sous une série de fenêtres occupant tout un pan de mur. Dessus était installé au hasard toutes sortes d'instruments, d'éprouvettes et de matériel fort peu commun. Un homme y était installé, semblant être en plein travail. Vêtu d'une chemise et d'un pantalon de couleur sombre et de maigre facture, ses cheveux dorés étaient entre le court et le mi-long.

Au milieu de tout ce fatras, un matelas avait été installé en hâte dans un coin de la pièce. Dessus reposait un corps immobile, le torse nu et bandé. Une couverture avait été glissée sous ses bras et le recouvrait jusqu'aux pieds. L'homme était allongé là depuis presque deux jours. Dans sa bouche devait persister le goût âcre de quelques potions qu'on lui avait fait ingurgiter à son insu. Il était bien arrangé mais il était en vie.
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Zaahrian Las'Danir
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeMer 13 Mar 2019 - 18:03

En réalité, Zaahrian n’avait pas tellement envie de mourir et pour la première fois de sa vie, il en avait la certitude. C’était juste dommage que ça arrive pile au moment où il allait se faire tuer. La vie pouvait être d’une ironie parfois…

Jusqu’au dernier moment, il espéra un miracle. Son regard ne quittait pas Macabre, convaincu qu’elle n’irait pas jusqu’au bout et lorsque la lame pivota, Zaahrian sut qu’il avait raison. Il n’eut cependant pas le temps de l’apprécier alors que le couteau perçait sa peau et ses chairs et que la douleur qui coupait le souffle. Bien que sérieuse, la blessure n’était pas mortelle, à condition qu’on l’amène jusqu’à un guérisseur, mais Macabre devait avoir un plan. Oui, elle avait surement une idée qui l’empêcherait de crever comme une merde.

« C’est plus douloureux que je pensais, la vache… » Il essaya en vain de rester sur ses pieds, mais la salle commençait déjà à tourner autour de lui. Il regarda encore Macabre, jusqu’à ce qu’il se sente basculer dans un sommeil contre lequel nul ne pouvait résister.

Lorsque l’assassin ouvrit les yeux, impossible pour lui de dire combien de temps était passé depuis. Toutefois, ses membres ankylosés étaient un assez bon indicateur du temps resté sans bouger. Au premier coup d’œil, il n’avait aucune idée de l’endroit où il se trouvait. L’ambiance dans la pièce était sombre et un peu étouffée. Tant de parfum flottait dans les airs qu’il lui était impossible de les identifier, mais Zaahrian avait suffisamment de flair pour reconnaitre des herbes médicinales. La boutique d’un apothicaire, peut-être ? Très certainement, car dans sa bouche trainait l’arrière-gout d’une potion ingurgitée de force durant son sommeil. Torse nu, un bandage lui serrait la poitrine et une couverture le gardait au chaud. Il n’avait pas particulièrement mal, mais ressentait tout de même un certain inconfort.

Il y avait quelqu’un dans la pièce. Le dos tourné à lui, il n’avait pas remarqué que son patient s’était enfin réveillé. Zaahrian décida de ne pas l’alerter tout de suite, mais plutôt de s’assurer que tout était encore fonctionnel sur sa personne. Il commença par remuer les orteils. Oui, ça bouge, c’est parfait. Ensuite les mains et les poignets. Là, ça fait un peu mal, souvenir des chaînes qui l’ont maintenue attachée. Ses épaules étaient d’ailleurs tout aussi endolories. Il posa ensuite une main sur son entrejambe où l’essentiel de sa personne était encore en place. Du coup, Zaahrian décida qu’il était suffisamment en état pour pouvoir se lever, mais à peine eut-il soulevé son torse que la douleur le foudroya. Il se laissa tomber sur le matelas de fortune en grognant.

« Mauvaise idée, très mauvaise idée… bon sang, le couteau est encore là ? »
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeMer 13 Mar 2019 - 20:47


Jonas se retourna subitement en entendant le cri de l'homme allongé derrière lui. Il aurait pu réagir au froissement du tissu tandis que le demi(elfe vérifiait qu'il lui manquait pas un bout mais il aurait fallu qu'il y prête attention pour ça... Il était bien trop concentré sur ce qu'il faisait. Pivotant sur son tabouret, il vit le blondinet grimacer de douleur, une main sur son torse alors qu'il se laissait retomber en arrière.

-Mauvaise idée, très mauvaise idée...
-Ça j't'le fais pas dire gamin.
-Bon sang, le couteau est encore là ?
-Si tu voulais des soins plus rapides, fallait aller chez un mage. Râla-t-il.

Puis il se leva, prenant son tabouret avec lui pour venir le poser près du matelas installé fortuitement dans le coin de la pièce. Jonas n'était pas un homme très grand ni petit, il était dans la moyenne. Ce n'était pas non plus un gringalet avec seulement la peau sur les os pas plus qu'un gros lard. En bon médecin, il s'entretenait. Mais tout cela, Zaahrian ne prit peut-être même pas le temps de le remarquer... Il se fixerait sans doute davantage sur les marques qui ornaient l'ensemble de son visage, vestiges d'un passé tourmenté. Cela lui donnait d'ailleurs un air pas commode.
Quoi que, vu la façon dont il lui avait répondu, ce n'était peut-être pas qu'un air...

Jonas s'assit, les genoux relativement écartés, les mains posées de manière à ce que ses coudes pointes vers le haut.

-J'espère pour toi que t'as pas salopé mon travail avec tes conneries. Dit-il en désignant son pansement d'un signe de la tête.

S'il ne se précipitait pas pour aller voir, c'était qu'il n'avait pas envie de défaire tout le bandage pour rien. Il se tâcherait bien assez vite de sang si l'un des points avait sauté. Et puis, ses jours n'étaient pas en danger.

-Une chance pour toi, la lame est passée à quelques centimètres de l'aorte. Un peu plus à gauche et t'aurais même pas eu le temps de v'nir. D'ailleurs, je peux savoir comment tu es entré alors que toutes les portes étaient fermées avant et après ton arrivée ?


Dernière édition par Calel Mehntior le Mer 20 Mar 2019 - 11:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeMar 19 Mar 2019 - 19:06

À l’ancienne, on l’avait réparé à l’ancienne avec les sutures et tout. Quel idiot faisait encore ça aujourd’hui ? Sans magie et vu la gravité de sa blessure, Zaahrian en avait pour quelques ennéades avant de s’en remettre, temps qu’il n’avait pas. Sa tante lui avait peut-être sauvé la peau, mais tous ces efforts ne serviront à rien s’il n’était pas sur pied le plus rapidement possible. Il avait vraiment merdé comme un gros con en fait. Zaahrian n’avait pas connu l’échec beaucoup dans sa vie, mais chaque fois ils étaient spectaculaires et se soldaient souvent par la mort de quelqu’un qui lui est cher ou qu’il a promis de protéger. Cette fois, non seulement il avait failli y passer, mais il avait également compliqué encore plus les choses pour Macabre.

« Putain, je ne peux pas… »

Il essaya de se relever, mais la douleur le cloua à nouveau sur sa couche. Frustré par sa propre faiblesse, Zaahrian frappa le sol de son poing. Il n’était pas d’humeur à se faire gronder, même si ça venait de l’homme qui lui avait sauvé la vie. Il sera reconnaissant plus tard. Dans l’immédiat, il était trop occupé à se blâmer pour les problèmes de Macabre et l’horreur dans laquelle elle était forcée de vivre. Ce n’est qu’au bout d’un moment qu’il jeta un coup d’œil vaguement intéressé vers l’inconnu. Une vie difficile avait forgé son corps et son attitude. Il ne semblait pas particulièrement impressionné par Zaahrian et la réciproque était tout aussi vraie.

« Qu’est-ce que ça peut faire ? »

Il baissa les yeux juste à temps pour voir une tache de sang fleurir sur le bandage. En s’agitant, Zaahrian avait effectivement fait sauter un ou deux points de suture. Il ne fallait pas lui en vouloir, son dernier souvenir était celui d’un couteau planté dans sa poitrine par sa propre tante. Toute personne normale serait désorientée au réveil.

« Merde… »

Il se passa une main sur le visage en soupirant.

« Elle a tourné la lame au dernier instant. Elle savait qu’en faisant cela elle me donnait une chance… C’est aussi elle qui m’a amené ici. Ne me demandez pas comment, même moi je ne comprends pas. Elle a cette putain de magie du bizarre qui lui permet de marcher parmi nous sans se faire voir. Elle pourrait être ici en ce moment même, mais si elle ne veut pas se montrer, elle ne le fera pas… Et je dois l’aider. Elle a de gros ennuis… Je lui ai promis de le faire et je ne manque jamais à mes promesses. Maintenant, j’aimerais savoir combien de temps je suis resté inconscient? »
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeMer 20 Mar 2019 - 13:25


En voyant le demi-elfe s'entêter, Jonas pesta. Il allait vraiment finir par tout arracher s'il continuait comme ça. Certes, l'alchimiste n'était pas des plus accueillants mais voir son patient s'agiter de cette manière lui paraissait totalement illogique. Déjà, sa blessure devait lui faire atrocement mal, sans compter qu'il avait perdu une bonne quantité de sang et qu'il n'avait rien avalé ces derniers jours à part quelques décoctions médicinales et un bouillon ou deux. Il n'était définitivement pas en état de quoi que ce soit.

-Qu’est-ce que ça peut faire ?
-Ça peut m'faire que c'est pas un moulin ici. Ni un dispensaire où on vous rafistole avant de vous foutre dehors. J'aimerais savoir qui j'soigne. Et puis, j'suis un homme de science. Tout ce que je comprends pas, ça m'énerve.

Il aurait pu dire que ça l'intriguait mais c'était de cette manière que cela se manifestait chez lui. Il s'agaçait et s'arrachait les cheveux jusqu'à ce qu'il obtienne toutes les réponses aux questions qu'il se posait. En l'occurrence, toutes les portes et fenêtres bouclées à la fermeture de sa boutique, un gars qui débaroulait dans son labo en pleine nuit à moitié mort et les portes et fenêtres toujours fermées... Il voyait mal quelqu'un prendre la peine de refermer derrière lui après avoir balancé le corps d'un gars chez lui. Ou alors, le type en question était cinglé.
Une tâche de sang apparut sur le pansement blanc, s'élargissant assez rapidement. Jonas pesta et se leva de son tabouret. Il n'avait plus le choix, il devait refaire les points du gosse... Sur l'étagère qui se trouvait au-dessus de lui, il trouva la boîte pour la suture ainsi qu'un nouveau rouleau de bandage, quelques linges découpés en carré et un pot d'onguent de cicatrisation. Il posa le tout par terre dans une organisation bien à lui qui pouvait sembler irrationnelle. Puis il aida le jeune homme à s'asseoir le temps de défaire son bandage avant de l'aider à se rallonger et commercer à constater les dégâts.
Le blondinet lui débita un flot de paroles qui s'enchaînèrent à une vitesse folle. Les phrases en elles-mêmes étaient compréhensibles mais l'ensemble était parfaitement incohérent... Il n'était pas vraiment plus avancé avec ça...

-Maintenant, j’aimerais savoir combien de temps je suis resté inconscient ?
-Deux jours. Lui balança-t-il sans plus de cérémonie. Ecoute gamin, j'ai déjà du mal avec ta langue mais alors là je crois que même quelqu'un qui parle mieux que moi comprendrais rien. Du peu que j'ai cerné dans ton blabla, j'pense que tu veux rester en vie et dans c'cas tu fais c'que j'te dis sinon tu pass'ras pas l'ennéade. C'est clair ?

Mais le demi-elfe n'eut pas le temps de répondre qu'une voix s'éleva depuis le rez-de-chaussée.

-Jonas ?

L'alchimiste se retourna en direction de la porte qui se trouvait sur le mur en biais derrière lui.

-T'as encore forcé ma serrure ?! Râla-t-il en péninsulaire.
-Tu me demandes de venir et tout est fermé à clef. Des pas se firent entendre dans l'escalier, montant les marches quatre à quatre. Si j'avais frappé, tu m'aurais engueulé parce que tu as dû descendre pour m'ouvrir. Arrivé sur le pallier où se trouvait la porte, le nouveau venu l'ouvrit et entra sans même demander la permission. Alors dis-moi. Qu'est-ce qu'il y avait de si...

Le forgeron marqua une pause. Après avoir cherché Jonas du regard, il avait fini par tomber sur lui mais à un emplacement assez inhabituel. Il remarqua aussitôt le matelas sur lequel il était assis et qui n'était pas là auparavant, sans parler du corps qui s'y trouvait allongé.

-...urgent... Acheva-t-il enfin en refermant la porte sans quitter le lit de fortune des yeux. Tu fais chambre d'hôte maintenant ?
-Très drôle... Lâcha-t-il sur un ton entre la lassitude et l'agacement.

Calel s'avança de quelques pas et découvrit le visage de l'"invité" de son ami ainsi que son triste état. Difficile pour lui de ne pas voir sa blessure et de remarquer son emplacement... Il n'y avait pas le cœur à cet endroit-là ?

-Comment avez-vous fait pour survivre à ça ? Reprit-il en Olyian tandis qu'il s'adressait au demi-elfe. Son accent était moins horrible que celui de Jonas mais il n'en restait pas moins assez marqué.
-Tu tombes bien. Il était justement en train de m'expliquer seulement j'ai rien compris.
-Pas très surprenant... Lui lança le forgeron avec ironie. Jonas n'y fit même pas attention avant de poursuivre.
-Déjà, il parle de magie donc il m'a largué. Et puis c'est une nana qui lui aurait fait ça et qui l'aurait ensuite amené ici pour le sauver.

Calel fronça légèrement les sourcils. Effectivement, cela avait l'air un peu compliqué comme situation. Et Jonas n'aurait sans doute pas la patience de démêler tout cela. Il était plutôt du genre à bousculer son monde. Peut-être que son état perturbait un peu cet homme et qu'il avait besoin d'un peu plus de temps pour se dépêtrer de ses propres explications. A moins que ce soit autre chose... Dans tous les cas, ce serait sans doute à lui d'y travailler mais il doutait que ce soit pour cette raison que son ami avait fait appel à lui.

-Tu m'as pas fait venir juste pour lui parler j'imagine ?
-Tu imagines bien.
-Bon. Dit-il en se dirigeant vers le tabouret désormais libre avant de le placer de manière à voir le jeune homme malgré la présence de Jonas qui commençait à retirer le sang en excès afin de repérer où faire ses nouveaux points. Tu le soignes, je lui parle. Puis il s'assit, posant les coudes sur ses genoux et joignant les mains. Je m'appelle Calel. Je ne suis pas soigneur mais je peux vous trouver quelqu'un. Seulement, si vous (ou celle qui vous a fait ça) avez préféré vous cacher ici plutôt que d'aller dans un dispensaire, c'est qu'il doit y avoir une raison. Et je ne peux pas demander à cette personne de prendre des risques si je ne sais pas de quoi il retourne.

A son allure, rien n'indiquait que Calel était un mage ou un forgeron. Il portait un pantalon, des bottes, une chemise et une veste assez courte qu'il gardait ouverte. Ses cheveux courts étaient pourtant pourvus d'une queue toute enrubannée de tissu qui pendait dans sa nuque, ne laissant que quelques centimètres de sa crinière poivre et sel dépasser. Il portait deux colliers autour du cou, l'un d'eux n'étant qu'une chaîne à laquelle pendait une bague de femme ornée d'une large pierre bleue. Une alliance usée ornait sa main gauche. Ses yeux bleus observait le demi-elfe, attendant qu'il débute son histoire, près à l'écouter et à prendre le temps de démêler l'ensemble de son discours.
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Zaahrian Las'Danir
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeMer 27 Mar 2019 - 16:18


Deux jours… Zaahrian devrait s’estimer chanceux d’être toujours en vie, mais deux jours inconscients lui paraissaient être une éternité et clairement, il n’était pas près d’être sur pieds. Il se sentait comme une merde. Une douleur vive lui irradiait le torse dès qu’il respirait et la perte de sang l’avait également beaucoup affaibli. Même avec la meilleure volonté du monde, Zaahrian n’était tout simplement pas en état pour faire quoi que ce soit. Si cet homme détestait ne pas comprendre, l’assassin haïssait se sentir incapable. Ils avaient donc tous les deux de bonnes raisons d’être irascibles en ce moment.

Ayant épuisé le peu d’énergie qu’il possédait, Zaahrian se lança dans la contemplation du plafond jusqu’à ce qu’il entende une voix venant de l’étage inférieur. Son sauveur lui répondit aussitôt en Péninsulaire. C’était donc ça son accent ? Le niveau de Péninsulaire que Zaahrian maîtrisait se limitait principalement aux insultes qu’on entend seulement dans les tavernes crasseuses. Dans une conversation entre deux natifs, quelques mots feront leur chemin jusqu’à son esprit, mais pas suffisamment pour que ça fasse sens. Cela suffit à rendre Zaahrian nerveux, car ils pouvaient bien se dire n’importe quoi, l’assassin ne comprenait pas. Un autre homme entra dans la pièce et, naturellement, fut surpris d’y trouver Zaahrian. Sa première réaction fut de lui demander comment il avait fait pour survivre. Par déduction, l’assassin comprit que son sauveur devait lui avoir demandé de venir sans avoir spécifié exactement pourquoi.

« À force, je vais vous faire une démonstration. Trouvez-moi une dague et un volontaire. »

Le patient perdait visiblement patience. L’échange entre les deux Péninsulaires continua pendant un bref instant jusqu’à ce que le nouveau venu s’adresse une nouvelle fois à lui dans sa langue. Naturellement, ils voulaient comprendre ce qui était arrivé et surtout s’assurer qu’il ne se mettait pas en danger juste en étant ici.

« Je m’appelle Zaahrian Las’danir. Quant aux raisons qui m’ont amené ici… Voulez-vous la version longue ou la version courte ? »

De base, à moins que ces hommes n’aient vécu dans une grotte depuis les quatre dernières années — ce qui ne semblait pas être le cas — ils devaient avoir entendu le nom de Zaahrian quelque part et le connaître comme étant celui qui a vaillamment vengé Thaar suite à l’attaque d’un elfe quelques années plus tôt.
Les deux humains échangèrent un regard silencieux puis Jonas reprit l’examen de la blessure tandis que Calel poursuivit la conversation.

— LE Zaahrian ? Alors je veux bien la version longue. Dites-moi qui vous a fait ça ?

« Ma tante, ma cousine, ma sœur, j’en sais rien… je sais juste qu’elle est de ma famille.... » Lâcha-t-il platement. « En fait, cette histoire remonte à environ 2 ans. Un homme s’est présenté à ma demeure en me demandant de lui rendre un service. Son histoire m’a convaincu et j’ai accepté. Rendu à destination, je suis tombé sur une vieille connaissance, une elfe. Je l’avais rencontré lors d’un voyage en Anaëh. À cette époque et jusqu’au moment de nos retrouvailles, je ne savais pas qu’elle était de la famille de mon père. Elle était visiblement dans les emmerdes jusqu’au cou et, pour être honnête, je n’aurais rien fait si elle ne m’avait pas dit au moment de partir qu’on était parent. Je ne pouvais pas laisser le dernier membre de ma famille encore en vie dans les emmerdes, non ? »

— Je suis mal placé pour vous contredire… Mais que fait-elle hors d’Anaëh ? Ce n’est pas courant que les elfes de la forêt viennent ici.

Zaahrian se massa distraitement la tempe. Il avait un putain de mal de crâne et ça n’allait pas en s’améliorant.

« J’y viens, j’y viens. Donc suite à cette rencontre, j’ai commencé à ramasser les pièces du casse-tête. Vous avez sans doute entendu parler de cette série de meurtres en ville où les corps ont été mis en scène de façon totalement dégueulasse ? Impossible d’aller dans une taverne sans en entendre parler. Bref, elle est liée à tout ça, mais pas de son plein gré. La tête pensante est en réalité un Drow. Je crois que d’une façon ou d’une autre il l’a piégée. Elle possède une magie très spéciale. Je ne sais pas ce que c’est en réalité, mais elle a la capacité de marcher dans les Ombres. C’est comme une copie glauque de notre réalité. Imaginez, pour un assassin, ce genre d’aptitude n’a pas de prix. Tu peux aller et venir sans être vu ni entendu ! Il en a fait sa chose, son exécutrice en la brisant. Je voulais la sortir de là, retrouver celui qui était derrière tout ça en enquêtant sur les meurtres qui portaient sa signature. Dites, vous n’auriez pas quelque chose à boire ? J’ai la bouche sèche et un mal de crâne affreux. »

Jonas releva les yeux sur le demi-elfe, achevant de refaire un nouveau point de suture. Maugréant, il se releva et alla fouiner dans ses étagères recouvertes de pots au contenu des plus étranges.
Calel resta immobile sur son tabouret. À mesure que Zaahrian racontait son histoire, l’expression du forgeron s’était faite de plus en plus sérieuse. Bien sûr qu’il avait entendu parler des crimes macabres qui avaient lieu dans la cité depuis quelque temps. Il y en avait déjà eu quelques vagues par le passé, mais celle-ci était la pire de toutes. D’autant qu’à ce qu’il avait compris, elle survenait après une période de calme. Alors que quelques fioles s’entrechoquaient dans un coin de la pièce, le péninsulaire ne quittait pas l’assassin des yeux, plongé dans ses pensées. Il s’était redressé et avait croisé les bras sur sa poitrine.

– La magie des marcheurs d’ombre n’est pas courante, d’autant plus chez les elfes. Elle est beaucoup plus pratiquée chez les eldéens. J’imagine que son… maître… en est un ? Comment a-t-il mis la main sur elle si elle vient d’Anaëh ?

Zaahrian avait laissé Jonas travailler sans se plaindre. Soit il était habitué à la douleur, soit il était juste trop affaibli pour protester. Dans l’immédiat, tous ses désirs étaient tournés vers un énorme pichet de bière fraîche ou de l’eau si vraiment il n’y avait rien d’autre.

« Je ne sais pas ce qui est arrivé entre le moment de notre première rencontre et celui de nos retrouvailles. Au moment de la rencontrer, je ne savais pas qui elle était et, honnêtement, elle ne m’avait pas fait une grande impression. Je n’ai jamais été très confortable avec la magie. Je suis pragmatique, je fais confiance à mes poings et à mes sens. Bref, ça n’a pas été tellement difficile de trouver des meurtres portant cette signature, mais faire parler les commanditaires fut une autre histoire. Après un certain temps, j’ai commencé à me décourager. Je n’avais pas l’impression d’avancer. Apparemment, j’avais tort. Il y a deux nuits, je rentrais chez moi après une soirée bien arrosée quand j’ai été attaqué par plusieurs hommes armés. Je me suis bien défendu, mais l’un d’eux m’a frappé à la tête avec un madrier. Je me suis réveillé enchaîné dans une cellule crasseuse avec l’eldéen à la tête des opérations juste devant moi. Entre temps, il avait appris ce qu’était sa chère petite elfe à mes yeux. Je n’ai jamais vu quelqu’un vivre dans des conditions aussi misérables… Pour prouver à quel point elle lui est loyale, il lui a demandé de me tuer. Juste avant de planter sa lame dans ma poitrine, elle l’a tournée, pour me donner une chance… Après, je me suis réveillé ici, fin de l’histoire. »

Peu à peu, la situation devint de plus en plus claire dans l’esprit de Calel qui ne pouvait que louer la dévotion de Zaahrian envers sa famille. Pendant ce temps, Jonas revint avec une petite fiole filiforme remplie d’un liquide émeraude qu’il tendit à l’assassin. Voyant le jeune homme dubitatif, il insista.

— Bois. Ça va pas t’tuer. C’est un concentré à base d’eau et de menthe. Tu peux aller dans le désert avec une gourde et tenir plusieurs jours sans ressentir la soif.

Lorsque sa première main fut libérée de la fiole, il l’utilisa pour ouvrir un pot qu’il tenait dans la seconde. Il trempa deux doigts dans la pâte qui s’y trouvait et le referma. Puis il posa un genou à terre pour appliquer son baume sur chaque tempe du demi-elfe. La sensation de douleur s’en irait bien vite, laissant derrière elle une sensation de fraîcheur plus que salutaire.

— De quelles conditions de vie vous parliez ? Votre… Décroisant un bras, Calel agita l’air devant lui par quelques moulinets du poignet, cherchant manifestement comment formuler sa pensée. …sœur vit dans la cellule où vous étiez ? Je sais que ma question peut paraître anodine, mais vous semblez être dans l’urgence et j’essaie de comprendre pourquoi.

Le forgeron faisait très bien la différence entre l’empressement mû par le désir ou pas la nécessité. Ici, il lui semblait clair qu’il s’agissait du second cas, mais Zaahrian ne lui avait donné que peu d’informations pour parvenir à en comprendre tout le sens. Il y avait visiblement torture psychologique, mais sa parente semblait brisée depuis longtemps pour se voir confier des assassinats en toute liberté. Sans quoi, elle en aurait profité pour s’enfuir. Si tel était le cas, l’urgence ne se trouvait pas là… Mais alors où ? L’explication était peut-être dans ce petit indice lâché entre deux phrases.

L’assassin examina la fiole d’un air dubitatif. Même si Jonas l’avait assuré de sa non-toxicité, la couleur n’avait rien de très naturel non plus. Malgré ça, au point où il en était, ce n’est pas comme s’il avait grand-chose à faire. Il avala donc le contenu et fut immédiatement surpris par le goût de menthe. À vrai dire, il aimait presque ça et il n’avait plus du tout soif.

« Ce monstre la garde dans une cellule sans fenêtre, humide et au sol couvert de détritus et d’excréments. On dirait qu’elle ne s’est pas lavée depuis plusieurs ennéades et en plus… en plus elle a visiblement une blessure qui a mal guérie à sa jambe, une fracture, je crois. Elle... »

Zaahrian cessa de parler. Il n’était pas du genre à s’émouvoir facilement, mais la fatigue et la douleur combinées ensemble eurent raison de lui. Il posa une main sur ses yeux et resta comme ça pendant un moment à tenter de reprendre le contrôle sur ce tourbillon d’émotions.

« J’ai pris trop de temps… Deux ans, c’est long et là... »

Le regard fixé au plafond, il souffla comme s’il se parlait plus à lui-même.

« Là, il croit que je suis mort... »

— Et c’est pas plus mal. Commenta l’alchimiste qui, s’étant rincé les doigts de l’onguent qu’il avait appliqué sur les tempes du demi-elfe, revint s’asseoir sur le bord du matelas pour achever les deux points qu’il lui restait à faire.
— Jonas a raison. Renchérit Calel. Ca nous met tous en sécurité. C’est sans doute pour ça que votre parente vous a conduit ici. À défaut d’avoir la force de combattre son oppresseur, elle s’est arrangé pour vous sauver la vie. C’était courageux de sa part. Et aussi très dangereux pour elle parce que si, effectivement, il veut d’être une loyauté aveugle, elle pourrait en payer les frais.

Le forgeron avait prononcé ces mots à moitié pour lui-même. Tout ceci supposait qu’il devait non seulement trouver quelqu’un capable de soigner l’assassin et qui accepterait de se mettre potentiellement en danger, mais aussi qui serait capable de garder le secret sur toute cette histoire… Cela commençait à faire beaucoup de critères pour un simple soin. Alors que le silence s’installait, Jonas comprit que son ami était pensif et comprenait sans mal son dilemme.

— Te fais pas un nœud au cerveau, j’ai pas encore trouvé le remède.
— Tu avoueras que ça devient un vrai casse-tête pour moi… Ça limite grandement la liste des personnes susceptibles de nous aider.

Jonas coupa le fil du dernier point et se redressa pour observer la blessure et s’assurer qu’il ne restait pas un saignement quelque part. Finalement, Calel soupira, décroisa les bras et posa les mains sur ses genoux pour se mettre debout.

— Autant que je me mette au travail tout de suite., Mais, alors qu’il se trouvait à mi-chemin entre le tabouret et la porte, il s’arrêta et se tourna une dernière fois vers Zaahrian. Une dernière question. Quand vous serez guéri, que comptez-vous faire exactement ?

L’onguent commençait à faire effet et le mal de crâne qui lui embrouillait les idées s’atténuait enfin. Zaahrian se sentait pressé par le temps, mais en vérité, il n’avait plus aucune raison de se presser. Certes, Macabre vivait dans des conditions atroces et il devait absolument la sortir de là, mais maintenant que son maître le croyait mort et qu’il pensait son emprise sur elle si forte qu’elle n’avait plus rien à lui prouver, l’assassin pouvait prendre son temps pour bien planifier la suite. Il avait l’identité du drow maintenant et ça lui faciliterait bien les choses.

« Non… Non, il ne faut impliquer personne d’autre. Je me suis trompé, maintenant qu’il me croit mort, il est persuadé de n’avoir plus rien à craindre. Et pour le convaincre de ma mort, tout le monde doit me croire mort… Pour cela, il faut répandre la rumeur de ma défaite. »

Un sourire amusé se dessina lentement sur les lèvres de Calel.

— Ne vous inquiétez pas pour cela. Les gens auxquels je pense sont habitués au secret. Quant à la rumeur, je m’en charge. Reposez-vous.

« Non non, attendez… Tout le monde doit croire que je suis mort, sauf une personne. Il… Je ne peux pas le laisser croire que je ne suis plus là. Je vais lui écrire un mot. Il saura quoi faire, c’est un petit malin… »

Épuisé, ses yeux fermaient tout seuls maintenant, mais il insista quand même pour gribouiller quelques mots lui-même. Il n’avait pas répondu à la question de Calel, mais s’il voulait renforcer l’idée qu’on le croit mort, il était aisé de deviner ce qu’il avait en tête. Peu importait. Si c’était pour tirer quelqu’un des griffes d’un drow tortionnaire, cela lui allait… Alors le forgeron lui adressa un sourire amical et sortit, laissant Zaahrian aux bons soins de Jonas, ledit mot en main. L’alchimiste avait achevé ses points et appliquait un onguent sur la plaie. Il refit rapidement le bandage puis, affaibli, l’assassin ne tarda pas à s’endormir.
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Aaron Kolhe
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeJeu 28 Mar 2019 - 19:23

A peine sorti, Calel dévala les escaliers et se dirigea vers la porte arrière. Il la déverrouilla et l’ouvrit d’un geste de la main puis alla dans la ruelle avant de refermer derrière lui manuellement. Tout du moins, en apparence.
Alors qu’il rejoignait discrètement la rue principale, son esprit faisait déjà la liste de tous les mages du réseau qu’il connaissait pour les avoir accueilli à leur arrivée ou leur avoir rendu service ces dernières années. Il se concentra ensuite sur les mages de la vie puis effectua un premier tri, supprimant ceux qui seraient trop méfiants et refuseraient d’office de participer à une quelconque activité louche. D’autres voulaient simplement vivre leur vie paisible après des années d’oppression et il pouvait tout à fait les comprendre… Il ne les contacterai pas non plus.

Après quelques minutes de réflexion, il décida de s’arrêter à une taverne pour prendre le temps de se poser quelques minutes. A cette heure, il n’y avait pas grand monde et le forgeron serait au calme. Son verre à la main, il continua de procéder par élimination pour ne contacter que les personnes les plus susceptibles d’accepter de jouer le jeu sans qu’il ait trop à en dire et qui ne se dégonflerait pas une fois qu’ils auraient tous les tenants et les aboutissants de l’affaire. Finalement, il s’arrêta sur un nom et commença à y réfléchir sérieusement. Oui, cela pourrait le faire. C’était même certain.
Se levant, il déposa quelques piécettes sur la table tandis que le tavernier venait déjà récupérer son verre et passait un coup de torchon, plus pas habitude que par réelle nécessité.

-Il était bon ?
-Pas mal oui. Au fait, vous avez entendu la nouvelle ?
-Hm ?

Les taverniers étaient toujours friands de potins et se montraient facilement prompts à les répandre. C’était l’occasion ou jamais de commencer à semer quelques graines...

-Le gars qui a tué l’elfe qui a fait des ravages y’a quelques temps… Rah, comment il s’appelle ?...
-Ah oui ! L’assassin là… Zaahrian ?
-C’est ça. Bah à ce que j’ai entendu, il est mort.
-Vrai ? Ben ça…

La mèche allumée, Calel prit congé tel un client lambda et prit la direction de l’endroit où Zaahrian lui avait dit de déposer le mot qu’il avait écrit à l’attention de l’un de ses amis dont il n’avait rien dit. Le forgeron avait eu la discrétion de ne pas poser de questions. Il ne doutait pas de sa sincérité ni de la véracité de son histoire. Son récit collait avec les faits, sans quoi Jonas aurait tiqué sur une éventuelle incohérence.
Sa mission accomplie, il se dirigea vers un quartier un peu plus coté que celui où il se trouvait. Il se rendit devant une maison modeste faite de terre séchée au soleil et entra sans même frapper. La première pièce ressemblait un peu à la boutique de Jonas mais en moins glauque. C’était une boutique d’herboristerie et non d’alchimie. L’air y était parfumé de milles senteurs toutes plus agréables les unes que les autres. Une fenêtre sans verre mais habillée d’une sorte de grillage en bois permettait à l’air de se renouveler en permanence. Jonas devrait y penser tien…
En s’ouvrant, la porte avait fait tinter quelques morceaux de cristal qui s’entrechoquaient et vibraient encore de beaux tintements encore après quelques secondes. Un homme d’un certain âge entra et, reconnaissant Calel, sourit au nouveau venu.

-Toi ici ? Quelle bonne surprise. Comment vas-tu ?
-Je vais bien, honorable Amédée. Je vois que ton commerce est prospère. Tout va bien ?
-Oui, grâce à toi. Tu avais raison, les gens d’ici sont accueillants.
-J’aurais voulu vous trouver un quartier un peu plus paisible.
-C’est très bien, je t’assure. Personne n’a l’idée de venir nous déranger.
-C’est l’avantage de proposer des remèdes à faible coût. Ils ne veulent surtout pas vous chasser.

Le vieil homme hocha la tête sans se départir de son sourire. Il semblait véritablement paisible et heureux, ce qui satisfaisait Calel au plus haut point. C’était sa mission, de veiller sur les rescapés de la chasse aux mages, et il veillait à l’accomplir au mieux.

-Je dois t’avouer que je ne suis pas venu seulement pour prendre de tes nouvelles. J’ai un service à demander.
-Pour toi, tout ce que tu voudras.
-Attends de l’entendre avant d’accepter.

Amédée se montra un peu plus soupçonneux mais il reconnaissait bien là l’honnêteté du forgeron. Il ne pouvait que l’en remercier, bien qu’il se posait à présent bon nombre de questions sur la raison de sa visite. D’un geste, il l’invita à passer la porte menant au reste de la maison avant de lui emboîter le pas.


~~~~~~~~~~~~


C’était le milieu de la matinée. Jonas avait laissé Zaahrian dormir puis était descendu ouvrir sa boutique. Si les habitants du quartier s’étaient montrés plus que méfiants à son arrivée, ils avaient rapidement changé d’avis. Une personne était venu le trouver en désespoir de cause et l’alchimiste acariâtre l’avait guéri. La nouvelle s’était répandue à toute vitesse puis un autre avait fait appel à lui… Et encore un autre… Et sa réputation fut faite. Alors ils s’accommodaient tous de son mauvais caractère et du contenu de ses étagères devant l’efficacité des potions qu’il savait concocter.
Alors que Jonas recevait deux personnes, Calel entra dans la boutique comme n’importe quel client, une jeune femme à son bras. Ils errèrent devant les étagères jusqu’à ce que la voie soit libre et qu’ils puissent monter au laboratoire sans être vus. Il conserva la main de celle qui l’accompagnait dans la sienne, cette dernière refusant manifestement de se servir du bras qui était caché sous sa cape et qui se trouvait du côté de la rambarde. Une fois en haut, il se pressa de refermer la porte derrière eux et montra d’un geste celui qu’ils étaient venus voir.

-Yasmine, je te présente Zaahrian.

Elle se tourna vers le forgeron d’un air suspicieux.

-Tu ne viens pas de dire à la boulangère, au page, au maraîcher et maréchal ferrant qu’il était mort ou disparu ?

Calel haussa les épaules avec un air faussement innocent, ce qui fit sourire la jeune femme. Elle avait compris, aux multiples incohérences entre les différentes versions qu’il avait donné qu’il ne cherchait qu’à faire circuler une rumeur et elle l’avait laissé faire sans chercher à relever les coquilles dans son récit. Elle s’approcha de la couche sur laquelle l’assassin était allongé. Il était si faible que leur présence ne l’avait même pas réveillé. Elle s’agenouilla près de lui et découvrit le bandage sur son torse. Découvrant quelques taches de sang encore frais, elle sut immédiatement où elle devait porter son attention. Elle plaça sa main valide au-dessus de la blessure, ferma les yeux et se concentra.
Le forgeron ne dit rien. Il se contenta de croiser les bras et de poser son épaule contre la bibliothèque pour l’observer. Chaque mage avait sa façon de procéder et il aimait regarder ses confrères œuvrer, même ceux qui n’étaient de son domaine. Cela dura plusieurs minutes durant lesquels il ne la quitta pas des yeux. Puis elle baissa la main et se tourna vers lui. Il savait qu’elle n’avait fait qu’un diagnostique pour le moment, c’était trop court pour qu’elle ait soigné quoi que ce soit.

-L’entaille est profonde.
-Je sais… Tu peux le soigner ?
-Oui. Mais il me faudra plusieurs jours. Je n’ai pas un niveau très avancé.
-Il me fallait quelqu’un en qui je pouvais avoir pleinement confiance. On doit le croire mort, il y a une autre vie que la sienne en jeu.
-Ton ami en bas n’est pas connu pour être très chaleureux. Il ne va pas grogner de devoir m’héberger ?
-Il grogne mais il ne mord pas.

Yasmine sourit à la plaisanterie. A l’image de son père, c’était quelqu’un de paisible et de fort malgré une douceur évidente. Il avait été convenu qu’elle reste ici jusqu’au rétablissement de Zaahrian afin que ses allées et venues ne soit pas repérées et qu’elle ne soit donc pas associée aux soins qui lui seraient prodigués. Ainsi, il y aurait en permanence quelqu’un pour veiller sur lui et Jonas pourrait travailler comme si de rien n’était.
Calel se redressa et se dirigea vers la porte.

-Je m’occupe du molosse. Je repasserai demain.

Lorsqu’il fut sorti, Yasmine se retourna vers son patient et reporta sa main au-dessus de lui. Elle se concentra à nouveau et chercha les tissus blessés qui se trouvaient au plus profond de son torse. Puisqu’elle ne pouvait pas chanter sans qu’on l’entendre et trahir ainsi sa présence, elle se contenta de fredonner un air dans sa tête. C’était ainsi qu’elle procédait : elle visualisait ce qu’elle avait à faire sur une mélodie. Elle commença ainsi à réparer les chaires, effaçant la douleur que provoquait ses soins.

Les jours s’écoulèrent ainsi. La jeune mage d’un quart de siècle prit soin de Zaahrian tant pendant son sommeil que lors de ses phases d’éveil. Elle réduisit la profondeur de sa plaie de quelques centimètres chaque jour, lui prépara à manger, lui administra les onguents et potions que Jonas prescrivait en complément de ses soins magiques, lui donna à boire, lui apporta de quoi se laver et l’aida même si nécessaire. L’assassin découvrit que le bras qu’elle cachait avait été amputé de sa main des années auparavant, conséquence d’avoir été découverte alors qu’elle soignait la jambe cassée d’un enfant lorsqu’elle vivait encore au Nord de la Péninsule. Son père, un simple herboriste, et elle avaient réussi à s’enfuir pour venir jusqu’à Thaar. Si le demi-elfe lui posa la question, elle se montra très vague sur son lien avec Calel, se contentant de dire qu’il les avait aidé à trouver un logement où son père avait ouvert une boutique et qu’elle donnait quelques soins à l’occasion. Elle n’était là que depuis quelques mois et comprenait l’olyian plus qu’elle ne le parlait. Elle avait quelques réticences à montrer sa magie… Comme beaucoup de mages qui avaient vécu la persécution d’être ce qu’ils étaient dans un pays qui les rejetait.
Si elle avait redouté le caractère de son hôte, Yasmine suivit le mouvement initié par Calel et se mit assez vite à lui répondre avec humour et une douceur qui lui était propre. Jonas en fut assez vite déconcerté et ravala ses répliques cinglantes à plus d’une occasion. Le forgeron fut surpris de le voir se taire lorsqu’elle lui répliquait quelque chose quand, dans la même situation, il envoyait paître son ami… Il finit par porter sur eux un regard amusé qui s’attendrit au fil des jours.
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Zaahrian Las'Danir
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeDim 31 Mar 2019 - 21:58

Ainsi, la vie de Zaahrian et celle de Macabre reposaient entre les mains de deux parfaits inconnus. Loin d’être une solution idéale, dans l’immédiat, l’assassin ne pouvait pas faire autrement. La blessure était trop sérieuse et il devait se reposer au risque de retarder sa guérison ou pire encore. Après ce bref instant de lucidité, Zaahrian passa plusieurs heures à dormir d’un sommeil sans rêves. Il se réveilla plus tard pour manger un peu, boire et se plaindre avant de s’endormir une nouvelle fois. Il était inconscient lorsque Calel amena la guérisseuse à lui pour débuter les soins. Ce n’est que lorsqu’il ouvrit les yeux plus tard qu’il sentit quelque chose de différent. En fait, il se sentait toujours aussi dégueulasse, mais il avait quand même la vague impression d’aller un peu mieux. Il finit par éventuellement rencontrer la jeune femme qui le soignait. En fait, il ouvrit brusquement les yeux au moment où elle posait une main sur son torse juste au-dessus de la blessure. L’effet de surprise passé, la jeune humaine se présenta à lui. Elle s’appelait Yasmine. Elle lui répéta ce qu’elle avait dit à Calel. Elle n’avait pas encore le niveau pour le soigner en une seule fois, mais elle devrait pouvoir venir à bout de la blessure en quelques jours. Pour Zaahrian, ça n’avait pas tellement d’importance. En fait, lorsqu’elle prononça son nom, l’assassin devint blanc comme un drap comme s’il venait de voir un fantôme.

« Yasmine… Ma mère s’appelait ainsi. Elle était guérisseuse et connaissait les plantes. J’avais 45 ans lorsqu’elle est morte. Ça fait déjà 63 ans. C’est un drôle de hasard... »

Yasmine sourit tendrement "Oui, c’est vrai... Parle-moi d’elle."

Zaahrian secoua doucement la tête. « Y’a pas grand-chose à dire. Elle a fait de mauvais choix qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je crois qu’elle avait peur de moi ou plutôt du fait que je sois à moitié elfe et que, dans sa condition d’humaine, elle savait qu’elle partirait bien avant moi. Vous avez le même nom, mais vous n’êtes pas elle. » Il ne dit pas cela comme un reproche, mais comme un fait. La discussion s’arrêta ainsi.

Une sorte de routine s’installa entre eux. Elle soignait Zaahrian, lui faisait à manger et lui appliquait des onguents en plus de l’assister dans sa toilette lorsqu’il n’en était pas capable. L’assassin se révéla être un patient plutôt agréable, sauf pour un petit incident au début qui impliquait une vessie sur le point d’éclater. Dans sa souffrance, Zaahrian se tortillait sur sa couche en essayant de penser à tout sauf à son envie très pressante. Naturellement, Yasmine fini par comprendre la source de son inconfort et proposa de l’aider à aller au petit coin. L’assassin protesta violemment. Il était encore capable de pisser tout seul, c’est quoi l’idée!? Il n’allait pas montrer son zouizoui à une femme portant le même nom que sa mère! Zaahrian aurait peut-être mieux fait de garder son énergie plutôt que de tenter de préserver sa pudeur, car à l’instant où tenta de se lever afin de prouver sa vigueur, toute la pièce autour de lui commença à tournoyer dangereusement et sans l’aide de sa guérisseuse, il se serait probablement écrasé comme une merde. Il proposa alors l’option du pot, mais ordonna à Yasmine de sortir de la pièce. Il n’avait pas besoin de témoin pour ça. Cinq minutes et deux points de suture sautés plus tard, Zaahrian s’était enfin soulagé, mais il tremblait comme une feuille, le corps trempé de sueur froide. Jonas n’était pas content de devoir le recoudre encore, mais au moins, il n’avait plus l’impression qu’il se pisserait dessus d’un instant à l’autre.

Au fil du temps, Zaahrian finit par en apprendre un peu plus sur sa guérisseuse. En fait, elle venait de la Péninsule où elle avait subit la persécution de gros cons qui ne comprenaient pas sa magie. On lui avait littéralement tranché un bras après qu’on l’ait découverte. Sa maîtrise de l’olyant étant encore hésitante, Zaahrian avait parfois un peu de mal à la comprendre. Dès qu’il fut plus en forme, il s’appliqua à l’aider avec sa prononciation. Il n’avait rien de mieux à faire et cette jeune femme lui était bien sympathique. Lui aussi finit par remarquer un truc entre Jasmine et Jonas. Ce dernier, habituellement bourru avec tout le monde, semblait s’attendrir dès qu’ils se trouvaient dans la même pièce. Du coup, il pensait à Léonie. Il s’ennuyait du gamin…

Éventuellement Zaahrian fut suffisamment remis pour pouvoir se déplacer un peu. Il ne pouvait pas sortir et commençait à se sentir claustrophobe, mais il se tenait sur ses jambes et était capable de faire quelques pas. Il discutait pas mal avec ce Calel. L’assassin comprit très vite qu’il avait devant lui un personnage intriguant. Il tenta de lui poser quelques questions, mais il resta très vague dans ses réponses. Zaahrian comprit rapidement qu’il ne fallait pas insister. Tout le monde a ses petits secrets et il ne voulait pas mettre les gens en danger inutilement. Ils avaient déjà fait beaucoup pour l’aider. Il s’intéressa quand même à son histoire en Péninsule. Zaahrian y était allé et avait détesté. Maintenant qu’ils entendaient ces récits d’horreur, ça ne faisait que le conforter dans sa haine.

L’assassin fut complètement remis au bout d’une quinzaine de jours. Maintenant, il pouvait enfin se lancer sur les traces de ce drow… si au moins il pouvait avoir une idée de comment s’y prendre. Leur petite rencontre en face à face ne lui avait pas appris grand-chose finalement, juste qu’il l’avait bien énervé en essayant de remonter sa trace. Il était dans sa chambre de fortune lorsque la porte s’ouvrit sur Calel. Zaahrian se tourna vers lui. « Jasmine a complètement guéri la blessure. Je peux enfin aller récupérer Macabre. J’aimerais vous remercier pour tout ce que vous avez fait. Plus d’un m’aurait laissé crever au fond d’une ruelle... »
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeLun 1 Avr 2019 - 7:52

Calel était certes un parfait inconnu mais il aida Zaahrian bien plus que ce à quoi ce dernier pouvait s’attendre. Les rumeurs qu’il avait lancé à droite et à gauche avaient pris feu instantanément. Tous habitants des quartiers par lesquels il était passé furent bien vite au courant et il y avait fort à parier que cela allait s’étendre à la cité entière en un rien de temps. Afin de continuer à rassurer l’ami de l’assassin, le péninsulaire joua quelques fois les messagers, déposant une lettre sous la porte qu’on lui avait indiqué.
Les soins fournis par Yasmine étaient certes lents mais efficaces. Si le demi-elfe ne put se déplacer seul qu’après plusieurs jours, il fut choyé par la jeune femme qui était d’une douceur et d’une patience inégalée. Le forgeron prit le temps de discuter avec le blessé de son échange avec le sombre afin d’obtenir plus de détails sur lui. Ainsi, il apprit son nom mais aussi le quartier dans lequel Zaahrian le recherchait. Fort de ces informations, Calel employa des moyens dont il ne donna pas les détails à l’assassin pour trouver sa demeure. Si le demi-elfe sentait que le forgeron ne lui disait pas tout, il avait eu la délicatesse de ne pas l’interroger outre mesure sur lui et son passé. Ce qu’il savait de lui, c’était qu’il venait du Nord de la Péninsule, comme Yasmine, qu’il était veuf et que son fils, né sous le Voile, effrayait les habitants si superstitieux dans cette région du monde. C’était la raison pour laquelle il était parti, officiellement en tout cas. Ils avaient travaillé quelques mois sur un bateau de contrebandiers pour pouvoir se payer la traversée jusqu’à Thaar et avaient débarqué depuis six ans déjà. gé d’un peu plus de quarante ans, Calel conservait un accent bien de chez lui, même s’il s’appliquait à essayer de parler correctement l’olyian.

Ce jour-là, le forgeron se rendit une nouvelle chez Jonas et monta au laboratoire. Zaahrian l’y attendait. Cela faisait quelques temps déjà qu’il sentait que le jour où il partirait approchait. Ils avaient tant de fois parlé de la pauvre Macabre qu’il s’en faisait une très nette représentation. Il n’osait imaginer ce qu’était son quotidien et avait de la peine pour elle autant qu’il l’admirait. Bien peu de personne serait capable de supporter ce qu’elle devait endurer. Il était touché par l’histoire de cette jeune fille qui comportait encore tant de zones d’ombre… Mais c’était l’attachement que le demi-elfe portait à une elfe dont il ne connaissait rien finalement qui le forçait au respect.

-Yasmine a complètement guéri la blessure. Je peux enfin aller récupérer Macabre. J’aimerais vous remercier pour tout ce que vous avez fait. Plus d’un m’aurait laissé crever au fond d’une ruelle…

Calel eut un sourire sans joie. Il appréciait ses remerciements. Il était habitué à en recevoir depuis quelques temps mais ce n’était pas ce qu’il cherchait à obtenir par ses actes. Le simple fait de pouvoir aider maintenant que lui se trouvait à l’abri lui suffisait.

-Il existe certains milieux dans lesquels on ne survit pas sans entraide. Je suis ravi d’avoir pu te prêter main forte, surtout pour Macabre. Je ne sais pas comment elle a entendu parler de lui mais elle a eu raison de penser que Jonas te sauverait se sans poser de questions.

Il fallait dire qu’elle avait su le demander… L’alchimiste n’en avait pas parlé tout de suite mais il y avait un message écrit sur le pectoral droit de Zaahrian lorsqu’il l’avait trouvé chez lui. Il avait cru que ces quelques mots lui étaient tous destinés mais, en entendant les circonstances dans lesquelles le demi-elfe avait été blessé, il avait fini par se demander si le premier mot n’était pas pour l’assassin…

“Pardon
Sauvez-le”

Ce n’était peut-être pas pour le dérangement de l’avoir envoyé chez lui en pleine nuit qu’elle s’excusait finalement… Il avait donc fini par en parler à l’assassin, ce qui confirma bien vite son hypothèse. Elle culpabilisait d’avoir dû lui faire du mal. C’était une bonne et une mauvaise nouvelle. Bonne parce qu’il était désormais certain qu’elle ne tuait pas par plaisir et mauvaise parce que son maître avait obtenu en partie ce qu’il voulait...

-Elle a de la chance de t’avoir, quelque soit son lien de parenté avec toi.

Cette fois, son expression se fit un peu plus amusée. Depuis le début, Zaahrian se montrait si protecteur avec elle… Mais cette jeune fille était peut-être deux fois plus âgée que lui ou était seulement une cousine éloignée. Peu semblait importer au demi-elfe qui se raccrochait au peu de famille dont il avait connaissait et à laquelle plus rien ne le rattachait depuis la mort de son père.

-Quoi qu’il en soit, j’aimerais t’aider encore une fois en t’accompagnant lorsque tu iras chez Don’dar.
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Zaahrian Las'Danir
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeLun 8 Avr 2019 - 10:00

Zaahrian secoua la tête. L’offre de Calel était généreuse et dans d’autres circonstances, il aurait peut-être accepté, mais cette fois, il avait de bonnes raisons de refuser.

« Non… Non, je ne peux pas te laisser faire ça. C’est beaucoup trop dangereux. J’ai déjà failli y laisser la peau, je ne veux pas prendre ce risque avec toi. Je te remercie énormément pour ton aide, pour votre aide à tous. Vraiment, j’ai une dette envers vous que je serai ravi de remplir si un jour vous avez besoin d’aide pour n’importe quoi. C’est quand vous voulez, mais là… Non, ça c’est quelque chose que je dois faire moi-même et pour être parfaitement honnête, ça ne sera pas joli quand je vais mettre la main sur lui. »

Une étrange lueur dansait dans les yeux de Zaahrian. Pendant un bref instant, il parut réellement menaçant. On lui avait déjà demandé ce qu’il comptait faire au moment où il retrouverait Don’dar. Il n’avait pas répondu, sachant que la vérité serait peut-être trop choquante pour ces gens qui ne voulaient pas d’histoire. Zaahrian allait le tuer. Pas seulement ça, il allait anéantir ce drow et faire de sa mort un exemple pour qu’on en parle encore des mois après les faits.

« Certaines personnes méritent leur sort tout simplement, et je vais m’assurer que ce type paie pour ce qu’il a fait. Pour ça, je ne veux pas de témoin. Ce côté de ma personnalité, il n’y a pas beaucoup de gens qui l’ont vu et qui sont encore en vie pour en parler. Tu comprends? »

Zaahrian pouvait être capable du meilleur comme du pire. Il avait appris à apprécier ces gens au cours des derniers jours. Il ne voulait pas que leur regard change à son égard en voyant le monstre en lui, celui capable de faire couler le sang et d’aimer ça.

« Je ne veux pas que le regard que tu portes sur moi change. Déjà, je te dis ça et j’ai l’impression de trop parler. »

C’est dans des moments comme ça qu’il regrettait le plus Guilin. Lui, il aurait été capable de l’aider. Pas qu’il doutait des aptitudes de Calel, mais son défunt ami avait vu le meilleur comme le pire de sa personne. Ils partageaient un passé commun dont il n’avait compris réellement l’importance que le jour où il perdit son ami.

« Du coup, si tu veux réellement m’aider, reste loin. » Une idée lui traversa l’idée. Il pencha la tête légèrement de côté, geste indiquant qu’il réfléchissait. « En fait, il y a peut-être quelque chose que tu peux faire pour moi. Il me faudra rapidement quitter les lieux après le sauvetage. Penses-tu pouvoir m’arranger un moyen de transport jusqu’à chez moi? »
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeLun 8 Avr 2019 - 17:58


Un discret sourire amusé étira les lèvres de Calel alors que Zaahrian décrétait que sa mission était trop dangereuse pour lui. Mais il ne savait rien du forgeron, celui-ci ayant savamment réservé certaines informations le concernant. Alors certes, il n’avait pas la compétence de l’assassin pour ce qui était de manier une lame mais qu’est-ce qui lui faisait croire qu’il en avait besoin ? En revanche, la seconde raison de lui demander de ne pas venir était bien différente et il reprit une mine plus sérieuse. Si l’assassin ne lui avait jamais répondu, il avait deviné depuis longtemps ce qu’il adviendrait du fameux Don’dar. Surtout depuis qu’il savait que l’elfe qu’il avait tué -officiellement pour venger Thaar- était en fait responsable de la mort de son père.
Le quarantenaire croisa les bras.

-Je n’ai jamais cru que tu allais lui apporter des fleurs. Mais il n’est pas seul dans cette maison, et le temps que tu t’occupes de lui, qui sait ce que vont faire les autres si ton intrusion est découverte ? Et ce qu’ils risquent de faire à Mac s’ils savent que c’est toi ? Et s’ils l’envoyaient contre toi ?

En vérité, Zaahrian n’avait pas une mission mais deux : sortir sa parente de là et la venger pour ce qu’elle avait subi. Malheureusement, il devait tuer Don’dar avant d’aller chercher la petite elfe car elle ne partirait jamais si elle restait enchaînée à lui. Car qui pourrait prévoir quelle serait sa réaction en voyant le demi-elfe s’en prendre à son maître ? Elle pouvait entrer en état de choc comme chercher à protéger le sombre, par conditionnement plus que par réelle volonté de le sauver. Mais s’en prendre au drow en premier compromettait également le sauvetage… Un vrai casse-tête quand on y pensait.

-On ne sera pas trop de deux, crois-moi. J’irais la chercher pendant que tu t’occuperas de lui. Je ne verrais rien de ce que tu feras et le veillerai sur elle en la tenant éloignée le temps que tu nous rejoignes.

La question du transport était plus délicate. L’idéal aurait été de s’enfuir via les ombres mais impossible d’anticiper dans quel état serait la petite magicienne, que ce soit à leur arrivée si elle subissait de mauvais traitements ou au moment de partir lorsqu’ils devraient lui avouer que son maître était mort et qu’elle pouvait partir. Ils devaient donc prévoir une autre solution. Quelque chose de discret pour le quartier, surtout en pleine nuit…

-Tu parles de transport, mais pourquoi pas les égouts ? Il y en a dans cette partie de la cité. Et je sais comme y accéder.

Glissant une main à l’intérieur de sa veste, il en sortit un parchemin plié en quatre qu’il tendit à Zaahrian. Dessus, il y avait les plans de chaque étage de la maison, sous-sol compris. De ce qu’il avait compris du passage du demi-elfe chez Don’dar, c’était sûrement à ce dernier niveau que Macabre vivait. Un accès aux égouts était représenté, bien qu’il était a priori bloqué par une grille en fer.
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeMer 10 Avr 2019 - 19:04

« Les égouts… La dernière fois que je suis passé par là, l’odeur a persisté pendant une semaine, mais tu as raison, c’est une bonne idée. En fait, vu l’état de la cellule de Macabre, ça ne m’étonnerait pas qu’on y soit déjà; ça en avait l’odeur. Évidemment, il me faudra aussi des armes. C’est trop risqué que je passe chez moi pour en récupérer. Ce connard m’a volé ma dague préférée, mais je vais peut-être pouvoir la récupérer. »

Zaahrian avait un attachement émotif particulier avec ses armes, surtout cette dague qu’il possédait depuis ses débuts. Elle avait donc au moins une cinquantaine d’années et de nombreux souvenirs y étaient rattachés. Don’dar s’en était peut-être débarrassée, mais avec un peu de chance il en avait fait un trophée qu’il conservait avec lui par prétention. Non, Zaahrian n’allait pas partir de là sans Macabre et la dague.

« Quant à la résistance que je pourrai rencontrer… Je me souviens qu’il y avait quelques drows, mais pas en nombre suffisant pour que ça m’inquiète. Si je dois éliminer tout ce qui bouge, je le ferai. Je préférais éviter de m’en prendre aux autres assassins, mais s’ils sont sur mon chemin… Par expérience, laisser des survivants par bonté peut se retourner contre nous. »

Son ton était froid et sans appel. Il allait faire tout ce qu’il faut pour la sortir de là quitte à laisser un véritable bain de sang sur son chemin. L’assassin examina la carte tendue par Calel.

« Comment t’as eu cette information ? »

Pour avoir quelque chose d’aussi détaillé, c’est comme s’il avait fait une visite des lieux lui-même.

« L’accès par les égouts est probablement le point d’entrée le plus direct. Normalement, j’essaie toujours de faire un peu de surveillance avant de m’introduire quelque part, mais cette fois, le temps presse. Il a dit qu’il s’apprêtait à quitter Thaar… Bon, faut maintenant trouver le moyen d’ouvrir cette grille sans faire de bruit. Dès que je serai à l’intérieur, tout va se passer très vite. En espérant qu’au moment où on frappera, il ne l’aura pas envoyé en mission… »
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeJeu 11 Avr 2019 - 13:34

-Je me charge de ton équipement. Dis-moi juste de quoi tu as besoin.

L’avantage d’être forgeron, c’était qu’il avait tout ce qu’il fallait chez lui. S’il n’aiguisait pas les lames avant de les vendre, il n’aurait qu’à passer le fil des armes entre son pouce et son index pour les rendre aussi tranchantes que des rasoirs. Mais il omettait volontairement d’aborder ce détail car cela passerait inaperçu aux yeux de Zaahrian.

Calel n’aimait pas vraiment l’idée de devoir tuer tout le monde, même s’il pouvait comprendre les raisons qui y contraignait l’assassin. Cependant, il redoutait d’éventuelles représailles de la part des drows. Il valait mieux que personne n’apprenne qui s’en était pris à l’un des leurs s’ils voulaient être sûrs de ne pas avoir à craindre une nouvelle attaque…

-Tu ferais mieux de faire profil bas encore un moment après ça. Autant qu’on ne relie pas la mort de Don’dar à ton retour d’entre les morts sinon il y aura probablement un eldéen pour venir te rendre visite.

A la réaction de Zaahrian devant le plan qu’il avait désormais sous les yeux, Calel sourit en croisant les bras.

-Un magicien ne révèle jamais ses secrets. Dit-il comme s’il parlait d’un faiseur de tours de passe-passe sans véritables pouvoirs.

L’idée d’être en train de lui parler de magie sans en avoir l’air l’amusait beaucoup. Il savait que le demi-elfe n’aimait pas trop l’Art mais il n’y était apparemment pas réfractaire pour autant. Cela le dépassait surtout, il n’en comprenait pas les rouages. Et on craint toujours ce que l’on ne connaît pas.
Puis il reprit plus sérieusement.

-Le schéma est approximatif bien sûr mais il donne une idée de l’agencement de la maison. J’ai essentiellement le rez de chaussé et le sous-sol. Les étages, C’est de la déduction par rapport à ce que l’on peut voir depuis l’extérieur. Il y a plusieurs pièces au sous-sol. Je pense que c’est là qu’est enfermée Macabre. Et ce n’est pas loin des égouts, en effet… Mais je me dis qu’elle n’est peut-être pas seule là-dessous. Cette pièce-là est à l’écart donc ce n’est sans doute pas une cellule. Mais vu la taille et la disposition des quatre autres, il y en a peut-être au moins trois comme ta parente...

Il se souvenait que Zaahrian pouvait voir le bout d’une porte à barreau qui était fermée en face de la cellule de Macabre, ce qui confirmait son hypothèse concernant le lieu où on pourrait la trouver. Pour Calel, il était clair que s’ils en libéraient une, ils libéraient aussi les autres. Il y aurait probablement un problème de logistique pour loger plusieurs victimes, sans parler des précautions à prendre s’ils avaient tous subi le même conditionnement que la Las’Danir. Mais le forgeron avait déjà commencé à réfléchir au problème et avait envisagé diverses solutions. Si Macabre semblait agir par contrainte, ce n’était peut-être pas le cas des autres qui pouvaient servir aveuglément, convaincus que c’était la chose à faire. L’ancien péninsulaire savait à qui demander de l’aide si ce cas de figure se présentait.

Calel sourit en entendant Zaahrian dire “on” en parlant de l’opération qu’ils étaient en train de préparer. Il pensait qu’il aurait besoin de le convaincre davantage ou d’être contraint de le suivre pour pouvoir se joindre à lui mais il semblait que cela n’était pas nécessaire.

-Je m’occupe de la grille. Lança-t-il sans donner plus de d’explications. Quant aux effectifs en face, ils sont au moins cinq en comptant Don’dar. Il n’y a pas de serviteurs, c’est sans doute trop risqué avec leurs activités. Ils sont trois à être armé en permanence. Il y a une sorte d’intendant, je ne sais pas vraiment quel est son rôle mais c’est lui qui réceptionne les livraisons et les colis. Aucun signe de Macabre ou de quelqu’un qui ne ferait pas partie de leur groupe. Elle ne doit pas quitter le sous-sol en dehors de ses missions.

Si Zaahrian n’avait pas pu faire surveiller les lieux, Calel n’avait pas attendu qu’il lui en parle pour s’en charger. Il n’avait pas pu tout gérer lui-même bien sûr mais il avait coordonné les opérations et avait su à quelles portes frapper pour obtenir les réponses qui lui manquaient. Il y avait toujours le risque qu’il soit passé à côté de quelque chose ou de quelqu’un mais il était impossible d’être parfaitement sûr sans s’infiltrer totalement. Même si c’était à quelques détails près, ils avaient une bonne idée de ce qui les attendait exactement.
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeSam 13 Avr 2019 - 1:34

« Les drows sont très portés sur la notion de mérite. À mon avis, si Don’dar crève comme une merde, car il n’a pas été assez malin pour s’assurer que j’étais vraiment mort lorsqu’il a demandé à Macabre de me tuer, les autres drows ne vont pas sourciller. Ils vont plutôt croire qu’il a mérité son sort. La présence des Sombres a toujours été importante en ville, mais la cohabitation repose sur un équilibre assez fragile. Je me trompe peut-être, mais je ne suis pas certain qu’ils apprécient tellement que l’un des leurs s’amuse à commettre des assassinats aussi spectaculaires. Aucune des victimes n’était drow. Bref, ce n’est pas d’éventuelles représailles que je crains plus que l’état actuel de Macabre. Il me faudra un bon guérisseur, Yasmine peut-être. Elle pourrait au moins l’aider à se laver, ce que je ne pourrai pas faire pour des raisons évidentes... » Il marqua une pause. Pour la première fois, Zaahrian semblait soucieux. « Je me demande si je vais la réchapper. Oh, la sortir de là ne sera pas un problème, mais après… J’ai vu des gens brisés au-delà de toute guérison possible. Quand l’esprit, l’essence même d’une personne est brisé en morceau, toute la meilleure volonté du monde ne suffira pas à la réparer, mais je vais essayer, car je lui dois au moins ça. »

Se ressaisissant, Zaahrian lui fit une description précise de l’équipement nécessairement à ce sauvetage. Une épée légère, deux dagues au cas où il en perdrait une et autant de couteaux à lancer qu’il lui serait possible de porter sans s’encombrer. Ensuite, botte et jambières, cuirasse souple, protection pour les bras et gants complétaient l’ensemble. L’assassin fut si précis dans la description de sa cuirasse qu’il finit par dire. « En fait, le mieux serait que tu te faufiles chez moi pour aller prendre la mienne… » Monsieur était exigeant.

En examinant la carte, il finit par pointer une pièce. « Je crois que j’étais ici… Il me semble avoir vu ça derrière Don’dar, mais je ne suis pas certain. » Il montra le couloir sur la carte, mais ses souvenirs étaient si flous. « Je suis là pour Macabre avant tout. Je verrai pour les autres… » Il se retint de dire qu’il n’en avait rien à faire des autres, car ce n’était pas vrai. Même s’il était prêt à éliminer tout le monde sur son passage, il n’était pas non plus totalement insensible aux sorts des autres victimes, mais la possibilité qu’ils soient conditionnés au point de lui obéir aveuglément était bien réelle. S’il ouvrait une porte pour se faire attaquer aussitôt…

« Cinq, c’est une petite balade! Non en fait, tu as raison, mieux vaut y aller furtivement. Du coup, on passera directement par les égouts. Avec un peu de chance, la plupart de ses hommes seront à l’étage et on pourra agir sans rencontrer trop d’obstacle. Comme ça ne sera pas le temps de discuter lorsqu’on sera à l’intérieur, tu iras directement à Macabre et moi à Don’dar. Je m’occupe de lui pendant que tu la libères. Je viens vous rejoindre et nous sortirons par là où nous sommes entrer. J’espère que tu sais vraiment te défendre, car je n’ai pas envie que ça se termine en un double sauvetage... »

Le plan était simple, mais pas mal de choses pouvaient mal tourner. Impossible avant d’être à l’intérieur de savoir sur qui ils tomberaient et combien ils seraient. Avec un peu de chance, la plupart des hommes de main seront sur les étages, permettant à Zaahrian et Calel d’entrer et sortir rapidement sans se heurter à de la résistance. Dès que Zaahrian eut son équipement, il était temps de frapper.

Si en temps normal Zaahrian est d’un naturel farceur, cette fois il était extrêmement sérieux et alerte. Il marchait sans faire de bruit d’un pas assuré. Il était armé jusqu’aux dents, prêt à prendre d’assaut la forteresse la mieux gardée en ville. Comme prévu, le passage dans les égouts ne fut pas le plus agréable, ils tombèrent même sur un corps que quelqu’un a voulu faire disparaître, mais grâce à Calel et à son excellente préparation, ils trouvèrent sans mal la grille qui les séparait des cellules de Don’dar. L’action débuta dès qu’ils furent à l’intérieur. L’un des drows se trouvait tout près de l’accès aux égouts, mais leur tournait le dos. Il ne devait jamais se rendre compte de quoi que ce soit. Zaahrian le tua sans cérémonie avant de continuer vers le bureau de Don’dar. Il ne se retourna pas une fois vers Calel. Ce dernier lui avait assuré être capable de se défendre, du coup il lui faisait confiance pour assurer ses arrières. Toute sa concentration était tournée sur une seule chose, tuer Don’dar. Il poussa la porte et en franchit le seuil, un sourire carnassier fleurissait sur ses lèvres. Il se délecta de l’effet de surprise, de l’extraordinaire changement dans son expression faciale entre le moment où il le vit et celui où il comprit ce qui allait arriver.

« Chéri, je t’ai manqué? » Et la lame fendit l’air.
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Aaron Kolhe
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeDim 14 Avr 2019 - 20:46

Sans surprise, ils n'étaient à l'intérieur que depuis quelques instants qu'un premier corps tomba inerte sur le sol. Calel le savait, il avait été prévenu, et il ne pouvait pas vraiment dire que cela le dérangeait. Il n'était pas un assassin mais il avait déjà tué lui aussi. Toujours par nécessité, sauvant sa vie ou celle d'un autre qui n'avait pas demandé à se battre. Aujourd'hui, ils devaient sauver une jeune femme qui vivait quelque part dans ce sous-sol et dans les pires conditions qui soient au monde, mal traitée, mal nourrie et forcée à assassiner. Alors non, cela ne le dérangeait pas outre mesure que son ami tue les gardes. Il comprenait qu'il fallait les mettre hors d'état de nuire pour parvenir à libérer Macabre. Mais il était impossible que son esprit soit libre tant qu'il serait rattaché à celui qui l'avait asservie... Alors, quelques mètres plus loin, leurs chemins se séparèrent.

Découvrant le couloir sombre, Calel prit une torche dans la montée d'escalier que venait d'emprunter Zaahrian avant de s'aventurer plus loin. Si l'assassin n'était arrivé que depuis peu, ce n'était pas le cas du forgeron. Il avait laissé au demi-elfe le temps de se préparer avec l'équipement qu'il lui avait fourni, prétextant partir en éclaireur. En réalité, il voulait être devant la grille avec un peu d'avance afin que son ami ne le voit pas pratiquer la magie. Il ne lui avait fallu qu'un instant pour déverrouiller la grille et l'écarter du passage.

-Macabre ?

Les lieux étaient si vides que la voix du quarantenaire raisonnait entre les murs humides. Zaahrian lui avait dit que la cellule qu'il cherchait était toujours ouverte. Sur les quatre grilles, seule celle au fond à droite était fermée. Prêtant l'oreille, il ne perçut aucune réaction suite à son appel. Pas le moindre froissement de tissu ni le moindre souffle.
Il entra dans la première pièce à sa droite : Personne.
En face : Vide.
Au fond à gauche : Rien... Cependant, en observant cette dernière cellule, il lui semblait reconnaître la description que le demi-elfe lui avait faite. Le trou dans le sol pour récupérer l'eau surtout. Mais aucune trace de Macabre.

Calel ressortit de la pièce et se dirigea vers la seule grille qui était fermée. D'un geste de la main, il actionna le mécanisme de la serrure et la déverrouilla avant de la repousser. On ne fermait pas à clef si les lieux étaient vides... Alors non, le forgeron ne fut pas surpris de voir une silhouette se dessiner à la lumière de sa torche. Ce qui le stoppa net en revanche, ce fut de découvrir de ses yeux de qu'il n'avait fait qu'entendre jusque là.
Une oreille pointue dépassait de la chevelure blonde. Un visage se tourna faiblement dans sa direction. Deux tatouages sous les yeux lui indiquèrent qu'elle venait elle aussi d'Anaëh. Ses vêtements étaient sales et usés jusqu'à la moelle. Elle n'avait que la peau sur les os et le peu qu'il en voyait d'elle était couverts de cicatrices. Découvrant un humain sur le seuil de sa cellule, la jeune femme posa sur lui un regard à la fois inquiet et interrogateur. Tandis qu'elle se redressait sur ses mains, tremblante d'épuisement à ce seul effort, Calel réagit enfin. Il plaça devant lui une main rassurante et s'accroupit pour se mettre à sa hauteur.

-N'ayez pas peur. Je vais vous faire sortir d'ici.

L'elfe ne sembla pas réagir et il lisait dans son regard que ses mots ne faisaient pas sens.

-Vous comprenez ce que je dis ?

Elle secoua la tête de gauche à droite, non pas pour lui répondre vraiment, mais d'une manière qui semblait vouloir dire qu'elle ne parlait pas sa langue. Ce n'était pas la première fois que le forgeron se retrouvait face à quelqu'un avec qui il ne pouvait pas communiquer. Cela lui avait fait la même chose sur l'Amaranthe et pire encore depuis son arrivée à Thaar. Aussi n'était-il pas inquiet quant au fait de parvenir à se faire comprendre.
Posant une main sur son torse, il prononça son prénom à deux reprises. Pouvoir mettre un nom sur l'inconnu avait toujours quelque chose de rassurant et il le remarqua bien vite dans l'attitude de la jeune femme. Ensuite, au prix d'un certain nombre de gestes, il parvint à lui faire comprendre qu'ils étaient deux et qu'ils étaient venus pour une elfe, comme elle, mais petite et aux cheveux noirs. Lui l'appelait "Macabre" mais elle lui répondit "Ciryië". Était-ce un nom ou un mot ? Il n'aurait pas su le dire. Il parvint à comprendre qu'elle était sortie et il fit une moue en se tournant vers la cellule qui se trouvait derrière lui. Puis il demanda si elle pouvait se lever et elle comprit qu'il l'emmenait avec eux elle aussi. La voyant en difficulté pour se redresser, il la prévint qu'il allait s'approcher pour venir l'aider. Il cala sa torche sur un support le temps de la mettre debout et de lui faire faire quelques pas jusqu'à l'entrée de sa cellule. Elle arrivait à marcher mais elle était si faible...
Au moment de partir, quelqu'un devrait la porter.

-Qui êtes-vous ?

Alors qu'il venait juste d'arriver dans le couloir, soutenant la jeune elfe blonde, Calel s'arrêta et dirigea sa torche vers la cellule de Macabre. Une petite silhouette se tenait debout à quelques mètres devant lui. Elle était vêtue d'une robe noire et de gants. Sa longue chevelure était coupée de manière trop nette. Elle tenait une dague ensanglantée dans une main et un masque dans l'autre. Lorsque la lumière des flammes la toucha, elle détourna la tête pour cacher son visage couvert de cicatrices.

-Bonjour Macabre. Je suis un ami de l'alchimiste Jonas Piedmond. Tu lui as confié quelqu'un il y a deux ennéades de cela... Zaahrian est vivant.

A ses mots, la petite elfe sembla oublier son apparence et se tourna pour plonger son regard dans celui de Calel. Ce dernier lui adressa un sourire doux, l'invitant à le croire.

-C'est lui qui m'envoie te chercher. Je dois vous mettre en sécurité toutes les deux.

Le silence régna quelques instants avant que Mac ne se décide enfin à lui répondre.

-Je peux vous aider à la faire sortir. Mais je ne peux pas partir...

Calel regarda la petite elfe sans rien dire. Elle était prête à braver l'interdit pour faire s'échapper sa voisine de cellule mais pas pour s'en aller elle-même. Il s'y attendait et il savait que seule la mort de Don'dar ferait d'elle une femme libre. Cependant, il ne pouvait pas lui révéler les projets de Zaahrian maintenant. Avec ses capacités, elle serait aux côtés de son maître en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire et elle ne devait pas empêcher ce qui devait être fait. Alors il se contenta de hocher la tête pour accepter.

-Tu veux bien porter la torche ? Elle est trop faible pour marcher.

Après un instant, le petit groupe quitta le couloir qui desservait les cellules, Macabre en tête, éclairant le chemin. Calel la suivait de près, tenant dans ses bras l'elfe blonde qui s'était laissé soulever de terre. Curieusement, elle se sentait en sécurité tandis qu'on la menait loin de la pièce où elle était restée enfermée tant de temps. Elle ignorait pourtant où on la conduisait...
La mage des ombres s'arrêta et le forgeron la dépassa, pensant qu'elle ne savait pas vers où se diriger ensuite. Il alla jusqu'à l'accès aux égouts. Là, il déposa celle qu'il portait et l'aida à passer de l'autre côté. Puis, réalisant que la petite elfe n'avait pas bougé, il se tourna vers elle et la trouva en train de fixer quelque chose. Il fit signe à la blonde de l'attendre puis revint sur ses pas.

-Macabre ? Tout va bien ?
-Vous n'êtes pas armé.

La voix de la petite elfe était monocorde mais sa phrase ne ressemblait pas à une question. Calel fronça les sourcils et suivit enfin le regard de Macabre. S'ils avaient écarté le corps du garde, il n'était pas très bien caché pour autant...

-Où est Zaahrian ?

Le forgeron se tourna à nouveau vers la jeune mage et il ne sut pas vraiment quoi lui répondre. C'était vrai : il n'était pas armé. L'arme du cadavre étant toujours dans son fourreau, il était définitivement impossible que ce soit lui qui ait fait ça. Il n'était donc pas venu seul...
Soudain, Macabre disparut de sa vision, sa silhouette semblant s'assombrir jusqu'à disparaître. La torche alla s'écraser au sol tandis que Calel tentait d'arrêter la jeune femme dans un geste aussi désespéré qu'inutile, l'appelant en vain.
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Cilastiel
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeLun 15 Avr 2019 - 11:25

Dans les ombres, la petite elfe marchait. Elle n’en avait pas besoin pourtant. Elle n’avait qu’à le vouloir pour combler la distance qui la séparait de son maître en quelques instants. Mais elle ne voulait pas rentrer. Elle ne voulait pas mais elle le devait… Elle n’avait pas le choix. Elle n’aurait pas su expliquer pourquoi mais c’était ainsi. Elle était obligée d’obéir.
Une fois de plus, la couleur de sa robe masquait les tâches de sang. En revanche, son masque avait été aspergé par un filet rouge et l’arme du crime qu’elle serrait toujours dans sa main arborait elle aussi cette couleur vermeil. Don’dar avait changé sa dague depuis deux ennéades et il avait pris soin de lui faire connaître son origine… Elle avait appartenu à Zaahrian… Il voulait qu’elle se rappelle à jamais ce qu’elle avait fait à la dernière personne à laquelle elle avait été attachée. Elle était parvenue à enfouir dans son esprit ce qu’elle avait fait du corps de son neveu et son maître, trop confiant, avait mis cela sur le compte de la culpabilité. Depuis, elle s’était interdit d’essayer de prendre des nouvelles. Heureusement, elle ne pouvait entendre les rumeurs depuis sa cellule mais l’idée de l’avoir peut-être tué malgré toutes les précautions qu’elle avait prise suffisait à miner le peu de force de vivre qui pouvait subsister dans son coeur.

Arrivée derrière le mur de sa cellule, Macabre s’arrêta. Elle retira son masque et le regarda quelques instants. Elle le retourna comme pour voir le visage de celle qui commettait tous ces meurtres au nom d’un autre.
Son visage lorsqu’elle sortait d’ici…

Soudain, un bruit la tira de ses pensées et elle releva la tête. Là, dans la cellule de Miresgal, une lumière s’agitait et une voix qu’elle ne connaissait pas parvenait jusqu’à son oreille. Elle sortit alors de l’ombre et héla l’inconnu dès qu’il fut dans le couloir. Il aidait la Noss à marcher et elle se laissait faire… Que se passait-il ?

-Qui êtes-vous ?

La lumière de la torche vint lui lécher le visage et elle tourna la tête afin de cacher ses cicatrices avec la longue chevelure de la perruque que Don’dar l’obligeait à porter en mission, comme tout le reste de sa tenue.

-Bonjour Macabre. Je suis un ami de l'alchimiste Jonas Piedmond. Tu lui as confié quelqu'un il y a deux ennéades de cela... Zaahrian est vivant.


La petite elfe tourna soudainement son regard vers l’humain.

Zaahrian ? Vivant ?
Alors elle ne l’avait pas tué…

Elle ne l’avait pas tué…

Le sourire de Calel ne provoqua aucune réaction chez elle. Ni visible, ni invisible. Elle n’avait pas besoin de quoi que ce soit pour le croire. Il avait donné suffisamment d’informations pour qu’elle sache qu’il parlait vrai. A commencer par la façon dont il l’avait appelée.
Il n’y avait qu’une seule personne dans tout Ithri’Vaan pour utiliser le pseudonyme de “Macabre”...

-C'est lui qui m'envoie te chercher. Je dois vous mettre en sécurité toutes les deux.


La mage des ombres resta un moment à le regarder sans rien dire. Partir ? Non… Non, elle ne pouvait pas. Elle appartenait à Don’dar. Il n’y avait que lui qui puisse lui rendre sa liberté. Lui et Tyra.
Elle posa ensuite le regard sur Miresgal qui observait la conversation sans rien dire et sans en comprendre la teneur. Elles n’avaient jamais pu communiquer ensemble. La seule chose qu’elles s’étaient jamais dites, c’était leurs prénoms… La Noss ne méritait pas d’être là. Don’dar était devenu cruel avec elle, faisant de ses tortures autre chose qu’une simple tentative de l’asservir car cela ne fonctionnait pas sur elle. Elle servait de défouloir à son maître qui ignorait comment elle parvenait à se tirer chaque fois d’affaire. Il lui avait pourtant semblé plus d’une fois qu’elle avait commencé à sombrer mais, à la séance suivante, elle était toujours Miresgal et non une femme sans nom et sans passé… Il avait mis cela sur le compte de son âge, trois plus élevé que celui de Ciryië lorsqu’elle avait subi le même traitement.

Mais non. C’était de sa faute à elle…
C’était elle qui prononçait son prénom lorsqu’elle revenait à sa cellule et continuait jusqu’à ce qu’elle lui réponde en lui donnant le sien.
C’était elle qui la raccrochait à son histoire et à sa forêt…
Elle qui ne se souvenait même pas d’y être née…

Sans compter qu’elle ne serait jamais arrivée ici si elle était rentrée auprès de son maître lorsqu’elle aurait dû. Alors elle lui devait bien de la faire sortir d’ici, quitte à être punie pour cela. Et elle n’aurait jamais de meilleure occasion…

-Je peux vous aider à la faire sortir. Mais je ne peux pas partir...


Un instant après, elle ouvrait la voie, tenant la torche devant elle. Arrivée dans ce hall qui desservait à la fois le couloir des cellules, la porte menant aux escaliers et la salle de torture, elle s’arrêta. Elle ne prêta même pas attention à ceux qui la suivaient et qui la dépassèrent pour atteindre une ouverture dissimulée. Elle avait repéré une masse sombre dans un recoin que sa torche n’éclairait que faiblement. Recouvrant ses yeux d’un voile d’ombre, la silhouette se dessina bien plus distinctement… Elle le reconnaissait. C’était le sombre qui avait réveillé Zaahrian avec un seau d’eau froide. A l’expression sur son visage, il était aisé de comprendre qu’il était mort. Les limites d’une flaque de sang apparaissait en dessous de lui.
Mais qui avait pu faire ça ?...

-Macabre ? Tout va bien ?
-Vous n'êtes pas armé.


Cela ne pouvait pas être lui. Étant donné ses vêtements, il aurait été facile de déceler la présence de la moindre dague. Et celle du sombre était toujours sur lui. Il ne l’aurait pas rangée après l’avoir utilisée.
Il était venu pour les libérer mais il n’était pas venu seul…

Il était vivant… Et il avait juré de la libérer.
La seule manière d’y parvenir…

-Où est Zaahrian ?

Lorsqu’il se retourna, elle avait relevé les yeux sur lui. Elle ne savait pas lire les émotions sur les visages mais son silence parlait pour lui. Il n’était pas venu seul et refusait de lui dire qui d’autre était là…
Macabre fut soudainement prise de peur et elle disparut dans les ombres, lâchant la torche qui chuta sur le sol en éparpillant des étincelles et ignorant l’appel du forgeron. Elle se précipita à travers les ombres, se dirigeant dans la maison à l’aveuglette. Elle n’était jamais montée dans les étages… Elle sortit dans une mauvaise pièce et attira l’attention d’un des gardes. Elle sembla l’ignorer pleinement et continua à chercher.

Sa quête ne s’arrêta qu’au deuxième étage mais cela ne lui avait pris que quelques instants pour y parvenir. Elle sortit des ombres et se planta au milieu de la chambre. Zaahrian était là, debout devant le bureau. Il lui tournait le dos et ne semblait pas avoir remarqué sa présence. Elle n’avait fait aucun bruit…
Sur le sol, un corps gisait. Il n’avait plus de tête…
Un son métallique raisonna sur le parquet. Macabre venait de faire tomber la dague de l’assassin. Le demi-elfe se retourna, laissant voir le meuble devant lequel il se tenait. La tête de Don’dar trônait là dans une expression d’horreur, de surprise et de souffrance mêlées.

Il était m…

Elle ne parvint même pas à penser ces mots. Elle resta là, figée, les yeux braqués sur le crâne posé devant elle. Si Zaahrian s’adressa à elle, elle n’eut aucune réaction.
C’était impossible…
Don’dar était intouchable.
Personne ne pouvait lui faire de mal.
Personne...
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MessageSujet: Re: [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac   [Ellipse] Quand la souris attrape le chat | Zaahrian & Mac I_icon_minitimeMer 17 Avr 2019 - 16:03

Ne jamais être cruel sans raison, voilà un précepte que Zaahrian suivait scrupuleusement depuis des années. On avait peut-être fait de lui un assassin, mais certainement pas un monstre. La ligne était affreusement mince. Un pas suffisait à la franchir pour commettre les pires atrocités. Il en était capable ; Il en avait fait. Lorsque le crime était impardonnable aux yeux de Zaahrian, il devenait le juge et le bourreau au sacrifice d’une part de son humanité. Ça ne lui faisait pas plaisir. Il n’éprouvait aucune joie à faire ça, mais il devait le faire, par principe. Et Don’dar était coupable du pire crime qui soit à ses yeux : il avait fait du mal à ses proches. Zaahrian n’avait pratiquement rien dans ce monde. Ses parents, son meilleur ami, ils étaient tous morts. Il s’accrochait donc à tout ce qui passait. Il ne connaissait pas Mac, mais ça n’avait pas la moindre importance à ses yeux. Ils avaient le même sang dans les veines et ça lui suffisait. Pour l’avoir réduite en esclavage et forcée à commettre des crimes horribles, Don’dar allait payer de sa vie.

Zaahrian laissa tout juste le temps à Don’dar de réaliser ce qui allait lui arriver. Quelques secondes à peine, mais pas trop. Il ne voulait pas lui donner la chance de se défendre, d’avoir espoir de peut-être s’en sortir. Non, Zaahrian voulait que le drow comprenne l’inévitabilité de son destin. Sa mort fut donc rapide, mais pas tant une surprise. L’assassin lui trancha la tête et la déposa sur son bureau dans une mise en scène macabre. Il l’aurait bien démembré entièrement si Macabre n’était pas arrivé à cet instant. Zaahrian se retourna pour voir le visage vide d’émotion de la petite elfe. L’assassin était lui-même couvert de sang, mais son visage s’adoucit. Il se voulait rassurant, mais il faudra peut-être plus qu’un sourire pour la faire sortir de là.

« Macabre… C’est terminé, il est mort. Tu es libre. Viens. »


Il parlait doucement en lui tendant la main pour prendre la sienne. Elle laissa tomber une dague. Il reconnut la sienne. Pour une raison ou une autre, elle l’avait gardé. »

« Oh, tu l’as gardé ? Je pensais devoir la chercher partout, merci ! » Il se pencha pour la ramasser. Elle était chaude et tachée de sang. Elle s’en était servi pour tuer. Pourquoi? « Allez, il ne faut pas trainer. Les autres pourraient débarquer. Je t’amène chez moi où tu seras en sureté en attendant de pouvoir rentrer chez toi. Je te le promets, il n’y a plus personne qui te fera du mal. D’accord ? »

Zaahrian était inquiet, inquiet que le choc soit trop grand pour elle. Il aurait préféré qu’elle ne voie pas ça. Au fond, ils étaient pareils tous les deux, capables du meilleur comme du pire et si quelqu’un pouvait l’aider, c’était peut-être lui.
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