Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit [Artiounet <3]
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Maralina Irohivrah
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 106 ans Taille : 1m70 Niveau Magique : Non-Initié.
Sujet: Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit [Artiounet <3] Dim 16 Juin 2019 - 8:22
Tahiro, IIe ennéades du mois de Karfias, An XVII, Cycle XI Palais Princier D’Uldal’Rhiz, Les Soieries, Thaar
La princesse marchande chiffonna rapidement le bout de parchemin avant de le jeter dans l’âtre de la cheminée. Elle regarda le bout devenir noir avant de disparaître en un petit tas de cendre. Définitivement cette missive n’avait rien de rassurant. La situation politique semblait devenir de plus en plus précaire, et la demie-elfe devait définitivement agir avec le plus grand doigté. Peut-être était-ce le temps de plier bagage et retourner a Uldal’Rhiz. Elle enverrait les enfants en Oesgard, là où ils seraient très loin de Sol’Dorn. Sa famille était son point faible, elle le savait pertinemment, et elle devrait tout faire pour les protéger. «Votre Altesse » murmura une petite voix qui fut retournée la princesse. Royna, la petite esclave naine se trouvait devant elle, l’air terrifié. Elle tenait le rabat de son petit tablier blanc, en le pétrissant de ces petites mains potelées. La princesse Marchande haussa un sourcil interrogateur, insistant sa –disons- employée de continuer; «V-v-votre invité est arriv-v-vé, seul. V-v-v-ous savez la délégation d’artiste qui sont v-v-venu visiter la dame blanche. » La princesse Marchande leva les yeux aux ciels. Ah oui… Les artistes… Elle les avait complètement oubliés. Qui plus est le but de leur visite n’était pas nécessairement de bons augures vu les événements qui se passait a Sol’dorn. «Amène le dans le grand salon, je l’y rejoins dans quelques minutes. » Cette entrevue lui semblait si futile maintenant, elle avait invité la délégation d’artiste pour renouer avec ses origines, mais elle avait l’impression qu’il y avait des choses beaucoup plus importantes à gérer à ce moment présent…
Lorsqu’elle eut la certitude que le parchemin soit détruit, elle se retourna rapidement en sortant de la pièce, marchant d’un pas terminé vers le grand salon, incertaine de ce qu’elle allait y trouver. La Princesse Marchande s’arrêta net en entrant dans la pièce, fixant l’elfe qui se trouvait devant elle. Maralina plissa légèrement les yeux en l’observant silencieusement. Grand, musclé, disons qu’il n’avait définitivement pas l’air d’un artiste. Elle l’observa, silencieuse, profitant du fait qu’il ne l’avait pas remarqué avant que les portes ne se referment derrière elle, causant un bruit lourd. «Bienvenue dans mon humble demeure messire » commença-t-elle. Son visage était de marbre, froid, tentant de déterminer si l’elfe était une menace ou non. Après tout, sa dernière visite en Anaëh était loin d’avoir été des plus – disons – cordiale. Néanmoins, la princesse Marchande s’approcha de son invité. Son pas était ferme, mais élégant, faisant virevolter les pans de sa robe de soie blanche d’une manière toute sensuelle. Elle s’arrêta à quelques pas de ce dernier, avant de relever fièrement la tête. «Mon nom est Maralina Irohivrah, Princesse Marchande d’Uldal’Rhiz. »
Puis, s’approchant encore d’un pas, elle attrapa doucement les poignets de son invité afin de révéler les paumes de l’elfe. «Les mains de tout être vivant ne mentent pas. Elles peuvent révéler la moindre imperfection, les moindres défauts dans son caractère. » La jeune femme baissa doucement ses prunelles azurées sur les mains de l’elfe, avant de sourire pour relever son regard vers son invité. Sans rien ajouter, la jeune femme se retourna pour faire quelques pas vers une table dans un coin de la pièce, là où, une carafe d’un liquide ambré. Silencieuse, la demie-elfe emplit rapidement deux coupes de cristal avant de retourner vers son invité, lui tendant personnellement la coupe. Puis, consciente que les mœurs de Thaar s’appliquaient toujours, elle se ravisa, puis trempa doucement ses lèvres dans le nectar doré de son invité, lui prouvant que son délicieux breuvage n’était aucunement empoisonné. Nonchalante, la demie-elfe contourna son invité avant d’aller s’installer sur un des luxueux canapés de la pièce, se calant dans l’étoffe d’un blanc immaculé, sans détacher une seule fois son regard de l’elfe. «Alors, dites-moi ce qu’un artiste elfe fait à Thaar par ses temps troubles? » Un sourire distinct aux lèvres, il était inutile de lui mentir. Maralina savait définitivement qu’il n’était pas un artiste. Ne restait à savoir si ce dernier lui expliquerait le but de sa visite…
Artiön Laergûl
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 719 ans Taille : 2m54 Niveau Magique : Maître.
Sujet: Re: Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit [Artiounet <3] Dim 16 Juin 2019 - 15:50
Terminant de nouer les fines tresses qui t’assureraient que le reste de ta crinière, libre, reste soigneusement ramené sur la gauche de ton crâne, tu contemplais d’un air interdit l’invitation qui t’était tout récemment parvenue. D’entre tous les Princes-Marchands au courant de votre arrivée sur le sol Vaani, pourquoi avait-il fallu que ce soit elle la première à réagir ? Les Souverains de Thaar étaient curieux, Milynéa vous avait prévenu. Certains chercheraient à en apprendre plus sur vous, cela aussi vous le saviez. Certains d’entre eux pourraient se présenter comme de providentiels alliés, et cela la Dame Blanche avait même osé l’espérer… mais d’entre tous, pourquoi elle ?
Si Milynéa était une disgrâce aux valeurs elfiques, que dire alors de Maralina Ivrohivrah ? Que dire de celle qui portait avec elle la funeste réputation de Princesse des Chairs ? De celle qui malgré cela, lorsqu’elle avait cru y trouver un bénéfice, avait cherché à se réclamer de sang elfe, et donc digne de l’attention de l’Anaëh que ses pères – pour avoir produit une telle progéniture – devaient avoir depuis longtemps oubliée ? Que dire aujourd’hui de celle dont ni Aegden, pour le peu qu’il en avait vu, ni Milynéa et sa suite ne tiraient un portrait bien flatteur ? Elle ne savait pas. C’est ainsi que tu essayais de l’en dédouaner. Elle n’avait pas eu l’opportunité de la même manière que la Dame Blanche, d’apprendre d’elfes véritables, connaissant et respectant encore les Voies. Elle était un produit de Thaar, construite par et pour les terres mortelles. Alors si tu pouvais pardonner la traîtresse qu’était Milynéa… tu pouvais donner une chance à Maralina… tu pouvais au moins essayer.
- Je risque d’avoir besoin de vous après mon entrevue. tu adresses aux autres membres de ta délégation avant ton départ Je compte sur vous.
- Tu es certain que c’est une bonne idée de te présenter là-bas seul ? votre joueuse de vielle s’inquiète Après tout, d’entre nous tu n’es pas celui qui s’est présenté en tant qu’homme de lettres.
- Mais Aegden et moi sommes les deux devants de scène de notre spectacle, et Aegden ne peut pas se permettre de se présenter devant Maralina si tôt. tu obtempères Et rien ne dit qu’elle cherche à parler à un homme de lettres. À moins qu’elle ne se doute de quelque chose, en tant qu’acrobate je devrais largement suffire.
- Et si effectivement elle se doute de quelque chose ?
- Dans ce cas-là, en tant qu’Aran je suis le mieux placé pour diriger une conversation, et en tant que militaire, je saurai trouver un moyen de m’en sortir. tu souffles Et si les choses sont vraiment plus compliquées que prévu, je préfère vous savoir ici en position plus avantageuse pour une contre-offensive.
- En espérant que l’on ait pas à en arriver là.
- De même. Mais nous sommes sous protection, et je fais confiance aux Princes-Marchands pour ne pas s’attirer des problèmes entre eux. tu leur tournes enfin le dos Si d’ici la dernière étoile je ne suis pas revenu, vous intervenez.
Si tu pouvais pardonner la traîtrise de Milynéa, tu pouvais essayer de donner une chance à Maralina… à condition de réussir à te défaire de la sensation, en pénétrant l’enceinte de son palais, d’être un énorme morceau de viande. Les lieux n’étaient pas bien différents du Palais de la Dame Blanche. C’était partout le même excédentaire faste, les mêmes démonstrations de richesse et de puissance. Seulement l’atmosphère n’avait rien à voir avec celle du palais où vous étiez logés. Les serviteurs de Milynéa, même si le Choix leur était retiré, étaient d’heureux serviles, contents de voir la moindre valeur donnée à leurs talents, même s’ils eurent normalement valu plus cher. Ici au contraire, l’odeur de la peur était omniprésente. Ici, c’était comme si la bâtisse entière portait la pulse d’une essence rongée par la maladie.
Ce fut la première créature sur laquelle tes yeux se posèrent. La minuscule Naine qui t’accueillit, le haut de son crâne flirtant à peine avec ton entrejambe, eut toutes les peines du monde à engager le contact visuel avec toi. Et quand elle l’eut fait, son regard fuit comme les pétales d’une sabelle, et t’invitant à attendre, elle s’enfonça vers l’intérieur du palais. Au moment où vos regards s’étaient croisés tu t’en serais presque voulu d’être toi. Autant que tu t’en serais presque voulu d’avoir eu le visage assombri par l’atmosphère des lieux. La pauvre Dawi – à n’en pas douter une esclave – ne méritait pas que son travail soit rendu plus difficile.
C’est avec un peu plus de délicatesse que tu abordas la petite créature humanoïde lorsqu’elle revint te chercher. C’est avec la déférence due à toute créature vivante que tu la suivis jusqu’à un grand salon, qui malgré les dimensions gargantuesques des lieux, restait victime de l’éternel syndrome des fournitures trop petites. C’est dans un siège que n’importe qui d’autre aurait trouvé large, mais qui pour toi restait désespérément étriqué que tu attendis ton hôte. Quelques minutes qui malgré l’inconfort, te parure presque trop courtes.
Une vie te rejoint enfin. Une force vitale pulsant au contretemps de ces lieux. Une force vitale dont tu devinais qu’elle devait être celle de la maîtresse de ces lieux, ou de l’un de ses favoris. Elle s’arrêta là un instant. Tu refusas de te tourner vers elle. Tu n’y avais pas encore été invité. Tu sentais son regard sur toi. Tu te sentais jaugé. Inspecté. Mais c’était là le prix à payer en tant qu’invité. Alors tu attendis. Tu attendis que les portes claquent et t’offrent une excuse pour diriger ton regard vers elle, pour mettre un visage sur la demi-elfe qui se présentait à toi.
- Noruì. tu te lèves, tête haute, dos droit et poitrine large Acrobate et invité de Dame Milynéa Lythandas. tu t’obliges à hocher la tête pour de courtes salutations Mes salutations.
Son humble demeure… aussi humble que la robe qu’elle portait. Et en cela tu ne lui faisais point de reproche. La manière dont le blanc, l’or et le bleu – couleurs de Daranovar – flattaient ta silhouette n’avait rien à envier à l’amour qu’avait le tissu de son habit pour la sienne. La Princesse des Chair et toi aviez cela en commun que vous saviez mettre en valeur un corps. La Princesse des Chairs et toi aviez cela de différent que tu ne déciderais jamais de la valeur d’un corps.
- Les mains de tout être vivant ne mentent pas. Elles peuvent révéler la moindre imperfection, les moindres défauts dans son caractère.
- Les miennes vous apprendront certainement que j’ai passé la majeure partie de ma vie avec les poings serrés sur une barre de métal. tu souris du coin des lèvres
Elle reprend mouvement. Féline, tactile, déployant un jeu que tu reconnais bien. Elle joue de sa délicatesse, de son élégance, de ses charmes de la même manière que tu joues de ta puissance, de ta douceur, de ton maintien, de tes charmes. Tout vous oppose, et pourtant, quelque part, vous êtes tellement semblables… La coupe qu’elle t’offrit trouva tes lèvres, et c’est d’un sourire un brin charmeur que tu lui fis entendre que le goût de la liqueur te plaisait. Tu la suivis d’un pas lent mais assuré jusqu’au canapé où elle prit place, après quoi de ta main libre tu détachas de ton dos ton sceptre et son fourreau.
- Puis-je ? tu désignes des yeux la place à la droite de la demi-elfe et t’assois après avoir obtenu son aval Merci. tu déposes tes effets à portée de main, avant de renouer contact visuel avec ton interlocutrice Et bien si vous voulez tout savoir, ma troupe et moi avons été invités par Dame Lythandas, après qu’elle ait été prise d'émoi par l’un de nos spectacles en Anaëh. Et attachée comme elle l’est à notre culture, elle nous a proposé de la faire découvrir à l’Ithri’Vaan. quelques jours à t’imprégner de la langue ont suffi à stabiliser ton langage, mais ta diction reste encore précautionneuse De notre côté, nous y avons vu une occasion de faire honneur à Arcamenel, et de voyager et cultiver notre imagination. Pour autant que Thaar ne soit pas en tous points recommandable et les personnes comme elle en étaient les premiers responsables elle reste un foyer de culture extrêmement intéressant d’un point de vue d’artiste. Quant au climat actuel… la Dame Blanche a pris soin de nous prévenir avant que l’on acte notre départ de la forêt. Mais après tout tu hausses les épaules ne serait-ce pas au contraire le moment idéal pour faire découvrir autre chose ?
Tes épaules retrouvent leur place, et ton dos creuse le canapé à la recherche d'une position un brin confortable. Comme quoi même les lubies des Princes-Marchands n'étaient pas assez déraisonnées pour t'offrir assise à la taille de ton postérieur.
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Sujet: Re: Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit [Artiounet <3] Lun 24 Juin 2019 - 10:19
Elle écoutait chaque parole, analysait chaque mot, ne manquait aucun mouvement. Si son invité se targuait d’être acrobate, la Princesse Marchande était bien loin de le croire, certes, il avait la carrure… Mais les temps étaient trop durs, trop intenses pour que Milynéa ne fasse une erreur qui pourrait lui couter cher politiquement parlant et soyons honnête, la réponse de l’elfe était bien loin d’être convaincante…
«Quant au climat actuel… la Dame Blanche a pris soin de nous prévenir avant que l’on acte notre départ de la forêt. Mais après tout, ne serait-ce pas au contraire le moment idéal pour faire découvrir autre chose ?»
La Vaanie ne put s’empêcher d’avoir un léger sourire, elle n’était pas dupe. Certes c’était le moment idéal, surtout lorsque l’on savait la haine invertébrée que la Dame blanche vouait pour la maîtresse des forges. Milynéa n’avait jamais été subtile dans son approche et avait toujours fermement établi son mécontentement devant les affaires qui se passait à Sol’Dorn. Pendant que d’autres comme Maralina cherchaient la neutralité, tout en regardant un œil sur la situation. La Princesse d’Uldal’Rhiz était bien au courant que tout pouvait tourner rapidement. Que le vent pouvait changer de direction. Après tout quelle serait la direction des sombrelfes après avoir conquis leur bastion? L’Anaëh? Où se rapprocheraient-ils plus de la principauté? Maralina porta sa coupe à ses lèvres, savourant silencieusement le liquide ambré pendant que le silence s’installait à nouveau dans la pièce… Puis, se calant doucement dans le canapé d’un blanc immaculé, elle reprit finalement la parole; «En effet, cela me semble être la meilleure des façons. Thaar est bien différente de l’Anaëh. Tous deux dangereuses, indomptable et surprenante…» Un léger sourire en coin vint orner les lèvres de la Vaanie alors qu’elle reporta son verre à ses lèvres. Puis se redressant, la demie-elfe posa doucement sa coupe sur la table de marbre en face d’elle. «Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux et soyons honnêtes… » La Vaanie déplaça ses prunelles azurées vers son invité avant de continuer sourire aux lèvres; «L’Anaëh a besoin de cette vision avec la menace qui plane sur elle. Curieux moment pour venir visiter la principauté, n'est-il pas? » Maralina pencha doucement la tête sur le côté, observant la réaction de son invité.
Elle se releva du canapé, marchant d’un pas gracile à travers de la pièce, occupant l’espace disponible, laissant son esprit vagabonder en silence. Laissant les pans de sa robe de soie virevolter derrière elle. La princesse replaça doucement le bijou doré sur sa tempe avant de briser le silence; «Ce que je trouve surprenant, c’est que vous ayez accepté mon invitation. J’ai toujours eu l’impression que l’on me percevait d’une façon très différente des autres sang-mêlé. Après tous les Irohivrah n’ont pas nécessairement la meilleure des réputations… Néanmoins, je suis heureuse que vous soyez venu, et ce même si vous êtes seul. Cela me donne définitivement l’occasion de renouer avec mes racines. Pour moi-même et mes enfants. » Maralina s’arrêta devant son invité, s’accotant doucement sur le canapé qui faisait face à son invité. Son visage neutre se porta sur le soi-disant acrobate avant de reprendre la parole; «Mais suis-je impolie, vous ne m’avez toujours pas dit votre nom. » La jeune femme releva doucement la tête en plissant les yeux. « Ou votre titre. » Ses bras se plièrent légèrement pendant que la Vaanie soutenait son regard de glace. « Nous savons pertinemment ce qui se passe autour de nous, et vous ne seriez définitivement pas ici si vous n’étiez qu’un artiste… Alors, permettez-moi de briser un peu la glace… » La Princesse Marchande se redressa avant de croiser les bras sur son ventre, l’air sérieux; «Qui êtes-vous et qu’attendez-vous de cette visite? » Les dés étaient lancés… ne restait qu’à savoir si son invité serait honnête… ou s’il continuerait à jouer l’innocent. Il y avait trop de pression, trop de tension politique en jeu pour que la dame blanche invite des artistes sans aucune raison… Peut-être tromperait-elle les drows, mais elle ne tromperait certainement pas son homologue.
Artiön Laergûl
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Sujet: Re: Il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit [Artiounet <3] Jeu 27 Juin 2019 - 12:50
Toutes les deux dangereuses, indomptables et surprenantes… mais de manières totalement opposées. L’Anaëh tue pour vivre. L’Anaëh recycle ses propres énergies pour continuer de se propulser dans le futur. L’Anaëh maintient ainsi l’équilibre qui lui permettra de subsister pour l’éternité. Thaar au contraire… Thaar était autodestructrice. Thaar creusait ses propres chairs pour pouvoir les vendre au plus offrant. Thaar tirait satisfaction immédiate de son jeu sans penser aux infections que contracteraient ses plaies dans le futur, aux membres qu’elle serait forcée d’abandonner, à la chute qu’elle finirait un jour par connaître. Ainsi comparer l’Anaëh à Thaar, c’était insulter l’Œuvre de La Mère. Mais après tout, pouvait-elle faire autrement, la Princesse-Marchande, quand elle n’avait même pas d’Anaëh la maigre expérience que tu as de Thaar.
- L’Anaëh a besoin de cette vision avec la menace qui plane sur elle. Curieux moment pour venir visiter la principauté, n'est-il pas?
- Au contraire. tu offres un sourire taquin à la Princesse-Marchande Je continue de le dire, c’est le moment idéal. L’art est encore plus puissant lorsqu’il s’oppose totalement à ce qui l’entoure.
Tes pupilles, prises d’une provocatrice brillance, suivent celles de Maralina dans chacun de leurs mouvements. Même lorsqu’elle se leva, qu’elle te donnât le dos, que ses paupière furent refermées et son esprit ailleurs, comme si tu pût voir au travers de sa chevelure et au travers de son crâne, tes prunelles ne quittèrent pas la direction des siennes. Et ton sourire ne quitta pas tes lèvres. Trop à l’aise avec ton mensonge pour flancher, c’est avec un certain amusement que tu regardes ton hôte s’empêtrer dans les doutes et les supputations. Et elle avait raison. Tu n’étais pas celui que tu disais être. Du moins quand tu étais en Anaëh tu ne l’étais pas. Mais ici à Thaar, Artiön le Seigneur Protecteur d’Alëandir n’avait aucun pouvoir, alors pourquoi te présenter comme tel plutôt que d’embrasser la confortable nonchalance de Noruì ? Au final, tant que tes responsabilités t’en avaient donné l’occasion, n’avais-tu pas été Noruì toute ta vie ?
- Rassurez-vous, vous n’êtes pas impolie du tout tu souffles un petit rire juste un peu distraite peut-être. tu reprends l’exacte même position que lors de tes premières salutations Noruì, acrobate et invité de Dame Milynéa Lythandas. tu penches la tête sur le côté et offres un sourire compatissant Mais si cela peut vous rassurer, vous n’avez pas totalement tort. tu croises les bras sous ta poitrine, en soulignant la largesse Avant de remettre ma vie à Arcamenel, j’ai été un soldat. Et c’est au cours de mon service que j’ai appris à cultiver ma force et ma conscience de mon corps. Et je mentirais si je disais que mon passé de militaire n’influence pas ma conception de mon art.
Tu te rassois, avec encore une fois grand peine à trouver une position confortable. C’est que tu avais de la chance que le Trône Blanc soit si démesurément grand, et que les assises du Palais aient été pensées pour accueillir n’importe quel elfe. Finalement, ce n’est jamais que ce canapé qui aura réussi à te priver le moindre moment de ton sourire.
- Mais quitte à renouer avec vos racines. tu te relèves, abandonnant l’idée de te creuser un nid Sachez qu’en Anaëh nous les artistes ne sommes pas que de simples amuseurs. Les passions d’Arcamenel, que nous donnons à tous d’expérimenter, sont des messages puissants… qu’aux yeux de Dame Milynéa, Thaar aujourd’hui plus que jamais méritait d’entendre. tes yeux se plissent, et ton regard, de taquin se fait charmeur Quant à vous… tu avances jusqu’à elle, t’accroupissant de manière à ce que vos visages soient à la même hauteur Vous disiez vouloir en savoir plus sur cette part de vos origines, et c’est ce que je suis venu vous apporter. ton timbre léger s’éraille légèrement, ton ton allant en s’adoucissant Je n’ai jamais entendu votre nom que de Dame Milynéa, alors pour moi, certes, votre réputation n’est pas bien reluisante… mais de là à ce que vous ne soyez pas logée à la même enseigne que les autres sang-mêlés… tes mots sont durs, et pourtant tu les prononces d’une manière presque sulfureuse Les erreurs de ceux dans l’ignorance sont plus faciles à pardonner que les trahisons des instruits. Ce serait un mensonge de ma part de dire que je ne trouve pas ce que vous faites abject, mais après tout vous ne faites que jouer selon les règles du monde dans lequel vous êtes née. tu clignes lentement des yeux avant d’ajouter Et au final, je ne peux que plus apprécier que vous ayez choisi d’entendre mon message.
Les prêtres d’Arcamenel au final ne sont pas bien différents des soldats. Seulement, ce n’est pas armés d’arcs et d’épées qu’ils se battent, mais de leurs lèvres, de leurs pinceaux et de la beauté de leurs gestes. Les artistes sont des agents du changement. Qui d’autre alors qu’eux pour se tenter à transformer un changement pour le pire en un changement pour le mieux ?