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 L'oubli | Solo

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Naukhel
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MessageSujet: L'oubli | Solo   L'oubli | Solo I_icon_minitimeSam 4 Mai 2019 - 0:22

L'an 14:XI, peu de temps avant le départ pour le siège de Sol'Dorn


Comment nommer ce sentiment qui le prit, ce jour-la ? Ressentant à nouveau cet appel, familier, auquel il s'était bien souvent refusé ces dernières années, par devoir. L'appel de la chasse... Une chasse aveugle et sans but autre qu'un vagabondage difficile, offrant sa flamme et sa chair aux épreuves se présentant à lui, en hommage au Prime Dragon. Un acte familier accompli ce jour-la, que de sceller une monture au temple de Zhak'Bar, et de quitter les profondeurs du Puy. Cependant, cette fois-ci, il transportait une boîte avec lui. Aux rares questions qui lui furent posées, il répondit comme à l'accoutumée : de limite, il n'en définissait jamais avant le départ. Son sens des priorités le rappelait bien assez tôt. Un sens qui s'était fait plus pesant, plus contraignant, au fil de sa... Progression. Triumvir', bien sûr, mais cela ne l'empêcha pas de partir cette fois-ci, le curieux objet sur sa selle. Nombreux le virent partir, sans trop s'en étonner. Le siège de Sol'dorn approchait, le Haut-Prêtre de Zhak'Bar ne manquerait pas l'occasion de soumettre des impies au bon vouloir du Puy. Ils y avaient cru. Il y avait cru.

Oubli.

Les jours avaient passé. Laissant la créature prisonnière de sa boîte prendre l'air pour la première fois de sa courte existence, le grand sombre avait pu l'observer s'y accoutumer sans trop de trouble. Sans un frisson. Sans une crainte. Sachant qu'aucun autre drow ne se trouvait à des heures de marche à la ronde, perdu dans le désert. Les jours avaient passé, Urgoll'Ven les traversant sans compter, à dos de morgal, le dragonnet sur son dos. Les protégeant des tempêtes arides et des rayons ardents, trouvant de quoi les nourrir et s'abreuver, ne cherchant pas à se repérer, simplement... Errant. Des bêtes, ils en croisèrent : elles ne firent pas long feu. De faim, il n'en satisfit aucune : têtu, il avançait, tentant de s'abandonner dans la chasse sans y parvenir, tentant de respirer à plein poumon avant de se retenir à nouveau. Les jours avaient passé. Le morgal avait péri. La marche était devenue son horizon.

Borné, toujours, il avançait... Avec plus de conviction, alors qu'il creusait la distance avec ce qu'il y avait derrière lui, alors qu'il n'y pensait plus, pensant seulement à mettre un pas devant l'autre, à surveiller le dragonnet, à chercher protection et nourriture. Oubliant, tout simplement. Oubliant tout ce qui n'était pas sa survie et l'être minuscule auquel il était lié comme jamais il ne l'avait été. Une faiblesse.Une faiblesse. Il l'avait souvent pensé... Avant. Le voir s'épanouir dans la tourmente des Terres Stériles l'apaisait. Il l'avait vu prendre son envol depuis son épaule pour battre des ailes, d'abord hésitant, et de plus en plus haut, de plus en plus agile malgré son jeune âge et ses ailes fragiles. Aussi buté que le drow lui-même. L'horizon pour limite, et pour seuls ennemis des créatures dont la fureur lui était une douceur. Dans son errance, il arracha à la pierre, dans l'un des monts perdus du sud, une figure brute du Prime Dragon. Il la contempla longuement, avant de reprendre sa route. Le géant s'enfonçait dans le désert sans une hésitation, accompagné seulement d'un minuscule lézard ailé.

Oubli.

Ennéades, mois... Le sombre n'y prenait pas garde. Se repérant, parfois, à l'usure de son armure. Le plastron, défoncé par une gueule énorme, fut englouti par le sable. Il n'en continua pas moins. Que des silhouettes apparaissent à l'horizon, et il s'en détournait, voire, si de la roche saillait, s'y cachait, profitant de l'ombre pour dormir et laisser filer le temps un peu plus. Ses priorités étaient simples. Ses inquiétudes étaient simples. Son être... Épuisé, encore. D'une fatigue saine. Peu à peu, l'esprit se remettait de ses blessures, à moins qu'il ne les ait simplement enterré sous le sable du désert, marchant, luttant sans but ni réflexion. Il était, seulement. Dénué d'inquiétude autre que celle transmise par le dragonnet découvrant ce monde aride, autre que la crainte de le voir englouti par plus gros que lui.

Le grand sombre veillait. Ses préoccupations étaient simples. Survivre, et veiller sur lui. Sans réfléchir ni douter. Être, seulement. Que son esprit s'arrête, recule, et s'interroge sur ce que devenait... Un seul mot s'imposait : l'oubli. Il en avait besoin. Faute d'échappatoire, il ne demandait rien d'autre. N'exigeait rien. L'oubli dans l'infini, avec une petite ombre le suivant. Le sommeil l'engloutissait, la faim annihilait son esprit, la soif le mettait à l'agonie... Mais c'était bon. Il savait comment y remédier. Un jour, il découvrit des ruines. Une part de lui, de plus en plus silencieuse, fut réveillée et y mit un nom : Nisétis. Sans s'interroger davantage, il avança encore... Puis recula à toute vitesse, préférant contourner, rester à distance. Un grand prédateur rodait là, prisonnier et furieux.

Oubli.

Il vit la mer... Et la longea un temps. Il ne savait comment en tirer de quoi se nourrir, mais put aisément la suivre, sa peau usée et desséchée le picotant au contact du sel. Le reptile, lui, découvrit les vagues et pour la première fois, quoi que bien maigre, ce fut son tour de partager le produit de sa chasse. Des coquillages. Une étendue désertique d'une part, une étendue aqueuse de l'autre, de celle qui avait arrêté les... Non, il ne la côtoya pas longtemps, la mer, malgré la curiosité du dragonnet.  Le grand sombre la suivit de loin, se rappelant confusément de ce à quoi ressemblait le monde, sur de grandes peaux... Les pensées du drow se délitaient toujours plus, laissant place le plus souvent à l'instinct, au besoin. Et le besoin finit par le guider, à nouveau, vers des êtres pensant. S'il y avait pris garde, il eut pu reconnaître ce désert, à la tourmente encore différente de celui qui entourait le Vatna, comme le désert Zurthan. Cette réflexion demeura en bordure de son esprit, son être se focalisant sur les possibilités offertes.

Errant, qu'il croise une tribu et une rage se réveilla en lui, l'amenant à attaquer sans plus de cérémonie. Le dragonnet savait, il resta à distant, tandis que le sombre ravageait, était ravagé, tuait et pillait ce dont il avait le besoin. Le désert l'affamait, alors il engloutie des vivres et en emporta d'autres; le soleil, les combats, l'usure avaient grandement endommagé son armure de cuir, il subtilisa celle, d'une toute autre facture, d'un géant noir qu'il fit brûler avec une joie sauvage. Et le malheur... Son regard sanglant tomba sur une femelle, et une braise s'embrasa sans détour, l'amenant à violer, violenter le corps gémissant, sans merci... Avant que les souvenirs ne l'assaillent. Avant qu'il ne l'étrangle d'une folie débridée, atténuée par l'oubli, ravivée par le sang. Avant de fuir. Avant de fuir. De prédateur, il se fit proie, pourchassé au fil des jours par des vengeurs enragés, pourchassant quand la rage le tenaillait assez. D'ombre, le reptile se fit sentinelle, repérant depuis le ciel les traqueurs comme les proies. Fidèle, aucun des actes du drow ne semblait le rendre enclin à s'éloigner. L'oiseau de proie qu'il devint fondait sur les souris du désert et les serpents les plus vifs, partageant sa nourriture tout comme il partageait son corps et son esprit. De prédateur, le drow se fit proie, pourchassé au fil des jours par des vengeurs enragés, pourchassant quand la rage le tenaillait assez.

Oubli.

Il ne pouvait pas tenir longtemps ainsi... Mieux nourri, mieux vêtu, mais blessé, il sentait ce qu'il faisait subir à son lié. Au fil des attaques, et des éclats sanglants, cela l'atteignit davantage que l'une des lance qui lui perfora le flanc. Tiraillé, il parvint, avec la distance, à atténuer ce besoin, cette obsession. Jours, ennéades, il ne savait plus, quittant seulement ce désert maudit, cherchant... Fuyant ses semblables, finalement. Piégé, il se sentit l'être, ayant les tribus derrière-lui, et devant lui une "voie" en formation, qui voyait le passage étrangement régulier de sombre. Le grand drow manqua faire demi-tour. Le grand drow manqua... Avance. Par delà, il trouverait les marais. Riches de danger... Et de vie. Réticent, il se résolut à passer cette ligne invisible... Sans être vu. Cela fut facile. Pourtant, il courut comme il n'avait plus couru depuis... Longtemps. Se jetant à corps perdu dans ce nouvel environnement, fait de créatures et de boue. Mais il vit que le dragonnet s'y sentait mieux. Dans cela aussi, il sut s'oublier, et apprécier.


Dernière édition par Naukhel le Dim 18 Oct 2020 - 10:42, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: L'oubli | Solo   L'oubli | Solo I_icon_minitimeMer 8 Mai 2019 - 21:16


Verimios de l'an 16:XI


Dans une étrange coque rocheuse arrachée à la boue des marais, le grand drow veille. Le désert l'a amaigri, lui enlevant les réserves dont il disposait. Des muscles massifs attachés à des os, sous une peau abimée, riche de nouvelles marques. Le cuir de son armure subtilisée à un cadavre fut aussi trop dégradé, et le sombre a improvisé de nouvelles protections, avec les peaux, carapaces des créatures croisées en ces lieux, non sans désagréments, qu'atteste une profonde entaille, cautérisée, sur son épaule. Il ne ressemble plus à rien, si ce n'est un être mort-vivant vêtu de morceaux de ses ennemis. Pourtant, c'est avec une certaine vivacité que le drow observe une lumière maladive nimber petit à petit les environs de son refuge. L'un de ses battoirs repose sur la créature reptilienne, ayant gagné en longueur comme en couleur au fil des mues, installée dans son giron. Que l'un veille, et l'autre peut dormir.

Avec l'aube, le besoin de se nourrir se fait sentir. Entouré de roche, le drow n'en voit pas moins, par l'ouverture, les marais alentours. Spongieux, humide... Mais riche de vie. La pogne du sombre secoue sans violence la petite créature sur ses genoux, afin de la ramener des profondeurs du sommeil. Faim.

Le reptile émet un grincement et un ronronnement puissant au contact rude de son ami, comme a chaque fois qu'un poids lourd et protecteur vient reposer sur son dos. La grande main ne le recouvre plus entièrement désormais, peu importe le sens dans lequel elle se met. La longue queue serpentine instinctivement sur le bras massif, mais les saccades le sortent véritablement de la torpeur.

Le corps musculeux de la petite créature se tend et s'étire. Entre son dos rouge vif et son ventre blanc, les deux couleurs se mêlent à un gris anthracite pour former des dessins plus précis et plus nets à chaque mue, comme de minuscules tatouages. Même ses plumes hydrofuges, majoritairement grises, présentaient des stries rouge sang. Ses ailes, d'ailleurs, avaient gagnées en maturité et avaient été longuement renforcées par le voyage si long et fatigant qui les avait poussé jusqu'ici. Malgré son jeune âge, la créature était déjà sculptée par la chasse et le vol, agile et souple.

Sa gueule claque. Sa langue danse. Il se frotte un instant contre la grosse main puis saute sur l'épaule de son drow, tournant son regard vers l'extérieur, parfaitement réveillé. Ses naseaux se lèvent, sentent, cherchent. Il aussi a faim, mais il sait qu'il est bien plus facile à rassasier que son ami.

Si le sombre apprécie la présence de la créature, il demeure en revanche comme hermétique à ses attentions, le laissant faire sans rien montrer, demeurant seulement aux aguets de l'extérieur. Quand la créature a trouvé sa place sur son épaule, le sombre se met en branle avec un grondement bas, les extirpant de leur cachette, retombant dans la boue des marais. A présent, il leur faut chasser.

A grand pas, il s'éloigne, guettant déjà la moindre trace d'activité animal... Une emprunte sur les rares surfaces tendres et non pas liquides, des plantes déplacées, cassées... Cependant... Il s'interrompt, toujours en vue de la structure. Regardant par dessus son épaule, il gronde à sa vue. Visible. Arrachée au sol spongieux des marais par une force autre que les seuls aléas de la terre.

Sans se gêner malgré la présence du reptile, le grand sombre s'ébroue et entame une danse martiale plus que familière, attirant la magie... La fatigue, cette ennemie de tout mage, il la côtoie depuis trop longtemps pour s'en formaliser encore, jouant avec ses limites. Il ne s'en avère pas moins capable de faire s'effondrer la masse de roche, éclatée en plein de morceaux, qu'il pousse ensuite à nouveau dans la boue. Pas de traces.

Au premier mouvement, un vol d'oiseaux décolle à quelques pas du drow. Le reptile déploie également ses ailes pour planer en cercle au-dessus de son remuant compagnon. Il monte. Regarde. Il sait à présent que bien des dangers rodent dans la vase, sous les ajoncs et entre les les arbres tordus qui trônent du haut de leurs racines arachnéennes. Heureusement, ils sont encore loin de la côte et de ces lieux alimentés par la marée ou la végétation se fait plus dense et l'eau plus profonde. La mangrove glacée est aussi dangereuse que le marécage et les prédateurs aquatiques plus gros.

Ici, le sol est traitre, mais bien présent. Des joncs, des nénuphars et un fourmillement d'étranges billes vertes foisonnent à la surface de l'eau croupie, cachant sa profondeur et ses milliers d'habitants. Un pas suffit pour passer d'une eau arrivant à peine au mollet à un trou menaçant de vous avaler jusqu'à la poitrine. L'odeur de décomposition est partout et l'humidité fraiche de l'été nordique se dispute à la moiteur tiédasse que le bois pourri laisse échapper. Toutes les teintes de vert ont pris possession des lieux alors que l'été culmine et les seules trace de brun sont entretenues par les lambeaux de terre ferme et de pierre moussue qui serpentent à fleur d'eau. La vase fait alors place à des herbes hautes, des plantes vivaces et des troncs imposants poussant par touffes jusqu'à former de temps à autre d'inextricables forêts sur la plaine aqueuse.

Avec l'aube, la brume envahie les lieux. Comme toujours. Mais la lumière est forte et les insectes volent haut. La pluie n'est pas prête à se montrer. Le reptile s'égayer dans le ciel dégagé et le plaisir qu'il a a voler depuis sa sortie des entrailles du Puy n'a cessé d'augmenter avec son agilité. Il course l'un des oiseaux effrayé avant de se désintéresser de lui et partir en de longues vagues pour avaler quelques moustiques et quelques mouches tout en restant à proximité d'Urgoll'ven. Il aime jouer les sentinelles, mais le brouillard l'empêche de voir bien loin. La seule chose qu'il perçoit, c'est un mouvement rapide à une dizaine de mètre sur sa droite. Il se tourne rapidement et se tend comme une flèche, la tête dans la direction suspicieuse. Un cri métallique pour alerter son compagnon. Un cri devenu une habitude pour lui indiquer quelque chose d'étrange, sans être un cri d'alarme ou une proie avérée.

Reparti, guettant les alentours tout en ayant une perception constante du petit être voletant dans les alentours, le drow se tend en entendant le cri, cherchant rapidement ce qui a intrigué l'animal. Entravé par les marais, il avance bien plus lentement que son compagnon ailé. Il n'est désormais plus que armé de lames zurthan, vestiges de son passage sur leur territoire, qui vivent mal de ne pas être entretenues et de se trouver dans cette région humide.

Faute de percevoir grand chose, le grand drow se fixe, guettant les gestes se distinguant du miasme ambiant... Et voit, à son tour, quelque chose filer. Vers le haut. Avec un rictus agacé, il se trouve un promontoire, l'une des innombrables racines tordues s'enfonçant dans la boue, surmonté d'un tronc pâle penchant dans la direction inverse d'où se porte le regard sanglant d'Urgoll'Ven. Plissant les yeux... Il regarde encore... Et cligne des paupières en voyant ce qui jaillit de la brume, plus dense au dessus de lui. Quelque chose de sphérique. Un bagron. Vif, celui-ci se propulse maladroitement de ci de là, semblant gober quelque chose d'indistinct pour le drow, cloué au sol. Avec un grognement, le sombre ne se plait pas à le regarder longtemps : ce n'est pas avec cette créature qu'il se nourrira.

En revanche, elle faisait le bonheur du reptile ailé qui fila dans la brume droit vers de son globuleux comparse en poussant un couinement curieux, toutes griffes dehors. Le bagron évita l'impacte en descendant in extremis de plusieurs mètres pour tomber sur un trou d'eau dans un concert de cracha enflammé. Ressortant la tête de sous un nénuphar, il couina à son tour, farouchement mécontent de s'être fait surprendre par le dragonnet toujours aussi fasciné par les flammes que produisaient ces étranges jouets sphériques.

Provenant de quelque pas plus loin, à peine visible à travers la brume, une symphonie de piaillement très semblables à ceux du bagron solitaires se rapprochaient rapidement, alertés par la mésaventure de leur congénère. Le dragonnet, loin de s'en faire, était descendu pour donner un coup de patte dans le bagron en colère et le poursuivre pendant sa remontée.

La mine renfrogné, le grand sombre ne tarda pas à se détourné, percevant l'enthousiasme de son lié sans le partager. Massif, il pouvait s'enfoncer aisément dans le sol traître, devant alors arracher ses pieds à la gangue boueuse, et ce à chaque pas. Malgré le temps passé en ces lieux, le drow devait chercher sa pitance chaque jour, quand sa route ne croisait pas celle d'une bête suffisamment grande pour le nourrir des jours dirant. Chaque pas était coûteux, chaque combat... Il n'avait guère le temps, ni la fantasie, de jouer avec des proies sans grand intérêt.

Les nouveaux piaillements l'interpelèrent néanmoins. Regardant derrière-lui, il put voir le dragonnet tournoyer autour du bagron barbotant, esquivant les flammèches de ce dernier, l'inspectant comme un jouet curieux... Sans prendre garde à son environnement. Une bouffée de colère fit saillir les crocs du drow, qui se focalisa sur le lézard volant. Ennemis. D'autres. Nombreux. Pour faire bonne mesure, il plongea le bras dans le sol boueux, et en extirpa un caillou, qu'il lança vers le duo écaillé. Avec un pouic rageur, le bagron en fit les frais. Surveille. Fulmina le sombre à l'égart de son jeune compagnon.


Dernière édition par Urgoll'Ven le Mar 18 Juin 2019 - 11:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'oubli | Solo   L'oubli | Solo I_icon_minitimeDim 12 Mai 2019 - 22:18


La peur. La Colère. L'agression. Le mécontentement.

Loin d'être télépathe, le reptile comprend pourtant parfaitement qu'il a fait quelque chose déplaisant à son grand camarade. Remonté de deux bon mètres au-dessus de la surface, il couine une bravade, mais e rapproche tout de même de son autre moitié, à regret, avant de percevoir les couinements et mouvements. Il se raidit, monte encore un peu et se tient près à se servir de ses petites griffes. Il a déjà affronté bien des rapaces et assimilés. Le ciel, c'est chez lui !

Mais en lieu et place d'ennemis, il n'y a qu'une multitude de bulles de couleurs sifflantes avec lesquelles jouer ! Elles n'ont pas l'air commodes mais elles sont si pataudes qu'il pourrait valser entre elle sans en toucher une seule. Et il a bien envie de jouer. Le jeune esprit curieux et intrépide ne joue jamais assez. Il stridule de curiosité et d'envie à l'attention du drow sans oser s'en éloigner de trop après la remontrance à laquelle il a eu droit.

Mécontent, le drow observe la bestiole voltiger, ressentant sa curiosité et son envie. C'est idiot et inutile... Pourtant, peut-être du fait de l'influence de l'animal, ou simplement de lassitude devant son enthousiasme iraisonné, Urgoll'Ven décide de laisser faire. Sa colère se dissipe, au profis d'un vague agacement, moins impérieux. L'air sombre, il avance encore, se trouve une racine sur laquelle s'asseoir au sec, vérifie qu'elle ne cache pas l'entrée de quelque antre garnie de créature vorace, puis y affale son séant pour mieux observer son lié.

Il a le droit !

Avec un cris aiguë d'excitation, le dragon miniature se rue en avant, ses grandes ailes fouettant l'air avec force. Il percute de plein fouet la première sphère d'un vert pétant et gronde. Son jouet est bien plus dur que l'autre, il ne s'y attendait pas. Mais l'impulsion fonctionne tout de même sans soucis. Sa créature est projetée sur une voisine et les autres évitent le ricochet en montant ou descendant de façon abrupte, lâchant des flammes de toutes sortes.


Le reptile voltige entre eux, stridulant de plus belle. Il passe au-dessus, en dessous, les frôlant de ses ailes. Et au bout d'un moment, les piaillements mécontents des bagrons se font sifflement de joie. Les reptiles si différents se coursent, s'agrippent et piaillent dans un ballet aérien d'une rigidité pitoyable. Seul le dragonnet tourne et réagit avec souplesse tandis que la brume se lève peu à peu.

Combien de temps...? Le dragonnet voltige et s'amuse, le drow attend et guette. Aux piaillements joyeux des créatures reptiliennes, le silence de l'humanoïde ne fait pas écho. Il n'aspire pas à pareil jeu, n'y vois qu'une perte de temps, otut en percevant l'amusement de son lié. Combien de temps ? L'agile slalome au milieu des maladroits. La vision que le drow en a s'améliore avec la disparition progressive de la brume... De même que la conscience qu'ils sont plus visibles, bruyant, voltigeant avec inconscience dans le calme trompeur des marais. Dans cet univers où eau, végétaux et terre se mélangent, l'élémentalisme a une sensation confuse de ce qui les entoure. Avec le temps qui s'étire, la faim se creuse, l'esprit se perd dans cette conscience de son environnement, de l'autre qui joue... Combien de temps...? Avec un frisson, le grand drow se secoue, rivant sur les êtres volants son regard sanglant. Brusquement, il se relève, s'agite et se meut dans des éclaboussures grisâtres. Profitant d'un mouvement ascendant du dragonnet, le drow projette une petite boule de feu, dans le tas de bagrons patauds.

Des cris, des couinements. Le dragons aux ailes grises et rouges n'y prête déjà plus attention. En sentant la boule de feu partir, bien avant de l'entendre, il a fait un looping pour retourner près de son véritable compagnon, tout en restant loin hors de sa portée. Mais ce n'est pas un danger. Alors il redescend en piquet.

Ses serres se cramponnent à la large épaule, ses longues ailes restant ouverte durant encore un instant pour l'aider à se stabiliser. Puis, le corps longiligne se glisse dans le cou du drow, se pelotonnant sous sa mâchoire pendant que sa longue queue serpentine en gagne l'autre côté pour former un étrange collier vivant. Il stridule avec contentement, son corps chaud vibrant par à coups.

Les bagrons piaillent de colère et de peur, alors que l'un des leurs chute lamentablement. Pourtant, le drow n'y songe plus, frissonnant au contact de l'écailleux, prenant une profonde inspiration en sentant le corps reptilien, frais et doux, s'enrouler autour de sa nuque, glissant sur la peau sensible, sans qu'il n'éprouve la moindre crainte. Les lipes retombent sur les crocs mis à nus, le regard sanglant s'égare, l'esprit se concentre sur ce contact réel, outrepassant les sensations diffuses. Au son, le drow ne répond pas, mais l'un de ses battoirs se porte à son épaule, se posant sur la longue tête à plumes, en grattouillant un côté du pouce. Le géant inspire encore, amplement, ne prêtant attention qu'à cela quelques secondes, sentant, grattant, écoutant... Il conclut l'échange d'un grondement vaguement agacé, mais si peu.

Il s'ébranble, et rejoint à grand pas le lieu de chute du bagron, qu'il achève d'un coup de lame sans hésitation. C'est peu, mais déjà quelque chose. La créature se dégonfle dans un sifflement pathétique, sous le regard indifférent du sombre, qui prêtre l'oreille aux alentours. Puis, il découpe des tranches, commence à en mastiquer une, et en tend une autre au museau de la créature lovée autour de son cou.

Plus de peau et de nerfs que de muscle, la tranche sur laquelle l'animal referme ses griffes l'enthousiasme pourtant. Il la déchiquette avec entrain, goûtant la double joie de remplir son estomac et de sentir celui de son hôte se remplir de même... Quoi que ce n'est pas encore assez pour l...

Soudain le dragon se fige et relève la tête. Sa langue darde à l'extérieur de sa fine tête. L'inquiétude pointe, communicative. Sa têt tourne alentours, mais il ne voit pas de mouvement distinct. Il écoute, le morceau de couenne empalé sur une serre.

A peine sanglant, occupant tout juste les mâchoires du sombre, la chair du bagron fait office d'amuse gueule. Ses congénères s'égaillent, aussi paniqués que patauds. Gênant. Le changement d'attitude de son lié ne peut échappé au sombre, qui se fige aussi, tendant l'oreille, tendant ses sens autres. Dans la terre vaseuse, quelque chose avance... Le sombre bouge à nouveau, comme si de rien n'était... Mais ses mains prennent de l'avance, la magie lui vient...

Eclaboussure. Masse qui s'élance. A ce son, le sombre fait volt-face, lame en avant, l'autre main en arrière, préparant... Corps qui se heurte, la masse de fourrures, de muscles et de griffes bondissant, à la pierre rosâtre typique, le percute avec un feulement rageur et le jette dans la boue. Les cris des bagrons ont servi le phish oura.

Le dragonnet à tout juste le temps de s'envoler. Il sait que son autre moitié n'aime pas quand il prend part aux combat contre de gros danger. Il tournois, telle un vautour, l'œil au aguet, les crocs apparents. Il n'aime pas la tournure que prend les choses, prêt à fondre sur le fauve dès qu'il verra une occasion qui ne le mettra pas en danger.

Là !

Il plonge dans l'angle port et percute la cuisse du félin, ses écailles chauffées par la magie comme du métal chauffé à blanc. Puis, tandis que la bête feule et se détourne un bref instant de son adversaire le plus imposant, le petit reptile remonte hors de portée de toute la vitesses de ses jeunes ailes.

Jeté au sol par la masse furieuse, le drow se protège de ses bras, tendant d'atteindre le félin au flanc. La magique se dissipe, inutilisée, faute de mouvance pour la maîtriser. Avec un râle rageur, le grand sombre se redresse quand le prédateur se cabre vers l'arrière, en profitant pour asséner ses coups de lames.

Un, deux... La bête feule et rugit de douleur, jetant sa tête vers l'avant, gueule ouverte, cherchant la gorge. Urgoll'Ven lui offre son avant-bras, qu'elle mord profondément... Et lui libère l'autre pour lui planter la dague dans la gorge cette fois, tandis que des griffes lacèrent la carapace insectoïde protégeant le torse du drow.

De nouvelles éclaboussures annoncent un autre arrivant. La douleur l'électrisant, le grand sombre au faciès déformé par la rage se contorsionne, entraînant la bête aux crocs plantés dans sa chair, pour l'interposer entre lui et l'autre ennemi, aussi félin que le premier. Urgence. Le coeur bât à tout rompre face au danger. Le lié reste à distance, et le défi est là. Ne reste qu'à en venir à bout. Vient et meurt. Animal, le drow gronde à la face du phish oura, arrivant trop tard pour son compagnon.

Le reptile perd un peu d'altitude, l'une de ses patte brusquement recroquevillée contre lui. Il gronde sa rage et sa douleur. Depuis bien longtemps dans ce genre de cas, la peur se mêle à la soif de sang. Son compagnon lui a appris et lui a transmis. L'adrénaline ne le pousse plus à la fuite depuis bien des mois. Il a été façonné ainsi. Alors il guette toujours. Aigle prêt à fondre sur sa proie. La magie est couteuse, mais ses crocs peuvent suffire. Que le grand drow soit de nouveau trop en danger et le dragonnet se jettera de toute sa vitesse dans le flanc du tigre rouge pour enfoncer ses crocs et ses griffes dans sa chair. Et s'il devait écoper d'un coup, il le ferait.

Il doit s'en libérer... Le nouveau félin lui tourne autour, le mourant s'accrochant encore à son bras. Grondant, de douleur comme de rage, le sombre fait brutalement remonter la lame pour atteindre les mâchoires, arrachant à la bête une plainte déchirante alors que sa gorge ouverte répand ses fluides. Enfin, la mâchoire se relâche... Et son second adversaire bondit, profitant de la chute du premier.

Pas cette fois... Un poing où ruisselle le sang du drow vient cogner le phish oura à la mâchoire, détournant sa gueule. L'animal n'en percute pas moins le drow, et tous deux chutent dans la boue. Les griffes labourent les protections du sombre, la lame se plante dans le muscle... Et les crocs, à nouveau, qui se jettent à l'assaut.

Avec un rugissement de contrariété, le félin se cambre et assène un coup à la petite chose venue lui mordre le flanc. La patte massive le percute et le rejette... Et il n'en faut pas plus pour le sombre qui se jette avec une fureur redoublée sur l'animal. L'etreignant, le mordant à la gorge, lui plantant sa lame dans le corps. Le sombre n'est plus qu'un étaux mortel pour le félin, qui se tord de moins en moins violemment, affaibli, sa fourrure salie par la boue se teintant de son sang.

Les battoirs se referment sur la gorge musculeuse du félin et serrent, serrent... Devant le masque de haine qu'est le visage du drow.
Il a sentit la douleur qui n'est pas la sienne, il l'a senti avoir mal. L'ennemi se meurt entre ses doigts, la trachée écrasée, donnant les derniers coups de griffes qui là, arrachent une protection et lacèrent le flanc, là, atteignent une cuisse, alors qu'une lame, quelque part, est toujours fichée dans la chair animale, au milieu des autres coups portés. Le phish oura expire son dernier souffle que le sombre ne veut pas lâcher,  toute autre émotion étant englouti par sa fureur.


Dernière édition par Le Brûlé le Jeu 15 Aoû 2019 - 11:25, édité 1 fois
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Naukhel
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MessageSujet: Re: L'oubli | Solo   L'oubli | Solo I_icon_minitimeVen 17 Mai 2019 - 17:10


La colère inimaginable enflamme l'esprit du reptile qui se bat contre l'inconscience, refusant de lâcher prise. Il cri une menace métallique. Il  tire son aile de sous son flanc, sans vraiment parvenir à se relever. Le coup a été rude. La douleur pulse dans tout son côté droit.  Par chance, l'adversaire n'a pas eu le temps de viser précisément pour se débarrasser de lui. Les griffes ne l'ont pas touchées. La boue vaseuse dans laquelle il se traine englue ses ailes et l'une d'elle refuse de se replier.

Il ne s'en préoccupe pas, cherchant du regard le félin et son compagnon drow. Il voudrait manger le tigre qui leur a fait mal... Mais il ne dit rien pour ne pas déconcentrer son compagnon jusqu'à ce que tout soit fini.

Rage... Le feu qui brûle, lui remonte le gosier, voudrait exploser de sa gueule pour engloutir celle de l'animal. Il n'est qu'un drow, et son expression se résume à la formidable puissance qui se concentre dans ses mains, se refermant inexorablement sur la gorge du félin. Oh, il est mort, mais pendant un temps, cela ne suffit pas. Les crocs rouge de la plaie qu'il lui à infliger, le sombre ne se satisfait que de sentir les chairs tordues, écrasés, déchirés... Jusqu'à ce que, enfin, son esprit se rappelle de l'autre. Alors, comme si l'évènement était déjà oublié, le grand noirelfe lâche brutalement la chose morte, qui tombe dans un bruit humide et moue, tandis qu'il se détourne, marchant à pas douloureux vers le dragonnet, sans que son faciès n'en montre rien.

L'un de ses avant-bras est en sang, de même que son flanc, mais de cela il n'a cure. Son être tout entier est tendu uniquement vers la petite chose engluée dans la boue, qui darde sur lui un regard reptilien. Encore raide de la violence qui l'a habité, le sombre ne s'en agenouille pas moins pour toucher l'animal, le manipuler, avec précaution. Il recherche des plaies, il inspecte l'aile... Avec une concentration aussi profonde que le fut le brasier qui l'habitait plutôt. A présent, il n'y avait plus qu'un gouffre las et froid, uniquement tendu vers cet être autre, lié à lui, qui lui semblait l'unique chaleur à même de l'atteindre encore. Cependant, pareille réflexion lui est étrangère. Son être, éreinté et blessé, ne songeait qu'à une chose : dans quel état se trouvait le dragonnet.

Le contact fit gronder le dragonnet de cette façon si facile à interpréter comme un ronronnement. Pas de plaie ouverte. Sa patte le fait souffrir, et son petit corps reste raide, mais ce n'est pas de lui que provient la souffrance qui le tient. Le coup, au contraire, a été dur à encaisser... Et c'est surtout l'aile qu'il n'arrive pas à replier qui lui pose le plus de problème. Pas chance, les longs os fins ne semblent pas casser. L'articulation qui la relie au dos est par contre nettement déboitée.

Il doit... Une hésitation, quand les gros doigts découvrent la petite articulation décalée. Une pression, correctement appliquée, et c'est fini... mais il y a une appréhension. La main se crispe, indécise, sur le corps mince, qui autrefois tenait dans sa paume.

Une profonde inspiration tandis que, les paupières mi-closes, le grand sombre gratouille d'un doigt l'angle de la mâchoire du petit reptile. Une expiration, la main qui se met en place, une inspiration, les plumes et les écailles sous l'ongle, une expiration... Brusque, geste, douleur, rictus, crocs saillants... Passé.

La petite bête s'est tendue, poussant un bref cri de douleur aiguë et déployant son aile valide dans un mouvement de recul... Mais tout est fini aussi vite que cela a commencer. Elle vibre a plusieurs reprise sur un rythme étrangement régulier, ce réflexe qu'il a depuis le premier jour pour se rassurer ou rassurer son compagnon. Puis il s'étend, droit comme une flèche sur ses trois pattes, la tête approchant suffisamment près de la blessure de l'énorme bras pour que sa fine langue vienne l'inspecter.

En silence, le sombre laisse le dragonnet inspecter la plaie, indifférent au sang qui en goutte, à la vue de la chair mise à nue... Cependant, il ne peut la laisser ainsi trop longtemps. Finalement, sa main se met en mouvement, attirant la magie... Et peu à peu, de la terre boueuse où ils sont enfoncés, l'élémentaliste en extirpe un liquide pur, qu'il projette sans vergogne sur la plaie, en chassant la boue mêlée au sang. Quand la plaie semble suffisamment nettoyée, il met fin au sort... Pour en débuter un autre. La main saine recouvre la blessure, et aussitôt le membre se crispe, alors que s'élève une odeur de chair brûlée.

Le dragonnet hurle à nouveau, mais il tente pas de fuir. Ce n'est pas la première fois et certainement pas la dernière. Une fois la plaie cautérisée, il grimpe jusqu'à l'épaule de son camarade et s'y pelotonne à nouveau.

Avec un grognement étouffé, le grand sombre en fait de même pour son flanc, après l'avoir nettoyé de la même manière. Du sang, il vaut mieux ne pas en perdre, et les multiples odeurs risquent d'attirer de la compagnie. Cela fait, il se relève, le dragonnet autour de la nuque. Pour les bagrons, le combat, nulle pensée autre qu'à présent ils disposent de quoi se nourrir... Mais devront le consommer au plus vite, et se protéger des charognards. Du moins, ils n'auront pas eu à aller loin.

Après s'être secoué, le drow est revenu auprès des carcasses félines. L'un râle encore, qu'il achève avec la lame arrachée au cadavre de son comparse. Puis, se mouvant non sans raideur et douleur, le grand sombre attire la magie... Et arrache une fois encore des pans de roche du sol boueux. Le sort a cela de chaotique qu'il s'étend plus loin que désiré, moins précis que nécessaire, mais cela suffit à ériger une erzatz de 'pièce', dont il comble ne grande partie le plafond.

Il lui faut ensuite vider les bêtes, enfouir les boyaux, puis les tirer à l'intérieur, refermer l'entrée puis procéder à un peu de dépeçage... Tout cela jusqu'à une cuisson magique, qui dispense aux deux carnivores de solides morceaux de muscles sur lesquels se faire les dents.

Le dragonnet aurait voulut pouvoir se poser sur l'ouverture du plafond, appréciant toujours aussi peu d'être confiné, mais son corps perclus et son aile inutilisable le lui interdisent. Alors il reste sur son perchoir. Sa tête sinueuse suit les mouvements du drow et ses naseaux palpitent sous l'odeur de la viande cuite. Cette fois, le repas partager comble aussi bien son estomac que celui du drow.

Le grand sombre déchire, mastique, engloutie... La chair est résistante mais bienvenue. Le goût puissant lui revigore les papilles, après la faim et l'odeur putride des marais. Il n'ose pas s'exploser la panse en se repaissant de la chair des grands félins, pour ne pas être assommé par la digestion. En revanche, quand il a mangé à son gré, le drow prend un temps pour savourer... Tout en observant leur prise. Avec le trépas, les bêtes ne sont plus que des masses de chair, que la putréfaction viendra gâter, le grand sombre n'ayant pas le nécessaire pour les fumer ou les saler. Mais, il dispose d'autre chose...

Une fois rassasié, grâce à chiche lumière que dispense la seule ouverture de leur antre, le drow prépare les carcasses, enlevant les peaux, détachant de larges morceaux de chair des os, les découpant en plus petits morceaux, sous le regard reptilien du dragonnet. Avec une perception vague du temps s'écoulant, le sombre s'affaire, jusqu'à ce que les bêtes se réduisent à des têtes encore 'vive', accrochée à des squelettes rosâtre, où demeurent quelques restes de chair. Une odeur de boucherie imprègne leur petit espace.

Attirant l'énergie arcanique par des mouvements de poignets, l'élémentaliste la dirige ensuite vers les lamelles de viande, et en retire toute eau. Cela ne lui est pas aisé, c'est irrégulier, certaines parties se dessèchent en un instant alors que d'autres demeurent inaltérées. Qu'importe cette imprécision, le drow a le temps. Ainsi, de formidables prédateurs, les phish oura ne sont plus que des carcasses vides, dont la chair git en tas de morceaux desséchés, qui permettront au drow et à son lié de se nourrir aisément pour quelques jours.

Lentement, après cette tâche, l'esprit revient, dans un corps pénétré de fatigue, qu'effleure un instant une vague satisfaction.
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