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| Le reflet des flammes dans l'oeil morne | Solo | |
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Naukhel
Ancien
Nombre de messages : 759 Âge : 34 Date d'inscription : 29/10/2018
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 927 ans Taille : 2m13 Niveau Magique : Maître.
| Sujet: Le reflet des flammes dans l'oeil morne | Solo Sam 15 Juin 2019 - 11:59 | |
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Fin Verimios de l'an 16:XI
Un autre pas, qui l'a vu chuter. Un autre pas, dont il ne s'est pas relevé. La brume rampe sur les marais, la vase, les racines arachnéennes. Un maigre vent agite les branchages aigres, l'écho d'une vie se fait entendre au loin, avant d'être absorbé, comme tout ce qui vie, par les miasmes de Faelia. La lumière solaire avive les teintes de la boue, de la mousse, quand le blanc pâlot et flottant ne cache pas ces dernières. L'air, lourd d'humidité, colle à la peau, au palais, à la gorge, telle une gangue fade, aux relents amers, portant avec lui la senteur de l'humus, végétale, riche, trop peut-être. Quelque part, le drow a arraché son pied à la boue pour faire un pas, puis un autre, comme si l'étreinte des marais l'indifférait. Pourtant, il a chu, une nouvelle fois, dans cette petite éternité d'errance. En silence, son corps s'est affaissé, se retournant, finissant avec un bruit mou sur le sol humide. Les paupières du sombre ont cligné sur ses yeux sanglants et fixes, sans qu'il ne se relève. Lentement, l'amas végétal, décomposé, mêlé à la terre, a rampé sur sa chair usée, tirée, parcourues de plaies, anciennes et nouvelles. Une petite créature écailleuse a voleté jusqu'à lui, s'est posée sur son torse à la respiration profonde, lui a piaillé au visage... Avec un vague grondement, le noirelfe a répondu, ses muscles se sont bandés... Si peu. Le regard rouge a dévié du ciel gris pour regarder l'animal. Ce fut tout. Lentement, son corps lourd s'enfonça, un petit peu, avant de se figer dans la gangue molle et humide. L'être aux allures draconiques s'agita, donnant des coups de museau, sans obtenir de réactions. Après un énième petit cri, il prit son envol, éclair frêle de couleurs dans un tableau terne et saumâtre. Les jours s'enchainaient, sans fin pour l'éternel. Un nouveau pas. Une nouvelle chasse. Une nouvelle plaie. Un nouveau sommeil. La petite chose de couleurs s'agitait, avivant parfois sa conscience, mais si peu. Il demeurait immobile, vivant seulement par l'action de son cœur, pulsant encore, de ses poumons, se gonflant encore. Le drow se laissait à contempler le vide, une nouvelle fois, s'y abimant toujours un peu plus. Au loin, il y eut un rugissement. Au loin, il y eut un frémissement. Puis, le silence. La lumière changeante ne faisait réagir que ses pupilles. Les petits insectes qui vinrent explorer la surface immobile la firent frémir. Agitation dans un air stagnant, le dragonnet revint à tire d'ailes. Ses mâchoires, pas plus longues que le pouce du grand drow, lâchèrent un petit rongeur mort. Un cri reptilien. Rien. Les mires vives repèrent un scarabée sur le pectoral. Il fut croqué prestement. La créature ailée bondit et s'éleva encore. Revint. Repartit. De petites choses tuées s'accumulèrent ainsi, sur le torse, à peine agité par une respiration calme, bien trop. Il semblait parfois que l'être immobile dormait. Parfois non. Le rythme de son cœur ne changeait qu'à peine. Toujours, il semblait aller ralentissant. ____________________________ Dans les marais de Faelia, les chaotiques patrouillent. Malgré le silence de leur dieu, leur vigilance demeure, et souvent ils arpentent la terre embourbée entourant la cité en ruines d'Abyssea. De ce territoire, ils ne se contentent pas, poussant plus loin, guettant la moindre présence ennemie qui oserait s'aventurer en ces lieux reculés. Habitués, habités par leur foi, ces êtres rôdent entre les arbres torturés, sur des chemins de terre à peine plus stables que le reste. Là, leurs cris effraient les créatures les plus craintives. Là, ils se font discrets en découvrant les traces de créatures bien trop dangereuses. Là, leurs armes se plantent dans la chair d'un prédateur, et l'un récolte une blessure, non sans fierté. Cependant, il faudra la traiter vite, les infections prospèrent en pareil lieu. Au milieu du murmure de la vie végétales et des éclats bestiaux, la rumeur de leur voix et de leurs mots, dévoués au chaos, porte étrangement... Nul ne saisit quand une chose se redresse, couverte de boue. Leur réaction est immédiate : des coups sont portés, des cris poussés. Le sang coule, et l'être rugit alors. Une vague traverse le corps transi de froid, transi de sa propre mort. Dans une contraction de douleur, la conscience sombre davantage, supplantée par cette soudaine souffrance, et l'envie d'un découdre. Sans un mot, seulement un râle de rage, le drow bondit sur ses assaillants, distribuant des coups comme il en reçoit. Vif, le dragonnet est revenu et se jette à son tour dans la mêlée, lacérant là un visage, mordant là un bras levé. Les chaotiques sont nombreux, là où il n'est qu'un à s'imposer, et les coups pleuvent sur son être, protégé seulement par les armures des créatures qu'il a terrassé. Cependant, à la douleur s'éveillent d'autres réflexes. Une lame lui a lacéré un bras, une autre a manqué sa gorge de peu... Et, dans l'ignorance de ses ennemis, l'être a amassé suffisamment de magie malgré les coups. Brusquement, les chaotiques découvrent la caresse du feu... Bientôt, retentissent leur cris, et les marais s'éclairent d'un rougeoiement intense et rugissant, qui laissent derrière-lui des formes noircies, et d'autres gravement brûlées. Elles seront achevées sans pitié ni hésitation. Blessé, le sombre râle, cet éveil ravivant ce qui lui pèse, cet abime de fatigue, de lassitude, ce poids qui pèse toujours plus, auquel il ne parvient plus à se confronter. Plutôt, il ravive sa propre chair par le feu, faisant taire l'écoulement de son sang, lassant de nouvelles marques noirâtres sur son être. Ensuite, il hume, inspecte... Des êtres morts, il se repait. De leur existence, il se fait un nouveau phare et, délaissant la boue à laquelle il s'est arraché, il marche à nouveau.
Dernière édition par Urgoll'Ven le Mar 18 Juin 2019 - 11:47, édité 2 fois |
| | | Naukhel
Ancien
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| Sujet: Re: Le reflet des flammes dans l'oeil morne | Solo Dim 16 Juin 2019 - 20:32 | |
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Une chasse... C'est tout ce qui semble perceptible. Sombre, muet, le drow fend la boue avec une détermination froide. La loi du talion, le sang versé... Plus de sang qu'il n'en faut, plus de sang qu'il n'en a besoin. Combattre, tuer, frapper, arracher, ces seules soifs s'exercent alors. Qu'il croise d'autres créatures l'amène à tuer tout aussi brutalement, dévorant sans autre préparation qu'un feu nullement dissimulé, seulement soudain, rugissant. Les dents arrachent la chair, la gorge se contracte et avale, puis la carcasse est abandonnée. Le géant constellé de plaies s'effondre pour dormir, son être se traîne au réveil jusqu'à ce que son corps se rappelle... Et avale la distance avec l'inconscience du condamné, un sillon multicolore volant dans son sillage. Pour combien de temps... Ses éclats ne se font plus discrets, alors, soudain, dans cette infinie marche, il les voit, ces silhouettes dans la brume. Il entend, il sent... Et son être rugit avec un plaisir dément, alors que sa carcasse se distord, appelant la magie. Dans un rugissement, les humanoïdes se dessinent sur un fond de flammes. Volent, brûlent, hurlent... Un sifflement, et une flèche se fiche dans l'épaule du grand drow. Avec un râle, il fait volt face... Et encaisse la charge d'un autre chaotique. Autre. Corps. Chair. Frapper. Tuer. L'esprit aussi rouge que ses yeux, le sombre abat son poing, plante ses crocs, et ravage sans compter, répondant aux assauts des vigilants avec apreté. Le corps frémissant d'une magie attirée goulument, il donne tout du peu qu'il lui reste. ____________________________ Une chasse... Oui, c'est exactement ce qu'ils font. Trois silhouettes embourbées jusqu'au pied dans les marais se coulaient avec dextérité le long de la piste énorme que laissait leur gibier. Les braconniers avaient l'habitude. Ils en fallait bien, des litres d'alcool et des jours sans pain pour se lancer dans un tel métier, mais c'est ce qu'ils avaient fait bien des années plus tôt. En Ithri'Vaan, leurs proies valaient largement les ennéades de galères qu'ils s'infligeaient et l'horreur incompréhensible qu'ils croisaient en ces lieux déserté par la raison. Et ce gibier là allait leur rapporter gros chez le collectionneur de Qiryah, car il n'en avait jamais vu. Il ne restait plus qu'à le séparer du fou errant qui l'accompagnait. Jours après jours, ils ont suivi la trace. Ils ont vu de loin la bête vagissante autour de laquelle volette leur cible. Ils l'ont vu marcher, et s'effondrer inlassablement, réagissant d'instinct à leur approche sans jamais se rendre véritablement compte de leur présence. Jusqu'à aujourd'hui. Aujourd'hui, Jamis se pourlèche la fine cicatrice qui lui fend la lèvre supérieure. Près de lui, Shani a déjà sa longue sarbacane en bouche. Il faut justes qu'ils s'approchent encore un peu... juste encore un peu. Pris dans un combat dépourvu de sens, la bête protectrice de ce bébé dragon ne se rendra compte de rien.... ____________________________ Une chasse. C'est ce que son autre moitié désire. Ce n'est plus qu'à ça qu'il pense. Et malgré tous les efforts du dragonnet, il n'en démord pas. Il mange à peine. Il ne joue plus. Triste, angoissée et emplit de rage, l'animal le suit, lui apporte de quoi manger et tente de le distraire, mais sans succès. Alors il se pelotonne contre son ami lorsqu'il s'écroule pour dormir et tourne près de lui pendant la journée. Cet autre ne maîtrise même plus totalement ses flammes et ses pierres, alors le reptile à appris. Lorsqu'il combat à présent, il tourne plus haut, plus loin. Il aimerait l'aider, mais le risque est trop grand. Aujourd'hui il le regarde. Crispé. Endolorit. Son aile ratte un battement. Un douleur aiguë lui transperce l'aile et la patte avant. Près de sa tête. Il hurle. Il crisse. Il s'envole à nouveau, plus loin du combat pour ne pas se mettre en danger. Il sait que c'est ce que son compagnon lui demande toujours. Il bat frénétiquement des ailes. Son petit cœur battant vite. Plus vite. Encore plus vite... Le sang empoisse sa patte... Et il se sent lourd... très lourd... Trop lourd...
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| | | Naukhel
Ancien
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| Sujet: Re: Le reflet des flammes dans l'oeil morne | Solo Dim 16 Juin 2019 - 21:13 | |
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Le chaotique recule, la gorge en sang, le drow ne l'achevant pas pour la seule raison qu'une lame claque sur la carapace accrochée à son bras. La magie lui échauffe les sangs, qui bouillonne déjà, et le sombre place son battoir sur le visage rageur de l'ennemi. Le hurlement de ce dernier meurt avec les flammes qui lui ravagent la gorge. Une dague se plante dans le trapèze du sombre tenant sa victime. Avec un sursaut de douleur, il se retourne, se secouant, alors que le chaotique s'accroche à son dos. Réalisant la chose, il bloque le bras qui vise la jugulaire, et se jette au sol... Coups, plaies... Les chaotiques ont eu la bonne idée de se séparer, et le second groupe est aiguillé par la mort du premier. Dans le lien qui les relit, la fureur du drow se déverse, assourdissant sa perception de l'autre. L'autre qui s'éloigne. L'autre qui est si petit. L'autre qui n'est qu'une flammèche dans un abysse obscur... ____________________________ Etendu sur une racine épaisse, la créature donne un coup d'aile pour essayer de s'envoler à nouveau. Seul un couinement pitoyable parvient à sortir de sa gorge. Un coup. Un dernier coup. Et il ne bouge plus. Une seconde. Puis deux. "C'est bon. ça a fait effet." souffle Shani à l'oreille de ses deux compagnons.Au cas où, la zurthane engage une nouvelle fléchette dans sa sarbacane pendant que Jamis, le plus vieux de la bande, porte les mains à sa bouche pour émettre un sifflement d'oiseau. Miles, lui, a déjà dégagé ses bottes de la pourriture ambiante et court vers l'animal avec sa souplesse de jeune demi-drow fringant. Sur le dernier mètre, l'homme ralentit, prêt à bondir en arrière au moindre changement de ton. Mais non. En quelques bonds, il est sur la petite créature, qu'il soulève sans qu'elle ne réagisse. Alors il la repose, et avec un soin infini, il replie ses ailes en vérifiant que toutes les articulations soient bien dans l'axe avant de le saucissonner comme un jambon. Puis il fait de même avec ses quatre pattes et sa gueule, le jette sur son épaule, et se met à courir en indiquant la direction de replie. Jamis et Shani bondissent hors de leur trou d'eau, dégoulinant de boue, et amorcent leur propre retraite, Shani la dernière, la sarbacane prête à frapper le colosse fou s'il se sentait encore de leur courir après une fois son combat terminé. ____________________________ Le goût du sang en bouche. La douleur de sa chair. Le corps qu'il transperce de ses doigts... Le chaotique périt avec un gargouillement immonde, là encore un autre en profide pour frapper le dos offert. Cette fois, le drow bouge, mais trop tard, et la lame se plante, s'enfonce, transperce... Avec une rage soudain muette sous le coup d'une brusque inspiration, le géant se secoue, frappe, bouge... Et avec un sursaut, relâche encore cette magie qu'il attire sans cohérence ni raison. L'anneau de feu en tuent certains, fait reculer les rescapés... Qui hésitent. Car le sombre se fige. Sous le poids de l'épuisement, il est tombé à genoux. Sous ce poids, sa rage s'est faite braises, aggressives, mais étouffée, un temps. Le silence... Le silence qui ne devrait pas être. Oubliant un instant ses ennemis, le sombre regarde autour, fouille des yeux les marais, tend ses sens immatérielles... Et réalise. Une masse qui s'approche en hurlant. Les trippes tordues, il tombe au sol, combat, tue... La lame dans son flanc en ressort, tranchant encore. Pourtant, les yeux du sombre s'ouvrent grands d'autre chose que de fureur. Repoussant le cadavre, il voit un ennemi qui s'enfuit, et l'ignore aussitôt, tournant ses yeux vers... L'être qui s'éloigne. Coupé. Inconscient. Faux. Mauvais. Danger. Un pas, et il chute. Il tend un bras, sent qu'il y a... S'impose la sensation du sang qui le fuit, l'épuisement qui le guette, la mort qui rôde. Familière. Toujours repoussé. Maintenant plus encore. Gémissant, il cautérise sans vergogne les plaies. Précipité. Trop. La magie a un cout. Les blessures ont un cout. Le manque de sommeil, la malnutrition... En sueur, de douleur et de fatigue, sa masse retombe dans la boue. Gisant au milieu des cadavres calcinés.
Dernière édition par Urgoll'Ven le Lun 17 Juin 2019 - 7:11, édité 1 fois |
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Ancien
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| Sujet: Re: Le reflet des flammes dans l'oeil morne | Solo Dim 16 Juin 2019 - 21:52 | |
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Shani a frémi, mais c'est un sourire qui se dessine sur son visage rond. Après un dernier instant d'attention, elle fait demi tour et court de toute la vitesse de ses jambes puissances pour rattraper ses camarades. Ils échangent un rire triomphale. Avec ça et la grappe de bagrons qu'ils ont levé la veille, ils vont se faire un sacré pactole au retour ! Ecore faut-il rejoindre les autres et voir s'ils auront été aussi chanceux que leur trio débrouillard. Les cheveux sont à une demie journée de marche. Ils courront si nécessaire. Mais avant, il faut parer au plus presser. Une fois une bonne distance mise entre eux et le lieu du massacre, ils s'arrête sur un ilot de terre plus ferme que les autres. Miles pose leur prise avec précaution et l'inspecte sous toutes les coutures avec Jamis. Leurs gestes sont francs et rudes, mais en aucun cas brutaux. Ils connaissent leur métier et ils savent ce que vaut leur marchandise. Un grondement mécontent passe la lèvre fendue du plus âgé. Ses mains parcheminées tiennent la tête de l'animal. Ses dents sont en bon état, ses yeux à peu près du moment qu'on le sorte de ses marais, mais sa peau et sa santé générale... "Pute borgne... Je sais pas ou il a trainé ce petit gars, mais on est pas les premiers à lui mettre la main dessus. On lui a troué l'arrière de la tête. Et regardez ça... Il a que la peau sur les os. C'est sensé être un bébé, non ? S'il continue comme ça il atteindra jamais sa taille adulte. Il a tellement pas de muscle ou de gras que son corps n'a pas arrêté ta fléchette. T'y crois ça ? On a pas idée de foutre un travail pareil... "Tout en grommelant, l'homme à la barbe blanchie sortit de sa veste trempée une corde fermée d'un bouchon en liège pour en tartiner précautionneusement les deux blessures fraiches et celles qui n'étaient pas encore bien cicatrisée. Il en rouvrit même une petite à mi longueur de la queue, dans laquelle il sentait une grosseur... et râla de plus belle. Beaucoup plus stoïque, Miles ravaudait l'aile blessée et l'épaule minuscule. Une fois les soins appliqués, ils reprirent la marche. Le reste de leur matériel était près des chevaux de toute façon. Pour une si petite bête, et vue son état, ils avaient de très longues heures à patienter avant qu'elle ne se réveille de toute façon... si ce n'étaient pas des jours... ____________________________ Les mouches s'approchent des corps sanglants. La boue s'infiltre dans tous les pores. Un torse, seule, se soulève encore... Avec une crispation, les paupières se rouvrent. Peu de temps. Son esprit se débat bien trop, sans écouter ce son corps a à dire. L'urgence. L'urgence de le sentir s'éloigner encore. L'incompréhension. La douleur qui irradie, le poids... Mais le drow n'en a que faire. Avec cette acharnement propre à sa race, il bande ses muscles crispés, frémissant, se relève malgré la faiblesse. Percevoir, sans comprendre. Le petit est inconscient. Pourtant il bouge. Pas de douleur. Un pas, puis un autre. Ses plaies, puant la chair brûlée, le tiraillent. Un pas puis un autre. Les mires sanglantes se fixent sur un lointain indistinct. Un pas puis un autre. L'urgence... L'urgence puise encore dans ce corps, trop ancien pour s'effondrer une bonne fois. L'urgence le presse... A cause du vide. Le vide que laisse sur silence. Sa gorge se serre, et le blesse plus que les blessures, habituelles, presque quelconques. Les pas se font enjambées, le souffle se fait profond, acharné à demeurer. Sans un mot, sans un cri, le drow avance, les yeux grands ouverts, ses sens tendus, vers cet être minuscule. Et puis... Le sol, plus meuble sous ses pas. Des formes, dans celle-ci, qu'il reconnait. Les yeux voient sans voir, le torse puissant se presse comme un jouet dans la pogne d'une brute. L'air lui manque. Eux... Le regard qui se redresse fixe la brume, la transperce... C'est d'une simplicité glaçante. La panique reflue, à peine née, remplacée par un froid profond. Sans un cri, sans une clameur, le sombre se met à courir. Lourd, blessé... Mais au delà de l'épuisement. La rage elle-même a reflué, il n'y a plus que cette intention, importante, qui ne laisse rien d'autre : le retrouver.
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